Archive pour le Tag 'plastique'

Santé-Particules de plastique :Volvic la moins polluée

Santé-Particules de plastique :Volvic la moins polluée

Une enquête menée en 2022 par l’association Agir pour l’environnement révélait une réalité méconnue et inquiétante : loin d’être «pure», chaque litre d’eau embouteillée contiendrait une certaine quantité de microparticules de plastique. Pour y voir plus clair, le magazine 60 Millions de consommateurs a publié sa sélection des marques les plus sûres.

Sur sept marques phares du marché français analysées par l’association en 2022 – Badoit, Carrefour, Cristaline, Evian, Perrier, Vittel et Volvic –, presque aucune n’échappe à la règle. Au total, 78 % des eaux analysées contenaient des microparticules de plastique en quantité variable. Le record était détenu par Vittel Kids, une eau… destinée aux enfants, présentant en moyenne 121 microparticules par litre.

Volvic se démarque par sa filtration naturelle en montagne et arrive en tête du classement des eaux les plus sûres établi par le magazine. Suivent Montclar, à la minéralité optimale, et Badoit, pour les amateurs d’eau gazeuse. Ces marques contiennent peu ou pas de microparticules de plastique et ne présentent aucun danger pour une consommation quotidienne. Evian, enfin, avec seulement une microparticule détectée par litre, complète ce top 4 de la fiabilité. Pour les petits budgets, Montclar, qui est distribuée par Carrefour, sera certainement l’option la plus judicieuse.

Afin de limiter les risques, mieux vaut opter pour des contenants en matière inerte, comme le verre ou l’inox, qui ne se dégradent pas, recommande enfin le magazine.

L’eau en bouteille plastique largement contaminée par les microplastiques

L’eau en bouteille plastique largement contaminée  par les microplastiques

 

Sur dix marques d’eau en bouteille achetées dans un supermarché français, toutes contenaient des quantités mesurables de microplastiques, a constaté une équipe de scientifiques toulousains. Ce n’est pas une surprise en soi car de précédentes études avaient déjà montré la présence de ces minuscules fragments de plastique dans de très nombreuses eaux potables en bouteille dans le monde entier.

Mais c’est préoccupant car ces particules sont très fortement soupçonnées d’avoir des effets néfastes sur la santé. Ces nouvelles analyses sont publiées dans la revue Plos Water .

Premier enseignement : 98% des microplastiques détectés dans l’eau potable par l’équipe toulousaine mesurent moins de 20 microns, et 94% font même moins de 10, soit quatre à huit fois moins que le diamètre d’un cheveu. La limite de 20 microns est importante car elle représente le seuil minimal considéré dans la directive européenne de 2020 qui encadre les méthodes d’analyse de l’eau potable.

 

L’eau en bouteille plastique largement contaminée par les microplastiques

L’eau en bouteille plastique largement contaminée  par les microplastiques

 

Sur dix marques d’eau en bouteille achetées dans un supermarché français, toutes contenaient des quantités mesurables de microplastiques, a constaté une équipe de scientifiques toulousains. Ce n’est pas une surprise en soi car de précédentes études avaient déjà montré la présence de ces minuscules fragments de plastique dans de très nombreuses eaux potables en bouteille dans le monde entier.

Mais c’est préoccupant car ces particules sont très fortement soupçonnées d’avoir des effets néfastes sur la santé. Ces nouvelles analyses sont publiées dans la revue Plos Water .

Premier enseignement : 98% des microplastiques détectés dans l’eau potable par l’équipe toulousaine mesurent moins de 20 microns, et 94% font même moins de 10, soit quatre à huit fois moins que le diamètre d’un cheveu. La limite de 20 microns est importante car elle représente le seuil minimal considéré dans la directive européenne de 2020 qui encadre les méthodes d’analyse de l’eau potable.

 

Pollution plastique : Pas d’accord mondial

Pollution plastique : Pas d’accord mondial

 Une semaine de négociations à Busan, en Corée du Sud, n’a pas permis de parvenir à un accord pour finir la rédaction du premier traité international sur le plastique, a déclaré dimanche 1er décembre le diplomate qui préside les négociations. 

Après deux ans de pourparlers, les plus de 170 pays représentés à la cinquième et en principe dernière réunion du Comité intergouvernemental de négociations pour un traité contre la pollution plastique (INC-5) ont jusqu’à dimanche soir, ou tôt lundi matin, pour se mettre d’accord. Mais plusieurs pays ont demandé dimanche d’arrêter les pourparlers sans accord et d’en convoquer de nouveaux à une date ultérieure.

Parmi les opposants, un petit groupe d’Etats pétroliers de bloquer les négociations. Ces derniers, menés par la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran, estiment que le futur traité doit uniquement concerner la gestion des déchets et le recyclage.  »Nous sommes inquiets de l’obstruction continue » de certains pays producteurs de pétrole, a déclaré la ministre de l’Energie, Olga Givernet, lors d’une conférence de presse.

 

 Le recyclage de plastique : une illusion ?

 Le recyclage de plastique : une illusion ?

Rosalie Mann, fondatrice de No More Plastic alerte notamment dans la Tribune sur une pollution invisible, véritable fléau pour l’océan et notre santé. Et dit haut et fort que nos solutions de retraitement ne sont qu’une illusion.

- Vous estimez que le recyclage du plastique est une légende. Pourquoi ?

ROSALIE MANN - Plus qu’une légende, le recyclage du plastique est une hérésie. C’est exactement comme si on remettait un poison en circulation. Le plastique recyclé contient 1,24 fois plus de substances toxiques que le plastique vierge et libère davantage de microparticules et de nanoparticules ; recycler le plastique ne règle donc pas le problème des toxiques, qui sont toujours présents. Lorsqu’on cherche à transformer le plastique en autre chose – par exemple les bouteilles en vêtements -, cela s’appelle du décyclage. Et c’est encore plus vicieux, car cela se revendique de l’écoresponsabilité, avec une impression de bien faire, d’agir dans l’immédiat, tout de suite… Le recyclage du plastique est un fléau bien enrobé dans du marketing afin de tromper le grand public. Il est indispensable d’arrêter de faire croire que c’est vertueux, d’autant que l’on a tendance à valoriser et à mettre sur un piédestal ceux qui inventent des solutions pour recycler le plastique. Certaines entreprises, qui étaient jusqu’alors plutôt vertueuses dans leur processus, tombent dans le panneau, précisément parce qu’elles sont persuadées d’agir pour la planète, pour l’océan. Il est temps que les entreprises comme le grand public soient avertis. C’est très simple : le recyclage du plastique n’existe pas.

 Vous avez fondé l’association No More Plastic en 2018. Pourriez-vous revenir sur cette prise de conscience et le chemin parcouru dans vos engagements et actions ?

Rosalie Mann : Ma prise de conscience est survenue tardivement. La preuve qu’on peut tous ouvrir les yeux et changer de cap à tout moment. Il n’est jamais trop tard. Longtemps, j’ai vécu dans le tourbillon d’une vie active, jonglant entre mes obligations professionnelles et personnelles, loin des préoccupations environnementales, jusqu’à ce qu’elles surgissent brusquement dans nos vies en raison des problèmes de santé de notre fils.
Depuis sa naissance, il souffrait d’asthme chronique, mais avec le temps, ses difficultés respiratoires se sont intensifiées. Un soir, aux urgences, face à ma détresse, un médecin pour me rassurer m’a dit ces mots que je n’oublierai jamais : ‘C’est normal, c’est la pollution.’ Ces deux mots dans la même phrase m’ont fait l’effet d’un électrochoc. Comment en sommes-nous arrivés au point où la pollution est considérée comme un état normal, qu’il nous faut tolérer ou vivre avec ?

Depuis que j’ai fondé No More Plastic, notre mission a évolué en fonction des études qui nous ont été remontées par la science mais très tôt, j’ai compris qu’il y avait un problème avec le recyclage du plastique. Le plastique recyclé est un fléau marketé et commercialisé comme un matériau qui contribue à sauver la planète, or il participe en réalité à aggraver la pollution plastique et le changement climatique.

Notre mission première est d’agir pour prévenir la pollution plastique et microplastique, devenue aujourd’hui un enjeu de santé publique, en sensibilisant le public et les décideurs aux effets de la surconsommation et de la surproduction de plastique. Nous travaillons à mettre en place des mesures pour lutter contre le fléau de la pollution plastique et à promouvoir des solutions alternatives durables.
En cinq ans, nous avons contribuer à faire connaître les effets délétères du microplastique sur la santé et nous continuons à sensibiliser sur le sujet notamment en mettant l’accent sur deux points importants : les femmes sont plus vulnérables à cette pollution plastique invisible du microplastique, et le recyclage du plastique n’est pas la solution, il participe au problème.

 

Comment expliquez-vous que les dangers sanitaires de l’invasion du micro plastique dans nos corps et dans notre environnement soient largement sous-estimés et laissés sous silence ?

Sans doute parce que cela implique d’apprendre à désapprendre nos idées reçues sur le plastique et notamment sur le plastique recyclé. On nous fait croire que la société serait désemparée sans plastique dans son quotidien.
Le plastique a changé le monde comme aucun autre matériau au point qu’il semble être devenu essentiel dans notre société moderne.

Face aux ravages connus sur la santé et l’environnement, ne serait-il pas temps de changer de paradigme ?
La sensibilisation suscite trois attitudes distinctes : ceux qui veulent toujours plus de preuves, ceux qui n’osent pas imaginer que cette menace soit réelle, ceux qui reconnaissent le problème, mais estiment que compte tenu de l’ampleur de cette pollution invisible, il est difficile d’apporter une solution significative. Résultat, une tendance à l’inaction.

Pendant ce temps, les producteurs de matières plastiques font pression pour promouvoir et faire adopter toujours plus de circularité des plastiques sous le prétexte de parvenir à la neutralité carbone. Cependant, ce que l’on oublie de mentionner, c’est que le plastique, recyclé ou non, émet des gaz à effet de serre lorsqu’il est exposé aux rayons UV tout au long de son cycle de vie, ainsi que lors de sa dégradation dans l’environnement sous forme de déchets. Si nous voulons vraiment avoir un impact sur le réchauffement climatique, nous devons d’abord résoudre la question de l’éradication des déchets plastiques et non vouloir à tout prix les remettre en circulation dans les usages de nos vies quotidiennes.

 

Pourriez-vous nous parler des principales industries émettrices de microplastiques et notamment du textile ?

L’industrie des emballages, du pneu et du textile sont les trois premiers pourvoyeurs de cette inflation aussi funeste qu’exponentielle.
Le polyester, le nylon, l’acrylique et d’autres fibres synthétiques – qui sont toutes des formes de plastique – représentent désormais près de 69% de la production totale de fibres, et si l’industrie continue sur sa trajectoire actuelle, elles représenteront 73% de la production totale de fibres d’ici 2030. C’est dire…
Les fibres synthétiques sont bon marché car ils sont faits à base de plastique que nous produisons dans une quantité astronomique. La production de plastique à grande échelle est également soutenue par l’industrie pétrochimique, car le plastique est fabriqué à partir de produits pétroliers.
Plus la production de plastique est élevée, plus il devient compétitif en termes de coût par rapport à d’autres matériaux. C’est pourquoi, il est si important de taxer et de réglementer l’utilisation de ce matériau à la source, et demander à toutes les sociétés, produisant et commercialisant des produits à base de plastique, qu’elles aient l’obligation de mentionner sur leurs produits qu’ils libèrent des microparticules dans l’air et dans l’eau lors de leur utilisation et de leur lavage, et en avertissant des risques qu’ils font peser sur notre santé, au contact de la peau ou de l’organisme.
Une seule charge de lessive libère des centaines de milliers de fibres de nos vêtements dans l’approvisionnement en eau, et nos vêtements en fibres synthétiques génèrent également des microplastiques lorsqu’on les porte. Une étude datant de février 2020 a révélé que la libération directe de microfibres dans l’air est aussi importante que dans l’eau.

 

Vous portez en ce moment une action avec Woolmark. La laine est en effet une alternative au plastique dans le textile. De quoi s’agit-il ?

Nous sommes très fiers de nous associer à Woolmark pour lancer un plaidoyer à l’industrie de la mode, intitulé « Filter by Fabric ».

“Filter by Fabric” est un appel pressant à l’action destiné à chaque marque de mode, détaillant, designer textile, éditeur et créateur de contenu, les exhortant à s’engager en faveur d’étiquettes de produits claires et sincères qui fournissent des descriptions précises des tissus. Il encourage également les citoyens à tenir compte de l’impact de la composition des tissus pour prendre des décisions éclairées axées sur la durabilité. Par exemple : un produit contenant des matières synthétiques devrait être indiquer comme un produit contenant du plastique.
La mode doit être plus transparente et durable et pour cela la prise en compte et une communication claire des tissus est essentielle.

 

Vous voulez faire entendre aux politiques, industriels, et citoyens que le recyclage du plastique n’est pas la solution. Pourquoi ? et quelles sont les solutions ?

Le plastique recyclé nous fait perdre un temps précieux, il donne l’illusion que nous sommes sur la bonne voie.
Arrêtons de parler de transition quand il s’agit du plastique recyclé. Le recyclage du plastique est au contraire un accélérateur et un amplificateur de cette pollution.
Ce qui rend par ailleurs, le plastique recyclé si dangereux est qu’il est présenté de façon mensongère comme une solution écoresponsable. On salue les entreprises et les personnes qui l’utilisent. On leur remet des prix. Les générations futures seront déconcertées par notre aveuglement face à la réalité de la situation.

Contrairement aux idées reçues, se tourner vers le plastique recyclé ne garantit pas l’innocuité du produit, au contraire cela augmente la toxicité du matériau et contribue davantage à la pollution plastique par les microplastiques qu’il génère. Il est temps de cesser de considérer le plastique comme une ressource précieuse que l’on peut remettre en circulation soit par le recyclage soit par le réemploi, comme si cela permettait d’annuler toutes les conséquences néfastes pour la santé et l’environnement.

Le 4 septembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié un “draft zéro” du futur traité international contre la pollution plastique, dont les conclusions sont attendues pour fin 2024.
Il est encore temps de faire de ce texte un pas historique vers la déplastification de notre planète.
Cet engagement – le plus important depuis l’Accord de Paris sur le climat – pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la pollution plastique. Avec lui, nous avons une occasion de progresser dans la protection des citoyens contre ce fléau qu’est la pollution plastique, si des décisions courageuses sont adoptées, comme par exemple d’en finir avec le recyclage du plastique qui participe à exacerber la pollution, et d’investir dans l’éradication des déchets plastiques par les enzymes, ou encore d’interdire l’usage du plastique recyclé dans les produits du quotidien destinés aux enfants et aux femmes. Les risques liés à la pollution plastique ne sont pas minimes, bien au contraire, et nous ne devons aujourd’hui cesser de les sous-estimer.

No More Plastic

Vers la fin des bouteilles d’eau en plastique ?

Vers  la fin   des bouteilles d’eau en plastique ? 

Il y a quatre ans, la France franchissait un pas décisif avec l’adoption de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire), qui visait, entre autres objectifs, à transformer notre gestion des déchets plastiques. Cette loi ambitieuse s’était fixée comme but de réduire de moitié le nombre de bouteilles en plastique à usage unique d’ici à 2030. Toutefois, malgré ces bonnes intentions, les résultats sont loin d’être satisfaisants : nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire.*(tribune collective dans « l’Opinion »)

 

En dépit des négociations sur le traité plastique qui se sont tenues à Paris, cette situation est même plus préoccupante aujourd’hui qu’elle ne l’était hier : nous observons une augmentation de 4 % de la mise sur le marché des bouteilles en plastique en 2022, ce qui contraste fortement avec la nécessité de réduire annuellement de 15 % pour atteindre l’objectif fixé.

La France, cinquième consommateur mondial d’eau en bouteille plastique avec près de 16 milliards de bouteilles utilisées chaque année, s’éloigne des pratiques de consommation durable. L’augmentation de l’utilisation des bouteilles en plastique, notamment dans le secteur de la vente à emporter, nous écarte davantage des objectifs de 2030. Alors que nous marquons le quatrième anniversaire de la loi AGEC, il est crucial de réunir les acteurs clés du secteur pour effectuer une évaluation critique de leurs actions jusqu’à présent.

L’enjeu premier n’est pas celui du recyclage : il est essentiel d’arrêter la production de ces bouteilles. Comme l’amiante, le tabac et le diesel, la bouteille plastique est une aberration que nous regarderons amèrement dans quelques années.

Dans cette optique, nous exhortons le gouvernement à convoquer d’urgence toutes les parties prenantes afin de faire la lumière sur les résultats actuels et sur les pratiques des acteurs industriels, et à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’interdiction des bouteilles en plastique de petit format, pour remettre la France sur la bonne voie.

Déjà proposée en 2019 par de nombreux associatifs et économiques, l’une des premières mesures les plus efficaces serait d’interdire les bouteilles en plastique de petit format (moins de 500 ml), qui constituent une source de gaspillage de plastique et de carbone disproportionnée par rapport à leur taille. La meilleure bouteille en plastique est celle qui n’est pas produite. Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de dire stop aux bouteilles en plastique.

* Signataires
Lucie Lucas, Comédienne; François Gabart, navigateur et entrepreneur; Brune Poirson, ancienne ministre; Thibault Lamarque, Castalie, président et fondateur; Claire Nouvian, Bloom, fondatrice; Emma Haziza, Hydrologue; Célia Rennesson, Réseau Vrac et Réemploi, fondatrice et directrice générale; Charlotte Soulary, Zero Waste France, responsable du plaidoyer; Magali Payen, On est prêt, fondatrice; Antidia Citores, Surfrider, responsable du plaidoyer; Henri Godron, Biocoop, président; Muriel Papin, No Plastic in my Sea, déléguée générale; Caroline Neyron, Mouvement Impact France, déléguée générale; Yannick Servent, Convention des Entreprises pour le climat, co-fondateur; Simon Bernard, Plastic Odyssey, cofondateur; Bruno Dumontet, Expédition MED, fondateur; Jean Moreau, Phenix, co-fondateur; Maxime de Rostolan, Sailcoop, fondateur; Sarah Chouraqui, Wings of the Océan, directrice générale; Flora Ghebali, les Fourmis, fondatrice; Isabelle Poitou, Association MerTerre, directrice générale; Romain Tramoy, Enseignant Chercheur (UPEC); Laurent Colasse, SOS Mal de Seine, fondateur; Didier Onraita, Président et fondateur de Day by day; Béatrice Eastham, Présidente de Climeet et Green Evénements.

 

Environnement–Pour la fin des bouteilles d’eau en plastique

Environnement–Pour la fin des bouteilles d’eau en plastique
Il y a quatre ans, la France franchissait un pas décisif avec l’adoption de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire), qui visait, entre autres objectifs, à transformer notre gestion des déchets plastiques. Cette loi ambitieuse s’était fixée comme but de réduire de moitié le nombre de bouteilles en plastique à usage unique d’ici à 2030. Toutefois, malgré ces bonnes intentions, les résultats sont loin d’être satisfaisants : nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire.*(tribune collective dans « l’Opinion »)

 

En dépit des négociations sur le traité plastique qui se sont tenues à Paris, cette situation est même plus préoccupante aujourd’hui qu’elle ne l’était hier : nous observons une augmentation de 4 % de la mise sur le marché des bouteilles en plastique en 2022, ce qui contraste fortement avec la nécessité de réduire annuellement de 15 % pour atteindre l’objectif fixé.

La France, cinquième consommateur mondial d’eau en bouteille plastique avec près de 16 milliards de bouteilles utilisées chaque année, s’éloigne des pratiques de consommation durable. L’augmentation de l’utilisation des bouteilles en plastique, notamment dans le secteur de la vente à emporter, nous écarte davantage des objectifs de 2030. Alors que nous marquons le quatrième anniversaire de la loi AGEC, il est crucial de réunir les acteurs clés du secteur pour effectuer une évaluation critique de leurs actions jusqu’à présent.

L’enjeu premier n’est pas celui du recyclage : il est essentiel d’arrêter la production de ces bouteilles. Comme l’amiante, le tabac et le diesel, la bouteille plastique est une aberration que nous regarderons amèrement dans quelques années.

Dans cette optique, nous exhortons le gouvernement à convoquer d’urgence toutes les parties prenantes afin de faire la lumière sur les résultats actuels et sur les pratiques des acteurs industriels, et à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’interdiction des bouteilles en plastique de petit format, pour remettre la France sur la bonne voie.

Déjà proposée en 2019 par de nombreux associatifs et économiques, l’une des premières mesures les plus efficaces serait d’interdire les bouteilles en plastique de petit format (moins de 500 ml), qui constituent une source de gaspillage de plastique et de carbone disproportionnée par rapport à leur taille. La meilleure bouteille en plastique est celle qui n’est pas produite. Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de dire stop aux bouteilles en plastique.

* Signataires
Lucie Lucas, Comédienne; François Gabart, navigateur et entrepreneur; Brune Poirson, ancienne ministre; Thibault Lamarque, Castalie, président et fondateur; Claire Nouvian, Bloom, fondatrice; Emma Haziza, Hydrologue; Célia Rennesson, Réseau Vrac et Réemploi, fondatrice et directrice générale; Charlotte Soulary, Zero Waste France, responsable du plaidoyer; Magali Payen, On est prêt, fondatrice; Antidia Citores, Surfrider, responsable du plaidoyer; Henri Godron, Biocoop, président; Muriel Papin, No Plastic in my Sea, déléguée générale; Caroline Neyron, Mouvement Impact France, déléguée générale; Yannick Servent, Convention des Entreprises pour le climat, co-fondateur; Simon Bernard, Plastic Odyssey, cofondateur; Bruno Dumontet, Expédition MED, fondateur; Jean Moreau, Phenix, co-fondateur; Maxime de Rostolan, Sailcoop, fondateur; Sarah Chouraqui, Wings of the Océan, directrice générale; Flora Ghebali, les Fourmis, fondatrice; Isabelle Poitou, Association MerTerre, directrice générale; Romain Tramoy, Enseignant Chercheur (UPEC); Laurent Colasse, SOS Mal de Seine, fondateur; Didier Onraita, Président et fondateur de Day by day; Béatrice Eastham, Présidente de Climeet et Green Evénements.

 

Pour la fin des bouteilles d’eau en plastique

Pour la fin   des bouteilles d’eau en plastique

Il y a quatre ans, la France franchissait un pas décisif avec l’adoption de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire), qui visait, entre autres objectifs, à transformer notre gestion des déchets plastiques. Cette loi ambitieuse s’était fixée comme but de réduire de moitié le nombre de bouteilles en plastique à usage unique d’ici à 2030. Toutefois, malgré ces bonnes intentions, les résultats sont loin d’être satisfaisants : nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire.*(tribune collective dans « l’Opinion »)

 

En dépit des négociations sur le traité plastique qui se sont tenues à Paris, cette situation est même plus préoccupante aujourd’hui qu’elle ne l’était hier : nous observons une augmentation de 4 % de la mise sur le marché des bouteilles en plastique en 2022, ce qui contraste fortement avec la nécessité de réduire annuellement de 15 % pour atteindre l’objectif fixé.

La France, cinquième consommateur mondial d’eau en bouteille plastique avec près de 16 milliards de bouteilles utilisées chaque année, s’éloigne des pratiques de consommation durable. L’augmentation de l’utilisation des bouteilles en plastique, notamment dans le secteur de la vente à emporter, nous écarte davantage des objectifs de 2030. Alors que nous marquons le quatrième anniversaire de la loi AGEC, il est crucial de réunir les acteurs clés du secteur pour effectuer une évaluation critique de leurs actions jusqu’à présent.

L’enjeu premier n’est pas celui du recyclage : il est essentiel d’arrêter la production de ces bouteilles. Comme l’amiante, le tabac et le diesel, la bouteille plastique est une aberration que nous regarderons amèrement dans quelques années.

Dans cette optique, nous exhortons le gouvernement à convoquer d’urgence toutes les parties prenantes afin de faire la lumière sur les résultats actuels et sur les pratiques des acteurs industriels, et à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’interdiction des bouteilles en plastique de petit format, pour remettre la France sur la bonne voie.

Déjà proposée en 2019 par de nombreux associatifs et économiques, l’une des premières mesures les plus efficaces serait d’interdire les bouteilles en plastique de petit format (moins de 500 ml), qui constituent une source de gaspillage de plastique et de carbone disproportionnée par rapport à leur taille. La meilleure bouteille en plastique est celle qui n’est pas produite. Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de dire stop aux bouteilles en plastique.

* Signataires
Lucie Lucas, Comédienne; François Gabart, navigateur et entrepreneur; Brune Poirson, ancienne ministre; Thibault Lamarque, Castalie, président et fondateur; Claire Nouvian, Bloom, fondatrice; Emma Haziza, Hydrologue; Célia Rennesson, Réseau Vrac et Réemploi, fondatrice et directrice générale; Charlotte Soulary, Zero Waste France, responsable du plaidoyer; Magali Payen, On est prêt, fondatrice; Antidia Citores, Surfrider, responsable du plaidoyer; Henri Godron, Biocoop, président; Muriel Papin, No Plastic in my Sea, déléguée générale; Caroline Neyron, Mouvement Impact France, déléguée générale; Yannick Servent, Convention des Entreprises pour le climat, co-fondateur; Simon Bernard, Plastic Odyssey, cofondateur; Bruno Dumontet, Expédition MED, fondateur; Jean Moreau, Phenix, co-fondateur; Maxime de Rostolan, Sailcoop, fondateur; Sarah Chouraqui, Wings of the Océan, directrice générale; Flora Ghebali, les Fourmis, fondatrice; Isabelle Poitou, Association MerTerre, directrice générale; Romain Tramoy, Enseignant Chercheur (UPEC); Laurent Colasse, SOS Mal de Seine, fondateur; Didier Onraita, Président et fondateur de Day by day; Béatrice Eastham, Présidente de Climeet et Green Evénements.

 

Eau en bouteille : 100 fois plus de nano-particules de plastique

Eau en bouteille : 100 fois plus de nano-particules de plastique

D’après les conclusions de l’université américaine de Columbia , l’eau des bouteilles en plastique contient jusqu’à 100 fois plus de nano-particules de plastique que ce qui avait été mesuré jusqu’alors.(info la tribune)

En moyenne, l’étude a ainsi détecté 240.000 fragments de plastique par litre d’eau, « soit cent à mille fois plus que précédemment rapporté ». 90 % des particules identifiées dans les bouteilles sont donc des nano-plastiques (en dessous de 1 micromètre), le solde étant des microplastiques (entre 1 micromètre et 5 millimètres).

Pour obtenir ces résultats, les auteurs de ce travail ont testé les bouteilles de trois marques connues, mais dont les noms n’ont pas été dévoilés. Un choix qui vise à ne pas stigmatiser des entreprises en particulier, les chercheurs estimant que les nano-plastiques sont présents dans la plupart des contenants similaires chez d’autres marques.

Ces données sont inédites, car jusqu’ici, les recherches n’étaient pas allées jusqu’à ce niveau de détail. En effet, « les méthodes de mesure ne pouvaient détecter des particules de plastique en dessous du micromètre. Cette étude ouvre la voie à de nouveaux horizons en la matière, il faut s’en réjouir », souligne ainsi auprès de La Tribune Muriel Mercier-Bonin, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) et spécialiste en toxicologie alimentaire des microplastiques. Pour parvenir à leur fin, les auteurs de l’étude ont utilisé un microscope innovant doté de lasers, couplé à plusieurs algorithmes informatiques spécifiques de détection.

. Le nylon, un polyamide souvent utilisé dans l’industrie textile, est le plastique le plus présent. Selon les auteurs, celui-ci proviendrait des membranes utilisées par les embouteilleurs pour purifier l’eau. Vient derrière, le polytéréphtalate d’éthylène ou plus communément appelé PET. Cette matière est utilisée dans la majeure partie des cas par les fabricants de bouteille plastique.

Les échantillons relevés montrent également la présence de nanoparticules de PVC et de polystyrène, avec cette caractéristique particulière : plus leur dimension diminue, plus ces types de plastique sont abondants.

Toute la pertinence de cette recherche réside aussi dans les conséquences potentielles que ces fragments de plastiques ont sur la santé. D’autant que la science sait déjà qu’une fois ingérés, des éléments de si petites tailles arrivent à passer les barrières biologiques naturelles du corps humain, s’infiltrant dans la circulation sanguine, et in fine, dans les organes.

Pollution plastique :Échec de la réunion internationale

Pollution plastique :Échec de la réunion internationale

Alors qu’à peines 10 % des plastiques sont recyclées et constituent évidemment un élément considérable de pollution durable, les pays n’ont pas réussi à s’entendre lors de la réunion internationale pour résoudre ce problème.

Les négociateurs de 175 pays ont passé une semaine au siège du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi pour tenter de trouver un terrain d’entente sur un projet de traité visant à résoudre le problème croissant de la pollution plastique.

Pourtant, des déchets de toutes tailles se retrouvent déjà au fond des océans et au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang ou le lait maternel.

Si les différentes parties se rejoignent sur la nécessité d’un traité, le fond diverge entre les ONG qui plaident pour la réduction de 75 % de la production d’ici 2040 et des pays producteurs de pétrole et les lobbys des industries plastiques qui militent davantage en faveur du recyclage.

À Lucie de cette réunion n’a seulement acté les positions contradictoires des uns et des autres. Pour schématiser d’un côté des producteurs de pétrole et autre industries et de l’autre les associations d’environnements lesquels militent pour la réduction de 75 % de la production de plastique ici 2040. De leur côté les jeux industriels du pétrole et du plastique souhaite seulement le recyclage. Un recyclage qui représente seulement ce 9 % des plastiques aujourd’hui

Certains pays, notamment l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Russie, ont fait de «l’obstruction». «Sans surprise, certains pays bloquent les avancées, jouant de l’obstruction et de manœuvres procédurales», assure Carroll Muffett, directeur du Center for international environmental law (CIEL). «Compromettre les besoins des personnes les plus touchées pour satisfaire les désirs de ceux qui profitent du problème n’est pas une stratégie réalisable», déplore de son côté Graham Forbes, de Greenpeace.

Pour les ONG, le temps presse et un traité contraignant est nécessaire car la pollution plastique devrait s’aggraver : la production annuelle a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Or, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.

Le plastique joue aussi un rôle dans le réchauffement climatique : il représentait 3,4 % des émissions mondiales en 2019, chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici à 2060, selon l’OCDE.

Bouteille en plastique 100 % recyclables ou seulement la moitié ?

Bouteille en plastique 100 % recyclables ou seulement la moitié ?


Des fabricants de bouteilles en plastique et des distributeurs affirment que les bouteilles en plastique contenant notamment de l’eau sont 100 % recyclables. Le problème c’est que d’après des études seulement la moitié sont effectivement recyclées. Par ailleurs, on pourrait s’interroger sur la cohérence et la pertinence du transport de l’eau en bouteille.

Des associations de défense des consommateurs de 13 pays européens, ont annoncé mardi avoir déposé plainte à Bruxelles contre les principaux fabricants de bouteilles en plastique, leur reprochant d’induire le public en erreur sur les possibilités de les recycler.

Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) et ses membres de treize pays européens « ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs (CPC) », selon un communiqué de l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV). Les organisations demandent une enquête concernant des allégations commerciales présumées trompeuses en termes de « recyclabilité des bouteilles d’eau de grandes marques » comme Coca-Cola (via son embouteilleur CHBC), Danone et Nestlé Waters.

« Le consommateur européen boit en moyenne 118 litres d’eau en bouteille par an », dont l’immense majorité en bouteille en plastique, selon le communiqué de CLCV. « L’industrie des boissons a recours à des allégations de recyclabilité qui, selon nos recherches, sont trop vagues, inexactes et/ou insuffisamment justifiées », ajoute l’association.

Celle-ci prend l’exemple de l’allégation « 100% recyclable », terme « ambigu » qui « dépend de nombreux facteurs tels que les infrastructures de collecte disponibles dans le pays, l’efficacité du processus de tri ou encore l’existence de processus de recyclage appropriés ». Selon elle, « le taux de recyclage des bouteilles seules en PET, sans le bouchon ni l’étiquette, est estimé à seulement 55% dans l’UE ».

Pollution plastique : Pas réaliste de les supprimer ?

Pollution plastique : Pas réaliste de les supprimer ?

Il n’est ni réaliste, ni souhaitable d’envisager la suppression du plastique, souligne Emmanuel Ladent. Il faut avant tout maîtriser sa production et sa gestion post-consommation par Emmanuel Ladent, (Directeur Général de Carbios) .

Pour lutter contre la pollution plastique , la solution n’est pas simplement la suppression du plastique . L’équation est beaucoup plus complexe. Le plastique est un matériau dont le bilan carbone peut être intéressant du fait de sa légèreté : sans les 20 % de plastique qui rentrent dans sa composition, une voiture pèserait beaucoup plus lourd et consommerait bien davantage. C’est aussi un matériau antigaspi qui permet de conserver plus longtemps les produits alimentaires.

En fait, la question du plastique ne se présente pas comme celle du moteur thermique dans l’automobile. Il n’est ni réaliste, ni souhaitable d’en envisager ou d’en décréter la suppression. Il faut avant tout maîtriser sa production et sa gestion post-consommation.

La solution se trouve donc plutôt dans sa collecte et son recyclage car 80 % du plastique produit dans le monde est jeté dans l’année qui suit. De ce point de vue, les efforts les plus importants à fournir sont devant nous. En 2020, la France ne recycle que 25 % des déchets plastiques alors que la moyenne européenne est à 35 %.

La question du recyclage est un sujet essentiel pour les 175 pays qui se retrouveront à Paris à la fin du mois pour préparer un futur traité international contre la pollution plastique. Les pays du G7 ont promis de mettre fin à leur pollution plastique en 2040. Cet engagement précède un nouveau round de négociations avec l’objectif de parvenir à un texte juridiquement contraignant d’ici l’an prochain, sous l’égide de l’ONU. La France peut être moteur de ce projet historique en ralliant le monde entier.

Les débats de ce sommet porteront aussi sur la définition d’un niveau de « consommation responsable » de plastique. Les Américains en sont à 240 kg par personne ; les Européens en consomment deux fois moins et les habitants des pays en voie de développement six fois moins, ce qui fait dire à un rapport commandé par le Cese que cette pollution plastique constitue « une bombe à retardement ». Pour l’éviter, il est nécessaire de développer un arsenal de solutions pour recycler cette « consommation responsable » de plastique.

Des solutions industrielles puissantes existent déjà : elles se complètent en un nécessaire arsenal où chaque technique traite de typologies de plastique différentes.

La méthode de recyclage mécanique est la plus couramment utilisée. Elle consiste à broyer et faire fondre le plastique afin d’obtenir une matière première utilisée pour la fabrication de nouveaux produits. Ce processus permet de conserver certaines propriétés mais la qualité du plastique recyclé est inférieure à la matière vierge ce qui limite le nombre de cycles de recyclage possibles.

Nouvelle technique de recyclage

Une autre approche consiste à utiliser des procédés chimiques pour décomposer le plastique. Cette méthode permet de récupérer davantage de matériaux et d’obtenir une matière de meilleure qualité, mais a recours à des solvants.

Le recyclage biologique permet d’obtenir une matière d’une qualité identique à la matière initiale.

Enfin, il y a le recyclage biologique, une approche innovante. Cette méthode utilise des enzymes pour décomposer le plastique en ses composants de base. Les enzymes ont la capacité de cibler spécifiquement certains types de plastique, ce qui facilite leur dégradation.

Nouvelles perspectives

Cela ouvre de nouvelles perspectives pour recycler des plastiques plus difficiles à traiter, tels que les plastiques multicouches ou le polyester dans le textile. Le recyclage biologique permet d’obtenir une matière d’une qualité identique à la matière initiale, ce qui permet de nombreux cycles. C’est cette approche qu’a développée Carbios.

Le futur traité international sera critique pour amplifier la mobilisation de l’ensemble des acteurs de la chaîne. C’est pourquoi il doit fixer des objectifs ambitieux de réduction de l’utilisation du plastique mais j’appelle également les 175 délégations à fixer un cap fort sur le recyclage car les solutions sont à portée de main. Tous les acteurs de la chaîne de valeur, de l’écoconception des produits, à la collecte, l’usage et le recyclage, ont un rôle à jouer.

Eaux en bouteille: Près de 80 % contiennent des microparticules de plastique

Eaux en bouteille: Près de 80 % contiennent des microparticules de plastique

 

 

Le commerce de l’eau en  bouteille est évidemment un contresens écologique mais aussi économique. C’est aussi un danger sanitaire que 80 % des bouteilles contiendraient des micros plastiques. L’association Agir pour l’Environnement  vient de publier une étude intitulée «Nous buvons du plastique». Pour l’association, «le plastique génère des quantités astronomiques de microplastiques qui contaminent les écosystèmes et les corps humains. Le plastique ne se dégrade pas : il se fragmente en microdébris, en microplastiques.» Partant de ce constat, Agir pour l’Environnement a voulu vérifier si les principales eaux en bouteille vendues en France étaient impactées. Vittel, Cristalline, Evian, Volvic ou encore Perrier sont ainsi concernés. ( info du Figaro)

Conclusion, 78% des eaux testées contiennent des microplastiques. Pour la Vittel Kids de 33 cl, indique l’enquête, leur nombre atteint même 121 microparticules par litre. Si l’association considère que l’origine principale de ces contaminations pourrait être industrielle, «les sources de microplastiques ne sont pas encore bien élucidées». Elles proviendraient ainsi de la «dégradation de l’emballage» ou des «fragments qui se détachent du bouchon».

Ces microparticules sont aussi bien détectées dans les selles que dans le sang et peuvent aussi bien atteindre d’autres organes comme le cerveau, les poumons ou le placenta. L’association rappelle une des données essentielles du problème: «La pollution devient imperceptible, mais demeure bien réelle» et elle contamine «la biodiversité, le cycle de l’eau, les sols, la chaîne alimentaire et in fine nos organismes». Selon Agir pour l’Environnement, 8,3 milliards de tonnes de plastiques ont été produites depuis 1950. Dont la moitié ces quinze dernières années. «Nous en mangeons, nous en buvons et nous en respirons. Chaque semaine, nous en ingérons en moyenne 5 grammes, l’équivalent d’une carte de crédit», souligne l’étude.

«Le plastique provient de ressources fossiles, pétrole et gaz, qui subissent des transformations chimiques dangereuses pour fabriquer les polymères. (…) L’industrie du plastique contribue aussi fortement aux émissions de gaz à effet de serre (production, transport, incinération…)», poursuit Agir pour l’Environnement. L’occasion également de détailler ses propositions face à un recyclage qui est, selon l’association, trop faible. Cette dernière propose ainsi d’organiser une sortie du plastique d’ici 2030, d’interdire les plastiques à usage unique ou encore de refuser que le plastique soit en contact avec un aliment susceptible d’être chauffé.

Le froid responsable de la pénurie mondiale de plastique

Le froid responsable de la pénurie mondiale de plastique

Christopher M. Matthews, Austen Hufford et Collin Eaton dans le Wall Street Journal expliquent les raisons de la pénurie mondiale.

La vague de froid qui a frappé le Texas en février a provoqué des pannes de courant à grande échelle dans l’Etat et a entraîné la fermeture de sites pétrochimiques. La suspension de leurs activités perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales et entraîne une pénurie des matières premières nécessaires à la fabrication de toutes sortes de produits, des masques médicaux aux smartphones.

Les pannes d’électricité ont paralysé le plus grand complexe pétrochimique du monde, obligeant à mettre à l’arrêt davantage d’usines dans la région du golfe du Mexique que lors de l’ouragan Harvey en 2017. Un mois plus tard, nombre d’entre elles est toujours fermé, et les analystes estiment qu’il pourrait s’écouler encore des mois avant qu’elles ne soient toutes complètement remises en service.

Les prix du polyéthylène, du polypropylène et d’autres composés chimiques utilisés pour la fabrication de pièces automobiles, d’ordinateurs et de nombreux de produits en plastique ont atteint leurs niveaux records depuis des années aux Etats-Unis, en raison de la contraction de l’offre. Les cours du chlorure de polyvinyle, ou PVC, ont par exemple plus que doublé depuis l’été dernier, selon S&P Global Platts.

« Nous ne savions pas qu’autant de produits venaient de la région du golfe du Mexique. Je préviens les gens que ça va être horrible. Il va y avoir une grosse bataille pour se procurer des matériaux »

Selon les entreprises et les analystes, cette situation devrait entraîner des augmentations de coûts et des retards pour les constructeurs automobiles et de logements ainsi que pour d’innombrables autres entreprises. L’impact sera également ressenti, en bout de chaîne, par les consommateurs. Cette chute de l’offre témoigne du coût économique de plus en plus lourd d’une tempête qui a mis à l’arrêt un tiers de la production de gaz naturel au Texas et contraint certains fabricants de puces à réduire leur production, aggravant ainsi la pénurie de semi-conducteurs.

Honda a annoncé mercredi qu’il allait interrompre la production dans la plupart de ses usines automobiles américaines et canadiennes la semaine prochaine, en raison de problèmes liés à ses chaînes d’approvisionnement, qui sont notamment dus aux conséquences des tempêtes hivernales aux Etats-Unis. Toyota a indiqué avoir été récemment informé qu’une pénurie de produits pétrochimiques allait affecter le fonctionnement de ses usines automobiles. Le fabricant de peinture PPG Industries a déclaré qu’un certain nombre de ses fournisseurs était touché par les problèmes survenus au Texas et Container Store Group, un spécialiste des produits de stockage et de rangement, a prévenu que ces pénuries pourraient grever ses marges.

John Schiegg, vice-président en charge de la chaîne d’approvisionnement de David Weekley Homes, un constructeur de maisons basé à Houston, explique que les fournisseurs lui ont annoncé qu’il fallait s’attendre à des pénuries sur nombre de matériaux, des revêtements aux colles en passant par les isolants. Cela se traduira par des retards dans les mises en chantier et de nouvelles augmentations de prix pour les acheteurs de maisons, alors que les prix de l’immobilier ont déjà grimpé dans le contexte actuel de pénurie de logements, précise-t-il.

M. Schiegg ajoute que plusieurs fabricants de tuyaux en PVC avaient déclaré peu après la tempête qu’ils ne pourraient pas remplir leurs engagements contractuels. Mais il reconnaît avoir été surpris lorsque d’autres fournisseurs ont signalé des ruptures de stock la semaine dernière.

« Nous ne savions pas qu’autant de produits venaient de la région du golfe du Mexique, poursuit M. Schiegg. Je préviens les gens que ça va être horrible. Il va y avoir une grosse bataille pour se procurer des matériaux. »

Kim Anders, responsable de la chaîne d’approvisionnement chez Premier, une centrale d’achat d’équipements hospitaliers, explique qu’il y avait déjà une pénurie de bacs pour objets piquants, où sont jetées les seringues usagées, en raison de la forte demande liée aux campagnes de vaccination. Les hôpitaux ont donc décidé d’attendre que ces contenants soient pleins avant de les jeter, au lieu de le faire chaque semaine, précise-t-elle.

De nombreuses entreprises chimiques refusent de communiquer sur l’état de leurs usines. Une porte-parole de Dow a indiqué que l’entreprise avait fermé plusieurs sites au Texas et en Louisiane en raison du gel.

« Nous nous attendons à ce que les retombées sur les produits et les filières d’approvisionnement, ainsi que celles subies par d’autres secteurs, créent des conditions d’approvisionnement très tendues sur nos principales chaînes de valeur », a toutefois fait savoir la porte-parole.

Les conséquences de la tempête glaciale au Texas aggravent les problèmes auxquels est confrontée une chaîne d’approvisionnement mondiale lourdement affectée par la pandémie de Covid-19 et qui peine à répondre à la demande depuis un an. Le virus a déclenché une hausse des achats de nombreux biens, les consommateurs restant cloîtrés chez eux, tout en rendant leur production plus difficile, compte tenu du renforcement des consignes sanitaires pour les employés et des exigences de distanciation sociale.

L’année dernière, une saison riche en ouragans le long de la côte américaine du golfe du Mexique avait fortement participé à perturber les marchés. Les prix des matières premières pétrochimiques étaient déjà à leur plus haut niveau depuis des années avant la vague de froid au Texas. Certaines entreprises estiment que ces événements ont pour résultat la plus grave pénurie de matières premières qu’elles aient connue depuis des décennies.

« C’est un désastre total, assure Josh Lee, responsable financier du distributeur de produits chimiques CJ Chemicals, qui estime qu’environ 70 % des produits vendus par son entreprise sont concernés. Nous subissions déjà des pénuries avant la tempête de neige. »

Mike Mallon, directeur commercial chez American Packaging, qui fabrique des emballages souples produits sur des sites situés dans le Wisconsin et à New York, note que la hausse des prix du polypropylène et du polyéthylène est la plus importante et la plus rapide depuis au moins dix ans. Il estime que les cours risquent de ne pas baisser avant le quatrième trimestre, ce qui entraînerait une hausse des tarifs pour les consommateurs.

« Toute hausse imprévue doit être répercutée car les entreprises ne peuvent pas l’absorber », assure M. Mallon.

La côte américaine du golfe du Mexique a connu une vague d’implantations d’usines pétrochimiques au cours des deux dernières décennies, après le boom de la fracturation hydraulique qui a permis d’exploiter de grandes quantités de gaz naturel américain et d’autres sous-produits de combustibles fossiles pouvant être transformés en produits chimiques et en plastiques.

Cet essor a contribué à faire des Etats-Unis l’un des plus grands exportateurs de plastiques et autres produits pétrochimiques au cours de ces dernières années. Mais la tempête hivernale a mis en évidence la grande fragilité de dizaines de sites qui s’étendent de Corpus Christi (Texas) à la Nouvelle-Orléans.

« Ces produits sont utilisés dans tous les domaines, et soudainement tout cela se retrouve en danger, observe Robert Handfield, professeur de gestion de la chaîne d’approvisionnement à l’Université d’Etat de Caroline du Nord. Cela révèle de sérieux problèmes. »

En février, alors que la tempête battait son plein et interrompait la production d’électricité, les usines pétrochimiques ont été contraintes de couper le courant, les régulateurs texans tentant de préserver la capacité résiduelle du réseau. Les usines qui produisaient leur propre électricité ont eu du mal à se procurer du gaz naturel pour les alimenter, avec le gel des puits et l’effondrement de la production gazière au Texas.

La mise à l’arrêt soudaine et imprévue de certaines des plus grandes usines de production du pays est intervenue en l’espace de quelques heures. Au plus fort de ces fermetures forcées, 75 % des capacités de production de polyéthylène étaient hors service, tout comme 62 % de celles de polypropylène et 57 % de celles de PVC, selon S&P Global Platts.

Le manque d’électricité a été aggravé par la pénurie d’eau — dont une grande quantité est nécessaire aux procédés industriels — et d’azote — un composant essentiel utilisé dans les usines pour prévenir les incendies. Le froid glacial a duré plusieurs jours, exposant des millions de mètres de tuyaux et d’équipements métalliques situés en surface à des températures excessivement basses.

« Les conséquences ont été pires qu’avec les plus violents ouragans, même Harvey », observe Kristen Hays, responsable du marché mondial des polymères chez S&P Global Platts.

« Les gens pensent qu’il suffit d’appuyer sur un interrupteur. Mais, en réalité, à chaque fois que vous devez arrêter aussi rapidement une grande installation qui fonctionne avec des matières dangereuses, des températures et des pressions extrêmes, vous devez faire attention »

Les dirigeants d’usines ont passé des semaines inspecter leurs installations à la recherche de fuites, un travail laborieux qui a rendu de nombreuses usines inexploitables malgré la restauration du courant. Plus d’une vingtaine de sites sont toujours hors service, selon le décompte le plus récent de S&P Global Platts.

Mettre en route une usine fait partie des opérations les plus dangereuses sur les sites pétrochimiques. En 2005, quinze travailleurs avaient été tués lors du redémarrage d’une raffinerie de BP à Texas City, au Texas, à cause de l’inflammation d’un nuage de gaz.

« Les gens pensent qu’il suffit d’appuyer sur un interrupteur, note Hector Rivero, président du Texas Chemical Council, un groupement industriel. Mais, en réalité, à chaque fois que vous devez arrêter aussi rapidement une grande installation qui fonctionne avec des matières dangereuses, des températures et des pressions extrêmes, vous devez faire attention. »

A la suite de l’ouragan Harvey, le Chemical Safety and Hazard Investigation Board des Etats-Unis avait demandé aux sociétés du secteur pétrochimique d’être mieux préparées aux phénomènes météorologiques extrêmes, toujours plus probables. Les entreprises exposées aux catastrophes dans le golfe du Mexique doivent désormais réévaluer les risques après deux tempêtes dévastatrices en l’espace de cinq ans, détaille Rich Sorkin, directeur général de Jupiter Intelligence, qui analyse les dangers potentiels liés au changement climatique, notamment pour les entreprises de la chimie.

Comme les usines redémarrent lentement, il faudra des mois pour que les stocks se reconstituent, et les prix ne reviendront probablement à la normale qu’en juin, indique Joel Morales, analyste chez IHS Markit.

Jason Keiswetter, président de Petoskey Plastics, qui fabrique des housses de sièges de voiture, des blouses de protection pour le personnel médical et de nombreux autres produits, explique que le coût de ses matières premières a augmenté de près de 150 % par rapport à l’été dernier, car les fournisseurs — qui avaient déjà annoncé des augmentations de prix avant la tempête au Texas — en ont décidé d’autres depuis.

« Ma famille fait ce métier depuis cinquante ans, ajoute-t-il. Nous n’avons jamais vu le coût des matières premières monter en flèche de cette manière. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

Après Covid, remise en cause du plastique

Après Covid, remise en cause du plastique

Fort d’une croissance exponentielle, le plastique est-il vraiment « le matériel hygiénique numéro 1 » pour sacrifier à ce point l’environnement ? Dorothée Moisan, journaliste d’investigation, démystifie ce slogan, brandi depuis des années par les industriels du secteur et remartelé ces derniers mois, dans son livre paru en mars, Les plastiqueurs (Kero).(Interview l’Opinion)

Face à la peur du virus, le plastique s’est multiplié dans notre quotidien. Vous racontez dans votre livre que l’interdiction des sacs plastiques au supermarché a été suspendue dans certains Etats américains. Cet événement est-il emblématique d’un « retour en arrière » ?

La Covid-19 s’est révélée être une occasion en or pour l’industrie du plastique qui subit depuis plusieurs années un « plastic bashing ». Elle a ressorti un argument qui lui est cher, l’hygiène, et d’anciennes études démontrant que les sacs en tissus, ou réutilisables, pouvaient contaminer tout un magasin. Or quand un sac plastique est donné par le caissier au client, il se passe exactement la même chose qu’avec n’importe quel matériau car le virus résiste à toutes les surfaces. Mais on est habitué à jeter le plastique depuis soixante-dix ans, ce qui nous laisse penser, à tort, que cela nous prémunit de toute transmission. Pourtant, un sac réutilisable se lave, et le virus n’y survit pas ! Quoi qu’il en soit, la petite musique du plastique hygiénique a dominé et conduit des villes écologiquement sensibles comme New York et San Francisco à réintroduire les sacs jetables dans les rayons. On a fait un bond en arrière. Un fabricant de sacs plastiques canadien s’est dit impressionné par la quantité de commandes qu’il reçoit depuis le début de la pandémie. Et en Italie, on a constaté que les mandarines sous cellophane avaient été deux fois plus vendues que l’année précédente.

Une tribune de 120 scientifiques a circulé en juin 2020 afin d’alerter sur la nécessité de privilégier le réutilisable pour se protéger du coronavirus. Est-ce symptomatique de ces experts rarement écoutés au sujet du plastique ?

Oui car la parole des scientifiques a plus de mal à se faire entendre. Ce n’est pas la première étude qui fait vérité, la démarche est lente et se construit au fur et à mesure de la recherche. L’industrie, de son côté, entoure d’un nuage de fumée ce que dit la science. Sa communication suit le bon sens du grand public. Par exemple, sur les perturbateurs endocriniens contenus dans le plastique, elle insiste sur le principe de Paracelse stipulant que « la dose fait le poison ». Pourtant, une infime quantité de ces perturbateurs peut avoir des effets importants sur le système hormonal, tandis qu’une quantité supérieure peut ne rien provoquer du tout. C’est contre-intuitif mais c’est scientifiquement prouvé.

Pour les masques, il s’est passé la même chose que pour les sacs : le plastique a remporté la bataille sur le tissu ?

Le gouvernement a été très confus sur l’efficacité des masques en tissu. Alors que les masques en polyester sont bourrés d’additifs censés les rendre plus résistants… Je mets très clairement en question l’innocuité de ces produits dont on ne connaît pas les pouvoirs de nuisance. Sur les nanoparticules en plastique qu’ils contiennent, des chercheurs chinois ont alerté en janvier sur la nécessité d’étudier les effets de leur inhalation. Quelle conséquence cela a-t-il de respirer des heures dans ces masques ? C’est une vraie question dont je redoute la réponse. Le plastique n’est pas inerte et innocent, on fait entrer dans nos vies un tueur silencieux.

«Avec le coronavirus, on a peur que tout objet soit infectieux, et tout part à l’incinération. Ensuite, vient le problème de savoir ce qui est effectivement recyclé dans ce que l’on parvient à trier»

On ne peut pas nier un paradoxe : le plastique, bien qu’écologiquement problématique et néfaste sur certains aspects sanitaires, sauve des vies à l’hôpital…

Cette dualité n’est nulle d’ailleurs part plus visible qu’à l’hôpital. Pete Myers, biologiste américain reconnu pour ses recherches sur les perturbateurs endocriniens, m’a raconté comment sa petite-fille née prématurément et entourées de tubes en PVC a été sauvée par le plastique. Pourtant, il sait mieux que personne que les produits injectés à travers des dispositifs médicaux en phtalates peuvent avoir une incidence sur son développement. Mais dans ce cas-là, il n’y a pas de solution, il faut une balance des risques. Je pense néanmoins qu’il y a une énorme marge de progression pour que l’hôpital réduise sa consommation plastique. Cela fait trente ans que l’on remplace tout objet en métal par son équivalent jetable. Bien sûr, on ne peut pas remplacer toutes les seringues en plastique mais il y a de nombreux produits pour lesquels il existe des alternatives. Les surblouses, par exemple, pourraient être en tissu naturel. Pendant la pénurie liée à la crise sanitaire, on s’est mis à en fabriquer et à en laver.

N’êtes-vous donc pas d’accord avec l’argument « le plastique est le matériel hygiénique numéro 1 » ?

Non, et les scientifiques ne l’ont jamais dit. Mais c’est l’un des arguments des lobbys, tels que PlasticsEurope. Il y a certes un avantage sur la conservation des aliments, plus longue pour la viande, le poisson et certains produits frais comme les yaourts. Et c’est léger à transporter. Mais certains additifs toxiques des contenants migrent vers l’aliment, avant qu’on ne l’ingère. Dans les hôpitaux, le plastique répond davantage à une contrainte de coûts et de confort que d’hygiène. Mais le prix à payer est l’explosion des quantités de déchets incinérés. Un rapport du Centre pour le droit international de l’environnement (Ciel), paru il y a un an, l’énonce clairement : la production et l’élimination des plastiques équivalaient en 2019 aux émissions de 189 centrales à charbon. Et on sera autour de 300 en 2030.

Cette incinération a d’ailleurs prévalu pendant la Covid…

Oui car avec le coronavirus, on a peur que tout objet soit infectieux. Et tout part à l’incinération. Le NHS, service de santé britannique, s’est récemment rendu compte que seulement 5 % de ses déchets plastiques étaient recyclés. Ensuite, vient le problème de savoir ce qui est effectivement recyclé dans ce que l’on parvient à trier. Sur les 7 millions de tonnes de déchets plastiques déversées dans l’environnement depuis 1950, 9 % seulement ont été recyclées. Et ce recyclage n’est pas la panacée, il ne va pas nous sauver de la crise du plastique ! Beaucoup moins de plastiques que ce qu’on nous laisse croire sont recyclables au même niveau de qualité, car il y a souvent de nouveaux composants à rajouter. C’est une solution de dernier recours et le débat doit se situer en amont, sur la défense du réutilisable et la réduction de la production de plastique.

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