Les automobilistes pauvres interdits dans les villes
Dans les zones à faible émission (ZF), les automobilistes pauvres qui disposent évidemment de voitures les plus anciennes seront interdits. Le résultat d’une politique inspirée par les écolos bobos qui peuvent se permettre d’embaucher à 9 heures voir plus tard grâce aux transports collectifs quand les automobilistes pour ne pas bénéficier de ses services à l’heure où ils embauchent.Des automobilistes qui conservent leur véhicule faute de pouvoir investir 20 000 € dans une nouvelle voiture ou 40 000 au moins dans une électrique.
Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un système de contrôle sanction automatisé contre les véhicules trop polluants interdits pour le second semestre 2024.
« Les ZFE sont une nécessité pour des raisons écologiques et de santé publique. […] Notre obsession, c’est qu’elles ne soient pas des zones à fortes explosions sociales, financières, industrielles », a insisté Clément Beaune, le ministre délégué chargé des Transports, à l’issue de cette rencontre, qui aura duré deux heures et demie. Pour l’heure, 11 agglomérations ont déjà mis en place une ZFE dont Paris, Lyon et Grenoble.
Christophe Béchu a aussi annoncé qu’un système de « contrôle sanction automatisé » serait effectif au second semestre 2024. Attendu de longue date, ce dispositif, qui s’appuiera sur la lecture automatisée des plaques d’immatriculation, est une nécessité, selon les collectivités locales, pour que les ZFE soient pleinement efficaces.
Les contrevenants aux restrictions de circulation s’exposeront à des amendes – de catégorie 3 pour les véhicules légers et de catégorie 4 pour les véhicules lourds – et celles-ci « seront intégralement conservées par les territoires », a souligné le ministre, répondant ainsi à une demande exprimée par les élus locaux.
Selon un projet de recherche, ceux qui déclarent préférer le confort thermique plutôt que de réaliser des économies d’énergie gagnent 7 965 euros de plus par an que la moyenne des ménages. Par Dorothée Charlier, Université Savoie Mont Blanc
Canicule, feux de forêt, guerre en Ukraine… Après un été 2022 marqué par une actualité énergétique intense, il est temps de s’interroger sur la conduite à tenir pour faire face au changement climatique. À ce sujet, le Laboratoire sur les inégalités mondiales souligne que :
« 10 % des plus fortunés sont responsables de 48 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre mondiales, tandis que les 50 % les plus pauvres ne sont responsables que de 12 % au total. »
Face à ce constat et à l’hiver qui se rapproche, on peut donc s’interroger sur les comportements de consommation des ménages les plus aisés, alors qu’une polémique a déjà éclaté ces dernières semaines au sujet de l’utilisation des jets privés.
Si on se base sur une abondante littérature en économie, on a tendance à trouver une relation positive entre le niveau de revenu et la consommation d’énergie. Cette relation positive peut être associée à plusieurs phénomènes, qui va d’une augmentation de la température de confort en hiver à l’achat de nouveaux équipements consommateurs d’électricité.
Par exemple, des études ont montré qu’une préférence déclarée pour le confort thermique pouvait se traduire par une hausse de la consommation d’énergie entre 8 % et 10 % selon les différentes estimations. Le niveau de revenu pourrait ainsi être perçu comme un indicateur pour évaluer un niveau spécifique de confort et de taux d’équipement.
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De plus, les ménages les plus aisés, qui vivent souvent dans des maisons individuelles récentes et qui peuvent ajuster leur température de chauffage, ont tendance à consommer plus que ce que leur diagnostic de performance énergétique indique, comme nous l’avons relevé dans un article de recherche publié en 2021.
En approfondissant cette relation entre niveau de revenu et poids de la consommation énergétique (en se basant sur des données françaises récentes récoltées dans le cadre du projet de recherche PEPSI), nous obtenons que ceux qui déclarent préférer le confort thermique plutôt que de réaliser des économies d’énergie gagnent 7 965 euros de plus par an que la moyenne des ménages.
Si on regarde plus en détail, le lien entre la température moyenne de chauffage en hiver dans les pièces à vivre et le niveau de revenu ), on constate que les ménages qui se chauffent en dessous de 19 °C gagnent relativement moins que les ménages qui peuvent maintenir une température adéquate.
Il en va de même pour ceux qui se chauffent à plus de 25 °C, mais ces derniers sont parfois dans l’incapacité de pouvoir ajuster leur température (en général, les ménages qui ne sont pas en mesure de pouvoir régler leur température de chauffage vivent dans des logements plus anciens et gagnent 4016 euros de moins par an).
En outre, parmi les ménages qui se chauffent à moins de 19 °C en hiver, ils sont plus des trois quarts à déclarer se restreindre.
Par ailleurs, si on considère que les ménages vivant dans les logements dotés de la meilleure étiquette énergétique (et qui ont donc moins besoin d’énergie pour se chauffer), notés A, ont un revenu moyen supérieur de 13 000 euros par rapport à ceux qui vivent dans des logements notés G, on remarque également que les ménages les plus aisés dépensent nettement plus en facture d’électricité et de chauffage, ce qui semble réaffirmer une préférence avérée pour le confort thermique et l’utilisation d’appareils électroménagers
Après « le deuxième été le plus chaud observé en France depuis au moins 1900 avec un écart de +2,3 °C par rapport à la moyenne 1991-2020 » en 2022 selon Météo France, on peut donc s’interroger sur l’évolution des dépenses d’électricité des ménages français dans les années à venir.
En effet, d’une façon générale, le taux d’équipement des ménages en système de rafraichissement augmente depuis 2020. Ce sont particulièrement les ménages propriétaires (75 % des détenteurs de système de refroidissement en 2020), souvent chef d’entreprise, indépendant ou cadre et résidants en maison individuelle qui entretiennent cette hausse (60 %).
Cette tendance risque désormais de s’accentuer si l’on veut pouvoir assurer le confort thermique et le bien-être de chacun. Il va donc être plus que nécessaire de trouver des solutions pérennes pour assurer le confort thermique d’hiver et d’été en veillant à ne pas creuser les inégalités.
Si les innovations technologiques permettront probablement de limiter le poids des consommations sur le climat, une solution consiste également à poursuivre les efforts dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments tout en veillant à informer les ménages les plus aisés du poids de leur consommation sur le climat.
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Par Dorothée Charlier, Maîtresse de conférences en économie de l’énergie et de l’environnement, Université Savoie Mont Blanc.
Dérèglement climatique : la responsabilité occidentale dans les pays pauvres
L’enjeu de l’adaptation au réchauffement climatique place les Etats les plus riches face à des responsabilités nouvelles. Ces pays portent une responsabilité particulière dans ce dérèglement après quelque deux siècles de développement économique.(Le Monde)
Le Pakistan a souvent mauvaise presse dans les pays occidentaux. Accès d’extrémisme religieux, système politique dysfonctionnel, menaces de défaut sur la dette extérieure sur le modèle funeste du Sri Lanka :le tableau était déjà alarmant avant les inondations dévastatrices dont le pays a été la victime au cours des dernières semaines.
Ce désastre, qui a frappé notamment la grande province du Sind, a entraîné la mort d’au moins un millier de personnes. Les dégâts subis par les infrastructures se chiffreront en milliards de dollars. Cette situation dramatique doit être considérée pour ce qu’elle est : une préfiguration parmi bien d’autres des bouleversements à venir entraînés par le dérèglement climatique. Les pays les plus instables, politiquement et économiquement, y seront malheureusement les plus exposés.
De fait, l’aide dont le Pakistan a cruellement besoin n’a plus guère à voir avec celle habituellement mobilisée pour répondre à une catastrophe naturelle. Il ne s’agit plus seulement aujourd’hui de secours ponctuels avant un retour à la normale. Outre l’aide d’urgence, toujours indispensable, et l’attention portée à la situation alimentaire, qui pourrait se tendre sur place bien après le reflux des eaux, du fait de la destruction de centaines de milliers d’hectares de cultures, il faudrait aussi permettre au pays de se préparer à encaisser des chocs similaires à venir, alimentés par le même réchauffement climatique.
L’enjeu dépasse de beaucoup le seul Pakistan. Il est immense et place les pays les plus riches face à des responsabilités nouvelles. Pour une bonne partie du Sud global, ces pays portent en effet une responsabilité particulière dans ce dérèglement du fait de près de deux siècles d’un développement économique marqué par l’essor de l’industrie.
D’une conférence sur le climat à l’autre, les plus riches prennent des engagements en matière de financement de cette adaptation des plus pauvres au défi climatique qu’ils sont loin de tenir. Ils ont pourtant tout intérêt à réinventer ce soft power dans un contexte géopolitique qui leur est devenu défavorable.
Leur procrastination n’en est certes pas le principal ou unique moteur, loin de là, mais elle contribue, à sa mesure, à creuser le fossé qui sépare l’Ouest du reste (du monde), selon la formule désormais consacrée, que les réactions à l’invasion russe de l’Ukraine ont spectaculairement mis en évidence. A partir d’un cas chimiquement pur de violation des principes fondamentaux dans les relations internationales que sont la souveraineté et l’intangibilité des frontières, l’agression russe a été propice dans de nombreux pays à un relativisme étayé par la dénonciation d’un égoïsme occidental.s
L’accueil par les pays européens des réfugiés ukrainiens, opposé à l’hostilité à laquelle se heurtent les migrants chassés par les guerres ou les dictatures venus d’autres continents, est pour ce Sud global une illustration d’un deux poids deux mesures qui mine la crédibilité occidentale.
Cette mise en cause est évidemment perpétuée par les puissances telles que la Chine et la Russie qui entretiennent la thèse d’un Occident en proie au déclin. Ces dernières ont avancé sans vergogne leurs pions au cours de la dernière décennie, notamment en Afrique, au risque de précipiter des pays dans le piège du surendettement, selon les contempteurs de la stratégie de Pékin sur le continent, ou en proposant un soutien militaire pour mieux mettre la main sur des ressources naturelles pour Moscou. Le réengagement occidental n’en est que plus impératif.
La France compte environ 10 millions de pauvres. Pour parvenir à ce chiffre, les experts prennent en compte les 9,2 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 1.102 euros par mois et résidant dans un logement ordinaire, et aussi ceux vivant en collectivité, ou dans les Outre-Mer, les personnes sans domicile et les étudiants. Toutes ces dernières catégories passent souvent sous les radars dans le chiffrage global. Or, la situation dans certains territoires, ou pour certaines catégories, est parfois bien plus grave que la moyenne nationale.
Sur ces 10 millions de personnes, 2 millions vivent dans une situation de grande pauvreté. Cela signifie qu’elles vivent avec un revenu inférieur à 50% du revenu médian et sont parfois incapables de subvenir à certaines dépenses au quotidien pourtant indispensables. Pour rappel, le taux de pauvreté fixé à 60% du revenu médian s’élève à 14,6% de la population en France. Après avoir bondi en 2018 de 0,6 point et baissé en 2019 de 0,2 point, la pauvreté n’aurait pas augmenté en 2020 (dernier chiffre disponible) mais serait plus intense. « L’écart entre les revenus des pauvres et ceux des autres catégories aurait augmenté ». Avec l’onde de choc de la guerre en Ukraine, cette situation pourrait encore empirer dans les mois à venir.
L’Hexagone compte actuellement 10 millions de pauvres, dont deux millions vivent dans l’extrême pauvreté. Face à la hausse galopante des prix, France Stratégie (institution rattachée à Matignon) plaide pour la réindexation des minima sociaux et des aides au logement sur le taux de l’inflation. Les experts recommandent également de relancer rapidement le chantier du revenu universel d’activité (RUA). ( Une proposition très discutable dans une population qui a déjà les pires difficultés à gérer son budget au quotidien ) NDLR
Dans leur épais rapport de 190 pages dévoilé lundi, les chercheurs ont fait 24 recommandations à Matignon pour tenter de limiter la progression de la pauvreté. Sur ce total, les experts recommandent notamment d’indexer sur l’inflation les minima sociaux, les aides au logement (APL), les prestations familiales sous conditions de ressources. Cette indexation permettrait ainsi aux ménages du bas de la distribution d’amortir une partie de tous ces chocs qui s’accumulent depuis la pandémie. De son côté, l’exécutif a prévu des mesures temporaires, mais elles sont très loin de compenser l’inflation prévue par l’Insee à 5,5% cette année, surtout que la hausse des prix risque d’abord de se répercuter sur les ménages les plus pauvres, sans compter l’impact de la transition énergétique.
Dans le projet de loi présenté à l’Assemblée nationale, figurent quelques mesures comme les revalorisations anticipées de 4% des pensions de retraite et des prestations sociales, l’augmentation de 3,5% du traitement des agents publics, un chèque alimentaire sous conditions de ressources de 100 euros, auxquels s’ajouteront 50 euros par enfant. On y trouve également la prolongation de la remise carburant de 18 centimes et du bouclier tarifaire sur l’énergie, la suppression de la redevance audiovisuelle ou encore le triplement de la prime Macron (défiscalisée et exonérée de cotisations sociales).
Inflation : une invraisemblable prime de 100 € pour les pauvres !
Alors qu’on s’oriente officiellement vers une inflation de l’ordre de 10 % ( inflation sous-estimée par l’INSEE du fait de l’évolution structurelle de la consommation notamment des ménages dans les dépenses contraintes ne cessent d’augmenter, le gouvernement envisage une aumône de 100 € et un bonus pour les gros rouleurs pauvres.
Au rythme actuel, l’inflation moyenne en Europe aura atteint et même dépassé les 10 % d’ici la fin de l’année . Après avoir grimpé de 7,4% en avril à 8,1% en mai, l’inflation atteint désormais 8,6% en moyenne dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. ). En cause d’abord l’envol les prix des matières premières, ensuite l’effet de la guerre en Ukraine, enfin la spéculation. D’après Michel Édouard Leclerc la hausse de la moitié des prix ne serait pas justifiée. Producteurs et intermédiaires profitent de la conjoncture augmentée indûment leurs tarifs en organisant au besoin une certaine rétention.
En France, , l’indice des prix à la consommation a grimpé à 5,8% au mois de juin après 5,2 % en mai. On sera sans doute proche de 10 % vers la fin d’année. Bilan pour les ménages dont le revenu moyen et de l’ordre de 2000 €, une perte de 200 € par mois. Une perte que ne pourront compenser l’augmentation des salaires et de la redistribution.
À défaut de mesures structurelles susceptibles de modifier de manière durable le fonctionnement des marchés et de peser sur l’inflation, les pauvres devront se contenter pour l’instant d’un chèque de 100 €. qui dépendra du niveau de revenus et de la composition du foyer. Elle comportera par ailleurs un « bonus » pour les « gros rouleurs », à savoir les personnes habitant à plus de 30 kilomètres de leur lieu de travail ou parcourant plus de 12.000 km par an dans le cadre professionnel.
Pour en bénéficier, les personnes éligibles devront se rendre sur le site de la Direction générale des finances publiques et demander l’aide en ligne. Elles recevront ensuite l’indemnité directement sur leur compte bancaire sous quelques jours.
Parmi les autres mesures il faut signaler que le montant de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, également appelée prime Macron, est triplé. Elle pourra être versée à l’ensemble des salariés pour un montant maximal de 3000 euros pour toutes les entreprises, et 6000 euros
Le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité, décidé en octobre, sera prolongé jusqu’à la fin de l’année. Le gouvernement prévoit d’instaurer un bouclier loyer qui permettra de plafonner les hausses de loyer à 3,5% pendant un an (d’octobre 2022 à octobre 2023), alors qu’elles auraient pu atteindre les 5,5%.
L’aide personnalisé au logement (APL) sera revalorisée du même montant. Concrètement, 5,8 millions de foyers vont bénéficier de cette revalorisation, dont 2,6 millions de foyers en logement social et près de 800.000 étudiants, pour un effort budgétaire s’élevant à 169 millions d’euros.
L’ensemble des droits et des prestations sociales seront revalorisés de 4% à compter de juillet en complément de la revalorisation des retraites intervenue en janvier à hauteur de 1 % et de 1,8 % en avril pour les prestations sociales.
Inflation: Une aumône de 100 euros pour les pauvres
Alors qu’on s’oriente officiellement vers une inflation de leur de 10 % ( inflation sous-estimée par l’INSEE du fait de l’évolution structurelle de la consommation notamment des ménages dans les dépenses contraintes ne cessent d’augmenter, le gouvernement envisage une aumône de 100 € pour les pauvres.
Au rythme actuel, l’inflation moyenne en Europe aura atteint et même dépassé les 10 % d’ici la fin de l’année . Après avoir grimpé de 7,4% en avril à 8,1% en mai, l’inflation atteint désormais 8,6% en moyenne dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. ). En cause d’abord l’envol les prix des matières premières, ensuite l’effet de la guerre en Ukraine, enfin la spéculation. D’après Michel Édouard Leclerc la hausse de la moitié des prix ne serait pas justifiée. Producteurs et intermédiaires profitent de la conjoncture augmentée indûment leurs tarifs en organisant au besoin une certaine rétention.
En France, , l’indice des prix à la consommation a grimpé à 5,8% au mois de juin après 5,2 % en mai. On sera sans doute proche de 10 % vers la fin d’année. Bilan pour les ménages dont le revenu moyen et de l’ordre de 2000 €, une perte de 200 € par mois. Une perte que ne pourront compenser l’augmentation des salaires et de la redistribution.
À défaut de mesures structurelles susceptibles de modifier de manière durable le fonctionnement des marchés et de peser sur l’inflation, les pauvres devront se contenter pour l’instant d’un chèque de 100 €. «On souhaite prévoir une indemnité alimentaire d’urgence de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant pour 9 millions de personnes et on travaille en complément sur un chèque alimentaire plus qualitatif pour accéder à des produits bio, frais et locaux», a déclaré Olivia Grégoire , la porte-parole du gouvernement.
Le projet de loi pouvoir d’achat devrait être présenté le 6 juillet en Conseil des ministres. «On a déjà engagé 25 milliards d’euros depuis le mois d’octobre sur ces mesures de soutien aux Français et on mettra à peu près la même somme dans les mois qui viennent», a commenté Olivia Grégoire, en disant également espérer la mise en place «à la rentrée un dispositif spécifique pour les gros rouleurs qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler».
Inflation:Une aumône de 100 euros pour les pauvres
La hausse des prix continue sa vive progression en France . En juin, elle a atteint 5,8 % sur un an après 5,2 % au mois de mai, selon l’estimation provisoire publiée ce jeudi par l’Insee.
Les moins favorisés sont les plus grandes victimes compte tenu de l’ampleur de leurs dépenses contraintes.
De ce point de vue, le gouvernement aurait été bien avisé de décider d’analyser de près l’évolution des prix dont la moitié serait douteux d’après Michel-Edouard Leclerc . En clair nombre de producteurs profitent de la crise pour opérer des rétentions favorables à l’emballement des prix.
Du coup, hausse des prix continue sa vive progression en France . En juin, elle a atteint 5,8 % sur un an après 5,2 % au mois de mai, selon l’estimation provisoire publiée ce jeudi par l’Insee.
Poussés par la guerre en Ukraine et la spéculation , les prix de l’énergie , des produits alimentaires continuent leur course en avant : ils sont respectivement en hausse de 33 % et de 5,7 % sur un an. Mais au-delà, l’inflation se diffuse dans l’économie. Les prix des services augmentent ainsi de 3,2 %, comme en mai. Dans l’ensemble, les prix des biens manufacturés progressent quant à eux de 2,6 %, une hausse plus modérée qu’en mai essentiellement liée au début des soldes d’été.
Poussés par la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie et des produits alimentaires continuent leur course en avant : ils sont respectivement en hausse de 33 % et de 5,7 % sur un an. Mais au-delà, l’inflation se diffuse dans l’économie. Les prix des services augmentent ainsi de 3,2 %, comme en mai. Dans l’ensemble, les prix des biens manufacturés progressent quant à eux de 2,6 %, une hausse plus modérée qu’en mai essentiellement liée au début des soldes d’été.
À défaut de mesures structurelles susceptibles de modifier de manière durable le fonctionnement des marchés et de peser sur l’inflation, les pauvres devront se contenter pour l’instant d’un chèque de 100 €. «On souhaite prévoir une indemnité alimentaire d’urgence de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant pour 9 millions de personnes et on travaille en complément sur un chèque alimentaire plus qualitatif pour accéder à des produits bio, frais et locaux», a déclaré Olivia Grégoire lors d’un déplacement à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes.
Le projet de loi pouvoir d’achat devrait être présenté le 6 juillet en Conseil des ministres. «On a déjà engagé 25 milliards d’euros depuis le mois d’octobre sur ces mesures de soutien aux Français et on mettra à peu près la même somme dans les mois qui viennent», a commenté Olivia Grégoire, en disant également espérer la mise en place «à la rentrée un dispositif spécifique pour les gros rouleurs qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler».
«Nous arrivons au pic de l’inflation. La bonne nouvelle c’est que cela devrait ensuite descendre, sans doute vers la fin de l’année et le début de l’année prochaine».
À défaut de mesures structurelles susceptibles de modifier de manière durable le fonctionnement des marchés et de peser sur l’inflation, les pauvres devront se contenter pour l’instant d’un chèque de 100 €. «On souhaite prévoir une indemnité alimentaire d’urgence de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant pour 9 millions de personnes et on travaille en complément sur un chèque alimentaire plus qualitatif pour accéder à des produits bio, frais et locaux», a déclaré Olivia Grégoire lors d’un déplacement à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes.
Le projet de loi pouvoir d’achat devrait être présenté le 6 juillet en Conseil des ministres. «On a déjà engagé 25 milliards d’euros depuis le mois d’octobre sur ces mesures de soutien aux Français et on mettra à peu près la même somme dans les mois qui viennent», a commenté Olivia Grégoire, en disant également espérer la mise en place «à la rentrée un dispositif spécifique pour les gros rouleurs qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler».
«Nous arrivons au pic de l’inflation. La bonne nouvelle c’est que cela devrait ensuite descendre, sans doute vers la fin de l’année et le début de l’année prochaine».
Elles n’ont rien de monnaies, même si l’engouement et l’appât du gain universels les affublent du qualificatif flatteur de «cryptomonnaies», dans une tentative vouée d’avance à l’échec de les crédibiliser et d’attirer le chaland. Par Michel Santi, économiste (*) (la Tribune)
Il faut en effet avoir et le cœur et l’estomac bien accrochés pour prétendre traiter et échanger de telles monnaies à la volatilité inouïe. Elles ne sont, en réalité, qu’un instrument – un énième – de pure spéculation offrant une valeur intrinsèque nulle !
Achetez un bien immobilier et vous l’aurez toujours si le marché venait à se dégrader. Achetez une action en bourse et vous serez toujours propriétaire d’une partie de l’entreprise si le marché venait à s’effondrer. Achetez des bitcoins et vous n’aurez plus qu’à jeter votre ordinateur à la poubelle si sa valeur venait à se liquéfier (comme c’est le cas actuellement) car ce machin ne représente qu’un bout de code dont vous ne pouvez strictement rien faire et que quelqu’un d’autre au bout de la pyramide a eu la bonne idée de vous vendre.
Cette hystérie généralisée raconte en fait banalement une histoire maintes fois vécue. Elle reflète une contagion collective ayant gonflé par le passé la valorisation d’actifs bien plus tangibles qu’une cryptomonnaie – aussi éphémère qu’un amour d’été – mais tout aussi banale que le jeu des chaises musicales où les places sont limitées et dont seuls s’en sortent ceux qui vendent les premiers.
Ce marché – qui vaut aujourd’hui quelques trillions de dollars et d’euros de moins pour s’être déjà largement dévalorisé ces derniers mois – ne vaut que grâce à d’autres joueurs qui sont d’accords de pousser plus haut et plus loin le « schmilblick ».
Plus grave – bien plus inquiétant et plus triste aussi : la crypto a prospéré sur un terreau de spéculateurs et d’investisseurs jeunes et précaires qui n’avaient pas les moyens de placer en bourse ni dans l’immobilier, trop chers pour eux. Soyons réalistes et honnêtes : dans un environnement où les nouvelles générations sont nettement moins bien loties que leurs aînés, dans un contexte où il semble si facile de gagner en spéculant par la grâce de la dérégulation et de la libéralisation totales des flux de capitaux, la crypto a vendu du rêve à la jeunesse, qui y a trouvé une manière idéale de se démarquer des anciens. Dans un monde où les inégalités sont aberrantes, où l’immense majorité des jeunes du monde entier sont désormais les nouveaux pauvres, la seule et unique arme à disposition de cette caste d’intouchables leur permettant de se distinguer fut la crypto qui a pu un temps les convaincre qu’ils se mettraient sur les pas des riches et des puissants, en usant accessoirement d’un instrument avant-gardiste.
Hélas pour ces jeunes et pour ces démunis pour lesquels la crypto fut littéralement une idéologie tant ils ne jurèrent plus que par elle, les riches investisseurs s’enrichirent davantage car c’est eux seuls qui étaient aux manettes de ces plateformes et de ce simulacre de marché. Aujourd’hui, des milliers d’investisseurs crédules – jeunes et moins jeunes mais pauvres – subissent frontalement et jusque dans leurs ultimes deniers ce dernier avatar en date d’un capitalisme sauvage qui ne sait ni ne peut prospérer que sur les cadavres des plus fragiles. C’est encore et toujours ceux qui peuvent le moins se permettre de perdre qui sont lésés et ratiboisés.
Elles n’ont rien de monnaies, même si l’engouement et l’appât du gain universels les affublent du qualificatif flatteur de «cryptomonnaies», dans une tentative vouée d’avance à l’échec de les crédibiliser et d’attirer le chaland. Par Michel Santi, économiste (*) (la Tribune)
Il faut en effet avoir et le cœur et l’estomac bien accrochés pour prétendre traiter et échanger de telles monnaies à la volatilité inouïe. Elles ne sont, en réalité, qu’un instrument – un énième – de pure spéculation offrant une valeur intrinsèque nulle !
Achetez un bien immobilier et vous l’aurez toujours si le marché venait à se dégrader. Achetez une action en bourse et vous serez toujours propriétaire d’une partie de l’entreprise si le marché venait à s’effondrer. Achetez des bitcoins et vous n’aurez plus qu’à jeter votre ordinateur à la poubelle si sa valeur venait à se liquéfier (comme c’est le cas actuellement) car ce machin ne représente qu’un bout de code dont vous ne pouvez strictement rien faire et que quelqu’un d’autre au bout de la pyramide a eu la bonne idée de vous vendre.
Cette hystérie généralisée raconte en fait banalement une histoire maintes fois vécue. Elle reflète une contagion collective ayant gonflé par le passé la valorisation d’actifs bien plus tangibles qu’une cryptomonnaie – aussi éphémère qu’un amour d’été – mais tout aussi banale que le jeu des chaises musicales où les places sont limitées et dont seuls s’en sortent ceux qui vendent les premiers.
Ce marché – qui vaut aujourd’hui quelques trillions de dollars et d’euros de moins pour s’être déjà largement dévalorisé ces derniers mois – ne vaut que grâce à d’autres joueurs qui sont d’accords de pousser plus haut et plus loin le « schmilblick ».
Plus grave – bien plus inquiétant et plus triste aussi : la crypto a prospéré sur un terreau de spéculateurs et d’investisseurs jeunes et précaires qui n’avaient pas les moyens de placer en bourse ni dans l’immobilier, trop chers pour eux. Soyons réalistes et honnêtes : dans un environnement où les nouvelles générations sont nettement moins bien loties que leurs aînés, dans un contexte où il semble si facile de gagner en spéculant par la grâce de la dérégulation et de la libéralisation totales des flux de capitaux, la crypto a vendu du rêve à la jeunesse, qui y a trouvé une manière idéale de se démarquer des anciens. Dans un monde où les inégalités sont aberrantes, où l’immense majorité des jeunes du monde entier sont désormais les nouveaux pauvres, la seule et unique arme à disposition de cette caste d’intouchables leur permettant de se distinguer fut la crypto qui a pu un temps les convaincre qu’ils se mettraient sur les pas des riches et des puissants, en usant accessoirement d’un instrument avant-gardiste.
Hélas pour ces jeunes et pour ces démunis pour lesquels la crypto fut littéralement une idéologie tant ils ne jurèrent plus que par elle, les riches investisseurs s’enrichirent davantage car c’est eux seuls qui étaient aux manettes de ces plateformes et de ce simulacre de marché. Aujourd’hui, des milliers d’investisseurs crédules – jeunes et moins jeunes mais pauvres – subissent frontalement et jusque dans leurs ultimes deniers ce dernier avatar en date d’un capitalisme sauvage qui ne sait ni ne peut prospérer que sur les cadavres des plus fragiles. C’est encore et toujours ceux qui peuvent le moins se permettre de perdre qui sont lésés et ratiboisés.
École : Rééquilibrer les priorités vers les élèves pauvres
Quand cessera-t-on de « faire des économies » sur les crédits destinés aux élèves pauvres ?, s’interroge, dans une tribune au « Monde », Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire. La priorité, pour le prochain gouvernement, sera de renforcer en urgence l’accompagnement sanitaire et social des élèves.
En France, 20 % des élèves des écoles, collèges et lycées vivent dans des familles pauvres. L’école n’est certes pas responsable de toutes les inégalités à l’œuvre dans une société qui continue à produire de la précarité, du chômage, de l’exclusion, des ghettos urbains, de la grande pauvreté.
Si les pauvres étaient moins pauvres, évidemment, leurs enfants viendraient à l’école avec une plus grande égalité de droits. Comment, en effet, entrer sereinement dans les apprentissages quand on rencontre des difficultés pour se loger, pour s’habiller, pour se nourrir, pour participer à une sortie scolaire, pour se cultiver, pour acheter les fournitures, pour se soigner ?
Mais l’école n’est pas sans possibilité d’action. Or, il faut reconnaître qu’on est loin du compte pour la partie de l’action sanitaire et sociale qui est de la responsabilité de l’éducation nationale.
Il faut en particulier que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, renforce en urgence l’accompagnement sanitaire et social des élèves. En nombre insuffisant, les assistants et assistantes des services sociaux s’épuisent dans l’accompagnement des élèves et des familles. Dans un rapport de décembre 2021, la Cour des comptes signale les effets de la pénurie de médecins et d’infirmiers scolaires : en 2018-2019, 58 % des enfants de 6 ans n’ont été vus par aucun professionnel de santé de l’éducation nationale (ils n’étaient « que » 26 % en 2013-2014).
Il faut aussi augmenter le montant des bourses qui ne sont pas aujourd’hui au niveau qu’il faudrait : par exemple, malgré la revalorisation effectuée en 2016, le montant maximal d’une bourse de collège n’est que de 459 € par an, soit 2,50 euros par jour de classe, c’est-à-dire même pas le prix d’un repas à la cantine scolaire. Il faut aussi mieux accompagner les familles pour réduire le taux de non-recours aux bourses, car la numérisation récente de la procédure d’accès à ce droit entraîne de lourdes difficultés. La « start up nation » oublie que les pauvres sont aussi des pauvres en numérique.
Enfin, les crédits consacrés aux fonds sociaux des établissements du second degré (pour permettre l’achat d’une tenue de sport, l’accès à la cantine scolaire, le paiement de la sortie scolaire…) doivent cesser d’être des variables d’ajustement budgétaire et être augmentés de façon significative. Rappelons que ces fonds ont été divisés par 2,3 entre 2001 (73 millions d’euros) et 2012 (32 millions d’euros). Après une augmentation de 2013 à 2017 (59 millions d’euros), ils ont à nouveau été divisés par 2 en 2020, avant d’être portés à 49,6 millions d’euros en 2022, soit encore 16 % de moins qu’en 2017. Quand cessera-t-on de faire des économies sur les crédits destinés aux élèves pauvres ?
Bonus malus fiscal écologique de Jadot : piège pour les pauvres et catastrophique pour le budget
Jadot s’explique dans les Échos sur son projet de bonus malus fiscal écologique. Un projet plein de bonnes intentions mais qui en fait risque de défavoriser les plus pauvres qui par nécessité choisissent les produits les moins chers provenant de l’étranger et qui ignorent le plus souvent des contraintes environnementales européennes et françaises (Cas notamment des marchandises qui subiraient l’ajustement fiscal frontières européennes dont la consommation en France serait particulièrement victime compte tenu de son déficit commercial). Un programme qui prévoit de nombreuses dépenses supplémentaires est caractérisé par un très grand flou sur le plan du financement
Vous prônez un bonus-malus écologique sur certains impôts (ISF, IS). Mais comment faire en sorte que ce système ne se transforme pas en usine à gaz ?
Dès que l’on parle d’écologie, on nous ressort l’usine à gaz ! Je ne dis pas que ce sera totalement simple, mais c’était la même chose quand on parlait du nutri-score ou de la performance énergétique des bâtiments. Pourtant sur le sujet des émissions de CO2, les grandes entreprises sont déjà censées pouvoir faire le décompte, preuve que ce n’est pas impossible. De toute façon, c’est un impératif absolu pour éviter un chaos climatique qui déstabiliserait l’économie.
Avec ce bonus-malus, une entreprise de BTP française sera toujours plus taxée qu’une entreprise de services ou même un des Gafa…
Nous serons attentifs aux engagements pris. Prenons l’exemple d’une entreprise du BTP : si celle-ci s’engage sur une trajectoire de baisse rapide de l’utilisation du béton carboné, elle ne sera pas pénalisée. Nous voulons accompagner les transitions.
Est-ce que ce sera suffisant pour convaincre un groupe comme Total par exemple ?
Ce groupe doit sortir du paradigme qui est le sien, et qui dit, au fond, que la dernière goutte de pétrole exploitée rapportera toujours plus qu’un panneau solaire. Mais si Total continue d’explorer et d’exploiter des gisements d’énergie fossile, nous verrouillerons tous les outils de soutien public.
Votre programme ne prévoit pas de hausse de la taxe carbone, sauf si les prix de l’énergie venaient à baisser. Pourquoi se passer de cet outil plébiscité par les économistes ?
Au regard de la hausse des prix de l’énergie, je ne souhaite pas aujourd’hui relancer une trajectoire à la hausse de la fiscalité carbone. La priorité doit aller sur les politiques publiques qui décarbonent. Concernant le signal prix pour le carbone, il doit être donné à travers le système européen de quotas carbone (ETS) qui a été dévoyé à cause des quotas gratuits que nous voulons supprimer. J’ai porté au Parlement européen un mécanisme ambitieux d’ ajustement carbone aux frontièresde l’Europe pour nous protéger du dumping climatique.
Votre programme prévoit de nombreuses nouvelles dépenses, du chèque énergie porté à 400 euros au recrutement de fonctionnaires en passant par le dégel du point d’indice. Quel est le coût du programme Jadot ?
Ces quatre derniers mois, l’Etat a dépensé 15 à 20 milliards d’euros pour réduire les effets de la hausse des prix de l’énergie, beaucoup plus qu’il n’a dépensé durant tout le quinquennat pour la rénovation thermique. Aujourd’hui, on paye très cher la non-anticipation sur les enjeux de la transition énergétique. Nous allons donc réinvestir.
J’assume totalement le grand retour des services publics avec 200.000 embauches de fonctionnaires, dont la moitié à l’hôpital public. Je veux aussi investir dans l’éducation car il n’y a pas de société innovante, épanouie et démocratique sans cela. Au total, je prévois donc 70 milliards d’euros de dépenses nouvelles, auxquelles il faut rajouter le plan d’investissements de 25 milliards d’euros.
Comment financer de telles dépenses ?
Nous avons déjà annoncé plusieurs mesures. L’ISF climatique doit rapporter 15 milliards, auxquels il faut ajouter la suppression de la baisse des impôts de production (10 milliards) . La hausse de la fiscalité sur l’héritage et de l’impôt sur le revenu pour les plus riches doit rapporter 8 milliards, et la fin de la flat tax générera 7 milliards. Enfin, la réorientation des aides aux entreprises en faveur des activités favorables au climat doit nous faire économiser 18 milliards.
Au final, les dépenses pour les services publics et la justice sociale seront payées par une fiscalité plus juste. Là où j’assume l’emprunt, c’est pour mon plan d’investissement de 25 milliards d’euros par an.
La dette n’est pas un problème ?
La dette qu’on ne peut plus accumuler , elle est climatique. Je veux que la question du grand réchauffement, portée par la science, remplace dans le débat public de cette campagne le grand remplacement qui est une théorie nauséabonde.
Le Pacte de stabilité européen est-il caduc à vos yeux ?
Il n’est pas question pour moi que les dépenses d’investissement pour le climat entrent dans les critères budgétaires. Qu’il y ait au niveau européen une nécessité de maîtrise des budgets, je ne le conteste pas. Mais cela ne doit pas se construire sur un objectif chiffré identique pour tout le monde. Quand j’entends le gouvernement actuel nous promettre le retour du déficit sous 3 % à la fin du prochain quinquennat, c’est une folie d’austérité.
Est-ce que vous prévoyez malgré tout des économies pour l’Etat ?
J’ai déjà mentionné les 18 milliards d’aides qui participent au dérèglement climatique – comme la niche fiscale en faveur du kérosène – que nous supprimerons. D’autres économies sont sans doute possibles, par exemple les strates administratives au-dessus de l’hôpital.
Au-delà, il y a aussi des recettes qu’il faut aller chercher. On a sous-investi dans la lutte contre l’évasion fiscale, et je pense que cela peut générer 10 milliards de recettes en plus par an.
Pourquoi privilégier la sortie du nucléaire, alors que c’est la voie la plus coûteuse selon RTE, le régulateur du secteur ?
Permettez-moi de prendre avec beaucoup de recul ces évaluations de RTE sur le prix du nucléaire. L’EPR de Flamanville, c’est 17 milliards de surcoûts par rapport à ce qui était annoncé, pour quelque chose qui n’est pas près de tourner !
Ma priorité reste donc de déployer massivement les énergies renouvelables, comme le font nos voisins, et de réduire progressivement notre parc nucléaire en fonction de ce déploiement. Nous sommes sur la fermeture d’une dizaine de réacteurs d’ici à 2035, c’est dans la loi. Mais ma stratégie n’est pas de fixer le nombre de réacteurs à fermer, elle est de faire des économies d’énergie, de développer les énergies renouvelables et, dès aujourd’hui, de renforcer les compétences dans le nucléaire.
De quelle manière ?
Les arrêts pour maintenance ont fortement augmenté et une grande partie est liée à des carences humaines, pas uniquement au vieillissement des centrales. Il y a aussi potentiellement des problèmes génériques sur les réacteurs les plus récents. Les personnels sont de moins en moins formés, or, à partir du moment où on va mettre vingt, vingt-cinq ans pour sortir du nucléaire, il faut des ingénieurs, des ouvriers, qui restent les meilleurs du monde. Il faudra donc investir.
Je suis responsable, je ne mettrai pas en danger notre économie ni la fourniture d’électricité.
En quoi le rachat complet d’EDF par l’Etat est nécessaire ?
Je veux faire d’EDF le bras armé d’une transition écologique très forte. Renationaliser EDF, c’est se financer à meilleur prix – un EPIC coûte moins cher qu’une société anonyme -, mais c’est également pouvoir conserver les barrages sous contrôle public. Enfin, quand nous fermerons un réacteur nucléaire, cela évitera de verser des centaines de millions à des actionnaires qui n’ont pas payé pour ces réacteurs. C’est ce qui s’est passé à Fessenheim.
Allez-vous maintenir les aides pour l’achat de voitures électriques ou la priorité doit être de réduire le nombre de voitures ?
Nous doublerons les sommes consacrées à l’achat de véhicules électriques, à 1 milliard d’euros. Les études démontrent qu’entre 2025 et 2027, la voiture électrique sera à parité en termes de prix à l’achat avec une voiture thermique. Une rupture sur les coûts est en train d’avoir lieu, nos constructeurs devraient l’anticiper et non pas y résister .
Mais il est vrai qu’il y aura moins de voitures pour les Français. Ce sera une conséquence : quand les transports collectifs sont plus accessibles, le covoiturage développé, les pistes cyclables sécurisées, etc., une famille pourra passer de deux à une voiture par exemple.
Je ne veux pas faire évoluer les gens par la contrainte ou la culpabilisation. Au contraire, c’est en donnant plus de confort, de santé et de pouvoir d’achat qu’on fera évoluer la société. C’est la même chose pour les maisons individuelles : plutôt que d’interdire la construction de nouveaux lotissements, il faut inciter ou aider les bourgs et les villages à se repeupler.
Et vôtre réduction du temps de travail à 4 jours ?
Je maintiens le cap d’une réduction du temps de travail, c’est le sens de l’histoire. En revanche, je ne réitérerai pas la façon dont les 35 heures ont été mises en oeuvre en France. Je veux donc lancer une Convention citoyenne sur les temps de travail.
La solution peut être différente selon les entreprises. Certaines pourront vouloir passer aux 32 heures en quatre jours, y compris pour améliorer leur productivité. On peut imaginer aussi d’autres systèmes, en prévoyant une coupure de six mois après cinq ans de travail, ou un an au bout de dix ans. La mise en place d’une banque du temps peut aussi permettre à une personne de plus de 50 ans de travailler à mi-temps.
L’écologie est la meilleure alliée du pouvoir d’achat
Les coûts associés à la transition environnementale ne font-ils pas peser une menace sur le pouvoir d’achat des Français ?
Absolument pas, l’écologie est la meilleure alliée du pouvoir d’achat. La force de notre projet est qu’il est le seul à s’attaquer aux dépenses contraintes. Les 10 milliards consacrés à la rénovation thermique permettront de diminuer la facture des ménages intéressés de 600 à 700 euros par an.
Autre exemple : le forfait mobilités durables qui devrait prendre en compte le covoiturage gratuit. Quand vous faites 30 km par jour entre votre domicile et votre travail, vous économisez 1.000 euros par an. C’est le « 13e mois écolo », il n’est pas payé, il est économisé.
Il faut ajouter à cela le SMIC à 1.500 euros que je veux imposer d’ici à 2027, les négociations sur les bas salaires ou le revenu citoyen qui éradiquera la grande pauvreté dans ce pays. Le pouvoir d’achat, cela doit se traduire par la maîtrise de nos vies, pas simplement un pouvoir d’acheter.
Succession: Les larmes de crocodile des pauvres héritiers
L’économiste Alain Trannoy considère, dans une tribune au « Monde », que le patrimoine, en particulier la propriété foncière, particulièrement mal répartie en France, doit être taxé.
Tribune.
Contrairement à la campagne présidentielle de 2017, le programme de tous les candidats compte un volet sur la taxation des successions, témoignant du goût français pour l’enrichissement par l’héritage… ou pour sa remise en cause. La comparaison des programmes permet de repérer cinq objectifs en matière de réforme de la taxation de l’héritage.
Premièrement, une demande quasi unanime de réduction de la taxation sur la « transmission populaire », selon l’expression d’Emmanuel Macron, soit celle des « petits » patrimoines. Mais quel serait le seuil ? 300 000 euros, par exemple, ce qui exempterait 95 % de la population ? En deuxième lieu, une réduction des taux sur les transmissions basées sur un lien autre que la parenté en ligne directe (oncle, cousin, parent éloigné, personne aidante, association, voisinage…). En troisième lieu, pouvoir donner plus fréquemment aux enfants et aux petits-enfants en franchise de droits, pour aider les jeunes générations au moment où elles en ont le plus besoin : installation professionnelle, achat d’un bien immobilier… En quatrième lieu, apporter à chaque jeune adulte une sorte de pécule initial pour commencer dans la vie – c’est une reprise de l’idée du penseur Thomas Paine (1737-1809). Enfin, « prendre tout ce qui dépasse », ou tout du moins accroître la taxation de la richesse au-delà d’un certain seuil, par exemple 2 millions d’euros.
N’injurions pas l’avenir, mais, à date, si la gauche ne revient pas au pouvoir, on aura sans doute une fiscalité qui répondra en partie aux trois premières demandes sans satisfaire les deux dernières, et la France aura rejoint banalement le clan des pays, de plus en plus nombreux, qui ont baissé leur impôt sur les successions au cours des vingt dernières années. Rappelons pour mémoire que les droits de succession ne sont plus qu’un « mauvais » souvenir pour l’Autriche, la Suède, la Norvège, la République tchèque, le Portugal, la Russie, la Chine, etc.
Rien d’anormal qu’en démocratie le souhait de la majorité de la population soit exaucé. L’impôt sur les successions est très impopulaire. Mais nombre d’économistes opposent à ce vœu deux arguments, l’un que l’on peut qualifier d’égalité, l’autre d’efficacité.
Selon le premier, il est patent qu’un héritier n’est pour rien dans la
Tribunaux de commerce: Les plus pauvres de la justice
Rendue par des juges bénévoles, la justice commerciale française est de qualité mais souffre d’un manque criant de moyens, alerte Jean Messinesi, ancien président du tribunal de commerce de Paris, dans une tribune au « Monde ».
En France, on parle peu de la justice commerciale. Certes, tous les quinze ans, quelques beaux esprits dénoncent une prétendue corruption des juges et des auxiliaires de justice. Et puis, le silence retombe et enveloppe de nouveau l’activité des tribunaux de commerce, qui pourtant rendent en année normale près de 60 000 décisions de contentieux au fond et plus de 50 000 décisions en matière de difficultés des entreprises. De leur côté, les magistrats professionnels considèrent avec condescendance ces juges bénévoles qu’on appelle « juges consulaires », commerçants et chefs d’entreprise élus par leurs pairs. Ils ont pourtant prononcé le même serment qu’eux et rendent la justice, comme eux, au nom du peuple français.
Notre justice commerciale mérite-t-elle qu’on l’ignore ou qu’on la méprise ? Globalement, 14 % des décisions des tribunaux de commerce font l’objet d’appel, contre 24 % pour les décisions rendues par les anciens tribunaux de grande instance. Ce chiffre est encore plus bas pour les décisions rendues par les grands tribunaux de commerce ; ainsi, à Paris, le taux d’appel est-il de 10 %, et le taux d’infirmation de 3 %. Cela, qui peut irriter les magistrats professionnels, s’explique par le haut niveau de recrutement des juges consulaires, par leur expérience professionnelle, par leur engagement et l’idée qu’ils se font de leur mission. Ils n’ont pas fait l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), mais ils reçoivent, au moins au sein des grands tribunaux, une formation très solide, sanctionnée par un examen.
La France compte 134 tribunaux de commerce et plus de 3 200 juges consulaires. Les six tribunaux qui ont plus de 60 juges – Paris en a 180 – traitent près de 35 % des quelque 60 000 affaires contentieuses annuelles. Certains tribunaux comptent moins de 12 juges et traitent annuellement en moyenne 60 dossiers de contentieux et 20 dossiers d’entreprises en difficulté.Sans doute faudrait-il fermer au moins 30 petits tribunaux, mais cela est d’autant plus politiquement difficile qu’ils ne coûtent rien, ou presque. Il faudrait les rattacher à des tribunaux de taille respectable, dont les juges, autonomes, rendent des décisions très sérieusementrédigées et délibérées. Les petits tribunaux ainsi rattachés pourraient voir leurs formations de jugement renforcées par la présence de ces juges venant de plus grands tribunaux. Il ne s’agit pas seulement d’éviter les conflits d’intérêts, et ils sont nombreux, mais aussi de contribuer à une jurisprudence commerciale cohérente.
Vaccin Covid : Des doses périmées offertes aux pays pauvres !
Ce sont 100 millions de doses de vaccins qui ont été refusés ou brûlés par les pays pour car la date de péremption était trop proche et ne permettait pas une vaccination à temps.
La preuve sans doute de la relativité de la solidarité mondiale. Notons que certains pays ne comptent que 10 % de personnes vaccinées quand les pays riches atteignent des niveaux de 80 à 90 %.
Le problème c’est que tant que l’ensemble de la population ne sera pas vacciné dans le monde il sera impossible de parvenir à une immunité collective totale. De nouveaux variants pourraient alors apparaître dans ces pays pauvres et contaminer alors le monde entier.
Les pays pauvres ont refusé le mois dernier de recevoir quelque cent millions de doses de vaccin contre le Covid car leur date de péremption était proche, ont indiqué les Nations unies jeudi. L’Organisation mondiale de la santé a accusé à de multiples reprises les pays riches de s’être accaparés des vaccins et de ne donner aux pays pauvres que des vaccins à courte durée de conservation. Une «honte morale», pour l’OMS.