Archive pour le Tag 'patine'

Alimentaire pourquoi la vente de produits bio patine

Alimentaire pourquoi La vente de produits bio patine

par
Stéphane Bellon
Ingénieur de recherche en agronomie, Inrae dans The Conversation

Avec près de 2,8 millions d’hectares cultivés en bio, soit 10 % de la surface agricole française, la France occupait en 2021 le premier rang de l’Union européenne (UE), devant l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, et la Suède. Dans l’UE-27, les surfaces dédiées à la bio s’élevaient à 9,4 millions d’hectares en 2012 et à 15,6 millions d’hectares en 2021, soit une hausse de 66 % largement portée par la France.
Dans le même temps, le nombre d’exploitations engagées en bio a bondi en France, passant de 23 100 en 2011 à 58 400 en 2021 (soit 13 % des exploitations agricoles). Hausse d’autant plus remarquable qu’elle s’est produite dans un contexte de diminution de 2,3 % par an de la quantité totale d’exploitations agricoles françaises entre 2010 et 2020.

Pourtant, le développement de la bio marque le pas depuis quelques mois. Les signes de ce ralentissement, amorcé en 2020 voire un peu avant sur certains produits, sont multiples : déséquilibre entre offre et demande, aboutissant à des produits bio reclassés en conventionnel ; fermeture de magasins spécialisés ; dé-certifications ou déconversions de producteurs… La part de consommateurs réguliers d’une alimentation bio chutait de 16 % entre fin 2021 et fin 2022, et la part des personnes n’ayant pas consommé de produits alimentaires biologiques sur un an atteignait les 17 % en 2022 – le double de 2021.

Le phénomène se prolonge et la période d’inflation n’arrange rien, quand bien même les prix des produits bio n’augmentent pas autant que leurs substituts conventionnels.

Plusieurs éléments se dégagent pour expliquer cette situation.

Si la bio a été jusqu’à la fin du XXe siècle le principal modèle alternatif construit et référencé en France, il est aujourd’hui concurrencé par d’innombrables allégations mieux-disantes sur des performances précises : « Zéro résidu de pesticides », « sans sulfites ajoutés », « sans nitrites », « vegan », etc.

Mais aussi par des moins-disantes ou en tous les cas moins coûteuses pour les producteurs, et par un très grand nombre de cahiers des charges publics ou privés comme les engagements de coopératives sur Agriconfiance ou les filières de qualité de la grande distribution. Au-delà de positions opportunistes, certains de ces opérateurs pourraient plutôt aller vers des engagements contractuels, comme en Suisse où deux acteurs majeurs (Coop et Migros) se sont impliqués de longue date pour soutenir le secteur bio.

Tous ces labels viennent lui faire de l’ombre voire créent de la confusion lors d’un acte d’achat. Ils peuvent aussi s’inspirer de la bio, mais sans prendre en compte l’ensemble du système et des services rendus (sol, biodiversité, eau, etc.). Ainsi, la mention HVE portée par le ministère de l’Agriculture, fait l’objet de débats concernant les niveaux d’exigence des pratiques associées et des aides qui lui sont octroyées.

De même, l’institutionnalisation de l’agroécologie, sans être assortie d’un marché spécifique, génère des synergies mais aussi des concurrences avec la bio, qui reste à ce stade le modèle le plus abouti de toutes les agricultures écologisées.

Dans un contexte de hausse générale des prix, l’alimentation bio devient par ailleurs une variable d’ajustement dans l’arbitrage des dépenses alimentaires des ménages, malgré une inflation moindre des produits bio. La contraction de la demande alimentaire bio touche à la fois les grandes et moyennes surfaces et les distributeurs spécialisés. La vente directe semble en revanche se maintenir, après avoir déjà fait preuve de résilience pendant les confinements liés au Covid.

L’écart de prix au profit de la bio dans les prix de détail est de nouveau questionné, même s’il varie selon les produits et les circuits de commercialisation. Dans le cas du lait de vache par exemple, les prix payés aux producteurs bio et conventionnel convergent entre 2021 et 2022, alors que pour les consommateurs un écart significatif des prix de vente au détail persiste entre laits bio et conventionnel.

Mais pour les éleveurs bio, le maintien d’un différentiel de prix suffisant est justifié pour amortir des coûts de production supérieurs – les aliments du bétail représentant un surcoût de près de 50 %.

Les préoccupations environnementales et de santé restent les principales raisons qui conduisent les consommateurs à acheter des produits bio, mais ces attentes sociétales peuvent aussi être présentes dans des critères de « production locale » qui sont plus souvent mis en avant dans différentes enquêtes de consommation.

À ce titre, le fait que l’étiquetage des produits en magasin ait jusqu’ici privilégié l’aspect nutritionnel (Nutriscore) affecte la bio. Cela pourrait évoluer avec la mise en place d’autres types d’étiquetage prenant en compte les impacts environnementaux ou sociaux des modes de production.

La part des produits bio dans le panier est en baisse avec 6 % en valeur en 2022 contre 6,4 en 2021.

Mais d’autres attentes, parfois concurrentes, guident ou déterminent aussi l’acte d’achat : la proximité (circuits courts vs bio industrialisée) ; une juste rémunération des producteurs ; la réduction des émissions de GES, de l’usage de plastique ou de cuivre ; le bien-être animal, etc.

Des acteurs de la bio s’en saisissent en intégrant par exemple des critères d’équité, sans que les réponses apportées soient toujours accessibles au grand public. Des argumentaires restent à étayer et il apparaît nécessaire de mieux informer les citoyens sur ce qu’est la bio et quels sont ses impacts.

Les contrôles et la certification des opérateurs de la bio demeurent une garantie de sa crédibilité.

La question du soutien public entre aussi en jeu. Les aides européennes et le programme « Ambition Bio 2017 » français ont encouragé les agriculteurs avec des incitations financières pour la conversion et l’installation en bio : la courbe de croissance des surfaces ou du nombre d’exploitations bio révèle l’impact essentiel des politiques de soutien, avec des incitations financières à la conversion et à l’installation en bio.

Mais les multiples retards dans le paiement des aides aux agriculteurs bio et la suppression en 2017 de « l’aide au maintien » (préservée dans certaines régions) ont ensuite freiné de nombreux producteurs, et les objectifs de croissance du programme suivant.

Le rapport de la Cour des comptes sur l’évaluation du soutien de l’État à la bio est plutôt critique sur la réalisation des ambitions affichées (objectifs de 15 % des terres ou de 20 % de produits bio dans les cantines publiques en 2022 non atteints, ¼ des exploitations bio qui ne touchent pas d’aides). Il inclut 12 recommandations, en particulier pour éclairer les citoyens et les consommateurs sur l’impact environnemental et sanitaire de l’agriculture biologique et pour réorienter les soutiens publics à l’agriculture en sa faveur.

Le rôle des politiques publiques est également d’assurer les conditions de fonctionnement et de régulation des marchés. L’élaboration et l’évolution des cahiers des charges des signes de qualité en fait partie, tout comme l’accompagnement scientifique et technique ou le fonds de structuration des filières.

La réglementation européenne reconnaît au dessein de la bio le rôle de fournir « des biens publics contribuant à la protection de l’environnement et du bien-être animal ainsi qu’au développement rural ». Ces biens publics sont le plus souvent considérés comme des externalités positives, ouvrant sur des bénéfices pour la société dans son ensemble (préservation de la biodiversité, qualité des sols, de l’eau et de l’air…).

Au-delà, l’intervention publique devrait aussi aider à surmonter la phase actuelle de ralentissement et conduire à repenser le « juste » prix des produits bio en intégrant leurs bénéfices (externalités positives), aujourd’hui non marchands. Le consommateur ne pourra pas à lui seul les prendre en charge, en particulier en période de crise.

Aussi, au-delà d’un soutien à la conversion en AB, l’État devrait poursuivre l’effort financier avec des aides pérennes, qui seraient une reconnaissance et une rémunération des services rendus à la collectivité, comme cela existe dans plusieurs pays européens.

Cette reconquête conditionnera à la fois la capacité pour la bio d’apparaître comme autre chose qu’un simple label « sans » (intrants de synthèse), et de générer un meilleur consentement à payer pour des services rendus autres que la fourniture d’aliments sains, tout en améliorant la viabilité des fermes en bio et l’accessibilité de leurs produits aux consommateurs. Ceci renvoie à des enjeux d’organisation des chaînes de valeur, encore sous-estimés par les professionnels et les pouvoirs publics.

La croissance rapide de la bio constatée au cours des dernières années masque des différences selon les productions concernées. Des contrastes régionaux apparaissent également, y compris en matière de soutien local.

Si la bio des pionniers devrait perdurer, celle des opportunistes pourrait disparaître, se transformer ou de se différencier. Et malgré les déconversions, cette phase de croissance aura au moins fait bouger les lignes : la bio demeure source d’inspiration pour une agriculture plus vertueuse.

Il est bien sûr délicat de faire coïncider des réponses à des effets inflationnistes très circonstanciels avec des trajectoires de transition agricole qui s’opèrent sur le moyen ou le long terme.

Mais l’objectif de 25 % de surface en bio à horizon 2030, énoncé dans le pacte vert européen, est un appel à une stratégie ambitieuse où la France doit garder une place forte.

Agriculture : pourquoi La vente de produits bio patine

Agriculture : pourquoi La vente de produits bio patine

par
Stéphane Bellon
Ingénieur de recherche en agronomie, Inrae dans The Conversation

Avec près de 2,8 millions d’hectares cultivés en bio, soit 10 % de la surface agricole française, la France occupait en 2021 le premier rang de l’Union européenne (UE), devant l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, et la Suède. Dans l’UE-27, les surfaces dédiées à la bio s’élevaient à 9,4 millions d’hectares en 2012 et à 15,6 millions d’hectares en 2021, soit une hausse de 66 % largement portée par la France.

Dans le même temps, le nombre d’exploitations engagées en bio a bondi en France, passant de 23 100 en 2011 à 58 400 en 2021 (soit 13 % des exploitations agricoles). Hausse d’autant plus remarquable qu’elle s’est produite dans un contexte de diminution de 2,3 % par an de la quantité totale d’exploitations agricoles françaises entre 2010 et 2020.

Pourtant, le développement de la bio marque le pas depuis quelques mois. Les signes de ce ralentissement, amorcé en 2020 voire un peu avant sur certains produits, sont multiples : déséquilibre entre offre et demande, aboutissant à des produits bio reclassés en conventionnel ; fermeture de magasins spécialisés ; dé-certifications ou déconversions de producteurs… La part de consommateurs réguliers d’une alimentation bio chutait de 16 % entre fin 2021 et fin 2022, et la part des personnes n’ayant pas consommé de produits alimentaires biologiques sur un an atteignait les 17 % en 2022 – le double de 2021.

Le phénomène se prolonge et la période d’inflation n’arrange rien, quand bien même les prix des produits bio n’augmentent pas autant que leurs substituts conventionnels.

Plusieurs éléments se dégagent pour expliquer cette situation.

Si la bio a été jusqu’à la fin du XXe siècle le principal modèle alternatif construit et référencé en France, il est aujourd’hui concurrencé par d’innombrables allégations mieux-disantes sur des performances précises : « Zéro résidu de pesticides », « sans sulfites ajoutés », « sans nitrites », « vegan », etc.

Mais aussi par des moins-disantes ou en tous les cas moins coûteuses pour les producteurs, et par un très grand nombre de cahiers des charges publics ou privés comme les engagements de coopératives sur Agriconfiance ou les filières de qualité de la grande distribution. Au-delà de positions opportunistes, certains de ces opérateurs pourraient plutôt aller vers des engagements contractuels, comme en Suisse où deux acteurs majeurs (Coop et Migros) se sont impliqués de longue date pour soutenir le secteur bio.

Tous ces labels viennent lui faire de l’ombre voire créent de la confusion lors d’un acte d’achat. Ils peuvent aussi s’inspirer de la bio, mais sans prendre en compte l’ensemble du système et des services rendus (sol, biodiversité, eau, etc.). Ainsi, la mention HVE portée par le ministère de l’Agriculture, fait l’objet de débats concernant les niveaux d’exigence des pratiques associées et des aides qui lui sont octroyées.

De même, l’institutionnalisation de l’agroécologie, sans être assortie d’un marché spécifique, génère des synergies mais aussi des concurrences avec la bio, qui reste à ce stade le modèle le plus abouti de toutes les agricultures écologisées.

Dans un contexte de hausse générale des prix, l’alimentation bio devient par ailleurs une variable d’ajustement dans l’arbitrage des dépenses alimentaires des ménages, malgré une inflation moindre des produits bio. La contraction de la demande alimentaire bio touche à la fois les grandes et moyennes surfaces et les distributeurs spécialisés. La vente directe semble en revanche se maintenir, après avoir déjà fait preuve de résilience pendant les confinements liés au Covid.

L’écart de prix au profit de la bio dans les prix de détail est de nouveau questionné, même s’il varie selon les produits et les circuits de commercialisation. Dans le cas du lait de vache par exemple, les prix payés aux producteurs bio et conventionnel convergent entre 2021 et 2022, alors que pour les consommateurs un écart significatif des prix de vente au détail persiste entre laits bio et conventionnel.

Mais pour les éleveurs bio, le maintien d’un différentiel de prix suffisant est justifié pour amortir des coûts de production supérieurs – les aliments du bétail représentant un surcoût de près de 50 %.

Les préoccupations environnementales et de santé restent les principales raisons qui conduisent les consommateurs à acheter des produits bio, mais ces attentes sociétales peuvent aussi être présentes dans des critères de « production locale » qui sont plus souvent mis en avant dans différentes enquêtes de consommation.

À ce titre, le fait que l’étiquetage des produits en magasin ait jusqu’ici privilégié l’aspect nutritionnel (Nutriscore) affecte la bio. Cela pourrait évoluer avec la mise en place d’autres types d’étiquetage prenant en compte les impacts environnementaux ou sociaux des modes de production.

La part des produits bio dans le panier est en baisse avec 6 % en valeur en 2022 contre 6,4 en 2021.

Mais d’autres attentes, parfois concurrentes, guident ou déterminent aussi l’acte d’achat : la proximité (circuits courts vs bio industrialisée) ; une juste rémunération des producteurs ; la réduction des émissions de GES, de l’usage de plastique ou de cuivre ; le bien-être animal, etc.

Des acteurs de la bio s’en saisissent en intégrant par exemple des critères d’équité, sans que les réponses apportées soient toujours accessibles au grand public. Des argumentaires restent à étayer et il apparaît nécessaire de mieux informer les citoyens sur ce qu’est la bio et quels sont ses impacts.

Les contrôles et la certification des opérateurs de la bio demeurent une garantie de sa crédibilité.

La question du soutien public entre aussi en jeu. Les aides européennes et le programme « Ambition Bio 2017 » français ont encouragé les agriculteurs avec des incitations financières pour la conversion et l’installation en bio : la courbe de croissance des surfaces ou du nombre d’exploitations bio révèle l’impact essentiel des politiques de soutien, avec des incitations financières à la conversion et à l’installation en bio.

Mais les multiples retards dans le paiement des aides aux agriculteurs bio et la suppression en 2017 de « l’aide au maintien » (préservée dans certaines régions) ont ensuite freiné de nombreux producteurs, et les objectifs de croissance du programme suivant.

Le rapport de la Cour des comptes sur l’évaluation du soutien de l’État à la bio est plutôt critique sur la réalisation des ambitions affichées (objectifs de 15 % des terres ou de 20 % de produits bio dans les cantines publiques en 2022 non atteints, ¼ des exploitations bio qui ne touchent pas d’aides). Il inclut 12 recommandations, en particulier pour éclairer les citoyens et les consommateurs sur l’impact environnemental et sanitaire de l’agriculture biologique et pour réorienter les soutiens publics à l’agriculture en sa faveur.

Le rôle des politiques publiques est également d’assurer les conditions de fonctionnement et de régulation des marchés. L’élaboration et l’évolution des cahiers des charges des signes de qualité en fait partie, tout comme l’accompagnement scientifique et technique ou le fonds de structuration des filières.

La réglementation européenne reconnaît au dessein de la bio le rôle de fournir « des biens publics contribuant à la protection de l’environnement et du bien-être animal ainsi qu’au développement rural ». Ces biens publics sont le plus souvent considérés comme des externalités positives, ouvrant sur des bénéfices pour la société dans son ensemble (préservation de la biodiversité, qualité des sols, de l’eau et de l’air…).

Au-delà, l’intervention publique devrait aussi aider à surmonter la phase actuelle de ralentissement et conduire à repenser le « juste » prix des produits bio en intégrant leurs bénéfices (externalités positives), aujourd’hui non marchands. Le consommateur ne pourra pas à lui seul les prendre en charge, en particulier en période de crise.

Aussi, au-delà d’un soutien à la conversion en AB, l’État devrait poursuivre l’effort financier avec des aides pérennes, qui seraient une reconnaissance et une rémunération des services rendus à la collectivité, comme cela existe dans plusieurs pays européens.

Cette reconquête conditionnera à la fois la capacité pour la bio d’apparaître comme autre chose qu’un simple label « sans » (intrants de synthèse), et de générer un meilleur consentement à payer pour des services rendus autres que la fourniture d’aliments sains, tout en améliorant la viabilité des fermes en bio et l’accessibilité de leurs produits aux consommateurs. Ceci renvoie à des enjeux d’organisation des chaînes de valeur, encore sous-estimés par les professionnels et les pouvoirs publics.

La croissance rapide de la bio constatée au cours des dernières années masque des différences selon les productions concernées. Des contrastes régionaux apparaissent également, y compris en matière de soutien local.

Si la bio des pionniers devrait perdurer, celle des opportunistes pourrait disparaître, se transformer ou de se différencier. Et malgré les déconversions, cette phase de croissance aura au moins fait bouger les lignes : la bio demeure source d’inspiration pour une agriculture plus vertueuse.

Il est bien sûr délicat de faire coïncider des réponses à des effets inflationnistes très circonstanciels avec des trajectoires de transition agricole qui s’opèrent sur le moyen ou le long terme.

Mais l’objectif de 25 % de surface en bio à horizon 2030, énoncé dans le pacte vert européen, est un appel à une stratégie ambitieuse où la France doit garder une place forte.

Réforme Constitution : le gouvernement patine

Réforme  Constitution : le gouvernement patine

Le Premier ministre Edouard Philippe pour cacher que le gouvernemenet patine sur ce dossier a surtout fait savoir son intention sur la procédure : un rapport à Macron, puis au conseil d’Etat avant le conseil des ministres puis le parlement. Pas vraiment uen information car c’est  le circuit que suivent toutes les réformes législatives. La vérité c’est que le gouvernemenet est un peu coincé. Il souhaiterait passer par le parlement mais il faut un accord des 3/5 ème  des élus. Or l’opposition est clairement opposées à deux reformes, la limitation du nombre de parlementaires et le non cumul des mandats. Du coup,  le gouvernemenet pourrait saucissonner la réforme, ce à quoi s’oppose aussi l’opposition. L’autre solution est le recours au référendum mais avec un énorme risque politique : celui de voir les Français ne pas répondre à la question et en profiter pour exprimer leur mécontentement.  Le couple exécutif, qui doit obtenir une majorité des trois cinquièmes du Parlement, a prévenu qu’en cas de blocage de l’opposition – notamment au sein d’un Sénat à majorité de droite-, qu’il pourrait avoir recours au référendum tout en précisant que cette option n’avait pas sa préférence. Le gouvernement pourrait également être tenté de faire passer certaines mesures – comme l’introduction de la proportionnelle – via une loi ordinaire, sur laquelle l’Assemblée nationale a le dernier mot, une perspective de “tronçonnage” de la réforme qui suscite l’ire de l’opposition. “A ce stade, si on arrivait à un accord ce ne pourrait être qu’un accord global”, a prévenu le chef de file des députés Les Républicains (LR), Christian Jacob, à l’issue de son entretien avec Edouard Philippe mercredi. “On ne vend pas par appartement. Soit on trouve un accord sur la loi organique, sur la loi ordinaire et sur la réforme de la constitution les trois ensembles, sinon on fait le constat qu’il n’y a pas d’accord”, a-t-il ajouté. A ses côtés, le chef de files des sénateurs LR Bruno Retailleau a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas partir “du principe qu’il ne p[ouvait] pas y avoir d’accord”. “Il y a des mesures sur lesquelles il y a un point d’accord, un consensus, sur le Conseil constitutionnel, sur le Conseil supérieur de la magistrature (…) simplement il faut qu’il y ait un gouvernement qui accepte de discuter”, a-t-il souligné. “On a mis en garde le Premier ministre, il faut que la réforme soit utile aux Français”, a-t-il ajouté, pointant un risque d’”hyperprésidentialisation” avec un Parlement “affaibli” et un “fossé démocratique” creusé avec une baisse du nombre de parlementaires.

Municipale Orthez: LREM patine

Municipale Orthez: LREM patine

 

À  Orthez, comme en Corse,  il se confirme que la république en marche éprouve  des difficultés pour son implantation locale. pas vraiment étonnant car la république en marche ne constitue pas un véritable parti politique mais une sorte de mouvement ultra centralisé sans structure locale, départementale ou régionale. A Orthez la liste en marche a tout juste dépassé les 10 % La liste du candidat PS est arrivée en tête, devançant le maire sortant (sans étiquette) dimanche au premier tour d’une élection municipale anticipée à Orthez (Pyrénées-Atlantiques), où la liste menée par une LREM, une première à valeur de test pour le mouvement, s’est qualifiée de justesse pour le second tour.
Le scrutin était provoqué par la démission en septembre de 11 membres de l’équipe du maire sortant Yves Darrigrand (SE), dernier épisode d’une fronde de deux ans au sein de sa majorité municipale.  Au terme d’un premier tour marqué par une faible participation (51,80 %), la liste du candidat PS Emmanuel Hanon a recueilli 39,48% des voix, devançant celle du maire sortant Yves Darrigrand (33,64%). Des candidats du MoDem, de l’UDI et des Constructifs s’étaient regroupés aux côtés de « Marcheurs » dans une liste d’union chapeautée par Marie-Hélène Marest, une enseignante et animatrice locale LREM. Elle est arrivée troisième avec 11,58% des voix, se qualifiant de justesse pour le second tour. Deux listes ont été éliminées à Orthez, celle de Dominique Lalanne (SE) avec 7,49 % des voix, et celle d’Eric Delteil (Parti ouvrier indépendant et démocratique, PCF, Front de Gauche) avec 7,81 %. Le deuxième tour aura lieu le 10 décembre. Inversement dans une autre municipale anticipée à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), la liste en marche à obtenu 50 % grâce à une alliance avec des barons locaux.

Classement Universités : la France patine

Classement Universités : la France patine

Les universités américaines raflent huit des dix premières places du classement des 500 meilleures universités au monde publié vendredi par l’université Jiaotong (communications) de Shanghai, avec l’université de Harvard en tête pour la 13e année consécutive. Les dix meilleures universités restent virtuellement inchangées depuis l’année dernière: les prestigieuses américaines Stanford, le MIT et Berkeley arrivent une nouvelle fois derrière Harvard, suivies de Cambridge, la britannique. Pour distinguer 500 établissements dans le monde parmi les 1.200 répertoriés, le classement de Shanghai, créé en 2003, prend en compte six critères, dont le nombre de Nobel parmi les anciens élèves, le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline, ou le nombre de publications dans les revues de référence mondiale que sont « Science » et « Nature« . Si l’université chinoise décrit son classement comme « le plus fiable« , ses critères tournés vers la recherche et les sciences de la vie, occultant entre autres les sciences humaines et sociales, sont dénoncés par de nombreux responsables européens comme un biais dommageable pour leurs établissements. Dans le Top 20, on ne compte que trois autres établissements non-américains : Oxford, à la 10e place, l’University College de Londres atteignant la 18e place, et l’Institut fédéral de technologie de Zurich (Suisse) descendant de la 19e à la 20e place. L’université Jiaotong, qui souhaitait initialement classer les universités chinoises selon leurs performances, assure que ces résultats sont issus d’une méthodologie transparente et de données externes. La première université chinoise, l’université de Pékin, grimpe à la 115e place, tandis que Jiaotong elle-même gagne quatre places et se classe 118e. La France possède pour sa part 22 universités dans le Top 500, dont quatre dans le Top 100 : Pierre et Marie Curie (36e, perd une place, elle était 35e en 2014), Paris-Sud (41e, contre 42e en 2014), Normale sup (72e, contre 67e en 2014) et l’université de Strasbourg (87e qui gagne 8 places comparé à son classement 2014, 95e). ( La tribune)

Croissance Japon : ça patine encore

Croissance Japon : ça patine encore

 

Plus 2.2%  sur un an c’est pas brillant surtout .après  contraction de 2,3% au troisième trimestre 2014, quand l’économie souffrait encore d’une hausse de la TVA. La sortie de la récession est laborieuse En fait comme ailleurs c’set une panne d’investissement et de consommation.  La croissance du PIB est cependant moins forte que n’escomptaient les économistes interrogés par Reuters, dont la médiane des estimations s’établissait à +3,7%. De trimestre à trimestre, le PIB s’est accru de 0,6% sur la période. Dans le détail, la demande externe a ajouté 0,2 point de pourcentage à la croissance du trimestre d’octobre à décembre, grâce à des exportations robustes vers la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux marchés extérieurs des entreprises nippones. Mais la consommation des ménages, qui représente environ 60% du PIB, a augmenté seulement de 0,3% au dernier trimestre alors que les économistes prévoyaient une hausse de 0,7%. L’investissement n’a augmenté que de 0,1% après deux trimestres consécutifs de baisse, ce qui suggère que la politique de la planche à billets pratiquée par la banque centrale n’incite que moyennement les sociétés à investir. Commentant les statistiques, le ministre de l’Economie Akira Amari a déclaré à la presse que l’économie était en voie de se reprendre, avec des signes d’amélioration du moral des ménages. Cependant, des analystes font la fine bouche devant le faible rebond de la consommation et de l’investissement. Ainsi, selon Takeshi Minami, économiste en chef à l’institut de recherche Norinchukin, « ce sont des chiffres plutôt décevants »: « La situation reste faible et les entreprises reportent clairement leurs investissements », estime-t-il. La sortie de la récession devrait néanmoins permettre à la Banque du Japon de geler pour l’instant son programme monétaire incitatif, même si son objectif d’inflation à 2% s’est encore éloigné avec la chute des prix du pétrole.  Taro Saito, directeur des recherches économiques à l’institut NLI, prédit: « La BOJ devrait maintenir sa politique monétaire inchangée pendant un moment pour observer l’impact du dernier assouplissement quantitatif. » Les chiffres de la croissance devraient être scrutés de près lors de la réunion de deux jours de la BOJ, mardi 17 et mercredi 18 février.

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