Archive pour le Tag 'politiques'

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La croissance: Enjeu pour tous les régimes politiques

 La croissance:  Enjeu pour tous les régimes politiques 

 

 

L’économiste Thomas Philippon, ancien conseiller de Pierre Moscovici à Bercy, professeur à la New York University, explique que les deux tiers de la croissance aujourd’hui proviennent des services, de la santé et de l’éducation, qui polluent moins que l’industrie. Mais la croissance est, à ses yeux, un enjeu de survie pour tous les régimes politiques.(Interview dans Le Monde , l extrait)

Les démocraties ont-elles absolument besoin de croissance économique pour survivre ?

Oui, les démocraties ont besoin de croissance, car la croissance et le pouvoir d’achat, c’est la même chose, surtout en France, où les inégalités n’ont pas augmenté. Mais la croissance est un enjeu pour tous les régimes politiques. En Chine, le gouvernement de Xi [Jinping] a les yeux rivés sur la croissance, il sait très bien que si elle n’est pas au rendez-vous il sera remplacé, tout comme Vladimir Poutine en Russie. C’est l’absence de croissance qui a provoqué l’effondrement de l’Union soviétique.

Les démocraties n’ont pas moins bien résisté à la croissance faible que les régimes autoritaires. Simplement, la contestation s’y voit plus – les régimes autoritaires n’ont pas de « gilets jaunes ». Par ailleurs, la polarisation politique à laquelle nous assistons en France, et ailleurs en Occident, n’est pas seulement liée à la baisse de la croissance, mais aussi à un sentiment de déclassement culturel.

La crise climatique menace-t-elle la croissance de nos économies ?

Attention à ne pas mélanger la croissance et la consommation d’énergie. Depuis les années 1980, la croissance du PIB et celle de la consommation d’énergie sont découplées alors qu’elles évoluaient parallèlement sur longue période, à la fois parce qu’on consomme plus de services et parce qu’on a fait des économies d’énergies.

Le débat est mal posé. D’un côté, il y a ceux qui taisent le fait que la transition va coûter cher, et qui prétendent qu’elle va créer des emplois. Elle va en créer mais aussi en détruire, et le solde sera sans doute proche de zéro. De l’autre, les partisans de la décroissance confondent le but et les moyens. Le but n’est pas la décroissance, mais de réduire la consommation des énergies fossiles et de protéger les ressources naturelles. L’objectif doit être de minimiser l’impact de cet objectif sur la croissance, tout en reconnaissant qu’il y aura un impact négatif sur cette dernière, c’est-à-dire sur le pouvoir d’achat. Si on fixait un prix du carbone à 150 euros la tonne, cela aurait un impact sur la croissance à court terme, mais on pourrait avancer et investir massivement sur les renouvelables et chercher des alternatives.

Pourquoi les meetings politiques sont-ils maintenus ?

Pourquoi les meetings politiques sont-ils maintenus ?

 

 

Le gouvernement a rétabli des jauges pour les rassemblements importants avec une exception pour les meetings politiques

« L’exercice du culte d’une part et les activités politiques et électorales d’autre part sont soumis à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel qui leur assurent une protection encore plus forte »a expliqué de manière très confuse le Premier ministre.

Pour justifier la non-limitation des jauges à 2 000 personnes en intérieur et à 5 000 personnes en extérieur dans les meetings politiques, le chef du gouvernement s’appuie sur l’article 58 de la Constitution. « Le Conseil constitutionnel veille à la régularité de l’élection du président de la République. Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin », peut-on lire sur le site internet des Sages.

La problématique est d’abord sanitaire voit mal pourquoi un rassemblement de personnes serait interdit ici et autorisé là  pour des motifs politiques. Le virus de ce point de vue Ne fait pas la différence . La problématique est bien entendue politicienne. Il s’agit de ne pas créer un front d’opposition au gouvernement accusé alors de prendre des mesures de type dictatorial.

Sur le plan démocratique, on peut cependant se poser la question de l’intérêt réel de ces meetings dans une période caractérisée par le fait que la politique se traite, se véhicule est finalement se juge surtout dans les médias y comprit les réseaux sociaux. La vérité c’est que ces meetings organisés par les forces politiques n’ont qu’un objet montrer des muscles aux caméras des grands médias présents. La raison d’être d’un meeting est de créer l’événement médiatique et non de réellement participer à une démocratie participative active. D’ailleurs ces meetings ne sont que successions de discours de nature évangélique souvent d’ailleurs caricaturaux et destinés à plaire aux plus radicaux.

Bref, les organisations politiques pour retrouver du crédit devront imaginer d’autres supports pour donner un contenu autrement plus moderne et plus participatif que ces meetings un peu ringards mais surtout sanitaire ment dangereux.

Personnalités préférées des Français en 2021: des artistes… mais pas de politiques

Personnalités préférées des Français en 2021: des artistes… mais pas de politiques

 

 

Jean-Jacques Goldman et Sophie Marceau restent les personnalités préférées des Français, selon le Top 50 du Journal du dimanche, révélé dimanche 26 décembre. Par contre aucun politique n’a réussi à se qualifier dans ce classement.

 

Derrière ces deux personnalités discrètes, l’astronaute Thomas Pesquet et l’actrice Marion Cotillard se hissent à la deuxième place, tandis que les comédiens et humoristes Omar Sy et Florence Foresti (première femme chez les jeunes) sont cités en troisième position.

Mais les personnalités politiques proposées par Le JDD en 2021 n’ont su se hisser dans le classement général. A quatre mois de l’élection présidentielle, l’hebdomadaire avait soumis les noms des principaux candidats déclarés (Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Eric Zemmour), ainsi que celui d »Emmanuel Macron et de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Pourtant des artistes à leur manière, souvent comédiens eux aussi , mais sans doute pas suffisamment crédibles même sur la scène politique.

 

Immigration: Origines politiques et criminelles (Premier ministre du Kurdistan irakien)

Immigration: Origines politiques et criminelles (Premier ministre du Kurdistan irakien)

 

Premier ministre du Kurdistan irakien, Masrour Barzani attribue, dans une tribune au « Monde », la responsabilité de la tragédie des 27 personnes noyées dans la Manche à la complicité de dirigeants politiques avec des réseaux de trafiquants et incrimine « des groupes comme le PKK ».

 

Tribune.

 

 A travers les âges, les Kurdes ont été un peuple de migrants. De chaque point de nos terres, nos filles et nos fils ont fui la guerre et la persécution, la peste – et même le génocide. Les Kurdes n’ont jamais été hésitants ni aveugles devant les épreuves.

Au cours du mois dernier, la fuite de migrants kurdes vers l’Europe et les situations désespérées auxquelles ils ont été confrontés dans les forêts gelées de Biélorussie et sur les rives de la Manche ont été horribles. Ces derniers jours, la tragédie de la Manche nous a bouleversés. La mort de 27 personnes – en majorité originaires de la région du Kurdistan d’Irak – noyées dans des eaux glaciales n’aurait jamais dû se produire.

Nous avons beaucoup d’informations sur le parcours de nombreuses victimes, et nous sommes en train d’en apprendre davantage. Mais ce que je peux dire à ce stade, c’est que ceux qui sont morts ont été trompés et trahis. Ils ont été des pions dans un jeu de pouvoir politique, dont les architectes ne prêtent aucune attention à leurs souffrances et aucune valeur à leur vie.

Nous attendons des réponses de nos amis Britanniques pour savoir si le navire qui a coulé se trouvait dans leurs eaux territoriales lorsque les premiers appels de détresse ont été lancés. Nous espérons également une coopération complète de nos partenaires en France. Cela ne doit plus jamais se reproduire.

Les réseaux de passeurs à l’origine de cette atrocité visent à inonder la zone euro de migrants afin de faire pression sur les dirigeants politiques dans un conflit entre la Biélorussie et Bruxelles. Ils ont saisi l’occasion d’utiliser notre peuple et de prendre certains de ses membres en otages, dans une pantomime cynique à peine déguisée, restant indifférents à l’humanité de ceux qu’ils ont induits en erreur.

Les origines de cette crise sont politiques et criminelles

Nous avons pris des mesures fermes pour empêcher les nôtres de s’embarquer dans des voyages facilités par des dirigeants politiques en complicité avec des trafiquants d’êtres humains et des gangs criminels. Les agents de voyages qui ont aidé à la migration ont été arrêtés et seront poursuivis. L’octroi automatique des visas a été stoppé, et nous aiderons tous ceux qui voudront retourner au Kurdistan irakien. Jusqu’à présent, près de 2 000 de nos citoyens sont revenus, beaucoup parmi eux portant le message que ce qui leur avait été vendu comme une promesse de vie meilleure était plutôt un piège mortel – et que personne ne devrait essayer de les suivre.

Reprise des négociations avec l’Iran : les enjeux politiques

Reprise des négociations avec l’Iran : les enjeux politiques

 

Hamid Enayat, analyste et écrivain iranien basé à Paris analyse les enjeux de la nouvelle négociation avec l’Iran (dans la tribune). Il souligne que plusieurs générations devront être sacrifiées pour que le pays se donne de la bombe atomique.

 

Le 29 novembre marque la reprise des négociations nucléaires de l’Iran avec les P4 + 1 (Royaume-Uni, France, Russie et Chine plus Allemagne). Le président Ibrahim Raïssi a annoncé lors d’une cérémonie le 4 novembre, Journée de la lutte contre l’arrogance, que les prochains pourparlers sur le JCPoA (Joint Comprehensive Plan of Action) (l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien) seront « axés sur les résultats ».

Les négociations « axées sur les résultats » sont des négociations qui auront des résultats tangibles et, surtout, permettront la levée effective et complète des sanctions. Il avait également déclaré auparavant que l’économie de l’Iran ne devait pas être liée au JCPoA.

 

Téhéran est déterminé à négocier pour assurer la normalisation de son commerce extérieur et de ses relations économiques ainsi que pour obtenir des garanties crédibles que les parties prenantes de l’accord ne quitteront pas le JCPoA. Mais la question est de savoir si les conditions et les exigences d’une négociation « axée sur les résultats » sont celles que le président souhaite.

L’apparition de certains signes indique qu’il n’y a pas de terrain à une négociation « axée sur les résultats », car les positions de chacun restent inchangées.

À cet égard, l’Iran ne considère pas ses programmes de missiles et son comportement régional comme négociables et exige la levée de toutes les sanctions. Il en attend des retombées concrètes pour la situation économique avec comme indice les investissements de grandes entreprises.

D’autre part, les Etats-Unis considèrent que toute concession à l’Iran dans ces négociations est conditionnée à la modification de ses programmes de missiles et de son comportement régional. Washington et la troïka européenne s’inquiète de voir l’Iran accumuler à court terme le matériel nécessaire à la fabrication d’une arme nucléaire.

Ils ont également des problèmes en ce qui concerne la façon dont l’Iran traite l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, et plus particulièrement la question du protocole additionnel, ou « garanties nucléaires ». Par conséquent, les conditions annoncées font partie des conditions impossibles.

Aucun changement dans le comportement régional

Mais le signe le plus important de l’échec qui s’annonce pour les pourparlers du 29 novembre est que l’Iran envoie à l’Occident le message que certaines de ses opérations dans le golfe Persique et la mer d’Oman visent essentiellement à soutenir le moral de ses forces dans la région. L’Iran n’envisage aucun changement dans son comportement régional et s’efforce constamment de déstabiliser la région et les forces alliées des États-Unis.

De fait, nous ne devons pas miser sur les négociations du 29 novembre ni celles qui suivront, mais considérer que le JCPoA agonise et va mourir.

Les propos de Fereydoun Abbasi, député iranien de la commission de l’Energie, confirment pleinement cette théorie. Il affirme que dans le gouvernement de Hassan Rohani, la base des négociations était fondée sur la désescalade, ce qui impliquait un abandon des travaux nucléaires tout en faisant des compromis avec l’Occident.

Cependant, a-t-il ajouté, « le gouvernement actuel croit en la « dé-menace », qui est enracinée dans la résistance. » Le retrait des menaces signifie la levée de toutes les sanctions. Qu’il s’agisse des sanctions fondées sur le JCPoA ou de celles dues au terrorisme et aux violations des droits humains.

« Si les gens veulent l’indépendance et résoudre leurs problèmes de subsistance, ils doivent savoir que le hardware soutient le software dans les négociations », explique Fereydoun Abbasi. Le hardware se réfère exactement à la possession d’une arme nucléaire. Le régime iranien pense que si le hardware ne soutient pas le software, comme ce fut le cas du Japon après sa défaite de la Seconde guerre mondiale parce qu’il n’avait pas de bombe atomique, il faudra faire toutes les concessions que les Américains exigent.

À l’heure actuelle, l’économie iranienne est en quelque sorte prise en otage par ses relations extérieures, et dernières sont prises en otage par le JCPoA. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que la situation économique s’améliore, car, comme le dit Téhéran : si nous n’avons pas de bombe dans les négociations, ou si nous ne sommes pas sur le point de la produire, nous devrons faire ce qu’on nous demande.

Plusieurs générations seront sacrifiées

Non seulement il faudra que l’Iran renonce à son influence régionale et au développement de ses missiles, mais, à l’étape suivante, il lui faudra respecter les droits humains, auquel cas la dictature religieuse fondra comme neige au soleil. Par conséquent, les théoriciens du régime estiment que plusieurs générations seront sacrifiées, mais qu’il faudra le faire pour atteindre la bombe atomique.

Abbasi estime que « la dissuasion doit être étendue non seulement au-delà des frontières, mais au-delà des pays voisins ; la dissuasion de l’Iran se situe dans l’Atlantique, la Méditerranée et l’Antarctique, et nous devons donc travailler sur les facteurs d’influence (pour se doter) du nucléaire, car les symboles de la puissance de tout pays, y compris de la République islamique, se manifestent dans une présence importante dans certaines zones. »

Sondages politiques : le bidouillage du JDD

Sondages politiques : le bidouillage du JDD

 

 

Régulièrement le JDD, proche de Macron mais aussi de Bolloré ( depuis le dépeçage de l’empire Lagardère, proche de Sarkozy) sort  des sondages politiques qualifiés d’inédits à partir des moyennes des enquêtes déjà réalisées par des instituts. Le journal ne cache pas cette incongruité méthodologique.

 

  »Pour y voir plus clair, le JDD dresse, comme en 2017, l’évolution de la moyenne des sondages à partir des trois dernières enquêtes réalisées. Cette méthode permet de lisser les éventuelles variations entre instituts tout en faisant ressortir les tendances en cours. Dans nos infographies présentées ci-dessous, les courbes sont ainsi des moyennes mobiles des intentions de vote de chaque candidat. »

 

Certes l’évolution du moyenne présente un sens statistique mais pas sur des résultats en pourcentage mais sur des données.

 

Or sur le plan méthodologique additionner des moyennes ne présente aucune pertinence. Pour présenter une garantie scientifique, il faudrait que le JDD dispose des données des enquêtes et non seulement des résultats en pourcentage.

 

Bref du bricolage auquel nous a habitué à journal à sensation de caractère très populiste mais en réalité très proche du pouvoir.

 

Pris isolément les sondages sont déjà très critiquables à plusieurs points de vue. Il y a évidemment la nature de la question, la construction de l’échantillon, son redressement et sa marge d’erreur de sorte qu’on peut dire que les résultats avancés sont juste à trois ou 5 % près. Preuve en ce moment, c’es sondage qui alternativement indique que Marine Le Pen et Zemmour  sont en deuxième position.

 

Depuis avril 2021, soit un an tout juste avant le scrutin du 10 avril 2022, ce sont 50 enquêtes qui ont été diffusées par différents instituts de sondages, en France : l’Ifop, Ipsos, Elabe, Harris Interactive, BVA, OpinionWay et Odoxa. Mais la configuration testée pouvant varier d’un institut à l’autre ou évoluer avec le temps, seule une partie d’entre elles a été retenus dans les trois hypothèses présentées ici, en fonction du candidat de droite qui sera désigné.

Dernière observation la plupart des sondages sont commandés par des médias détenus par les grands financiers qui objectivement ont intérêt à pousser tel ou tel candidat et ou à démolir tel autre.

 

Il faut aussi et peut-être surtout prendre en compte le fait que la plupart des sondages s’appuie sur des échantillons d’électeurs potentiels alors qu’il est possible que le taux d’abstention atteigne cette fois autour de 40 %. Autant dire que les « pronostics » avancés relèvent parfois de la manipulation

Sondages politiques : l’overdose

Sondages politiques : l’overdose

 

 

Chaque semaine livre en France sa ration de sondages concernant des présidentielles qui n’auront pas lieu avant six mois. À ce rythme d’ici le premier tour, il faudra avaler environ une centaine de sondages.

Des sondages qui peuvent être intéressants pour prendre la température socio-politique un moment donné mais qui ne sont nullement prédictifs. Par contre,  ils peuvent influencer l’opinion publique.

Ce n’est sans doute pas un hasard si nombre de sondages sont commandés par des médias proches de grands groupes financiers et du pouvoir actuel.

Il convient de relativiser les chiffres des sondages concernant le premier tour d’élection présidentielle qui n’auront lieu qu’en avril 2022. L’une des premières raisons e t que nous ne connaissons pas encore les quatre à cinq candidats sérieux, c’est-à-dire ceux qui peuvent avoir une chance d’obtenir un soutien significatif.

La seconde raison tient au  fait que nous ne sommes pas à l’abri d’un événement conjoncturel social, économique ou géopolitique qui viendrait modifier l’environnement politique.

La troisième raison, c’est que ces sondages sont assez approximatifs et qu’ils évitent d’indiquer que la marge d’erreur est d’environ de 4 points; de quoi changer évidemment l’hypothèse de la qualification au second tour.
Enfin les hypothèses de second tour sont encore plus discutables que celles concernant le premier tour.

Les sondages ne sont sans doute pas à condamner totalement mais ils ont tendance à ce substituer aux analyses médiatiques et aux partis politiques. Bref le quantitatif approximatif se substitue au qualitatif.

 Le journaliste Guillaume Daret explique, sur le plateau du 20 Heures, que « 193 sondages ont été commandés en 2002. Dès 2012, ça va bondir, 409 sondages, puis 560 en 2017, quasiment trois fois plus en quinze ans. Le record sera probablement battu cette année. » Ces sondages doivent-ils faire la légitimité d’une candidature ?

Démocratie : Vers la disparition des partis politiques

Démocratie : Vers la disparition des partis politiques

 

 

Un article du Monde  évoque la problématique de l’affaiblissement régulier des partis politiques (extrait)

On les dit gazeux, vaporeux, transversaux, informels, agiles ou même liquides : les nouveaux partis, comme La France insoumise et La République en marche, ne ressemblent en rien, ou presque, à leurs aînés. Alors que, dans les années 1970 et 1980, les formations politiques issues de la tradition gaulliste, communiste ou socialiste affichaient fièrement la puissance de leur implantation locale, la solidité de leur hiérarchie interne, l’énergie de leur réseau militant ou le dynamisme de leurs congrès annuels, les « nébuleuses » contemporaines, selon le mot du député Eric Coquerel, aiment à cultiver la souplesse et l’horizontalité.

A La République en marche comme à La France insoumise, les procédures exigeantes des partis traditionnels ont disparu. Les statuts officiels sont réduits au strict minimum, la bureaucratie partisane se fait rare, les militants adhèrent en un simple clic et les grandes orientations sont tranchées à l’issue, non pas de congrès rythmés par de longs discours, mais de forums participatifs et de consultations en ligne. « De nombreuses décisions sont ouvertes au vote autour d’un imaginaire de l’ouverture, de la transparence et de l’immédiateté », résume Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille.

Le mot même de parti semble appartenir à un monde révolu. La République en marche se présente comme un « mouvement politique et citoyen », La France insoumise comme un « mouvement ouvert et évolutif ». Les formations qui sont apparues ces dernières années se gardent, elles aussi, de mettre en avant ce terme suranné : lorsque Benoît Hamon lance Génération.s, en 2017, il définit son « bloc » européen, socialiste et écologiste comme un « mouvement » tandis que Raphaël Glucksmann présente Place publique, l’année suivante, comme une formation tournant délibérément le dos aux « vieux partis et aux antiques structures ».

Les partis, il est vrai, ont mauvaise presse. Dans le baromètre annuel du Cevipof, les Français les relèguent tout en bas de l’échelle de la confiance – derrière le personnel médical, les hôpitaux, la science, les petites et moyennes entreprises, l’armée, les scientifiques, l’école, la police, la Sécurité sociale, les associations, la justice, les grandes entreprises publiques et privées, les banques, les responsables religieux, les syndicats, les médias et même les réseaux sociaux… Les partis ne suscitent plus que « sarcasmes ou indifférence », résument le politiste Daniel Gaxie et le sociologue Willy Pelletier dans Que faire des partis politiques ? (Editions du Croquant, 2018).

Vers la disparition des partis politiques

Vers la disparition des partis politiques

Un article du Monde  évoque la problématique de l’affaiblissement régulier des partis politiques (extrait)

On les dit gazeux, vaporeux, transversaux, informels, agiles ou même liquides : les nouveaux partis, comme La France insoumise et La République en marche, ne ressemblent en rien, ou presque, à leurs aînés. Alors que, dans les années 1970 et 1980, les formations politiques issues de la tradition gaulliste, communiste ou socialiste affichaient fièrement la puissance de leur implantation locale, la solidité de leur hiérarchie interne, l’énergie de leur réseau militant ou le dynamisme de leurs congrès annuels, les « nébuleuses » contemporaines, selon le mot du député Eric Coquerel, aiment à cultiver la souplesse et l’horizontalité.

A La République en marche comme à La France insoumise, les procédures exigeantes des partis traditionnels ont disparu. Les statuts officiels sont réduits au strict minimum, la bureaucratie partisane se fait rare, les militants adhèrent en un simple clic et les grandes orientations sont tranchées à l’issue, non pas de congrès rythmés par de longs discours, mais de forums participatifs et de consultations en ligne. « De nombreuses décisions sont ouvertes au vote autour d’un imaginaire de l’ouverture, de la transparence et de l’immédiateté », résume Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille.

Le mot même de parti semble appartenir à un monde révolu. La République en marche se présente comme un « mouvement politique et citoyen », La France insoumise comme un « mouvement ouvert et évolutif ». Les formations qui sont apparues ces dernières années se gardent, elles aussi, de mettre en avant ce terme suranné : lorsque Benoît Hamon lance Génération.s, en 2017, il définit son « bloc » européen, socialiste et écologiste comme un « mouvement » tandis que Raphaël Glucksmann présente Place publique, l’année suivante, comme une formation tournant délibérément le dos aux « vieux partis et aux antiques structures ».

Les partis, il est vrai, ont mauvaise presse. Dans le baromètre annuel du Cevipof, les Français les relèguent tout en bas de l’échelle de la confiance – derrière le personnel médical, les hôpitaux, la science, les petites et moyennes entreprises, l’armée, les scientifiques, l’école, la police, la Sécurité sociale, les associations, la justice, les grandes entreprises publiques et privées, les banques, les responsables religieux, les syndicats, les médias et même les réseaux sociaux… Les partis ne suscitent plus que « sarcasmes ou indifférence », résument le politiste Daniel Gaxie et le sociologue Willy Pelletier dans Que faire des partis politiques ? (Editions du Croquant, 2018).

Les enjeux politiques cryptomonnaies

Les enjeux politiques cryptomonnaies

Peter Rudegeair et Julie Bykowicz évoque les enjeux politiques des cryptomonnaies dans le Wall Street Journal

Le conflit relatif à la fiscalité des monnaies numériques comme le bitcoin vient de faire franchir une étape majeure au secteur des cryptomonnaies et de galvaniser une communauté jusqu’à présent éparse composée d’investisseurs, de plateformes d’échanges, de financiers et d’influenceurs des réseaux sociaux.

Sur le devant de la scène, Ashton Kutcher, Elon Musk et Jack Dorsey, directeur exécutif de Square, ont mis le feu à Twitter au sujet d’une disposition du plan d’investissement dans les infrastructures de 1 000 milliards de dollars visant à étendre et à renforcer les règles de taxation des transactions en cryptomonnaies. Conséquence, des dizaines de milliers d’abonnés ont interpellé les membres du Congrès.

En coulisses, des lobbyistes, des responsables de divers groupes et des dirigeants d’entreprises spécialisées en cryptomonnaies se sont retrouvés sur Google Meet plusieurs fois par jour pour coordonner leurs prises de contact avec le Congrès et ont élaboré une liste commune de leurs relations appartenant à la sphère législative.

Le groupe a mobilisé les sénateurs Ron Wyden (démocrate, Oregon), Pat Toomey (républicain, Pennsylvanie) et Cynthia Lummis (républicaine, Wyoming), qui ont prôné une approche plus favorable au secteur. Il a même réussi à convaincre le rédacteur de la proposition originale, le sénateur Rob Portman (républicain, Ohio) de restreindre la définition de courtier en cryptomonnaie. Mais cette campagne a échoué lorsqu’un sénateur a bloqué une modification relative à un tout autre sujet.

Ce mouvement collectif illustre très bien l’influence croissante de ce jeune secteur à Washington et dans la finance. Il a, en outre, donné aux passionnés un mode d’emploi pour les combats à venir

Si le secteur de la cryptomonnaie n’a pas réussi à modifier la loi votée par le Sénat, ce mouvement collectif illustre très bien l’influence croissante de ce jeune secteur à Washington et dans la finance. Il a, en outre, donné aux passionnés un mode d’emploi pour les combats à venir.

« La puissance de la crypto-communauté a en quelque sorte révélé sa dimension citoyenne », a affirmé Brian Armstrong, directeur général de la plateforme d’échange Coinbase Global lors d’une conférence de résultats mardi dernier. « Elle est en train de devenir un acteur qui s’affirme dans le débat réglementaire américain ».

Les crypto-lobbyistes affirment qu’ils peuvent encore l’emporter lors du passage du projet de loi sur l’infrastructure à la Chambre des représentants le mois prochain, ou lorsque l’agence chargée des impôts (IRS, Internal Revenue Service) mettra en œuvre les nouvelles règles par la suite. Plusieurs élus ont également évoqué une loi indépendante qui donnerait une définition des courtiers en cryptomonnaie plus étroite que celle de la disposition actuelle.

Comme l’a clairement établi Gary Gensler, directeur de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers, lorsqu’il a récemment comparé les cryptomonnaies au Far West, il faut s’attendre à ce que de nouvelles réglementations soient mises en place aux Etats-Unis. Mais ceux qui militent pour une plus grande sévérité gouvernementale vis-à-vis des cryptomonnaies savent désormais que leurs opposants sont capables d’une mobilisation encore inenvisageable jusqu’ici.

« La bataille autour du projet de loi sur les infrastructures montre que l’univers de la cryptomonnaie a désormais une voix à Washington » estime Andrew Park, analyste senior chez Americans for Financial Reform, société qui prône des régulations plus strictes et plus de responsabilité fiscale pour les cryptomonnaies. « C’est encore le tout début. Ils n’ont pas encore les contacts dont bénéficient des secteurs mieux établis. Mais ils ont fait entendre leur voix. »

De toute évidence, le lobbying de l’univers des crypto-actifs a trouvé les moyens d’amplifier cette voix de plus en plus rapidement.

Les entreprises et organisations du secteur ont dépensé environ 2,3 millions de dollars au premier semestre, soit le double de l’année précédente.

Au cours des douze derniers mois, cinq entreprises et organisations de cryptomonnaie ont engagé des lobbyistes fédéraux pour la première fois. Et elles se sont mises à recruter des consultants disposant de relations à Washington.

Faryar Shirzad, ancien responsable à la sécurité nationale, au commerce et aux échanges dans des administrations républicaines et démocrates, est devenu responsable des politiques chez Coinbase en juin, après avoir passé quinze années au service affaires publiques de Goldman Sachs. Julie Stitzel, ancienne responsable de la Chambre de commerce des Etats-Unis, a rejoint Square au printemps en tant que directrice des politiques Bitcoin pour son portefeuille numérique Cash App.

« S’il y a une chose qui peut expliquer la différence entre ce qui se passe maintenant et ces sept dernières années, c’est que de nombreuses entreprises, après beaucoup de faux départs, ont recruté des gens de Washington » explique Jerry Brito, directeur exécutif de Coin Center, groupe de réflexion à but non lucratif autour des cryptomonnaies fondé en 2014. « Nous avons désormais des homologues avec qui nous pouvons nous coordonner. »

La communauté autour du bitcoin, la première cryptomonnaie et la mieux connue de toutes, avait commencé à faire quelques premières tentatives de démarches à Washington il y a moins d’une dizaine d’années. A l’époque, aux yeux des législateurs, les bitcoins et autres monnaies du genre n’étaient quasiment associés qu’à des transactions illicites du style sexe et trafic d’armes. La Bitcoin Foundation, organisme fondé en 2012, a dû lutter pour gagner du terrain au milieu de scandales internes et de fréquents changements de personnel.

Dans ces tout premiers temps, Todd White, lobbyiste chez Rulon & White Governance Strategies, raconte n’avoir pas réussi à convaincre les entreprises de cryptomonnaies qu’elles avaient besoin d’aide à Washington.

« Le secteur ne comprenait pas le pouvoir du lobbying. Ils viennent de se réveiller ces deux dernières semaines, et maintenant il y a une réelle opportunité de transformation », explique M. White, qui représente désormais un nouveau groupe appelé Government Blockchain Association.

Mike Conaway, ex-élu républicain du Texas qui a effectué huit mandats à la Chambre des représentants et ne s’est pas représenté l’année dernière, est désormais lobbyiste officiel pour le compte de Ripple Labs Inc., une start-up de cryptomonnaie. Howard Schweitzer, ancien directeur des affaires juridiques de l’Export-Import Bank et directeur général du plan Paulson, fait du lobbying pour Bitcoin Association, groupe qui soutient un embranchement du bitcoin (BSV).

Les racines libertariennes du mouvement bitcoin rendent nombre de ses adhérents rétifs voire méprisants à l’égard de tout ce qui peut impliquer le gouvernement

A l’image des monnaies décentralisées pour lesquelles il milite, le secteur ne possède pas une voix unique à Washington. Et les racines libertariennes du mouvement bitcoin rendent nombre de ses adhérents rétifs voire méprisants à l’égard de tout ce qui peut impliquer le gouvernement, alors même que sa technologie originelle a conquis la Silicon Valley, Wall Street et les grandes entreprises américaines.

Certains lobbyistes ont concédé que ces dynamiques ont pu s’avérer problématiques.

La Chamber of Digital Commerce, groupe fondé en 2014, a irrité pas mal de ses membres en invitant des banques, des cabinets de conseil et des entreprises technologiques qui n’avaient que des attaches marginales aux cryptomonnaies à rejoindre ses rangs. En 2020, Coinbase, la plus grande plateforme d’échanges de cryptomonnaies aux Etats-Unis, a quitté la Blockchain Association, groupe qu’elle avait contribué à fonder deux ans auparavant. Le schisme s’est produit après que l’association a accordé le statut de membre à un rival de Coinbase, Binance.US, dont les filiales ont été confrontées à une foule de problèmes de réglementation à l’étranger.

Cette fragmentation, ainsi qu’un manque de ressources contribuent à expliquer pourquoi de nombreux acteurs du secteur n’étaient pas informés ou pas préparés à la disposition du plan infrastructures introduite par M. Portman. Certains groupes, dont la Chamber of Digital Commerce, ont eu de fréquentes discussions avec les membres de l’équipe de M. Portman lorsque la disposition était en cours de rédaction, tandis que d’autres, comme Coin Center, n’y ont pas participé.

Pourtant, certains indices laissaient deviner que quelque chose se tramait. En mai, le département du Trésor des Etats-Unis a annoncé dans un rapport espérer augmenter les recettes fiscales de l’année à venir en élargissant les informations que les courtiers en cryptomonnaies devraient fournir au gouvernement afin de prévenir l’évasion fiscale.

Pourtant, lorsque la disposition de M. Portman a été rendue publique fin juillet, plusieurs groupes du monde des crypto ont uni leurs forces. Une déclaration commune qualifiant les exigences de la disposition « d’inapplicables » a attiré cinq signataires, dont Coinbase et la Blockchain Association qui en ont profité pour se réconcilier.

Coinbase a également contacté M. Wyden, connu pour ses prises de position en faveur des technologies émergentes et de la protection des données personnelles, et trouvé chez lui une oreille attentive. M. Wyden, M. Toomey et Mme Lummis ont proposé un amendement à la loi sur l’infrastructure clarifiant la définition de courtier de cryptomonnaie.

L’intérêt de ces sénateurs pour les cryptomonnaies est tout sauf éphémère. En juin, M. Toomey a investi entre 2 000 et 30 000 dollars dans un portefeuille bitcoin et ethereum. Mme Lummis est originaire d’un Etat qui a modifié ses lois afin de les rendre accueillantes pour les entreprises de gestion d’actifs numériques et a révélé posséder entre 100 000 et 250 000 dollars de bitcoins.

Pendant ce temps, sur les réseaux sociaux, les fans de cryptomonnaie ont entendu l’appel à contacter les élus du Congrès lancé par Fight for the Future, groupe à but non-lucratif militant pour un internet plus ouvert. La campagne #DontKillCrypto, amplifiée par Jack Dorsey et Ashton Kutcher, a suscité plus de 40 000 interpellations en direction des législateurs.

« Nous avons été soufflés par les résultats » s’étonne encore Lia Holland, directrice de la communication de Fight for the Future. « Si nous avions provoqué 5 000 appels, nous aurions déjà considéré ça comme une réussite. »

Traduit à partir de la version originale en anglais par Bérengère Viennot.

Traduit à partir de la version originale en anglais

Abstention «La responsabilité essentielle aux politiques »( IFOP)

Abstention «La responsabilité essentielle aux politiques »( IFOP)

Le taux d’abstention serait de 68 % sur toute la France. c’est  le signe d’une démocratie agonisante, estime Maxime Tandonnet politiste dans le Figaro

Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).


« L’abstentionnisme aux scrutins régional et départemental bat tous les records en ce 20 juin 2021. Les commentaires autour d’un faible taux de participation deviennent une habitude à l’issue de chaque vote. Moins de 50 % aux élections législatives de 2017 et aux européennes de 2019, 40 % aux municipales de juin 2020. Cette fois-ci, l’effondrement est caractérisé (27 % à 17 heures, 32 % à l’issue du scrutin selon une estimation IFOP).

Cet effondrement est évidemment le signe d’une démocratie agonisante. Dès lors que l’immense majorité des citoyens s’abstient de se rendre aux urnes, le suffrage universel est annihilé et le pouvoir du peuple devient une formule vide de tout sens. Cette situation est immensément dangereuse. La nature a horreur du vide : si le peuple se dérobe à son devoir, d’autres prendront sa place…. »

Quel dialogue entre politiques et artistes

 

 

L’acteur et directeur d’un centre dramatique national Robin Renucci s’interroge, dans une tribune pour « le Monde », sur les conditions d’un tel dialogue en précisant n’avoir choisi d’affirmer « aucun engagement public face aux sollicitations ».

 

Tribune. La campagne électorale bat son plein. Chacune et chacun aura bientôt, en conscience, à faire son choix dans les urnes. Il en va de la liberté républicaine et du droit de chaque citoyenne et citoyen de faire savoir, ou pas, s’il entend soutenir publiquement l’un ou l’autre parti.

Réalisateur, directeur d’un centre dramatique national, président d’association, acteur sur scène et à l’écran, à ce titre connu du public, j’ai choisi, pour ma part, de n’affirmer aucun engagement public face aux sollicitations. Je ne souhaite pas participer à cette forme de « pipolisation » de la politique qui consisterait à ce que des personnalités, plus ou moins médiatiques, montrent le chemin à suivre à un peuple égaré, en brandissant l’étendard d’un candidat, d’un parti.


Pour autant, j’ai accepté de dialoguer avec les équipes de plusieurs candidates et candidats sur quelques thèmes pour lesquels, avec d’autres, nous militons depuis des années : les questions de l’art et de la culture dans nos vies, de l’éducation populaire, de la transmission, de la laïcité…

Pour ce faire, j’ai répondu aux invitations qui m’étaient adressées lors de rencontres publiques, en présence de professionnels de l’art, de la culture et des médias, comme j’ai accepté le dialogue dans les colonnes de journaux, ou encore avec de nombreux militants. Les débats peuvent être parfois rugueux et, je l’espère, utiles.

J’en tire au moins quelques réflexions…

Entre le silence prudent – trop prudent – et la libre parole exposée – trop exposée – quelle peut être la place d’un véritable dialogue républicain entre artistes et politiques ? N’aurions-nous, modestes saltimbanques, que le choix de nous cacher (l’artiste silencieux, mystérieux, hors du temps et du conflit politique, neutre dans l’adversité pour préserver la pureté de son art et – surtout – de son image) ou celui de l’allégeance (poser sur la photo, adhérer au comité, ajouter son nom à la liste…) ?

 

Où et comment mener le débat public indispensable entre artistes et politiques sans aussitôt se trouver enrôlé ? Les politiques ont-ils réellement besoin de ce « soutien » des artistes pour consolider leur position électorale ? Est-ce le rôle de l’artiste de contribuer à la vie politique de cette manière, surtout lorsqu’il démontre, au quotidien, combien il est engagé dans l’action citoyenne ? Qui soutient qui, en vérité, dans ce jeu de notoriétés supposées ? Certains journalistes, enfin, ne trouvent-ils pas là un « angle » facile, amalgamant, dans un fourre-tout « people », à la fois des comédiens, des académiciens, des auteurs, des sportifs, des chanteurs, des vedettes de télévision… qu’aucune idée commune sur le monde et sur l’art ne rassemble pourtant ?

Le pass sanitaire obligatoire pour les « grands rassemblements » mais pas pour les activités politiques, syndicales ou cultuelles !

Le pass sanitaire obligatoire pour les « grands rassemblements » mais pas pour les activités politiques, syndicales ou cultuelles !

 

Encore une curieuse décision de ce conseil constitutionnel pour déterminer là ou le pass sanitaire sera obligatoire. Une décision dite des sages qui en faites sont surtout des politiques d’où l’ambiguïté de nombre de ses décisions. Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert : à partir du mois de juin, il faudra bien présenter un pass sanitaire démontrant que l’on n’est pas infecté par le virus du Covid-19 pour accéder à certains grands événements. Ce projet controversé du gouvernement est prévu par la loi encadrant la sortie progressive de l’état d’urgence sanitaire.

Ce pass sera demandé pour accéder aux grands rassemblements de plus de 1.000 personnes, comme des festivals, des foires ou des salons professionnels. Cela ne concerne donc pas les activités politiques, syndicales ou cultuelles, note le Conseil constitutionnel dans son avis rendu ce lundi.

Il prendra la forme « d’un résultat d’un examen de dépistage virologique ne concluant pas à une contamination par le Covid-19, d’un justificatif de statut vaccinal ou d’un certificat de rétablissement à la suite d’une contamination », précise le Conseil.

Anti éolien : Les politiques soutiennent Stéphane Bern

Anti éolien : Les politiques soutiennent Stéphane Bern

Nombre de politiques soutienne Stéphane Bern et sa lettre adressée à la ministre de l’environnement pour protester contre l’envahissement des inutiles éoliennes. Dans ce texte, intitulé «Madame Pompili, les éoliennes sont une négation de l’écologie», l’écrivain fustige le «diktat éolien qui brasse du vent et ancre dans nos sols un véritable mensonge». «Il est grand temps de dénoncer cette supercherie. L’énergie éolienne (…) pollue gravement la nature et détruit le patrimoine naturel et bâti de la France, ces sites remarquables de beauté et ces joyaux architecturaux dont nous sommes collectivement dépositaires», explique notamment Stéphane Bern, qui accuse Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, de contrevenir «à la loi écocide qu’elle fait voter» en se rendant coupable «d’atteintes à la biodiversité, d’artificialisation des sols et de soutien aux énergies fossiles».

Présidentielle: Les partis politiques marginalisés

Présidentielle:  Les partis politiques marginalisés

 

  

La candidature de Jean-Luc Mélenchon et, plus récemment, celle de Xavier Bertrand démontrent que les formations politiques ne semblent plus structurer le processus de désignation des candidats voire s’apparentent à des outils au service d’ambitions personnelles, analyse le politiste dans une tribune au « Monde ».

 

Xavier Bertrand a donc déclaré, mercredi 24 mars, sa candidature pour l’élection présidentielle sans attendre les élections régionales ni l’hypothétique primaire d’un parti (Les Républicains, LR) dont il n’est de toute façon plus membre. Les partis politiques semblent avoir perdu la maîtrise du jeu présidentiel ou sont des instruments au service d’ambitions personnelles. 

Sous la Ve République, un des rôles des partis était de fabriquer des présidentiables et de les départager à travers diverses méthodes (cooptation, sondages, primaires fermées ou ouvertes…). Jusqu’en 2012, l’élection présidentielle arbitre la lutte de personnalités s’appuyant sur des organisations partisanes même si les primaires ouvrent le processus à des non-adhérents.

Lors de l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon s’autoproclament candidats en s’appuyant sur des partis-mouvements – La République en marche (LRM) et La France insoumise (LFI) −, créés ad hoc pour appuyer leur ambition personnelle. Le parti ne produit plus le candidat en le légitimant au préalable, c’est le candidat qui crée le parti pour porter sa campagne. La personnalité du candidat devient l’aspect central de l’offre politique (l’organisation n’est qu’un arrière-plan). L’investiture partisane n’est plus un préalable puisque le parti n’est, en quelque sorte, que le moyen, le support et la conséquence d’une candidature personnelle.

« Investiture populaire »

En novembre 2020, Jean-Luc Mélenchon s’est déclaré pour la troisième fois candidat à l’élection présidentielle. Le député a inventé alors de nouvelles règles pour se représenter et se réinventer. S’il « propose » à nouveau sa candidature, il la conditionne à une « investiture populaire » (le parrainage de 150 000 citoyens). Il ne présente donc pas sa candidature comme procédant de LFI, tout en précisant que « c’est le programme qui est investi, pas un homme ». Une nouvelle plate-forme est créée pour récolter les parrainages : noussommespour.fr.

Ce n’est significativement pas sur la plate-forme de LFI que les soutiens sont recueillis. Les militants LFI n’ont été que consultés un peu plus tôt, par e-mail, tout comme les députés lors d’une réunion informelle. Le seuil de 150 000 parrains est franchi en quelques jours : plus de 2 millions d’abonnés sur Twitter suivent le leader de LFI qui revendique 500 000 adhérents. La candidature résulte donc d’une forme d’autodésignation mais celle-ci est sanctionnée par un plébiscite populaire aux résultats largement prévisibles.

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