Archive pour le Tag 'Populisme'

La démocratie représentative menacée par le populisme

  La démocratie représentative  menacée par le populisme 

Dans un entretien au « Monde », le spécialiste de la gouvernance locale Christian Le Bart  s’inquiète de voir que le métier politique n’est guère défendu par ceux qui l’exercent, en privilégiant des stratégies de façade, qui flirtent avec l’air du temps.

Professeur à l’Institut d’études politiques de Rennes, Christian Le Bart est l’un des spécialistes de la gouvernance locale. A la croisée de ses travaux sur l’individualisation ou le discours et la communication en politique, son essai, La Politique à l’envers (CNRS, 280 pages, 23 euros), analyse les mutations du champ politique face à une défiance croissante.

La critique des politiques s’est fortement accentuée ces dernières années. Quel événement caractérise cette radicalisation du discours ?

Il n’y a pas de démocratie sans liberté pour les citoyens de critiquer les gouvernants, mais nous sommes aujourd’hui en présence de mécanismes assez profonds, voire très structurants de la contestation des professionnels de la politique.

Le mouvement des « gilets jaunes » en est sans doute le symbole avec des critiques et des mises en cause très radicales à l’encontre de tout ce qui porte une écharpe tricolore. Ce moment a montré de façon assez éclatante un haut degré d’exaspération à l’égard de la vie de la classe politique dans son ensemble. Même s’il faut apporter des nuances, on peut considérer que ce mouvement s’est largement défini par la remise en cause des figures institutionnelles (politique, journaliste, scientifique).

La raison de ce ressentiment tient-elle dans la perte de confiance des citoyens dans la capacité des dirigeants politiques à améliorer leur vie quotidienne ?

L’une des caractéristiques du champ politique français est qu’il a longtemps fonctionné autour de la croyance que l’alternance pouvait apporter une amélioration des modes et des conditions de vie, longtemps rendue possible par la croissance économique.

Jusqu’à 1981, nous étions dans un système d’absence assez atypique d’alternance, puis tout s’est accéléré de manière frénétique avec des effets de brouillage du clivage droite-gauche dont le macronisme est un peu l’héritier. Nous sommes passés d’un clivage droite-gauche à un clivage « nous-eux » : soit la société civile versus les professionnels de la politique. Ce basculement a ouvert la voie à des transformations fondamentales plus ou moins populistes.

Trump: un populisme d’extrême droite

Trump: un  populisme d’extrême droite

Le retour au pouvoir du milliardaire américain ne procède pas d’une immense révolte contre les élites qui submergerait l’Occident, puisqu’il a été porté au pouvoir par des électeurs privilégiés, considère, dans une tribune au « Monde », le professeur de sciences politiques.

 

Les élections se gagnent le jour du scrutin. La véritable portée d’une victoire, elle, n’apparaît qu’au fil des débats qui battent leur plein les semaines suivantes. La droite américaine clame que le 5 novembre a vu le triomphe d’une coalition conservatrice ouvrière et multiraciale, et que Donald Trump est le tribun désigné par le peuple pour mettre en œuvre un agenda d’extrême droite.

Nombre d’observateurs adoptent cette vision toute faite pour retomber dans une interprétation qui domine depuis une décennie de part et d’autre de l’Atlantique : nous aurions affaire à un nouveau cas de « révolte populiste » contre les élites. La « vague populiste » – image fétiche des pontifes de la question –, nous répète-t-on, gagne encore en force. Ces analyses ne sont pas seulement faciles, elles sont erronées. Pire, sur le plan politique, elles sont pernicieuses.

Pour commencer, Trump est-il un populiste ? Si l’on considère que le populisme se caractérise par une colère contre l’« establishment », nous avons manifestement un problème : Trump fait lui-même partie d’une élite. Non, le trait caractéristique du populisme n’est pas la méfiance à l’égard des puissants – cette méfiance peut au contraire s’avérer être une vertu démocratique. Le populisme se caractérise plutôt par cela : les populistes prétendent être les seuls représentants de ce qu’ils appellent généralement le « vrai peuple », une expression qu’emploie Trump lorsqu’il s’adresse à ses partisans, le 6 janvier 2021 [lors de l’assaut sur le Capitole].

Le populisme exclut donc les autres : c’est manifestement le cas dans la politique des partis, où tout autre candidat au pouvoir est déclaré illégitime et corrompu, mais aussi au sein de la population, où toute personne qui s’écarte de cette construction symbolique qu’est le supposé « vrai peuple » est exclue du corps politique.

Qui dit populisme ne dit donc pas nécessairement racisme. Mais force est de reconnaître que les deux font bon ménage. Sur ces points, au fil de la campagne, Trump s’est allègrement désinhibé. Avec leurs discours racistes, les républicains séduisent l’électorat blanc depuis le début des années 1960, certes, mais c’est la première fois que l’un des leurs met aussi ouvertement en avant la suprématie blanche.

 

Hongrie: Un « modèle » de populisme

Hongrie: Un « modèle » de populisme

 

Tout leader populiste souhaitant se maintenir dans la durée peut désormais s’inspirer du modèle développé par le premier ministre hongrois, Viktor Orban, estime, dans une tribune au « Monde », le chercheur Tibor Dessewffy, membre du Conseil européen pour les relations internationales.
Plusieurs élections-clés se sont déroulées ou se dérouleront en 2024 et leurs enjeux sont d’autant plus élevés que nous assistons à une montée en puissance de la droite populiste. Les élections européennes de juin ont permis de constater à quel point l’extrême droite disposait de larges soutiens. En France, les résultats de ce vote ont poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et à convoquer des élections législatives anticipées, où le Rassemblement national a obtenu 125 députés. Tandis qu’en Autriche, le Parti de la liberté a enregistré, le 29 septembre, une victoire historique en arrivant en tête lors des élections générales.

A la suite de l’ascension inexorable de son parti, Fratelli d’Italia, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, est désormais considérée comme une faiseuse de rois au sein du Parlement européen. En Allemagne, la croissance électorale d’Alternative pour l’Allemagne érode l’autorité de la coalition gouvernementale dirigée par le Parti social-démocrate. Et tout cela précède l’éventuel retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, actuellement au coude-à-coude avec Kamala Harris dans les sondages [en vue de la présidentielle du 5 novembre].

Le succès électoral de ces partis est une chose, mais leur maintien au pouvoir en est une autre. Toutefois, en Hongrie, avec le premier ministre Viktor Orban, les populistes d’aujourd’hui disposent d’un exemple concret de la manière dont ils peuvent asseoir leur influence à long terme.

M. Orban est premier ministre de la Hongrie, avec une majorité constitutionnelle, depuis quatorze ans. Il dispose donc de tous les leviers pour remodeler le pays. Et son mandat au sommet du système politique en dit long sur la façon dont les institutions démocratiques peuvent devenir vulnérables aux stratégies populistes.

Pour réussir, un populiste doit posséder certaines caractéristiques essentielles : le charisme et un discours simpliste mêlant orgueil national et défense du pays contre de prétendues menaces extérieures. Mais il doit aussi disposer d’un savoir-faire pour construire les infrastructures politiques sur lesquelles s’appuyer afin de prendre véritablement le contrôle de son pays.

Peu de populistes détiennent tous ces atouts. Jaroslaw Kaczynski, chef du parti polonais Droit et justice au pouvoir de 2015 à 2023, a pu exercer une très large influence sur l’Etat, mais n’a pas eu le charisme suffisant pour que son parti conserve le pouvoir indéfiniment.

Des leaders comme Donald Trump ont cette qualité, mais peinent à s’organiser et à construire le pouvoir institutionnel nécessaire pour rester au pouvoir. M. Orban inspire cependant la droite américaine. Le sénateur J. D. Vance, colistier de l’ancien président, a récemment déclaré que les Etats-Unis « pourraient beaucoup apprendre » de la Hongrie. Quant à M. Trump lui-même, il a affirmé : « Il n’y a personne qui soit meilleur, plus intelligent ou meilleur dirigeant que Viktor Orban. Il est fantastique. »

 

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Politique-Populisme: Signification politique

Politique-Populisme: Signification politique

 

Le contexte des élections législatives françaises est propice à une lecture des réalités politiques en termes de « populisme » : si nombre de commentaires politiques de ces derniers jours dénoncent sur un ton alarmiste « la montée des extrêmes », d’aucuns soulignent également que la campagne actuelle s’inscrit dans un contexte plus général de « poussée du populisme ».Une telle « poussée populiste » s’explique, en première analyse, par le recul progressif des partis traditionnels parmi les électeurs des classes populaires. En retour, les partis de droite radicale ou extrême semblent en mesure de capter à leur profit ces électeurs déçus des grands partis de gouvernement. Le basculement vers des partis de droite radicale de pans entiers des sociétés européennes frappe les esprits et conduit à une inflation de discours sur le « populisme », notion en réalité très floue et très controversée. L’analyse des droites populistes soulève par exemple l’objection de l’existence d’un populisme de gauche, lequel serait représenté en France par LFI. Le populisme est-il de gauche ou de droite ? S’il est les deux, qu’est-il exactement ? La plupart du temps, les spécialistes du sujet déplorent le flou qui entoure la notion et tentent de lui apporter une définition rigoureuse. Mais cette piste est hasardeuse, tant il est difficile de se déprendre de ses usages contradictoires et polémiques. En revanche, questionner l’histoire et les contours de cette idée permet d’en comprendre la signification politique.

par Maître de conférences en Science politique, membre de l’Institut des sciences sociales du politiques (ISP, CNRS), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Depuis près d’une vingtaine d’années, le terme de populisme est présenté à l’envi comme la clé de décryptage des réalités politiques et sociales des régimes démocratiques, touchés en leur cœur par des risques d’instabilité politique, voire de glissement autoritaire, du fait de la progression électorale des partis de droite radicale. Le péril auquel seraient confrontées les démocraties libérales serait le fait, selon cette approche, de démagogues prônant un rejet des élites en place et une promotion exclusive de la souveraineté populaire face à l’État de droit.

Les explications avancées pour éclairer cette poussée populiste sont le plus souvent associées au déclassement économique de groupes sociaux entiers, notamment de l’ancienne classe ouvrière, ou de territoires rejetés à la périphérie des processus de la mondialisation économique libérale. Le vote populiste serait un vote populaire et un vote de frustration.

Il est vrai que certains analystes ont parfois mis en avant des explications culturelles, appréhendées comme alternatives à celles citées à l’instant. Selon ces auteurs, la dilution des identités culturelles et/ou politiques sous l’effet du multiculturalisme entraînerait une forme d’insécurité dite « culturelle », prédisposant ainsi les groupes populaires à un vote identitaire de droite comportant une dimension xénophobe. Cette anxiété plus immatérielle serait d’autant plus forte que les tenants du multiculturalisme appartiendraient, dans leur majorité, aux organisations situées à gauche.

Sur le plan de la controverse politique, identifier cette nouvelle thèse comme inédite est crucial, puisqu’elle conduit à reprocher à la gauche de s’être détournée du peuple. Elle permet aussi de rejeter les explications, le plus souvent avancées par la gauche, du vote d’extrême droite comme reflet des mécanismes d’accroissement des inégalités et de montée de la précarité. Se trouve en contrepoint accréditée la thèse, nettement plus conservatrice, d’un trop-plein migratoire et de la dilution des liens nationaux et/ou républicains dans le communautarisme.

Le cas de la Pologne, pays qui combine miracle économique et pouvoir « populiste » entre 2015 et 2023, est ainsi avancé comme l’un des exemples probants à l’appui de l’idée que les récits ancrés à gauche, expliquant la montée des populistes par la paupérisation des groupes populaires, sont inopérants. Dans ce cas précis, l’enrichissement global de la société polonaise attesterait de l’absence de lien entre facteurs socio-économiques et vote pour les droites dites « populistes », et ce serait bien l’inquiétude identitaire ressentie lors de la « crise migratoire » de 2015 qui expliquerait le vote pour les partis populistes. Même si cette analyse fait en réalité l’impasse sur les inégalités sociales et territoriales apparues après la « chute du communisme ».

Malgré les apparences, cette seconde thèse – les gens votent pour les populistes avant tout du fait d’un sentiment d’insécurité culturelle – n’est qu’une variante de la précédente – les gens votent pour les populistes à cause de leur déclassement économique. Elle ne modifie que le point de départ d’une chaîne d’explication qui aboutirait, chez les électeurs, au rejet d’élites désormais coupées du peuple.

De plus, ces deux explications sont présentées par certains chercheurs comme complémentaires, la globalisation étant vue comme un processus à la fois économique et culturel. Au-delà, les promoteurs de l’interprétation par le déclassement économique ont, pour la plupart, expliqué le glissement électoral droitier qu’il provoquait par la prévalence d’un type psychologique particulier, l’attrait pour la « personnalité autoritaire », propre aux classes populaires, dont la xénophobie serait l’une des manifestations les plus saillantes. L’affaire serait donc entendue et le rejet populiste des élites serait le ressort universel des votes dits extrémistes.

Pourtant, il est permis de se demander ce que signifie le choix du terme de populisme pour éclairer l’état de nos démocraties.

En premier lieu, cette idée se distingue par son misérabilisme, qui trahit l’ethnocentrisme de classe de ceux qui l’énoncent. Les classes populaires n’y sont perçues que sous l’angle d’attitudes ataviques et compulsives, toutes afférentes, en dernière analyse, à l’appartenance à un groupe primaire défini de façon ethnique et tribale. La dimension civique et critique du vote populaire n’est ici que très peu prise en compte, car largement incomprise et – osons le dire – méprisée. Il est fait peu de cas des compétences à juger des électeurs, et les médias négligent de s’appuyer sur les nombreuses études scientifiques qui décrivent les univers sociaux des espaces au sein desquels le vote RN a le plus progressé. Ce biais a été souligné par plusieurs auteurs, comme en attestent les mises en garde, en France, d’Annie Collovald à propos du Front national.

En second lieu, cette thèse est constituée d’un patchwork de logiques explicatives, qui renvoient à des approches très éloignées les unes des autres, pour lesquelles le terme même de « populisme » n’a pas la même signification. Prenons simplement l’exemple des travaux fondateurs, désormais anciens, de l’historien italien Franco Venturi, qui a étudié dans les années 1950 le populisme russe du XIXᵉ siècle et du début du XXᵉ. Selon lui, le populisme est une variante agraire du socialisme communautaire, qui traverse l’histoire de la Russie, des slavophiles aux bolcheviks, et dont certains militants « allaient au peuple » en parcourant la campagne.

 

Les théories contemporaines en ont conservé l’idée, totalement décontextualisée, d’un « appel au peuple » (par un effet de traduction à l’anglais appeal to the people), mais elles donnent à celle-ci un sens radicalement différent, qui se rapproche davantage de ce qu’on entendait il y a quelques années par « démagogie », « poujadisme » ou « bonapartisme : une démocratie plébiscitaire, fondée sur le charisme supposé de chefs réputés capables de dialoguer directement avec les masses.

Les avatars les plus récents – et les plus aberrants – de cette thèse sont de considérer que les leaders fascistes des années 1930 n’étaient rien de plus que l’une des manifestations des « vagues populistes » subies par les démocraties libérales depuis leur émergence. Une telle inflexion – pour ne pas dire une telle régression – n’est possible qu’au mépris le plus complet de la très vaste historiographie du fascisme, qui en montre toutes les spécificités historiques et l’impossibilité de le ramener à cette forme molle qu’est le populisme sans perdre en acuité et en précision.

Dès lors, comment expliquer le succès du terme de populisme ? Ce succès tient en premier lieu à la légitimité politique et sociale de celles et ceux qui l’énoncent et se trouvent autorisés à fixer les limites du pensable et du raisonnable, et donc de l’extrême, en politique.

Comme le souligne la philosophe Catherine Colliot-Thélène, « le privilège de rationalité, explicitement ou implicitement revendiqué par les élites politiques et médiatiques, fixe les limites du questionnable, et il les fixe de manière si étroite que cela revient la plupart du temps à dénier aux citoyens toute véritable puissance d’agir ». Cette idée fonde la notion, non dénuée d’ironie, d’extrême centre, qui décrit la position de partis ou de leaders politiques qui revendiquent pour eux-mêmes le monopole des seules politiques non extrémistes.

Plus fondamentalement, l’interprétation par le biais de l’idée de populisme est révélatrice du glissement néo-libéral qu’ont connu les démocraties européennes et nord-américaines depuis les années 1980. L’une des manifestations de ce tournant a été, sur le plan culturel et idéologique, la redécouverte des idées de Tocqueville, pour qui la démocratie représentait tout autant l’avènement du peuple que le risque de voir l’ordre politique débordé par celui-ci.

Le peuple n’est plus, dans cet ordre de discours, la visée même de l’ordre démocratique, pas plus qu’un réservoir de légitimité culturelle et politique, mais un continent étranger peuplé par les idiots culturels de la mondialisation, incapables de discerner la vraie valeur de l’ordre démocratique. Peu importe dans ces conditions que les travaux s’appuyant sur l’idée de populisme picorent çà et là des bouts d’explications disparates, puisque la cohérence de cette approche n’est pas scientifique mais idéologique. L’interprétation populiste s’est ainsi imposée comme mode d’énonciation de la représentation politique démocratique, propre au temps post-démocratique qui est le nôtre.

Il ne s’agit pas, en somme, de suggérer que les insatisfactions populaires liées aux politiques économiques ou à l’insuffisante protection face à la mondialisation n’existent pas, mais plutôt qu’elles provoquent une sorte de « panique morale » chez les élites qui s’empressent de les stigmatiser comme vote illégitime et déraisonnable. Or, une littérature plus vaste existe pour contextualiser avec plus de nuance le glissement à droite d’une frange des groupes populaires. De tels travaux permettent de prendre au sérieux les politisations populaires (ou de classes moyennes inférieures) et de les encastrer dans des trajectoires sociales ou territoriales, qui leur donnent un sens politique que ne peut appréhender la notion très désincarnée – et souvent teintée d’intellectualisme – de populisme.

D’autres auteurs se sont intéressés aux transformations de l’offre électorale des partis de droite radicale ou extrême, sans faire de l’idée de populisme un passage obligé. Par exemple, pour souligner que les extrêmes droites ont su adapter leur discours, dans une logique « post-fasciste », pour reformuler leurs idées dans les habits neufs de l’identité nationale.

Une telle perspective rappelle que la globalisation n’est qu’un nouvel avatar des processus d’universalisation dans lesquels se réinventent constamment les appartenances. Comment s’étonner que des forces nationalistes y voient une occasion d’actualiser leur idéologie ethnocentrique ? Les expériences souverainistes en Europe montrent en effet que les appartenances et les particularismes deviennent un produit d’exportation ou de soft power, à l’instar des lois mémorielles polonaises censées faire droit à la vision polonaise de l’histoire dans un monde où les mémoires sont un flux concurrentiel. Mais aussi que ces mêmes identités sont une ressource pour redéfinir la place de l’État dans la mondialisation, comme le montre la doctrine « Global Britain » lancée par Boris Johnson après le Brexit.

Force est de constater que ces projets savent capter les conservatismes populaires, qui ne peuvent guère se laisser réduire aux « ressentiments » contre les élites dont les commentateurs politiques ont fait leur fonds de commerce.

Populisme: Signification politique

Populisme: Signification politique

 

Le contexte des élections législatives françaises est propice à une lecture des réalités politiques en termes de « populisme » : si nombre de commentaires politiques de ces derniers jours dénoncent sur un ton alarmiste « la montée des extrêmes », d’aucuns soulignent également que la campagne actuelle s’inscrit dans un contexte plus général de « poussée du populisme ».Une telle « poussée populiste » s’explique, en première analyse, par le recul progressif des partis traditionnels parmi les électeurs des classes populaires. En retour, les partis de droite radicale ou extrême semblent en mesure de capter à leur profit ces électeurs déçus des grands partis de gouvernement. Le basculement vers des partis de droite radicale de pans entiers des sociétés européennes frappe les esprits et conduit à une inflation de discours sur le « populisme », notion en réalité très floue et très controversée. L’analyse des droites populistes soulève par exemple l’objection de l’existence d’un populisme de gauche, lequel serait représenté en France par LFI. Le populisme est-il de gauche ou de droite ? S’il est les deux, qu’est-il exactement ? La plupart du temps, les spécialistes du sujet déplorent le flou qui entoure la notion et tentent de lui apporter une définition rigoureuse. Mais cette piste est hasardeuse, tant il est difficile de se déprendre de ses usages contradictoires et polémiques. En revanche, questionner l’histoire et les contours de cette idée permet d’en comprendre la signification politique.

par Maître de conférences en Science politique, membre de l’Institut des sciences sociales du politiques (ISP, CNRS), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Depuis près d’une vingtaine d’années, le terme de populisme est présenté à l’envi comme la clé de décryptage des réalités politiques et sociales des régimes démocratiques, touchés en leur cœur par des risques d’instabilité politique, voire de glissement autoritaire, du fait de la progression électorale des partis de droite radicale. Le péril auquel seraient confrontées les démocraties libérales serait le fait, selon cette approche, de démagogues prônant un rejet des élites en place et une promotion exclusive de la souveraineté populaire face à l’État de droit.

Les explications avancées pour éclairer cette poussée populiste sont le plus souvent associées au déclassement économique de groupes sociaux entiers, notamment de l’ancienne classe ouvrière, ou de territoires rejetés à la périphérie des processus de la mondialisation économique libérale. Le vote populiste serait un vote populaire et un vote de frustration.

Il est vrai que certains analystes ont parfois mis en avant des explications culturelles, appréhendées comme alternatives à celles citées à l’instant. Selon ces auteurs, la dilution des identités culturelles et/ou politiques sous l’effet du multiculturalisme entraînerait une forme d’insécurité dite « culturelle », prédisposant ainsi les groupes populaires à un vote identitaire de droite comportant une dimension xénophobe. Cette anxiété plus immatérielle serait d’autant plus forte que les tenants du multiculturalisme appartiendraient, dans leur majorité, aux organisations situées à gauche.

Sur le plan de la controverse politique, identifier cette nouvelle thèse comme inédite est crucial, puisqu’elle conduit à reprocher à la gauche de s’être détournée du peuple. Elle permet aussi de rejeter les explications, le plus souvent avancées par la gauche, du vote d’extrême droite comme reflet des mécanismes d’accroissement des inégalités et de montée de la précarité. Se trouve en contrepoint accréditée la thèse, nettement plus conservatrice, d’un trop-plein migratoire et de la dilution des liens nationaux et/ou républicains dans le communautarisme.

Le cas de la Pologne, pays qui combine miracle économique et pouvoir « populiste » entre 2015 et 2023, est ainsi avancé comme l’un des exemples probants à l’appui de l’idée que les récits ancrés à gauche, expliquant la montée des populistes par la paupérisation des groupes populaires, sont inopérants. Dans ce cas précis, l’enrichissement global de la société polonaise attesterait de l’absence de lien entre facteurs socio-économiques et vote pour les droites dites « populistes », et ce serait bien l’inquiétude identitaire ressentie lors de la « crise migratoire » de 2015 qui expliquerait le vote pour les partis populistes. Même si cette analyse fait en réalité l’impasse sur les inégalités sociales et territoriales apparues après la « chute du communisme ».

Malgré les apparences, cette seconde thèse – les gens votent pour les populistes avant tout du fait d’un sentiment d’insécurité culturelle – n’est qu’une variante de la précédente – les gens votent pour les populistes à cause de leur déclassement économique. Elle ne modifie que le point de départ d’une chaîne d’explication qui aboutirait, chez les électeurs, au rejet d’élites désormais coupées du peuple.

De plus, ces deux explications sont présentées par certains chercheurs comme complémentaires, la globalisation étant vue comme un processus à la fois économique et culturel. Au-delà, les promoteurs de l’interprétation par le déclassement économique ont, pour la plupart, expliqué le glissement électoral droitier qu’il provoquait par la prévalence d’un type psychologique particulier, l’attrait pour la « personnalité autoritaire », propre aux classes populaires, dont la xénophobie serait l’une des manifestations les plus saillantes. L’affaire serait donc entendue et le rejet populiste des élites serait le ressort universel des votes dits extrémistes.

Pourtant, il est permis de se demander ce que signifie le choix du terme de populisme pour éclairer l’état de nos démocraties.

En premier lieu, cette idée se distingue par son misérabilisme, qui trahit l’ethnocentrisme de classe de ceux qui l’énoncent. Les classes populaires n’y sont perçues que sous l’angle d’attitudes ataviques et compulsives, toutes afférentes, en dernière analyse, à l’appartenance à un groupe primaire défini de façon ethnique et tribale. La dimension civique et critique du vote populaire n’est ici que très peu prise en compte, car largement incomprise et – osons le dire – méprisée. Il est fait peu de cas des compétences à juger des électeurs, et les médias négligent de s’appuyer sur les nombreuses études scientifiques qui décrivent les univers sociaux des espaces au sein desquels le vote RN a le plus progressé. Ce biais a été souligné par plusieurs auteurs, comme en attestent les mises en garde, en France, d’Annie Collovald à propos du Front national.

En second lieu, cette thèse est constituée d’un patchwork de logiques explicatives, qui renvoient à des approches très éloignées les unes des autres, pour lesquelles le terme même de « populisme » n’a pas la même signification. Prenons simplement l’exemple des travaux fondateurs, désormais anciens, de l’historien italien Franco Venturi, qui a étudié dans les années 1950 le populisme russe du XIXᵉ siècle et du début du XXᵉ. Selon lui, le populisme est une variante agraire du socialisme communautaire, qui traverse l’histoire de la Russie, des slavophiles aux bolcheviks, et dont certains militants « allaient au peuple » en parcourant la campagne.

 

Les théories contemporaines en ont conservé l’idée, totalement décontextualisée, d’un « appel au peuple » (par un effet de traduction à l’anglais appeal to the people), mais elles donnent à celle-ci un sens radicalement différent, qui se rapproche davantage de ce qu’on entendait il y a quelques années par « démagogie », « poujadisme » ou « bonapartisme : une démocratie plébiscitaire, fondée sur le charisme supposé de chefs réputés capables de dialoguer directement avec les masses.

Les avatars les plus récents – et les plus aberrants – de cette thèse sont de considérer que les leaders fascistes des années 1930 n’étaient rien de plus que l’une des manifestations des « vagues populistes » subies par les démocraties libérales depuis leur émergence. Une telle inflexion – pour ne pas dire une telle régression – n’est possible qu’au mépris le plus complet de la très vaste historiographie du fascisme, qui en montre toutes les spécificités historiques et l’impossibilité de le ramener à cette forme molle qu’est le populisme sans perdre en acuité et en précision.

Dès lors, comment expliquer le succès du terme de populisme ? Ce succès tient en premier lieu à la légitimité politique et sociale de celles et ceux qui l’énoncent et se trouvent autorisés à fixer les limites du pensable et du raisonnable, et donc de l’extrême, en politique.

Comme le souligne la philosophe Catherine Colliot-Thélène, « le privilège de rationalité, explicitement ou implicitement revendiqué par les élites politiques et médiatiques, fixe les limites du questionnable, et il les fixe de manière si étroite que cela revient la plupart du temps à dénier aux citoyens toute véritable puissance d’agir ». Cette idée fonde la notion, non dénuée d’ironie, d’extrême centre, qui décrit la position de partis ou de leaders politiques qui revendiquent pour eux-mêmes le monopole des seules politiques non extrémistes.

Plus fondamentalement, l’interprétation par le biais de l’idée de populisme est révélatrice du glissement néo-libéral qu’ont connu les démocraties européennes et nord-américaines depuis les années 1980. L’une des manifestations de ce tournant a été, sur le plan culturel et idéologique, la redécouverte des idées de Tocqueville, pour qui la démocratie représentait tout autant l’avènement du peuple que le risque de voir l’ordre politique débordé par celui-ci.

Le peuple n’est plus, dans cet ordre de discours, la visée même de l’ordre démocratique, pas plus qu’un réservoir de légitimité culturelle et politique, mais un continent étranger peuplé par les idiots culturels de la mondialisation, incapables de discerner la vraie valeur de l’ordre démocratique. Peu importe dans ces conditions que les travaux s’appuyant sur l’idée de populisme picorent çà et là des bouts d’explications disparates, puisque la cohérence de cette approche n’est pas scientifique mais idéologique. L’interprétation populiste s’est ainsi imposée comme mode d’énonciation de la représentation politique démocratique, propre au temps post-démocratique qui est le nôtre.

Il ne s’agit pas, en somme, de suggérer que les insatisfactions populaires liées aux politiques économiques ou à l’insuffisante protection face à la mondialisation n’existent pas, mais plutôt qu’elles provoquent une sorte de « panique morale » chez les élites qui s’empressent de les stigmatiser comme vote illégitime et déraisonnable. Or, une littérature plus vaste existe pour contextualiser avec plus de nuance le glissement à droite d’une frange des groupes populaires. De tels travaux permettent de prendre au sérieux les politisations populaires (ou de classes moyennes inférieures) et de les encastrer dans des trajectoires sociales ou territoriales, qui leur donnent un sens politique que ne peut appréhender la notion très désincarnée – et souvent teintée d’intellectualisme – de populisme.

D’autres auteurs se sont intéressés aux transformations de l’offre électorale des partis de droite radicale ou extrême, sans faire de l’idée de populisme un passage obligé. Par exemple, pour souligner que les extrêmes droites ont su adapter leur discours, dans une logique « post-fasciste », pour reformuler leurs idées dans les habits neufs de l’identité nationale.

Une telle perspective rappelle que la globalisation n’est qu’un nouvel avatar des processus d’universalisation dans lesquels se réinventent constamment les appartenances. Comment s’étonner que des forces nationalistes y voient une occasion d’actualiser leur idéologie ethnocentrique ? Les expériences souverainistes en Europe montrent en effet que les appartenances et les particularismes deviennent un produit d’exportation ou de soft power, à l’instar des lois mémorielles polonaises censées faire droit à la vision polonaise de l’histoire dans un monde où les mémoires sont un flux concurrentiel. Mais aussi que ces mêmes identités sont une ressource pour redéfinir la place de l’État dans la mondialisation, comme le montre la doctrine « Global Britain » lancée par Boris Johnson après le Brexit.

Force est de constater que ces projets savent capter les conservatismes populaires, qui ne peuvent guère se laisser réduire aux « ressentiments » contre les élites dont les commentateurs politiques ont fait leur fonds de commerce.

Robert Badinter, un rempart constitutionnel contre le populisme 

Robert Badinter, un rempart constitutionnel contre le populisme 

Les leçons de l’ancien président du Conseil constitutionnel résonnent aujourd’hui. Pour lui, les droits fondamentaux sont l’un des instruments par lesquels les sociétés sortent de la barbarie, rappelle, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit public Dominique Rousseau .

Plus les droits de l’homme sont protégés, plus la République est elle-même. Telle est l’idée de droit que porte Robert Badinter et tel est l’objectif qu’il fixe au Conseil constitutionnel lorsqu’il en devient président, en mars 1986. Noble mission, sans doute, mais aussi très audacieuse car, à cette date, le Conseil est toujours un objet institutionnel non ou mal identifié. Robert Badinter ne l’ignore évidemment pas : « Le Conseil est une juridiction, dit-il dans sa première adresse à ses collègues, mais il ne le sait pas ; mon rôle est de lui faire prendre conscience de sa nature. » Neuf ans plus tard, lorsqu’il quitte le Conseil, en 1995, la mue juridictionnelle reste inachevée.

Pour faire vivre le principe du contradictoire, le plus fondamental de toute procédure juridictionnelle, il propose, dès la première saisine de son mandat, que le juge rapporteur puisse échanger avec le parlementaire auteur de la loi contestée et un des parlementaires auteur du recours. Proposition refusée par les présidents des deux assemblées. Parce que les affaires qui viennent devant le Conseil sont d’intérêt général, il propose à ses collègues d’accepter les principes de publicité et d’oralité des audiences. Proposition refusée. Pour que le citoyen devienne un majeur constitutionnel, il propose, en mars 1989, qu’il lui soit donné la possibilité d’en appeler au Conseil constitutionnel, à travers un filtre juridictionnel, s’il estime que ses droits fondamentaux ont été méconnus par la loi. Proposition acceptée par le président de la République François Mitterrand, mais repoussée par le Sénat en juin 1990.

Robert Badinter a eu le tort d’avoir raison trop tôt car le Conseil d’aujourd’hui commence à ressembler à celui qu’il voulait : les avocats plaident devant lui, les audiences sont publiques et le justiciable peut, lors d’un procès, soulever la question de la constitutionnalité de la loi appliquée.

Populisme- Le ministre de l’économie soutient les influenceurs

Populisme- Le ministre de l’économie soutient les influenceurs !

En panne d’idées et surtout d’efficacité, le ministre de l’économie Bruno le maire déraille en soutenant les influenceurs.D’une certaine manière il reprend la posture de Macron qui lui sa coquine avec les vedettes des réseaux sociaux. À quand un ministre de l’économie ou un président déguisé en drag queen ?

Une flatterie vraiment mal placée lors de son intervention à l’assemblée du syndicat UMICC (Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenus) .

«Vous êtes une force économique majeure de notre pays» a déclaré le ministre de l’économie qui oublie sans doute que la plupart des influenceurss sont des parasites qui se servent de leur look et de leur baratin pour vendre des produits le plus souvent inutiles voire même dangereux. Il n’y a d’ailleurs aucune règle pour ce type d’intervenants sur Internet.

Pour preuve, Nabilla( « allo, quoi ben allo quoi »), star de télé réalité qui donne des conseils pour les placements financiers!!!

Cette ode au secteur de l’influence et de la création de contenu était également émaillée de chiffres. Le ministre a par exemple rappelé le nombre «considérable» d’influenceurs en France – 150.000 selon lui – et les «milliards de vues, les millions d’euros de chiffre d’affaires, les milliers d’emplois» qu’ils génèrent grâce à leurs activités !!!
Le numéro 2 du gouvernement s’est même laissé aller à une petite boutade sur son avenir personnel en assurant qu’il n’excluait pas de devenir lui-même influenceur «dans les années à venir».

À en croire les rires et les applaudissements, l’opération séduction a plutôt bien fonctionné. Parce qu’il faut dire que le ministre de l’Économie et des Finances avait face à lui des professionnels très remontés. La loi dite «influenceurs» qui doit encadrer les activités du secteur est perçue d’un très mauvais œil par les premiers intéressés. Ils regrettent notamment que certaines dispositions stigmatisent leur métier.

Le ministre de l’économie mélange vraiment tout aussi bien les vendeurs d’illusions et de gadgets que les créateurs véritables d’information.

Et de créer encore une structure supplémentaire car Bruno Le Maire s’est engagé à la création d’un «groupe de travail permanent», où siégeront les représentants des créateurs de contenu sur Internet et les administrations de l’État.

Populisme- Le ministre de l’économie déraille en soutenant les influenceurs

Populisme- Le ministre de l’économie déraille en soutenant les influenceurs

En panne d’idées et surtout d’efficacité, le ministre de l’économie Bruno le maire déraille en soutenant les influenceurs.

Une flatterie vraiment mal placée lors de son intervention à l’assemblée du syndicat UMICC (Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenus) .

«Vous êtes une force économique majeure de notre pays» a déclaré le ministre de l’économie qui oublie sans doute que la plupart des influenceurss sont des parasites qui se servent de leur look et de leur baratin pour vendre des produits le plus souvent inutiles voire même dangereux. Il n’y a d’ailleurs aucune règle pour ce type d’intervenants sur Internet.

Pour preuve, Nabilla( « allo, quoi ben allo quoi »), star de télé réalité qui donne des conseils pour les placements financiers!!!

Cette ode au secteur de l’influence et de la création de contenu était également émaillée de chiffres. Le ministre a par exemple rappelé le nombre «considérable» d’influenceurs en France – 150.000 selon lui – et les «milliards de vues, les millions d’euros de chiffre d’affaires, les milliers d’emplois» qu’ils génèrent grâce à leurs activités !!!
Le numéro 2 du gouvernement s’est même laissé aller à une petite boutade sur son avenir personnel en assurant qu’il n’excluait pas de devenir lui-même influenceur «dans les années à venir».

À en croire les rires et les applaudissements, l’opération séduction a plutôt bien fonctionné. Parce qu’il faut dire que le ministre de l’Économie et des Finances avait face à lui des professionnels très remontés. La loi dite «influenceurs» qui doit encadrer les activités du secteur est perçue d’un très mauvais œil par les premiers intéressés. Ils regrettent notamment que certaines dispositions stigmatisent leur métier.

Le ministre de l’économie mélange vraiment tout aussi bien les vendeurs d’illusions et de gadgets que les créateurs véritables d’information.

Et de créer encore une structure supplémentaire car Bruno Le Maire s’est engagé à la création d’un «groupe de travail permanent», où siégeront les représentants des créateurs de contenu sur Internet et les administrations de l’État.

Avenir Afrique : une pauvreté favorable au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : une pauvreté favorable au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Avenir Afrique : un sous-développement favorable au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : un sous-développement favorable au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Avenir Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme

Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Niger: Des manifestants manipulés par le populisme et l’ignorance

Niger: Des manifestants manipulés par le populisme et l’ignorance

La chercheuse Lova Rinel, spécialiste des relations entre la France et l’Afrique, analyse les raisons du putsch et les manifestations d’hostilité vis-à-vis de de la France dans le Figaro.

Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron s’en serait pris au patron de la Direction générale du renseignement extérieur (DGSE), en plein conseil de Défense, lui reprochant de ne pas avoir vu venir le coup d’État au Niger. Cet événement était-il prévisible? Pourquoi?

Lova RINEL. – En réalité, d’après l’article du Canard Enchaîné, c’est qu’il y a une erreur sur le rôle de nos services de renseignements. le président Emmanuel Macron a raison de se mettre en colère car, dans les faits, le coup d’État n’a pas été renseigné. La Direction du renseignement militaire (DRM) a aussi son rôle car elle a pour mission la surveillance des forces armées, elle n’a pas averti la présidence de ce putsch. C’est un échec des renseignements français dans leur ensemble.

Néanmoins, compte tenu des informations qui remontent aujourd’hui, jeter la pierre sur les services semble aisé. La nature de ce putsch est différente des coups d’État politiques «habituels». Ce putsch n’est pas un putsch politique mais un putsch de «promotion».

Enfin, on peut s’interroger sur le dispositif militaire d’urgence par la France au Niger, d’autant que cette zone a été considérée comme depuis le coup d’État au Mali. Il est étonnant que l’État-major des armées n’ait rien prévu dans une telle situation.

Peut-on pour autant comparer la situation au Niger à celle du pays voisin le Mali, victime d’un coup d’État en 2021?

Non. Assimi Goita (NDLR, le président intérimaire du Mali) est davantage soutenu par le peuple et ce, même après deux ans au pouvoir; la junte reste populaire. Certes, il y a des mécontentements mais la junte reste légitime, ce qui n’est pas le cas du Général Tiani Abdouramane au Niger. Il est non seulement contesté au sein de l’armée nigérienne mais en plus, il n’est pas soutenu par le peuple. Le bilan du président Mohamed Bazoum. Son bilan est plutôt positif. Le pays n’a connu aucun jour de grève, les efforts pour la scolarisation ont été palpables et la sécurité du pays a été reconnue.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des « raisons personnelles », bien qu’elle prétend le contraire.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des «raisons personnelles», bien qu’elle prétende le contraire en invoquant des supposées «raisons coloniales».

Pour ces différentes raisons, le cas du Mali et celui du Niger ne se ressemblent pas. Les confondre est un objectif pour les putschistes du Niger afin de légitimer leur posture. Pour le Mali, où le mouvement panafricaniste anti-France est en marche, appuyer le général Tiani entre dans le cadre de la propagande du régime. Assimi Goita n’a d’ailleurs rien de commun avec le général Tiani, qui correspond davantage à ce que le régime malien actuel dénonce. Mais à ce stade, l’enjeu est ailleurs pour Assimi Goita, qui veut avant tout communiquer sur la détestation de la France. Il en va, pour lui, de sa crédibilité existentielle.

Après le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum, des centaines de partisans des militaires qui ont pris de force le pouvoir se sont rassemblés dans la capitale nigérienne, munie de pancartes anti-françaises et de drapeaux russes. Le sentiment anti-français s’est-il accéléré dans ce pays ces dernières années? A-t-on sous-estimé ces dernières années le soft power russe dans la région?

Ce qu’on a d’abord raté, c’est la crise économique liée au Covid sur le continent africain. Cela a été désastreux pour des populations qui se sont appauvries du jour au lendemain. La situation économique est le point central des contestations anti-France que nous voyons. Ensuite, les Africains qui ont connu dans leur histoire la colonisation ont des comptes à régler avec la France et cela n’a pas été fait. On assiste à un rejet de ce que l’on appelle la Françafrique, mais de manière plus populiste qu’intellectuelle. J’entends par là que le discours anti-français précède le discours panafricain, contrairement à la période des indépendances, marquée par un discours fort d’une union africaine qui avait pour corolaire le dégagisme de la puissance coloniale, en l’occurrence la France.

Les Français découvrent qu’une partie des Africains sont aussi comme eux: ils cèdent aux sirènes du populisme en pleine crise. Il serait faux de dire que tous les Français détestent les Africains et vice versa. Une partie de la population pense que la France est responsable de sa misère.

La France ne dépend pas du Niger, même pas sur l’uranium, il est le troisième fournisseur, que la France achète à un prix supérieur au marché, une faveur que l’on fait au Niger tout comme les prêts qu’on lui concède où la France perd de l’argent.

La France paye ses errances politiques depuis 60 ans, le conservatisme idéologique des administrateurs sur ces sujets et surtout l’éloignement de l’État français avec le terrain et les populations africaines. On assiste à la fin de la Françafrique, tant mieux, et rien n’aurait pu l’en empêcher, pas même Emmanuel Macron. C’est le sens de l’histoire. En n’intervenant pas au Niger, la France, la France pourrait améliorer par la suite sa relation avec le Niger. La rupture devait se faire, elle est douloureuse mais pas si handicapante, au contraire. Il fallait couper cette relation malsaine.

La France ne dépend pas du Niger, y compris en ce qui concerne l’uranium. Le Niger est le troisième fournisseur en uranium, que la France lui achète à un prix supérieur au marché. C’est une faveur que l’on fait à ce pays tout comme les prêts qu’on lui concède et qui font perdre de l’argent à la France. Ce n’est pas le cas des prêts accordés au Brésil par exemple. Enfin, il faut rappeler que la France via l’Agence française de développement (AFD) alloue environ 800 millions d’euros et l’aide internationale représente 55% du budget de l’État du Niger.

Ne surestime-t-on pas parfois l’influence de la Russie dans la région?

Pour la Russie c’est plus subtil, il y a depuis le 24 juin dernier une réelle dualité entre Wagner, d’Evguei Prigogine et la Russie de Vladimir Poutine. D’ailleurs, il faut noter que la Russie a condamné le putsch -on peut le comprendre compte tenu de ce qu’a lui-même vécu Vladimir Poutine- tandis que le patron de Wagner s’est exprimé pour soutenir les putschistes. Les drapeaux russes dans cette affaire nigérienne ont été distribués de façon totalement opportuniste, à la dernière minute, par les hommes de Wagner sur place. Il n’y a aucun lien avec le déroulé du coup d’État. Il convient d’être prudent et je suis totalement en désaccord avec l’analyse portée par quelques collègues qui affirment que c’est la résultante du groupe paramilitaire. Ce serait leur donner plus de force qu’ils n’en ont pas réellement et cela participe à leur propre promotion.

Pour autant, la Russie influe-t-elle de la même manière au Niger qu’au Mali ou ailleurs?

Non avant le coup d’État, la présence de Wagner au Niger avait été localisée comme étant «en repérage» certainement à la recherche du maillon faible pour une prochaine présence. Au Mali c’est totalement différent, les éléments de Wagner ne se cachent pas, au contraire et ils y sont comme chez eux. Il faut rappeler qu’avant le putsch, le président Bazoum était l’allié stratégique de la France. Ce qu’il faut donc comprendre, c’est que du côté de l’État, la Russie n’avait aucune prise. Néanmoins sur les réseaux sociaux et à la radio -via des messages de propagande- Wagner était en première ligne, contrairement au pouvoir russe.

Dominique de Villepin dénonce le populisme et la démagogie des « Républicains »

Dominique de Villepin dénonce le populisme et la démagogie des républicains


À juste titre sans doute, l’ancien premier ministre dénonce les dérives illibérales du parti maintenant dirigé par le sulfureux Ciotti sans doute aujourd’hui plus proche du front national en matière d’orientation que de l’ancien parti de Chirac d’après des propos rapportés par le Figaro. Il y a une faiblesse de conviction sur l’importance de l’État de droit», a martelé Dominique de Villepin. Un constat l’amenant à affirmer que «nous sommes en train d’évoluer de la démocratie libérale à la démocratie illibérale pratiquée par quelqu’un comme Viktor Orban.»

«Un certain nombre de responsables politiques ont le sentiment, y compris à droite, qu’il n’y a pas d’autre solution que de monter encore d’un cran. Quitte à carrément passer du côté des extrêmes», a vitupéré l’ex-hôte de Matignon. Si Les Républicains n’ont jamais conclu de marché politique ou d’accord électoral avec le RN, Dominique de Villepin est assez pessimiste. «Quand on regarde la politique française, il y a un mouvement naturel qui se fait dans le sens de la droitisation et une marche vers l’extrême droite qui paraît difficilement arrêtable», a-t-il regretté. Un basculement qui s’explique, d’après lui, par le ressentiment des Français face à une «mondialisation (qui) les assaille» et à des «services publics (qui) se dégradent.»

Dominique de Villepin s’est également fait fort de donner quelques conseils à l’exécutif. Et ce, sur la façon d’exercer le pouvoir. Il a ainsi invité ainsi le gouvernement Borne à «reprendre le contrôle de la situation, reprendre le contrôle des services publics et remettre en marche les administrations». Selon lui, «gouverner, c’est difficile. Ça demande une autorité sur son administration, ça demande une reprise en main de l’État et ça demande moins de communication.» La politique française serait, pour l’ancien ministre de l’Intérieur, «en train de céder à la communication, d’où la fuite en avant dans laquelle nous sommes dans le sens de la démagogie et du populisme.»

Après Draghi, le populisme en Italie ….et ailleurs !

Après Draghi,  le populisme en Italie ….et ailleurs  !

Le départ du président du conseil italien Mario Draghi est un nouvel exemple de la fragilité démocratique européenne alors que la guerre en Ukraine, l’inflation, la crise climatique ouvrent un nouveau cycle de note histoire, relève dans une tribune au « Monde » le dirigeant d’entreprise Bernard Spitz.

 

 

La démission de Mario Draghi est un coup dur pour les économies de l’Italie, de la France et de l’Union européenne. Chacun le comprend. Mais pas seulement. Dans un monde marqué par les peurs, elle est aussi le révélateur de la reprise en main de l’économie par le politique et de son glissement vers la droite radicale. Comment imaginer, face à tant de remises en cause, que nous allions poursuivre le voyage dans le petit train rassurant de Fukuyama sur « la fin de l’histoire » ?

Un nouveau cycle est ouvert, dont personne ne sait la durée et dont seuls nos enfants connaîtront un jour le nom. Ceux qui ont connu l’entre-deux-guerres ou les « trente glorieuses » n’avaient pas la moindre idée qu’ils vivaient ces époques de l’histoire. Il en va de même pour nous : le basculement s’est produit sous nos yeux, il ouvre une nouvelle période d’incertitude et de fureur.

Nous vivons quatre chocs : le retour de l’inflation qui n’est pas qu’un fait statistique mais un élément majeur des comportements des ménages et des entreprises ; la prise de conscience de l’urgence climatique enfin reconnue comme priorité absolue ; l’impact de la pandémie qui change le rapport au travail, notamment chez les jeunes et souligne notre fragilité face à la maladie ; enfin la guerre aux portes de l’Europe qui nous rappelle la tragédie des temps et la brutale logique des rapports de force…

La radicalité d’un camp entraîne la radicalité de l’autre

Face à ce tumulte, Mario Draghi est arrivé au pouvoir porté par une double évidence : il était le meilleur et le plus crédible aux yeux du monde économique, de la société italienne, du reste du monde ; et il ne venait pas du monde politicien d’avant. Exactement comme Emmanuel Macron. Ce que nous dit son départ, c’est que cela ne suffira plus à l’avenir, que cela ne suffit déjà plus.

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