La hausse des taux plombe la bourse
Après la remontée des taux sur le marché obligataire le CAC 40 a perdu 228,52 points à 7.082,29 points, sa pire séance depuis le 15 mars. Après quatre séances dans le rouge cette semaine, ses pertes sont de 4,29%, soit la plus mauvaise performance hebdomadaire de l’année. L’indice retombe même à son plus bas niveau depuis le 27 mars.
Ailleurs en Europe, les pertes ont aussi été notables à Londres (-2,17%) et Francfort (-2,57%). La cote parisienne a ouvert dans le rouge, mais a surtout vu sa chute s’accentuer en deuxième partie de séance, après la publication de créations d’emplois aux États-Unis deux fois plus nombreuses qu’attendu, et au plus haut depuis un an selon l’enquête ADP/Standford Lab. Paradoxalement cela provient de la bonne santé de l’emploi Et donc aussi de l’économie que la banque centrale américaine souhaite refroidir pour limiter l’inflation.
Or, le marché de l’emploi est un des baromètres de la Réserve fédérale américaine pour calibrer sa réponse face à l’inflation, déclinante mais encore nettement au-dessus de l’objectif de 2%. Par conséquent, «le marché des taux obligataires considère [comme probable] le risque d’avoir une hausse en juillet et une autre en septembre» de la part de la Fed pour combattre encore l’inflation, après dix relèvements de taux depuis 2022 et une pause lors de la dernière réunion.
Le taux d’intérêt français à 10 ans a flambé pour frôler les 3,20%, soit plus au niveau depuis mars, alors qu’il n’était qu’à 3,02% mercredi. C’est son plus haut niveau depuis son record décennal début mars. Le taux français à 2 ans a aussi nettement monté pour terminer autour à près de 3,45%, contre 3,38% mercredi. Cette analyse a été confortée par une déclaration de Lorie Logan, membre du comité monétaire de la banque centrale (FOMC) qui estime qu’il faut mener «une politique plus restrictive».