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Loi travail : les mesures phares

Loi travail :  les mesures phares

 

Les  principales mesures du projet de loi «relatif au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels».

 

• La primauté des accords d’entreprise

L’article 2 est celui qui a été le plus contesté aussi bien par les frondeurs que par les syndicats contestataires. D’une certaine manière il donne la possibilité d’aménager les conditions de travail au plan local en fonction de l’évolution de la conjoncture. On s’apercevra sans doute avec le temps que cet article est fondamental car il rompt avec le centralisme d’une réglementation qui ne tient pas compte de la spécificité des activités et de la diversité des deux entreprises. La mise en œuvre de cet accord pourrait par ailleurs bousculer certains syndicats habitués à s’abriter derrière des règles nationales. À terme la représentation syndicale pourrait être bousculée au profit des syndicats réformistes, ceux cassant doute compris la CGT et ceux qui la confortent dans son opposition radicale aux principes d’accords locaux. Il consacre la primauté des accords d’entreprise pour l’aménagement du temps de travail, la fixation du taux de majoration des heures supplémentaires, la rémunération des temps de restauration et de pause.

 

• Le licenciement économique

Le licenciement économique pourra être autorisé à partir d’un trimestre de baisse, par rapport à la même période l’année précédente, du chiffre d’affaires pour les entreprises de moins de 11 salariés, deux trimestres consécutifs pour celles de 11 à 50 salariés, trois trimestres consécutifs pour celles de 50 à 300 salariés et enfin quatre trimestres consécutifs pour celles de plus de 300 salariés. Le périmètre des difficultés économiques d’une entreprise restera fixé par la jurisprudence, avec une appréciation au niveau international.

 

• Accord majoritaire

Actuellement, il y a deux possibilités pour les accords: soit un accord majoritaire, soit la signature de syndicats représentant 30% des salariés sans que ceux représentant 50% ne s’y opposent.

Le texte propose une nouvelle possibilité. Si un accord n’est pas soutenu par la majorité des syndicats, ceux représentant au moins 30% des salariés pourront demander aux salariés de se prononcer directement. En cas de vote majoritaire des salariés, l’accord sera validé. Encore un principe auquel sont opposés les syndicats contestataires qui craignent en faite la démocratie syndicale d’entreprise au détriment évidemment du syndicalisme centralisateur qui rassure mais déresponsabilise.

• PME-TPE

Création d’un «service public territorial de l’accès au droit» pour aider notamment les entreprises de moins de 300 salariés. Une entreprise ayant suivi les procédures prescrites par l’administration pourra attester de sa bonne foi. Les branches pourront négocier des accords-types applicables unilatéralement par les employeurs d’entreprises de moins de 50 salariés. Dans les entreprises sans représentation syndicale, les employeurs pourront négocier avec des salariés mandatés par un syndicat sur tout sujet pouvant faire l’objet d’un accord.

 

• Accord de préservation dans l’emploi

En cas d’obtention d’un nouveau marché, l’employeur pourra demander à ses salariés de travailler davantage. Cet accord primera sur le contrat. En revanche, l’employeur ne peut pas faire baisser la rémunération mensuelle. Les salariés refusant ces accords s’exposent à un licenciement pour «motif spécifique».

 

• Syndicats

Les délégués syndicaux pourront consacrer plus de temps à leur activité syndicale, soit 20% de temps en plus.

 

• Congés et protection

En cas de décès d’un enfant, le congé du salarié est porté de deux à cinq jours. Celui pour la mort des parents et beaux-parents, d’un frère ou d’une sœur, passe d’un à deux jours.

La période d’interdiction du licenciement pour les mères revenant de congé maternité sera allongée de 4 à 10 semaines.

 

• Neutralité

Le règlement intérieur des entreprises peut «contenir des dispositions inscrivant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés», dans certaines limites.

 

• Garantie jeunes

Le nouveau texte prévoit une généralisation de la garantie jeunes, qui deviendra un droit personnel et universel pour tous les jeunes sans emploi ni formation. Ce dispositif expérimental offre, pour une durée d’un an, un accompagnement renforcé, des périodes en entreprise et une allocation mensuelle de 450 euros. Les moins de 28 ans diplômés depuis moins de trois mois pourront bénéficier d’une aide à la recherche du premier emploi, accordée pour une durée de quatre mois.

 

• CPA

Dès 2017, le CPA regroupera le compte personnel de formation (CPF), le compte pénibilité (C3P) et un nouveau «compte d’engagement citoyen». Il sera ouvert aux retraités.

 

• Déconnexion

A partir de 2017, modalités du «droit à la déconnexion» dans les sujets abordés lors de la négociation annuelle en entreprises.

 

• Code du travail

Création d’une commission chargée de proposer au gouvernement d’ici deux ans une refondation du Code du travail. Le Haut Conseil du dialogue social y sera associé.

 

Accord patronat syndicats : deux mesures phares

Accord patronat syndicats : deux mesures phares

‘L’accord n’est pas réellement historique car la France part de loin en matière de négociation et de ce point de vue c’est une avancée méthodologique qui vaut mieux que la loi. Sur le fond, deux mesures sont surtout à retenir d’une part la complémentaire santé obligatoire, d’autre part la possibilité pour les entreprises de baisser les salaires en période de réduction d’acticité et d’augmenter la durée du travail su le carnet de commandes l’exige.  Du point de vue des entreprises, il y a donc  la possibilité de s’adapter à l’activité, notamment, en période difficile, de pouvoir baisser les salaires, ou en période de forte activité, de pouvoir augmenter le temps de travail. Cela introduit vraiment en France un élément de flexibilité interne, alors que la rigidité actuelle était clairement un frein à l’embauche. A terme, cela pourrait remettre en cause progressivement la dualité du marché français du travail, entre CDI et CDD. Cette mesure peut changer le fonctionnement du marché du travail.  Pour les  salariés, la mesure la plus importante est la généralisation de la complémentaire santé pour tous. Au plus tard au 1er janvier 2016, toutes les entreprises devront proposer une mutuelle collective et prendre la moitié du coût en charge. La mesure pourrait concerner 3,5 millions de personnes, soit 40% des salariés. C’est la concession la plus importante faite par le patronat puisqu’on estime qu’elle coûtera entre 2 et 4 milliards d’euros par an. Cela va réduire les inégalités entre salariés des grandes entreprises et salariés des petites entreprises ou au statut précaire.

 




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