Perspectives croissance mondiale 2023 : plombée par la crise chinoise
Lors de la publication de son rapport en octobre sur les prévisions économiques mondiales (WEO), le Fonds monétaire international (FMI) avait anticipé une croissance de 2,7% pour 2023, en soulignant qu’il existait 25% de chance de la voir passer sous la barre des 2%. Une perspective qui pourrait bien se confirmer avec l’écroulement de la croissance chinoise liée à l’extraordinaire crise sanitaire liée au Covid.
« Lorsque l’on regarde les récents indicateurs, nous nous inquiétons de voir cette probabilité augmenter, du fait du ralentissement simultané aux États-Unis, en Europe et en Chine », a déclaré Mme Georgieva lors d’une intervention en ligne dans le cadre du forum Reuters Next.
Le Fonds doit mettre à jour en janvier ses prévisions pour 2023, mais la situation économique « s’est récemment assombrie, sur la base de ce que nous voyons tant concernant le sentiment des consommateur que des investisseurs », a ajouté la patronne du FMI.
Une croissance mondiale inférieure à 2% serait une première depuis 2009 (-1,3%), si l’on excepte les conséquences de la pandémie en 2020, année où le PIB mondial a reculé de 3,3%.
Or le contexte mondial n’est toujours pas positif, a rappelé Mme Georgieva, notamment du fait de l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie européenne, mais également des effets de la politique « zéro Covid » de la Chine.
« Nous envisageons cette année une croissance chinoise à 3,2%, soit équivalente à la croissance mondiale. Ce n’est jamais arrivé au cours des 40 dernières années de voir la Chine au même niveau que la croissance mondiale. Jusqu’ici, 35% à 40% de la croissance mondiale dépendait de la croissance chinoise, mais ce n’est pas le cas cette année, et ce ne sera pas le cas l’année prochaine », a insisté Kristalina Georgieva.
Selon Kristalina Georgieva,, « pour la première fois en 40 ans, la croissance de la Chine en 2022 sera probablement égale ou inférieure à la croissance mondiale ».
Par ailleurs, la flambée épidémique attendue dans les mois à venir risque d’affecter davantage l’économie chinoise cette année et de freiner la croissance régionale et mondiale, a-t-elle ajouté.
« Pourquoi ? Parce que les trois principales économies – les États-Unis, l’Union européenne et la Chine – ralentissent toutes simultanément », a-t-elle précisé.
Le FMI a abaissé en octobre sa prévision de croissance mondiale 2023 pour intégrer les tensions liées à la guerre en Ukraine, à l’inflation et à la remontée des taux d’intérêt, en soulignant que la situation pourrait nettement se dégrader.