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Inflation : gagnants et perdants

Inflation : gagnants et perdants

 

Les éditions du Seuil publient « Inflation. Qui perd ? Qui gagne ? Pourquoi ? Que faire ?», un essai écrit par Eric Berr, Sylvain Billot et Jonathan Marie. L’ouvrage, dans une visée pédagogique, revient sur les termes rencontrés et les causes généralement avancées pour expliquer l’inflation. Les auteurs mettent en évidence que sous couvert d’un phénomène économique et passager, l’inflation est une manifestation de la permanence d’un conflit social et politique sur la répartition du revenu national. Dans l’extrait que propose The Conversation , les auteurs rappellent que l’impact de l’inflation n’est pas le même pour tous. Si certains ménages ont été relativement immunisés face à la hausse des prix, d’autres ont perdu du pouvoir d’achat.

 

par  Professeur d’économie, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 

et  Maître de conférences HDR, Université de Bordeaux

Globalement, les ménages ont vu leur pouvoir d’achat stagner en moyenne annuelle entre 2021 et 2023. Il a en revanche baissé de 1 % entre fin 2021 et fin 2023. Cependant, les effets de l’inflation sur les ménages varient fortement selon l’évolution de leurs revenus et la structure de leur consommation.

Baisse des salaires, envolée des revenus du patrimoine

Il existe plusieurs définitions du salaire : le salaire mensuel de base (SMB) correspond à la première ligne du bulletin de paie, il n’inclut ni les primes ni la rémunération des heures supplémentaires : le salaire moyen par tête (SMPT) et le salaire horaire incluent tous les éléments de rémunération (y compris les primes, heures supplémentaires, intéressement et participation). Le salaire par tête et le salaire horaire ont connu des évolutions heurtées en 2020 et 2021 : le salaire horaire a fortement augmenté pendant les périodes de confinement (puisque les heures travaillées ont plus chuté que les salaires) avant de plonger ensuite. C’est l’inverse pour le salaire par tête, qui a chuté début 2020 (les indemnités de chômage partiel n’étant pas considérées comme du salaire par la comptabilité nationale, mais comme des prestations sociales) avant de remonter fortement ensuite.

Une baisse du pouvoir d’achat du SMIC

Si l’on regarde l’évolution du pouvoir d’achat de ces indicateurs depuis la première élection d’Emmanuel Macron, la chute est sévère. Entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2023, on observe : – 3,5 % pour le SMPT – 4,8 % pour le salaire horaire (dans le secteur marchand non agricole), et – 3,3 % pour le SMB. Cette baisse de pouvoir d’achat est concentrée sur les années 2022 et 2023, où l’inflation (IPCH pour indice des prix à la consommation harmonisé) en moyenne annuelle a été de 5,9 % puis de 5,7 %. Contrairement à une idée reçue, le SMIC n’est pas parfaitement indexé sur l’inflation : d’une part, parce qu’il est revalorisé en fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC)* hors tabac des 20 % des ménages les plus pauvres, et non de l’IPCH ; d’autre part, parce que l’indexation sur l’IPC ne se fait pas en temps réel mais avec un décalage de quelques mois. En l’absence de tout « coup de pouce » (depuis 2012) en plus de la revalorisation légale, le pouvoir d’achat du SMIC (déflaté par l’IPCH) a baissé de 1,9 % entre janvier 2021 et décembre 2023.

Dans le même temps, les revenus du patrimoine des ménages se sont envolés. Entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2023, les revenus du patrimoine, toujours corrigés de l’IPCH, ont progressé de 19,1 %. Parmi ceux-ci, les loyers (réels et fictifs) ont augmenté de 8,8 % et les dividendes ont connu une hausse phénoménale : + 84,6 % !

Une augmentation de la pauvreté ?

La relative stabilité du pouvoir d’achat des ménages pendant la période inflationniste (entre 2021 et 2023) cache donc des évolutions très contrastées : les salariés se sont appauvris alors que les détenteurs du capital se sont enrichis. Il est donc fort probable que les inégalités aient augmenté. En effet, en 2017, les revenus du patrimoine représentaient 27 % du revenu des 20 % des ménages les plus riches (16 % pour les revenus financiers et 11 % pour les revenus du logement), alors qu’ils représentaient 10 % du revenu des 40 % les plus modestes (1 % pour les revenus financiers et 9 % pour les revenus du logement).

En 2021, le taux de pauvreté, qui mesure le pourcentage de personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian, avait déjà fortement augmenté, passant de 13,6 % à 14,5 %, soit son plus haut niveau depuis 1996, année où cet indicateur a été calculé pour la première fois. Il progressera probablement dans les prochaines années. Cela devrait être le cas en 2023 – estimation non encore publiée au moment du bouclage du livre –, année où les mesures socio – fiscales (c’est-à-dire celles qui ont davantage bénéficié aux plus pauvres) comme la prime inflation n’ont pas été reconduites, à la différence des boucliers tarifaires sur l’électricité et le gaz. En outre, le « taux de privation matérielle et sociale » (part de personnes ne parvenant pas à couvrir les dépenses strictement nécessaires à une vie décente) est en forte hausse en 2022. Il atteint 14 %, contre 11,3 % en 2021, c’est-à-dire son maximum depuis sa création en 2013.

La forte augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation a davantage pénalisé les personnes âgées que les jeunes, les ruraux (plus dépendants de la voiture) que les urbains, et les modestes davantage que les plus aisés. D’après l’OFCE, les 60 % des ménages les plus modestes ont subi une inflation plus élevée que la moyenne, alors que les 30 % les plus aisés ont supporté une inflation moindre.

 

« Si l’inflation a pu pousser les ménages les plus aisés à réduire certaines dépenses superflues, elle n’a pas altéré leurs conditions de vie. Ainsi, la consommation des services aux ménages » (loisirs, services domestiques, etc.), qui concerne avant tout les plus riches, a progressé (en volume) de 6,6 % depuis début 2022.

En revanche, l’inflation a eu des conséquences négatives voire dramatiques pour les ménages les plus pauvres. Un chiffre a été beaucoup commenté : la baisse de 11 % de la consommation en volume de biens alimentaires entre fin 2020 et fin 2023. Cela ne signifie pas que la quantité de nourriture consommée a baissé de 11 %, même si les ménages les plus pauvres sautent plus régulièrement des repas, mais plutôt qu’ils se sont rabattus vers des produits de qualité inférieure, faute de pouvoir maintenir leur consommation antérieure. L’inflation a donc été synonyme de privations et de déclassement pour une partie importante de la population. Selon une étude du Crédoc, la part des ménages déclarant « pouvoir manger tous les aliments voulus » est passée de 48 % en avril 2021 à 39 % en novembre 2022, alors que celle déclarant « ne pas avoir assez à manger » est passée de 10 % à 16 %.

Privations et déclassements

Les dépenses préengagées et peu compressibles (dont l’énergie et les biens alimentaires) représentent environ 65 % des dépenses des 20 % les plus pauvres et 60 % de celles des ouvriers, contre environ la moitié des dépenses des 20 % les plus riches et de celles des cadres. Cela accentue le sentiment de privation des catégories populaires.

Les évolutions différenciées de revenu et les écarts dans les structures de consommation se cumulent pour expliquer les divergences d’évolution du pouvoir d’achat. Entre 2021 et 2023, selon l’OFCE, les ménages appartenant aux 10 % les plus pauvres ont certes connu une très légère hausse de leur pouvoir d’achat, grâce à des prestations ponctuelles qui ciblaient les plus modestes. Mais les minima sociaux sont revalorisés chaque année en avril en fonction de l’inflation constatée les douze derniers mois, ce qui crée un décalage avant que le montant de ces prestations prenne en compte la hausse du coût de la vie.

Ainsi, en décembre 2023, le pouvoir d’achat du RSA (corrigé de l’évolution de l’IPC des 20 % des ménages les plus pauvres) était de 28 euros inférieurs à son niveau de décembre 2020. Les catégories populaires et moyennes (les 60 % de ménages compris entre le 1er et le 7e décile des niveaux de vie) ont subi une baisse de leur pouvoir d’achat (comprise entre – 0,3 % et – 0,8 %). Ce sont ainsi les ménages qui vivent principalement de leurs salaires qui ont le plus subi le choc inflationniste.

En revanche, les ménages appartenant aux 20 % les plus aisés ont enregistré des gains de pouvoir d’achat : de 0,4 % pour les 10 % de ménages situés entre le 8e  et le 9e  décile à 1,2 % pour les 10 % de ménages les plus riches. La forte hausse des revenus du patrimoine et une inflation qui les touche moins ont dopé le niveau de vie des plus fortunés.

Retraites : « il n’y a que des perdants » (Laurent Berger, CFDT)

Retraites : « il n’y a que des perdants » (Laurent Berger, CFDT)

« « Ni vainqueur ni vaincu », c’est faux. Il n’y a que des perdants », déplore Laurent Berger
Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a déploré la promulgation expresse de la loi, dans un entretien au Parisien. A l’image de l’intersyndicale, il appelle à une manifestation historique le 1er mai.

« « Ni vainqueur ni vaincu » a déclaré la Première ministre, c’est faux. Il n’y a que des perdants », a déclaté au JDD Laurent Berger. « Les travailleurs qui vont être touchés, le gouvernement, la cohésion sociale et la justice sociale. Tout ça pour ça ! Il y a eu des mensonges, des contre-vérités, des imprécisions », a-t-il encore ajouté.

Malgré sa colère, Laurent Berger condamne fermement les violences, tout particulièrement celles qui ont émaillé les rues de Rennes et de Paris vendredi soir. « La violence n’a pas de place. Ça ne servira à personne. »

Énonçant la suite, Laurent Berger garde une once d’optimisme pour le deuxième référendum d’initiative citoyenne (RIC) dont la demande a été déposée hier, devant le Conseil constitutionnel. Le chef de la CFDT s’emballe aussi à l’annonce d’un grand 1er-Mai voulu par l’intersyndicale. « Je souhaite que le 1er mai, on casse la baraque en nombre de manifestants dans la rue. Le monde du travail doit montrer sa dignité comme il l’a fait depuis début janvier, fait-il savoir, Il faut aller en famille, dans des mobilisations populaires, festives, conviviales, dire qu’on veut un autre monde du travail et non aux 64 ans. »

Elections Législatives : tous perdants

Elections  Législatives : tous perdants

 

On ne peut pas dire qu’il y avait un grand enthousiasme dans les déclarations des différents leaders politiques à la suite du résultat premier tour des législatives. La vérité oblige à dire qu’il n’y a pas de vrai vainqueur. On peut même considérer qu’il n’y a que des perdants. Le premier perdant est évidemment le camp de Macron qui ne réalise même pas son score du premier tour présidentiel  et se trouve tout juste à égalité avec l’union de Mélenchon. Ce dernier n’a pas non plus gagné son pari il visait à contraindre Macron à le choisir comme premier ministre. On est loin du compte dans toutes les hypothèses mêmes s’il faut reconnaître le redressement très significatif de la gauche radicale. De son côté le rassemblement national a perdu sa place de premier parti d’opposition avec un peu moins de 19 %.

Au total, la plupart des grands partis sont perdants. Ils ne sont d’ailleurs guère représentatifs puisqu’en moyenne chaque député n’aura réuni que de l’ordre de 10 % au premier tour.

Avec de tels résultats, la crise démocratique ne pourra que s’amplifier. Une crise d’ailleurs générale puisque l’abstention de l(ordre de 50 % montre le désintérêt de la plupart des citoyens pour les élections aussi  bien législatives que régionales ou locales. (il faut ajouter les non-inscrits et les mal inscrits soient 10 à 20 %)

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a obtenu 25,66% des voix, dimanche 12 juin, lors du premier tour des élections législatives 2022, selon le ministère de l’Intérieur. L’alliance de gauche est au coude-à-coude avec celle de la majorité présidentielle, Ensemble !, qui récolte 25,75% des suffrages. Le  Rassemblement national arrive troisième avec 18,68% des voix. Le parti d’extrême droite est suivi par la droite : Les Républicains, l’UDI et les divers droite récoltent 13,62% des suffrages.Quant à Eric Zemmour, il  disparaît du champ politique.

 

Législatives : tous perdants

Législatives : tous perdants

 

On ne peut pas dire qu’il y avait un grand enthousiasme dans les déclarations des différents leaders politiques à la suite du résultat premier tour des législatives. La vérité oblige à dire qu’il n’y a pas de vrai vainqueur. On peut même considérer qu’il n’y a que des perdants. Le premier perdant est évidemment le camp de Macron qui ne réalise même pas son score du premier tour présidentiel  et se trouve tout juste à égalité avec l’union de Mélenchon. Ce dernier n’a pas non plus gagné son pari il visait à contraindre Macron à le choisir comme premier ministre. On est loin du compte dans toutes les hypothèses mêmes s’il faut reconnaître le redressement très significatif de la gauche radicale. De son côté le rassemblement national a perdu sa place de premier parti d’opposition avec un peu moins de 19 %.

Au total, la plupart des grands partis sont perdants. Ils ne sont d’ailleurs guère représentatifs puisqu’en moyenne chaque député n’aura réuni que de l’ordre de 10 % au premier tour.

Avec de tels résultats, la crise démocratique ne pourra que s’amplifier. Une crise d’ailleurs générale puisque l’abstention de l(ordre de 50 % montre le désintérêt de la plupart des citoyens pour les élections aussi  bien législatives que régionales ou locales. (il faut ajouter les non-inscrits et les mal inscrits soient 10 à 20 %)

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a obtenu 25,66% des voix, dimanche 12 juin, lors du premier tour des élections législatives 2022, selon le ministère de l’Intérieur. L’alliance de gauche est au coude-à-coude avec celle de la majorité présidentielle, Ensemble !, qui récolte 25,75% des suffrages. Le  Rassemblement national arrive troisième avec 18,68% des voix. Le parti d’extrême droite est suivi par la droite : Les Républicains, l’UDI et les divers droite récoltent 13,62% des suffrages.Quant à Eric Zemmour, il  disparaît du champ politique.

 

 

La fiscalité des multinationales : Des perdants

La fiscalité des multinationales : Des perdants

 

L’économiste Céline Azémar montre, dans une tribune au « Monde », que la mise en place d’un impôt minimal global sur les sociétés, soutenue par le président américain Joe Biden, pourrait dissuader celles-ci d’investir dans les pays pauvres.

 

Tribune.

 Les ministres des finances du G7, réunis à Londres les 4 et 5 juin, se sont alignés sur la réforme proposée par le président américain : ils se sont mis d’accord sur l’instauration d’un impôt minimal global sur les sociétés de 15 %. La prochaine étape consistera à trouver un consensus entre les membres du G20, puis entre ceux de l’OCDE, dans les deux mois à venir. C’est un changement de grande ampleur qui se profile.

 

L’adoption de cette réforme diminuerait drastiquement la concurrence fiscale entre pays avec, notamment, une remise en cause de l’attrait des paradis fiscaux. L’enjeu est considérable. Pour mémoire, le taux moyen de l’impôt sur les sociétés est passé de 40 % en 1980 à 25 % aujourd’hui à l’échelle mondiale ; les pratiques d’optimisation des multinationales entraînent un manque à gagner de l’ordre de 10 % des recettes fiscales mondiales. On comprend dès lors que la perspective d’une telle réforme suscite de forts espoirs, dans un contexte où les besoins de financement public sont croissants et l’inégalité devant l’impôt de moins en moins acceptée.

Mais ces évolutions, largement positives, risquent de ne pas faire que des gagnants si l’on regarde au-delà des seuls pays riches.

La plupart des pays en développement accordent en effet depuis de nombreuses années des conditions très favorables aux multinationales pour attirer leurs investissements, avec l’espoir de générer des créations d’emplois et bénéficier de transferts de technologie en s’insérant ainsi dans le processus de mondialisation. Concrètement, 80 % de ces pays proposent des exemptions totales d’impôt pendant une période pouvant dépasser dix ans.

L’arbitrage difficile auquel ils font face, entre nécessité d’attirer les investissements et besoin d’augmenter leurs dépenses publiques, n’est pas totalement ignoré pas les pays riches. Ces derniers incluent depuis les années 1950 une clause spéciale d’« exemption d’impôt » dans un grand nombre de conventions fiscales avec les pays en développement, qui assure que toute baisse d’impôt octroyée localement aux multinationales ne sera pas annulée par une hausse dans leur pays d’origine.

 

L’impact de ces clauses est considérable. En moyenne, le montant des investissements des multinationales est deux fois plus élevé dans les pays en développement où les incitations fiscales sont garanties par de telles clauses d’exemption (« Tax Sparing Agreements, Territorial Tax Reforms, and Foreign Direct Investment »Céline Azémar et Dhammika Dharmapala, Journal of Public Economics, 2019). La possibilité de payer peu d’impôts joue donc un rôle majeur dans leur choix d’implantation.

Les perdants de la mondialisation

Les perdants de la mondialisation

Dans son dernier essai, l’économiste Lionel Fontagné se concentre sur les perdants de la mondialisation, ceux dont les compétences professionnelles sont difficilement reconvertibles et qui vivent loin des grands bassins d’emploi diversifiés.(Chronique du Monde)

Le livre.

 

Face à la mondialisation, les citoyens européens oscillent entre appétence et inquiétude. Selon un sondage Eurobaromètre de 2017, 54 % d’entre eux jugent la mondialisation positive pour leur pays, mais 63 % soulignent qu’elle tend à augmenter les inégalités sociales et 38 % estiment qu’elle menace l’emploi. « La mondialisation a offert plus d’opportunités, de variété et des prix plus bas, tout en exacerbant la valorisation des compétences et l’adaptabilité. Cela a tracé une ligne nette entre gagnants et perdants », analyse Lionel Fontagné dans La Feuille de paie et le Caddie (Sciences Po Les Presses).

D’un côté, une population plutôt jeune, éduquée, bien rémunérée et citadine. Elle pardonnera facilement à ce professeur d’économie de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne de lui avoir accordé si peu de place. Son ouvrage se concentre sur les perdants de la mondialisation, ceux dont les compétences professionnelles sont difficilement reconvertibles et qui vivent loin des grands bassins d’emploi diversifiés.

Parole à l’accusation donc : la mondialisation a déplacé ou supprimé les tâches les plus routinières et concentré les salariés les plus adaptables dans des tâches non répétitives comme la mise en œuvre de nouvelles technologies, la supervision, le management et la résolution de problèmes. Elle a supprimé des emplois au sein des entreprises exposées à la pression concurrentielle des pays émergents.

« Les tâches non délocalisables requérant le plus souvent une présence dans de grandes agglomérations, et seules les entreprises les plus productives pouvant payer le surcoût induit par une telle localisation, les emplois les mieux rémunérés, et, d’une façon plus large, la prospérité économique se sont concentrés géographiquement », détaille le professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

Dans les pays ayant un niveau de rémunération élevé, les salariés situés au milieu de la distribution des qualifications ont été les plus affectés. « Enfin, la part du capital a augmenté aux dépens de la part des salaires là où les institutions du marché du travail ne protègent pas les plus bas salaires. » Il y a donc de vrais perdants, pour qui la baisse du prix du chariot de courses ne compense pas l’impact négatif de la mondialisation sur la feuille de paye. « Ces perdants ont des compétences très spécifiques, sont employés dans des bassins d’emploi peu diversifiés et peinant à se reconvertir, vivent en dehors des grandes agglomérations, où se développent les activités de services offrant de nouvelles opportunités d’emploi. »

Réforme des retraites: les enseignants grands perdants

Réforme des retraites: les enseignants grands perdants

Il est probable que les enseignants figureront parmi les grands perdants de la réforme. En effet les propos du premier ministre Édouard Philippe ont été particulièrement  vagues. Il a indiqué que  le niveau des retraites des enseignants »  sera sanctuarisé« , ce qui ne signifie strictement rien si on ne précise pas les modalités. Le nouveau système entraînerait en moyenne une perte de l’ordre en moyenne  de 500 € de pension ( avec une disparité de 300 à 900 € par mois) .  ces modalités d’après le ministre de l’éducation nationale passeraient par un relèvement significatif des salaires sur une dizaine d’années. En moyenne les enseignants perçoivent autour de 2400 € nets. mais leur prime sont de moitié inférieures à celle des autres fonctionnaires. Pour rétablir une certaine égalité et ne pas voir les pensions plonger, il faudrait une augmentation d’au moins 500 € en moyenne. Le problème c’est que ceux qui sont les plus proches de la réforme ne pourront pas bénéficier de cette complète revalorisation puisqu’elle doit être étalée sur une dizaine d’années ou alors l augmentation des rémunérations doit être immédiatement très importante. Le système actuel garantit un niveau de pension qui s’élevait en 2017 à 2 600 euros brut en moyenne pour les nouveaux retraités partis en 2017, selon le dernier bilan (PDF) social du ministère de l’Education nationale, cité par La Croix. Cette moyenne cache toutefois des disparités, allant de 1 800 à 3 600 euros brut en fonction de la catégorie et du degré d’enseignement.

 Les rémunérations des professeurs sont très différentes : elles dépendent notamment du degré d’enseignement et de l’ancienneté. Par exemple, un professeur des écoles perçoit en moyenne un traitement mensuel de 2 694 euros brut, tandis qu’un professeur certifié touche 2 798 euros. Un professeur stagiaire, qui vient d’avoir son concours, gagne 1 795 euros brut par mois dans le primaire et le secondaire. Les professeurs agrégés débutent eux à 2 076 euros brut, notent Les Echos.

Ces salaires des enseignants restent faibles, comparé à ceux de leurs homologues de l’OCDE. En France, un enseignant débutant gagne en moyenne 9% de moins que la moyenne de l’OCDE, 20% après dix ou quinze ans d’ancienneté, relève La Croix. Les salaires des enseignants représentent la moitié de ce que touche leurs collègues allemands.

Hamon-Valls : duel de perdants

Hamon-Valls : duel de perdants

 

Les socialistes ont désormais le choix avec Hamon : soit la défaite catastrophique, soit la défaite un peu moins catastrophique avec Valls. Les récents sondages montrent en effet que Benoît Hamon obtiendrait 7 % des voix au premier tour des présidentielles et Manuel Valls 9 %. C’est donc un duel de perdants qui s’offre à la gauche dimanche prochain. Ce constat est bien compris d’ailleurs les électeurs qui ont voté à la primaire. Ils n’ont pas voté pour le plus présidentiable mais pour celui situé le plus à gauche. Un sondage Elabe  montre d’ailleurs que 70 % des électeurs on a choisi le terrain des valeurs, 30 % se déterminant sur le candidat le plus présidentiable. En clair, c’est la victoire des frondeurs au parti socialiste qui se vengent des gestionnaires du gouvernement. Mais une victoire à la Pyrrhus puisque le parti socialiste sera marginalisé aux présidentielles ne parvenant qu’à un cinquième rang pathétique. Loin derrière François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuelle Macron et Mélenchon. Du coup la stratégie des Manuel Valls apparaît bien vaine quand il déclare « Un choix très clair se présente désormais à nous et à vous mes chers compatriotes, le choix entre la défaite assurée et la victoire possible », a-t-il ajouté en poursuivant ses attaques. « Le choix entre des promesses irréalisables et infinançables et une gauche crédible qui assume les responsabilités du pays », une critique de l’idée de revenu universel portée par Benoît Hamon. Personne ne peut croire une seconde aux chances de Manuel Valls pour se qualifier au second tour des présidentielles. Benoît Hamon non plus puisqu’il se contente de répondre à cette attaque de manière énigmatique sur France 2 : « Ça, c’est de la veille politique, je ne crois pas qu’on s’en sortira comme cela ». De toute façon c’est résultat ont assez peu d’importance car il faudra composer désormais avec une recomposition de la gauche tellement les positions des uns et des autres au sein du parti socialiste sont incohérentes et irréconciliables Selon des résultats partiels portant sur la moitié des votants, Benoît Hamon a recueilli 36% des voix et Manuel Valls 31%, a annoncé la Haute autorité chargée d’organiser le scrutin. Avec 17,7% des voix, Arnaud Montebourg est donc éliminé, tout comme Vincent Peillon (6,8%), l’écologiste François de Rugy (3,8%), la radicale de gauche Sylvia Pinel (2%), et Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate, 1%). Dès que sa défaite a été claire, Arnaud Montebourg, lui aussi représentant de l’aile gauche du PS, s’est rallié à Benoît Hamon, qui est ainsi théoriquement majoritaire. « Nous avons combattu ensemble dans le gouvernement les politiques social-libérales aujourd’hui désavouées par les électeurs de la primaire », a expliqué l’ancien ministre du Redressement productif, dont le ralliement à François Hollande avait été décisif à la primaire de 2011.

Impôts suppression 1e tranche d’impôt : des perdants

Impôts suppression 1e tranche d’impôt : des perdants

C’était à prévoir, il y aura des perdants même si 9 millions devraient en bénéficier sur 36 millions de foyers fiscaux. La suppression de la 1ère tranche de l’impôt sur le revenu fera un peu plus de 20.000 perdants (chiffre cependant approximatif tant qu’on ne connait pas les détails du budget 2015 et son vote).  On connaîtra tous les détails de la mesure lors de la présentation du Budget 2015 mercredi prochain. Mais Bercy a déjà fait le compte. Contrairement à ce qu’avait dit Manuel Valls, il y aura bien des perdants. Un peu plus de 20.000 contribuables vont voir leur impôt augmenter à cause de cette mesure. Peut-on y voir une entorse à la promesse présidentielle de ne pas alourdir la pression fiscale? On est plus dans le symbole. Même au sein de l’opposition, on estime qu’il n’y a rien de choquant. La mesure est plutôt bien calibrée admet un spécialiste budgétaire de l’UMP, qui souligne en plus que les hausses d’impôts des quelques milliers de contribuables devraient être très limitées. Un ténor de la majorité désamorce déjà toute polémique: 20.000, c’est l’épaisseur du trait, dit-il. Comparé aux 36 millions de foyers fiscaux, et comparé aussi aux 9 millions de contribuables qui vont au contraire bénéficier de la mesure. Alors bien sûr, la mesure est complexe. Ce qui risque de susciter des critiques. Mais à droite comme à gauche, les experts budgétaires considèrent que Bercy a réussi à trouver une solution qui tient la route.




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