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Politique : des partis trop « personnels »

Politique : des partis trop personnels

Les partis-personnels sont des partis qui ont émergé et se sont construits autour de la personnalité de leurs fondateurs respectifs, comme ceux de Jean-Luc Mélenchon et d’Emmanuel Macron. Ludovic Grave, doctorant en sciences politiques à l’Université de Lille, a étudié La France insoumise et Renaissance et revient dans un entretien sur leurs limites dans le champ politique et électoral, à la lumière des tensions et fractures profondes observées depuis l’annonce de la dissolution le 9 juin dernier


Comment expliquez-vous la prégnance de ces structures ? Comment cela s’inscrit-il dans la culture politique française ?

Sous la Ve République, il y a toujours eu des partis politiques dont la personnalité du fondateur avait une prégnance importante, voire décisive. On peut se rappeler du Rassemblement du peuple français (RPF) dont Charles de Gaulle était la figure centrale sous la IVe République. D’autres « petits » partis – petits car peu présents dans le champ politique et électoral – ont également une structure dont la figure du leader-fondateur est centrale.

On peut citer l’exemple de l’UPR de François Asselineau, Solidarité & Progrès de Jacques Cheminade, ou Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, etc. Plus récemment, nous avons vu émerger Reconquête d’Éric Zemmour et Horizons d’Édouard Philippe, qui prennent la forme de partis personnels centrés autour de leur fondateur. On ne peut donc pas réellement dire qu’il soit exceptionnel de voir un parti graviter autour de son leader-fondateur dans le paysage politique. Cette tendance s’inscrit d’ailleurs dans une évolution plus large de la vie politique française, où la personnalisation du pouvoir et la médiatisation des figures politiques jouent un rôle croissant.

En quoi néanmoins LFI et Renaissance (ex-LREM) se distinguent-ils ?

Je dirais leur forme organisationnelle très proche. Il s’agit de partis relativement squelettiques en termes de structuration, se présentant comme des « mouvements » fortement inclusifs et souples, conjuguant horizontalité participative et verticalité décisionnelle.

Ils cherchent ainsi à se démarquer des partis traditionnels établis dans le champ politique. L’adhésion à LREM se faisait initialement via le site Internet, avant sa refondation (pour reprendre le terme de Florence Haegel concernant l’UMP) en un parti plus traditionnel, Renaissance. En ce qui concerne LFI, ce mode d’adhésion gratuit est toujours d’actualité.

Ces deux partis sont centrés autour d’une plate-forme numérique qui constitue le dispositif central de structuration du parti, « conçue non seulement comme un mode renouvelé d’agrégation et de mobilisation des soutiens ».

C’est en cela que cette structuration partisane se démarque largement de ce que l’on retrouve dans d’autres partis politiques français comme LR ou le PS.

Peut-on parler d’un parti-personnel dans la mesure où le projet politique se confond avec celle/celui qui le porte ?

On peut effectivement parler de parti personnel dans le cas de LREM et LFI. Un parti personnel se caractérise par le contrôle total de son leader-fondateur sur le parti, fusionnant ses ambitions personnelles avec le programme politique du parti.

Ce phénomène n’est pas totalement nouveau, mais il a pris de l’ampleur ces dernières décennies dans les démocraties occidentales. Dans le cas de LFI et LREM, ces partis ont été créés dans le but spécifique de soutenir leurs candidats-fondateurs respectifs à l’élection présidentielle, sans forcément d’organisation avec une base idéologique ou politique distincte et diversifiée.

De ce point de vue, ils présentent des similitudes avec le Front national devenu Rassemblement national, qui a longtemps fonctionné comme une « entreprise familiale ».

Cette notion découle d’une étude du parti Forza Italia (FI) par deux politistes américains Glenn Kefford et Duncan McDonnell. La FI de Silvio Berlusconi est souvent citée comme l’idéal-typique du parti personnel, où une combinaison de ressources charismatiques et patrimoniales détenu par son leader-fondateur remplace la structure collective traditionnelle et légale rationnelle du parti.

 

Berlusconi a utilisé sa fortune financière et son empire médiatique pour établir et maintenir le contrôle sur son parti, fusionnant ainsi sa marque personnelle avec l’identité du parti.

De même, le Mouvement 5 étoiles (M5S) de Beppe Grillo a tiré parti de sa présence dans les médias et de son organisation innovante centrée sur Internet pour centraliser le contrôle, en veillant à ce que les communications et les décisions de toutes les parties soient filtrées via ses canaux personnels. L’essor de tels partis personnels est facilité par la personnalisation de la politique qui en France est de plus en plus prégnante, où les acteurs politiques individuels occupent une place plus centrale dans le champ politique.

Peut-on reprocher à ces partis personnels d’être peu démocratiques ?

En France, aucune loi n’oblige un parti politique à être « démocratique » dans son fonctionnement interne. La Démocratie n’est pas l’addition d’une multitude de petites démocraties. Un parti politique est avant tout une structure qui cherche à conquérir la magistrature suprême, et rien n’interdit qu’il soit dirigé par un leader détenant l’essentiel des pouvoirs décisionnels.

Dans le cas qui nous intéresse, les deux partis en question peuvent être considérés comme peu démocratiques dans leur fonctionnement interne. LFI, dont Jean-Luc Mélenchon affirme la nature « gazeuse », et LREM ont une organisation squelettique aux contours volontairement flous, comme en témoignent leurs statuts.

Cette structure entraîne inévitablement de l’informalité et permet au leader-fondateur et à ses proches de contrôler l’ensemble de l’organisation sans que les corps intermédiaires, traditionnellement présents dans les partis politiques, puissent faire contrepoids. Pour ces deux formations, la démocratie intra-partisane est perçue comme trop risquée, car elle pourrait potentiellement contrecarrer l’objectif principal qui est de soutenir leur leader respectif.

Ces deux partis se sont positionnés comme étant « en rupture » avec les autres (LR, PS, etc.) à des moments proches (avril 2016). Quelles ont été les stratégies de départ ?

Ces deux partis se sont avant tout annoncés en rupture avec les partis traditionnels en mettant en avant leur « forme mouvementiste », s’inspirant pour le cas de LFI de Podemos en Espagne. En réalité, ce sont des partis personnels dominés par un leader charismatique.

Ils sont moins structurés et plus fluides, organisés autour d’une plate-forme numérique, loin des formes partisanes traditionnelles. Les membres de ces partis sont davantage des supporters et que des mandants, du fait que les membres qui adhèrent gratuitement depuis le site n’ont aucun droit sur les décisions stratégiques du parti.

Le coût d’entrée dans le militantisme est ainsi abaissé et l’implication est cyclique, fluctuant en fonction des conjonctures électorales. Pour les deux partis, l’ancrage militant se fait essentiellement dans les grandes villes et leurs périphéries, faisant apparaître une dichotomie rurale/urbaine. On observe également une grande autonomie des militants de terrain.

Le cas de LFI est particulièrement intéressant : c’est encore l’un des rares partis à pratiquer massivement le porte-à-porte, essentiellement dans les quartiers populaires des grandes villes et de leurs périphéries. Ils ont également largement investi les réseaux sociaux, tentant d’attirer spécifiquement les plus jeunes (Twitter/X, TikTok, Twitch, YouTube, Instagram, etc.).

Il est à noter également qu’une caractéristique de ces deux partis est leur manque d’attrait pour les élections locales. Ils préfèrent soutenir des élus d’autres partis déjà bien implantés localement, canalisant ainsi leurs forces et ressources pour des élections plus décisives.

En quoi ces stratégies diffèrent-elles ?

L’une des différences majeures dans l’application des répertoires d’actions électorales est l’esprit dans lequel ils sont appliqués.

Pour En Marche puis LREM c’est le modèle de la start-up qui prévaut, avec un mode de management participatif, faiblement hiérarchisé, mis en avant par l’équipe dirigeante. Le financement de chaque action militante se fait par un « appel à projet » directement auprès du siège à Paris.

En ce qui concerne LFI, le modèle est plus orienté vers le mouvementisme, avec une large autonomie de la base militante par rapport au centre décisionnel. Cette large autonomie se reflète dans les groupes d’action, aux frontières floues et relativement poreuses. Ils n’ont pas de périmètre géographique réellement délimité ; certains groupes peuvent se créer au sein d’universités ou de quartiers, et ils peuvent être créés et rejoints par toute personne qui le souhaite.

Le siège parisien n’accorde aucun financement ou quelques centaines d’euros si le groupe d’action dépasse un certain seuil. Dans le cas contraire, c’est aux militants d’acheter le matériel militant depuis le site interne.

Malgré la différence dans le modèle appliqué des répertoires d’action électorales, ils restent tout de même dans un esprit d’une large autonomie des actions militantes locales. C’est avant tout la débrouillardise des militants locaux qui a cours à leurs débuts. Cela est devenu moins le cas en 2022 pour LFI, qui a commencé une « restructuration » du parti, le projet portant sur l’achat de locaux facilitant l’ancrage local des militants.

Pour LREM, devenu Renaissance, la transition est plus claire : un budget est clairement alloué à chaque groupe local de militants pour mener les actions militantes de leur choix sans faire appel au siège.

Pourquoi aujourd’hui, leurs leaders respectifs semblent être confrontés à un effet boomerang en incarnant chacun différemment un « repoussoir » pour l’électorat voire les militants ou même les élus de leurs propres formations ?

Il semblerait que cet effet de « boomerang » ne soit pas le même pour les deux leaders.

Emmanuel Macron, arrivé au pouvoir, a très rapidement délaissé son parti. Sa politique du « et de gauche, et de droite » a rapidement montré ses limites. Son second mandat, perçu – peut-être à juste titre – comme brutal, a conduit à un rejet par une très large frange de son électorat, mais également de ses alliés politiques comme Édouard Philippe, qui a peu à peu pris ses distances avec le président.

En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, c’est davantage sa stratégie de conflictualité permanente, qualifiée par lui même de « bruit et fureur », qui pose problème.

La gestion interne contestée de son mouvement, son soutien à Adrien Quatennens après sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, ou encore ses prises de position controversées sur les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, ont conduit une partie de son électorat et certains militants à le percevoir comme un élément perturbateur plutôt qu’un facteur d’union.

De plus, il semblerait que l’apparente nouveauté de ces partis-mouvements ait peut-être fait son temps dans le paysage politique français. On peut constater que le PS, un parti traditionnel, a réalisé un très bon score aux dernières élections européennes de 2024, talonnant la liste du camp présidentiel avec 13,8 % des voix mais également aux législatives de 2024 avec 62 députés face à 72 députés LFI.

Vous évoquiez un déficit de leadership. Aujourd’hui, ces partis tiennent-ils sans leurs leaders ?

C’est là la grande question de savoir si la durée de vie de ces deux partis est indexée sur celle de leurs leaders-fondateurs. La réponse ne peut venir que d’eux-mêmes. Dans l’histoire politique française, on a l’exemple du Rassemblement du peuple français de De Gaulle, qu’il crée en 1947 et met en sommeil en septembre 1955 après des échecs électoraux et des tensions internes.

En sera-t-il de même pour eux ? Rien n’est moins sûr. Il est compliqué d’imaginer un avenir pour le parti présidentiel depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, même si son leader a beaucoup de ressources. En ce qui concerne LFI, l’avenir semble moins ombrageux. La réussite du Nouveau Front populaire a permis de consolider le parti de Jean-Luc Mélenchon comme le premier groupe de gauche à l’Assemblée nationale avec 71 députés LFI contre 75 durant la dernière législature. Néanmoins, il est talonné de près par le PS.

Cependant, les tensions internes qui se sont conclues par la non-réinvestiture de cinq députés – Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Frédéric Mathieu et Hendrik Davi – et le départ avec fracas de François Ruffin et de Clémentine Autain conduisent LFI à resserrer les rangs autour de son leader, ne laissant que peu de candidats à sa succession. Jean-Luc Mélenchon a tellement imprimé son style dans son parti qu’il est difficile d’imaginer quel candidat pourra en reprendre la relève.

Prêts personnels à la consommation : En baisse de près de 30 %

Prêts personnels à la consommation : En baisse de près de 30 %

Les prêts personnels à la consommation ont baissé de 27,8 % sur un an en raison notamment de la hausse des taux et de l’attentisme des ménages.

Les prêts personnels à la consommation ont encore fortement baissé au deuxième trimestre, de 27,8% sur un an, indique ce mardi 22 août l’Association française des sociétés financières (ASF).
Avec près de 96,5 milliards d’euros d’encours à fin mars, les prêts personnels représentent quasiment la moitié des encours du crédit à la consommation, selon les dernières données disponibles de la Banque de France.

La chute du montant des crédits immobiliers accordés, elle, s’est également accentuée ces derniers mois, selon des chiffres publiés par l’Observatoire Crédit Logement/CSA en juillet. Au second trimestre, la production de ces crédits s’est effondrée de 40,8% sur un an.

Selon le courtier Meilleurtaux, la demande de prêts a baissé de 20% sur un an au premier semestre, notamment du fait de la hausse des taux. Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers est passé de 1,20% en janvier 2021 à 3,08% en mai, selon les données de la Banque de France.

Les légères baisses des prix de l’immobilier « n’ont pas du tout compensé la baisse de la capacité d’emprunt », avait souligné Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux. Le nombre de dossiers non finançables, du fait d’un taux d’endettement bien supérieur à celui exigé par les autorités, est passé de 22% en janvier 2021 à 33% en juin 2023, selon le courtier.

Chute de 25,3% des prêts personnels

Chute de 25,3% des prêts personnels


En raison notamment de l’explosion de l’inflation et des taux d’intérêt, les prêts personnels, crédits à la consommation non affectés à un bien en particulier, ont chuté au premier trimestre de 25,3% sur un an, a annoncé lundi l’Association française des Sociétés Financières (ASF).

Avec près de 95 milliards d’euros d’encours à fin décembre, les prêts personnels représentent quasiment la moitié des encours du crédit à la consommation, selon la Banque de France. Les crédits affectés à l’amélioration de l’habitat et aux biens d’équipement du foyer se sont quant à eux maintenus sur le trimestre (+3,9%) et les crédits renouvelables ont bénéficié de circonstances favorables. (+11,1%). Ce volume de production ne dit en revanche rien sur la qualité des emprunteurs.

Qualifiant la conjoncture actuelle de «défavorable», l’ASF faisait remarquer dans un document paru en début de mois que la qualité de la demande des crédits à la consommation poursuivait son effritement avec des «premiers impayés (qui) augmentent légèrement».

Grèce : vaccination obligatoire des personnels de santé

Grèce : vaccination obligatoire des personnels de santé

vaccination obligatoire pour les personnels de santé dès ce mercredi en Grèce, sous peine de mise à pied. La mesure avait été annoncée le 12 juillet par le gouvernement. Quelque 10.000 professionnels non vaccinés à ce jour sont concernés par une menace de suspension dans le pays, soit 10% des effectifs totaux, selon les estimations de la Fédération nationale des travailleurs des hôpitaux publics.

Personnels hospitaliers: une enveloppe de 7,5 milliards

Personnels hospitaliers: une enveloppe de 7,5 milliards

Une enveloppe de 7,5 milliards d’euros et une attention particulière pour que les questions d’emploi soient également intégrées à la négociation”, a déclaré le premier ministre.(Soit une augmentation de 500 millions par rapport aux précédentes décisions du gouvernement).

Le gouvernement avait promis jusqu’ici 7 milliards d’euros, dont 6,4 milliards pour les professionnels non-médecins des hôpitaux et 600 millions pour les médecins, internes et étudiants en médecine.

Le gouvernement prévoyait initialement de conclure le “Ségur de la santé”, vaste concertation visant à définir les contours d’un nouveau plan hôpital, le 3 juillet mais le calendrier a été repoussé en raison du remaniement gouvernemental.

Personnels soignants: des augmentations ? (ministre de la santé)

Personnels  soignants: des augmentations ?   (ministre de la santé)

 

« Je reconnais  que le principe de prime est insuffisant pour rémunérer correctement le personnel soignant. Il ne promet rien de précis, rien de significatif  sinon qu’on pourra « travailler » la question, bref y réfléchir !  » ( ministre de la santé ) -interview au JDD.

 

Les personnels soignants réclament des hausses de salaire et des moyens pour l’hôpital. Que leur répondez-vous ?
Le Président a été très clair : nous allons augmenter les rémunérations ( Macron n’a rein promis formellement NDLR°), travailler sur un plan d’investissement ambitieux et enclencher une transformation profonde de tout ce qui ne tire pas l’hôpital vers le haut. Dans la crise, l’hôpital a montré que, quand on le laissait faire, il était capable d’accomplir des miracles. Faisons-lui confiance.

 

L’augmentation des rémunérations sera-t-elle significative?
( notons le grande prudence du ministre (NDLR° La question doit être abordée sous quatre angles différents. Le premier, c’est bien sûr la question des salaires. Il faut travailler sur une augmentation de ceux-ci, au-delà des primes. Le deuxième, c’est l’organisation du travail. De nombreuses infirmières sont contraintes de faire des « ménages », c’est-à-dire des heures supplémentaires, illégalement, dans d’autres établissements. Si des salariés de l’hôpital souhaitent travailler davantage et augmenter leur rémunération, il faut que ce soit possible. Pour ça, il faut revoir le cadre d’organisation du temps de travail à l’hôpital. Le troisième concerne la valorisation du travail collectif et le quatrième, enfin, la montée en compétences.

 

Vous remettriez en question les 35 heures à l’hôpital?
La question n’est pas de déréglementer le temps de travail. Il ne s’agit pas d’obliger des gens à travailler davantage, mais de créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent de le faire, ou d’organiser leur temps de travail différemment. Sans pression. Il faudra aussi valoriser le travail en équipe. L’équipe de proximité ressort comme un des gagnants face à la crise. Enfin, la question des rémunérations, c’est aussi celle de la montée en compétences et des missions. Des médecins exercent des missions de formation ou de recherche qui doivent être reconnues. Aujourd’hui, si une infirmière décroche un doctorat, elle conserve le même salaire. Ce n’est pas normal. Il faut faire évoluer les compétences et les missions de ceux qui le souhaitent, et les reconnaître à leur juste valeur ; il faut faire évoluer les métiers du soin en les adaptant aux nouveaux besoins de prise en charge des patients.*

 

Allez-vous vous attaquer au grand malaise infirmier, une profession féminine et paupérisée?
Je veux prendre soin de celles - surtout - mais aussi de ceux qui prennent soin de nous quand on est fragile. Les Anglo-Saxons appellent cela le « care », un concept très moderne à mes yeux et une question politique cruciale. C’est vrai, ce sont des métiers historiquement essentiellement féminins. Bien que fondamentaux, ils sont depuis toujours très mal rémunérés. Aujourd’hui, nous payons cette faute initiale, dans les hôpitaux comme dans le secteur médico-social, à domicile ou dans les établissements. La nation va devoir faire un effort important pour reconnaître leur rôle. Je souhaite que, rapidement, nous puissions atteindre un niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne.

 

En quoi la stratégie « Ma santé 2022″ d’Agnès Buzyn était-elle une « erreur », selon l’expression d’Emmanuel Macron?
Je me reconnais dans les objectifs de la réforme « Ma santé 2022″. J’ajoute, que contrairement aux gouvernements qui nous ont précédés, nous avons inversé la tendance sur les dépenses de santé et relancé l’investissement. Pour autant, c’est le rythme de sa mise en œuvre et les moyens consacrés qui sont en cause. Nous n’avions pas emprunté une mauvaise route, mais l’ampleur de la crise hospitalière nous oblige à accélérer et à être à la hauteur des attentes des soignants.

 

Voulez-vous mettre fin à la tarification à l’activité (T2A)?
On est déjà sorti du tout T2A. Mais il faut aller plus vite. La crise du Covid-19 nous a montré qu’un raisonnement par population était plus intéressant pour l’hôpital qu’un raisonnement par activité.

 

 Quelle méthode allez-vous adopter pour élaborer votre plan?
Nous allons mener une concertation nationale avec les partenaires sociaux et les collectifs hospitaliers. Je l’ai entamée dès ce week-end, sans attendre, à travers des discussions téléphoniques informelles, en bilatéral, avec des syndicats. Le 25 mai, je souhaite lancer ce « Ségur de la santé » par une première grande réunion multilatérale avec les partenaires sociaux au ministère. Par ailleurs, dès la fin du mois, nous organiserons dans les territoires un retour d’expérience sur ce qui a fonctionné et sur les attentes de ceux qui ont fait l’hôpital pendant la crise.

 

Avec quel argent allez-vous financer ces mesures? Y a-t-il finalement de l’ »argent magique », contrairement à ce qu’affirmait Emmanuel Macron il y a deux ans?
Les Français aspirent à une protection sociale forte et à un modèle de santé à la hauteur, généreux et efficace. Ils veulent des soignants fiers d’aller au travail le matin et heureux. Il y a des aberrations : certaines choses ne coûtent rien et nécessitent juste de revenir sur des réglementations. Mais oui, bien sûr, il faudra qu’on mobilise de l’argent nouveau pour augmenter les rémunérations. C’est nécessaire. Il n’y a pas d’argent magique, il faudra donc faire des choix.

 

Mais le déficit de la Sécurité sociale explose déjà…
Le mal-être à l’hôpital coûte aussi très cher. Il y a près de dix ans, j’écrivais dans un rapport que le recours à l’intérim médical coûtait 500 millions d’euros par an. Cette somme s’est accrue depuis. Il vaut mieux dépenser de l’argent pour attirer et conserver des talents dans la durée que pour recruter des médecins à l’étranger avec des boîtes d’intérim.

 

Quand présenterez-vous votre plan?
J’ai envie d’aller vite. Je veux que le plan soit présenté cet été, pour traduire tout ce qui peut l’être dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Nous n’avons pas besoin de faire un diagnostic. Il est connu. Ce qu’il nous reste à faire, c’est un retour d’expérience sur ce qui a été développé pendant la crise, en ville, au domicile comme à l’hôpital. Par exemple, on réalisait dans notre pays 20.000 téléconsultations par an en 2019. La semaine dernière, on en a fait 1 million. La téléconsultation, est-ce la fin des déserts médicaux? Peut-être. Je n’ai pas de tabou, y compris pour articuler les secteurs public et privé par endroits. Les agences régionales de santé ont montré qu’elles savaient être en pilotage et en appui. C’est à l’échelle des territoires de santé qu’il faut penser l’organisation des soins de demain. Ce qui est certain, c’est que je ne veux pas que l’hôpital retombe dans le marasme, la morosité et la perte de sens qui étaient son quotidien avant le coronavirus.

 Pendant la crise, vous avez rouvert des lits. Est-ce la fin des fermetures?
Il y a des endroits où on manque de lits, mais aussi d’autres où on n’en manque pas. Il faut adapter notre capacité à la charge de soins, aux besoins des patients, mais il faut sortir du dogme de la fermeture des lits, ça c’est certain. Médecin hospitalier, j’ai connu les brancards dans les couloirs, ce n’est plus acceptable.

 

En cas de deuxième vague, aura-t-on assez de lits de réanimation?
La saturation des lits de réanimation est encore une réalité. Si le nombre de malades du Covid en réanimation diminue - il en reste plus de 2 000 aujourd’hui -, les malades non-Covid sont nombreux. On a aussi une très forte tension sur les médicaments de réanimation : on ne peut pas encore reprendre une activité de chirurgie programmée à 100%. Nous devons protéger ces médicaments dans l’hypothèse d’une deuxième vague.

 

Les Français pensaient avoir le meilleur système de santé au monde et ils ont eu l’impression que d’autres pays faisaient mieux. Certains pays sont-ils devenus des modèles?
Tous les patients atteints par le virus et qui avaient besoin d’être pris en charge ont pu l’être. Trouvez-moi un pays où l’Assurance maladie a pris en charge 100% des soins liés au coronavirus. Trouvez un pays dans lequel les hôpitaux ont multiplié par trois les capacités de réanimation. Regarder les difficultés d’autres pays qui n’ont pas subi une épidémie de même ampleur que nous n’est pas pertinent. Comparer ce qui n’est pas comparable n’éclaire pas le débat. Notre système de santé n’a pas à rougir, au contraire.

 

 Pouvez-vous tirer un premier bilan sanitaire du déconfinement?
Nous aurons un premier retour d’ici dix à quinze jours. Vendredi, nous avons diagnostiqué 1.100 nouveaux patients atteints par le coronavirus. C’est moins de 2% des tests réalisés. Nous testons désormais de façon très large, et beaucoup d’asymptomatiques. Les mailles se sont resserrées. Depuis lundi, nous avons identifié 25 clusters sur notre territoire. Le système mis en place pour tester, isoler et casser les chaînes de contamination est opérationnel. Il reste une inquiétude : Mayotte. C’est le seul endroit où l’épidémie progresse, malgré le confinement, toujours en place là-bas.

Va-t-on arriver à l’objectif de 700.000 tests par semaine?
Nous avons la capacité de le faire. Vendredi, nous en étions à plus de 50.000 tests réalisés par jour et la montée en charge suit les besoins exprimés dans les territoires. Nous sommes donc en mesure de tester tous les Français qui présentent des symptômes et tous les cas contacts.

 

Des masques susceptibles d’être utilisés ont-ils été détruits par l’État en pleine épidémie, comme l’affirme Le Monde?
Je veux être clair. En 2017, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé à Santé publique France de vérifier si les masques du stock national étaient encore utilisables. Après une expertise, Santé publique France a répondu en octobre 2018 que ces masques n’étaient plus conformes aux normes exigées pour un usage sanitaire. La DGS a logiquement demandé leur destruction, et déclenché une nouvelle commande de 100 millions de masques. Entre septembre et décembre 2019, 200 millions de masques périmés ont ainsi été détruits. Fin mars, nous avons défini des normes de masques filtrants destinés à la population générale. Nous avons alors demandé à Santé publique France de procéder à une nouvelle analyse des masques non encore détruits. En avril, les experts m’ont répondu qu’une partie de ces masques - pas la totalité – étaient reclassables en masques grand public. Nous les avons donc récupérés et distribués.

Est-ce normal que l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France n’ait pas bloqué elle-même ces destructions?
Si vous me demandez s’il est normal que je découvre fin mars que des masques n’ont pas été détruits, et que ce soit à moi de demander une nouvelle analyse pour vérifier s’ils sont bons ou non, la réponse est non. Parmi les réformes que je veux porter, il y aura une réorganisation de notre appareil de lutte contre les crises sanitaires.

Les coachs personnels : les nouveaux curés

Les coachs personnels : les nouveaux curés

 

 

 

Il y a différentes formes de coaching mais l’essentiel concerne le développement personnel, c’est-à-dire l’illusoire recherche du bonheur dans un environnement particulièrement anxiogène. Bref les coachs personnels remplacent progressivement les curés. Il y a cependant une différence de taille, il s’agit pour le coaching d’une activité marchande qui est loin d’être gratuite-ce que dénonce Julia de Funès, psychologue, dans le Figaro.

 

« . Alors que les ouvrages d’épanouissement personnel envahissent les rayons des librairies et que les coachs en tout genre promettent bonheur, réussite et joie à des prix record, Julia de Funès dénonce  l’arnaque de la psychologie positive dans un petit essai incisif. Développement (imp)personnel est aussi, plus largement, une réflexion sur le mal-être d’une civilisation dévorée par le «culte du moi».

 

Selon vous, «le développement personnel est devenu le nouvel opium du peuple». Vous n’y allez pas un peu fort?

 

C’est le développement personnel et ses desservants qui y vont fort en promettant paix, sérénité, authenticité, confiance, et bonheur en quelques séances. Comme toute drogue efficace, le prix est élevé. Comme toute drogue, il promet d’atteindre en un temps record un réconfort. Comme toute drogue, les prises sont nombreuses, l’emprise importante. Comme toute drogue, il noie les poissons de la négativité et des passions tristes en édulcorant les difficultés et la réalité à l’aide de mots doux et de Soupline langagière. Nous nagerions dans une harmonie radieuse à écouter ces nouveaux prêtres et à lire ces nouvelles bibles. A une réalité difficile et exigeante ils préfèrent la facilité d’une illusion. Un shoot et nous voilà propulsés dans une pensée positive qui positive plus qu’elle ne pense. Comme toute drogue, c’est un symptôme qui se prend pour un remède. Le résultat est le même: dépendance, désillusion et … »

 

Grève des enseignants et des personnels des hôpitaux de Paris

Grève des enseignants et des personnels des  hôpitaux de Paris

Nouvelle protestation contre la réforme des collèges de la part des enseignants. Une réforme qui recueille une opposition d’une  majorité d’enseignants et de Français. En cause surtout l’ alignement par le bas des programmes puisque notamment 20% des horaires seront consacrées à des matières anecdotiques au détriment des matières fondamentales. Ce qui mécaniquement va encore accroitre les inégalités entre établissements.  Et des travaux interdisciplinaires à plusieurs enseignants très contestés ou pourrait être enseignées plusieurs matières. Dune certaine manière le triomphe du pédagogisme sur les partisans d’un enseignement plus académique sur les matières de base.  Les enseignants sont donc  invités à une journée d’action nationale contre la réforme du collège à l’appel d’une intersyndicale Snes-FSU, Snep, FO, CGT et Sud. Du coté du Snes-FSU, le principal syndicat des enseignants du second degré, pas de pronostics fermes non plus, mais l’on s’attend à une mobilisation moins importante que lors de la première journée d’action du 19 mai, qui avait été suivie par 27 % des enseignants des collèges publics selon le ministère, le double selon le Snes-FSU. « Mais il y aura des poches de mobilisation importantes », prédit Camille Buquet du Snes. La page Facebook du syndicat relaye d’ailleurs les lieux de rassemblement dans les grandes villes. A Paris, le cortège partira à 13h30 de Port-Royal. Ce qui laisse présager des embouteillages en pagaille. Il y aura aussi uen nouvelle protestation des  agents de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) contre la reforme des 35 heures.. Si les soignants et les administratifs seront en première ligne dans le mouvement de contestation, certains cadres hospitaliers les rejoindront. En revanche, les patients devraient être peu impactés par le mouvement. « Nous assurerons la continuité des soins. Et seules les consultations et les interventions non urgentes ont été reportées à une date ultérieure », explique un porte-paroles de Sud.

 




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