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La gauche pas très représentative du monde populaire

 La gauche pas très représentative du monde populaire

 

La Nupes se veut une « union populaire écologique et sociale » mais c’est sur l’écologie et le social qu’elle est incomprise, voire défaite, dans une partie de la France populaire analyse, dans une tribune au « Monde », Catherine Tricot, directrice de la revue Regards, appelant la gauche à répondre au défi.

 

Passé le premier soulagement d’être toujours là, vivante et même renforcée à l’Assemblée nationale, la gauche est groggy par l’exceptionnelle progression du Rassemblement national (RN) : 89 députés élus au scrutin majoritaire un peu partout en France, sauf dans les très grandes villes et leurs banlieues.

La gauche voit les lieux historiques de son implantation disputés. Le Nord, l’Est, mais aussi la Picardie, la Normandie et désormais le Midi rouge, le Centre, qui fut terre de résistance. Même Carmaux ! Le front républicain marquait un principe. Il fut efficace. Il ne pouvait pas se suffire longtemps à lui-même.

 Le front républicain s’est affaissé faute d’avoir été relayé par une alternative comprise comme telle par ces Français qui désormais ne votent pas RN seulement parce que « tout a été essayé, sauf ça ». Le vote Le Pen n’est pas non plus amnésique. On ne vote pas extrême droite sans connaitre l’histoire de ce parti et son fondement xénophobe.

 

Il faut regarder une réalité en face : Marine Le Pen et, après elle, les candidats du RN, emportent l’adhésion d’une part parfois majoritaire du peuple. La Nupes se veut une « union populaire écologique et sociale ». Mais c’est sur l’écologie et le social qu’elle est incomprise, voire défaite, dans une partie de la France populaire.

Sur le social, le discours du RN est une charge contre « l’assistanat », englobant les plus pauvres et les migrants. C’est un exutoire, une explication et une solution pour ce monde qui travaille et ne s’en sort pas. La multiplication des aides conditionnées fait enrager ces ménages qui gagnent un peu plus de deux fois le smic.

Pas d’aide personnalisée au logement (APL), pas de bourse pour les enfants, pas d’accès au logement social… Même les aides à l’isolation thermique sont drastiquement soumises à conditions de revenus. Face à la crainte du « ras le bol fiscal » des plus riches, on a conditionné les droits sociaux et affaibli les services publics. Bilan : une France en rupture politique.

 Sur l’écologie, le discours du RN fait un virage. Il ne nie plus le réchauffement climatique et fait du « grand déménagement des usines » le centre de son analyse et, partant, de ses réponses. Il se moque de ceux qui portent une alternative au règne de la marchandise et de la surconsommation.

Le RN se fait le défenseur de ceux qui ont besoin de leur voiture, se saignent pour acheter leur pavillon, se détendent autour d’un barbecue et rêvent d’un jacuzzi. Pour eux, l’écologie est synonyme d’éoliennes, de cuve à mazout à changer à grands frais, de voiture condamnée alors qu’elle roule encore. L’incompréhension est totale.

Les nationalisations de l’économie par la « nouvelle union populaire » sont-elles vraiment crédibles ?

Les nationalisations de l’économie par la nouvelle union populaire sont-elles vraiment crédibles ?

 

La Nouvelle union populaire de la gauche qui se construit autour de la France Insoumise – avec EELV, le PC et le PS – préconise un virage économique radical. A 180 degrés. Avec au menu, notamment, d’importantes nationalisations comme les banques, Engie, EDF etc … Si dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon, l’opération semble simple, elle est complexe à mettre en oeuvre. Les interrogations dans un papier de la Tribune

 

 

L’union populaire menée par Jean-Luc Mélenchon prône une importante série de nationalisations. C’est l’un des principaux axes du programme de l’alliance qui se crée actuellement à gauche autour de Jean-Luc Mélenchon : la nationalisation d’une partie de l’économie.

Ainsi, le leader de la France Insoumise, aujourd’hui chef de file de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes), propose-t-il de remettre dans le giron de l’Etat, les banques généralistes, les autoroutes, les aéroports, mais aussi certaines grandes entreprises comme Engie ou EDF – dont certaines ont déjà une part de leur capital gérée par la puissance publique – .

Pour la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, ces nationalisations sont stratégiques. Il s’agit d’assurer que l’Etat français aura bien la main sur ces actifs essentiels de notre économie, afin qu’ils échappent au profit. Ce serait aussi, selon cette nouvelle formation politique, une garantie pour une meilleure redistribution et une meilleure lutte contre les inégalités.

Une nationalisation revient à une expropriation, à la reprise d’un bien. Il y a des questions juridiques qui se poseront mais une telle opération  implique aussi un dédommagement à verser aux actionnaires. Ainsi, il faut racheter l’actif à un niveau bien supérieur à sa valeur boursière. Pour les banques, – il faut d’abord préciser ce que veut dire « banque généraliste », car la Nupes l’évoque sous ce vocable – mais on imagine sans mal que ce serait les grands établissements comme la Société Générale, ou la BNP.

L’an dernier, ces établissements ont enregistré des profits records – 9 milliards d’euros de bénéfices en 2021, par exemple pour la BNP, ou encore 5,6 milliards pour la Société Générale – .Si l’Etat rachetait ces actifs, il faudrait donc prévoir des dizaines et des dizaines de milliards d’euros.

Reste à voir aussi, jusqu’ à quel niveau l’Etat rentrerait au capital, interroge par exemple l’économiste Christian de Boissieu. Prendra-t-il 100% ou limitera-t-il son contrôle à 51% ? … Et Christian de Boissieu de souligner qu’il « faudrait alors appliquer le pourcentage de contrôle ou bien réactualiser la facture de la nationalisation des banques de 1982-83 en tenant compte de la croissance des établissements bancaires depuis cette date et de l’évolution des prix également depuis cette date… Compliqué ! ».

Il y a des chances que la Nouvelle Union Populaire de la gauche éviterait la nationalisation à 100% comme ce fut le cas en 1981, dans les années Mitterrand.

Pour les sociétés d’autoroutes, on dispose d’estimations chiffrées. Ainsi, cet hiver Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie assurait qu’il faudrait payer entre 45 et 50 milliards d’euros aux concessionnaires si l’Etat reprenait dans son giron les sociétés avant la date de la fin de contrat, dont la plupart courent encore jusqu’à 2030. Et pour cause, il faudrait dédommager les sociétés. Ces opérations ne seraient donc pas neutres économiquement.

Si ces entreprises venaient ou revenaient sous la coupe de l’Etat, il faudrait que l’Agence française des participations de l’Etat, l’APE, rattachée au ministère de l’Economie et des Finances suive leur évolution et leur gestion. L’objectif étant d’optimiser leur rendement, de réaliser les meilleurs investissements, d’accompagner leur développement etc. « Or, comment faire avec si peu de moyens ? Aujourd’hui, l’APE comporte à peine une cinquantaine de personnes… alors que nous devrions pour être de bons gestionnaires en avoir au moins 10 fois plus », confie un fin connaisseur de Bercy. Si le portefeuille de l’Etat se densifiait, il faudrait  donc prévoir un important renforcement d’effectifs.

Enfin, même avec des moyens supplémentaires, l’Etat ferait-il mieux que le privé. Selon certains économistes, comme Jean-Marc Daniel, on peut en douter étant donné les résultats de sociétés comme la SNCF, EDF, ou Renault…

Enfin, quel serait le comportement des investisseurs, des milieux d’affaires ? Le programme des nationalisations proposé par Jean-Luc Mélenchon peut rappeler celui de 1981. Dans le monde économique, cette période reste un traumatisme. De nombreux entrepreneurs voient là le risque d’ une spoliation de leur travail.

Rappelons qu’entre 1997 et 2002, quand il revient au pouvoir, le gouvernement socialiste mené par Lionel Jospin avait alors procédé à une vague importante de privatisations – France télécom, Air France, les banques comme le Crédit lyonnais, les assureurs comme le Gan etc. Au total, Lionel Jospin avait ainsi reinjecté 30 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.

 

Ukraine, la résistance populaire

Ukraine, la résistance populaire 

 

La sociologue Anne Bory revient sur les mécanismes de mobilisation des Ukrainiens lors du mouvement de la place Maïdan, à Kiev, en 2013.(le « Monde »)

L’invasion russe de l’Ukraine a provoqué l’irruption sur les écrans de scènes de guerre et de séparation familiale, d’exode et de destruction, mais aussi de nombreuses figures de citoyens et citoyennes ordinaires prenant les armes pour défendre leur pays. Voir ainsi ses voisins et voisines se saisir de fusils automatiques et aller au front a suscité une empathie exceptionnelle et a posé de façon aiguë aux ressortissants de l’Union européenne la question de ce que serait leur propre réaction dans une telle configuration.

En Ukraine, l’énigme du passage d’un rapport routinier, voire distant, à la politique à un engagement potentiellement violent a déjà été étudiée lors du mouvement de la place Maïdan, à Kiev, durant l’hiver 2013-2014.

A partir d’enquêtes individuelles menées par observation directe, entretiens et analyse documentaire durant des années, en amont, pendant et après l’occupation de la place, Alexandra Goujon et Ioulia Shukan ont croisé leurs matériaux pour rédiger un article, intitulé « Sortir de l’anonymat en situation révolutionnaire. Maïdan et le citoyen ordinaire en Ukraine (hiver 2013-2014) », publié dans la « revue des sciences sociales du politique », Politix, en 2015. Les autrices montrent comment des citoyens qui s’étaient jusque-là tenus très éloignés de toute activité politique se retrouvent au cœur d’une occupation de place de plusieurs semaines, puis d’une lutte insurrectionnelle où plusieurs d’entre eux meurent sous les coups de la police.

Si le contexte est bien différent de la situation actuelle de guerre ouverte – les citoyennes et citoyens contestaient alors la décision du président Viktor Ianoukovitch de suspendre la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne –, l’article permet de comprendre que la société ukrainienne entretient depuis longtemps des systèmes de solidarité et de défense. La place Maïdan n’est que la face visible d’une véritable « routine révolutionnaire », tenue par des habitants de Kiev et des Ukrainiens d’autres régions, fondée sur le bénévolat, l’auto-organisation et la coordination horizontale.

Occuper la place s’accompagne d’un apprentissage politique accéléré, qui permet peu à peu de prendre publiquement la parole, et l’engagement des participants se renforce à la faveur des liens et des microgroupes qui se constituent. La résistance politique plonge ses racines dans une sociabilité dense. La lutte n’existe pas sans la fête, l’affrontement avec la police n’est pas possible sans l’éducation populaire. En se concentrant sur les citoyens ordinaires, les deux chercheuses parviennent ainsi à comprendre les ressorts de ce mouvement, mais aussi la mobilisation citoyenne qui se poursuit dans le Donbass, et plus largement dans le pays.

La primaire « populaire » pour Mélenchon

La primaire « populaire » pour Mélenchon

 

Fin de mascarade pour Taubira, la primaire « populaire » se rallie au vote Mélenchon. La candidate de la primaire populaire ne recueillait début mars qu’entre 1 et 2 % des voix.

Après un vote du « conseil d’administration » qui rassemble des bénévoles, groupes locaux, des membres de l’équipe permanente et du bureau, la Primaire Populaire choisit aujourd’hui de soutenir et de faire campagne pour l’Union Populaire, meilleur véhicule politique pour faire gagner nos idées à la présidentielle », explique le mouvement citoyen dans un communiqué, sans citer Jean-Luc Mélenchon.

Présidentielle–Primaire populaire: une véritable mascarade des bobos de gauche

Présidentielle–Primaire populaire: une véritable mascarade des bobos de gauche

 

 

Les initiateurs de la fameuse primaire dite populaire se félicitent du nombre de votants sans qu’on sache sur quels critères ces votants se sont prononcés puisqu’il n’y avait strictement aucun programme, aucune orientation et même aucune analyse commune. Et pour cause puisque ce vote n’a été précédé d’aucun débat de sorte qu’on s’est prononcé sur la personnalité, sur l’image y compris de ceux qui ont refusé cette consultation . Bref, la confusion entre la cote de popularité et les intentions de vote ! Les candidats opposée à la procédure ne pouvaient évidemment recueillir un score très favorable.

Cette consultation dite populaire constitue une véritable mascarade taillée spécialement pour la sulfureuse Taubira, bourgeoise gauchiste et exhibitionniste qui a déjà fait perdre la gauche une fois en 2002 en maintenant sa candidature face à Jospin. Il est clair que parmi les votants figurent surtout des bobos, urbains, tendances gauchistes qui n’entretiennent que des relations ésotériques avec les réalités économiques et sociales des plus défavorisés.

Au total la plus grande contradiction,c’est que cette consultation qui devait favoriser l’union ajoute une division supplémentaire.Les sondages démontrent d’ailleurs il n’y a aucune dynamique en faveur de Taubira mais qu’elle grignote des points sur le dos notamment des écologistes et des socialistes qui pourraient bien ne pas se remettre de cette élection. Bref Taubira objectivement prend à nouveau la posture de fossoyeur de la gauche. Un véritable massacre politique qui va déconsidérer encore un peu plus la gauche et qui aura au moins le mérite de flatter l’égocentrisme d’une candidate autant irresponsable qu’incompétente. Sans parler de sa posture personnelle de grande bourgeoise qui ne lui confère aucune légitimité évidemment pour représenter les milieux populaires. Avec des méthodes aussi confuses en matière de processus d’élection, il est certain qu’on pourrait faire élire facilement comme président de la république Michel Drucker ou Mimi Mathis !

Présidentielle : effet  » primaire populaire » nul à gauche

Présidentielle : effet  » primaire populaire » nul  à gauche

 Selon un sondage Ifop-Fiducial 2022 publié quotidiennement pour nos confrères de Paris Match, LCI et Sud Radio, le chef de l’État domine le premier tour avec 24 % des intentions de vote.

À droite, Marine Le Pen ne semble pas fragilisée par les départs et les polémiques autour du Rassemblement national et se stabilise à 17,5 % des intentions de vote. Valérie Pécresse (16 %) perd 0,5 point, quand d’Éric Zemmour gagne 0,5 point (14 %). À gauche, tout le monde est stable par rapport à la vague précédente : Jean-Luc Mélenchon (9,5 %), Yannick Jadot (5 %), Christiane Taubira (4 %), Anne Hidalgo (3,5 %) et Fabien Roussel (3,5 %). Ainsi, la victoire de Christiane Taubira à la primaire populaire ne semble avoir eu aucun effet sur les intentions de vote sur les candidats du spectre de gauche.

Sahel : une fin comme en Afghanistan ?

 

Barkhane Sahel : une fin comme en Afghanistan ?

À moins de trouver un nouveau modèle d’intervention avec l’appui de l’Europe, l’intervention française au Sahel pourrait bien finir comme en Afghanistan estime un papier de Sylvie Kaufman du Monde.
 

Partir ou rester ? Sans demander ouvertement son départ mais en poussant les mauvaises manières jusqu’à l’humiliation, la junte au pouvoir à Bamako force la France à se poser la question de sa présence militaire au Mali, où elle est arrivée en janvier 2013, à la demande des autorités de l’époque, pour repousser une offensive djihadiste.

Dans un contexte de plus en plus difficile, aggravé par un premier coup d’Etat en 2020 puis un second en 2021, trois événements récents précipitent la rupture : l’implantation, à l’invitation de Bamako, des mercenaires russes du groupe Wagner, aujourd’hui au nombre d’un millier d’hommes selon deux sources françaises ; l’expulsion du contingent danois, à peine arrivé, membre de la force européenne sous commandement français « Takuba » ; et celle, lundi 31 janvier, de l’ambassadeur de France. Pour un pays dont l’engagement aux côtés des forces armées maliennes a coûté la vie à 53 de ses soldats, ça fait beaucoup.

Partir ou rester ? « La question ne se pose pas dans ces termes », veut-on croire à l’Elysée. Partir ? Se faire mettre dehors par des colonels putschistes, abandonner le terrain aux groupes djihadistes et laisser la Russie s’installer, comme elle l’a fait en République centrafricaine ? Hors de question. La France pense avoir de bonnes raisons de rester engagée au Sahel : la menace sécuritaire ; les liens entre sa population et la diaspora ; l’enjeu stratégique avec l’activisme croissant de la Russie et de la Turquie.

Mais poser la question, même dans des termes plus nuancés, c’est déjà reconnaître l’échec d’une stratégie qui, si elle a pu produire des résultats les premières années avec l’opération « Serval », n’est plus adaptée à la situation au Sahel. La menace djihadiste s’étend maintenant au nord des pays côtiers du golfe de Guinée. Les Etats y sont de plus en plus fragiles, comme le montre le putsch qui vient de se produire au Burkina Faso. La désillusion des populations à l’égard de la démocratie est profonde. La France, du coup, reste associée à des dirigeants défaillants qui ne manquent pas, lorsque cela sert leur intérêt, de faire dériver la colère populaire vers l’ancienne puissance coloniale : les ressentiments du passé n’ont pas été effacés par un coup d’ardoise magique.

A Paris – ça peut se comprendre – on préfère parler de « fin d’un cycle » qu’il « faut gérer », plutôt que d’échec. Comme en Afghanistan, on plaide la fin d’un modèle d’intervention extérieure, trop lourd, trop visible. Mais contrairement à l’Afghanistan, assure l’Elysée, le bilan n’est pas totalement négatif : la Mauritanie, première nation sahélienne visée par le terrorisme djihadiste à la fin de la décennie 2000, et le Niger ont, jusqu’ici, mieux tenu que le Mali et le Burkina Faso.

 

Primaire populaire : Un parti politique de plus !

 Primaire populaire : Un parti politique de plus !

Candidate de plus à gauche, Christiane Taubira compte comme les autres sur les sondages pour faire la différence dans un processus darwinien qui n’a rien à voir avec une dynamique de rassemblement, expliquent, dans une tribune au « Monde », David Flacher, Pierre Khalfa, Michèle Riot-Sarcey et Claude Touchefeu.

 

Tribune.

Près de 400 000 participantes et participants au vote de la Primaire populaire. C’est évidemment un succès pour une initiative citoyenne lancée en dehors des partis politiques. Certes il ne s’agit pas d’un raz de marée et on est loin de la participation lors des primaires pour les élections présidentielles précédentes.

Mais quand, refusant la logique mortifère d’un affrontement porteur d’une très probable défaite, plusieurs centaines de milliers de personnes veulent peser sur la vie politique et participer à la désignation d’une ou d’un candidat commun de la gauche et de l’écologie politique, c’est de bon augure pour la démocratie et pour la gauche.

La politique n’est pas simplement l’affaire des partis, et ceux-ci feraient bien de l’accepter et d’en tenir compte. Le refus de certains de participer à ce processus montre qu’ils n’ont pas pris toute la mesure de la crise de la politique. Ils restent enfermés dans une logique classique de la recherche d’hégémonie, chacun espérant que l’élection présidentielle sera l’occasion de prendre la main.

Cependant, au-delà de ce succès indéniable, les problèmes politiques commencent pour la Primaire populaire et ses animateurs et ses animatrices. Son objectif initial était de désigner une candidature commune en forçant tous les prétendant.es à participer à une primaire et à se rallier à la gagnante ou au gagnant.

Devant le refus des principaux candidats, la Primaire populaire a dû changer d’objectif. D’une primaire, elle est passée à une « investiture » où ont été soumis au vote sans leur accord un certain nombre de candidats et dont d’autres ont été d’emblée exclus. Dans cette situation, il n’est guère surprenant que Christiane Taubira, seule candidate déclarée à accepter ce processus, en soit sortie gagnante, puisque les autres n’ont pas demandé à leurs soutiens de participer à ce vote.

Le premier problème concerne Christiane Taubira elle-même. Lors de sa première déclaration elle avait affirmé ne pas vouloir être une candidate de plus. Les promesses n’engageant, on le sait, que celles et ceux qui les écoutent, la voilà cependant candidate en plus et contre les autres. Et, comme les autres, elle compte en réalité sur les sondages pour faire la différence dans un processus darwinien qui n’a rien à voir avec une dynamique de rassemblement. Loin donc de clarifier la situation, sa candidature a donc ajouté à la division et à la confusion.Le second problème concerne la Primaire populaire. Elle va donc entrer dans la compétition électorale en devenant un instrument au service d’une candidate contre les autres. Elle annonce aussi qu’elle va « labéliser » des candidates et candidats pour les législatives. Ses animateurs se réclament de l’expérience du Sunrise étatsunien [Sunrise Movement, un mouvement né en 2017] pour justifier leur projet. Mais ce dernier agissait dans le cadre des primaires du Parti démocrate avec l’objectif de faire gagner les candidates et candidats les plus favorables à un Green New Deal ambitieux.

Primaire populaire : la gauche encore davantage dans l’impasse ( le « Monde »)

Primaire populaire : la gauche Encore davantage dans l’impasse

 

 La victoire de Christiane Taubira ne règle pas les problèmes de la gauche, qui est toujours aussi divisée à quelques semaines du premier tour. Papier du Monde

 

 

Le spectacle donné par la gauche à moins de soixante-dix jours du premier tour de l’élection présidentielle constitue un cas d’école pour les historiens : les partis qui la composent sont trop faibles pour imposer un leader capable de rassembler. La base s’en indigne mais reste trop mal organisée pour prétendre dicter sa loi.

A peine connu, dimanche 30 janvier, le résultat de la Primaire populaire, organisée par un mouvement de citoyens indépendant des partis, a été contesté par les perdants : ni Jean-Luc Mélenchon, ni Yannick Jadot, ni Anne Hidalgo n’ont reconnu la victoire de Christiane Taubira, désignée comme la candidate la plus à même de « faire gagner l’écologie et la justice sociale à l’élection présidentielle ».

Le scrutin a pourtant rassemblé 392 738 votants, bien plus que la primaire écologiste organisée en septembre 2021. Mais sa légitimité a été d’emblée entachée par l’absence de consensus autour des règles du jeu : près de la moitié des personnalités jaugées concouraient malgré elles. Au lieu de s’éclaircir, le paysage se complique un peu plus.

Rien ne semble pouvoir arrêter la machine à perdre enclenchée depuis des mois. Pris un à un, aucun des candidats ne franchit clairement la barre des 10 % d’intentions de vote. A eux tous, ils n’en totalisent guère plus de 25 %. C’est comme si la gauche assistait, impuissante, au déroulement d’une campagne jusqu’à présent dominée par le thème identitaire.

Le PS au centre du séisme

La responsabilité de ses dirigeants est immense, car, lorsqu’on les interroge, les Français mettent le pouvoir d’achat au premier rang de leurs préoccupations. La transition écologique s’annonce en outre comme la grande affaire des prochaines années. Ces deux problématiques devraient normalement ouvrir un boulevard à un candidat de gauche, pourvu qu’il parvienne à rassembler son camp et à s’adresser à l’ensemble du pays.

L’impasse dans laquelle se trouvent aujourd’hui les candidats est d’abord temporelle : à deux mois et demi du scrutin présidentiel, il semble impossible de rattraper le travail qui n’a pas été accompli ces quatre dernières années. La gauche s’est laissée vivre. Elle a sous-estimé le choc de la défaite de 2017 et présumé de ses forces dans la recomposition qu’ouvrait la victoire d’Emmanuel Macron.

Primaire populaire: une véritable mascarade

Primaire populaire: une véritable mascarade

 

 

Les initiateurs de la fameuse primaire dite populaire se félicitent du nombre de votants sans qu’on sache sur quels critères ces votants se sont prononcés puisqu’il n’y avait strictement aucun programme, aucune orientation et même aucune analyse commune. Et pour cause puisque ce vote n’a été précédé d’aucun débat de sorte qu’on s’est prononcé sur la personnalité, sur l’image y compris de ceux qui ont refusé cette consultation .Bref, la confusion entre la cote de popularité et les intentions de vote !  Les candidats opposée à la procédure ne pouvaient évidemment recueillir un score très favorable.

Cette consultation dite populaire constitue une véritable mascarade taillée spécialement pour la sulfureuse Taubira, bourgeoise gauchiste et exhibitionniste qui a déjà fait perdre la gauche une fois en 2002 en maintenant sa candidature face à Jospin. Il est clair que parmi les votants figurent surtout des bobos, urbains, tendances gauchistes qui n’entretiennent que des relations ésotériques avec les réalités économiques et sociales des plus défavorisés.

Au total la plus grande contradiction,c’est que cette consultation qui devait favoriser l’union ajoute une division supplémentaire. Un véritable massacre politique qui va déconsidérer encore un peu plus la gauche et qui aura au moins le mérite de flatter l’égocentrisme d’une candidate autant irresponsable qu’incompétente. Sans parler de sa posture personnelle de grande bourgeoise qui ne lui confère aucune légitimité évidemment pour représenter les milieux populaires. Avec des méthodes aussi confuses en matière de processus d’élection, il est certain qu’on pourrait faire élire facilement comme président de la république Michel Drucker ou Mimi Matis !

Primaire populaire : une mauvaise note pour le vote

Primaire populaire : une mauvaise note pour le vote

 

C’est en substance ce qu’a déclaré( pour une fois à juste titre)  Hollande . Pour lui,«Une note n’est pas un vote» mettant ainsi en cause une primaire dite populaire très ambiguë. Ambiguë d’abord quant au choix des candidats dont certains, les plus importants avaient refusé de participer à cette mascarade. Ambiguë ensuite sur le déroulement d’une consultation sans débat et sans programme. En fait, une opération uniquement pour ajouter Taubira à la liste déjà longue des candidats de la gauche.Enfin un système de notation très curieux qui confond sans doute popularité et intentions de vote. À ce compte c’est sur Michel Drucker ou Mimi Mathis auraient été gagnant de la consultation !

2022-Primaire populaire: des bobos, urbanisés, jeunes et socialement à l’aise

  • Primaire populaire: des bobos, urbanisés, jeunes et socialement à l’aise

 

La primaire dite populaire sera tout sauf une véritable consultation vraiment démocratique. Elle a d’abord été initiée par des personnalités en général aisées  de la même manière que ceux qui vont y participer. Sociologiquement, les partisans de cette démarche très majoritairement sont plutôt des bobos, urbanisés et appartiennent à des classes qui ne sont pas vraiment populaires.

À peu près le même public qu’on retrouve dans les organisations d’extrême-gauche ou surtout chez les écolos d’Europe écologie les Verts. Ils sont de gauche bien sûr mais plutôt tendance gauchiste, anarchiste, utopiste voire révolutionnaire. En tout cas plutôt radicaux.Beaucoup sont fonctionnaires ou équivalents

Pour l’ensemble de cette population, c’est davantage le mouvement qui compte que le contenu du programme. Pour preuve Taubira va sans doute emporter cette élection puisqu’elle est la seule candidate en réalité. La contradiction la plus flagrante c’est que cette primaire populaire devait à l’origine favorisée l’union de la gauche. Par cette opération on va diviser  un peu plus une gauche déjà complètement éclatée. En outre on confiera à Taubira le soin de représenter l’union, elle qui a déjà fait tomber la gauche en 2002 en se maintenant face à Jospin. Bref une opération totalement irresponsable, improductive et qui en quelque sorte va continuer de tuer un peu plus la gauche en tout cas de la déconsidérer.

« Primaire populaire »-Taubira : pour tuer une deuxième fois la gauche

« Primaire populaire »-Taubira :  pour tuer une deuxième fois la gauche

 

L’histoire politique retiendra en particulier que Christiane Taubira aura tué deux fois la gauche. Une première fois quand elle a  maintenu sa candidature, ce qui a fait perdre Jospin aux  présidentielles . Une seconde fois sans doute en 2022 pour enterrer définitivement la gauche. Avec un score de l’ordre de 3 % recueillis au nom de la « gauche populaire », on pourra alors considérer que Taubira a enterré une seconde fois ce courant politique. On ne peut pas dire réellement que Taubira défend le moindre programme politique si l’on se fie à son   bla-bla classique complètement obsolète. Le bla-bla habituel des bobos de gauche, radicaux quand ils sont dans l’opposition et qui font l’inverse ou presque une fois au pouvoir .Rien d’étonnant à cela car la sociologie des bobos n’est pas tout à fait en cohérence avec la sociologie des couches moyennes et populaires qu’ils sont supposés représenter.  Taubira n’a pas grand-chose à proposer ou à défendre sinon cette espèce de concept d’union qui ne repose sur aucune base programmatique commune.

Visiblement la mayonnaise de la candidature unique de la gauche a du mal à prendre. Dans les récents sondages on attribue autour de 3 % à Christiane Taubira. Pas étonnant, les insoumis, les écolos et le parti communiste ne veulent pas entendre parler de cette candidature. Par ailleurs Taubira n’a jamais eu le moindre programme politique, témoin le bla-bla classique d’une récente intervention de l’intéressée.

L’ex-ministre de la justice a annoncé qu’elle rendrait, d’ici à la mi-janvier, sa décision sur son éventuelle candidature à la présidentielle. Evoquant des pistes de rassemblement, elle rappelle que les forces de gauche sont « liées par un destin collectif qui transcende les péripéties personnelles ».(Le Monde)

Un discours dune extrême pauvreté  truffé de généralités confondantes et le verbiage habituel d’une gauche devenue complètement obsolète. Pas un discours politique, un discours évangélique très ésotérique et surtout très flou .

 

Tribune.  

Le temps est venu pour une nouvelle aventure collective au long cours. Un nouvel épisode de notre épopée humaniste. Je parle de l’aventure du peuple français qui a arraché à toutes les oppressions, à toutes les fatalités l’organisation démocratique de ses pouvoirs, et qui, à bon droit, rejette l’actuel fonctionnement antirépublicain et infantilisant où le président suprême décide pour le peuple, sans le peuple, et parfois contre le peuple.

Nous savons ce qu’il faut faireNous savons comment faire. Les projets portés à gauche, et les idées phares qui puisent dans les idéaux de justice, d’innovation et de progrès sans brutalité, d’émancipation individuelle, de solidarité et d’hospitalité en sont l’illustration.

Les convergences ne manquent pas, malgré une propension avérée à inventer entre nous des querelles insurmontables. Nous savons que le choc climatique est déjà l’affaire de ce siècle et qu’il appelle des choix drastiques. Nous voulons des services publics qui, à nouveau, maillent tout le territoire. Ainsi du service de santé public, à trente minutes du domicile, sous dotations annuelles pour rompre avec la logique comptable, dont il faudra renforcer les capacités d’accueil et de soin, en plus d’assurer la juste rémunération des personnels. Ainsi de l’école, creuset social où exercent avec application enseignantes et enseignants peu considérés et sous-rémunérés, en dépit de l’importance cardinale de leur mission. Nous voulons aussi que le temps d’études cesse d’être une course sans fin d’un job à l’autre. Et par une politique ambitieuse et soutenue, stimuler et accompagner la recherche, dans le temps et dans l’instant.

Une politique fiscale juste

C’est également la justice sociale qui dicte la nécessité d’infrastructures de mobilité pour permettre à des millions de personnes, qui n’ont pas d’autre choix que la voiture, d’échapper aux vicissitudes du temps de route, des prix de carburant, de l’injuste procès en pollution négligente. Et il faudra s’atteler pour de bon à rénover les millions de logements thermiquement défaillants.

Tous ces secteurs et d’autres appellent des investissements considérables, de fortes transitions, des bifurcations résolues.

Il en va aussi de l’augmentation du salaire minimal et d’une politique fiscale juste, qui rétablisse l’impôt sur la fortune, réclame à chacun selon ses capacités – entendons très clairement : davantage à ceux qui peuvent contribuer davantage –, et punisse sévèrement ceux qui s’organisent pour échapper à l’impôt.

Primaire populaire: des bobos, urbanisés jeunes et socialement à l’aise

  • Primaire populaire: des bobos, urbanisés jeunes et socialement à l’aise

 

La primaire dite populaire sera tout sauf une véritable consultation vraiment démocratique. Elle a d’abord été initiée par des personnalités en général aisées  de la même manière que ceux qui vont y participer. Sociologiquement, les partisans de cette démarche très majoritairement sont plutôt des bobos, urbanisés et appartiennent à des classes qui ne sont pas vraiment populaires.

À peu près le même public qu’on retrouve dans les organisations d’extrême-gauche ou surtout chez les écolos d’Europe écologie les Verts. Ils sont de gauche bien sûr mais plutôt tendance gauchiste, anarchiste, utopiste voire révolutionnaire. En tout cas plutôt radicaux.Beaucoup sont fonctionnaires ou équivalents

Pour l’ensemble de cette population, c’est davantage le mouvement qui compte que le contenu du programme. Pour preuve Taubira va sans doute emporter cette élection puisqu’elle est la seule candidate en réalité. La contradiction la plus flagrante c’est que cette primaire populaire devait à l’origine favorisée l’union de la gauche. Par cette opération on va diviser  un peu plus une gauche déjà complètement éclatée. En outre on confiera à Taubira le soin de représenter l’union, elle qui a déjà fait tomber la gauche en 2002 en se maintenant face à Jospin. Bref une opération totalement irresponsable, improductive et qui en quelque sorte va continuer de tuer un peu plus la gauche en tout cas de la déconsidérer.

Une primaire populaire sans candidat et sans peuple !

Une primaire populaire sans candidat et sans peuple !

 

 

Cette « primaire populaires » restera sans doute une sorte d’ovni dans le paysage politique. En effet, ce qui le caractérise c’est d’abord son aspect très élitiste de couches sociales favorisées très marquées à gauche. Les sondages démontrent d’ailleurs que les milieux populaires s’intéressent très peu à la politique et encore moins à la gauche.

La primaire populaire va donc se dérouler sans le peuple et il serait intéressant de procéder à une analyse sociologique des 467 000 personnes qui se sont inscrites pour ce scrutin. Il faudra sans doute sortir une loupe pour déceler les représentants des couches sociales populaires. La deuxième incongruité concerne les candidats. En effet on compte à six ou sept candidats dont la moitié refusent le principe de cette consultation. En clair, les principaux intéressés susceptibles de figurer en tête réfutent la consultation.

Peu importe les gauchistes et autres utopistes qui soutiennent cette initiative ont maintenu ces candidats . Une drôle de conception de la démocratie.

En réalité ,la seule candidate un peu connu et Taubira qui serait l’incarnation de l’union de la gauche. Une curieuse incarnation puisque c’est elle qui a fait perdre Jospin en raison du maintien de sa candidature en 2002. Il s’agit une nouvelle fois d’une candidature qui ne repose sur rien, sur aucun programme réel et sur aucune force structurée. Une candidature qui aura simplement pour objet de ridiculiser encore un peu plus la gauche. 

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