Plan pollinisation: l’oubli des pesticides
Tribune.
La conservation des insectes pollinisateurs est centrale pour l’humanité, non seulement pour la conservation de la biodiversité, mais aussi pour notre santé, notre alimentation, notre cadre de vie et notre éducation à l’environnement. La Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a rappelé en 2016 l’importance cruciale de la pollinisation en alertant sur le déclin alarmant des pollinisateurs.
Pour sa part, la France a déployé un plan national d’actions (PNA, 2016-2020) « France, terre de pollinisateurs », porté par le seul ministère de l’environnement et faiblement doté. Au moment de renouveler ce PNA, le gouvernement a préféré élaborer un plan « pollinisateurs » (2022-2026) en le faisant coporter par les ministères de l’environnement et de l’agriculture.
Cependant, malgré plusieurs avancées notables, ce plan « pollinisateurs » est plus que décevant sur la question des pesticides. Nous sommes un groupement fédéré de recherche qui rassemble la quasi-totalité des chercheurs français et francophones spécialistes de la pollinisation et des pollinisateurs (près de 200 chercheurs et [post-]doctorants).
Nous sommes unanimes pour constater le rôle central des pesticides dans la disparition des pollinisateurs. Si certains aspects de ce nouveau plan « pollinisateurs » sont très positifs, nous sommes indignés par son absence d’ambition de réduction/arrêt des pesticides. D’une part, ce plan montre des avancées : jamais en France, la connaissance et la conservation des pollinisateurs n’avaient reçu autant de soutien (nos voisins européens se sont déjà mobilisés depuis plusieurs années).