Pour une dette publique à perpétuité ! (Alain Minc)
On sait qu’Alain Minc a pour caractéristique de dire à peu près tout et le contraire. Ainsi a-t-il défendu pendant longtemps les théories les plus ultra libérales avant vraisemblablement de se convertir aux idées de l’ultra gauche. Ainsi sur le plan budgétaire et monétaire, MINC propose maintenant de faire tourner la planche à billets sans limites avec une dette publique y compris à perpétuité. Bref une sorte d’annulation de la dette… ou presque.
. Cette proposition ubuesque montre bien que les économies sont complètement dans le potage. En effet une dette sans limites et à perpétuité n’efface nullement la charge de remboursement . Cela signifie tout simplement que ce sont les générations futures qui paieront pour le présent. On objectera que c’est déjà le cas puisque la plupart des pays dans le monde vont atteindre un taux de l’ordre 100 % du PIB en moyenne. La différence est qu’avec la théorie de Minc la charge pourrait doubler voire tripler. Minc explique que cela n’a rien de grave puisque les dettes des Etats seront reprises par les banques centrales.
Reste que la masse monétaire sera alors complètement décalée de la richesse réelle et qu’on risque tout simplement un écroulement total de la valeur des monnaies via notamment une inflation record. Des propos évidemment complètement irresponsables sans doute pour plaire aux princes dont Minc est le conseiller et le courtisan. Des propos dignes de Besancenot quand il affirme : « Ne nous laissons pas en matière monétaire, écraser par les références d’hier face à une situation totalement inédite. On sent poindre l’inquiétude des marchés marquée par le précédent de la crise de l’euro sur le niveau d’endettement des Etats au regard de leurs PIB et le risque, pour des pays majeurs, comme l’Italie et l’Espagne, d’une impasse telle que la Grèce l’a connue, avec, à la clé, une politique d’austérité, certes efficace mais si dommageable pour la société. Si, en effet, le surcroît de dettes publiques était financé par le marché et, donc, par des opérateurs privés, le risque d’incapacité de remboursement pèserait sur les « spreads » et créerait une défiance majeure à l’égard des pays faibles : leurs Etats seraient dans une impasse, obligés de serrer les freins, au moment où il faudrait accélérer. »
Comme si impunément les banques centrales pouvaient fabriquer de la fausse monnaie sans conséquence sur la valeur qu’elle représente. On se demande si Minc qui n’a pas lâché les idées du Medef pour les conceptions de lutte ouvrière. Mais comme disait Edgar Faure , ce n’est pas la girouette qui tourne mais le vent, le vent de l’opportunisme !