Pollution diesel de Renault : une enquête de faux-culs
Une enquête judicaire à l’encontre de Renault qui confirme l’attitude particulièrement hypocrite du gouvernement. En effet, cette affaire de pollution n’est pas nouvelle, pire ce sont les gouvernements successifs qui ont encouragé le développement du diesel depuis les années 90. En outre tout le monde sait que les contrôles sont truqués depuis longtemps et pas seulement pour le diesel. Cette information judiciaire a été ouverte jeudi, au motif de « tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués » ayant pu rendre certaines voitures dangereuses pour la santé, a-t-on appris vendredi d’une source proche du parquet. Trois juges d’instruction ont été chargés de l’enquête. Après l’éclatement de l’affaire de trucage des émissions diesel de véhicules Volkswagen, à l’automne 2015, le gouvernement français a confié une enquête à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour faire la lumière sur les émissions en conditions réelles de conduite de toutes les marques commercialisées en France. Plusieurs véhicules Renault ont alors été particulièrement montrés du doigt pour leurs dépassements d’oxydes d’azote (NOx) lors des tests sur route menés par la Commission Royal, en raison du choix d’une plage de fonctionnement optimal du système de dépollution plus étroite que chez d’autres constructeurs. Dans conclusions, la commission « indépendante » de Royal relève que des véhicules diesels dépassent les normes. D’une certaine manière ce groupe d’experts découvre la lune puisse depuis longtemps que les émissions réelles sont bien supérieures aux limites fixées par la réglementation. En cause le fait que la mesure des émissions n’est pas effectuée dans les conditions réelles de circulation. D’après cette commission outre les français Renault et PSA Peugeot Citroën, sont concernés Fiat Chrysler Automobiles (FCA), la marque haut de gamme du groupe Daimler Mercedes-Benz, Volkswagen, Nissan, Ford et la filiale européenne de General Motors, Opel. Les experts notent l’absence de système de fraude comparable à celui utilisé par Volkswagen mais constaté des dépassements significatifs par rapport aux normes d’émissions polluantes d’oxydes d’azote (NOx) sur un certain nombre de véhicules. En fait l a pollution hors normes par les véhicules automobiles est une affaire aussi vieille que la norme elle-même. Le décalage entre ces normes et les émissions polluantes réelles a toujours existé. Cependant il faut faire une distinction entre cette situation et celle qui consiste à installer sur les véhicules des logiciels pour réduire artificiellement cet écart (cas de Volkswagen). Avec l’affaire Volkswagen aux États-Unis, on découvre à nouveau que la mesure de la pollution est relativement truquée. D’abord truquée par les constructeurs eux-mêmes au départ qui annonce des taux de pollution sous-estimés volontairement pour satisfaire aux normes. Les constructeurs effectuent leurs mesures avec des véhicules évidemment entièrement neufs et dans des conditions théoriques qui ne rien avoir avec l’usage normal d’un véhicule. Même lors du contrôle technique les mesures sont également faussées car effectuées aussi dans des conditions théoriques. Ceci étend sur la durée la pollution des véhicules a sensiblement diminué grâce aux progrès techniques et aux normes. Malheureusement des progrès individuels qui ont été compensés par un accroissement du volume de circulation. Témoin par exemple les pics de pollution dangereux constaté dans certaines grandes villes notamment à Paris. En réalité les automobiles polluent bien plus que les normes : de l’ordre de 20 à 25%, avec des pointes jusqu’à plus de 40% pour certains modèles (contre 7% à peine en 2001). Une inflation qui tient à la procédure d’homologation. Loin, très loin de la vie réelle. Puisque la voiture ne roule pas en ville, par exemple, mais sur un banc à rouleau. Onze kilomètres de test au total, pendant une vingtaine de minutes. Ensuite, il faut savoir que cela se déroule dans de très bonnes conditions, à une température comprise entre 20 et 30 degrés. D’autre part, la climatisation, le GPS et les phares ne fonctionnent jamais durant le test. La vitesse et les accélérations sont faiblardes. Sans compter quelques astuces : cela va des boîtes de vitesses en passant par des moteurs soigneusement rodés et des logiciels. Au final c’est donc le grand écart. Selon l‘Institut européen transport et environnement, une Audi A8 diesel produirait vingt-et-une fois plus d’oxyde d’azote en réel que sur homologation. Pourtant la réduction de consommation et du niveau de pollution est bien réelle. C’est ce que rappellent, à juste titre, les constructeurs. Les dernières générations de moteurs sont bien moins polluantes et plus sobres. En quinze ans, les consommations des véhicules ont été sérieusement revues à la baisse. Ainsi en moyenne, pour 100 kilomètres parcourus, c’est 1,6 litre de carburant économisé pour un diesel et 2 litres pour une essence. Cependant la voiture consomme souvent plus que ce qu’annoncent officiellement les constructeurs. Une situation qui a d’ailleurs amené l’Europe à modifier les normes pour les rapprocher du taux d’émissions réelles. Rien de neuf donc sous le soleil avec une commission qui avait sans doute pour but aussi de montrer combien la France était attachée à la question des émissions polluantes dans la perspective de la COP 21 présidée par la France. L’enquête maintenant confiée à la justice n’apportera pas davantage d’éclairage sur la question ; Dans un communiqué, Renault a pris note, « sans toutefois avoir pu à ce stade en obtenir confirmation officielle », de l’ouverture de cette information judiciaire, réaffirmant que ses véhicules respectaient la législation en vigueur et qu’ils n’étaient pas équipés de logiciels de fraude. En attendant, Le titre Renault a perdu jusqu’à 4% après l’annonce en début d’après-midi de l’ouverture de cette enquête. A 15h08, il cédait encore 1,81% à 84,69 euros alors que l’indice CAC 40 progressait au même moment de 0,94%.