Ponts de mai: coût de 2 milliards d’euros
L’année 2013 comporte en effet 251 jours ouvrés, soit deux jours de moins que 2012, comme l’explique une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiée l’été dernier. Cette situation, qui ne s’était pas présentée depuis 2006, coûterait pas moins de 0,1 point en moins au PIB français, avance l’étude. La répartition des jours fériés est capricieuse, et cette année, seul le 14 juillet se trouve être un dimanche. Les autres jours fériés, dont quatre pour le seul mois de mai, impactent négativement la croissance du PIB du pays. Cette différence de jours ouvrés entraînerait donc une diminution de 0,1 point du produit intérieur brut, soit environ 2 milliards d’euros. Mais cette facétie de calendrier affecte différemment les secteurs de l’économie. En effet, ceux à l’activité continue, notamment l’industrie, voient d’un mauvais oeil ce mois de mai propice à la pose de congés ou de jours de RTT. Avec les 1er et 8 mai, le jeudi de l’Ascencion (9 mai) et le lundi de Pentecôte (20 mai), les entreprises ont fort à faire pour adapter leur planning afin d’assurer bon fonctionnement de leurs activités et de limiter les pertes de chiffres d’affaire. A l’inverse, le secteur du tourisme profite de la situation et voit ses réservations donc ses résultats augmenter lors de cette période. Paradoxalement, la crise économique actuelle a un effet bénéfique et atténue le manque à gagner provoqué par ces jours fériés. Comme l’explique Eric Heyer, économiste à l’OFCE cité par Challenges, « avoir plus de jours fériés quand on est en haut de cycle, c’est ennuyeux car les usines tournent à plein régime et les entreprises ne peuvent pas répondre à toute la demande ». Or plutôt que des entreprises qui tournent à plein régime, c’est une production en berne qui est touchée par la perte de jours ouvrés, dont l’impact négatif est moins important. Pour autant, il faut noter l’importance du jour de la semaine sur lequel tombe les jours fériés. Par exemple, les prévisions de l’INSEE pour l’année 2014 présentent seulement un impact négatif de 0,01 point pour le PIB, soit dix fois moins que l’année en cours, alors que les deux années présentent le même nombre de jours ouvrés. Ainsi, même si en 2014 aucun jour férié ne tombe un dimanche, on comptera un mardi et deux jeudis ouvrés de moins mais trois mercredis supplémentaires, toujours selon l’étude. Or l’effet d’un mercredi ouvré est supérieur à celui d’un mardi ou d’un jeudi rappelle l’INSEE, la perte de croissance sera donc inférieure à celle attendue pour 2013.