Archive pour le Tag 'posture'

Politique-Macron, prisonnier de sa posture monarchique

Politique-Macron, prisonnier de sa posture monarchique

Le chef de l’Etat a annoncé, dans un entretien accordé à plusieurs titres de la presse quotidienne régionale, son intention de créer un « Conseil national de la refondation ». Flou à ce stade, ce projet est une tentative de réponse collective à la dureté du moment.

 

Anouveau quinquennat, nouvelle méthode de travail. Celle qu’Emmanuel Macron a tracée, vendredi 3 juin, lors d’un entretien avec la presse régionale, a de quoi laisser dubitatifs ceux qui l’ont vu présider le pays entre 2017 et 2022. Même la tenue du grand débat national au lendemain du mouvement des « gilets jaunes » n’a pas atténué l’impression que tout, dans cette république présidentielle, dépend de la volonté d’un homme : le président de la République.

Instruit par les blocages auxquels il s’est confronté cinq ans durant, Emmanuel Macron en est arrivé à l’indéniable conclusion que « les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut ». A rebours de tout ce qu’il a incarné, il propose désormais de les associer à travers un « Conseil national de la refondation » qui regrouperait « les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort ». Réuni plusieurs jours au lendemain des élections législatives puis convoqué pour des rendez-vous réguliers, ce Conseil aurait pour mission de rendre possibles les grands chantiers de réformes tracés par le candidat Macron durant la campagne présidentielle pour tenter d’atteindre le plein-emploi, viser la neutralité carbone, réformer les services publics (éducation, santé, en priorité) et améliorer le fonctionnement de la vie démocratique.

Tout reste encore très flou dans la proposition présidentielle. Ainsi, la liste précise des acteurs conviés n’est pas fournie, la nature de l’exercice non plus. Simple concertation ou réelle collaboration, avec quels moyens ? Selon quelle méthode ? A ce stade, seule l’appellation est fixée, directement inspirée du Conseil national de la Résistance, qui, en 1944, était parvenu à poser les jalons de la reconstruction du pays par-delà les querelles partisanes.

Depuis la crise sanitaire, le chef de l’Etat rêve d’un grand moment d’unité nationale pour contrecarrer le repli citoyen et la montée des extrêmes. Malgré le retour du tragique dans l’histoire, il ne l’a pas trouvé et en est réduit à tâtonner pour tenter d’élargir ses soutiens, au moment où le pays encaisse le choc de la guerre en Ukraine, la reprise de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt.

Le schéma proposé est une tentative de réponse collective à la dureté des temps qui s’annonce. Il tient compte de la faiblesse des forces en présence : l’exécutif est privé d’état de grâce, le Parlement est démonétisé, les syndicats sont faibles et les forces vives atones. Tous sont sollicités pour entrer de nouveau dans le jeu et se revivifier au côté d’autres acteurs, associations et citoyens tirés au sort. Là encore, le tâtonnement est manifeste, à la hauteur de la crise démocratique que traverse le pays.

Dans l’épreuve, le partage des responsabilités est en passe de devenir le thème majeur du nouveau quinquennat. A la main tendue par le chef de l’Etat, beaucoup d’acteurs vont être tentés de répondre par la négative en raison du passif qui s’est créé durant son précédent mandat. Deux considérations devraient cependant les inciter à réfléchir. D’abord, il y a urgence à inventer collectivement les moyens de redonner confiance à deux services publics en grande difficulté : l’éducation nationale et l’hôpital public. A ce jour, aucun gouvernement n’est parvenu à les remettre sur pied. Ensuite, il est vital d’inventer en dehors des sentiers battus le moyen de revivifier la démocratie. Si l’occasion en était réellement offerte, il n’y aurait rien à perdre à essayer.

Macron, prisonnier de sa posture monarchique

Macron, prisonnier de sa posture monarchique

Le chef de l’Etat a annoncé, dans un entretien accordé à plusieurs titres de la presse quotidienne régionale, son intention de créer un « Conseil national de la refondation ». Flou à ce stade, ce projet est une tentative de réponse collective à la dureté du moment.

 

Anouveau quinquennat, nouvelle méthode de travail. Celle qu’Emmanuel Macron a tracée, vendredi 3 juin, lors d’un entretien avec la presse régionale, a de quoi laisser dubitatifs ceux qui l’ont vu présider le pays entre 2017 et 2022. Même la tenue du grand débat national au lendemain du mouvement des « gilets jaunes » n’a pas atténué l’impression que tout, dans cette république présidentielle, dépend de la volonté d’un homme : le président de la République.

Instruit par les blocages auxquels il s’est confronté cinq ans durant, Emmanuel Macron en est arrivé à l’indéniable conclusion que « les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut ». A rebours de tout ce qu’il a incarné, il propose désormais de les associer à travers un « Conseil national de la refondation » qui regrouperait « les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort ». Réuni plusieurs jours au lendemain des élections législatives puis convoqué pour des rendez-vous réguliers, ce Conseil aurait pour mission de rendre possibles les grands chantiers de réformes tracés par le candidat Macron durant la campagne présidentielle pour tenter d’atteindre le plein-emploi, viser la neutralité carbone, réformer les services publics (éducation, santé, en priorité) et améliorer le fonctionnement de la vie démocratique.

Tout reste encore très flou dans la proposition présidentielle. Ainsi, la liste précise des acteurs conviés n’est pas fournie, la nature de l’exercice non plus. Simple concertation ou réelle collaboration, avec quels moyens ? Selon quelle méthode ? A ce stade, seule l’appellation est fixée, directement inspirée du Conseil national de la Résistance, qui, en 1944, était parvenu à poser les jalons de la reconstruction du pays par-delà les querelles partisanes.

Depuis la crise sanitaire, le chef de l’Etat rêve d’un grand moment d’unité nationale pour contrecarrer le repli citoyen et la montée des extrêmes. Malgré le retour du tragique dans l’histoire, il ne l’a pas trouvé et en est réduit à tâtonner pour tenter d’élargir ses soutiens, au moment où le pays encaisse le choc de la guerre en Ukraine, la reprise de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt.

Le schéma proposé est une tentative de réponse collective à la dureté des temps qui s’annonce. Il tient compte de la faiblesse des forces en présence : l’exécutif est privé d’état de grâce, le Parlement est démonétisé, les syndicats sont faibles et les forces vives atones. Tous sont sollicités pour entrer de nouveau dans le jeu et se revivifier au côté d’autres acteurs, associations et citoyens tirés au sort. Là encore, le tâtonnement est manifeste, à la hauteur de la crise démocratique que traverse le pays.

Dans l’épreuve, le partage des responsabilités est en passe de devenir le thème majeur du nouveau quinquennat. A la main tendue par le chef de l’Etat, beaucoup d’acteurs vont être tentés de répondre par la négative en raison du passif qui s’est créé durant son précédent mandat. Deux considérations devraient cependant les inciter à réfléchir. D’abord, il y a urgence à inventer collectivement les moyens de redonner confiance à deux services publics en grande difficulté : l’éducation nationale et l’hôpital public. A ce jour, aucun gouvernement n’est parvenu à les remettre sur pied. Ensuite, il est vital d’inventer en dehors des sentiers battus le moyen de revivifier la démocratie. Si l’occasion en était réellement offerte, il n’y aurait rien à perdre à essayer.

Ukraine : le risque de posture munichoise

Ukraine : le risque de posture munichoise

 

On comprend évidemment que le monde entier soit inquiet de cette guerre en Ukraine qui non seulement menace la paix mondiale mais aussi risque de déclencher une famine internationale. Du coup chacun souhaite que soit mis fin à cette guerre destructrice pour l’Ukraine mais aussi à terme pour la Russie et bien au-delà.

Le problème c’est que certains préconisent d’ores et déjà de faire des concessions à Poutine. En clair de donner à la Russie les territoires occupés au Donbass voir au-delà. Cela au motif de ne pas humilier davantage la Russie d’après les propos mêmes de Macron et d’autres en France. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette formule est à la fois ambiguë et inappropriée. Pas étonnant qu’elle ait choqué notamment en Ukraine. Le risque serait de reitérer une forme d’accord honteux comme celui de Munich.
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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a déclaré samedi que la France ferait mieux de « remettre la Russie à sa place » plutôt que de chercher à éviter d’humilier Moscou afin de préserver les canaux diplomatiques.

 

« Les appels à éviter d’humilier la Russie ne peuvent qu’humilier la France ou tout autre pays. Car c’est la Russie qui s’humilie », a réagi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba

« Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies », a ajouté le chef de la diplomatie ukrainienne.

Interrogé sur cette offre de médiation, un conseiller de la présidence ukrainienne a répondu: « Tant que nous n’aurons pas reçu toutes les armes, tant que nous n’aurons pas renforcé nos positions, tant que nous n’aurons pas repoussé (les forces russes, ndlr) le plus loin possible des frontières de l’Ukraine, il n’y aura pas lieu de négocier ».

 

Les accords de Munich sont signés entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie représentés respectivement par Adolf HitlerÉdouard DaladierNeville Chamberlain et Benito Mussolini (ce dernier s’étant commis en intermédiaire) à l’issue de la conférence de Munich du 29 au 30 septembre 1938. Le président tchécoslovaqueEdvard Beneš, et le secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétiqueJoseph Staline, ne sont pas invités.

Ces accords ont pour but de régler la crise des Sudètes mais indirectement scellent la mort de la Tchécoslovaquie en tant qu’État indépendant. Ils permettent à Hitler d’annexer les régions tchécoslovaques peuplées majoritairement d’Allemands. Les accords sont considérés comme ayant mis un terme à la Première République tchécoslovaque, et la « Deuxième République tchécoslovaque » n’existera ensuite que quelques mois avant son démembrement.(Wikipedia)

 

Macron et la république: une posture très floue

Macron et la république: une posture très floue

 

Il est clair qu’on attend d’un président de la république qu’il défende en premier les valeurs sur lesquelles elle se fonde. Or précisément la grande insuffisance de Macron se situe dans le champ régalien, c’est à  dire celui de l’intérêt général régulé par le principe républicain. Pour être encore plus cru convenons que  l’État,  instrument privilégié de l’action, n est aujourd’hui en pleine déliquescence. Dans tous les grands domaines régaliens, l’État s’affaiblit au point parfois même de disparaître dans certains quartiers sensibles. Macron de ce point de vue a toujours manifesté le plus grand flou à l’égard des valeurs républicaines notamment en matière de laïcité. En cause,  le fait qu’il ne veut surtout pas s’aliéner les voix de certaines populations concernées ( position également partagée par certains maires de grandes villes).  Le président de la république est nettement plus à l’aise avec les questions économiques ou géo stratégiques. Plus à l’aise ne signifie pas pour autant évidemment efficace comme le démontre l’affaiblissement de l’économie et notamment de l’industrie non seulement depuis la crise sanitaire (l’activité économique a enregistré un recul de 14 % au premier semestre, l’un des plus importants d’Europe) mais depuis aussi l’élection de Macron. On objectera à juste titre que l’écroulement de l’industrie française a commencé bien avant. En cause, une vision de technocrates de salon qui ont encouragé le pays à se transformer en zone de services pour commercialiser des produits fabriqués dans les pays pauvres. Pour preuve l’écroulement de l’industrie et parallèlement le manque cruel de main-d’œuvre qualifiée non seulement dans l’industrie mais plus largement dans les métiers manuels. Bref le résultat en terme social se traduit par un volant permanent de chômeurs de 5 à 8 millions selon les méthodes d’évaluation. Un véritable boulet d’un cout considérable et qui nourrit en plus le inégalités sociales voire même la misère dans certains cas. Cette dernière problématique ne sera sans doute pas traité au Panthéon où va s’exprimer le président de la république. Il est plus vraisemblable que le président va se livrer une nouvelle fois à un exercice pseudo intellectuel sur le sujet des valeurs. Inévitablement il parlera quand même de l’insécurité devenue la seconde préoccupation des Français devant même le chômage et juste après la question de la santé. Le contenu du discours présidentiel risque une nouvelle fois d’être très ésotérique pour ne pas avoir à traiter l’urgence de la crise générale de l’autorité dans l’Etat et plus généralement dans la société. Macron va sans doute évoquer le risque de séparatisme, des principes républicains contestés par des forces obscurantistes. Bref un bla-bla pseudo intellectuel pour ne pas avoir à affirmer que le rétablissement de l’ordre et de l’autorité constitue aujourd’hui la priorité. Cela impliquerait en effet, une refonte du système pénal aujourd’hui complètement dénaturé par la faiblesse ou l’inexistence des sanctions. Sanctions souvent prononcées deux ou trois ans après les faits ! Évidemment ce n’est pas le discours du ministre de la justice complètement à côté de ses sabots qui peut laisser supposer un changement dans le sens évoquer. Faut-il rappeler que le ministre de la justice vient de déclarer qu’il n’y avait pas davantage d’insécurité en France ; pire, que le sentiment d’insécurité relevait du fantasme. De toute évidence le ministre de la justice et ceux qui pensent la même chose vivent dans un autre monde. Or on attend de Macron qu’il nous parle du monde réel et non d’un monde élitiste à des milliers de kilomètres des réalités économiques et sociales d’une grande partie de la société. C’est-à-dire comment se vivent au quotidien les valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité et comment redonner un contenu opérationnel à un état déliquescent normalement au service de ses valeurs.

 

Une posture d’équilibriste du gouvernement entre l’économie et la santé

Une posture d’équilibriste du gouvernement entre l’économie et la santé

De toute évidence, la posture d’équilibriste du gouvernement entre les préoccupations économiques et sanitaires demeure très fragile. Sur le plan économique, les scénarios s’obscurcissent avec la remontée des contaminations. On espérait une croissance en baisse de 11 % en 2020 mais la remontées du virus fait craindre maintenant une croissance en diminution de 14 % d’après les institutions d’études économiques. Le gouvernement a donc décidé très récemment de renforcer encore les mesures de prévention sanitaire mais dans le même temps ne peut pas tuer complètement économie.

En même temps, le gouvernement est bien contraint de prendre en compte la remontée significative de la vague virale. Les hésitations du gouvernement se vérifient  par exemple à travers ses positions très hésitantes quant à la généralisation du port du masque à l’extérieur. Le problème c’est qu’en sectorisation et en décentralisant les règles sanitaires, le pouvoir risque d’alimenter les incohérences et les contradictions.

 Attendues ce mardi, les propositions du gouvernement pour renforcer les règles sanitaires suscitent déjà les réserves du patronat. Prévue dans deux semaines, la rentrée scolaire provoque de son côté l’appréhension chez les enseignants et les parents d’élève. Ancien « Monsieur Déconfinement », Jean Castex connaît là sa première épreuve de vérité, un mois et demi après son arrivée à Matignon .

La semaine dernière, un Conseil de défense s’est tenu sur la question du rebond de l’épidémie. Depuis, les données ne se sont pas améliorées et l’exécutif adopte un ton de plus en plus ferme pour faire respecter les gestes barrière. Mardi dernier à Montpellier, Jean Castex a appelé à une réaction vigoureuse des Français. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a enchaîné sur le même ton le lendemain sur France 2.

 

Edouard Philippe : une posture pour remplacer Macron en 2022 ?

Edouard Philippe : une posture pour remplacer Macron en 2022 ?

 

 

Il est pour le moins curieux que Macron commence à mettre de l’eau dans son vin, en tout cas sur la forme, quand dans le même temps le Premier ministre montre sa rigidité. Bref une sorte de copier coller de Juppé. Du coup  Edouard Philippe est de plus en plus contesté au sein de la majorité présidentielle au point que certains députés La République en marche n’hésitent plus à critiquer ouvertement le style et la ligne politique du Premier ministre, jusqu’à alimenter l’idée de tensions entre lui et le président Macron. Au-delà d’éventuels tensions, Édouard Philippe est peut-être en train de se construire une posture d’éventuel candidat aux présidentielles de 2022 voire au-delà. Le problème en effet c’est que Macron n’est plus soutenu par grand monde. Il a perdu la plupart de la base électorale qui au second tour lui a permis de triompher de Marine Le Pen. La gauche l’a lâché depuis longtemps pratiquement depuis qu’il s’est affirmé comme le président des riches. La droite l’abandonne progressivement car le décalage  est trop grand entre des discours et des réformes approximatives. Aujourd’hui le socle électoral de Macron de 15 % et cela devrait être confirmé lors des élections européennes. Édouard Philippe lui pourrait valoriser sa fermeté aussi une tonalité moins méprisante que celle de Macron même s’il reste ferme sur le fond. De toute évidence la droite et le centre-droit se cherche un leader et Wauquiez ne parvient pas à incarner ce futur responsable. Notons qu’Édouard Philippe a clairement toujours affirmé qu’il n’appartenait pas à la république en marche. En clair il demeure un républicain qui pourrait éventuellement rassembler sur son nom une partie non négligeable de l’opposition de droite. D’où sans doute l’attitude très résistante du Premier ministre a accepté de lâcher du lest vis-à-vis des gilets jaunes.

François Ruffin (député Insoumis) : ne pas se contenter d’une posture d’opposant

François Ruffin (Insoumis) :  ne pas se contenter d’une posture d’opposant 

Ruffin député insoumis remet d’une  certaine manière en cause la posture systématique d’opposant de Mélenchon dans une  interview au JDD. Il veut un parti de propositions.

Les Budgets 2018 ont été adoptés, les ordonnances de réforme du Code du travail ont été approuvées cette semaine sans que la contestation ne prenne dans la rue… Est-ce difficile d’être un opposant en ce début de quinquennat Macron?
Ce n’est pas comme si j’avais été surpris. J’étais sceptique sur cette capacité de mobilisation. Il y avait deux obstacles à une forte mobilisation sociale. Quand un Président et une Assemblée viennent d’être élus, ils ont une légitimité qui empêche les gens de descendre dans la rue tout de suite après. Le second point, c’est qu’il y a eu une bataille l’an dernier sur la loi Travail. Elle s’est terminée par une défaite et elle pèse forcément dans les têtes…

Donc dès le départ, vous saviez qu’il n’y aurait pas de mouvement social d’ampleur cet automne?
Non, je mène un tas de batailles sur lesquelles je suis sceptique au départ et qu’il m’arrive de gagner. Quand je fais Merci Patron!, par exemple, je ne me dis pas que je vais duper Bernard Arnault. Je ne me dis pas que je ferai 500.000 entrées en salles, ni que je vais me choper un César et que je deviendrais député tout de suite après… A chaque mobilisation, je vois les obstacles et je les énonce.

 Si vous avez échoué sur les ordonnances, que vous faudra-t-il faire pour mobiliser sur les réformes de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’assurance chômage?
Je me refuse de me situer dans ce temps-là. Bien sûr qu’à l’Assemblée, on mènera les bagarres, on déposera les amendements. Mais notre défi aujourd’hui est autre : on incarne une force d’opposition, il faut que l’on incarne désormais une force de proposition. On ne peut pas se situer uniquement dans l’opposition aux prochaines réformes, il faut qu’on dise ce qu’on est capables de mettre en œuvre. J’ai 18 ans d’opposition derrière moi. La contestation, l’animation dans la rue : tout ça, je sais faire. Mais il y a maintenant pour moi une mue à faire.

Vous disiez il y a quelques jours que vous ne sentiez pas les Insoumis « prêts à gouverner ». A vous entendre ici, on a l’impression que vous parlez d’abord de vous…
La lecture qu’il y a eu au sujet de ces propos ne me paraît pas juste. Certains ont compris que je n’avais pas le moral. Au contraire! C’est parce que j’ai changé, justement, que je dis cela. C’est parce que la question du pouvoir ne s’était jamais posée à moi. C’était de la fiction. Aujourd’hui, ce n’est pas une réalité mais c’est en tout cas une possibilité. J’ai envie d’apparaître comme quelqu’un de crédible sur différentes thématiques.

Mais vous ne sentez pas votre camp prêt…
Aujourd’hui, moi, non, je ne me sens pas prêt à gouverner. Mais je m’y prépare tous les jours. Déposer une proposition de loi, pour moi, c’est nouveau. Tous les jours, j’ai le sentiment d’essayer d’élever mon niveau de responsabilité. Mais aujourd’hui, ne me filez pas de ministère! Je ne suis pas sûr de le vouloir d’ailleurs…

Se préparer à gouverner, n’est-ce pas accepter les compromis et laisser tomber certains de vos combats?
Les compromis, je n’ai jamais cessé d’en faire. A chaque moment, dans la lutte sociale, tu te demandes ce que tu dois faire pour faire converger les forces. Quand je m’allie à l’UDI pour proposer une taxation fiscale sur les grands transferts de football, je n’ai aucun problème.

Donc s’allier avec d’autres forces politiques, c’est possible?
A gauche, ça ne me dérange pas, au contraire. Mais il faut savoir qui a l’hégémonie. Tant que cette question n’est pas tranchée par tout le monde – à savoir que la force hégémonique, c’est nous -, il n’y aura pas d’alliance. Et donc aujourd’hui, il faut constater que le centre de gravité n’est plus au Parti socialiste, c’est tout. Après, ce n’est pas trop ma tasse de thé tous ces trucs partisans…

Avez-vous l’impression d’être au bon endroit pour faire progresser vos combats?
Oui, je suis en adéquation avec moi-même. Pendant 18 ans, j’ai crié dans le désert. Quand vous faites un petit journal comme Fakir, vous y mettez toutes vos convictions, mais vous avez au final quelques milliers de lecteurs clairsemés dans la France… Aujourd’hui, mon désert est un peu plus peuplé. Quand je porte une parole à l’Assemblée sur l’agriculture, il y a des paysans qui m’écoutent. Quand je parle des médias sur Facebook, je fais un million de vues…

Vous assumez le fait de faire de l’Assemblée une tribune?
C’est ce que j’ai dit à mes électeurs lors de la campagne : « Vous savez, il n’y aura aucune de mes propositions qui passera, mais je me tiendrai droit pour vous. » On a une tribune à utiliser pour porter la voix des gens.

L’Assemblée ne sert pas qu’à ça normalement…
Je souhaiterais que l’Assemblée soit autre chose mais ce n’est pas moi qui l’ai décidé. C’est bien ma frustration : la loi ne se fait pas à l’Assemblée. Elle se fait dans les cabinets ministériels avec des orientations fixées par l’Elysée. Et nous on vient à l’Assemblée chipoter pour des virgules sur des textes qui seront de toute façon votés. Nous sommes donc une chambre d’enregistrement des désirs du Président. Quand Les Républicains ont porté une proposition de loi sur la compétitivité de l’agriculture, les députés En marche ont demandé une motion de rejet, sans débat. Même si le texte est bon, ils votent contre, parce qu’il ne vient pas d’eux. Dans ce cadre, ce qui reste d’utile est cette fonction tribunitienne.

Vous dites que votre rhétorique n’est pas celle d’un parlementaire « classique », la manière dont vous vous habillez est souvent scrutée… Est-ce compliqué pour vous d’entrer dans le costume de député?
Je n’ai jamais fait de mon attitude un vecteur de communication : je voulais juste ne pas porter de cravate, je n’en ai jamais portée de ma vie. Si vous deviez mettre un costume et une cravate, vous auriez l’impression de devenir un pingouin, non? C’est comme ça que je le vis. Si je commence à me déguiser, comment je vais devoir déguiser mon discours ensuite?

Vous publiez votre « première enquête de député-reporter », Un député à l’hôpital psychiatrique. Le manque de moyens pour la psychiatrie en France, c’est votre nouvelle obsession?
A l’Assemblée, on est condamné à avoir plusieurs obsessions : j’ai aussi beaucoup travaillé sur Sanofi ces derniers temps, sur l’agriculture énormément… C’est la démarche qui m’intéressait : celle de continuer à être reporter. Ma mission est d’aller chercher ce qui se passe dans le pays et de le faire remonter à la tribune de l’Assemblée. Pour ce travail, j’ai passé plusieurs jours en hôpital psychiatrique, puis je suis allé voir la direction de l’hôpital, l’Agence régionale de santé, j’ai interpellé la ministre de la Santé et je vais déposer une proposition de loi [pour aligner le financement de l'hôpital psychiatrique sur l'hôpital public]. Je sais bien qu’elle ne sera pas adoptée, mais je veux servir de mouche du coche : le ministère sera obligé de se préoccuper de cette question, la députée En marche de la Somme va visiter à son tour l’hôpital… Je veux produire un effet d’entraînement.

Pourquoi, comme d’autres députés, ne pas avoir écrit un rapport parlementaire?
Je ne sais même pas aujourd’hui comment on fait une mission [parlementaire] ou comment être rapporteur d’une mission en étant dans l’opposition – apparemment, c’est à peu près impossible. Je souhaite faire des rapports parlementaires pendant mon mandat, mais c’est une démarche beaucoup plus lourde, de 6 mois ou un an. Mais ce n’est non plus pas mon livre qui va faire monter le sujet de la psychiatrie : vous croyez que ça intéresse l’opinion publique, mon bouquin? Mon objectif n’est pas qu’il se vende! Tous mes droits d’auteur sont reversés au Collectif pour une psychiatrie citoyenne, dans la Somme.

Vous vous considérez aujourd’hui comme un homme politique?
Quand on me dit « homme politique », je regarde derrière moi et je me demande de qui on parle. Peut-être que je vais m’y habituer… Et puis dire « homme politique », ça donne l’impression que c’est un métier. Je me considère toujours comme journaliste.

Vous le journaliste, qu’allez-vous faire de cette expérience parlementaire? Un nouveau livre? Un film?
Je n’en sais rien. Le champ des possibles est ouvert, j’aimerais bien faire un film… Mais ce qui me manque, c’est du temps.

Vous êtes donc en reportage pendant cinq ans?
Oui, bien sûr! J’aime ce métier de journaliste, discuter avec les gens, essayer de comprendre comment ils pensent, ce qu’ils ressentent… Qu’ils soient député, ministre, éleveur ou plombier.

Vous êtes toujours rédacteur en chef de Fakir. Pas de problème avec votre fonction de député?
Ça ne me pose aucun souci. Jean Jaurès était responsable de L’Humanité! Je ne me compare pas à lui, mais je m’inscris dans une tradition, celle de Camille Desmoulins, de Marat ou de Vallès, qui avaient leur journal et en même temps faisaient de la politique… Ça ne veut pas dire que je me reconnais dans ces gens-là.

 

Si le maire d’Amiens était Insoumis, par exemple, est-ce que Fakir enquêterait sur lui?
Je ne crois pas à l’objectivité. Tout individu appartient à une classe sociale, il est d’un genre… On porte tous ça en nous. Je considère que mon journal, parmi d’autres supports, est un moyen d’en appeler à l’intelligence des gens. Et Fakir me force aussi à ne pas devenir con : en une journée à l’Assemblée, tu abordes sept sujets différents. Tu risques d’être superficiel sur tout. Là, par exemple, je me force à lire Histoire des agricultures du monde, de 500 pages, je bosse vraiment sur le sujet. Je me prétends intellectuel et je n’ai pas l’intention d’arrêter d’en être un.

Vous dénoncez souvent les médias qui appartiennent à de grands groupes industriels. Etait-ce si pénible d’accorder une interview au groupe Lagardère?
Non, pas du tout. Vous savez, mercredi j’étais chez LCI, un média du groupe Bouygues… Je souhaite d’abord que vous puissiez être, avec vos lecteurs, les responsables de votre publication. Mais de toute façon, on est condamnés à être en contradiction : ma pomme a été élevée aux pesticides, je vais quand même la manger ; la lumière est allumée, d’où vient l’uranium? Tout objet ici [Il englobe d'un geste du bras son bureau] est fabriqué par une multinationale. Malheureusement, c’est un système dont on ne peut pas entièrement s’extraire d’un seul coup, on peut seulement faire au mieux.

Brexit : la posture de grenouille de Theresa May

Brexit : la posture de grenouille de Theresa May ?

Theresa May prend la posture de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf. Finalement un peu comme la France qui vit encore sur l’illusion de l’ancienne puissance coloniale. La Grande-Bretagne, comme la France, éprouve  un peu de mal à accepter son statut de nation moyenne face aux mastodontes que représentent les États-Unis, la Chine, l’Inde voir les BRIC. « Nous avons décidé de construire une Grande-Bretagne vraiment mondiale », a dit Theresa May. Économiquement la Grande-Bretagne représente à peu près le poids de la France et ne pèse pas lourd face aux mastodontes mondiaux et même à l’Allemagne. De ce point de vue le chantage de Theresa May qui propose soit ses conditions ou soit de quitter le marché unique est à la fois illusoire et pathétique. Certes la balance commerciale de l’union économique avec la Grande-Bretagne est équilibrée pour l’Europe des 26 mais les économies sont tellement imbriquées qu’un brexit total serait plus nuisible à la Grande-Bretagne qu’au reste de l’Europe. À l’inverse la balance commerciale de la Grande-Bretagne est positive vis-à-vis des États-Unis. Du coup en cas de négociations bilatérales entre la Grande-Bretagne et les États-Unis on peut penser que les Américains tenteront de rééquilibrer leurs échanges. La position de Theresa May relève d’un chantage assez primaire qui consiste à vouloir le beurre et l’argent du beurre. On ne peut en effet continuer de bénéficier des avantages du marché unique tout en refusant toutes les autres contraintes. La menace adressée à l’Europe qu’on peut résumer schématiquement : soit le maintien du passeport financier à la City ou s’exposer au dumping fiscal, n’est évidemment pas acceptable. De toute manière le discours de la première ministre britannique était surtout à usage interne pour rassurer les partisans du brexit. Il faut rappeler que Theresa May elle-même n’était pas partisan du brexit et qu’elle doit donc faire des efforts de communication pour persuader qu’elle respectera le vote. Mais en déclarant en même temps qu’elle veut entamer des négociations pour maintenir ces échanges commerciaux et financiers, elle affiche la relativité de la rupture qu’elle souhaite. De toute manière, les négociations seront nécessairement longues et complexes. Il faudra des années entre trois et cinq ans  pour renégocier avec l’Europe ensuite renégocier aussi avec l’OMC et renégocier des traités bilatéraux. Un délai qui risque de changer la donne conjoncturelle et à faire  apparaître les vrais dégâts du brexit  jusque-là assez limité sauf en ce qui concerne la parité de la livre. Une livre qui a déjà perdu 15 % depuis le break site et qui va continuer de s’affaiblir pour finalement atteindre un jour la parité avec l’euro. Du coup, l’inflation devrait nettement grimper dans les années à venir d’autant que la balance commerciale de la Grande-Bretagne est très déséquilibrée. Dès 2017,  la Grande-Bretagne devrait flirter avec la récession. De quoi infléchir la position de la Grande-Bretagne lors des négociations qui seront nécessairement laborieuses et complexes avec l’union européenne.

Fillon : posture ou imposture ?

Fillon : posture ou imposture ?

 

 

À juste titre sans doute certains s’interrogent sur le changement de posture assez radicale de François Fillon. En effet l’ancien gaulliste de gauche plutôt mesuré pour ne pas dire effacé  à revêtu la tunique ultra libérale et  anti sociale. Peut-être conviction ou par nécessité de se distingué encore davantage de Sarkozy et de Juppé. «La cohérence, la constance et la crédibilité sont de notre côté. Fillon a le programme le plus radical mais aussi le moins réalisable. Il a longtemps prôné la suppression de 600.000 fonctionnaires, maintenant il dit 500.000 alors qu’au total il n’y aura que 570.000 fonctionnaires qui partiront à la retraite pendant le quinquennat. Sa promesse est donc impossible à réaliser», enfonce le juppéiste Pierre-Yves Bournazel. Encore plus véhément, Jean-François Copé a été l’un des premiers à se lâcher. Lundi sur BFM-TV, il lançait: «On a beaucoup parlé de Sarkozy et on a oublié un petit détail: en ce qui concerne François Fillon, cette idée d’avoir cette posture… c’est en fait une imposture!» Jeudi, dans Valeurs Actuelles, il a tapé encore plus durement: «François Fillon a fondé toute sa carrière politique sur le concept de gaullisme social, un gaullisme de gauche (…) Le même nous explique qu’il est désormais devenu ultralibéral! Pas un modèle de constance, vous en conviendez». De son côté Bruno Lemaire critique aussi la position de Fillon : «Quand je pense que certains de mes concurrents proposent une augmentation de la TVA… Eh bien ce n’est pas la peine de se débarrasser des socialistes si c’est pour faire la politique des. Socialistes et augmenter les impôts», a-t-il lâché lundi lors d’un meeting à Saint-Denis

 

Hollande : une posture de monarque

Hollande : posture  de monarque

 

Changement de ton, changement de débit, changement de la gestuelle ; Hollande en posture monarque. Ses conseillers en com. lui avaient recommandé d’’apparaître beaucoup plus tranchant, plus décidé, plus autoritaire. Bref de se monter en vrai chef puisqu’il est surtout ressenti comme quelqu’un qui hésite, qui slalome et finalemenet ne sait pas décider. Du coup c’est vraiment le monarque qui s’est exprimé, « Je, je, je ». Pas un instant il n’a été fait la moindre référence ni au gouvernement, ni au Premier Ministre, ni aux institutions ; Hollande est le seul chef, c’est l’Elysée qui commande y compris sur le contrôle des économies publiques, » j’y veillerai personnellement ». Du coup on se demande si on a vraimenet besoin d’un gouvernement avec un tel monarque.  Surement pas d’ailleurs puisqu’il y a environ 1000 collaborateurs à l’Elysée pour à peine la moitié à Matignon, une misère !  Hollande et ses conseillers entretiennent un rapport ambigu avec la démocratie et ils confondent sans doute république et monarchie. Du coup le président mou qui se déguise en dur le soir du réveillon apparait encore plus pathétique comme finalemenet sa conception de la démocratie : poussiéreuse.

 




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