Médicament: toujours plus et plus cher
L’une des questions qui posent problème, c’est celle du prix des médicaments. Alors que les supermarchés Leclerc entendent vendre des médicaments moins chers, on constate, dans des cas concrets, que « la part des génériques diminue régulièrement« , au profit des médicaments plus chers, selon Catherine Sermet. Car le médecin garde la liberté de prescription, et peut choisir de prescrire le non-générique plutôt que le générique. Toutefois, « depuis deux ans, on essaie de mettre dans les recommandations cliniques pour les médecins, des recommandations sur le coût de la prescription, pour prescrire, à qualité égale, le moins cher« , explique la spécialiste de l’économie de la santé. Il faut ajouter à cela le fait qu’un médicament plus innovant, en France, peut coûter plus cher alors que dans d’autres pays, son prix serait le même. Un écart de 1 en matière d’innovation pour un médicament peut engendrer une hausse de prix de 16%, un écart de 2 peut impliquer une hausse de 40% du prix. Chaque année, nous achetons en moyenne pour 547 € de médicaments : ce chiffre est en augmentation régulière car, et c’est une des particularités de notre pays, nous achetons des médicaments de plus en plus chers. Mais depuis 2006 notre consommation stagne contrairement à ce qui se passe en Espagne, en Italie ou en Allemagne où les patients ont des ordonnances qui s’allongent. Aujourd’hui, 10.500 spécialités pharmaceutiques sont disponibles dans nos pharmacies. En nombre de boites les médicaments les plus vendus en France sont les antalgiques suivis des médicaments pour soulager les problèmes digestifs. Mais en valeur, le premier rang est occupé par les médicaments du système cardiovasculaire.Côté industriel maintenant, la France est le 3e producteur européen de médicaments. Un peu plus de 100 000 personnes travaillent pour les entreprises du médicament. Les 210 usines de notre pays produisent chaque année 6 milliards de boîtes. Faut-il fabriquer autant ? « Oui, parce qu’il faut toujours continuer l’innovation« , répond Catherine Sermet. La question se pose plus légitimement pour les médicaments similaires. « La réponse est mitigée, on peut dire qu’oui parce qu’il faut avoir le choix, notamment en termes d’effets secondaires. Mais il ne faut pas que cela entraîne des augmentations de dépenses« . En 2011, le chiffre d’affaire de cette branche d’activité s’est élevé à près de 50 milliards d’euros, un chiffre en diminution de 2 milliards par rapport à l’année précédente. Quelque 45 % de la production sont exportés. La Belgique est le premier pays destinataire des médicaments français, suivie par l’Allemagne et les Etats-Unis. Les entreprises du médicament fondent beaucoup d’espoir dans les biotechnologies qui font l’objet d’une recherche importante et qui devraient jouer un rôle important dans le développement de nouvelles thérapies. Mais la recherche est longue et chère : aujourd’hui il faut 10 ans et un budget d’un milliard d’euros pour élaborer un nouveau médicament.
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