Les Français vont pédaler ! (Édouard Philippe)
C’est l’annonce du Premier ministre à Angers. Il s’agit du énième plan vélo, cette fois avec un petit financement de 50 millions. C’est-à-dire à peu près rien comparé aux énormes investissements destinés aux autoroutes et autres contournements autoroutiers des villes. C’est même une manière de faire oublier les projets de contournement très coûteux et de passer un coup de peinture verte sur la politique environnementale du gouvernement. Bien sûr on ne peut que se réjouir de la progression du vélo. Ceci étant, ce plan est surtout destiné aux grandes métropoles mais peu adapté aux villes moyennes et encore moins aux zones rurales. La preuve encore que l’avenir économique, social et sociétal est limité à la super-urbanisation. À l’appel du Premier ministre, les Français sont donc appelés à pédaler davantage. En fait, on va combiner l’effort physique et l’effort économique. En effet la France est loin d’être sortie de l’auberge sur le plan économique et il faudra continuer de se serrer la ceinture. Pour preuve cette croissance française qui se tasse dramatiquement pour passer des 2,3 % espérés en 2018 à tout juste 1,5 % et avec la même perspective en 2019. Du cou, p la fiscalité ne va pas diminuer puisque des recettes vont mécaniquement manquer au budget. Parallèlement il n’est pas question de rehausser le pouvoir d’achat à hauteur de l’inflation qui redémarre (+ 3 % sur un an au mois d’août). Cependant on ne peut qu’encourager cette incitation à utiliser la bicyclette même si les moyens mis ne sont pas à la hauteur des enjeux. En outre on fait surtout porter l’effort financier sur les entreprises puisqu’on prévoit de doubler l’indemnité kilométrique de déplacement de 200 à 400 €. À cet effet le gouvernement va également créer pour les salariés un forfait « mobilité durable » en substitution de l’indemnité kilométrique. « Les employeurs pourront contribuer aux frais domicile-travail de leurs salariés jusqu’à 400 euros en franchise fiscale et sociale », mais a souligné Edouard Philippe, « on n’est pas dans une logique d’obligation ». Pendant que l’État sollicite les entreprises le gouvernement, lui, dessine de supprimer les 200 euros de bonus, octroyés par l’État pour tout achat de vélo électrique. .