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Patrimoine des Français : Une moyenne de près de 500 000 € mais très inégale

Patrimoine des Français : Une moyenne de près de 500 000 € mais très inégale

 Un chiffre impressionnant en moyenne de 500 000 € pour le patrimoine des Français mais répartis de façon très inégalitaire et en plus qui résulte surtout de l’envolée folle des prix de l’immobilier.

Dans son dernier rapport, la Banque de France annonce que le patrimoine net de tous les ménages français s’est envolé ces 15 dernières années, passant de 8712 milliards d’euros en 2009 à 14.041 milliards d’euros lors du deuxième trimestre 2023. Cela représente une hausse de 61% en euros courants (c’est-à-dire pas corrigés par rapport à l’inflation) et de 23% en euros constants (ajustés en fonction de l’inflation). À noter qu’une augmentation spectaculaire a eu lieu entre 2009 et 2021 (de 8712 à 14.076 milliards d’euros), avant de se stabiliser après la crise du Covid-19. Désormais, le patrimoine net moyen d’un ménage se chiffre à 446.000 euros (+ 48% en euros courants, + 13% en euros constants depuis fin 2009).

Pour autant, cette hausse de la richesse ne s’est pas faite de manière homogène. Elle a, sans surprise, profité aux plus fortunés, notamment du fait de la forte croissance du prix de l’immobilier. Les 60% des foyers les plus riches détiennent, en effet, 99% du total de l’immobilier net d’emprunts. Dans une moindre mesure, cette tendance s’explique aussi par la progression de la valeur du patrimoine professionnel, celle des dépôts ou encore celle de l’assurance-vie et retraite.

Toujours est-il que la moitié des ménages vivant en France détiennent 95% du patrimoine total, et les 10% des ménages les plus fortunés possèdent plus de la moitié du patrimoine total. Les 10% de Français avec les plus grandes fortunes possèdent 7609 milliards d’euros (soit 54,2% de l’ensemble des richesses), alors qu’ils ne possédaient « que » 4593 milliards d’euros (soit 52,7%) en 2009. L’indice de Gini – indicateur synthétique permettant de rendre compte du niveau d’inégalité pour une variable et sur une population donnée – a gagné 0,7 point sur la période (70,0% en 2009, contre 70,7% au deuxième trimestre 2023).

D’ailleurs, la médiane est la parfaite illustration de ces disparités. Alors que le montant moyen du patrimoine d’un habitant de l’Hexagone et des territoires d’outre-mer est de 446.000 euros, la médiane n’est, elle, que de 185.000 euros. Cela signifie que la moitié des ménages français dispose d’un patrimoine égal ou inférieur à 185.000 euros. D’ailleurs, elle n’a augmenté que de 5% en euros constants ces quinze dernières années.

Dans les faits, le patrimoine est beaucoup plus inégalement réparti en France que les revenus. Par exemple, « les 10% des ménages qui perçoivent les plus hauts revenus disposent d’un revenu disponible moyen « seulement » trois fois supérieur au revenu médian 13, les 10% des ménages les plus fortunés possèdent en moyenne près de huit fois le patrimoine médian », note la Banque de France.

Fiscalité : intégrer patrimoine et revenu

Fiscalité : intégrer patrimoine et revenu

par Pierre-Cyrille Hautcœur,directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris dans le Monde

L’intervention du ministre des comptes publics, Gabriel Attal, réaffirmant l’importance de la lutte contre la fraude fiscale a suscité de nombreux débats. L’impôt sur le revenu est au centre de ces débats, mais aussi les inégalités croissantes de patrimoine. Un des points les plus importants et les plus délicats est justement la distinction entre revenu et patrimoine. Un petit détour historique permet de mieux la comprendre.

Dans les sociétés européennes médiévales, le pouvoir de la noblesse résultait de la possession d’un patrimoine territorial. La noblesse vivait des revenus de ses terres, dont la vente était exclue et l’acquisition résultait en principe de l’octroi de fiefs par les princes ou de transmissions dynastiques. Le revenu et le patrimoine étaient donc très nettement séparés. Le revenu était le produit « naturel » de la terre (aidé du travail de quelques serfs…), et l’inaliénabilité du patrimoine distinguait clairement sa possession de tout autre type de propriété. Les revenus de patrimoines professionnels ou financiers n’avaient ni la même nature ni la même légitimité.

Il fallut du temps pour que le revenu d’un placement financier en dette publique (apparu au XIVe siècle) bénéficie de la même légitimité, et l’utilisation du terme de rente (sur le modèle du revenu de la terre) y contribua, contournant l’interdit par l’Eglise du prêt à intérêt. Cette assimilation faisait l’affaire des Etats, qui pouvaient ainsi emprunter relativement bon marché. Ils octroyèrent dans ce but à leurs emprunts le même statut juridique de « biens immeubles » que détenaient antérieurement les seuls patrimoines fonciers et immobiliers. Certains actifs financiers privés se greffèrent peu à peu sur ce statut public ; certains nobles, par exemple, émettaient des rentes pour doter une fille ou acheter une charge. Ainsi, l’idée d’une coupure entre patrimoine et revenu pouvait perdurer.

Lorsque, au XIXe siècle, les sociétés par actions se diffusèrent, on distingua dans leur revenu d’un côté un « intérêt du capital » fixe, dont le paiement était perçu par les actionnaires comme une obligation indépendante de la conjoncture, de l’autre le « dividende » à proprement parler, qui dépendait de la situation de l’entreprise. Quoique sans validité juridique sérieuse, cette distinction perpétuait celle entre patrimoine et revenu.

Patrimoine : De plus en plus d’inégalités

Patrimoine : De plus en plus d’inégalités

Les inégalités sociales en matière de patrimoine ne cesse de se développer en France. L’immobilier représente 62% de l’ensemble du patrimoine des ménages mais les 30% les moins bien lotis n’en possèdent quasiment pas. Dans une étude dévoilée ce mercredi 25 janvier, l’Insee souligne que les inégalités de patrimoine ont augmenté entre fin 2018 et fin 2021. Les 10% les plus riches ont un patrimoine d’au moins 716.000 euros d’actifs, alors que les 10% les plus pauvres possèdent au maximum de 4.400 euros, soit 163 fois moins. En 2018, année de la précédente étude, l’écart était de 158 entre les deux catégories.

Concernant ceux qui se trouvent au sommet de la pyramide, le Top 1%, ils possèdent un patrimoine astronomique d’au moins 2,23 millions d’euros .

D’après l’Insee l’un des principaux résultats est que 6 Français sur 10 sont propriétaires d’un bien immobilier. Ce patrimoine immobilier constitue d’ailleurs 62% du patrimoine détenu par les ménages en moyenne.

Le reste est composé du patrimoine financier, du patrimoine professionnel et du patrimoine résiduel (voiture, équipements de la maison, bijoux). Les propriétaires de logements ont un patrimoine 8,6 fois supérieur aux Français locataires ou logés gratuitement.

Sur l’ensemble du patrimoine détenu, les produits financiers et d’épargne représentent environ 20% du total. L’institut de statistiques souligne que la très grande majorité des Français possèdent du patrimoine financier ou de l’épargne.

Mais les écarts entre les catégories de ménages sont vertigineux. Alors que les 10% tout en bas de la pyramide possèdent en moyenne 400 euros, les 10% du sommet possèdent au moins 150.000 euros d’actifs financiers en moyenne, soit 344 fois plus.

Les plus modestes possèdent principalement des livrets A, alors que les classes moyennes et les plus riches vont posséder une gamme de produits bien plus vaste (compte épargne logement, retraite, assurance-vie, valeurs mobilières). « Les 1% des ménages les mieux dotés répartissent leur patrimoine brut de façon spécifique, avec davantage d’actifs financiers (27% contre 20% pour les autres ménages) et de patrimoine professionnel (34% contre 7%) et relativement moins d’immobilier (36% contre 67%), » souligne l’Insee.
Forte concentration sur le patrimoine professionnel

Le patrimoine professionnel est fortement concentré en France : de fait, ce sont les 5% les mieux dotés en patrimoine professionnel qui en possèdent 95%, mais là aussi avec de grandes différences de répartition puisque les 1% les mieux dotés en possèdent à eux seuls 66%, résument les auteurs de la note. Ce qui signifie qu’une large part de la population tricolore ne possède pas, ou quasiment pas, de patrimoine professionnel.

La concentration de la propriété en France (immobilière, professionnelle, financière) s’est fortement réduite après les deux guerres mondiales du XXe siècle.
La part des propriétés privées détenues par les 1% les plus riches a dégringolé passant de 55% en 1910 à 24% en 2020, selon les travaux documentés de l’économiste spécialiste des inégalités et auteur du best-seller Le Capital au XXIe siècle (Seuil 2013), Thomas Piketty, « mais cela a peu bénéficié aux 50% les plus pauvres, dont la part est passée de 2% en 1910 à 6% en 2020, » souligne le chercheur, dans son ouvrage Une brève histoire de l’égalité (Seuil, 2021).

Surtout, la concentration en faveur des 1% les plus riches est repartie à la hausse depuis les années 1980.

Logement et Patrimoine : Des inégalités croissantes

Logement et Patrimoine : Des inégalités croissantes

 

L’économiste Jean-Benoît Eyméoud identifie, dans une tribune au « Monde », quatre inégalités qui concernent les jeunes générations dans leur souhait d’accéder à un logement. Celles-ci se sont même fortement accentuées depuis trente ans.

 

Tribune.

 

Depuis quelques semaines la question du logement s’est imposée dans la course à l’élection présidentielle à travers la question de la fiscalité de l’héritage. Si l’on ne peut que se réjouir de voir le thème du logement enfin devenir une question du débat, se concentrer uniquement sur les inégalités de patrimoine conduit à laisser de côté des questions de solidarité intergénérationnelle plus larges qui pourtant structurent la société et mériteraient d’être replacées au cœur du débat.

Toutes les études le montrent, depuis quelques années, le logement est devenu le premier poste de dépenses des ménages français, devant l’alimentation, les transports ou encore la santé. Si la crise sanitaire et la guerre en Ukraine n’ont pas encore d’effets tangibles sur les
prix de l’immobilier, leur impact sur le coût de l’énergie est déjà visible et viendra, à terme, alourdir encore un peu plus la barque des dépenses de logement. Pourtant, derrière cette tendance moyenne se cachent des inégalités générationnelles profondes qui méritent qu’on s’y attarde.

 

Première inégalité, l’accès au patrimoine immobilier. Si l’on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus la période économique dans laquelle on fait ses premiers pas. A cet égard, la génération des baby-boomeurs a bénéficié de cieux économiques incomparables. Au cours de leur trajectoire professionnelle, les bébés post-seconde guerre mondiale ont eu la chance d’évoluer dans un monde prospère où le chômage était une vue de l’esprit et l’achat d’un appartement dans le centre de Paris ou Bordeaux un horizon tout à fait atteignable.

Entre 1967 et 2013, le taux de propriétaires a fortement augmenté, passant de 41 % à 58 %. A partir des années 1980, un parfait alignement de planètes s’est produit : la baisse des taux couplée à l’allongement des durées d’emprunt a rendu les ménages plus solvables et donc la demande plus forte. L’offre foncière en France étant plutôt rigide, les prix se sont envolés et les propriétaires ont pu capitaliser la hausse des prix.

Aussi, si la croissance des années 1970 a permis de créer une génération de propriétaires, la baisse des taux des années 1990 les a rendus riches. Cette histoire, certes un peu rapide, ne s’observe pas qu’en France mais dans beaucoup de pays développés, et de nombreuses études s’intéressent à ses implications économiques.

 

Ainsi, une étude américaine s’alarme que, en 1990, une génération de baby-boomeurs, dont l’âge médian était de 35 ans, possédait un tiers des biens immobiliers américains en valeur, alors qu’en 2019, une cohorte de taille similaire de milléniaux, âgés de 31 ans, n’en possédait que 4 %. Actuellement, les données françaises ne permettent pas de construire une telle statistique mais tout laisse à penser qu’une dynamique comparable est à l’œuvre.

Héritage et patrimoine : la première injustice sociale

Héritage et patrimoine : la première injustice sociale

L’économiste Thierry Aimar considère, dans une tribune au « Monde », que le caractère passionnel du sujet de l’héritage renvoie aux mécanismes mêmes de fonctionnement du cerveau.

 

Tribune.

 

 Etonnant phénomène. Alors que notre société se dit profondément sensible aux questions d’égalité des chances et considère que les revenus sont mal répartis, elle s’oppose résolument à la taxation du patrimoine et, de manière plus large, à toute remise en cause du droit d’héritage. Y compris pour les plus riches. Toute la France s’était ainsi scandalisée de voir David et Laura Hallyday écartés de la succession de Johnny Hallyday. Or, une récente étude du Conseil d’analyse économique [CAE], « Repenser l’héritage » (décembre 2021), montre clairement que l’injustice sociale n’est pas produite principalement par les revenus, mais par le patrimoine, dont plus de 60 % est aujourd’hui issu d’une donation ou d’une transmission. Les privilégiés, dans notre société, ne sont donc pas des salariés trop bien payés, mais tout simplement des héritiers.

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés Des économistes plaident pour une réforme de la fiscalité des successions, car la France devient une « société d’héritiers »

Comment expliquer ce paradoxe ? A-t-on simplement affaire à un problème de pédagogie, comme affirmé par les auteurs du rapport du CAE ? Rien n’est moins certain. Le caractère passionnel du sujet de l’héritage pourrait révéler quelque chose de plus profond, qui nous renverrait aux mécanismes mêmes de fonctionnement du cerveau. La psychologie comportementale et la neuroéconomie nous offrent trois éléments d’interprétation à ce sujet.

Alors que les revenus sont perçus par l’esprit sous forme de flux, qui sont la contrepartie de services présents, le patrimoine est mentalement représenté comme un stock. Il résulte d’un investissement aussi bien mental qu’économique, dont le rendement psychologique attendu doit être à la mesure des efforts et des sacrifices réalisés pour le constituer (épargne), pour le conserver (héritage) ou enfin pour l’attendre (succession à venir). D’où l’éclairage du fait que ceux disposant d’un faible patrimoine s’avèrent bien souvent les plus prompts à le défendre, car il représente pour eux un coût d’opportunité plus important que les catégories sociales favorisées. Sans oublier que la modicité même de leur capital ne leur permet pas d’exploiter des possibilités d’exemptions fiscales adossées à des produits d’épargne dont profitent les plus riches.

Pour employer les termes de Daniel Kahneman, psychologue cognitiviste récompensé par le prix Nobel d’économie en 2002, le patrimoine représente, pour ses propriétaires (présents comme futurs), un « point de référence » à partir duquel ils évaluent les gains et les pertes. Tout projet de refonte de la fiscalité sur les transmissions est alors perçu comme une menace sur ce statu quo. Ses conséquences sur les situations des uns et des autres sont perçues comme floues, confuses et imprécises par des esprits traditionnellement opposés à l’ambiguïté (c’est le fameux paradoxe d’Ellsberg, bien connu des économistes comportementalistes). Dès lors que des réformes sur l’héritage sont susceptibles d’engendrer pour certains des pertes (dont l’intensité, explique M. Kahneman, est plus fortement ressentie que des gains de même niveau), le cerveau préfère les rejeter en bloc pour s’économiser le coût neurologique de la réflexion.

 

Héritage et patrimoine : une injustice sociale

Héritage et patrimoine : une injustice sociale

 

L’économiste Thierry Aimar considère, dans une tribune au « Monde », que le caractère passionnel du sujet de l’héritage renvoie aux mécanismes mêmes de fonctionnement du cerveau.

 

Tribune.

 

 Etonnant phénomène. Alors que notre société se dit profondément sensible aux questions d’égalité des chances et considère que les revenus sont mal répartis, elle s’oppose résolument à la taxation du patrimoine et, de manière plus large, à toute remise en cause du droit d’héritage. Y compris pour les plus riches. Toute la France s’était ainsi scandalisée de voir David et Laura Hallyday écartés de la succession de Johnny Hallyday. Or, une récente étude du Conseil d’analyse économique [CAE], « Repenser l’héritage » (décembre 2021), montre clairement que l’injustice sociale n’est pas produite principalement par les revenus, mais par le patrimoine, dont plus de 60 % est aujourd’hui issu d’une donation ou d’une transmission. Les privilégiés, dans notre société, ne sont donc pas des salariés trop bien payés, mais tout simplement des héritiers.

Comment expliquer ce paradoxe ? A-t-on simplement affaire à un problème de pédagogie, comme affirmé par les auteurs du rapport du CAE ? Rien n’est moins certain. Le caractère passionnel du sujet de l’héritage pourrait révéler quelque chose de plus profond, qui nous renverrait aux mécanismes mêmes de fonctionnement du cerveau. La psychologie comportementale et la neuroéconomie nous offrent trois éléments d’interprétation à ce sujet.

Alors que les revenus sont perçus par l’esprit sous forme de flux, qui sont la contrepartie de services présents, le patrimoine est mentalement représenté comme un stock. Il résulte d’un investissement aussi bien mental qu’économique, dont le rendement psychologique attendu doit être à la mesure des efforts et des sacrifices réalisés pour le constituer (épargne), pour le conserver (héritage) ou enfin pour l’attendre (succession à venir). D’où l’éclairage du fait que ceux disposant d’un faible patrimoine s’avèrent bien souvent les plus prompts à le défendre, car il représente pour eux un coût d’opportunité plus important que les catégories sociales favorisées. Sans oublier que la modicité même de leur capital ne leur permet pas d’exploiter des possibilités d’exemptions fiscales adossées à des produits d’épargne dont profitent les plus riches.

Pour employer les termes de Daniel Kahneman, psychologue cognitiviste récompensé par le prix Nobel d’économie en 2002, le patrimoine représente, pour ses propriétaires (présents comme futurs), un « point de référence » à partir duquel ils évaluent les gains et les pertes. Tout projet de refonte de la fiscalité sur les transmissions est alors perçu comme une menace sur ce statu quo. Ses conséquences sur les situations des uns et des autres sont perçues comme floues, confuses et imprécises par des esprits traditionnellement opposés à l’ambiguïté (c’est le fameux paradoxe d’Ellsberg, bien connu des économistes comportementalistes). Dès lors que des réformes sur l’héritage sont susceptibles d’engendrer pour certains des pertes (dont l’intensité, explique M. Kahneman, est plus fortement ressentie que des gains de même niveau), le cerveau préfère les rejeter en bloc pour s’économiser le coût neurologique de la réflexion.

 

Concilier patrimoine et politique du logement

Concilier patrimoine et politique du logement

 

. Par Rodolphe Albert, Président d’Histoire & Patrimoine( dans la tribune, extrait)

Cette année, le Ministère de la Culture a placé les Journées Européennes du Patrimoine sous le thème du « Patrimoine pour tous ». Quelle heureuse idée ! La formule, loin d’être un slogan démagogue ou une lubie collectiviste, résume parfaitement ce qu’est le Patrimoine.

Le Patrimoine agit comme la Madeleine de Proust, non pas comme porteur d’une mémoire individuelle surgie du gâteau amolli dans le thé, mais comme réceptacle de notre mémoire commune. Ce n’est pas le souvenir du dimanche matin à Combray qu’il évoque pour nous tous mais celui de l’Histoire de France et avec elle de toute une cohorte de valeurs esthétiques, culturelles, architecturales, sociales…

La silhouette élancée vers le ciel d’une cathédrale, le rythme recueilli des colonnes d’un cloître, l’élégante sophistication d’un parquet à la Versailles, la noblesse de la pierre sculptée ou l’harmonie parfaite des châteaux du Grand Siècle entrent en résonnance avec la culture, l’éducation, les souvenirs ou l’idée de la beauté de chacun et de tous, enracinés dans ce socle commun qui nous réunit en tant que Français.

D’ailleurs, si le Patrimoine s’adresse à tous, peut-être est-ce tout simplement parce qu’il est l’œuvre de tous ? En effet, ce ne sont pas les seuls rois, princes, évêques, nantis ou puissants à qui l’ont doit notre exceptionnelle richesse patrimoniale mais à tout un peuple qui, de générations en générations, y a consacré argent, travail, savoir-faire, vie même parfois : artisans talentueux, généreux petits donateurs, architectes de génie, manœuvres courageux. Légué par nos aïeux, le Patrimoine est bien plus que de la belle pierre, il est une transmission humaine, presque charnelle, de bâtiments classés de toutes sortes : des hôpitaux encore imprégnés de la douleur de ses malades, des couvents irradiés par la foi des croyants, des casernes où résonnent encore les voix des soldats, des cathédrales industrielles qui ont connu le bruit des machines et la sueur des ouvriers ou tout simplement de superbes demeures ayant abrité les joies et les peines de ceux qui nous y ont précédés. Tous, dans toutes les générations, ont vu leur vie mêlée d’une façon ou d’une autre au Patrimoine.

Loin de la société de consommation, le Patrimoine est au cœur d’une société de préservation, dans l’intérêt de tous. Dans une ère mondialisée, il est un repère pour tous. Il donne du travail à tous, en préservant des métiers anciens et en magnifiant nos paysages et nos cœurs de ville historiques qui attirent les touristes du monde entier. Il préserve même l’environnement de tous car le restaurer en logements laisse une empreinte carbone très réduite par rapport à la construction neuve.

Sans cesse transmis, rénové, visité, habité, le Patrimoine ne doit en aucun cas être transformé en mausolée : il est vivant, se situe au cœur de la Cité humaine, dans le passé et le présent de tous.

Etats-Unis: L’enjeu économique du transfert de patrimoine

Etats-Unis: L’enjeu économique du transfert de patrimoine

 

Un article du Wall Street Journal éclaire l’enjeu économique du transfert de patrimoine aux États-Unis ( Extrait)

En 2019, aux Etats-Unis, l’héritage moyen s’établissait à 212 854 dollars, soit une hausse de 45 %, en données corrigées de l’inflation, par rapport à 1998 (146 844 dollars), selon une analyse des données de la Fed par les économistes d’une division de Capital One Financial.

 

C’est le plus grand transfert de patrimoine de l’histoire moderne.

Aux Etats-Unis, la génération du baby-boom et la précédente commencent à se délester de l’épargne considérable qu’elles ont accumulée durant des décennies. A la fin du premier trimestre 2021, l’ensemble des avoirs nets des Américains de 70 ans et plus s’élevaient à près de 35 000 milliards de dollars, selon les chiffres de la Réserve fédérale. Ce montant équivaut à 27 % de la richesse totale des Etats-Unis, contre 20 % il y a trente ans, et à 157 % du produit intérieur brut américain, soit plus du double de ce qu’il représentait il y a trois décennies, selon les données fédérales.

A présent, les seniors américains commencent à partager leur fortune entre leurs héritiers et d’autres bénéficiaires, entraînant un boom de l’activité économique alimenté par des achats immobiliers, la création d’entreprises et les dons aux œuvres caritatives. Et de nombreux donataires sont mus par d’autres priorités et considérations politiques que les donateurs.

Selon le cabinet de recherche et de conseil Cerulli Associates, quelque 70 000 milliards de dollars seront transférés par les Américains les plus âgés entre 2018 et 2042. Environ 61 000 milliards seront destinés aux héritiers (des générations X et Y, de plus en plus souvent) et, le reste, à des organisations philanthropiques. Ce transfert constituera une nouvelle preuve de l’influence économique démesurée dont jouissent les baby-boomers, qui ont grandi durant la période de prospérité qui a fait suite à la Seconde Guerre mondiale et ont tiré l’activité économique à maintes étapes de leur vie.

Les donations annuelles déclarées par les contribuables au fisc américain (Internal Revenue Service, IRS) – qui ne représentent qu’une fraction du montant transféré hors du système fiscal – atteignaient 75 milliards de dollars en 2016, contre 45 milliards en données corrigées de l’inflation en 2010

En 2019, l’héritage moyen s’établissait à 212 854 dollars, soit une hausse de 45 %, en données corrigées de l’inflation, par rapport à 1998 (146 844 dollars), selon une analyse des données de la Fed par les économistes d’une division de Capital One Financial.

Mais le transfert de patrimoine n’attend plus le passage de vie à trépas des plus âgés. Les donations annuelles déclarées par les contribuables au fisc américain (Internal Revenue Service, IRS) – qui ne représentent qu’une fraction du montant transféré hors du système fiscal – atteignaient 75 milliards de dollars en 2016, contre 45 milliards en données corrigées de l’inflation en 2010. Sur cette période, les montants susceptibles d’être donnés de manière défiscalisée sont passés de 1 million de dollars à plus de 5 millions pour une personne seule, et de 2 millions à plus de 10 millions pour un couple.

Cette exonération d’impôt sur les donations a encore augmenté en 2018 et s’élève aujourd’hui à 11,7 millions de dollars pour les individus et à 23,4 millions pour les couples. En 2026, les donations défiscalisées devraient retrouver leur niveau de 2017, soit 5,49 millions de dollars par personne, corrigés de l’inflation.

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Les donations déclarées à l’IRS sont probablement très inférieures aux montants croissants qui sont transmis en dehors du système fiscal, estime John Sabelhaus, économiste à la Brookings Institution et ancien chercheur de la Fed. Ces montants incluent les dons des parents et grands-parents à leurs enfants et petits-enfants adultes en vue de payer des frais de scolarité, d’acheter une voiture, de s’acquitter de leur loyer ou de constituer une mise de fonds pour l’acquisition d’un logement.

Les Américains d’une vingtaine d’années sont généralement les principaux bénéficiaires de ces dons, selon M. Sabelhaus.

La question du transfert de richesse a attiré l’attention de l’administration Biden, qui a récemment proposé de réduire les 40 milliards de dollars d’allégements fiscaux annuels qui constituent la pierre angulaire de la planification successorale depuis des générations aux Etats-Unis

Les agents immobiliers affirment que les jeunes accédants à la propriété ont été plus nombreux ces dernières années à être aidés par leurs parents pour verser l’apport initial ou faire face à d’autres frais. Le pourcentage de primo-accédants de moins de 35 ans dont le prêt hypothécaire mentionne un cosignataire de 55 ans ou plus a grimpé à 3,2 % en 2018, contre 1,3 % en 2014, selon le géant du crédit hypothécaire Freddie Mac.

La question du transfert de richesse a attiré l’attention de l’administration Biden, qui a récemment proposé de réduire les 40 milliards de dollars d’allégements fiscaux annuels qui constituent la pierre angulaire de la planification successorale depuis des générations aux Etats-Unis. Aujourd’hui, ceux qui héritent d’actifs dont la valeur a augmenté, comme des actions détenues en dehors de plans de retraite, une maison familiale ou une entreprise de production en activité depuis trois générations, ne paient pas d’impôt sur les plus-values tant qu’ils ne vendent pas ces actifs. En cas de vente, ils peuvent exclure les plus-values accumulées du vivant du propriétaire précédent.

La proposition de l’administration Biden prévoit que les plus-values latentes du détenteur d’actifs deviendraient imposables l’année de son décès, même si chaque individu bénéficierait d’une exonération d’un million de dollars, plus 250 000 dollars par résidence. Par ailleurs, le taux d’imposition maximal à long terme sur les plus-values passerait de 23,8 % à 43,4 %.

Cette proposition sera probablement revue à la baisse par le Congrès, en raison notamment de son impact potentiel sur les entreprises familiales. Certains parlementaires affirment que les dispositions proposées pourraient contraindre des familles à vendre leur exploitation agricole ou d’autres types d’entreprise pour pouvoir payer les impôts de succession.

A aucune autre période de l’histoire moderne les générations les plus âgées n’ont détenu un patrimoine aussi élevé. Aux Etats-Unis, elles ont profité de l’expansion économique de l’après-guerre, de la baisse des taux d’imposition des foyers à haut revenu et de l’augmentation de la valeur des actions et de l’immobilier. Parallèlement, la dégradation du système des retraites et une décennie de faibles taux d’intérêt ont dissuadé beaucoup d’Américains de dépenser leurs économies, de peur que leur épargne retraite ne fonde trop rapidement, observe Matt Fellowes, directeur de Capital One Investing, une filiale de Capital One spécialisée dans le conseil.

Compte tenu des montants en jeu pour de nombreuses familles, il n’est pas surprenant de voir se multiplier les situations épineuses où les priorités des parents, des enfants, des petits-enfants et des anciens conjoints se font concurrence. La justice new-yorkaise indique ainsi que le nombre de procédures pour contestation de succession (catégorie allant de l’opposition à une succession jusqu’aux procès) est passé de 1 005 en 2016 à 3 500 en 2019. Il a reculé en 2020 en raison de la fermeture des tribunaux durant la pandémie.

« Pour moi, il est important de faire en sorte que tout le monde communique correctement, indique Lee J. Brodsky, qui dirige une société spécialisée dans l’immobilier commercial également gestionnaire du patrimoine familial. Une partie de mon travail, l’une des principales raisons pour lesquelles je suis là, est de veiller à cela. »

Le père de M. Brodsky, Bert, a 78 ans. Entrepreneur dans la santé et les soins à domicile, il a vendu l’essentiel de son entreprise il y a des années, mais en a conservé les actifs immobiliers. Tous deux ont décidé de réunir ces actifs au sein d’une société nommée BEB Capital, que Lee Brodsky a rejointe à temps plein en 2017.

Lee Brodsky, qui s’est toujours considéré comme le médiateur de la famille, doit maintenant gérer les divergences de points de vue entre ses parents, ses trois frères et sœurs et leurs familles. La tâche s’avère particulièrement ardue lorsqu’il s’agit de s’accorder sur le niveau de risque des placements immobiliers dans lesquelles sont investies leurs économies.

En 2019, la société a décidé de distribuer une partie des bénéfices à chaque membre de la famille. Chacun pouvait ainsi faire ses propres choix concernant l’utilisation de l’argent gagné. Lee Brodsky explique que ses proches ont investi l’essentiel des fonds au travers de la société, en étendant leurs propres emprunts immobiliers à d’autres entreprises, même si certains ont préféré des prêts plus risqués que d’autres.

Brianna Leavitt, qui a 27 ans et vit dans la région de Salt Lake City, a reçu environ 93 000 dollars à la mort de son père en 2017.

Cette somme est arrivée à point nommé, explique la jeune femme, qui terminait sa licence, avait un prêt étudiant de 32 000 dollars à rembourser, ainsi que des dettes de 15 000 dollars en carte de crédit et un crédit automobile de 8 000 dollars. Rembourser ses dettes lui a permis de prendre un nouveau départ et l’a encouragée à préparer un Master en action sociale. A l’époque, elle venait de rencontrer celui qui est devenu son mari et se félicitait de ne pas entamer cette relation en étant endettée.

Peter, le fils de Warren Buffett, explique que sa mère, qui est décédée en 2004, avait laissé en héritage direct 10 millions de dollars à chacun de ses enfants. Son père, dont le patrimoine est estimé à 100 milliards de dollars environ par Forbes, a annoncé que la quasi-totalité de sa fortune irait à des œuvres philanthropiques avant ou au moment de son décès

Bien qu’elle n’ait pas beaucoup réfléchi aux questions de finances personnelles par le passé, Mme Leavitt détient aujourd’hui un compte chez Wealthfront, une société basée à Palo Alto en Californie au travers de laquelle elle investit une partie de son salaire dans un portefeuille de fonds à bas coût.

« J’avais une relation compliquée avec mon père, raconte-t-elle. Le fait qu’il ait décidé de m’aider ainsi signifie beaucoup pour moi. »

Peter, le fils de Warren Buffett, explique que sa mère, qui est décédée en 2004, avait laissé en héritage direct 10 millions de dollars à chacun de ses enfants. Son père, dont le patrimoine est estimé à 100 milliards de dollars environ par Forbes, a annoncé que la quasi-totalité de sa fortune irait à des œuvres philanthropiques avant ou au moment de son décès. La semaine dernière, il a donné 4,1 milliards de dollars supplémentaires à cinq organisations caritatives, dont la fondation de son fils, et a démissionné du conseil d’administration de la Bill & Melinda Gates Foundation.

Au total, Peter Buffett a reçu plus d’un milliard de dollars de Berkshire Hathaway, en vue de faire les dons qui lui semblaient judicieux. Le second fils de M. Buffett, Howard, supervise une exploitation agricole dans l’Illinois et dirige une fondation spécialisée dans la sécurité alimentaire, entre autres. La fille de l’investisseur, Susan, vit dans le Nebraska et dirige elle aussi une fondation, dédiée à l’éducation des enfants, notamment dans la région d’Omaha.

Peter Buffett parle ouvertement des failles du capitalisme et défend les droits des travailleurs et le fait de donner aux petites communautés. Il fait montre d’un profond respect pour le travail de son père et affirme que sa propre trajectoire a été façonnée par la réussite de son père dans une activité qui lui plaisait. Il précise que sa jeunesse à Omaha « n’était pas dénuée de radicalisme ».

Peter Buffet indique que son père n’est pas d’accord avec certaines de ses vues concernant le capitalisme mais qu’il respecte son opinion. Warren Buffett a déclaré qu’il n’était pas en faveur d’un « capitalisme débridé » et qu’il était « sur la même longueur d’onde [que son fils] en ce qui concerne les choses importantes ».

La NoVo Foundation de Peter Buffett défend des causes telles que les droits des populations autochtones et la lutte contre les violences envers les femmes. Ces dernières années, elle a développé ses activités à Kingston.

Le prix de l’immobilier est le nouveau sujet de préoccupation de Peter Buffett. Kingston est l’un des endroits aux Etats-Unis où les prix des logements augmentent le plus rapidement, selon l’Association nationale des agents immobiliers. Peter Buffett travaille avec la Kingston City Land Bank, une organisation à but non lucratif qui rénove et vend des logements qui ont été saisis, afin d’encourager la primo-accession à la propriété.

M. Buffett affirme que le développement de ses activités dans la ville a suscité des craintes chez certains résidents concernant ses intentions. Il a donc tenté d’être plus transparent, expliquant qu’un Kingston revitalisé pourrait servir de modèle pour un capitalisme plus bienveillant.

« Il y a beaucoup d’endroits comme celui-ci aux Etats-Unis, observe-t-il. Ce n’est pas une jolie petite cité-dortoir new yorkaise. Quand j’ai commencé à connaître Kingston, je me suis dit, “c’est comme une petite ville de l’Ohio”. »

 

Un patrimoine économique national très théorique de 16.421 milliards

Un patrimoine économique national très théorique de 16.421 milliards

 

L’INSEE révèle que la France pose d’un patrimoine économique national de 16.421 milliards . Un patrimoine qui en outre progresserait.

Ce genre de calcul n’est pas inintéressant mais il paraît assez théorique dans la mesure notamment où  les valeurs reposent parfois sur des critères discutables et aussi du fait que certains aspects de ce patrimoine ne sont pas négociables ou n’ont pas réellement de valeur marchande.

Le calcul est le résultat de la différence entre les passifs et les actifs du public et du privé.

La valorisation repose pour une partie sur la valeur de l’immobilier dont les prix ont complètement dérapé depuis plusieurs années notamment dans les grandes villes. Cette évaluation découle aussi de l’évolution des cours boursiers qui ont progressé de 25 % en 2019. Bref un calcul avant la crise sanitaire et avant évidemment une éventuelle crise financière

Éoliennes: «contre des projets qui détruisent notre patrimoine» (Dominique Bussereau)

Éoliennes: «contre des projets qui détruisent notre patrimoine» (Dominique Bussereau)

Président du conseil départemental de Charente-Maritime et président de l’Assemblée des départements de France, Dominique Bussereau alerte sur des installations excessives tous azimuts.

«L’excès d’éolien nuit à l’éolien», affirme Dominique Bussereau dans le Figaro:

LE FIGARO. – 165 associations qui dénoncent l’invasion éolienne en Nouvelle-Aquitaine ont déposé un recours pour y faire barrage. Qu’en pensez-vous?

Dominique BUSSEREAU. – Je les comprends. Les douze présidents de département de ce territoire, dont je fais partie pour la Charente-Maritime, ont fait savoir au président de région que le Sraddet (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires, qui fixe divers objectifs notamment dans le domaine de maîtrise et de valorisation de l’énergie, NDLR) prévoit trop d’éoliennes, par ailleurs toutes concentrées au nord de ce secteur. Dans la Vienne, les Deux-Sèvres et une partie de la Charente-Maritime, on trouve une accumulation de mâts installés, de projets en cours et de projets à l’étude. À l’inverse, au sud de Bordeaux, il n’existe pas d’installations. Pourtant dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques ou encore dans le Lot-et-Garonne, il y a aussi du vent. .. »

Parallèlement une action plus groupée des associations anti éoliennes

Des associations ont décidé de s’unir pour attaquer. Cette première démonstration de force est survenue le mois dernier. À la place de quelques bénévoles saisissant habituellement la justice, ce sont cette fois 165 associations qui ont ensemble déposé un recours. Toutes s’en sont prises à un document de portée régionale visant la Nouvelle-Aquitaine et qui renferme d’inquiétants objectifs.

Le Sraddet – car c’est son nom – indique qu’il faudra d’ici à 2030 multiplier par 2,5 la puissance éolienne terrestre dans cette région, laquelle compte déjà 600 mâts. «Et on n’en veut pas davantage», indique Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable (FED), qui annonce la couleur. «Comme chaque région va avoir un Sraddet, on attaquera dès qu’on le pourra ce document en nous rassemblant.» Les associations de la Bourgogne-Franche-Comté.

 

Inégalités : 30 % du patrimoine détenu par 5 % des Français

Inégalités : 30 % du patrimoine détenu par 5 % des Français

 

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Il convient toujours de se méfier des moyennes qui peuvent révéler de très grandes dispersions. Par exemple, il y a forcément un léger écart entre la fortune de Pinault, l’un des plus riches du monde qui possède 100 milliards et un smicard qui possède rien du tout, ni même une automobile. En moyenne,  le patrimoine des Français tourne autour de 250 000 €, les plus riches des milliards, les moins riches des millions et au moins 10% des Français ne possède en fait qu’une économie de deux mois de revenus. Sans parler des chômeurs qui ne touchent aucune indemnité.( le halo du chômage). On objectera que les inégalités plus fortes encore dans d’autres pays comme par exemple aux États-Unis ou en Chine. Ainsi nous trouve des milliardaires qui rachètent des entreprises et des patrimoines immobiliers dans le monde entier tandis que le chinois de base devra se contenter de 500 € mensuels par mois. L’existence de ces inégalités ailleurs ne saurait cependant justifier  des écarts encore importants en France. Certes des écarts qui subsisteront toujours mais la question est celle de leur ampleur et de leur cohérence avec l’efficacité économique et la justice sociale. Notons que Les inégalités de patrimoine sont, en France, beaucoup plus importantes que celles des revenus. Ainsi, selon la dernière étude de l’Insee, parue ce jeudi, la moitié des ménages la mieux dotée en patrimoine concentrait 92 % de la masse du patrimoine de l’ensemble des personnes vivant en France en 2018. De la même manière, 5 % des ménages détiennent un tiers du patrimoine et le centième de la population le plus aisé se partage même 16 % de l’ensemble. Ces inégalités apparaissent stables depuis la dernière enquête de l’Insee en 2015. Elles avaient augmenté entre 2004 et 2010 puis décru les cinq ans suivants.

En 2018, le patrimoine net moyen des ménages s’élève à 240.000 euros. Les 10 % les plus aisés détiennent au moins 608.000 euros, tandis que les 10 % les plus modestes possèdent au maximum 3 800 euros chacun, «soit 160 fois moins», insiste l’Insee.

Le patrimoine brut des Français est avant tout constitué de biens immobiliers (à 61 %) et d’actifs financiers (pour 20 %). Quelque 60 % des ménages sont en effet propriétaires de leur résidence principale, qu’ils aient ou non terminé d’en rembourser l’achat.

Le patrimoine résiduel (voiture, équipement de la maison, bijoux, œuvre d’art…) constitue seulement 8 % du patrimoine total. «Cette composante est majeure dans le patrimoine des ménages les plus modestes, note toutefois l’Insee. Elle représente 71 % du patrimoine total des 10 % des ménages les moins dotés. Ceux-ci ne détenant quasiment pas de patrimoine immobilier.»

À l’inverse, les ménages les plus aisés détiennent davantage d’actifs financiers (34 % de leur patrimoine pour le premier centile) et de patrimoine professionnel (28 %). Le patrimoine financier apparaît ainsi particulièrement concentré: 5 % des ménages les mieux dotés en détiennent plus de la moitié.

Dévalorisation du patrimoine des classes moyennes

Dévalorisation du patrimoine des classes moyennes

Un article de Xerfi repris par la Tribune sur la dévalorisation du patrimoine des classes moyennes.

 

 

Opinion

 

« Le patrimoine privé des classes moyennes est attaqué sur ses trois composantes : immobilière, mobilière (avec l’automobile) et financière. Immobilière d’abord. Dans un pays, où les prix de l’immobilier sont à un pic historique cela a de quoi surprendre.

 

Certes les prix de l’immobilier montent, mais pas partout. Les tendances haussières à Paris en petite couronne et dans quelques grandes métropoles régionales (Nantes, Rennes, Bordeaux, Lyon par exemple) ne résument pas à elles seules la réalité d’un marché national à trois vitesses : selon les données notariales, 45% des départements ont enregistré une progression des prix des appartements dans l’ancien en 2018, 40% ont connu une baisse et 15% sont restés stables. Bref, la tendance haussière ne concerne même pas la moitié des départements.

En outre, même là où les prix augmentent, ce n’est qu’une moyenne. La carte de France immobilière ressemble à une peau de léopard. Une peau de léopard où les taches brunes représentent les zones les plus tendues où les prix flambent, le plus souvent les grandes agglomérations. Mais il y a aussi les taches blanches, ces zones en perte de vitesse, le plus souvent situées en périphérie. Ces zones, c’est la France pavillonnaire celle des lotissements situés en couronnes périurbaines où les prix baissent voire chutent brutalement. Or le poids de la résidence principale dans l’ensemble du patrimoine des classes moyennes est écrasant : c’est nettement plus de la moitié et jusqu’à plus de 70% pour les ménages dont le montant du patrimoine les place entre le 5ème et le 7ème décile.

Plus varié en haut de la pyramide, le patrimoine des plus aisés est plus diversifié faisant tomber la part de la résidence principale à peine plus de 10%. La France des lotissements c’est aussi celle de la voiture. Et pour cause. Aux manques de transports en communs s’ajoutent les conditions d’accès difficiles aux services au sens large (écoles, commerces, services administratifs, médicaux, culturels). L’automobile est dès lors l’outil indispensable pour y accéder et la multi-motorisation une quasi-obligation. Pour les Français les plus modestes la voiture va jusqu’à représenter plus de 20% de leur patrimoine. Pour les classes moyennes c’est un peu moins de 5%. Ce n’est pas négligeable d’autant plus que c’est un patrimoine qui se déprécie d’autant plus rapidement qu’il est essentiellement constitué de véhicules diesels, ceux-là même que le gouvernement et les grandes métropoles veulent chasser du territoire. Le bilan est là, les ventes de diesel d’occasion sont en recul. Selon les chiffres de AAA Data, elles déclinent depuis 2017 et les plus touchées sont les diesels d’occasion de plus de six ans, cœur de cible des classes moyennes avec à la clé de sévères baisses de prix pour des vendeurs contraints pour certains de brader leur véhicule.

De surcroît, face à ce patrimoine mobilier et immobilier qui perd de sa valeur, il y a de l’endettement : plus du quart des ménages dont le patrimoine les situe entre le 4ème et le 5ème décile sont endettés au titre de leur résidence principale, une part qui monte à 42,4% pour ceux qui sont entre le 6ème et 7ème décile. La part des ménages endettés pour l’achat d’automobile est plus faible mais près du quart des ménages situés entre le 6ème et le 7ème décile sont concernés. Reste le patrimoine financier des classes moyennes, constitué à près de 90% des comptes chèques, des livrets défiscalisés et de l’assurance-vie. Si les comptes chèques ne rapportent rien, les autres placements sont également de moins en moins rémunérateurs : de 0,5% pour le Compte d’Epargne Logement à 1,25% pour le Livret d’Epargne Populaire en passant par 0,75% pour le livret A.

En fait seul le LEP se hisse au-dessus de l’inflation. Bref, en termes réels les rendements sont globalement négatifs. L’assurance-vie s’en sort un peu mieux mais la tendance est à la baisse. Attaqué sur toutes ses composantes, le patrimoine des classes moyennes se déprécie et participe à la montée des mécontentements.

 »

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

 

« L’Amazonie ne fait pas partie du patrimoine de l’humanité » (Bolsonaro ONU)

« L’Amazonie ne fait pas partie  du patrimoine de l’humanité » (Bolsonaro ONU)

Sans complexe et en toute irresponsabilité, le président brésilien a déclaré que l’Amazonie ne faisait pas partie du patrimoine de l’humanité. Il a donc revendiqué l’exclusive souveraineté du Brésil sur ce poumon que représente l’Amazonie pour le monde. C’est un peu comme si des pays déclaraient qu’ils peuvent  empoisonner la mer sous prétexte qu’ils exercent leur souveraineté sur les eaux territoriales. Pour les crimes contre l’humanité, il existe une institution appelée tribunal pénal internationale qui juge les responsables notamment publiques pour actions criminelles de guerre. Pour l’environnement,  il serait sans doute urgent de mettre en place un tribunal équivalent pour juger  ceux qui mettent en péril l’équilibre environnemental de la planète. De ce point de vue, Bolsonaro  mériterait d’y être jugé pour ses crimes contre l’environnement et accessoirement contre les populations victimes des incendies provoqués par ses complices. Bolsonaro pour être pourrait être jugé pour ses mensonges tout autant que pour ses crimes.

 

«L’Amazonie n’est aujourd’hui pas détruite par les flammes, comme les médias voudraient le faire croire», a encore affirmé le président brésilien, climato-sceptique notoire. «N’hésitez pas à venir au Brésil, c’est un pays très différent de ce que vous voyez à la télé et dans les journaux», a-t-il lancé de manière indécente devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Entre début janvier et le 19 septembre, malgré un léger recul des incendies depuis le début de ce mois, le Brésil a enregistré une hausse de 56% par rapport à la même période de l’année dernière du nombre de feux de forêt, dont près de la moitié (47%) touche l’Amazonie.

Ces incendies, très majoritairement volontaires, sont destinés à faire de la place à l’élevage bovin et aux cultures et accompagnent une déforestation galopante: en Amazonie, celle-ci a quasiment doublé depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en janvier, au rythme de 110 terrains de football à l’heure.

Belloubet, la ministre de la justice a menti sur son patrimoine

Belloubet, la ministre de la justice a menti sur son patrimoine

 

À juste titre la ministre de la justice s’est fait allumer par Mélenchon à propos de ses mensonges concernant sa déclaration de patrimoine. Un oubli qu’elle a reconnu pour une «maison de 184 mètres carrés dans l’Aveyron» et «deux appartements à Paris de 61 et 32 mètres carrés». Belloubet détient des parts de ces trois biens pour une valeur totale de 336.000 euros. Une valeur évidemment à vérifier car la plupart des ministres comme d’habitude ont sous-évalué leurs biens

La ministre n’avait pas mentionné ces parts dans une première déclaration déposée le 21 juin 2017 après son entrée au gouvernement. Mais ils apparaissent ensuite dans celle du 1er décembre 2017.

 

Interrogée au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, elle a admis avoir «oublié de mentionner» plusieurs biens dans la première déclaration. «J’ai effectué une rectification et la HATVP a considéré que les choses s’en arrêtaient là», a-t-elle ajouté. «Ces biens là n’étaient pas sous le même régime que les autres, je les ai omis», a-t-elle expliqué, en précisant qu’elle avait déclaré ces biens dans des déclarations de patrimoine antérieures. «Il n’y avait donc aucune intention de fraude, ce qu’a reconnu la Haute autorité», a-t-elle ajouté.

Autorité indépendante créée après le scandale Cahuzac, la Haute autorité contrôle notamment le patrimoine des parlementaires et des ministres et peut saisir la justice si elle décèle une intention frauduleuse. Comme on le sait,  cette  Haute autorité, comme les autres comités de même nature, composée  de chapeau à plumes à bien entendu tendance à montrer une certaine complaisance à l’égard du pouvoir en place

 

Macron : le bilan d’un président liquidateur de l’industrie, de l’économie et du patrimoine

Macron : le bilan  d’un liquidateur de l’industrie, de l’économie et du patrimoine

Il y a plus   de deux ans que Macron assume les responsabilités présidentielles. Un délai suffisant pour commencer à faire un bilan d’autant plus que Macron occupait déjà des fonctions importantes dès 2014 auprès de Hollande. D’un point de vue macro économique, l’échec est patent. Si on relève un petit rebond de la croissance en 2018, on le doit surtout à la politique de Hollande. Pour 2019, la croissance ne devrait pas dépasser beaucoup 1 %. Le nombre de chômeurs évoluera très peu, les comptes de public sont encore plus dégradés. Dans l’opinion publique, ils sont 70 % à ne pas croire à l’efficacité de la politique menée. On objectera que certaines réformes ont été engagées mais souvent des réformes qui ne vont pas jusqu’au bout ou même auxquelles on renonce. Voir par exemple le nombre de fonctionnaires. Macron avait annoncé la suppression de 50 000 postes pendant son quinquennat or en 2020, on  ne prévoit que la suppression de 2. 000. Un renoncement évidemment à la réforme de l’État. Un État plombé par ses couts de fonctionnement notamment ses couts salariaux mais aussi par la technocratie qui pour des motifs existentiels ne cesse de paralyser l’initiative. Macron de ce point de vue est prisonnier de ses origines de technocrate comme il est aussi dépendant des intérêts financiers qui ont soutenu sa campagne. Macron est un libéral étatiste, une curiosité politique.   Il a ainsi accordé 40 milliards d’allègements fiscaux peut-être nécessaires mais sans aucune contrepartie et sans aucune évaluation. La plus grande insuffisance de Macron est son manque de vision économique en particulier dans le domaine de l’industrie 5Macron est un littéraire,  pas un économiste).  Pour Macron,  la stratégie se résume à des affaires d’achat et de vente comme on les mène dans les banques d’affaires sans tenir compte des perspectives à long terme. L’exemple le plus catastrophique est sans doute celui d’Alstom. On notera d’ailleurs qu’il n’y a pas de ministre responsable de l’industrie, tout simplement parce qu’on considère qu’il n’y a pas besoin de vision et que seul le marché se chargera de définir le futur paysage. Avec de tels raisonnements on aurait jamais créé et vendu les produits phares que sont les TGV, les centrales électriques  et l’aéronautique. Faute de réflexion, on est par exemple passé à côté de la technologie 5G  totalement aux mains des Américains et des Chinois. La vision de Macron est uniquement à court terme et embrasse seulement des startups qui naissent et se vendent dans les cinq ans. Des délais bien insuffisants pour des enjeux stratégiques qui exigent des dizaines d’années ; par exemple,  la filière hydrogène, la filière des batteries électriques, l’intelligence artificielle etc. il n’y a guère que dans le domaine de l’armement qu’on tente  de voir un peu plus loin que son nez ; peut-être pour la bonne raison que la France n’a plus les moyens financiers d’une grande puissance. Une partie de l’économie est aussi en voie de liquidation du fait de la multiplication d’accords commerciaux qui vont favoriser des pays beaucoup plus concurrentiels et qui s’assoient notamment sur les normes sociales, environnementales et sanitaires. Une économie qu’on laisse se placer sous la tutelle des géants du numérique américain notamment alors que la France a été pendant longtemps un des leaders de l’innovation en matière de grande distribution. La liquidation concerne aussi le patrimoine avec par exemple la vente des aéroports, infrastructures stratégiques s’il en est, la vente de la très lucrative activité des jeux. Enfin parallèlement la démocratie n’aura guère progressé puisqu’à la république monarchique on aura substitué une forme de monarchie absolue où seul le président décide de tout, partout  et tout le temps. Y compris pour la désignation des candidats aux municipales comme lorsque les anciens souverains distribuaient les charges aux courtisans.

 

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