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2017 : soutenir Macron par réalisme (Pierre Henry ONG)

2017 : soutenir Macron par réalisme (Pierre Henry ONG)  

Patron d’une grande ONG spécialisée dans le droit d’asile et l’accueil des réfugiés,  Pierre Henry a décidé de rejoindre Emmanuel Macron. « Le libéralisme n’est pas forcément antagonique du progrès et de la nécessaire protection due aux personnes dans un système de solidarité », explique-t-il au JDD

 

 

 

Pourquoi avoir fait le choix de soutenir Emmanuel Macron?
C’est un choix de valeur sur une question essentielle qui a mis en difficulté l’ensemble de l’Europe et où les réponses apportées sont soit marquées du sceau de la fermeture, soit d’une générosité extraordinairement maîtrisée. Je pense qu’il faut aborder le sujet avec courage et clarté. Dire qu’Angela Merkel a assumé et, d’une certaine manière, a défendu les valeurs profondes de l’Europe est quelque chose de nécessaire à rappeler. Quand les valeurs s’effondrent, c’est toute la maison qui peut s’effondrer. En même temps, cela n’empêche pas de rappeler la nécessité d’avoir un certain nombre de règles communes.

A vos yeux, cette position n’est portée que par Emmanuel Macron?
Je ne me positionne pas dans des intérêts partisans. Je vois bien simplement qui peut être en mesure de proposer un projet européen, humaniste, équilibré au pays. Et qui peut être en mesure de le mettre en œuvre. Cela ne m’oblige pas à ignorer les positions voisines sur le sujet. Il y en a qui existent sur l’arc démocratique. Je crois surtout que la France n’a pas besoin d’être brutalisée. Forte de sa diversité, elle doit parler au monde. Rappeler à la fois le soutien à Angela Merkel et la nécessité d’une réponse commune au niveau européen me paraît être la seule voie raisonnable, alors que l’Europe est attaquée à la fois de l’extérieur, dans son concept même, et de l’intérieur, avec des courants populistes extraordinairement préoccupants.

Vous pensez à qui?
A l’extérieur, je pense aux propos invraisemblables du futur président des Etats-Unis (Donald Trump, NDLR]. A l’intérieur, je regarde avec inquiétude la montée de l’ensemble des mouvements populistes qui ont pris pour cible l’Union européenne. Il y a des programmes inquiétants avec des propositions de réduction des systèmes de protection. Avec, sur les questions qui m’importent, des propositions de réduction drastique des courants d’immigration régulière. C’est ce que j’appelle la brutalisation de la société. Le sujet est plutôt de savoir comment on met en marche une société dépositaire aujourd’hui d’un certain nombre de blocages.

Vous visez aussi François Fillon?
Oui, par exemple. Mais je crois qu’il n’y a pas besoin d’attaquer nommément les gens. On peut aussi construire des majorités positives, sans s’opposer aux autres. Après les Français seront majeurs pour choisir ceux qu’ils veulent [voir l'emporter] et là où ils veulent aller.

Vous n’êtes pas gêné par le côté très libéral du programme économique d’Emmanuel Macron?
Il faut éviter de sombrer dans les caricatures et les idéologies. Je sais qu’Emmanuel Macron est catégorisé comme étant libéral. Mais le libéralisme n’est pas forcément antagonique du progrès et de la nécessaire protection due aux personnes dans un système de solidarité. Liberté, égalité fraternité. La fraternité est aussi assurer le bien commun par un système de solidarité. Il faut juste se poser la question : comment dans une société moderne on arrive à faire le tout.

Le positionnement politique d’Emmanuel Macron vous a donc également séduit?
Il y a des parcours, il ne s’agit pas de les nier. Il s’agit simplement à un moment T de se dire quel est le bien commun pour notre pays. Comment peut-on se rassembler au-delà d’un certain nombre de clivages acquis. Ce qui m’intéresse également, c’est aussi ce qui est un des socles républicains, à savoir la laïcité. Ne faisons pas de cette laïcité une arme de combat contre quelques-uns de nos compatriotes et ne mélangeons pas religion et lutte contre le terrorisme.

Tout cela, vous ne l’avez pas retrouvé chez un candidat de la primaire de la gauche?
Je vous ai dit qu’il pouvait y avoir des proximités, mais que j’ai aussi un principe de réalisme. C’est tout.

Cela veut dire que dans la campagne présidentielle, vous êtes favorable à un accord entre les candidats (PS, Macron, Mélenchon) qui seront sur la ligne de départ?
Chaque chose en son temps. Il y a des rythmes et des rites à respecter. Si les uns et les autres ont décidé d’avoir recours à des processus démocratiques pour désigner leur candidat, très bien, il faut respecter cela. Mais ensuite, on a aussi chacun la capacité de regarder la situation et de juger quelle est l’urgence. Je ne veux pas rentrer dans une approche politicienne. Il y a des prises de positions sur les questions migratoires intéressantes chez d’autres candidats. Il y a eu des choses positives pendant ces cinq ans… Maintenant, j’ai aussi un principe de réalité. Je me dis : face à un certain nombre de positionnements, à un rapport droite-extrême droite/gauche dans le pays qui est de 65%-35%, il est urgent d’aller à l’essentiel.

Allez-vous vous engager davantage avec Emmanuel Macron, notamment sur son programme?
J’apporterai dans la campagne mon expertise sur ces sujets. Emmanuel Macron a de nombreux experts à ses côtés. Si je peux apporter mon regard à la fois d’homme de terrain, d’expert sur ces questions sur lesquelles je travaille depuis plus de 20 ans et également de chef d’une entreprise sociale, j’apporterai ma petite pierre en toute humilité.




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