Moins de 1% possèdent la moitié de la richesse mondiale
La question de la justice sociale se pose évidemment à l’échelle mondiale et peut entre encore davantage dans les pays en développement. Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde a dépassé en 2016 celui des 99% restants, a affirmé l’organisation non-gouvernementale Oxfam (ONG) L’organisation non-gouvernementale indique que « la part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches était passée de 44% en 2009 à 48% en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016″. » En 2014, les membres de cette élite internationale possédaient en moyenne 2,7 millions de dollars par adulte. Le reste du cinquième (20%, ndlr) le plus riche de la population possède 46% du patrimoine mondial alors que 80% de la population mondiale ne se partagent que les 5,5% restant », a précisé Oxfam. En France, les 1% les plus riches possèdent environ 25% du patrimoine. Avec les crises subprimes, le phénomène n’a fait que se renforcer. Les 80 premiers milliardaires de la liste de Forbes possédait en 2010 un patrimoine de 1.300 milliards d’euros. Leur fortune cumulée est passée à 1.900 milliards en 2014, soit une augmentation de 50% en seulement quatre ans. En parallèle, la richesse totale détenue par la moitié la plus pauvre de la population mondiale a décliné sur la même période. Pire, la concentration de la richesse s’est encore accentuée en 2018, selon le rapport annuel de l’ONG Oxfam sur les inégalités mondiales. 26 milliardaires ont désormais entre leurs mains autant d’argent que la moitié la plus pauvre de l’humanité, dénonce l’ONG. D’une manière générale, la fortune des milliardaires dans le monde a augmenté de 900 milliards de dollars l’an dernier, soit au rythme de 2,5 milliards par jour, alors que celle de la moitié la plus pauvre de la population de la planète a chuté. Le nombre de milliardaires a d’ailleurs doublé depuis la crise financière de 2008, souligne le rapport d’OXFAM «Les riches bénéficient non seulement d’une fortune en pleine expansion, mais aussi des niveaux d’imposition les moins élevés depuis des décennies» analyse Oxfam. «Si la tendance était inversée, la plupart des gouvernements auraient suffisamment de ressources pour financer les services publics», a souligné l’ONG. Selon Oxfam, sur un dollar d’impôt sur le revenu, seulement quatre centimes proviennent de la taxation de la richesse. «La richesse est tout particulièrement sous-taxée» dénonce le rapport. D’après l’ONG, les plus riches cachent au fisc 7600 milliards de dollars, dans certains pays comme le Brésil ou le Royaume-Uni et «les 10% les plus pauvres paient désormais des impôts plus élevés en proportion de leurs revenus que les plus riches». Les grandes fortunes bénéficient notamment de l’envolée du prix des actifs (en particulier des actions), soutenus notamment par les politiques monétaires accommodantes des grandes banques centrales de la planète. En outre, « 20% des milliardaires de la liste de Forbes auraient des intérêts et ou des activités dans les secteurs de la finance et de l’assurance », note Oxfam. Un constat déjà dressé par Challenges en juillet dernier lors de la sortie de son classement des grandes fortunes de France. Ainsi, après une hausse de 25% en 2012, le patrimoine des 500 premiers patrimoines professionnels français avait gonflé de 15% en 2013 pour atteindre 390 milliards d’euros.