Archive pour le Tag 'peur'

L’Occident a peur aussi bien d’une défaite russe (Zelensky)

L‘Occident a peur aussi bien d’une défaite russe (Zelensky)

Le président ukrainien adresse de reproches fondamentaux aux occidentaux à savoir la fourniture toujours en retard d’équipement militaire et en particulier de munitions mais aussi la peur des alliés en cas de défaite Russe qui déstabiliserait et le pays est peut-être la région. D’où les interdictions et les limites déterminées par les alliés quant à l’utilisation des armes visant le sol russe.

Volodymyr Zelensky a estimé vendredi que l’Occident avait «peur» aussi bien d’une défaite russe que d’une défaite ukrainienne, une situation qu’il qualifie d’«absurde». «Nous nous trouvons dans une situation absurde où l’Occident a peur que la Russie perde la guerre. Et (en même temps) il ne veut pas que l’Ukraine la perde. Parce que la victoire finale de l’Ukraine mènera à la défaite de la Russie. Et la victoire finale de la Russie mènera à la défaite de l’Ukraine», a-t-il dit.

L’Ukraine n’a qu’un quart des systèmes de défense antiaérienne dont elle a besoin et a besoin de  120 à 130 avions de combat F-16 pour pouvoir prétendre mettre fin à la domination de la Russie dans les airs, a estimé vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Aujourd’hui, nous avons 25% de ce dont on a besoin pour défendre l’Ukraine, je parle de systèmes de défense aérienne» en particulier les puissants systèmes américains Patriots, a estimé Zelensky, ajoutant que son pays avait besoin de «120 à 130» avions de combat F-16 ou autres appareils modernes, «pour que la Russie n’ait pas la supériorité dans les airs». «Peut-on avoir trois milliards pour acquérir deux (Patriots) pour la région de Kharkiv (cible d’assauts continus), comme ça les bombes ne tomberont plus sur nos soldats?», a-t-il interrogé.

Le président ukrainien a reconnu que son pays manquait d’hommes et que cela affectait le moral des troupes, alors qu’une nouvelle loi sur la mobilisation entre en vigueur samedi pour regarnir les rangs de l’armée. «On doit remplir les réserves (…) Il y a un nombre important de brigades qui sont vides. On doit le faire pour que les gars (qui sont sur le front) puissent avoir des rotations normales. C’est comme ça que le moral s’améliorera», a-t-il dit.

Pour lui, la Russie veut attaquer la ville de Kharkiv, deuxième ville du pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front. Moscou avait déjà échoué à la prendre en 2022 et Vladimir Poutine a affirmé vendredi ne pas avoir l’intention de l’attaquer «pour l’instant». Le président ukrainien a assuré que la bataille pour la cité, s’il y avait, serait rude pour l’armée russe. «Ils le veulent, ils veulent attaquer», a-t-il dit, mais «ils comprennent que c’est une bataille difficile. C’est une grande ville et ils comprennent qu’on a des forces et qu’elles combattront longtemps».

Il s’agit désormais pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux de ne pas montrer de faiblesse, réclamant donc deux systèmes antiaériens Patriot pour défendre le ciel de la région et les soldats qui la défendent, a estimé le président. «Ils sont comme une bête (….) S’ils sentent une faiblesse dans cette direction, ils pousseront», a mis en garde Zelensky, mais si les troupes ukrainiennes arrivent à arrêter celles de la Russie, elle renoncera. «Ils ne vont pas mourir par millions, selon moi, pour avoir Kharkiv.»

La Russie n’a pas les moyens de lancer un nouvel assaut d’ampleur contre Kiev, a jugé vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que Moscou est à l’offensive dans l’Est et le nord-est de l’Ukraine. «Ils n’ont pas les forces pour une offensive d’ampleur sur la capitale comme ils l’avaient fait au début de l’invasion», a estimé Zelensky, qui pense que le Donbass (est), et Kharkiv (nord-est) sont les cibles principales du Kremlin.

Poutine qui n’a pas peur du ridicule en attaquant l’Ukraine à l’Onu pour terrorisme

Poutine qui n’a pas peur du ridicule en attaquant l’Ukraine à l’Onu pour terrorisme


Poutine n’a peur de rien même pas du ridicule quand il attaque l’Ukraine pour terrorisme devant le conseil de sécurité de l’ONU. La Russie QUI a déclenché des attaques sur toute L4Ukrainevendredi qui ont fait 39 morts a répondu avec des frappes sur la ville russe de Belgorod entraînant la mort de 21 personnes
es missiles russes ont touché vendredi plusieurs bâtiments publics, militaires et industriels provoquant la mort de 39 personnes. Ce samedi, Kiev a répondu par des frappes sur la ville russe de Belgorod, causant la mort de 21 personnes.

Comble de l’hypocrisie, Moscou accuse Kiev d’avoir commis un acte «de terrorisme délibéré»; Alors que la Russie a l’habitude de tirer au hasard sur des les objectifs civils depuis le début du conflit; autant pour pendre la terreur que par manque de précision technique quant à l’emploi par exemple des missiles pour détruire des bâtiments d’habitation.

C’est «une attaque aveugle et délibérée contre une cible civile», a déclaré l’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, accusant l’Ukraine d’avoir visé un centre sportif, une patinoire et une université.

La manœuvre est évidemment grossière mais elle correspond à la politique de communication de grosses ficelles du KGB (FSB maintenant; une politique de communication qui comme le reste est en retard de plus de 50 ans;

Impôt sur les banques en Italie : la taxe qui fait peur

Impôt sur les banques en Italie : la taxe qui fait peur

Finalement l’Italie a osé en taxant des superprofits. Des superprofits qui s’étalent partout en Europe mais qui n’ont pas fait l’objet de prélèvements supplémentaires alors que le pouvoir d’achat des ménages est amputé par l’inflation. Une sorte de redistribution à l’envers. Dans les milieux économiques italiens mais aussi européens s’inquiètent évidemment de la contagion de cette mesure italienne.

Le secteur bancaire italien se réveille avec une gueule de bois ce mardi en voyant l’ensemble des actions bancaires subir une lourde baisse. A la Bourse de Milan, l’ensemble des actions bancaires ont chuté. Intesa Sanpaolo et Unicredit perdaient respectivement 8,6% et 5,9% à la clôture. Monte dei Paschi di Siena a dévissé de 10,8%, Bper Banca de 10,9% et Banco Bpm de 9%.

Et pour cause, après une période de résultats du premier semestre à la fête, où l’Italien Unicredit a affirmé qu’elle avait connu « le meilleur premier semestre de tous les temps » quand sa concurrente Intesa Sanpaolo a fièrement affiché des revenus en hausse de 15,6% (produit net bancaire) et un bénéfice net en hausse de 80% sur un an.

En France le gouvernement a parlé de taxer les superprofits mais en est resté aux déclarations verbales.

Drones Ukrainien sur Moscou :Pour installer la peur en Russie

Drones Ukrainien sur Moscou: installer la peur en Russie

Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine de chercher à « terrifier » les Russes. « Les dégâts sont très limités », rappelle Michel Goya, avec « que quelques blessés ». Mais l’intérêt de l’attaque est « tout autre ». « Il s’agit très clairement d’une attaque psychologique », assure ichel Goya, ancien colonel des troupes de Marine, historien militaire sur Franceinfo.

Quel est, selon vous l’intérêt de ce type d’attaque de la part des Ukrainiens ?

Michel Goya : Les modèles de drones qui ont été vus dans cette attaque dans le ciel de Moscou sont des drones ukrainiens qui ont un rayon d’action qui est suffisant pour partir depuis l’Ukraine. Les dégâts sont très limités. Ces drones n’ont pas la capacité de faire des dégâts énormes, surtout lorsqu’ils sont lancés à grande distance, où l’on réduit la charge explosive pour mettre plus de carburant, pour pouvoir aller plus loin. Ces attaques n’ont fait officiellement que quelques blessés. Mais leur intérêt était tout autre. Il s’agissait essentiellement de marquer les esprits. Ces attaques ont eu lieu, en particulier dans le quartier de Novo-Ogariovo. C’est le quartier résidentiel de l’élite russe. C’est là où, comme par hasard, Vladimir Poutine a eu une résidence. Et les drones qui ont été détruits étaient tout autour de cette résidence. Donc il s’agit très clairement d’une attaque psychologique (pour dire) « nous aussi Ukrainiens, nous pouvons frapper les villes comme vous le faites, vous en Russie. Et regardez votre défense n’est pas capable d’empêcher ça. Vos leaders, votre armée n’est pas capable d’empêcher ça ».

Pourquoi les Ukrainiens lancent-ils ces attaques alors que les États-Unis ne les soutiennent pas ?

C’est vrai, ils ne soutiennent pas, mais ils n’ont pas condamné non plus. On notera qu’ils sont également sensibles au fait que les Ukrainiens n’utilisent pas de matériel spécifique fourni par les pays occidentaux. Là, c’est du matériel ukrainien qui est systématiquement utilisé pour effectuer ces attaques. Les Américains sont très réticents à ce genre de chose parce qu’ils ont peur d’une escalade, peur de fournir un prétexte à la Russie pour aller plus loin, pour mobiliser la nation.

Guerre en Ukraine : comment l’armée russe a développé de gigantesques lignes de défense avant une hypothétique contre-offensive

D’un point de vue ukrainien, il y a un petit aspect opérationnel. C’est-à-dire qu’en attaquant l’intérieur du territoire par des drones ou par des raids terrestres, on peut attirer les défenses russes à l’intérieur plutôt qu’elles soient sur la ligne de front, de manière à affaiblir cette ligne de front. Mais surtout, lorsque vous êtes attaqué vous-même sur votre territoire depuis des mois, la tentation est extrêmement forte, si vous en avez la possibilité, d’exercer des représailles, de rendre la monnaie, de faire goûter aux Russes la vodka qu’ils servent aux Ukrainiens. C’est humain. Le risque étant de basculer dans une spirale d’escalade. Et si on en a les moyens, si on commence à avoir des missiles plus puissants, de frapper non plus des objectifs militaires mais également des objectifs civils. Et ça, ça soulage les Ukrainiens. Mais c’est aussi dangereux parce que ça nourrit le discours russe d’agression. Et ça peut avoir l’effet inverse de provoquer une mobilisation ou un resserrement russe derrière Vladimir Poutine.


Est-ce-que toutes ces attaques, d’un côté ou de l’autre, sont les prémices de l’offensive ukrainienne annoncée ?

Ces attaques de part et d’autre pourraient se suffire en soi. Mais très clairement, elles entrent aussi dans le cadre de cette préparation à des choses plus importantes. Et évidemment, c’est cette offensive ukrainienne. Du côté russe, on a multiplié ce mois-ci les attaques par missiles. Mais des attaques par missiles, il y en a de moins en moins, parce que les Russes ont épuisé leurs stocks. Et là, ils frappent en fonction de ce qu’ils produisent. C’est assez réduit. Ils attaquent surtout avec des drones iraniens. Mais avec des drones, en réalité on ne fait pas énormément de dégâts. Ce n’est pas ça qui peut avoir un impact décisif. Mais ça maintient la pression. Ça oblige aussi les Ukrainiens à retirer une partie de leurs forces de leur système de défense aérien pour essayer de les contrer, pour défendre les villes. C’est autant de moins qui est sur le front. Et puis d’une manière générale, cela peut perturber les préparatifs de cette offensive. On est clairement dans la phase de préparation avant le jour J.

Réforme des Retraites : peur et recul de Macron

Réforme des Retraites : peur et recul de Macron

Comme souvent face aux échéances stratégiques Macron recule. C’est encore le cas avec la réforme des retraites et il le justifie pour des questions « footballistiques ». On ne voit pas très bien le lien car sa décision est essentiellement alimentée par la peur de conflit qui se prépare. Macron prend le prétexte de la coupe du monde de football pour renvoyer à un mois l’annonce de la réforme des retraites.Ce n’est pas le premier recul et ce n’est sans doute pas le dernier !

Dans les couloirs du pouvoir ont suggère que Macron compte sur une victoire de l’équipe de France qui pourrait changer le climat de l’opinion actuellement assez défavorable. Reste que la problématique politique a rarement à voir avec celle du sport. Le problème c’est que Macro veut imposer une réforme rejetée à plus de 70 % par les Français.Et cette réforme pourtant nécessaire pourrait bien être le tombeau de Macron.

Et pour justifier encore le report le pouvoir utilise de très mauvais arguments. « Les élections (professionnelles) se sont tenues le 8 décembre dernier dans la fonction publique et ont empêché certaines discussions avec les organisations syndicales qui étaient plus impliquées dans cet exercice !!! et (…) plusieurs formations politiques – intéressées au premier chef – ont eu à vivre des élections ces derniers jours et ont changé, si je puis dire, de dirigeants ou dirigeantes (les adhérents LR ont élu Éric Ciotti à la tête du parti, NDLR) », a-t-il esquissé, pour se justifier. Une volonté de temporiser qui « permet » selon lui « d’avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui ont davantage de temps libre, ou que celles et ceux qui viennent de prendre des responsabilités, puissent quand même, sur quelques éléments clés de la réforme, pouvoir échanger avec le gouvernement. (…) Peut-être que la nature des débats sera différente s’il n’y a pas des annonces dans trois jours mais si on se donne quelques semaines pour pouvoir les finaliser ». Pour un peu Macrno aurait choisi la vague de froid actuelle pour considérer que l’opinion n’était pas assez chaude pour avaler la réforme.

Russie, une société de peur et de brutalité

Russie, une société de peur et de brutalité

Le but des autorités russes est de « créer une atmosphère de peur », dit Elena Jemkova, directrice exécutive de Memorial, une ONG russe de défense des droits humains qui poursuit son travail de mémoire, malgré sa dissolution.

La dissolution de l’association évoquée constitue une confirmation supplémentaire que la Russie de tout temps a toujours été une société de peur et de brutalité. Poutine, dictateur mafieux ne fait que prolonger les méthodes soviétiques lesquelles avaient succédé à celles des tsars. Ce pays n’a jamais connu la démocratie  et soutient en tout cas tolère l’oppression comme mode de limitation  des libertés individuelles comme collectives. NDLR

 

Le 28 décembre 2021, la Cour suprême de Russie prononçait la liquidation de Memorial International, l’une des plus importantes ONG du pays, fondée en 1987 sous le nom de Memorial Moscou – avant de prendre de l’ampleur et de changer de nom en 1992 –, pour établir la vérité historique sur les crimes du totalitarisme soviétique et défendre les droits humains. Elena Jemkova, sa directrice exécutive, qui vit en Russie et a reçu le 21 juin à Paris le titre de docteure honoris causa de Sciences Po, fait le point pour Le Monde sur la situation qu’a créée cette décision de dissolution, prise quelques semaines seulement avant l’invasion de l’Ukraine.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que liquidation ne signifie pas interdiction. Je rappelle que la question, au procès, était de savoir si nous avions respecté l’obligation qui est la nôtre depuis 2016 d’apposer un tampon « agent de l’étranger » sur tous nos documents. La cour a estimé, à partir de quelques cas, que nous ne l’avions pas suffisamment fait. Certes, pendant le procès, le procureur avait invoqué des raisons plus profondes, en disant notamment qu’il n’aimait pas la façon dont nous présentions le passé soviétique. Mais cela n’a pas été repris dans les attendus du verdict.

Nous pouvons donc prendre la cour au mot, et considérer que notre travail, en lui-même, n’a pas été remis en cause. D’ailleurs, comment pourrait-on interdire un travail de cette nature ? C’est celui à la fois d’historiens professionnels et de simples citoyens que nous aidons à reconstituer l’histoire de leurs proches. On ne peut évidemment pas abolir le travail des historiens, et on ne peut pas non plus interdire aux gens de vouloir connaître la vérité sur leur histoire.

La situation globale s’est bien sûr fortement dégradée, puisque le centre de coordination qu’était Memorial International a disparu. Mais beaucoup de nos membres sont bénévoles : ils n’ont pas besoin de grand-chose pour continuer leur travail. Et puis notre structure est décentralisée, et les nombreuses branches locales de Memorial n’ont pas été liquidées. Elles ont encore leurs ressources, leurs bureaux, leurs archives ; et elles continuent le travail.

C’est aussi le cas, à grande échelle, des branches étrangères, qui se montrent de plus en plus actives, ce qui confirme quelque chose dont nous nous doutions, à savoir que Memorial est vraiment devenue une organisation internationale.

Inflation – La peur de la spirale salaire prix

Inflation – La peur de la spirale salaire prix

 

Il y a une dizaine d’années, les dirigeants occidentaux ont ouvert la boîte de Pandore par la mise en place d’une politique économique accommodante, visant initialement à booster la croissance occidentale. L’injection massive d’argent dans les marchés financiers et dans l’économie aura finalement mené à une inflation généralisée, poussant les banques centrales à réagir afin « d’appuyer sur le frein » (Christine Lagarde, 11 mai 2022) afin de tenter de maîtriser ce phénomène économique inquiétant. En mai 2022, le taux d’inflation annuel est estimé à 8,1% en zone euro et 8,3% aux Etats Unis, des niveaux historiquement hauts. Par Martin Pirez, manager chez Square.

La crainte évoquée de la spirale salaire prix est évidemment à prendre en considération car elle peut alimenter encore l’inflation. Mais inversement ne pas augmenter suffisamment les salaires peut tuer la consommation et la croissance ( un phénomène en cours) NDLR

 

Depuis plusieurs mois, chacun constate l’urgence de la lutte contre l’inflation car ses effets sont palpables au quotidien et font la une de tous les médias. Celle-ci impacte autant l’économie réelle, c’est-à-dire le quotidien des ménages et particulièrement ceux ayant un pouvoir d’achat limité, que la sphère financière : depuis le début de 2022, on constate une baisse d’environ 20% du principal indice européen (Eurostoxx 50) et de 22% du principal indice des Etats Unis (S&P 500). La France, qui se trouve dans un contexte électoral tendu, est le théâtre d’un ensemble de propositions des responsables politiques visant à « lutter contre l’inflation » afin de préserver le pouvoir d’achat, principale préoccupation des Français. Pour ce faire, il est en effet important de se pencher sur l’inflation afin de sauvegarder les intérêts du pays, cependant il est important d’éviter certains écueils.

D’abord, il ne faut pas confondre « lutte contre l’inflation » et « lutte contre les effets de l’inflation » au risque d’alimenter celle-ci, voire de provoquer son accélération. Ainsi, la ligne directrice dans ce contexte inflationniste est bien de sauvegarder le pouvoir d’achat sans participer à la hausse des prix. Nous allons voir cependant que certaines propositions politiques peuvent s’avérer plus ou moins efficaces dans ce combat.

En effet, des aides de l’Etat peuvent paraître bénéfiques pour les Français, mais finalement néfastes dans la lutte contre l’inflation. L’indexation des retraites sur l’inflation, la revalorisation des minima sociaux, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires et plus généralement des hausses de salaire dans le secteur privé reviendront in fine à alimenter la hausse des prix. Bien que difficile à concevoir, de telles mesures auront pour effet d’alimenter la boucle « prix-salaires » : un vieux phénomène économique. Théorisé par l’économiste Alban Phillips, un contexte de plein-emploi entraîne une accélération de l’inflation. En mai 2022, la France compte 7,3% de chômeurs, selon les derniers chiffres de l’Insee, son plus bas niveau depuis 2008 (« Le plein-emploi est à portée de main, le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans, le taux de chômage des jeunes est au plus bas depuis 40 ans et jamais autant de Français n’avaient eu un travail » Première ministre française E. Borne, 23 mai 2022). Dans une telle conjoncture, les entreprises font face à un manque de main d’œuvre, créant un rapport de force favorable aux salariés. Les entreprises sont donc plus enclines à augmenter les salaires. La hausse des salaires alimentant dans un premier temps le pouvoir d’achat, les sociétés peuvent répercuter la hausse des coûts de production dans les prix de vente (« pricing power ») afin de maintenir leur niveau de marge. On comprend ainsi l’écueil d’une telle spirale économique : hausse des salaires pour compenser l’inflation, hausse des prix des entreprises pour payer les salaires s’alimentant et se renforçant mutuellement.

Dans ce contexte de marché de l’emploi très favorable, un nouveau phénomène porté par les Etats Unis est à ajouter dans cette équation, celui de la Grande Démission (« Great Quit »). Cette fuite massive du marché du travail salarié comme suite logique des dérives du modèle capitaliste moderne et de la pandémie est un phénomène ayant déjà touché concrètement les Etats Unis et qui fait son apparition dans les médias en France. En 2021, aux Etats Unis (selon le Bureau of Labor Statistics), un record de plus de 47 millions d’Américains ont volontairement quitté leur emploi, soit presque 30% de la population active, ce qui s’inscrit dans une tendance à long terme depuis plus de dix ans. Un phénomène comparable est observable en France, les chiffres de la Dares (service de statistiques du ministère du Travail) concernant les mouvements de main d’œuvre confirment cette tendance : plus de 2,2 millions de démissions (80%) et ruptures conventionnelles (20%) sur 2021 – niveau le plus important depuis plus de dix ans et qui s’inscrit également dans une tendance de long terme (voir schéma ci-dessous). Ce phénomène vient donc mettre un peu plus de pression sur les employeurs et renforce la position des salariés, les mettant dans une position préférentielle pour prétendre à des hausses de salaire.

Malgré cette conjoncture défavorable pour lutter contre l’inflation, il existe des solutions à mettre en œuvre afin de renforcer le pouvoir d’achat sans entretenir la hausse des prix.

Par exemple, la mobilisation des outils de partage de la valeur avec le versement de primes liées à la performance de l’entreprise (intéressement) et à une quote-part de ses bénéfices (participation) ainsi que la mise en place d’une épargne salariale est une solution vertueuse. Ce dispositif, promu de longue date par Bruno Lemaire (ministre de l’Économie) fait partie des demandes prioritaires aux organisations patronales afin qu’il soit étendu (en particulier auprès des PME et TPE) et rendu obligatoire dès lors qu’une société verse des dividendes. Décrié, le partage de la richesse dans l’entreprise fait pourtant partie des outils pour améliorer le pouvoir d’achat. Il ne s’agit là pas nécessairement d’une hausse de revenus pour les salariés, mais également d’avoir accès à une épargne par le versement de primes liées à la performance de l’entreprise. Les salariés pourront donc bénéficier d’une épargne exonérée d’impôt sur le revenu, à utiliser sous des conditions établies et peu contraignantes (acquisition d’un logement principal par exemple) ce qui participera concrètement à renforcer le pouvoir d’achat, sans alimenter l’inflation au niveau des salaires.

De même, l’aide de l’Etat permettant de limiter les effets de la hausse des prix dans le secteur de l’énergie, le bouclier énergétique, correspond à un abaissement de la taxation par l’Etat sur les factures des ménages. Le contexte géopolitique et logistique transitoire est préjudiciable pour les ménages et pour l’Etat, tandis que producteurs et distributeurs d’énergies voient leurs bénéfices exploser (chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2022 de Engie et Total Energies en hausse respectivement de 51% et 57%). En effet, cette hausse des prix de l’énergie est liée à la spéculation sur les marchés et ne s’accompagne pas d’une variation du coût de production de celle-ci. La société EDF, propriété de l’Etat français à plus de 80% et grand distributeur de dividendes, voit quant à elle son chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2022 augmenter de 62%, ce qui devrait permettre de compenser ce manque à gagner pour l’administration publique. La mise en place de ce bouclier est donc une mesure efficace pour préserver le pouvoir d’achat des Français sans impacter l’inflation.

Enfin, on peut citer une autre mesure qui va rogner sur les recettes de l’Etat français : la baisse des impôts de production. Bénéficiant plus particulièrement aux secteurs exposés à la concurrence internationale comme l’industrie, où les coûts de production ont fortement augmenté (hausse du prix de la matière première), cette mesure est la bienvenue pour permettre aux sociétés de faire face à la conjoncture difficile, renforçant leur marge de manœuvre afin d’éviter des licenciements ou autres effets néfastes pour les travailleurs. Pour aller plus loin, une baisse des charges patronales et salariales serait un moyen très efficace d’augmenter la rémunération nette des salariés sans augmenter le coût du travail et plus généralement les prix. Globalement, dans un pays où le travail est davantage taxé que le capital (30% de taxation pour tous les actionnaires depuis la mise en place du PFU), tous ces types de mesure seraient les bienvenues et participeraient à une certaine justice économique. Cela impliquerait pour l’Etat un manque à gagner, à compenser par une baisse des dépenses publiques ou bien par une plus forte taxation du capital afin de ne pas aggraver le déficit public.

Pour conclure, il est à remarquer que la France paiera prochainement plus cher le refinancement de la dette à cause de la remontée des taux d’intérêts des banques centrales. Le poids de la dette nationale sera donc un autre élément à surveiller et avec lequel il faudra composer dans les prochains mois. En mettant bout à bout ces différents éléments, nous pouvons entrevoir la complexité de la prise de décision pour l’effectif dans ce contexte qui est le nôtre et analyser la pertinence des récentes propositions politiques.

La peur de la spirale salaire prix

La peur de la spirale salaire prix

 

Il y a une dizaine d’années, les dirigeants occidentaux ont ouvert la boîte de Pandore par la mise en place d’une politique économique accommodante, visant initialement à booster la croissance occidentale. L’injection massive d’argent dans les marchés financiers et dans l’économie aura finalement mené à une inflation généralisée, poussant les banques centrales à réagir afin « d’appuyer sur le frein » (Christine Lagarde, 11 mai 2022) afin de tenter de maîtriser ce phénomène économique inquiétant. En mai 2022, le taux d’inflation annuel est estimé à 8,1% en zone euro et 8,3% aux Etats Unis, des niveaux historiquement hauts. Par Martin Pirez, manager chez Square.

La crainte évoquée de la spirale salaire prix est évidemment à prendre en considération car elle peut alimenter encore l’inflation. Mais inversement ne pas augmenter suffisamment les salaires peut tuer la consommation et la croissance ( un phénomène en cours) NDLR

 

Depuis plusieurs mois, chacun constate l’urgence de la lutte contre l’inflation car ses effets sont palpables au quotidien et font la une de tous les médias. Celle-ci impacte autant l’économie réelle, c’est-à-dire le quotidien des ménages et particulièrement ceux ayant un pouvoir d’achat limité, que la sphère financière : depuis le début de 2022, on constate une baisse d’environ 20% du principal indice européen (Eurostoxx 50) et de 22% du principal indice des Etats Unis (S&P 500). La France, qui se trouve dans un contexte électoral tendu, est le théâtre d’un ensemble de propositions des responsables politiques visant à « lutter contre l’inflation » afin de préserver le pouvoir d’achat, principale préoccupation des Français. Pour ce faire, il est en effet important de se pencher sur l’inflation afin de sauvegarder les intérêts du pays, cependant il est important d’éviter certains écueils.

D’abord, il ne faut pas confondre « lutte contre l’inflation » et « lutte contre les effets de l’inflation » au risque d’alimenter celle-ci, voire de provoquer son accélération. Ainsi, la ligne directrice dans ce contexte inflationniste est bien de sauvegarder le pouvoir d’achat sans participer à la hausse des prix. Nous allons voir cependant que certaines propositions politiques peuvent s’avérer plus ou moins efficaces dans ce combat.

En effet, des aides de l’Etat peuvent paraître bénéfiques pour les Français, mais finalement néfastes dans la lutte contre l’inflation. L’indexation des retraites sur l’inflation, la revalorisation des minima sociaux, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires et plus généralement des hausses de salaire dans le secteur privé reviendront in fine à alimenter la hausse des prix. Bien que difficile à concevoir, de telles mesures auront pour effet d’alimenter la boucle « prix-salaires » : un vieux phénomène économique. Théorisé par l’économiste Alban Phillips, un contexte de plein-emploi entraîne une accélération de l’inflation. En mai 2022, la France compte 7,3% de chômeurs, selon les derniers chiffres de l’Insee, son plus bas niveau depuis 2008 (« Le plein-emploi est à portée de main, le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans, le taux de chômage des jeunes est au plus bas depuis 40 ans et jamais autant de Français n’avaient eu un travail » Première ministre française E. Borne, 23 mai 2022). Dans une telle conjoncture, les entreprises font face à un manque de main d’œuvre, créant un rapport de force favorable aux salariés. Les entreprises sont donc plus enclines à augmenter les salaires. La hausse des salaires alimentant dans un premier temps le pouvoir d’achat, les sociétés peuvent répercuter la hausse des coûts de production dans les prix de vente (« pricing power ») afin de maintenir leur niveau de marge. On comprend ainsi l’écueil d’une telle spirale économique : hausse des salaires pour compenser l’inflation, hausse des prix des entreprises pour payer les salaires s’alimentant et se renforçant mutuellement.

Dans ce contexte de marché de l’emploi très favorable, un nouveau phénomène porté par les Etats Unis est à ajouter dans cette équation, celui de la Grande Démission (« Great Quit »). Cette fuite massive du marché du travail salarié comme suite logique des dérives du modèle capitaliste moderne et de la pandémie est un phénomène ayant déjà touché concrètement les Etats Unis et qui fait son apparition dans les médias en France. En 2021, aux Etats Unis (selon le Bureau of Labor Statistics), un record de plus de 47 millions d’Américains ont volontairement quitté leur emploi, soit presque 30% de la population active, ce qui s’inscrit dans une tendance à long terme depuis plus de dix ans. Un phénomène comparable est observable en France, les chiffres de la Dares (service de statistiques du ministère du Travail) concernant les mouvements de main d’œuvre confirment cette tendance : plus de 2,2 millions de démissions (80%) et ruptures conventionnelles (20%) sur 2021 – niveau le plus important depuis plus de dix ans et qui s’inscrit également dans une tendance de long terme (voir schéma ci-dessous). Ce phénomène vient donc mettre un peu plus de pression sur les employeurs et renforce la position des salariés, les mettant dans une position préférentielle pour prétendre à des hausses de salaire.

Malgré cette conjoncture défavorable pour lutter contre l’inflation, il existe des solutions à mettre en œuvre afin de renforcer le pouvoir d’achat sans entretenir la hausse des prix.

Par exemple, la mobilisation des outils de partage de la valeur avec le versement de primes liées à la performance de l’entreprise (intéressement) et à une quote-part de ses bénéfices (participation) ainsi que la mise en place d’une épargne salariale est une solution vertueuse. Ce dispositif, promu de longue date par Bruno Lemaire (ministre de l’Économie) fait partie des demandes prioritaires aux organisations patronales afin qu’il soit étendu (en particulier auprès des PME et TPE) et rendu obligatoire dès lors qu’une société verse des dividendes. Décrié, le partage de la richesse dans l’entreprise fait pourtant partie des outils pour améliorer le pouvoir d’achat. Il ne s’agit là pas nécessairement d’une hausse de revenus pour les salariés, mais également d’avoir accès à une épargne par le versement de primes liées à la performance de l’entreprise. Les salariés pourront donc bénéficier d’une épargne exonérée d’impôt sur le revenu, à utiliser sous des conditions établies et peu contraignantes (acquisition d’un logement principal par exemple) ce qui participera concrètement à renforcer le pouvoir d’achat, sans alimenter l’inflation au niveau des salaires.

De même, l’aide de l’Etat permettant de limiter les effets de la hausse des prix dans le secteur de l’énergie, le bouclier énergétique, correspond à un abaissement de la taxation par l’Etat sur les factures des ménages. Le contexte géopolitique et logistique transitoire est préjudiciable pour les ménages et pour l’Etat, tandis que producteurs et distributeurs d’énergies voient leurs bénéfices exploser (chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2022 de Engie et Total Energies en hausse respectivement de 51% et 57%). En effet, cette hausse des prix de l’énergie est liée à la spéculation sur les marchés et ne s’accompagne pas d’une variation du coût de production de celle-ci. La société EDF, propriété de l’Etat français à plus de 80% et grand distributeur de dividendes, voit quant à elle son chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2022 augmenter de 62%, ce qui devrait permettre de compenser ce manque à gagner pour l’administration publique. La mise en place de ce bouclier est donc une mesure efficace pour préserver le pouvoir d’achat des Français sans impacter l’inflation.

Enfin, on peut citer une autre mesure qui va rogner sur les recettes de l’Etat français : la baisse des impôts de production. Bénéficiant plus particulièrement aux secteurs exposés à la concurrence internationale comme l’industrie, où les coûts de production ont fortement augmenté (hausse du prix de la matière première), cette mesure est la bienvenue pour permettre aux sociétés de faire face à la conjoncture difficile, renforçant leur marge de manœuvre afin d’éviter des licenciements ou autres effets néfastes pour les travailleurs. Pour aller plus loin, une baisse des charges patronales et salariales serait un moyen très efficace d’augmenter la rémunération nette des salariés sans augmenter le coût du travail et plus généralement les prix. Globalement, dans un pays où le travail est davantage taxé que le capital (30% de taxation pour tous les actionnaires depuis la mise en place du PFU), tous ces types de mesure seraient les bienvenues et participeraient à une certaine justice économique. Cela impliquerait pour l’Etat un manque à gagner, à compenser par une baisse des dépenses publiques ou bien par une plus forte taxation du capital afin de ne pas aggraver le déficit public.

Pour conclure, il est à remarquer que la France paiera prochainement plus cher le refinancement de la dette à cause de la remontée des taux d’intérêts des banques centrales. Le poids de la dette nationale sera donc un autre élément à surveiller et avec lequel il faudra composer dans les prochains mois. En mettant bout à bout ces différents éléments, nous pouvons entrevoir la complexité de la prise de décision pour l’effectif dans ce contexte qui est le nôtre et analyser la pertinence des récentes propositions politiques.

Poutine a bâti ce régime sur la peur (Mikhaïl Kassianov)

Poutine a bâti ce régime sur la peur (Mikhaïl Kassianov)

 

Selon Mikhaïl Kassianov,ancien premier ministre de 2000 à 2004, dans un entretien à l’AFP confirme que Poutine a bâti son régime sur la peur et l’impunité des oligarques

 

Mikhaïl Kassianov  estime la guerre pourrait durer jusqu’à deux ans, mais croit toujours que la Russie reprendra un «chemin démocratique» un jour. Âgé de 64 ans, l’ancien ministre de Vladimir Poutine, qui a œuvré au rapprochement entre Moscou et les pays occidentaux, explique qu’il ne pensait pas, comme nombre de Russes, qu’une guerre éclaterait.

Selon son ex-premier ministre, Vladimir Poutine, un ancien agent du KGB âgé de 69 ans, a bâti depuis son arrivée au pouvoir en 2000 un système basé sur l’impunité et la peur. «Ce sont les acquis d’un système qui, avec l’encouragement de Poutine comme chef d’État, a commencé à fonctionner de façon encore plus cynique et cruelle que dans les derniers stades de l’Union soviétique», juge-t-il. «Au fond, il s’agit d’un système rappelant le KGB reposant sur une impunité totale. Il est clair qu’ils ne s’attendent pas à être punis», poursuit-il.

Mikhaïl Kassianov dit avoir quitté la Russie en raison de son opposition à l’offensive russe en Ukraine mais a refusé d’indiquer à l’AFP dans quel pays il se trouvait, invoquant des raisons de sécurité. Boris Nemtsov, un critique de Vladimir Poutine dont Mikhaïl Kassianov était proche, a été tué par balle près du Kremlin en 2015. Et Alexeï Navalny, bête noire du président russe, a été emprisonné après avoir survécu à un empoisonnement en 2020.

«Si l’Ukraine tombe, alors les pays baltes seront les prochains» sur la liste, assure l’opposant. Il ajoute être en désaccord «catégorique» avec l’idée selon laquelle Vladimir Poutine ne devrait pas être humilié, et contre les appels à ce que l’Ukraine accepte des concessions territoriales en échange de la paix. «Qu’aurait fait Poutine pour mériter cela ?», dénonce-t-il: «C’est une position beaucoup trop pragmatique. Je pense que c’est une erreur et j’espère que l’Occident ne suivra pas cette voie».

Le moteur de Poutine: La peur de la démocratie

Le moteur de Poutine: La peur de la démocratie

 

Ce qui traumatise Poutine dans l’Ukraine d’aujourd’hui, ce n’est pas la lointaine perspective de sa possible appartenance à l’OTAN, c’est la volonté de ce pays de rejoindre « l’Ouest » estime Alain Frachon dans le Monde .

 

Chronique.

 

« C’est la faute de l’OTAN. » Le pacte militaire euro-atlantique serait responsable des bombardements sur l’Ukraine ! « L’Occident coupable », comme toujours, ânonnent les thuriféraires de Vladimir Poutine. On veut bien condamner le matraquage de Kiev – déplaisant, certes – mais, dans le même souffle, on dénonce le « projet d’annexion de l’Ukraine » par l’entité maléfique OTAN – Etats-Unis. Manière implicite d’excuser partiellement le crime perpétré par la Russie contre l’un de ses voisins.

Est-ce si difficile de dire les choses comme elles sont ? Un dictateur, en mal de reconstitution d’un empire perdu, cette URSS effondrée sous ses propres contradictions, agresse un pays indépendant. Objectif : le casser pour le soumettre ; le terroriser pour l’assujettir à nouveau, « comme avant ». Poutine, l’ordonnateur de l’assaut sur l’Ukraine, appartient à cette génération de Russes venus des services de sécurité, écrit le politologue Ivan Krastev dans le New York Times, qui n’ont jamais digéré la fin de l’URSS : « Construire le futur ne les intéresse pas, ils veulent refaire le passé. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Le scénario ukrainien avait été écrit en Géorgie en 2008. Il suffisait de vouloir lire »

Ce qui traumatise Poutine dans l’Ukraine d’aujourd’hui, ce n’est pas la lointaine perspective de sa possible appartenance à l’OTAN, c’est la volonté de ce pays de rejoindre « l’Ouest » – le monde démocratique et libéral. Il faut ramener la traîtresse « à l’est », à la maison Russie à laquelle elle appartient. Vladimir Poutine l’a écrit : il n’y a pas de peuple ukrainien. Pourquoi ne voir que figure de rhétorique dans le propos des autocrates ?

La Russie a de légitimes intérêts de sécurité. Américains et Européens lui ont ouvert tous les forums possibles pour en débattre. Le président russe n’est pas intéressé. Il accomplit une mission historique pour, selon ses mots, « dénazifier » et « démilitariser » l’Ukraine. Dans cette folie, que vient faire l’OTAN, qui, sans exclure que ce pays puisse un jour faire partie de ses membres, ne lui a jamais ouvert de procédure d’adhésion ?

Les années de l’hyperpuissance américaine, celles qui ont suivi l’implosion de l’URSS, n’ont pas manqué d’occasions ratées pour imaginer une architecture de sécurité intelligente en Europe. L’exercice ne relevait pas d’une discussion de colloque académique : cette histoire s’est écrite dans le chaos. De la part des Etats-Unis et de leurs alliés, elle a comporté des gestes arrogants et humiliants à l’encontre d’une Russie traumatisée par la perte d’un empire sans lequel elle a, à l’évidence, bien du mal à vivre.

 

Europe : une politique commune du fromage mais pas de politique de défense

Europe : une politique commune du fromage mais pas de politique de défense 

 

Le secteur du fromage constitue un champ de réglementation très important pour Bruxelles qui ne cesse d’intervenir sur ce produit évidemment stratégique !  Ainsi on a interdit de fromages au lait cru sans parler des nombreuses autres orientations et interdictions concernant ce produit.

 

Par contre dans le domaine de la défense ou même de la diplomatie ,c’est le vide absolu. On peut le mesurer aujourd’hui avec envahissement de l’Ukraine par la Russie de la même manière qu’on peut le voir également au Mali où la France s’est ridiculisée notamment du fait de l’absence de soutien de l’union européenne.

 

Apparemment Poutine n’a peur de rien surtout pas de cette Europe molle. Peut-être serait-il utile quand même de le menacer avec cette directive sur le fromage ci-après :

 

 Directive 2019/28/TF du Parlement européen et Conseil du 29 mars 2019, établissant des règles communes pour le marché intérieur du fromage abrogeant la loi n°83-3828 au chap. II, art. 3, alinéa 11 :

« […] Mise en accord des États membres des mesures pour stopper la production et le commerce de fromages au lait cru […] »

C’est dans la plus grande discrétion que s’est tenue, en avril 19, une séance exceptionnelle du Parlement européen à laquelle peu de professionnels de la filière ont été conviés. Après seulement 3 heures de débat, finalement assez peu défendu, la cause de l’artisanat français et la richesse de nos terroirs ont tout simplement été balayés au profit de l’ultra-sécurité sanitaire prônant le 0 lait cru.

Il semblerait que la récente visite du président chinois, Xi Jinping, n’ait pas eu pour seul but d’influer sur les ventes d’avions d’Airbus mais d’exiger une filière laitière sans bactéries afin de pouvoir convenir au marché chinois en plein expansion. Il y a fort à penser que des lobbys soient derrière cette décision pour le moins contestable !

Il est clair qu’on peut sans doute pas conduire une stratégie sur le fromage et une autre sur la défense !

La peur d’une démocratie ukrainienne pour Poutine

La peur d’une démocratie ukrainienne pour  Poutine

Kenneth Roth est le directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW). L’ONG publie, jeudi 13 janvier, son rapport annuel sur la situation des droits humains dans les 110 pays où elle est active. Il revient sur la situation dans les Etats de l’ex-Union soviétique (URSS), trente ans après sa chute.

Comment interprétez-vous les récentes émeutes au Kazakhstan et la répression orchestrée par le président Kassym-Jomart Tokaïev avec le soutien de la Russie de Vladimir Poutine ?

Ces événements s’inscrivent dans deux dynamiques différentes. D’abord, un soulèvement populaire en réaction à l’augmentation des prix du carburant. Cette protestation a très vite exprimé un mécontentement plus large contre le régime autocratique au pouvoir dans ce pays. Puis, en quelques jours, ce phénomène s’est accompagné d’une lutte pour le pouvoir entre les proches du président Tokaïev et ceux de l’ancien dirigeant Noursoultan Nazarbaïev.

Il n’est pas surprenant que le Kremlin se soit montré très attentif à la situation pour éviter toute possibilité de déstabilisation, comme cela a été le cas ailleurs dans la région ces dernières années face à des « révolutions de couleur ». Ainsi, les trois pays de la région qui concentrent les efforts de l’armée russe sont des Etats qui ont connu une sorte de poussée démocratique. Le Kazakhstan entre dans cette catégorie, tout comme la Biélorussie, où le président Alexandre Loukachenko a probablement perdu les élections de 2020 avant de réprimer de façon violente son opposition.

Seule l’Ukraine a pu réaliser son ambition démocratique. A mon avis, c’est d’ailleurs la proximité de la démocratie ukrainienne qui fait peur à Vladimir Poutine, beaucoup plus que la menace de voir un jour ce pays rejoindre l’OTAN. Le durcissement de Moscou s’explique par la crainte de toute forme de changements démocratiques chez elle et chez ses voisins.

A propos de la Biélorussie, que pensez-vous de la tentative, en 2021, d’instrumentaliser les migrants en les faisant venir sur la frontière polonaise ?

Il s’agissait, pour Alexandre Loukachenko, de protester contre les sanctions prises à son encontre par l’Union européenne (UE), mais ce calcul cynique n’a pas fonctionné. Il a dû y renoncer, car les migrants massés sur la frontière n’ont pas pu passer vers la Pologne. Le gouvernement polonais a saisi l’occasion pour tenter de détourner l’attention suscitée en Europe par ses propres dérives, comme la réforme contestée de la justice, en brandissant un discours xénophobe.

Dans cette affaire, l’UE a d’ailleurs agi de façon misérable lorsque Varsovie a décidé de refouler ces personnes. Elle a fermé les yeux, un peu comme cela se passe aussi en Grèce. C’est une façon de violer les conventions internationales sur l’asile.

 

Inflation: La peur de la BCE

Inflation: La peur de la BCE

 

Une membre du directoire de la Banque centrale européenne s’interroge sur une éventuelle action de l’institution du fait de la persistance future de prix élevés de l’énergie due à la hausse des taxes carbone prévue dans le Green Deal européen, note Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

 

Comme le disait justement l’humoriste Pierre Dac, les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. Les économistes, comme les météorologues, à qui l’on demande des prédictions, sont donc condamnés à se tromper régulièrement, ce qui n’est jamais agréable pour un scientifique. L’économie est un art de la rhétorique et du changement de pied, une pensée toujours en mouvement. 

Témoin les cogitations des banques centrales sur l’inflation. Face au dérapage actuel, doit-on refroidir l’économie en remontant les taux d’intérêt ? C’est l’option choisie par la Réserve fédérale américaine face à une inflation qui dépasse 6 % aux Etats-Unis. C’est également la question que se pose la Banque centrale européenne (BCE), elle aussi confrontée à une résurgence de la hausse des prix. Ceux-ci ont crû de 5 % en décembre 2021, portés par le choc énergétique des prix du gaz et de l’électricité.

Jusqu’à présent, l’institution de Francfort, qui a sauvé l’Europe de la récession durant la pandémie de Covid-19 en inondant les dix-neuf pays membres de la zone euro d’argent gratuit, n’entend pas changer de politique. Mais son inquiétude transpire de plus en plus.

Deux scénarios

L’économiste allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, en a apporté la démonstration, samedi 8 janvier, dans une courte et brillante intervention à l’Association américaine d’économie. Selon elle, deux scénarios d’évolution des prix s’offrent à nous.

Le premier est une transmission classique de la hausse des prix de l’énergie aux autres secteurs de l’économie, conduisant à l’augmentation des salaires. Ce risque semble, à l’en croire, maîtrisé en Europe et l’on peut anticiper raisonnablement que les tensions sur le gaz et le pétrole devraient se relâcher.

Cependant, le deuxième scénario, qui prend de la vigueur, est celui d’un maintien de prix très élevés de l’énergie du fait des engagements européens en matière de lutte contre le changement climatique. La taxe carbone, dont l’extension est programmée dans le cadre du Green Deal de la Commission européenne, aurait un effet inflationniste certain, même si ces taxes ont un impact positif sur la croissance, « poussant la BCE à agir pour maintenir la stabilité des prix ». On ne peut pas être plus clair.

La peur de l’inflation monte à la BCE

La peur de l’inflation monte à la BCE

 

Une membre du directoire de la Banque centrale européenne s’interroge sur une éventuelle action de l’institution du fait de la persistance future de prix élevés de l’énergie due à la hausse des taxes carbone prévue dans le Green Deal européen, note Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

 

Comme le disait justement l’humoriste Pierre Dac, les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. Les économistes, comme les météorologues, à qui l’on demande des prédictions, sont donc condamnés à se tromper régulièrement, ce qui n’est jamais agréable pour un scientifique. L’économie est un art de la rhétorique et du changement de pied, une pensée toujours en mouvement.

Témoin les cogitations des banques centrales sur l’inflation. Face au dérapage actuel, doit-on refroidir l’économie en remontant les taux d’intérêt ? C’est l’option choisie par la Réserve fédérale américaine face à une inflation qui dépasse 6 % aux Etats-Unis. C’est également la question que se pose la Banque centrale européenne (BCE), elle aussi confrontée à une résurgence de la hausse des prix. Ceux-ci ont crû de 5 % en décembre 2021, portés par le choc énergétique des prix du gaz et de l’électricité.

Jusqu’à présent, l’institution de Francfort, qui a sauvé l’Europe de la récession durant la pandémie de Covid-19 en inondant les dix-neuf pays membres de la zone euro d’argent gratuit, n’entend pas changer de politique. Mais son inquiétude transpire de plus en plus.

Deux scénarios

L’économiste allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, en a apporté la démonstration, samedi 8 janvier, dans une courte et brillante intervention à l’Association américaine d’économie. Selon elle, deux scénarios d’évolution des prix s’offrent à nous.

Le premier est une transmission classique de la hausse des prix de l’énergie aux autres secteurs de l’économie, conduisant à l’augmentation des salaires. Ce risque semble, à l’en croire, maîtrisé en Europe et l’on peut anticiper raisonnablement que les tensions sur le gaz et le pétrole devraient se relâcher.

Cependant, le deuxième scénario, qui prend de la vigueur, est celui d’un maintien de prix très élevés de l’énergie du fait des engagements européens en matière de lutte contre le changement climatique. La taxe carbone, dont l’extension est programmée dans le cadre du Green Deal de la Commission européenne, aurait un effet inflationniste certain, même si ces taxes ont un impact positif sur la croissance, « poussant la BCE à agir pour maintenir la stabilité des prix ». On ne peut pas être plus clair.

La peur comme horizon politique ?

La peur comme horizon politique?

Par  Arnaud Benedetti est directeur de la rédaction de la « Revue Politique et Parlementaire » et Isabelle Djian, présidente et co-fondatrice de VoxNation.

(dans l’Opinion, extrait)

« Nous sommes en guerre », « choc des civilisations », « territoires perdus de la République », « destruction des écosystèmes », « déclinisme français », « ensauvagement de la société », « succession de pandémies annoncées comme inéluctables »… A l’aube de l’élection présidentielle, une dialectique fondée sur la peur se dissémine dans le discours politique. Les allocutions semblent se prêter au jeu du cadavre exquis en faisant ressusciter nos vieilles peurs et en juxtaposant des histoires terrifiantes et irrationnelles dont on ne connaîtrait ni le début, ni la fin. Mais elles auraient toutes pour point commun de réveiller la peur primale, en nous faisant revenir à notre état de nature.

Depuis la déclaration officielle de guerre faite à un ennemi invisible, la peur s’est immiscée dans les interstices des relations sociales et humaines. La crise sanitaire a dissous les liens qui nous unissaient les uns aux autres. L’autre ne serait plus une terre inconnue à explorer, pleine de promesses d’ouvertures et d’espoir. L’altérité serait devenue une source d’angoisses, porteuse de défiance réciproque et favorable au repli sur soi.

Il n’en demeure pas moins que la crise a eu pour vertu de nous rappeler à quel point l’homme est un être social, profondément animé par des passions. A La pensée politique actuelle, bien au-delà des frontières de la France, semble tentée d’entrer dans l’Etat-Léviathan de Thomas Hobbes, le théoricien de la peur comme moteur de l’action politique et auteur du célèbre « l’homme est un loup pour l’homme ». La peur n’est certes pas une nouveauté en politique et elle a souvent été utilisée. Mais notre époque, avec la conjonction de crises polymorphes et de « révolutions permanentes », nous a fait basculer dans l’imprévisibilité, le doute et le chaos.

La peur pèse sur le présent comme sur l’avenir. Alors que le progrès technologique, à grand renfort d’algorithmes, était parvenu à nous entretenir dans la douce utopie d’un avenir prévisible et prospère, la crise sanitaire est venue nous rappeler que l’incertitude est le propre de l’avenir et que les menaces renaissent de leurs cendres. Sous l’effet du filtre des médias et des réseaux sociaux, ce n’est plus la réalité qui s’offre à nous. C’est le vertige des simulacres, c’est-à-dire de ce qui cache ce qu’il n’y a pas ou plus ! Selon un sondage Viavoice pour les Assises du journalisme, près d’un Français sur deux accuserait les médias d’avoir alimenté la peur pendant la pandémie par un sophisme digne de l’allégorie de la caverne. Mais ces peurs et les dispositifs médiatiques qui leur font écho ne sont-ils pas le symptôme de l’absence de débats réels, de valeurs solides ?

Certains ont pu parler d’une heuristique de la peur, et lier la peur à un principe de responsabilité pour fonder l’action politique et éviter le pire. La peur serait alors le propre des gens responsables… D’autres envisagent la peur comme une objectivation d’un sentiment d’angoisse diffus et permanent qui serait l’essence même de l’humain. En réalité, la cristallisation de l’angoisse existentielle et une société de la peur ne peuvent que porter la division. La dialectique de la peur, que certains politiques emploient pour paraître plus forts et fermes, ne serait-elle pas finalement un aveu de leur vide éthique et de la faiblesse de l’action politique ?

Plutôt que la peur, les politiques devraient travailler pierre à pierre à bâtir la confiance politique et tenir leurs promesses. Au lieu de la défiance et de la peur, qui défigurent l’autre, il est urgent de redevenir sensible à son visage, c’est-à-dire de revenir à une altérité fondamentale et fondatrice d’une éthique. Par la grâce du visage qui « s’impose à moi sans que je puisse rester sourd à son appel, ni l’oublier, je veux dire, sans que je puisse cesser d’être responsable de sa misère », pour reprendre la pensée d’Emmanuel Lévinas dans Humanisme de l’autre homme. Face à la peur, c’est bien sur le terrain de la confiance et du rapport à l’autre que se joue l’avenir de la démocratie.

 

Arnaud Benedetti est directeur de la rédaction de la « Revue Politique et Parlementaire » et Isabelle Djian, présidente et co-fondatrice de VoxNation.

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