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Covid: le variant indien déjà dans 17 pays au moins (OMS)

Covid: le variant indien déjà dans 17 pays au moins (OMS)

Le variant indien serait déjà dans 17 pays au mois dont la Belgique, la Suisse, la Grèce, l’ Italie (OMS). Le ministre de la santé français a assuré qu’il n’avait pas été encore constaté dans l’Hexagone.

 «le variant indien B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité». L’OMS a récemment classifié ce variant comme un «variant d’intérêt» et non pas «un variant préoccupant». Or, cette dernière appellation indiquerait que ce variant est plus dangereux (plus grande contagiosité, plus mortelle et capable d’échapper aux immunisations vaccinales).

 

L’Inde fait face à une explosion des cas, battant lundi un record mondial de 352.991 nouvelles contaminations et un record national de 2.812 décès, faisant par la même occasion grimper le nombre total de cas dans le monde à 147,7 millions. 

Covid – Pays pauvres: envoi de 500 000 doses par la France

Covid-  Pays pauvres: envoi de 500 000 doses par la France

 

 

En Europe près de 20 % de la population sont maintenant vaccinés  tandis que par exemple en Afrique seulement 1 % de la population a reçu un vaccin. Face à cette inégalité qui par ailleurs favorise le développement de variants, nombre de pays vont accroître leur fourniture de vaccins au pays pour notamment l’Afrique.

 

Piloté par l’OMS, l’Alliance du vaccin (Gavi) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi), le mécanisme COVAX a pour objectif de collecter et distribuer deux milliards de doses de vaccins aux pays pauvres d’ici la fin de l’année. Jusqu’à présent, plus de 40 millions de doses de vaccins ont déjà été distribuées.

 

La France va intensifier les livraisons de vaccins contre le Covid-19 dans le cadre de c eprogramme COVAX. Vendredi 23 avril, Emmanuel Macron a annoncé l’envoi dans les prochains mois de 500 000 doses aux pays pauvres ciblés par l’initiative.. Le chef de l’État a par ailleurs indiqué que les premiers vaccins promis étaient en route vers l’Afrique de l’Ouest.

Emmanuel Macron a qualifié d’« inacceptable » l’avancée inégale des campagnes vaccinales dans le monde, ajoutant qu’une personne sur six a reçu au moins une dose de vaccin en Europe, contre moins d’une sur cent en Afrique.

 

Daech vise maintenant les pays chrétiens d’Afrique

 Daech vise maintenant les pays chrétiens d’Afrique

Un article deBenoit Faucon, Nicholas Bariyo et Joe Parkinson dans le Wall Street Journal

Au moment où Daech s’effondrait en Irak et en Syrie, dans la jungle de l’est du Congo, un djihadiste prenait la parole sur YouTube pour déclarer que le califat se repliait en Afrique centrale.

« J’appelle tous les musulmans du monde à nous rejoindre au Congo, affirmait, au milieu d’une forêt, un homme se définissant comme arabe et arborant fusil automatique et chargeurs devant un improbable groupe de combattants. Je le jure devant Dieu : c’est ici que Daech a sa demeure. »

Pour les analystes, la vidéo montrait surtout que le groupe terroriste, à l’agonie, cherchait à faire parler de lui. Mais trois ans après la diffusion des images, la province de l’Etat islamique en Afrique centrale (ou ISCAP, pour Islamic State Central Africa Province) s’est développée au point que, le mois dernier, le département d’Etat américain a pour la première fois infligé des sanctions au groupe et à ses dirigeants.

Fin mars, au Mozambique, des centaines de combattants ont occupé une ville portuaire clé après plusieurs jours de siège au cours desquels ils ont massacré des dizaines d’habitants et provoqué le départ de milliers d’autres. L’attaque a également forcé Total à évacuer l’ensemble des salariés d’un projet gazier à 16 milliards de dollars, ainsi que 2 000 réfugiés.

L’organisation cible des pays à majorité chrétienne et vient se greffer aux groupes terroristes qui rassemblent les minorités musulmanes opprimées. Renonçant à ses velléités territoriales, Daech veut désormais adopter des tactiques de guérilla : cooptation de leaders locaux, renforcement des entraînements, amélioration de la tactique et de la propagande

Les militants congolais et mozambicains de l’ISCAP s’étaient par le passé battus pour l’autonomie de la région. Cette année, ils sont devenus le groupe terroriste le plus meurtrier, affirme SITE, un site spécialisé dans la surveillance des groupes extrémistes. Menée par Musa Baluku, un Ougandais vétéran du djihad, la milice (autrefois appelée Forces démocratiques alliées, ou FDA) a tué plus de 849 civils rien qu’en 2020, estime le département d’Etat.

L’essor de cette faction africaine témoigne de l’évolution de Daech, qui se rapproche désormais d’une multitude de groupes armés comme s’ils étaient ses franchisés. Voyant son rêve de califat en Syrie et d’islamisme radical partir en fumée, Daech a pris la décision (judicieuse) de s’ingérer dans des conflits locaux au Nigéria, en Libye et au Sahel, la région semi-aride qui s’étend d’est en ouest au sud du Sahara. Dans un premier temps, en Syrie et en Irak, Daech s’est aventurée en territoire musulman.

Mais aujourd’hui, l’organisation cible des pays à majorité chrétienne et vient se greffer aux groupes terroristes qui rassemblent les minorités musulmanes opprimées. Renonçant à ses velléités territoriales, Daech veut désormais adopter des tactiques de guérilla : cooptation de leaders locaux, renforcement des entraînements, amélioration de la tactique et de la propagande. L’objectif : donner le sentiment que le groupe peut frapper des intérêts occidentaux là où on ne l’attend pas.

Ces groupes locaux sont désormais ses alliés et Daech les utilise pour sa propagande. L’organisation leur fournit des fonds et forme les combattants, mais, contrairement à ce qu’elle faisait dans son califat syro-irakien, elle ne s’occupe pas des affaires courantes, selon des responsables occidentaux.

Chrétien à 95 % et exempt d’idéologie djihadiste, le Congo est un parfait exemple de cette évolution. Nouvel allié local de Daech, les FDA sont nées dans les années 1990 d’une rébellion des musulmans ougandais qui se sentaient persécutés par le régime du président Yoweri Museveni. Poursuivi par Kampala, le groupe s’est réfugié dans l’est du Congo, aussi riche en groupes armés qu’en ressources minérales et où l’Etat central n’a guère d’emprise.

Des transfuges affirment que quelques volontaires arabes entraînés au combat figurent parmi les combattants de l’ISCAP. Le djihadiste de la vidéo YouTube a, lui, était identifié comme un Tanzanien d’origine arabe. Dans la région, le groupe terroriste s’est lancé dans une série d’attaques toujours plus hardies et plus élaborées, n’hésitant pas à s’attaquer à des prisons congolaises pour libérer certains de ses membres et recruter parmi les prisonniers libérés. En octobre, il a ainsi réussi à faire sortir 1 300 condamnés.

Les militaires congolais indiquent de leur côté avoir retrouvé les corps de deux combattants arabes, « probablement des instructeurs » au mois de décembre, après des affrontements près de la ville de Beni. Des photos prises par l’armée que le Wall Street Journal a pu consulter montrent un bras à la peau claire au bout d’un corps enterré par les terroristes en fuite. Des images aériennes réalisées par les drones des forces de sécurité de l’ONU révèlent aussi la présence d’un combattant blanc, mort, peu après l’attaque.

L’ISCAP, dont les effectifs sont passés de 200 à 1 500 combattants selon les services de renseignement ougandais, s’est rapprochée des insurgés mozambicains qui ont attaqué la ville portuaire de Palma le mois dernier.

Parmi les personnes tuées lors du raid figuraient des ressortissants britanniques et sud-africains travaillant sur le projet gazier. Elles ont perdu la vie après avoir tenté de fuir l’hôtel dans lequel 180 expatriés et locaux s’étaient réfugiés, ont rapporté des prestataires locaux. La police a retrouvé les corps décapités de douze hommes et procède actuellement à leur identification.

Les attaques, qui ont eu lieu pendant une mission d’entraînement des forces spéciales américaines au Mozambique, ont mis la puce à l’oreille de l’administration Biden, qui revoit actuellement sa politique vis-à-vis du continent africain et de Daech. Les sanctions prises en mars obligent les banques à geler les actifs de la branche congolaise de Daech et de son leader, Musa Baluku, ainsi que de la filiale mozambicaine et son chef, Abu Yasir Hassan. Elles ont également interdiction de traiter avec eux.

A la peine après des années de combats meurtriers et de défections, les FDA n’étaient pas une cible facile pour l’austère commandement de Daech. Le groupe a, un temps, combattu aux côtés de milices regroupant des animistes et des chrétiens, selon des transfuges des FDA et de l’armée congolaise. Des femmes et des enfants ont participé aux attaques, une pratique inimaginable pour Daech. En Syrie et en Irak, les terroristes formaient des « jeunes loups », mais ne les ont jamais envoyés au combat.

Fin 2017, peu après la diffusion de la première vidéo de l’ISCAP, Abdulrahman Ssali était âgé de 25 ans. Il a fait tout le trajet de l’Ouganda vers l’est du Congo à la demande son père, Abdurahuman Waswa, lettré musulman qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Quelques années plus tôt, l’homme avait secrètement rejoint les rangs d’un groupe islamique qui affirmait que les musulmans étaient persécutés en Ouganda depuis la chute d’Idi Amin Dada en 1979.

Aujourd’hui caché en Ouganda, son fils affirme qu’il pensait se rendre à une réunion de famille. En guise de retrouvailles, son père l’a convaincu de rejoindre Daech. Des instructeurs arabes, certains venus de Syrie, lui ont donné une mission simple : « faire prospérer la province de l’Etat islamique en Afrique centrale », se souvient-il. Abdulrahman fils a reçu une formation idéologique et militaire puis s’est battu à leurs côtés pendant des mois, affrontant l’armée congolaise et pillant les bananeraies pour y voler nourriture et jeunes enfants.

Son père, qui maîtrise parfaitement la langue arabe, avait gravi les échelons du groupe. Un jour, il a ordonné l’exécution d’une fillette de 14 ans accusée de désertion, raconte-t-il. Et prévenu son fils que s’il essayait de s’échapper, le même sort lui serait réservé. « La décapitation de cette jeune fille m’a traumatisé », raconte Abdulrahman Ssali.

Il fait partie des quelques transfuges désormais placés sous la protection de l’Etat à Kampala et témoigne de la montée en puissance de l’ISCAP.

Selon des responsables occidentaux, les djihadistes ont dépensé un petit million de dollars pour ce nouveau groupe, soit 1 % de leur trésor de guerre, estimé à 100 millions de dollars par les Nations unies. D’après les experts de l’ONU, ils avaient davantage investi dans les pays où l’insurrection islamiste est plus ancienne : Afghanistan, Libye ou Philippines, par exemple.

En 2015, poursuivies par l’armée du Congo soutenue par l’ONU et minées par des dissensions internes, les FDA avaient failli disparaître. Après l’arrestation du fondateur du groupe, Jamil Mukulu, son remplaçant Musa Baluku s’était heurté à l’opposition de certains membres historiques, révèlent des échanges obtenus par Bridgeway Foundation, une organisation à but non lucratif qui étudie les insurrections en Afrique de l’Est. Selon un rapport de l’ONU, les FDA ne comptaient alors plus que 65 combattants.

Entre octobre 2019 et octobre 2020, le groupe a revendiqué 118 attaques, selon al-Naba, le magazine de Daech. Toujours en octobre de l’an passé, les FDA ont libéré 900 prisonniers d’un établissement de l’est du Congo, pour beaucoup des membres qui ont immédiatement rejoint les combats. Daech a affirmé que l’opération faisait partie d’un mouvement mondial pour « détruire les forteresses » et libérer les prisonniers, notamment en Syrie et en Afghanistan

Alors âgé de 37 ans, Musa Baluku, commandant aux traits poupins, avait eu une idée : s’allier au lointain Daech. « C’est nous qui avons décidé de nous placer sous la houlette de Daech, car cela permet de faire prospérer l’Etat islamique dans le monde », avait-il affirmé à un lieutenant lors d’un échange fin 2019 obtenu par Bridgeway. Il se targuait également de compter « des blancs » dans son groupe, faisant référence à des hommes venus du Moyen-Orient.

Pour les transfuges, les choses se sont mises à changer quand Waleed Ahmed Zein, un Kenyan, s’est mis à envoyer des dons à Musa Baluku. Il avait lui-même reçu cet argent de son père, qui s’était rendu en Syrie où il avait rejoint les rangs de Daech, selon une note des services de sécurité ougandais et une déclaration de la police kenyane.

Abdulrahman Ssali raconte qu’en 2018 et 2019, dans le camp congolais, il a vu des liasses de dollars dans la maison en terre du grand patron. Panneaux solaires, batteries, torches, lunettes à vision nocturne : les nouveaux équipements affluaient, tous portant des inscriptions en arabe, poursuit-il.

Les nouvelles armes ont, elles, permis aux militants de perpétrer des attaques plus meurtrières contre les villages chrétiens et les patrouilles militaires. Entre octobre 2019 et octobre 2020, le groupe a revendiqué 118 attaques, selon al-Naba, le magazine de Daech. Toujours en octobre de l’an passé, les FDA ont libéré 900 prisonniers d’un établissement de l’est du Congo, pour beaucoup des membres qui ont immédiatement rejoint les combats. Daech a affirmé que l’opération faisait partie d’un mouvement mondial pour « détruire les forteresses » et libérer les prisonniers, notamment en Syrie et en Afghanistan.

Les transfuges racontent qu’une partie de l’argent du bailleur de fonds kenyan a été utilisée pour acheter du nitrate d’ammonium et des minuteurs, éléments essentiels des engins explosifs improvisés. Des djihadistes yéménites et syriens se sont rendus au Congo pour former les combattants locaux aux tactiques militaires et à la confection de bombes, ajoutent-ils. En juillet 2020, un rapport de l’ONU indiquait que les FDA commençaient à utiliser des engins explosifs improvisés.

Les deux entités centrafricaines se sont peu à peu rapprochées, les Congolais revendiquant les attaques au nom de leurs alliés mozambicains, selon un rapport sur Daech et ses ramifications du programme de l’université George Washington sur l’extrémisme.

C’est par l’argent et les armes que l’idéologie extrémiste s’est infiltrée dans les camps. L’armée congolaise qui a tué des militants des FDA a retrouvé des textes en arabe rédigés par le bureau de la recherche de Daech, une entité basée dans la ville irakienne de Mossoul qui diffuse les éléments doctrinaux qui étayent sa vision du monde.

Abdulrahman Ssali se souvient, lui, d’un régime aussi rigide que brutal. Dès 10 ans, les enfants étaient formés au maniement des armes, à l’arabe et à l’idéologie de Daech. Les voleurs dont le butin dépassait les deux dollars risquaient de voir leur main coupée. Quiconque propageait une rumeur avait la bouche cousue au fil de fer. Allumer une lampe de poche au passage d’un drone était passible de mort.

Les tactiques militaires traduisaient une même violence. Lors d’un raid sur une bananeraie, Abdulrahman Ssali a vu des combattants décapiter un couple et repartir, couverts du sang de leurs victimes, avec leurs enfants, leurs poules et leurs chèvres.

Au Mozambique, en novembre, les militants ont transformé un stade de football en terrain d’exécution sur lequel ils ont décapité 50 personnes, selon les médias publics mozambicains.

Après avoir été témoin de ces exactions, Abdulrahman Ssali a décidé de s’échapper. Profitant d’une accalmie lors d’une attaque, il s’est caché dans la végétation avant de marcher pendant sept jours, se nourrissant de racines et buvant de l’eau stagnante, avant de se rendre à l’armée congolaise. Un an plus tard, cette dernière l’a remis aux services de renseignement ougandais.

Il reste hanté par son passage au sein du groupe terroriste et regrette d’avoir laissé sa sœur au camp. « Mon père m’a piégé, je n’ai jamais eu l’intention de rejoindre ces islamistes radicaux, regrette-t-il, les larmes toutes proches. Et maintenant, peut-être que je ne reverrai jamais ma sœur. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Covid: La France au huitième rang des pays les plus touchés

Covid: La France au huitième rang des pays les plus touchés

 

100 000 morts du Covid, selon les derniers chiffres hospitaliers du ministère de la Santé,

La France a le huitième plus grand nombre de morts de COVID-19 au monde. Les États-Unis sont le pays le plus touché en termes de décès par COVID, avec 564 759, suivis du Brésil, de la Russie et du Mexique, selon un décompte de Reuters.

Dans le monde, le nombre de morts s’élève à plus de trois millions.

Les décès de coronavirus en France ont maintenant presque doublé, passant d’un peu plus de 52000 à la fin de son deuxième verrouillage fin novembre.

Au cours des 30 derniers jours, la France a enregistré en moyenne un peu plus de 300 nouveaux décès par COVID-19 par jour, soit 9 000 par mois, contre près de 16 000 par mois lors du deuxième verrouillage.

Les données du ministère de la Santé ont également montré que 5 924 personnes se trouvaient dans des unités de soins intensifs jeudi, contre 5 902 un jour plus tôt.

Il y a eu 38 045 nouveaux cas de coronavirus jeudi contre 43 505 mercredi, portant le total à 5,18 millions. En moyenne on tourne actuellement autour de 40 000 par jour

Rééquilibrage du système économique pour les pays pauvres (Thomas Piketty)

Rééquilibrage du  système économique pour les pays pauvres (Thomas Piketty)

 

Par Thomas Piketty, Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Ecole d’économie de Paris. Tribune dans le Monde.

 

En refusant de lever les brevets sur les vaccins contre le Covid-19, les Occidentaux ont montré leur incapacité à prendre en compte les besoins des pays du Sud. Les pays riches doivent sortir des mécanismes internationaux reposant sur un fonctionnement néocolonial et permettre aux autres de se développer par leurs propres moyens, estime l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

La crise du Covid-19, la plus grave crise sanitaire mondiale depuis un siècle, oblige à repenser fondamentalement la notion de solidarité internationale. Au-delà du droit à produire des vaccins et du matériel médical, c’est toute la question du droit des pays pauvres à se développer et à percevoir une partie des recettes fiscales des multinationales et des milliardaires de la planète qui doit être posée. Il faut sortir de la notion néocoloniale d’aide internationale, versée au bon vouloir des pays riches, sous leur contrôle, et passer enfin à une logique de droits.

 

Commençons par les vaccins. Certains avancent (imprudemment) que cela ne servirait à rien de lever les droits de propriété sur les brevets, car les pays pauvres seraient incapables de produire les précieuses doses. C’est faux. L’Inde et l’Afrique du Sud ont des capacités importantes de production de vaccins, qui pourraient être étendues, et le matériel médical peut être produit un peu partout. Ce n’est pas pour passer le temps que ces deux pays ont pris la tête d’une coalition d’une centaine de pays pour réclamer à l’OMC [l’Organisation mondiale du commerce] la levée exceptionnelle de ces droits de propriété. En s’y opposant, les pays riches n’ont pas seulement laissé le champ libre à la Chine et à la Russie : ils ont raté une belle occasion de changer d’époque et de montrer que leur conception du multilatéralisme n’allait pas dans un seul sens. Espérons qu’ils fassent très vite machine arrière.

La France et l’Europe complètement dépassées

Mais au-delà de ce droit à produire, c’est l’ensemble du système économique international qui doit être repensé en termes de droits pour les pays pauvres à se développer et à ne plus se laisser piller par les plus riches. En particulier, le débat sur la réforme de la fiscalité internationale ne peut pas se réduire à une discussion entre pays riches visant à se partager les profits actuellement localisés dans les paradis fiscaux. C’est tout le problème des projets discutés à l’OCDE [l’Organisation de coopération et de développement économiques]. On envisage que les multinationales fassent une déclaration unique de leurs profits au niveau mondial, ce qui est en soi est une excellente chose. Mais au moment de répartir cette base fiscale entre pays, on prévoit d’utiliser un mélange de critères (masses salariales et ventes réalisées dans les différents territoires) qui en pratique aboutira à attribuer aux pays riches plus de 95 % des profits réalloués, et à ne laisser que des miettes aux pays pauvres. La seule façon d’éviter ce désastre annoncé est d’inclure enfin les pays pauvres autour de la table et de répartir les profits en question en fonction de la population (au moins en partie).

Pays pauvres : Les pièges de la dette chinoise

Pays pauvres : Les pièges de la dette chinoise

 

Un rapport rendu public fin mars livre des éclaircissements sur les conditions d’emprunt exigées par le premier pays créancier au monde envers des pays à bas revenus, relève dans sa chronique Julien Bouissou, journaliste au « Monde ».

 

 

Chronique.

Des chercheurs américains et allemands viennent de mettre la main sur un trésor. Ils ont déniché, dans les tréfonds d’Internet et des archives des administrations publiques, une centaine d’accords de prêts passés entre la Chine et vingt-quatre pays à bas revenus, entre 2000 et 2020, pour un total de 36,6 milliards de dollars (31 milliards d’euros). Ces documents valent de l’or car on ne sait pas grand-chose sur les conditions d’emprunt exigées par le premier pays créancier au monde, lesquelles ont fait l’objet de nombreuses études, ou plutôt, il faut bien l’admettre, de nombreuses spéculations.

Les uns soutiennent que la dette chinoise est un piège destiné à obtenir des concessions géostratégiques dans des pays en faillite, les autres qu’elle donne de l’oxygène à des pays pauvres désertés par les créanciers. Le rapport rédigé par quatre centres de recherche, dont le laboratoire AidData du collège américain William & Mary, le Center for Global Development et le Peterson Institute for International Economics, tous deux basés à Washington, et le Kiel Institute for the World Economy d’Allemagne, devrait alimenter les discussions entre pays membres du G20. Ils se réunissent justement cette semaine pour aborder notamment la question de la dette des pays pauvres, qui a dangereusement augmenté depuis le début de la crise économique liée à la pandémie du Covid-19.


Non seulement les conditions d’emprunt doivent rester confidentielles, mais les montants des prêts aussi

Selon le rapport intitulé « How China Lends » (« Comment la Chine prête ») et rendu public fin mars, les créanciers chinois rédigent des clauses de confidentialité qui dépassent de loin les exigences généralement formulées par les pays créanciers ou les banques de développement. Non seulement les conditions d’emprunt doivent rester confidentielles, mais les montants des prêts aussi. Une confidentialité qui pose de sérieux problèmes de transparence, puisque les gouvernements doivent cacher à leurs contribuables les sommes que ces derniers devront rembourser tôt ou tard. Cette opacité complique aussi les procédures de restructuration collective de dette. Comment les créanciers d’un pays au bord du défaut de paiement peuvent-ils évaluer sa solvabilité ou ses capacités de remboursement s’il leur manque une partie des informations ?

Demandes inhabituelles

A l’abri du regard des autres créanciers, Pékin formule d’autres demandes inhabituelles. Les trois quarts de leurs contrats comportent ainsi une clause de non-participation aux restructurations de dette menées par le Club de Paris. Or, ce club des grandes nations créancières avait patiemment mis au point, au fil des ans, un ensemble de règles pour coordonner les plans de restructuration ou d’annulation de dette, dont l’une consiste à ne pas favoriser un créancier plutôt qu’un autre. La Chine a dynamité ce principe d’équité, ce qui lui permet d’exiger de ses débiteurs d’être remboursée en priorité en cas de problème.

Covid : un besoin de 12 milliards pour les pays pauvres d’Afrique

Covid  : un besoin de 12 milliards pour les pays pauvres

L’Afrique aura besoin de 12 milliards de dollars pour s’approvisionner et distribuer les doses de vaccins nécessaires à l’interruption de la circulation du nouveau coronavirus, montre un rapport établi par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Ce document plaide notamment pour une prolongation du moratoire accordé par les pays du G20 sur le remboursement du service de la dette des pays africains et souligne les besoins de ces derniers en terme de liquidités.

« La dette insoutenable des pays pauvres »

« La dette insoutenable des pays pauvres »

La Plate-forme française dette & développement (PFDD) qui regroupe une trentaine d’organisations de la société civile appelle, dans une tribune au « Monde », la France à défendre un cadre universel de traitement des dettes et demande une réforme en profondeur de l’architecture internationale de la dette des pays pauvres.

Tribune.

 

Les chefs d’Etat du monde entier sont invités, lundi 29 mars, à se réunir à l’ONU pour discuter de la réforme de l’architecture internationale de la dette. La communauté internationale a aujourd’hui la possibilité d’enfin apporter des réponses structurelles, alors que la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie de Covid-19 sévit depuis plus d’un an, et plonge les pays pauvres dans une situation chaque jour plus critique, plombée par des niveaux de dette insoutenables.

Si la communauté internationale saisit cette opportunité et engage cette nécessaire réforme de l’architecture internationale de la dette, elle peut contribuer à sauver les objectifs du développement durable, et lutter contre la pauvreté et les inégalités mondiales. Si elle ne le fait pas, elle condamne les populations des pays en développement à une nouvelle décennie perdue.

Les pays pauvres sont gravement touchés par la crise. Les impacts socio-économiques de la pandémie pourraient perdurer des années, voire des décennies. Un demi-milliard de personnes pourraient tomber dans la pauvreté, entraînant une augmentation des inégalités sociales, économiques et de genre.

Les niveaux d’endettement de ces pays, qui atteignaient déjà des niveaux record avant la pandémie (deux fois plus élevés qu’à la veille de la crise financière de 2008), sont devenus complètement insoutenables dans le contexte de crise actuel. Beaucoup consacrent déjà une plus grande part de leurs maigres ressources au remboursement de leur dette qu’à la santé ou à l’éducation.

Le Ghana, par exemple, dépense 11 fois plus pour honorer le service de sa dette que pour ses dépenses de santé. Si des mesures ambitieuses ne sont pas adoptées, des ressources publiques vitales vont continuer d’être dépensées pour rembourser les créanciers de ces pays (pays riches, banques multilatérales, banques privées et fonds d’investissement) au détriment des besoins sociaux, économiques ou de santé des populations.

En avril 2020, Emmanuel Macron plaidait pour des annulations massives de la dette africaine. Sous l’impulsion de la France, le Groupe des vingt pays les plus riches (G20) a lancé une initiative de suspension du service de la dette (ISSD) puis adopté un cadre commun de traitement des dettes des pays pauvres.

Hélas, ces deux mécanismes sont très loin d’apporter des réponses réelles à la crise. Pensés par et pour ces pays créanciers, ils sont destinés à simplement reporter et rééchelonner les paiements de dettes d’un nombre limité de pays pauvres, et ne prévoient aucun moyen de contraindre les créanciers privés et multilatéraux à participer.

Déforestation : le prix aussi de la pauvreté dans les pays en développement

Déforestation : le prix aussi de la pauvreté dans les pays en développement

C’est la précarité rurale qui conduit les agriculteurs à convertir les forêts en terres agricoles et qui est à l’origine des zoonoses, expliquent dans une tribune au « Monde » les chercheurs en écologie Jean-Marc Roda et Jacques Tassin, Chercheurs au Cirad

Tribune.

 

 Assurément, les forêts se portent mal. Une étude récente conduite par le Joint Research Centre (JRC), publiée dans la revue Science Advances le 5 mars, révélait des données accablantes. Les forêts tropicales humides ont reculé de 220 millions d’hectares dans les trente dernières années, et la déforestation en zone intertropicale a été sous-estimée d’environ 30 % sur le seul continent africain. Les forêts tropicales humides, qui abritent la moitié des espèces de plantes et d’animaux connues, couvrent moins de 10 % des terres émergées. Les services écologiques que rendent ces forêts s’évanouissent avec elles.

Pourtant, les causes premières de la déforestation mondiale ne sont toujours pas regardées en face. Or, les forêts tropicales disparaissent principalement sous le fer et le feu d’agriculteurs en quête de terres. La précarité rurale et l’insécurité foncière sont les origines premières de ce phénomène mondial. Au Brésil, il s’est longtemps agi de donner aux paysans sans terres des terres sans paysans, cela en convertissant les forêts en terres agricoles.

En Afrique, les paysans en situation de dénuement foncier, privés de tout titre de propriété, n’ont d’autre choix que de défricher pour disposer d’un lopin de terre. La précarité des populations rurales, vouées de surcroît à devoir prélever dans les formations boisées le bois de cuisson ou de chauffe dont leur survie dépend, représente le maillon originel de cette chaîne dévastatrice.

La peste naît de l’insalubrité rurale

Or, c’est cette même précarité rurale que l’on retrouve à la source des zoonoses. C’est d’elle que résultent en effet, en grande partie, les épidémies susceptibles de s’étendre à une échelle mondiale. Nous savons que depuis 1347, la peste naît et renaît de l’insalubrité rurale. Le virus Ebola s’est propagé à la suite de la consommation de viande prélevée sur des animaux malades par des braconniers en situation de survie. Il en est vraisemblablement de même du virus du sida, apparu au Cameroun au début du XXe siècle à la faveur de la consommation de chimpanzés infectés.

La fièvre de Lassa se propage elle-même dans les foyers ruraux les plus pauvres. Les zoonoses proviennent de mises en contact d’animaux infectés avec des populations souffrant de dénutrition et pénalisées par une santé déjà déficiente. Elles ne sont donc pas le produit direct de la déforestation, comme on le prétend parfois. S’il est un lien entre cette dernière et les zoonoses, c’est celui de leur origine commune.

G7: quelques vaccins pour les pays pauvres

G7: quelques vaccins pour les pays pauvres

 

Le G7 aura l’occasion de parler de la délicate question du partage du vaccin et notamment de l’attribution aux pays pauvres. Pour résumer pour l’instant on a surtout parlé de solidarité internationale dans beaucoup de pays développés mais dans la pratique seulement quelques pour cent des vaccins devraient être attribués aux pays pauvres.

La nomination de Biden comme président des États-Unis pourraient un peu changer la donnent. Ce dernier a en effet déclaré qu’il entendait «se concentrer sur la réponse internationale à la pandémie de Covid, y compris la coordination de la production, distribution et livraisons de vaccins»,

théoriquement il existe un outil de mutualisation de la vaccination de l’ONU intitulée Covax, fondé par plusieurs organisations internationales, dont l’OMS, et que Washington a promis de rejoindre. Joe Biden promettra d’ailleurs vendredi, à l’occasion de cette réunion du G7, quatre milliards de dollars pour le dispositif Covax, a indiqué jeudi la Maison Blanche.

En France le président de la république français a fait part de sa proposition de réserver trois à 5 % des vaccins des pays riches en direction de l’Afrique. Boris Johnson,  qui lui a relativement bien réussi sa campagne de vaccination ( après son échec de la gestion sanitaire) propose aussi d’expédier dans les pays en développement les surplus de vaccins.

Le problème est que comme d’habitude le G7 constitue un outil diplomatique assez formel qui n’a pas pour objet de prendre des décisions très précises. Si le relais des intentions formulées au G7 n’est pas pris par une institution internationale forte, les déclarations ne serviront alors à rien.

Vaccins : les pays pauvres défavorisés

Vaccins : les pays pauvres défavorisés

 

Malgré les proclamations d’Emmanuel Macron, d’Angela Merkel ou d’Ursula von der Leyen, la politique menée par l’UE empêche un accès rapide des pays pauvres au vaccin contre le Covid-19, estime l’économiste Lucas Chancel dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Comment s’assurer que l’ensemble de la population mondiale ait accès aux vaccins contre le Covid-19 ? Dans une tribune parue dans Le Monde du 3 février, signée notamment par Emmanuel Macron, Angela Merkel, Ursula von der Leyen et Charles Michel, les dirigeants européens déclarent, main sur le cœur, tout faire pour diffuser l’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins à l’ensemble de la planète. Pour atteindre cet objectif, les auteurs affirment encourager « la libre circulation des données entre les partenaires et l’octroi volontaire de licences en matière de propriété intellectuelle ».

Un tel cynisme interpelle. L’Union européenne (UE) bloque en effet depuis plusieurs mois toute demande relative à la levée des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins. En octobre dernier, l’Inde et l’Afrique du Sud, soutenues par une centaine de pays émergents et à bas revenus, déposent une demande devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Face à la pandémie, elles réclament la levée temporaire des droits de propriété sur le développement, la fabrication et la distribution des vaccins et du matériel essentiel à la lutte contre le Covid-19 afin de garantir la diffusion à bas coût et en temps voulu des vaccins et du matériel médical, qui manquent encore cruellement dans les pays pauvres. Cette mesure prendrait fin une fois le virus maîtrisé.

La demande est stoppée net par les pays riches. La position européenne repose sur trois arguments. Premièrement, il serait déjà possible d’assouplir certaines règles relatives aux brevets, dans le cadre de l’accord dit « Trips » sur les droits de propriété intellectuelle, issu des négociations à l’OMC de Doha en 2001. Deuxièmement, les droits de propriété intellectuelle ne constitueraient pas un facteur limitant la vaccination, au contraire. Ils seraient nécessaires pour permettre aux laboratoires de s’adapter et d’investir face à un virus mutant. Par conséquent et troisièmement, l’UE estime qu’il faut agir par le mécanisme Covax de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce mécanisme vise principalement à récolter des fonds afin de distribuer deux milliards de doses de vaccins d’ici à la fin de l’année dans les pays pauvres et émergents.

Etudions ces arguments un à un. Le cadre réglementaire existant permettrait-il de diffuser les connaissances sur les vaccins et de répartir la production mondiale ? Non seulement cela est remis en question par la quasi-totalité des pays pauvres et émergents à l’OMC, mais également par les faits. Selon The Economist, la plupart des habitants des pays africains ne seront pas vaccinés avant 2023, et il faudra attendre avant mi-2022 pour la plupart de ceux des pays émergents. Jugeons aussi de la qualité de cet argument par les chiffres : la firme Pfizer annonce 15 milliards de dollars (12,36 milliards d’euros) de chiffre d’affaires lié au vaccin en 2021. C’est bien parce que les droits de propriété sur les vaccins sont particulièrement bien gardés qu’ils s’avèrent aussi rentables.

Vaccin : les pays pauvres défavorisés pourraient faire accroître la pandémie

Vaccin : les pays pauvres défavorisés pourraient faire accroître la pandémie

 

Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a ainsi fustigé l’attitude « égoïste » des pays riches. Il a vivement critiqué les fabricants de vaccins qui recherchent l’approbation réglementaire dans les États riches plutôt que de soumettre leurs données à l’OMS pour obtenir un feu vert à l’échelle mondiale pour l’utilisation du vaccin.

Des mécanismes de solidarité internationale avaient pourtant été prévus. Dès l’automne 2020, l’OMS et l’Alliance pour les vaccins (Gavi) ont mis en place Covax, un mécanisme financé par les pays développés ainsi que la Fondation Gates, notamment, pour distribuer des vaccins contre le Covid-19 aux pays défavorisés. C’était la réponse directe à l’ambition de « bien public mondial ». Dans ce pot commun, l’Union européenne a déjà versé plus de 850 millions d’euros. L’objectif de ce mécanisme était de rendre disponible, partout, suffisamment de doses pour vacciner 20% de la population de chaque pays.

Mais le mécanisme n’a pas montré son efficacité, voire frôle l’échec, estime Nathalie Ernoult, de Médecins sans frontières. « 

Si la pandémie continue de se propager dans les pays les plus pauvres, tandis que les pays à hauts revenus sont protégés, le virus peut continuer à muter et à se répandre, et il est possible qu’on se retrouve avec une souche que les vaccins actuels ne couvrent pas.

Brexit: le retour à un pays souverain… mais pauvre !

Brexit: le retour à un pays souverain… mais pauvre !

En refusant de se soumettre aux exigences européennes sur certaines questions de législation et de politique, le gouvernement de Boris Johnson a réaffirmé que la démocratie n’a pas de sens sans la souveraineté, estime l’historien britannique Robert Tombs dans une tribune au « Monde ». Un historien qui fait cependant l’impasse sur la dégradation économique, sociale et sanitaire du pays. Certes le Royaume-Uni redevient un pays souverain mais il a les plus grandes chances de devenir aussi un pays plus pauvre.(Tribune dans le Monde)

Tribune.

 

 Depuis le début des relations entre le Royaume-Uni et les Communautés européennes, dans les années 1960, toutes les tensions ont tourné autour de la souveraineté. Ceux qui, à l’époque, étaient favorables à l’adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne (CEE) et ceux qui, aujourd’hui, regrettent son départ de l’Union européenne (UE) rejettent la souveraineté comme une notion dépassée dans un monde d’interconnexion. Les événements des quatre dernières années, et peut-être même plus encore, ceux de ces derniers mois, auraient dû les faire réfléchir à nouveau.

La question de la pêche a eu le mérite de rendre la souveraineté concrète et compréhensible. C’est pourquoi elle est devenue soudainement si cruciale. On peut décider de donner ou de prêter certains droits ou pouvoirs à d’autres. Mais qui prend cette décision ? Qui a le pouvoir de l’exécuter ? Qui peut la changer ? Voilà la souveraineté, aussi fondamentale aujourd’hui que jamais.

Respecter la décision des électeurs

Lorsque les Britanniques ont voté au référendum de 2016 pour quitter l’UE, il n’était pas évident de déterminer si le Royaume-Uni était toujours réellement un pays souverain. Son Parlement et ses lois étaient subordonnés à l’autorité législative et judiciaire de l’UE. Certes, le vote lui-même était un acte de souveraineté. Cependant, la véritable question n’était pas celle de la théorie constitutionnelle, mais celle de la volonté politique : la décision de l’électorat serait-elle effectivement respectée et appliquée ?

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Brexit : « Le Royaume-Uni et l’Union européenne vont devoir trouver un équilibre entre compétition et coopération »

Si le Royaume-Uni avait cédé aux pressions et voté à nouveau pour revenir sur sa décision – comme l’Irlande (en 2001 et 2008) et la Grèce (en 2015) –, il aurait cessé pour un avenir indéfini d’être en réalité un Etat souverain. La souveraineté qui ne peut être exercée est une souveraineté perdue. Selon ce critère, les Etats membres de l’UE, où les votes populaires ont été annulés ou ignorés, ont certainement mis leur souveraineté en doute. Un « Etat membre » est autre chose qu’un Etat souverain. Le président Macron parle souvent d’une « Europe souveraine ». Il a peut-être raison. Le président de la Cour de justice de l’UE, Koen Lenaerts, a écrit il y a trente ans qu’« il n’y a tout simplement pas un noyau de souveraineté que les Etats membres peuvent invoquer, en tant que tel, contre la Communauté ».

Coronavirus pays pauvres : 1 milliard pour les vaccins

Coronavirus pays pauvres : 1 milliard pour les vaccins

 

Une centaine de pays en développement devrait être bénéficiaire de la distribution d’environ 1 milliard de vaccins collectés à l’initiative du Royaume-Uni. Notons que dans le même temps la France, elle, organise une réunion internationale sur l’environnement. Une problématique sans doute essentielle pour l’avenir de la planète mais qui n’apparaît pas comme l’urgence du moment. D’autant que cette réunion internationale ne va pas porter grand chose de nouveau. De toute évidence, la France  a un problème pour hiérarchiser ses priorités.

 

Le Royaume-Uni a collecté auprès de ses alliés un milliard de dollars (820 millions d’euros) pour aider les « pays vulnérables » à accéder aux vaccins contre le Covid-19, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères en amont d’une visite virtuelle du chef de l’ONU à Londres.

Cette somme récoltée notamment auprès du Canada, de l’Allemagne et du Japon, ajoutée aux 548 millions de livres (608 millions d’euros) de Londres – qui avait promis de verser une livre tous les 4 dollars récoltés-, « permettra de distribuer cette année un milliard de doses de vaccins contre le coronavirus dans 92 pays en développement », a précisé le ministère dans un communiqué.

« Nous ne serons à l’abri de ce virus que lorsque nous serons tous à l’abri – c’est pourquoi nous nous concentrons sur une solution mondiale à un problème mondial », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab.

« Il est tout naturel qu’à l’occasion du 75e anniversaire des Nations unies, le Royaume-Uni ait pris l’initiative auprès de ses alliés pour mettre un milliard de doses de vaccin contre le coronavirus à la disposition des pays vulnérables », a-t-il ajouté.

États-Unis : la France condamne les violences comme pour un pays en développement !

États-Unis : la France condamne les violences comme pour un pays en développement !

 

D’ordinaire, les remontrances de la France s’adressent à des pays en développement quand une minorité battue se livre à des violences pour contester le scrutin. C’est d’ordinaire aussi le rôle des États-Unis. Mais cette fois ce sont les États-Unis eux-mêmes qui donnent le spectacle lamentable d’une minorité qui bafoue la démocratie. Le spectacle de l’envahissement du congrès au Capitole par les troupes de Trump  porte une grave atteinte à l’image démocratique des États-Unis.

Les violences contre les institutions américaines sont une atteinte grave contre la démocratie, a déploré mercredi le ministre français des Affaires étrangères.

“Je les condamne. La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés”, a-t-il écrit sur Twitter.

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