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Démocratie :On ne gouverne pas un pays par décrets

Démocratie :On ne gouverne pas un pays par décrets

Faute de majorité, le dernier gouvernement avait laissé entendre qu’il pourrait agir par décret notamment en suspendant les textes d’application des lois. En clair, utiliserait le décret pour supprimer la loi alors qu’évidemment la loi prime sur le décret dont l’objet est seulement de préciser les modalités de mise en oeuvre des textes votés au Parlement. Certes on objectera que certaines lois ont peu ou pas du tout été appliqués mais il s’agit là de cas marginaux. Actuellement ce qui est en cause c’est la loi sur les minima sociaux, la loi sur les retraites, la loi sur l’indemnisation du chômage.

À travers le NFP, la gauche pense avoir trouvé la martingale pour s’affranchir de l’obligation d’une majorité suffisante à l’assemblée nationale. Ainsi Mélenchon a-t-il annoncé sitôt les scores connus des législatives que le nouveau gouvernement procéderait par décrets. Autant dire qu’il s’agit d’une mise en congé du Parlement. Jusque-là le conseil d’État où le conseil constitutionnel n’ont pas réagi alors qu’il s’agit évidemment d’une sérieuse menace sur les principes démocratiques du pays. C’est  de cette manière que fonctionnent  la plupart des pays à régime autoritaire : le Parlement est une fiction et le pouvoir central décide de tout.

En outre sur le plan démocratique, il n’appartient pas aux seuls pouvoirs politiques de se substituer totalement et en permanence aux acteurs sociaux pour discuter des grandes orientations. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Macron s’est complètement assis sur cette nécessité d’impliquer les corps intermédiaires; Or Il est essentiel d’abord  qu’ils comprennent les enjeux ensuite pour qu’ils participent à l’élaboration des orientations y compris quand la décision finale revient éventuellement aux pouvoirs politiques.

On ne gouverne pas un pays en promettant un décret qui va augmenter les salaires de 100 €. C’est évidemment irresponsable autant qu’anti démocratique. Il y a un vrai problème de rémunération du travail dans le pays mais qui ne peut être examiné que de manière très fine par les acteurs sociaux et par filière sinon par exemple on risque encore d’écraser les grilles salariales des couches moyennes qualifiées.

On ne gouverne pas un pays en se substituant aux corps intermédiaires. La France n’est pas Cuba, ni la Russie, ni le Venezuela, encore moins la Chine. Accessoirement avant de décider de la gestion du pays par décret, il serait utile de revoir la problématique économique et financière du pays car le chiffrage par le nouveau Front populaire de ces propositions relève de la pure fantaisie.

Le conseil d’État et le conseil constitutionnel devraient rappeler qu’on ne gouverne pas un pays par décrets

Le conseil d’État et le conseil constitutionnel devraient rappeler qu’on ne gouverne pas un pays par décrets

Faute de majorité, le dernier gouvernement avait laissé entendre qu’il pourrait agir par décret notamment en suspendant les textes d’application des lois. En clair, utiliserait le décret pour supprimer la loi alors qu’évidemment la loi prime sur le décret dont l’objet est seulement de préciser les modalités de mise en oeuvre des textes votés au Parlement. Certes on objectera que certaines lois ont peu ou pas du tout été appliqués mais il s’agit là de cas marginaux. Actuellement ce qui est en cause c’est la loi sur les minima sociaux, la loi sur les retraites, la loi sur l’indemnisation du chômage.

À travers le NFP, la gauche pense avoir trouvé la martingale pour s’affranchir de l’obligation d’une majorité suffisante à l’assemblée nationale. Ainsi Mélenchon a-t-il annoncé sitôt les scores connus des législatives que le nouveau gouvernement procéderait par décrets. Autant dire qu’il s’agit d’une mise en congé du Parlement. Jusque-là le conseil d’État où le conseil constitutionnel n’ont pas réagi alors qu’il s’agit évidemment d’une sérieuse menace sur les principes démocratiques du pays. C’est  de cette manière que fonctionnent  la plupart des pays à régime autoritaire : le Parlement est une fiction et le pouvoir central décide de tout.

En outre sur le plan démocratique, il n’appartient pas aux seuls pouvoirs politiques de se substituer totalement et en permanence aux acteurs sociaux pour discuter des grandes orientations. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Macron s’est complètement assis sur cette nécessité d’impliquer les corps intermédiaires; Or Il est essentiel d’abord  qu’ils comprennent les enjeux ensuite pour qu’ils participent à l’élaboration des orientations y compris quand la décision finale revient éventuellement aux pouvoirs politiques.

On ne gouverne pas un pays en promettant un décret qui va augmenter les salaires de 100 €. C’est évidemment irresponsable autant qu’anti démocratique. Il y a un vrai problème de rémunération du travail dans le pays mais qui ne peut être examiné que de manière très fine par les acteurs sociaux et par filière sinon par exemple on risque encore d’écraser les grilles salariales des couches moyennes qualifiées.

On ne gouverne pas un pays en se substituant aux corps intermédiaires. La France n’est pas Cuba, ni la Russie, ni le Venezuela, encore moins la Chine. Accessoirement avant de décider de la gestion du pays par décret, il serait utile de revoir la problématique économique et financière du pays car le chiffrage par le nouveau Front populaire de ces propositions relève de la pure fantaisie.

Chute de la productivité et appauvrissement du pays

Chute de la productivité et appauvrissement du pays

 

 La productivité c’est le rapport entre la richesse produite et le nombre d’emplois. Or cette productivité a diminué de 5 à 8 % par rapport à la période pré-Covid. Autrement dit le fromage s’est  rétréci et explique en partie l’appauvrissement du pays et la montée de l’endettement. Depuis 2019, la productivité du travail en France a baissé de 8,5 % par rapport à sa tendance pré Covid : les créations d’emplois ont été en effet plus dynamiques que le PIB. L’analyse présentée dans cet article explique un peu plus de la moitié de cette perte. Les principaux facteurs durables seraient le recours massif à l’apprentissage (1,2 point de pourcentage [pp]) ainsi qu’un effet de composition de la main d’œuvre (augmentation proportionnellement plus forte de l’emploi moins qualifié, pour 1,4 pp). Ces facteurs sont cependant en partie positifs : ils traduisent davantage une orientation des politiques publiques en faveur de l’emploi – avec une très bonne résilience de celui ci – plutôt qu’une diminution du potentiel de création de richesse de la France. En revanche, la crise Covid aurait pesé sur ce potentiel en réduisant la productivité à hauteur de 0,4 pp. Enfin, des facteurs transitoires, principalement des rétentions de main-d’œuvre dans certains secteurs, expliqueraient 1,8 pp du décrochage.

par Auteurs : Antoine Devulder, Bruno Ducoudré, Matthieu Lemoine, Thomas Zuber dala Bnaque de France

La France connaît depuis 2019 un net décrochage de la productivité apparente du travail. Cette dernière, définie ici comme le rapport entre la valeur ajoutée produite et le nombre de personnes employées, se situait, au deuxième trimestre 2023, 5,2 % en dessous de son niveau pré-Covid (dernier trimestre 2019) dans les branches marchandes. Cette perte s’élève même à 8,5 % lorsque l’on compare le niveau de productivité effectivement constaté au niveau qui aurait dû être observé si la productivité par tête avait continué à croître depuis début 2020 à un rythme comparable à celui de la période 2010-2019 (cf. graphique 1). Elle reflète un rythme de créations d’emplois bien plus dynamique que celui de la création de richesse par l’économie. Dans d’autres pays de la zone euro, un décrochage de la productivité a également pu être observé, mais il surprend en France par son ampleur et sa persistance. En Espagne, si le décrochage est d’abord apparu comparable à celui de la France, il s’est considérablement réduit à partir du deuxième trimestre 2022. En Allemagne, il est resté d’ampleur limitée depuis fin 2020. En moyenne dans la zone euro, l’écart de la productivité par tête dans les branches marchandes à sa tendance pré-Covid ne s’élevait qu’à – 2,4 % au deuxième trimestre 2023.

Comment comprendre ce phénomène ? Cet article propose un exercice de quantification partiel permettant de rapporter le décrochage observé de la productivité à des causes soit temporaires soit permanentes . Parmi les causes dont les effets seront amenés à perdurer, cette étude retient la croissance de l’emploi des apprentis, les changements de composition de la main-d’œuvre et les effets permanents liés aux confinements successifs. L’ensemble de ces facteurs explique 3,1 points de pourcentage (pp) du décrochage de la productivité par tête. Parmi les facteurs temporaires, à l’origine de 1,8 pp de perte, les rétentions de main-d’œuvre dans les secteurs confrontés à une baisse transitoire de leur activité contribuent de façon prépondérante, pour 1,7 pp. Au total, ces facteurs permettent d’expliquer un peu plus de la moitié du décrochage observé de la productivité du travail. Après avoir joué un rôle important au plus fort de la crise sanitaire, en pesant sur la durée du travail et donc sur la productivité par tête à productivité horaire inchangée, d’autres facteurs comme les arrêts maladie et l’activité partielle ne contribuent plus, ou seulement de manière marginale, au décrochage de la productivité.

La chute de la productivité explique l’appauvrissement du pays

La chute de la productivité explique l’appauvrissement du pays

 

 La productivité c’est le rapport entre la richesse produite et le nombre d’emplois. Or cette productivité a diminué de 5 à 8 % par rapport à la période pré-Covid. Autrement dit le fromage s’est  rétréci et explique en partie l’appauvrissement du pays et la montée de l’endettement. Depuis 2019, la productivité du travail en France a baissé de 8,5 % par rapport à sa tendance pré Covid : les créations d’emplois ont été en effet plus dynamiques que le PIB. L’analyse présentée dans cet article explique un peu plus de la moitié de cette perte. Les principaux facteurs durables seraient le recours massif à l’apprentissage (1,2 point de pourcentage [pp]) ainsi qu’un effet de composition de la main d’œuvre (augmentation proportionnellement plus forte de l’emploi moins qualifié, pour 1,4 pp). Ces facteurs sont cependant en partie positifs : ils traduisent davantage une orientation des politiques publiques en faveur de l’emploi – avec une très bonne résilience de celui ci – plutôt qu’une diminution du potentiel de création de richesse de la France. En revanche, la crise Covid aurait pesé sur ce potentiel en réduisant la productivité à hauteur de 0,4 pp. Enfin, des facteurs transitoires, principalement des rétentions de main-d’œuvre dans certains secteurs, expliqueraient 1,8 pp du décrochage.

par Auteurs : Antoine Devulder, Bruno Ducoudré, Matthieu Lemoine, Thomas Zuber dala Bnaque de France

La France connaît depuis 2019 un net décrochage de la productivité apparente du travail. Cette dernière, définie ici comme le rapport entre la valeur ajoutée produite et le nombre de personnes employées, se situait, au deuxième trimestre 2023, 5,2 % en dessous de son niveau pré-Covid (dernier trimestre 2019) dans les branches marchandes. Cette perte s’élève même à 8,5 % lorsque l’on compare le niveau de productivité effectivement constaté au niveau qui aurait dû être observé si la productivité par tête avait continué à croître depuis début 2020 à un rythme comparable à celui de la période 2010-2019 (cf. graphique 1). Elle reflète un rythme de créations d’emplois bien plus dynamique que celui de la création de richesse par l’économie. Dans d’autres pays de la zone euro, un décrochage de la productivité a également pu être observé, mais il surprend en France par son ampleur et sa persistance. En Espagne, si le décrochage est d’abord apparu comparable à celui de la France, il s’est considérablement réduit à partir du deuxième trimestre 2022. En Allemagne, il est resté d’ampleur limitée depuis fin 2020. En moyenne dans la zone euro, l’écart de la productivité par tête dans les branches marchandes à sa tendance pré-Covid ne s’élevait qu’à – 2,4 % au deuxième trimestre 2023.

Comment comprendre ce phénomène ? Cet article propose un exercice de quantification partiel permettant de rapporter le décrochage observé de la productivité à des causes soit temporaires soit permanentes . Parmi les causes dont les effets seront amenés à perdurer, cette étude retient la croissance de l’emploi des apprentis, les changements de composition de la main-d’œuvre et les effets permanents liés aux confinements successifs. L’ensemble de ces facteurs explique 3,1 points de pourcentage (pp) du décrochage de la productivité par tête. Parmi les facteurs temporaires, à l’origine de 1,8 pp de perte, les rétentions de main-d’œuvre dans les secteurs confrontés à une baisse transitoire de leur activité contribuent de façon prépondérante, pour 1,7 pp. Au total, ces facteurs permettent d’expliquer un peu plus de la moitié du décrochage observé de la productivité du travail. Après avoir joué un rôle important au plus fort de la crise sanitaire, en pesant sur la durée du travail et donc sur la productivité par tête à productivité horaire inchangée, d’autres facteurs comme les arrêts maladie et l’activité partielle ne contribuent plus, ou seulement de manière marginale, au décrochage de la productivité.

« Le pays avant les partis »(Carole Delga)

« Le pays  avant les partis »(Carole Delga)

Carole Delga a refusé de candidater comme Première ministre de l’alliance du Nouveau Front Populaire. Néanmoins, Carole Delga multiplie les interventions médiatiques pour faire entendre sa voix et que celle-ci soit prise en compte dans les prochaines heures et jours, qui s’annoncent décisifs. La présidente socialiste de la région Occitanie milite ardemment pour une coalition de centre-gauche. ( dans la Tribune)

 

« Il faut aller chercher des voix au niveau de la macronie. Je trouve cela surréaliste de la part de certains responsables politiques qui vous expliquent qu’ils vont appliquer rien que leur programme sans avoir la majorité (à l’Assemblée nationale, ndlr). Cela donne le sentiment d’être déconnecté », a-t-elle appuyé ce midi, lors d’une conférence de presse en marge de l’assemblée plénière.

Si Carole Delga estime que certains points sont « intangibles » pour constituer un programme commun, comme davantage de justice sociale et un projet européen assumé, l’élue régionale est consciente que des concessions devront être faites pour s’associer solidement avec l’aile gauche de l’ancienne majorité parlementaire. Surtout, elle souhaite que les responsables politiques sortent de la posture de ne pas contribuer à un gouvernement soutenu par des députés issus du parti présidentiel.

« Le pays passe avant les partis, mais aussi avant les stratégies politiciennes individuelles. Je refuse la position des postures car ça fera à terme le jeu de l’extrême droite (…) Les Français demandent qu’on travaille davantage ensemble », estime la présidente de la région Occitanie.

Le premier point de passage de ce prochain gouvernement sera la prochaine loi de finances, qui devra être votée avant la fin de l’année. Une chose est sûre : la présidente de l’association des Régions de France militera pour la fin des coupes dans les dotations aux collectivités territoriales.

« En 2024, nous constatons une baisse de 136 millions d’euros de nos recettes, accordées par l’État. C’est une baisse très importante pour nous, qui s’ajoute à celle de 73,3 millions d’euros en 2023. Cela va impacter notre capacité à agir, sinon cela nous obligerait à nous endetter de manière trop importante. Nous avons donc décidé de ne plus compenser le désengagement de l’État. Nous n’avons plus la capacité de le faire », peste Carole Delga.

Les dotations à l’apprentissage ont été réduites, tout comme celles pour la formation professionnelle, ou encore la dotation pour compenser la hausse du coût de l’énergie. En réponse à cela, la région Occitanie compte se désengager de certains projets et structures d’État pour éponger cette baisse des dotations, tout comme des projets vont être étalés dans le temps.

« Pour faire des économies, j’ai listé un certain nombre de partenaires avec lesquels des discussions vont être engagées, dans le cadre d’un travail partenarial respectueux (…) Les projets en lien avec les mobilités et la transition énergétique ne seront pas concernés », prévient l’élue.

Législatives: «Le pays joue sa peau» pour Attal

Législatives:  «Le pays joue sa peau» pour Attal

De toute évidence Attal a particulièrement mal vécu la décision du président de procéder brusquement à la dissolution de l’Assemblée nationale. Son analyse est moins violente que celle du président lequel parle aujourd’hui de risque de guerre civile dont il porte une part de responsabilité. Pour autant, le Premier ministre est bien conscient des menaces qui pèsent sur l’avenir de l’économie, l’épargne et la sécurité des Français.

Le premier ministre ne développe pas mais il est certain que la situation déjà particulièrement dramatique de l’endettement risque de se détériorer encore. Comme la dévaluation n’est plus possible avec une monnaie unique cela se traduira mécaniquement par une hausse du prix de l’inflation, donc une montée des prix autant pour les entreprises que pour les consommateurs, une baisse de compétitivité et de la croissance. La régulation se fera sur la baisse du pouvoir d’achat. Et de ce point de vue le premier ministre a raison des menaces qui pèsent sur l’économie et le pouvoir d’achat. Dans le Figaro, Gabriel Attal confirme ses propres inquiétudes

 Deux semaines après la dissolution, avez-vous réussi à vous convaincre qu’elle n’était pas une prise de risque insensée d’Emmanuel Macron ?

GABRIEL ATTAL. - Je ne regarde pas en arrière. Cette décision est prise, il est inutile de revenir dessus. Les Français ont leur destin en main. Le pays joue sa peau dans cette élection. Je veux les convaincre que la victoire du RN ou de la Nupes menacerait notre économie, l’épargne et la sécurité des Français.

 

 

Economie-La France , un pays en désarroi (Jean Pisani-Ferry)

Economie-La France , un pays en désarroi (Jean Pisani-Ferry)

 L’économiste, qui a supervisé le programme d’Emmanuel Macron en 2017, jette un regard inquiet sur les répercussions que la situation politique peut avoir sur l’économie.( interview dans la Tribune »)

Les marchés s’affolent… Pensez-vous que cela va durer?

JEAN PISANI-FERRY - Nous vivons un bouleversement politique considérable, les turbulences que connaissent les marchés ne vont pas se calmer tout de suite. Évidemment, ce ne sont pas les marchés qui font la politique et dictent nos choix. Mais ils imposent une contrainte de cohérence. Si les marchés jugent que notre politique – quelle qu’elle soit dit une chose et fait son contraire, ils ne suivront pas. Et nous pourrions connaître ce qu’a vécu le Royaume-Uni avec Liz Truss, la Première ministre qui n’a pas pu appliquer son programme. Même si, contrairement aux Anglais, nous ne risquons pas de crise du change car l’euro nous protège.

Est-ce que l’on risque une crise de la dette ?

L’indicateur le plus synthétique est le spread [l'écart de taux d'emprunt] entre l’Allemagne et la France. Il est actuellement à 80 points de base, contre 50 avant les élections. Ce n’est pas dramatique, mais le signal est là. La France est très endettée aujourd’hui. Et donc très soumise à l’appréciation des marchés. Quand un pouvoir fait une série de promesses auxquelles les investisseurs ne croient pas, les marchés ne suivent plus. Et cela peut déboucher sur une crise de la dette comme il y a dix ans en Grèce, en Italie, au Portugal, qui, pour se financer, n’ont alors  pas eu d’autre choix que de se tourner vers le FMI et les fonds européens. Nous n’en sommes pas là, car il faudrait des spreads de l’ordre de plusieurs centaines de points… mais nous savons aussi que les choses peuvent aller très vite. Le second risque étant également l’absence de majorité qui empêche toute politique. Ce scénario peut aussi inquiéter.

Mais l’Europe ne nous protégerait pas ?

La Banque centrale européenne s’est dotée il y a deux ans d’un instrument nouveau pour répondre au cas où le spread s’écarterait trop. Mais dans le règlement, il est précisé que ce mécanisme, qui vise à bloquer la contagion des crises, ne peut être actionné si ces écarts sont induits par des fondamentaux. Il n’est pas fait pour contrer les effets d’une politique irresponsable.

Ils raisonnent comme si la seule question était la répartition du revenu

 

On commence à avoir des éléments de programme… que vous inspirent-ils ?

Je suis choqué par le fait que ni le RN ni le Nouveau Front populaire ne partent d’un diagnostic sur les problèmes de notre économie. Aucun ne s’intéresse à la productivité qui stagne en France ni au décrochage avec les États-Unis, qui s’est accéléré ces dernières années. Ils raisonnent comme si la seule question était la répartition du revenu. Par ailleurs, ces deux programmes tablent sur le protectionnisme: français pour le RN, européen pour le Front populaire. Certes, nous ne sommes plus dans un libéralisme à tous crins, mais il ne me semble pas que mettre des barrières partout aidera notre économie. Réfléchir à une concurrence plus encadrée est la bonne voie.

Que pensez-vous du programme du Nouveau Front populaire ?

Indexation des salaires sur l’inflation, smic à 1600 euros net, abrogation de la réforme des retraites, etc. La gauche de gouverne- ment est bien loin. La seule revalorisation de 10 % de l’indice des fonctionnaires signifie 20 milliards d’euros à trouver. Côté recettes, des hausses d’impôts sont prévues mais à hauteur de 50 milliards d’euros, alors que les dépenses devraient augmenter bien davantage.

Et coté Rassemblement national ?

Nous avons encore peu d’éléments. On peut se baser sur le programme de 2022,
et quelques déclarations. Mais une TVA à 5,5 % sur les produits énergétiques et l’essence coûterait entre 12 milliards d’euros (selon le chiffrage du RN) et 24 milliards d’euros (selon le chiffrage de Bruno Le Maire). Avec la franchise de cotisations sur les augmentations de salaires, on serait dès cet été proche de 30 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, soit 1 point de PIB. Sans oublier la nationalisation des autoroutes, des mesures en direction des familles, etc. Face à ces dépenses, le RN ne prévoit pas de rentrée d’argent.

Est-ce que la France a les moyens d’appliquer ce type de programme ?

Non, la France n’a pas les moyens d’appliquer l’un ou l’autre de ces programmes. Et nous envoyons déjà au monde le signal que le pays est en désarroi. Emmanuel Macron n’a pas réussi à créer un consensus autour d’une politique équilibrée. Au contraire, il a clivé et renforcé les extrêmes. Cela lui revient aujourd’hui en boomerang, puisque ces oppositions font des propositions outrancières. Nous pouvions toujours discuter de certains éléments de sa politique économique, ce que j’ai souvent fait, mais la colonne vertébrale – amélioration de l’attractivité, priorité à l’éducation, maîtrise des dépenses publiques, etc. – bénéficiait du consensus des économistes. Emmanuel Macron a perdu sa boussole, qui était de sortir d’un affrontement largement factice entre la droite et la gauche pour reconstruire un consensus, en matière de valeurs, de réformes et d’équilibres. Nous ne pouvons que le regretter.

Polityique-La France , un pays en désarroi (Jean Pisani-Ferry)

La France , un pays en désarroi (Jean Pisani-Ferry)

 L’économiste, qui a supervisé le programme d’Emmanuel Macron en 2017, jette un regard inquiet sur les répercussions que la situation politique peut avoir sur l’économie.( interview dans la Tribune »)

Les marchés s’affolent… Pensez-vous que cela va durer?

JEAN PISANI-FERRY - Nous vivons un bouleversement politique considérable, les turbulences que connaissent les marchés ne vont pas se calmer tout de suite. Évidemment, ce ne sont pas les marchés qui font la politique et dictent nos choix. Mais ils imposent une contrainte de cohérence. Si les marchés jugent que notre politique – quelle qu’elle soit dit une chose et fait son contraire, ils ne suivront pas. Et nous pourrions connaître ce qu’a vécu le Royaume-Uni avec Liz Truss, la Première ministre qui n’a pas pu appliquer son programme. Même si, contrairement aux Anglais, nous ne risquons pas de crise du change car l’euro nous protège.

Est-ce que l’on risque une crise de la dette ?

L’indicateur le plus synthétique est le spread [l'écart de taux d'emprunt] entre l’Allemagne et la France. Il est actuellement à 80 points de base, contre 50 avant les élections. Ce n’est pas dramatique, mais le signal est là. La France est très endettée aujourd’hui. Et donc très soumise à l’appréciation des marchés. Quand un pouvoir fait une série de promesses auxquelles les investisseurs ne croient pas, les marchés ne suivent plus. Et cela peut déboucher sur une crise de la dette comme il y a dix ans en Grèce, en Italie, au Portugal, qui, pour se financer, n’ont alors  pas eu d’autre choix que de se tourner vers le FMI et les fonds européens. Nous n’en sommes pas là, car il faudrait des spreads de l’ordre de plusieurs centaines de points… mais nous savons aussi que les choses peuvent aller très vite. Le second risque étant également l’absence de majorité qui empêche toute politique. Ce scénario peut aussi inquiéter.

Mais l’Europe ne nous protégerait pas ?

La Banque centrale européenne s’est dotée il y a deux ans d’un instrument nouveau pour répondre au cas où le spread s’écarterait trop. Mais dans le règlement, il est précisé que ce mécanisme, qui vise à bloquer la contagion des crises, ne peut être actionné si ces écarts sont induits par des fondamentaux. Il n’est pas fait pour contrer les effets d’une politique irresponsable.

Ils raisonnent comme si la seule question était la répartition du revenu

 

On commence à avoir des éléments de programme… que vous inspirent-ils ?

Je suis choqué par le fait que ni le RN ni le Nouveau Front populaire ne partent d’un diagnostic sur les problèmes de notre économie. Aucun ne s’intéresse à la productivité qui stagne en France ni au décrochage avec les États-Unis, qui s’est accéléré ces dernières années. Ils raisonnent comme si la seule question était la répartition du revenu. Par ailleurs, ces deux programmes tablent sur le protectionnisme: français pour le RN, européen pour le Front populaire. Certes, nous ne sommes plus dans un libéralisme à tous crins, mais il ne me semble pas que mettre des barrières partout aidera notre économie. Réfléchir à une concurrence plus encadrée est la bonne voie.

Que pensez-vous du programme du Nouveau Front populaire ?

Indexation des salaires sur l’inflation, smic à 1600 euros net, abrogation de la réforme des retraites, etc. La gauche de gouverne- ment est bien loin. La seule revalorisation de 10 % de l’indice des fonctionnaires signifie 20 milliards d’euros à trouver. Côté recettes, des hausses d’impôts sont prévues mais à hauteur de 50 milliards d’euros, alors que les dépenses devraient augmenter bien davantage.

Et coté Rassemblement national ?

Nous avons encore peu d’éléments. On peut se baser sur le programme de 2022,
et quelques déclarations. Mais une TVA à 5,5 % sur les produits énergétiques et l’essence coûterait entre 12 milliards d’euros (selon le chiffrage du RN) et 24 milliards d’euros (selon le chiffrage de Bruno Le Maire). Avec la franchise de cotisations sur les augmentations de salaires, on serait dès cet été proche de 30 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, soit 1 point de PIB. Sans oublier la nationalisation des autoroutes, des mesures en direction des familles, etc. Face à ces dépenses, le RN ne prévoit pas de rentrée d’argent.

Est-ce que la France a les moyens d’appliquer ce type de programme ?

Non, la France n’a pas les moyens d’appliquer l’un ou l’autre de ces programmes. Et nous envoyons déjà au monde le signal que le pays est en désarroi. Emmanuel Macron n’a pas réussi à créer un consensus autour d’une politique équilibrée. Au contraire, il a clivé et renforcé les extrêmes. Cela lui revient aujourd’hui en boomerang, puisque ces oppositions font des propositions outrancières. Nous pouvions toujours discuter de certains éléments de sa politique économique, ce que j’ai souvent fait, mais la colonne vertébrale – amélioration de l’attractivité, priorité à l’éducation, maîtrise des dépenses publiques, etc. – bénéficiait du consensus des économistes. Emmanuel Macron a perdu sa boussole, qui était de sortir d’un affrontement largement factice entre la droite et la gauche pour reconstruire un consensus, en matière de valeurs, de réformes et d’équilibres. Nous ne pouvons que le regretter.

La France , un pays en désarroi (Jean Pisani-Ferry)

  La France , un pays en désarroi (Jean Pisani-Ferry)

 L’économiste, qui a supervisé le programme d’Emmanuel Macron en 2017, jette un regard inquiet sur les répercussions que la situation politique peut avoir sur l’économie.( interview dans la Tribune »)

Les marchés s’affolent… Pensez-vous que cela va durer?

JEAN PISANI-FERRY - Nous vivons un bouleversement politique considérable, les turbulences que connaissent les marchés ne vont pas se calmer tout de suite. Évidemment, ce ne sont pas les marchés qui font la politique et dictent nos choix. Mais ils imposent une contrainte de cohérence. Si les marchés jugent que notre politique – quelle qu’elle soit dit une chose et fait son contraire, ils ne suivront pas. Et nous pourrions connaître ce qu’a vécu le Royaume-Uni avec Liz Truss, la Première ministre qui n’a pas pu appliquer son programme. Même si, contrairement aux Anglais, nous ne risquons pas de crise du change car l’euro nous protège.

Est-ce que l’on risque une crise de la dette ?

L’indicateur le plus synthétique est le spread [l'écart de taux d'emprunt] entre l’Allemagne et la France. Il est actuellement à 80 points de base, contre 50 avant les élections. Ce n’est pas dramatique, mais le signal est là. La France est très endettée aujourd’hui. Et donc très soumise à l’appréciation des marchés. Quand un pouvoir fait une série de promesses auxquelles les investisseurs ne croient pas, les marchés ne suivent plus. Et cela peut déboucher sur une crise de la dette comme il y a dix ans en Grèce, en Italie, au Portugal, qui, pour se financer, n’ont alors  pas eu d’autre choix que de se tourner vers le FMI et les fonds européens. Nous n’en sommes pas là, car il faudrait des spreads de l’ordre de plusieurs centaines de points… mais nous savons aussi que les choses peuvent aller très vite. Le second risque étant également l’absence de majorité qui empêche toute politique. Ce scénario peut aussi inquiéter.

Mais l’Europe ne nous protégerait pas ?

La Banque centrale européenne s’est dotée il y a deux ans d’un instrument nouveau pour répondre au cas où le spread s’écarterait trop. Mais dans le règlement, il est précisé que ce mécanisme, qui vise à bloquer la contagion des crises, ne peut être actionné si ces écarts sont induits par des fondamentaux. Il n’est pas fait pour contrer les effets d’une politique irresponsable.

Ils raisonnent comme si la seule question était la répartition du revenu

 

On commence à avoir des éléments de programme… que vous inspirent-ils ?

Je suis choqué par le fait que ni le RN ni le Nouveau Front populaire ne partent d’un diagnostic sur les problèmes de notre économie. Aucun ne s’intéresse à la productivité qui stagne en France ni au décrochage avec les États-Unis, qui s’est accéléré ces dernières années. Ils raisonnent comme si la seule question était la répartition du revenu. Par ailleurs, ces deux programmes tablent sur le protectionnisme: français pour le RN, européen pour le Front populaire. Certes, nous ne sommes plus dans un libéralisme à tous crins, mais il ne me semble pas que mettre des barrières partout aidera notre économie. Réfléchir à une concurrence plus encadrée est la bonne voie.

Que pensez-vous du programme du Nouveau Front populaire ?

Indexation des salaires sur l’inflation, smic à 1600 euros net, abrogation de la réforme des retraites, etc. La gauche de gouverne- ment est bien loin. La seule revalorisation de 10 % de l’indice des fonctionnaires signifie 20 milliards d’euros à trouver. Côté recettes, des hausses d’impôts sont prévues mais à hauteur de 50 milliards d’euros, alors que les dépenses devraient augmenter bien davantage.

Et coté Rassemblement national ?

Nous avons encore peu d’éléments. On peut se baser sur le programme de 2022,
et quelques déclarations. Mais une TVA à 5,5 % sur les produits énergétiques et l’essence coûterait entre 12 milliards d’euros (selon le chiffrage du RN) et 24 milliards d’euros (selon le chiffrage de Bruno Le Maire). Avec la franchise de cotisations sur les augmentations de salaires, on serait dès cet été proche de 30 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, soit 1 point de PIB. Sans oublier la nationalisation des autoroutes, des mesures en direction des familles, etc. Face à ces dépenses, le RN ne prévoit pas de rentrée d’argent.

Est-ce que la France a les moyens d’appliquer ce type de programme ?

Non, la France n’a pas les moyens d’appliquer l’un ou l’autre de ces programmes. Et nous envoyons déjà au monde le signal que le pays est en désarroi. Emmanuel Macron n’a pas réussi à créer un consensus autour d’une politique équilibrée. Au contraire, il a clivé et renforcé les extrêmes. Cela lui revient aujourd’hui en boomerang, puisque ces oppositions font des propositions outrancières. Nous pouvions toujours discuter de certains éléments de sa politique économique, ce que j’ai souvent fait, mais la colonne vertébrale – amélioration de l’attractivité, priorité à l’éducation, maîtrise des dépenses publiques, etc. – bénéficiait du consensus des économistes. Emmanuel Macron a perdu sa boussole, qui était de sortir d’un affrontement largement factice entre la droite et la gauche pour reconstruire un consensus, en matière de valeurs, de réformes et d’équilibres. Nous ne pouvons que le regretter.

« Dissolution risque majeur pour le pays » ( Sarkozy)

  « Dissolution  risque majeur pour le pays » ( Sarkozy)

Une semaine après l’éléctrochoc de la dissolution, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy condamne l’initiative d’Emmanuel Macron et désavoue dans le JDD Éric Ciotti . Il considère que cette dissolution concis constitue un risque majeur pour le pays où le chaos pourrait s’installer . 

 

Le président de la République a-t-il pris la bonne décision à l’issue des européennes, en décidant de « rendre la parole aux Français » et donc de dissoudre l’Assemblée nationale ?
Nicolas Sarkozy. La décision a été prise, je ne peux donc hélas que la commenter. Elle m’inspire deux réflexions. D’abord, donner la parole au peuple français pour justifier la dissolution est un argument curieux puisque c’est précisément ce que venaient de faire plus de 25 millions de Français dans les urnes ! On donne la parole aux Français quand ils ne se sont pas exprimés depuis plusieurs années, pas juste après une consultation électorale. Le risque est plus grand qu’ils confirment leur colère plutôt qu’ils ne l’infirment.
Jordan Bardella «n’a jamais été en situation de gérer quoi que ce soit» et «a moins de 30 ans», relève l’ancien chef de l’État. «Peut-on conduire la France quand on est si jeune et sans expérience ? Chaque Français doit considérer cette réalité».

Croissance plus faible qu’avant la pandémie dans une majorité de pays

Croissance plus faible qu’avant la pandémie dans une majorité de pays

Pour la banque mondiale globalement, dans 60% des pays de la planète qui abritent plus de 80% de la population, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’avant la pandémie de Covid. La Banque mondiale prévoit même un recul de l’expansion, de 4,2% en 2023 à 4% en 2024, pour les économies émergentes et en développement.

La situation reste préoccupante pour les pays les plus pauvres de la planète, qui ont subi de plein fouet les chocs successifs : pandémie, inflation et durcissement monétaire. Un quart d’entre eux n’a pas retrouvé le niveau d’avant 2020. La proportion est deux fois plus élevée pour les pays fragiles et en situation de conflit. «Les pays les plus pauvres pâtissent du lourd fardeau que constitue le service de la dette, des possibilités restreintes sur le plan des échanges commerciaux et de la survenue d’épisodes climatiques coûteux», détaille Indermit GillEntre janvier et juin, la Banque mondiale a amputé la prévision de croissance des pays à faible revenu d’un demi-point, à 5%. La reprise est en particulier fragile sur le continent africain, qui concentre les États les plus pauvres, et à un rythme bien trop lent pour avoir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté.

Si l’inflation a commencé à refluer – prévue à 3,5% à l’échelle mondiale en 2024 puis 2,9% en 2025 – l’un des risques majeurs tient aux taux d’intérêt qui vont rester durablement élevés. L’institution prévoit 4% sur la période 2025-2026, soit environ le double des taux moyens enregistrés entre 2000 et 2019. «Le durcissement des conditions financières mondiales se traduirait par une croissance beaucoup plus faible pour les économies en développement», alerte l’économiste en chef adjoint, Ayhan Kose.

 

Climat : 100 milliards atteints pour les pays pauvres ?

Climat :  100 milliards atteints  pour les pays pauvres ?

 Ce mercredi, l’OCDE a en effet confirmé que les pays riches avaient atteint en 2022 leur objectif d’aide climatique annuelle de 100 milliards de dollars pour les pays plus pauvres. L’idée de cette contribution financière avait été émise en 2009.Cette aide au regard des besoins réels de près de 2500 milliards, ce montant peut paraître très insuffisant. Par ailleurs il serait surtout intéressant d’analyser de près la nature des recettes et des dépenses précises si l’on ne veut pas qu’une partie de cette somme finisse dans les sables de la corruption. Il en va sans doute de cette aide climatique comme de beaucoup d’autres. Il est difficile d’en suivre la trace précise d’autant que certaines sommes sont repeintes avec la couleur climatique sans réellement avoir de lien avec l’environnement.
« En 2022, les pays développés ont fourni et mobilisé un total de 115,9 milliards de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement », selon le calcul de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), chargée de la compatibilité officielle de cette promesse. Celle-ci qui doit d’ailleurs être renégociée d’ici la COP29 en novembre à Bakou.

Dans le détail, l’aide climatique des pays riches, de 89,6 milliards de dollars en 2021, a donc augmenté de 30% en 2022, selon l’OCDE, qui salue « une augmentation très significative, la plus forte sur un an », dépassant ses projections. En novembre dernier, avant la COP28 de Dubaï, l’OCDE avait annoncé que l’objectif des 100 milliards avait « probablement été atteint » en 2022, mais sans disposer de bilan définitif.

Notons aussi« qu’ une grande partie des fonds sont des prêts (69%, selon l’OCDE, ndlr) plutôt que des subventions (28%) », critique le militant écologiste Harjeet Singh. Et d’ajouter que ces aides financières sont souvent combinées à des aides existantes, « ce qui brouille les limites de l’aide financière réelle ».

 

Climat : Objectif atteint par les pays riches avec 100 milliards pour les pays pauvres ?

Climat : Objectif atteint par les pays riches avec 100 milliards pour les pays pauvres ?

 Ce mercredi, l’OCDE a en effet confirmé que les pays riches avaient atteint en 2022 leur objectif d’aide climatique annuelle de 100 milliards de dollars pour les pays plus pauvres. L’idée de cette contribution financière avait été émise en 2009.Cette aide au regard des besoins réels de près de 2500 milliards, ce montant peut paraître très insuffisant. Par ailleurs il serait surtout intéressant d’analyser de près la nature des recettes et des dépenses précises si l’on ne veut pas qu’une partie de cette somme finisse dans les sables de la corruption. Il en va sans doute de cette aide climatique comme de beaucoup d’autres. Il est difficile d’en suivre la trace précise d’autant que certaines sommes sont repeintes avec la couleur climatique sans réellement avoir de lien avec l’environnement.
« En 2022, les pays développés ont fourni et mobilisé un total de 115,9 milliards de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement », selon le calcul de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), chargée de la compatibilité officielle de cette promesse. Celle-ci qui doit d’ailleurs être renégociée d’ici la COP29 en novembre à Bakou.

Dans le détail, l’aide climatique des pays riches, de 89,6 milliards de dollars en 2021, a donc augmenté de 30% en 2022, selon l’OCDE, qui salue « une augmentation très significative, la plus forte sur un an », dépassant ses projections. En novembre dernier, avant la COP28 de Dubaï, l’OCDE avait annoncé que l’objectif des 100 milliards avait « probablement été atteint » en 2022, mais sans disposer de bilan définitif.

Notons aussi« qu’ une grande partie des fonds sont des prêts (69%, selon l’OCDE, ndlr) plutôt que des subventions (28%) », critique le militant écologiste Harjeet Singh. Et d’ajouter que ces aides financières sont souvent combinées à des aides existantes, « ce qui brouille les limites de l’aide financière réelle ».

 

Iran -Mort d’Ebrahim Raïssi, Une déstabilisation pour le pays ?

Iran -Mort d’Ebrahim Raïssi, Une déstabilisation pour le pays ?

 Le 19 mai 2024, un accident d’hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran a coûté la vie à Ebrahim Raïssi, président du régime iranien, et à Hossein Amir-Abdollahian, ministre des Affaires étrangères. Bien que la présidence iranienne soit principalement symbolique avec Ali Khamenei détenant l’autorité suprême, le décès de Raïssi est un véritable choc pour Khamenei et représente un risque de déstabilisation pour le régime. Cette perte survient dans un contexte déjà tendu par diverses crises touchant l’Iran, tant sur le plan interne qu’international, accentuant ses fragilités.
Par Hamid Enayat, politologue, spécialiste de l’Iran, collabore avec l’opposition démocratique iranienne (CNRI) dans « la Tribune »

La situation évoque les derniers jours du règne du Chah, lorsque, sous contrainte, il dut renvoyer son Premier ministre de longue date, Amir-Abbass Hoveyda, sans parvenir à stabiliser son pouvoir jusqu’à la chute de son régime.

Confronté à des soulèvements continus et intenses, tant au niveau régional que national, le Guide suprême Ali Khamenei a opté pour la stratégie souvent utilisée par les dictateurs : renforcer le contrôle et unifier le système. La nomination de Raïssi en juillet 2021 a signifié l’éviction définitive des réformistes, qui jusqu’à présent faisaient simplement figure de façade démocratique pour Khamenei.

Dans son effort de « purification » du système, Khamenei, avec le soutien du Conseil des Gardiens de la Constitution, a écarté des personnalités clés telles qu’Ali Larijani, ex-président du Parlement pour trois mandats, et Hassan Rohani, deux fois président, des élections.

La disparition de Raïssi, tristement célèbre pour son rôle de bourreau lors du massacre de 1988 de prisonniers politiques et membre de la commission de la mort de Téhéran, qui a signé des ordres d’exécution pour des milliers de prisonniers politiques, principalement des membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran, risque fortement de déstabiliser le pouvoir en place.

Des conflits internes féroces secouent déjà les cercles proches de Khamenei, notamment au sein de la faction ultra-conservatrice. Des rumeurs suggèrent que Khamenei éprouve des difficultés avec son propre appareil répressif, recourant à l’engagement d’agents en civil pour surveiller et contrôler la police, afin d’éviter toute défection.

L’incertitude plane sur la capacité de Khamenei à reproduire l’exploit de 2021, lorsqu’il a payé le prix fort pour assurer l’élection de Raïssi. En effet, selon les données officielles du régime, les récentes élections législatives ont été massivement boycottées, annonçant une intensification des luttes de pouvoir interne. Avant même la disparition de Raïssi, ces luttes préexistaient pour la présidence du Parlement. Tout comme en 2008, où les affrontements entre Ahmadinejad et Moussavi, le Premier ministre de l’époque, au sujet des fraudes électorales, avaient provoqué un soulèvement populaire, créant une fenêtre d’opportunité pour un soulèvement de rue, un scénario redouté par Khamenei.

La première consiste à adoucir sa politique de répression et à ouvrir la scène politique à des figures comme Ali Larijani et Hassan Rohani pour diversifier et renforcer la base du régime, donnant ainsi une nouvelle vie à la faction réformiste ébranlée. Cependant, il est conscient qu’un affaiblissement au sommet pourrait rapidement déclencher des révoltes à la base, une voie déjà abandonnée depuis l’élection d’Ebrahim Raïssi et lors des soulèvements populaires qui ont suivi.

La seconde option est une intensification de la répression, une politique encore plus agressive et terroriste, avec un effort accru pour obtenir l’arme nucléaire, assurant ainsi la survie du régime. C’est l’alternative par défaut que Khamenei semble avoir adoptée.

Équilibrer l’instabilité inhérente à ces deux approches s’avère complexe, tandis que des milliers d’unités de résistance organisées par l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, principal groupe d’opposition, sont prêtes à saisir la moindre occasion pour déclencher une révolte majeure susceptible de renverser le régime.

Il n’est donc pas surprenant que le régime ait tardé plus de 16 heures à mobiliser ses forces de sécurité dans et autour de Téhéran avant d’annoncer officiellement cinq jours de deuil national, préparant le terrain à une gestion contrôlée des réactions publiques.

Climat et Progrès dans les pays en développement pas incompatibles ? (Rémy Rioux, directeur général de l’AFD)

 Climat et Progrès dans les pays en développement pas incompatibles ?  (Rémy Rioux, directeur général de l’AFD)

 Rémy Rioux, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD),  ee félicite sans doute un peu naïvement des progrès pour mener de pair développement et lutte contre la dégradation du climat à l’échelle internationale en particulier dans les pays pauvres. Les Européens se féliciteraient des avancées dans ce domaine. Reste que les transferts technologiques, financiers et de compétences ne sont pourtant pas à la hauteur des enjeux. Et les pays en développement payent d’une part les conséquences de la pollution des pays développés et leur marginalisation dans l’économie mondiale. La conséquence étant l’accroissement de l’immigration non contrôlée. L’aide au développement pour dire les choses brutalement est complètement anecdotique. Et c’est un plan Marshall qu’il faudrait engager. Enfin sur le plan méthodologique,  il aurait surtout été intéressant d’enquêter auprès des résidents des pays pauvres

Il y a un large consensus chez les Européens sur la nécessité d’une solidarité internationale, dans un monde où le risque de divisions augmente, souligne Rémy Rioux, le directeur général de l’AFD. (interview « la Tribune »).

LA TRIBUNE DIMANCHE – Cette année, vous avez élargi votre enquête annuelle sur la perception par les Européens de la politique de développement à quatre autres pays en raison de la tenue des élections européennes : l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Suède. Quel est le premier enseignement que vous en tirez ?

RÉMY RIOUX - À l’heure où l’on ne parle que d’une Europe divisée et tentée par des forces prônant le repli national, ce sondage montre à l’inverse des Européens très conscients des interdépendances et appelant à des réponses collectives. Les sondés s’intéressent à l’actualité internationale – six sur dix le font quotidiennement -, et pensent très majoritairement que les solutions passent par plus de coopération. Plus de deux Européens sur trois soutiennent l’action internationale, de l’Europe comme de leur propre pays, en direction du « Sud global ». J’ai été surpris par le soutien très élevé des Italiens et des Polonais. Ce sondage montre un fort consensus des Européens sur la nécessité d’une solidarité internationale, non sans angoisse bien sûr face à un monde qui se fragmente, comme on le voit sur l’enjeu migratoire.

En effet, l’apport des migrants à l’économie et à la culture est perçu majoritairement comme négatif, notamment en France et en Pologne. Pourquoi ?

La contribution des migrants à l’économie et à la culture des pays européens n’est pas une question tranchée : en Pologne et en France le négatif l’emporte, mais en Italie et en Suède elle est jugée positive. En revanche, tous les Européens ou presque – entre deux tiers et 80% – appellent à aider les pays les plus fragiles et à investir dans les thématiques associées aux migrations : lutte contre la traite des êtres humains, soutien aux déplacés, entrepreneuriat et création d’emplois dans les pays en développement. La seule réponse durable au défi migratoire, c’est un développement partagé entre l’Europe et l’Afrique.

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