Permissions de sortie en prison : une évasion par jour depuis début 2015
Après le drame survenu en début de semaine à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis) où un détenu en cavale a grièvement blessé par balle un policier de la brigade anti-criminalité, Christiane Taubira souhaite réexaminer la législation applicable aux sorties de prison, pour éventuellement la modifier. Les chiffres sont en effet sidérants, puisque depuis le début de l’année, 236 détenus ne sont pas rentrés à temps de leurs sorties, ce qui équivaut pratiquement à une évasion par jour. Les détenus ne reviennent par exemple pas d’un enterrement, de l’hôpital ou d’un rendez-vous administratif et n’ont pas besoin de déjouer la surveillance puisque l’immense majorité va et vient librement. Ils n’ont en effet pas de bracelet électronique ou de policiers devant leur maison alors que les permissions de sortie peuvent aller jusqu’à 3 jours maximum mais ne durent la plupart du temps que quelques heures. Les permissions sont très difficiles à obtenir. La justice tranche au cas par cas et c’est la prudence qui prime. Ainsi, pour les peines de plus de 5 ans, aucune sortie n’est permise avant un tiers de la peine. Le juge décide d’une heure de retour précise, temps de trajet inclut. Si le détenu est en retard, il devient un évadé. L’idée de Christiane Taubira est donc de ne plus laisser seuls certains de ces détenus. Les sorties pourraient ainsi se faire menottées et encadrées par les policiers, sans que l’on sache encore pour quels types de profils et avec quels moyens, car aujourd’hui ces escortes restent absolument exceptionnelles : 18 seulement depuis janvier pour 40.000 permissions de sorties classiques sans surveillance.