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Endettement : la pieuvre chinoise dans les pays pauvres

Endettement : la pieuvre chinoise dans les pays pauvres

Au cours des deux dernières années, une nouvelle vague de défauts souverains a vu le jour dans les économies émergentes et en développement (Argentine, Biélorussie, Équateur, Ghana, Liban, Sri Lanka, Suriname, Ukraine, Zambie). Avec 25 % des économies émergentes et 60 % des économies en développement surendettées ou présentant un risque élevé de surendettement pour l’année 2022, le risque d’une série de défauts dans les EMDE reste élevé.

par Florian Morvillier
Économiste, CEPII

Erica Perego
Économiste, CEPII dans The Conversation

Le resserrement de la politique monétaire américaine, la hausse des primes de risque sur les dettes souveraines, la réduction des perspectives de croissance mondiale, les tensions géopolitiques inhérentes à la guerre en Ukraine et un niveau d’endettement public élevé constituent autant de vulnérabilités augmentant le risque d’épisodes de tensions sur les dettes souveraines des EMDE.

L’émergence de la Chine comme créancier public de grande envergure constitue une vulnérabilité supplémentaire pour les EMDE. Depuis 2015, la Chine est en effet devenue le principal créancier public des économies émergentes et en développement.

Les prêts de la Chine s’opèrent par l’intermédiaire de différents créanciers, situés directement sous la supervision du conseil d’État chinois, dont les plus importants sont deux banques publiques : la Banque de développement de Chine et la Banque d’export-import de Chine. Ces deux banques ont, entre 2000 et 2017, réalisé à elles seules plus de 70 % des prêts transfrontaliers directs réalisés par la Chine à destination des EMDE dont plus de 90 % à destination d’États souverains ou d’entreprises d’État.

Alors qu’en 2000, la dette publique extérieure des EMDE détenue par les créanciers publics chinois s’élevait à moins d’un milliard de dollars, en 2017 c’est 355 milliards de dollars que les créanciers chinois détenaient.

La politique de gestion des crises de la dette souveraine menée par la Chine dans les EMDE se fonde sur deux stratégies. La première consiste à restructurer la dette de ses débiteurs en la rééchelonnant s’ils sont proches du défaut ou en situation de défaut, tandis que la seconde repose sur l’octroi de « prêts de sauvetage » aux pays débiteurs en situation de grandes difficultés financières. Pour les EMDE, le fort endettement vis-à-vis des créanciers chinois les rend d’autant plus vulnérables que ces deux stratégies n’ont pas pour objectif de réduire le fardeau de leurs dettes.

En effet, les créanciers publics chinois ont, sur la période 2000-2019, restructuré la dette publique extérieure de leurs débiteurs en recourant majoritairement, dans 92 % des cas, au rééchelonnement par extension de la maturité de la dette et/ou suspension temporaire des paiements (graphique 2).

Une politique similaire à celle suivie par le Club de Paris (groupe informel composé de 22 pays créanciers) sur la période 1970-1999 quand la quasi-intégralité des allègements de dette consistait en un rééchelonnement ayant pour objectif de garantir la valeur faciale des créances détenues plutôt que restaurer la soutenabilité de la dette publique de ses débiteurs.

Ensuite, au cours des années 2000, le Club de Paris, ayant la volonté de restaurer la soutenabilité de ses débiteurs, a favorisé les rééchelonnements accompagnés d’une réduction de la valeur faciale de la dette (« haircut »), dans environ 70 % des restructurations. Une telle stratégie est plus favorable pour les économies en situation de défaut car, dans les années qui suivent, cette politique se traduit par une croissance économique plus élevée, une amélioration de la notation de crédit et une réduction de la pauvreté et des inégalités, contrairement à une politique se fondant uniquement sur un rééchelonnement qui ne réduit pas le fardeau de la dette.

En revanche, pour les EMDE fortement endettées vis-à-vis de l’empire du Milieu et qui font face à des épisodes de « stress » sur leur dette, la Chine leur vient en aide en leur fournissant des « prêts de secours » afin d’éviter un défaut de paiement imminent. Du fait de leurs très courtes maturités, ces prêts sont très fréquemment réitérés ce qui se solde par un allongement de la dette.

Ces prêts sont également octroyés à des taux d’intérêt considérablement élevés par rapport à ceux pratiqués par les créanciers multilatéraux comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale : en moyenne 5 %, un taux presque deux fois plus élevés que celui proposé par le FMI, alourdissant ainsi considérablement le fardeau des dettes. Ces renflouements répétés rappellent les pratiques de « prêts en série » du FMI au cours des dernières décennies et, plus généralement, les restructurations en série et les crédits-relais accordés par les créanciers privés pendant la crise de la dette des années 1980.

La stratégie consistant à procéder à des rééchelonnements de dette concerne principalement les économies en développement, tandis que la Chine recourt à l’octroi de prêts de sauvetage surtout dans les économies émergentes. Cette différence d’approche peut s’expliquer, en partie, par le niveau d’exposition différent des créanciers chinois aux emprunteurs souverains dans les deux groupes de pays : seuls 20 % des créances chinoises concernent les pays en développement (donc 80 % pour les pays émergents), ce qui peut expliquer que la Chine recourt pour eux à des rééchelonnements car un défaut de leur part n’a qu’un impact limité sur les bilans des créanciers chinois contrairement à un défaut des économies émergentes.

Au niveau international et face à l’incapacité des EMDE à servir leurs dettes à la suite de la crise sanitaire, une initiative de suspension du service de la dette (DSSI, pour debt service suspension initiative en anglais) avait vu le jour le 15 avril 2020, en pleine pandémie. Celle-ci a permis aux 73 pays éligibles, qui le souhaitaient, de suspendre temporairement (jusqu’à fin 2021) les remboursements d’intérêts et de principal sur les prêts bilatéraux du G20.

À la recherche de solutions plus pérennes, le G20 et les 22 membres du Club de Paris ont approuvé en novembre 2020 un nouveau « Cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de la DSSI » pour permettre une remise permanente de dette aux pays éligibles. Ce nouveau cadre suppose une adhésion au principe d’égal traitement des créanciers formalisé par le Club de Paris.

Les EMDE pourraient donc être rassurés par la volonté de jure de la Chine de se coordonner avec les autres créanciers mais, de facto, elle a jusqu’il y a peu privilégié une approche unilatérale dans ses restructurations, en ne prenant pas part aux négociations multilatérales organisées par le Club de Paris. De plus, une grande partie des contrats signés avec les créanciers publics chinois contiennent une clause « No Paris Club » visant à garder leurs dettes hors des restructurations collectives pour obtenir un remboursement préférentiel par rapport aux autres créanciers.

Le durcissement toujours en cours de la politique monétaire dans les pays avancés et les mauvaises perspectives de croissance pour l’économie mondiale font craindre de nouveaux épisodes de « stress » et défauts des EMDE sur leur dette extérieure. La situation pourrait être plus délicate encore dans ces pays si la Chine décidait de poursuivre sa politique de gestion des crises de la dette.

En donnant son accord de principe sur « des pertes » sur ses créances lors de la restructuration de la dette souveraine du Ghana le 17 mai 2023, la Chine a fait un premier pas dans la bonne direction. Mais lors de la décision finale sur la restructuration de la dette souveraine de la Zambie, le 23 juin 2023, après presque trois ans de négociations, elle a à nouveau opté pour sa stratégie antérieure : rééchelonnement avec une période de grâce de 3 ans sur les paiements d’intérêt et extension de la maturité de la dette. Le début d’une nouvelle stratégie, que l’accord de principe pour le Ghana pouvait laisser espérer, reste encore à concrétiser.

Endettement des pays pauvres: la pieuvre chinoise

Endettement des pays pauvres: la pieuvre chinoise

Au cours des deux dernières années, une nouvelle vague de défauts souverains a vu le jour dans les économies émergentes et en développement (Argentine, Biélorussie, Équateur, Ghana, Liban, Sri Lanka, Suriname, Ukraine, Zambie). Avec 25 % des économies émergentes et 60 % des économies en développement surendettées ou présentant un risque élevé de surendettement pour l’année 2022, le risque d’une série de défauts dans les EMDE reste élevé.

par Florian Morvillier
Économiste, CEPII

Erica Perego
Économiste, CEPII dans The Conversation

Le resserrement de la politique monétaire américaine, la hausse des primes de risque sur les dettes souveraines, la réduction des perspectives de croissance mondiale, les tensions géopolitiques inhérentes à la guerre en Ukraine et un niveau d’endettement public élevé constituent autant de vulnérabilités augmentant le risque d’épisodes de tensions sur les dettes souveraines des EMDE.

L’émergence de la Chine comme créancier public de grande envergure constitue une vulnérabilité supplémentaire pour les EMDE. Depuis 2015, la Chine est en effet devenue le principal créancier public des économies émergentes et en développement.

Les prêts de la Chine s’opèrent par l’intermédiaire de différents créanciers, situés directement sous la supervision du conseil d’État chinois, dont les plus importants sont deux banques publiques : la Banque de développement de Chine et la Banque d’export-import de Chine. Ces deux banques ont, entre 2000 et 2017, réalisé à elles seules plus de 70 % des prêts transfrontaliers directs réalisés par la Chine à destination des EMDE dont plus de 90 % à destination d’États souverains ou d’entreprises d’État.

Alors qu’en 2000, la dette publique extérieure des EMDE détenue par les créanciers publics chinois s’élevait à moins d’un milliard de dollars, en 2017 c’est 355 milliards de dollars que les créanciers chinois détenaient.

La politique de gestion des crises de la dette souveraine menée par la Chine dans les EMDE se fonde sur deux stratégies. La première consiste à restructurer la dette de ses débiteurs en la rééchelonnant s’ils sont proches du défaut ou en situation de défaut, tandis que la seconde repose sur l’octroi de « prêts de sauvetage » aux pays débiteurs en situation de grandes difficultés financières. Pour les EMDE, le fort endettement vis-à-vis des créanciers chinois les rend d’autant plus vulnérables que ces deux stratégies n’ont pas pour objectif de réduire le fardeau de leurs dettes.

En effet, les créanciers publics chinois ont, sur la période 2000-2019, restructuré la dette publique extérieure de leurs débiteurs en recourant majoritairement, dans 92 % des cas, au rééchelonnement par extension de la maturité de la dette et/ou suspension temporaire des paiements (graphique 2).

Une politique similaire à celle suivie par le Club de Paris (groupe informel composé de 22 pays créanciers) sur la période 1970-1999 quand la quasi-intégralité des allègements de dette consistait en un rééchelonnement ayant pour objectif de garantir la valeur faciale des créances détenues plutôt que restaurer la soutenabilité de la dette publique de ses débiteurs.

Ensuite, au cours des années 2000, le Club de Paris, ayant la volonté de restaurer la soutenabilité de ses débiteurs, a favorisé les rééchelonnements accompagnés d’une réduction de la valeur faciale de la dette (« haircut »), dans environ 70 % des restructurations. Une telle stratégie est plus favorable pour les économies en situation de défaut car, dans les années qui suivent, cette politique se traduit par une croissance économique plus élevée, une amélioration de la notation de crédit et une réduction de la pauvreté et des inégalités, contrairement à une politique se fondant uniquement sur un rééchelonnement qui ne réduit pas le fardeau de la dette.

En revanche, pour les EMDE fortement endettées vis-à-vis de l’empire du Milieu et qui font face à des épisodes de « stress » sur leur dette, la Chine leur vient en aide en leur fournissant des « prêts de secours » afin d’éviter un défaut de paiement imminent. Du fait de leurs très courtes maturités, ces prêts sont très fréquemment réitérés ce qui se solde par un allongement de la dette.

Ces prêts sont également octroyés à des taux d’intérêt considérablement élevés par rapport à ceux pratiqués par les créanciers multilatéraux comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale : en moyenne 5 %, un taux presque deux fois plus élevés que celui proposé par le FMI, alourdissant ainsi considérablement le fardeau des dettes. Ces renflouements répétés rappellent les pratiques de « prêts en série » du FMI au cours des dernières décennies et, plus généralement, les restructurations en série et les crédits-relais accordés par les créanciers privés pendant la crise de la dette des années 1980.

La stratégie consistant à procéder à des rééchelonnements de dette concerne principalement les économies en développement, tandis que la Chine recourt à l’octroi de prêts de sauvetage surtout dans les économies émergentes. Cette différence d’approche peut s’expliquer, en partie, par le niveau d’exposition différent des créanciers chinois aux emprunteurs souverains dans les deux groupes de pays : seuls 20 % des créances chinoises concernent les pays en développement (donc 80 % pour les pays émergents), ce qui peut expliquer que la Chine recourt pour eux à des rééchelonnements car un défaut de leur part n’a qu’un impact limité sur les bilans des créanciers chinois contrairement à un défaut des économies émergentes.

Au niveau international et face à l’incapacité des EMDE à servir leurs dettes à la suite de la crise sanitaire, une initiative de suspension du service de la dette (DSSI, pour debt service suspension initiative en anglais) avait vu le jour le 15 avril 2020, en pleine pandémie. Celle-ci a permis aux 73 pays éligibles, qui le souhaitaient, de suspendre temporairement (jusqu’à fin 2021) les remboursements d’intérêts et de principal sur les prêts bilatéraux du G20.

À la recherche de solutions plus pérennes, le G20 et les 22 membres du Club de Paris ont approuvé en novembre 2020 un nouveau « Cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de la DSSI » pour permettre une remise permanente de dette aux pays éligibles. Ce nouveau cadre suppose une adhésion au principe d’égal traitement des créanciers formalisé par le Club de Paris.

Les EMDE pourraient donc être rassurés par la volonté de jure de la Chine de se coordonner avec les autres créanciers mais, de facto, elle a jusqu’il y a peu privilégié une approche unilatérale dans ses restructurations, en ne prenant pas part aux négociations multilatérales organisées par le Club de Paris. De plus, une grande partie des contrats signés avec les créanciers publics chinois contiennent une clause « No Paris Club » visant à garder leurs dettes hors des restructurations collectives pour obtenir un remboursement préférentiel par rapport aux autres créanciers.

Le durcissement toujours en cours de la politique monétaire dans les pays avancés et les mauvaises perspectives de croissance pour l’économie mondiale font craindre de nouveaux épisodes de « stress » et défauts des EMDE sur leur dette extérieure. La situation pourrait être plus délicate encore dans ces pays si la Chine décidait de poursuivre sa politique de gestion des crises de la dette.

En donnant son accord de principe sur « des pertes » sur ses créances lors de la restructuration de la dette souveraine du Ghana le 17 mai 2023, la Chine a fait un premier pas dans la bonne direction. Mais lors de la décision finale sur la restructuration de la dette souveraine de la Zambie, le 23 juin 2023, après presque trois ans de négociations, elle a à nouveau opté pour sa stratégie antérieure : rééchelonnement avec une période de grâce de 3 ans sur les paiements d’intérêt et extension de la maturité de la dette. Le début d’une nouvelle stratégie, que l’accord de principe pour le Ghana pouvait laisser espérer, reste encore à concrétiser.

Société- L’inflation plombe davantage les ménages pauvres

Société- L’inflation plombe davantage les ménages pauvres


De récentes études montrent que les ménages pauvres sont davantage plombés par l’inflation que les autres. En cause, le niveau des revenus plus faibles évidemment mais aussi la modification de la structure de consommation. En effet à l’intérieur de l’inflation ce sont surtout les prix de l’alimentation et de l’énergie qui se sont envolés. Des dépenses contraintes et qui prennent une part de plus en plus importante dans les ménages aux revenus faibles. À l’inverse, pour les revenus aisés ,la part consacrée à ces deux types de dépenses pèse relativement beaucoup moins.

Depuis près de deux ans, l’inflation a fait son retour soudain dans le monde occidental, après quarante ans de disparition. Ce retour bouleverse les comportements des ménages comme des entreprises et met au défi les économistes. Deux études publiées ce mardi éclairent le phénomène, soulignant notamment les inégalités nourries par l’inflation.

Dans son opus intitulé «Les politiques publiques au défi de l’inflation», le conseil d’analyse économique (CAE) s’applique à mieux comprendre les conséquences économiques concrètes de ce phénomène. Car si la hausse des prix ralentit – l’indicateur est passé sous la barre des 5 % pour la première fois depuis plus d’un an -, elle est cependant appelée à s’installer durablement dans le paysage économique. Pour les ménages, l’étude insiste sur les inégalités face à l’inflation du point de vue du coût de la vie.

Inégalités- L’inflation plombe davantage les ménages pauvres

Inégalités- L’inflation plombe davantage les ménages pauvres


De récentes études montrent que les ménages pauvres sont davantage plombés par l’inflation que les autres. En cause, le niveau des revenus plus faibles évidemment mais aussi la modification de la structure de consommation. En effet à l’intérieur de l’inflation ce sont surtout les prix de l’alimentation et de l’énergie qui se sont envolés. Des dépenses contraintes et qui prennent une part de plus en plus importante dans les ménages aux revenus faibles. À l’inverse, pour les revenus aisés ,la part consacrée à ces deux types de dépenses pèse relativement beaucoup moins.

Depuis près de deux ans, l’inflation a fait son retour soudain dans le monde occidental, après quarante ans de disparition. Ce retour bouleverse les comportements des ménages comme des entreprises et met au défi les économistes. Deux études publiées ce mardi éclairent le phénomène, soulignant notamment les inégalités nourries par l’inflation.

Dans son opus intitulé «Les politiques publiques au défi de l’inflation», le conseil d’analyse économique (CAE) s’applique à mieux comprendre les conséquences économiques concrètes de ce phénomène. Car si la hausse des prix ralentit – l’indicateur est passé sous la barre des 5 % pour la première fois depuis plus d’un an -, elle est cependant appelée à s’installer durablement dans le paysage économique. Pour les ménages, l’étude insiste sur les inégalités face à l’inflation du point de vue du coût de la vie.

L’inflation plombe davantage les ménages pauvres

L’inflation plombe davantage les ménages pauvres


De récentes études montrent que les ménages pour sont davantage plombés par l’inflation que les autres. En cause, le niveau des revenus plus faibles évidemment mais aussi la modification de la structure de consommation. En effet à l’intérieur de l’inflation ce sont surtout les prix de l’alimentation et de l’énergie qui se sont envolés. Des dépenses contraintes et qui prennent une part de plus en plus importante dans les ménages aux revenus faibles. À l’inverse, pour les revenus aisés ,la part consacrée à ces deux types de dépenses pèse relativement beaucoup moins.

Depuis près de deux ans, l’inflation a fait son retour soudain dans le monde occidental, après quarante ans de disparition. Ce retour bouleverse les comportements des ménages comme des entreprises et met au défi les économistes. Deux études publiées ce mardi éclairent le phénomène, soulignant notamment les inégalités nourries par l’inflation.

Dans son opus intitulé «Les politiques publiques au défi de l’inflation», le conseil d’analyse économique (CAE) s’applique à mieux comprendre les conséquences économiques concrètes de ce phénomène. Car si la hausse des prix ralentit – l’indicateur est passé sous la barre des 5 % pour la première fois depuis plus d’un an -, elle est cependant appelée à s’installer durablement dans le paysage économique. Pour les ménages, l’étude insiste sur les inégalités face à l’inflation du point de vue du coût de la vie.

Pays pauvres: Quels mécanismes de financement internationaux  ?

Pays pauvres: Quels mécanismes de financement internationaux  ?

par
Ajay Mathur

Directeur général de l’Alliance solaire internationale

En marge du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, Ajay Mathur, dirigeant de l’Alliance solaire internationale, plaide dans une tribune au « Monde » pour orienter l’aide multilatérale vers la réduction des risques pour les investisseurs privés.

L’économie de l’énergie solaire a connu une véritable révolution au cours de la dernière décennie. En 2010, le monde comptait 44 gigawatts (GW) de capacité solaire photovoltaïque installée. Aujourd’hui, ce sont près de 942 GW qui sont déployés sur la planète, soit une augmentation de plus de 2 000 % en un peu plus de dix ans.

Portés par la chute spectaculaire du prix des technologies et par les besoins de nouvelles capacités de production d’électricité décarbonée pour lutter contre le changement climatique, les investissements dans le solaire devraient cette année, pour la première fois de l’histoire, dépasser ceux mis en œuvre dans les énergies fossiles, à raison d’un peu plus d’un milliard de dollars (environ 916 millions d’euros) par jour en moyenne, selon un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie.

Mais dans les pays émergents, les forces du marché ne peuvent faire baisser le coût des énergies renouvelables que jusqu’à un certain point. Nous avons donc impérativement besoin de mécanismes de financement internationaux innovants pour accélérer les installations dans les pays du Sud et contribuer à alimenter le monde en énergie propre et durable.

Davantage de capitaux commerciaux doivent être investis dans des projets d’énergies renouvelables dans les pays du Sud. Ces projets sont intensifs en capitaux et leurs développeurs doivent, dans les pays émergents, souvent composer avec des taux d’intérêt élevés, car les prêteurs perçoivent plus de risques dans ces régions que dans les pays plus riches.

Ces risques reflètent des facteurs tels que l’incertitude quant au respect des accords d’achat d’électricité, ou encore des troubles politiques ou sociaux. Pour amplifier les déploiements des projets d’énergies renouvelables dans le Sud, il est absolument fondamental de réduire le risque perçu et donc le coût du capital.

C’est en Afrique que l’on observe le plus grand décalage entre les investissements nécessaires et la réalité du déploiement des énergies renouvelables. Le continent devra doubler sa capacité de production pour atteindre 497 GW d’ici à 2030 afin de répondre à la demande croissante d’énergie. L’Afrique aura besoin de 70 milliards de dollars d’investissements dans le seul secteur solaire au cours des cinq à sept prochaines années.

Développement pays pauvres : quelle aide publique

Développement pays pauvres : quelle aide publique

Par
Florian Léon
Chargé de recherche, Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (FERDI); Chercheur associé au CERDI (UMR UCA-CNRS-IRD), Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation

Jean-Baptiste Jacouton
Chargé de recherche, Agence française de développement (AFD) dans The Conversation .

Les 22 et 23 juin prochains se tiendra à Paris le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial voulu par le président français Emmanuel Macron. L’objectif est de proposer des solutions pour faciliter l’accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures. Cet agenda place les banques publiques de développement au centre du débat et témoigne de la renaissance institutionnelle dont jouissent ces institutions depuis plusieurs années. Selon la base de données produite conjointement par l’Agence française de développement (AFD) et l’Institute of New Structural Economics de l’Université de Pékin, il existe plus de 500 banques publiques de développement, réparties sur tous les continents, et totalisant 23 000 milliards de dollars d’actifs. Cet écosystème regroupe des institutions très diverses. Les banques publiques de développement constituent un maillon essentiel pour le financement des économies vulnérables, notamment en période de crise. Divers travaux ont mis en évidence l’importance de ces banques pour soutenir l’activité économique durant une crise, au moment où les flux financiers privés se tarissent.

La capacité d’action contracyclique des banques publiques de développement repose sur deux raisons principales.

D’une part, ces acteurs ont un mandat explicite ou implicite de soutien à l’activité en période de crise. Ce rôle s’est confirmé au cours de la crise sanitaire pendant laquelle de nombreux pays ont utilisé leurs banques publiques de développement pour soutenir les entreprises les plus vulnérables, en particulier les plus petites.

D’autre part, les banques publiques de développement sont des institutions dont les ressources sont moins sensibles aux variations du cycle économique, comme nous l’avons montré dans une étude portant sur les banques publiques africaines. Contrairement aux banques commerciales, elles accueillent peu de dépôts et bénéficient d’une garantie implicite de l’État. Autrement dit, en période de crise, leurs ressources sont stables et elles peuvent maintenir leur activité tandis que les banques privées voient leurs ressources se contracter.

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Certaines banques publiques de développement accroissent même leur activité en période de crise. Lors de la pandémie de Covid-19, l’US Small Business Administration a par exemple vu ses capitaux propres multipliés par 53 pour soutenir les entreprises états-uniennes, en faisant l’une des plus grosses banques publiques de développement au monde.

Bien qu’essentiel, le rôle des banques publiques de développement à la suite d’un choc risque de devenir insuffisant dans le futur. En effet, la multiplication et l’intensification des crises (économiques, climatiques, géopolitiques, sanitaires, etc.) met en danger leur capacité d’adaptation. Sous pression constante pour soutenir l’économie et la société, les banques publiques de développement accroîtraient leur exposition aux risques (par exemple en finançant des entreprises qui auraient fait faillite indépendamment de la survenue d’une crise), menaçant la pérennité de leurs activités.

Dès lors, il paraît essentiel que les banques publiques de développement adoptent une approche plus proactive, alors qu’elles restent dans une optique très réactive (soutien à l’économie suite à une crise). En orientant leurs activités vers les secteurs sociaux, en contribuant activement à la réduction des inégalités ou en renforçant la résilience face aux changements climatiques, leurs investissements doivent permettre de réduire l’ampleur et les conséquences des chocs en cas d’occurrence, autrement dit la vulnérabilité des économies.

La Banque africaine de développement, l’une des quelque 500 banques de développement recensées dans le monde. Shutterstock
Les banques privées ne sont pas incitées pour investir dans de tels projets, généralement associés à des rendements financiers limités et des risques élevés, en dépit d’impacts forts à long terme sur l’économie, la société ou l’environnement. Ainsi, les banques de développement doivent davantage de combler ce vide et entraîner avec elles des investissements privés.

Or, dans une étude récente, nous montrons que le narratif stratégique de nombreuses banques publiques de développement reste principalement centré sur la croissance économique et le financement des infrastructures, au détriment des considérations environnementales, notamment en matière de biodiversité, et sociales (réduction de la pauvreté et des inégalités économiques).

Il convient de se confronter aux défis que pose le passage à une vision proactive du rôle des banques publiques de développement. Trois points clés, parmi de nombreuses autres questions, sont soulevées ci-dessous.

Tout d’abord, les banques publiques de développement sont appelées à jouer un rôle clé dans les transitions. Les pays les plus vulnérables souffrent souvent d’une vulnérabilité multi-dimensionnelle : économique, sociale, politique, climatique.

Disposant de ressources limitées et de mandat parfois très spécifique, les banques publiques de développement se retrouvent confrontées à des arbitrages : un projet d’infrastructures peut permettre de désenclaver un territoire mais peut s’avérer très émissif ; la mise en œuvre de zones protégées peut se faire au détriment des agriculteurs locaux qu’il convient de dédommager. La gestion de ces arbitrages nécessite que les banques publiques de développement soient suffisamment bien outillées pour appréhender les impacts ex ante et ex post de leurs projets.

Afin d’être proactive, les banques publiques de développement doivent également pouvoir innover. Ce constat s’applique notamment aux banques nationales de développement, qui ont une meilleure connaissance des problématiques des géographies dans lesquelles elles interviennent. Les gouvernements doivent garantir l’indépendance de leurs banques nationales et viser à leur donner un cadre stratégique plutôt que d’entrer dans des logiques de micro-management.

Dans ce contexte, les banques nationales de développement devraient pouvoir innover en matière de processus, d’instruments financiers, d’accompagnement de leurs clients. En initiant les premières obligations vertes, ou via le co-financement de projets avec des investisseurs privés (financement mixte ou « blended finance »), les banques multilatérales telles que la Banque mondiale ou la Banque européenne d’investissement ont déjà montré que l’écosystème des banques publiques de développement a la capacité d’impacter les marchés financiers de façon significative. Aussi, les institutions multilatérales sont appelées à travailler davantage avec les banques nationales de développement pour renforcer leur capacité de financement et d’innovation.

Enfin, la puissance de feu des banques publiques de développement doit s’inscrire en synergie avec d’autres acteurs, notamment privés. L’ampleur des montants à engager (3 900 milliards de dollars par an) pour financer les transitions ne peut être assumée seulement par des investissements publics.

Il s’agit donc de mobiliser l’épargne privée mondiale pour la traduire en impacts positifs pour l’environnement et la société. Au-delà des investisseurs institutionnels, les banques publiques de développement sont également appelées à travailler plus étroitement avec les organisations philanthropiques, les organisations de la société civile, et les régulateurs (tels que le réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier).

Ces différents enjeux, parmi tant d’autres, ont conduit à la création du mouvement Finance en Commun, initié en 2020 par l’AFD. En rassemblant l’ensemble des banques publiques de développement, Finance en Commun vise à accroître les échanges d’expérience et l’expertise de ces institutions. Dans le même temps, l’inclusion dans un réseau structuré permet aux banques publiques de développement de gagner en visibilité sur la scène internationale, avec pour but de catalyser davantage de financements en faveur des Objectifs de développement durable des Nations unies.

Climat : la Banque mondiale va aider davantage les pays les plus pauvres, enfin ?

Climat : la Banque mondiale va aider davantage les pays les plus pauvres, enfin ?

On pourrait être surpris que le nouveau président de la Banque mondiale annonce solennellement que l’institution va désormais aider davantage les pays les plus pauvres. C’est en effet la mission principale normale de cette institution qui comme beaucoup d’autres s’est engluée dans les problématiques administratives et politiques. Aujourd’hui les banques de développement de tous ordres ne manquent pas, pas davantage que les crédits potentiels. Il manque surtout une cohérence de l’aide concrète et de nombreux trous dans la gouvernance des pays .

Tout ne peut se résumer à l’épaisseur des enveloppes, il faut aussi considérer la manière dont ces enveloppes sont utilisées afin que les aides ne se perdent pas dans les sables administratifs et ou de corruption .Moins de trois semaines après sa prise de fonction, le nouveau président de la Banque mondiale , Ajay Banga, n’est pas venu au sommet de Paris les mains vides. Lors de la réunion qui a rassemblé, jeudi au Palais Brongniart, une cinquantaine de chefs d’Etat pour évoquer un choc de financement destiné aux pays du Sud, Ajay Banga a d’abord annoncé que son institution allait élargir sa « boîte à outils » de l’aide internationale avec de nouveaux instruments.

Suspension de remboursement
L’une des mesures phares consiste à « offrir une pause dans le remboursement de la dette, pour que les pays puissent se focaliser sur ce qui compte […] lorsqu’une crise survient, et ne pas s’inquiéter de la facture qui va tomber », a-t-il indiqué.

Lorsqu’un pays fait face à une catastrophe, à l’instar de la République dominicaine qui en quelques heures a perdu plus de 220 % de son PIB en 2016 en raison d’un ouragan, l’heure n’est pas au remboursement de sa dette mais à la reconstruction du pays. « Il s’agit de permettre aux pays de se concentrer sur les besoins urgents de leur population et non sur le service de la dette. Nous commencerons ces nouvelles clauses de dette de crise avec les pays les plus vulnérables » avant de l’étendre à d’autres, indique la Banque dans son communiqué.

Redéploiement de fonds
La Banque va aussi instaurer de nouvelles possibilités d’utilisation de ses prêts. Les pays pourront réaffecter immédiatement une partie de leur portefeuille de prêts de la Banque aux besoins d’urgence en cas de désastres liés au réchauffement climatique. Par exemple, des fonds non décaissés dans le cadre de projets d’infrastructures à long terme pourraient être utilisés pour faire face aux conséquences immédiates d’une catastrophe.

LIRE AUSSI :
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Sommet de Paris : la réforme du FMI et de la Banque mondiale en débat

« Désormais, nous cherchons à intégrer l’assurance contre les catastrophes dans nos produits de prêt – avec l’intention de couvrir les primes d’assurance et les intérêts grâce à la générosité des autres. Cela donnerait finalement aux pays des ressources de redressement sans alourdir leur dette », a commenté Ajay Banga.

Une autre mesure, révélée lors d’une table ronde, jeudi matin, aux côtés de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et du ministre français des Finances, Bruno Le Maire, consiste à offrir des assurances aux Etats pour des projets de développement en y intégrant plus clairement les questions de financement face au réchauffement climatique.

Création d’un laboratoire
Afin d’attirer plus d’investisseurs privés dans les projets de développement des pays du Sud, un « laboratoire » a été lancé. Ses travaux vont porter sur le financement de la transition énergétique, en se concentrant dans un premier temps sur les énergies renouvelables et les infrastructures énergétiques. Ce « labo » devra générer de nouvelles approches et recommandations.

Il sera dirigé par Ajay Banga. Ce dernier sera épaulé par deux coprésidents. L’un est Mark Carney, envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique mais également coprésident de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, (Gfanz) qui rassemble environ 500 entreprises du secteur privé de plus de 50 pays. L’autre est la présidente de Prudential, Shriti Vadera.

Vie chère: les plus pauvres diminuent les repas

Vie chère: les plus pauvres diminuent les repas


Du fait de l’envolée des prix de l’alimentaire officiellement de 15 % mais bientôt qui va dépasser 20 %, la moitié des pauvres reconnaissent avoir réduit les quantités de nourriture et 42 % d’entre ont été contraint de supprimer un repas.

Basé sur les réponses d’un échantillon de 1007 Français gagnant le Smic ou moins, une étude ( parue dans le Figaro) met en lumière les conséquences, dans l’assiette des Français, de la hausse significative des prix (+5,6% en mars sur un an, selon l’Insee). Si elle a ralenti le mois dernier, elle a encore accéléré dans l’alimentaire (+15,8% après +14,8% en février).

Plus d’un Français modeste sur deux (53%) dit avoir réduit les portions consommées lors des repas. Des comportements de privation qui concernent toutes les catégories de ménages les plus précaires, rapporte Le Parisien : étudiants, retraités, familles, célibataires…

52% des sondés confient qu’ils s’en offrent moins de fruits et légumes qu’avant la période d’inflationniste. A

D’autres sondages ont montré une évolution similaire en ce qui concerne la consommation de viande. Le plus récent, réalisé par Harris Interactive pour le Réseau action climat et publié la semaine dernière, montre que 57% des Français disent consommer moins de viande

Inflation : les plus pauvres diminuent les repas

Inflation : les plus pauvres diminuent les repas


Du fait de l’envolée des prix de l’alimentaire officiellement de 15 % mais bientôt qui va dépasser 20 %, la moitié des pauvres reconnaissent avoir réduit les quantités de nourriture et 42 % d’entre ont été contraint de supprimer un repas.

Basé sur les réponses d’un échantillon de 1007 Français gagnant le Smic ou moins, une étude ( parue dans le Figaro) met en lumière les conséquences, dans l’assiette des Français, de la hausse significative des prix (+5,6% en mars sur un an, selon l’Insee). Si elle a ralenti le mois dernier, elle a encore accéléré dans l’alimentaire (+15,8% après +14,8% en février).

Plus d’un Français modeste sur deux (53%) dit avoir réduit les portions consommées lors des repas. Des comportements de privation qui concernent toutes les catégories de ménages les plus précaires, rapporte Le Parisien : étudiants, retraités, familles, célibataires…

52% des sondés confient qu’ils s’en offrent moins de fruits et légumes qu’avant la période d’inflationniste. A

D’autres sondages ont montré une évolution similaire en ce qui concerne la consommation de viande. Le plus récent, réalisé par Harris Interactive pour le Réseau action climat et publié la semaine dernière, montre que 57% des Français disent consommer moins de viande

Société–Inflation: Les plus pauvres davantage concernés

Société-Inflation: Les plus pauvres davantage concernés

Les Français ne sont pas tous logés à la même enseigne face à la hausse des prix. S’il ne s’agit pas d’une surprise, c’est l’un des principaux enseignements chiffrés par l’Institut national de la statistique et des études économiques dans sa dernière note de conjoncture publiée ce jour. L’alimentation par exemple ne représente que 14% du budget des 20% des ménages les plus aisés contre près de 19% pour les 40% des ménages les plus modestes. Le panier alimentaire de ces derniers comporte davantage d’huiles et autres produits gras « dont les prix sont parmi les plus dynamiques (+20% environ sur un an en janvier 2023) ».

La structure de consommation des moins aisés est différentes, la part des dépenses contraintes (alimentation, services, transports) est plus élevé que dans les ménages plus favorisés. En moyenne, l’INSEE annonce environ une hausse de 6 % sur un an mais pour les ménages les plus modestes l’inflation moyenne est plus proche du double.

Sur le premier mois de l’année, l’inflation a été supérieure de 1,2 point pour les ménages dont la personne de référence a plus de 75 ans quand elle était inférieure de 1,3 point pour les ménages dont la personne de référence a plus de 30 ans. « Le fait d’être locataire (ce qui est plus souvent le cas des ménages jeunes) est actuellement de nature à réduire l’inflation d’ensemble, car le poids du loyer dans le budget réduit alors mécaniquement la part des autres postes, dont l’alimentation et l’énergie notamment qui présentent de fortes hausses de prix », analyse l’Insee.

En cette période de flambée dans les rayons des enseignes de la grande distribution, les écarts générationnels d’inflation tiennent aussi logiquement au poste alimentaire. Là aussi, la part de l’alimentation varie d’un budget à l’autre: elle est de 11% pour les moins de 30 ans et presque deux fois plus importante chez les plus de 60 ans (21%). « Pour les plus jeunes, en revanche, le poids des services de restauration, moins touchés par l’inflation, est plus important », souligne l’Insee. Pour ne rien arranger, les ménages les plus âgés achètent davantage de produits protéinés d’origine animale comme les viandes, les poissons, les oeufs et les produits létiers qui ont enregistré une hausse plus prononcée de leurs prix que la moyenne sur l’année écoulée.

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L’inflation confirmée à 6% sur un an en janvier
Inflation: une baisse attendue après le mois de juin
Allemagne, Espagne, Italie: comment l’inflation touche nos voisins européens?
La logique est plus ou moins la même entre les ménages les plus modestes et les plus aisés. L’alimentation ne représente que 14% du budget des 20% des ménages les plus aisés contre près de 19% pour les 40% des ménages les plus modestes. Le panier alimentaire de ces derniers comporte davantage

Inflation: Les plus pauvres les plus touchés

Inflation: Les plus pauvres les plus touchés

Les Français ne sont pas tous logés à la même enseigne face à la hausse des prix. S’il ne s’agit pas d’une surprise, c’est l’un des principaux enseignements chiffrés par l’Institut national de la statistique et des études économiques dans sa dernière note de conjoncture publiée ce jour. L’alimentation par exemple ne représente que 14% du budget des 20% des ménages les plus aisés contre près de 19% pour les 40% des ménages les plus modestes. Le panier alimentaire de ces derniers comporte davantage d’huiles et autres produits gras « dont les prix sont parmi les plus dynamiques (+20% environ sur un an en janvier 2023) ».

La structure de consommation des moins aisés est différentes, la part des dépenses contraintes (alimentation, services, transports) est plus élevé que dans les ménages plus favorisés. En moyenne, l’INSEE annonce environ une hausse de 6 % sur un an mais pour les ménages les plus modestes l’inflation moyenne est plus proche du double.

Sur le premier mois de l’année, l’inflation a été supérieure de 1,2 point pour les ménages dont la personne de référence a plus de 75 ans quand elle était inférieure de 1,3 point pour les ménages dont la personne de référence a plus de 30 ans. « Le fait d’être locataire (ce qui est plus souvent le cas des ménages jeunes) est actuellement de nature à réduire l’inflation d’ensemble, car le poids du loyer dans le budget réduit alors mécaniquement la part des autres postes, dont l’alimentation et l’énergie notamment qui présentent de fortes hausses de prix », analyse l’Insee.

En cette période de flambée dans les rayons des enseignes de la grande distribution, les écarts générationnels d’inflation tiennent aussi logiquement au poste alimentaire. Là aussi, la part de l’alimentation varie d’un budget à l’autre: elle est de 11% pour les moins de 30 ans et presque deux fois plus importante chez les plus de 60 ans (21%). « Pour les plus jeunes, en revanche, le poids des services de restauration, moins touchés par l’inflation, est plus important », souligne l’Insee. Pour ne rien arranger, les ménages les plus âgés achètent davantage de produits protéinés d’origine animale comme les viandes, les poissons, les oeufs et les produits létiers qui ont enregistré une hausse plus prononcée de leurs prix que la moyenne sur l’année écoulée.

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Les pays pauvres pour écouler les voitures thermiques

Les pays pauvres pour écouler les voitures thermiques !

Conséquences non appréhendées des décisions prématurées de supprimer le thermique en 2035, les industriels envisagent d’écouler la production nones électrique vers les pays pauvres. Curieuse façon de gérer la problématique au plan mondial.

On sait cependant que la réglementation qui devait confirmer la fin des voitures thermiques en 2035 a pour l’instant été suspendue en raison notamment de l’inadaptation dramatique de l’industrie automobile à respecter les échéances des mutations même si des préoccupations écologiques semblent expliquer le revirement européen.

Les constructeurs automobiles veulent faire durer leur savoir-faire dans le thermique et misent sur des pays en développement.

Ainsi Stellentis d’ici à 2030, le groupe va s’appuyer sur le Moyen-Orient et l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde, l’Asie-Pacifique et même la Chine. Des régions du monde aux marchés automobiles très différents: dans les pays du Golfe, les clients raffolent des pick-up haut de gamme. En Inde tout comme en Indonésie, ils recherchent des véhicules bon marché.

Finalement le même phénomène que la course précipitée vers des normes environnementales trop brutales qui se traduisent par des transferts industriels et en même temps des transferts d’émissions polluantes.

Même chose en matière d’agriculture où la France rajoute des normes sur les normes. Résultat la moitié des fruits et légumes sont importés en France en provenance de pays qui ne les respectent pas .

ZONES À FAIBLES ÉMISSIONS: LE DÉBUT DE LA « CHASSE AUX PAUVRES

ZONES À FAIBLES ÉMISSIONS: LE DÉBUT DE LA « CHASSE AUX PAUVRES

À l’initiative des écolos bobo commence début 2023 une véritable chasse aux pauvres avec l’interdiction de pénétration des véhicules anciens dans nombre de villes.

C’est la double punition pour la moins favorisés contraints de résider loin des centres de villes en raison du prix des logements et qui maintenant sont interdits de pénétrer dans les villes. Notons aussi que c’est une forme d’encouragement discret à l’industrie automobile qui baisse dangereusement. Ainsi les écolos bobos encouragent aussi l’obsolescence de véhicules qui entretenus pourraient encore durer 10 ans..

Le Grand Paris, Rouen, Reims, Stasbourg, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Nice, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse: ces 11 agglomérations sont les premières ZFE françaises.

Un acronyme qui désigne les zones à faibles émissions, qui peuvent exclure de la circulation en permanence les véhicules jugés trop polluants selon leur vignette Crit’Air.
En place depuis plusieurs années dans certaines agglomérations, les interdictions n’étaient jusqu’ici que « pédagogiques ».

La vraie bascule se fera plutôt au niveau de l’interdiction des Crit’Air 3, qui concerneront les véhicules diesels immatriculés entre 2006 et 2010 et les modèles essence immatriculés entre 1997 et 2005, soit un total d’environ 10 millions de véhicules, toujours au niveau national. Pour le Grand Paris, c’est prévu pour l’été 2024.

Ecologie et société- Les automobilistes pauvres interdits dans les villes ?

Ecologie et société- Les automobilistes pauvres interdits dans les villes ?

Il est clair que les pauvres sont déjà interdits dans les métropoles pour se loger. Comment en effet il trouverait-il les 400 000 € nécessaires dans la plupart des grandes villes ou 1 million à Paris ? logiquement il réside donc dans les zones périphériques voire rurales. Et pour cela, ils doivent utiliser leur voiture fautent de transports collectifs performants et réguliers dans les plages horaires de leur travail. Néanmoins dans les zones à faible émission (ZFE), les automobilistes pauvres qui disposent évidemment de voitures les plus anciennes seront interdits. Le résultat d’une politique inspirée par les écolos bobos qui peuvent se permettre d’embaucher à 9 heures voir plus tard grâce aux transports collectifs quand les automobilistes pour ne pas bénéficier de ses services à l’heure où ils embauchent. Des automobilistes qui conservent leur véhicule faute de pouvoir investir 20 000 € dans une nouvelle voiture ou 40 000 au moins dans une électrique.

Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un système de contrôle sanction automatisé contre les véhicules trop polluants interdits pour le second semestre 2024.

« Les ZFE sont une nécessité pour des raisons écologiques et de santé publique. […] Notre obsession, c’est qu’elles ne soient pas des zones à fortes explosions sociales, financières, industrielles », a insisté Clément Beaune, le ministre délégué chargé des Transports, à l’issue de cette rencontre, qui aura duré deux heures et demie. Pour l’heure, 11 agglomérations ont déjà mis en place une ZFE dont Paris, Lyon et Grenoble.

Christophe Béchu a aussi annoncé qu’un système de « contrôle sanction automatisé » serait effectif au second semestre 2024. Attendu de longue date, ce dispositif, qui s’appuiera sur la lecture automatisée des plaques d’immatriculation, est une nécessité, selon les collectivités locales, pour que les ZFE soient pleinement efficaces.

Les contrevenants aux restrictions de circulation s’exposeront à des amendes – de catégorie 3 pour les véhicules légers et de catégorie 4 pour les véhicules lourds – et celles-ci « seront intégralement conservées par les territoires », a souligné le ministre, répondant ainsi à une demande exprimée par les élus locaux.
« Zone à faibles émissions » de la métropole du Grand Paris. Et ce qui vaut pour la capitale s’appliquera très probablement dans les autres métropoles françaises – toutes les villes de plus de 150 000 habitants y sont théoriquement soumises. L’hypocrisie commence donc à se fissurer : les zones à faibles émissions à faible mobilité, ou ZFE-m, sont en fait une mystification. Elles sont présentées comme l’outil principal de la lutte contre la pollution de l’air. Mais dans Paris et les 78 autres villes concernées en Ile-de-France, ce n’est qu’une fiction.
La ZFE parisienne devait interdire en 2022 les véhicules Crit’Air 3, soit 23,3% du parc et 587 000 véhicules. En janvier 2024, elle devait interdire les Crit’Air 2, soit 35,8% du parc et 901 000 véhicules. En moins de deux ans, ce seraient donc presque 60 % du parc automobile qui n’aurait plus le droit de circuler. C’est évidemment impossible.

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