Laïcité: Macron patauge
Depuis déjà des mois, Macron fait du slalom pour éviter de traiter la question de la laïcité. Dernièrement, il s’en est tiré avec une pirouette surprenante à propos du voile en indiquant que ce n’était pas son problème ! Certes il a sans doute raison de ne pas tomber dans le simplisme qui assimilerait tous les musulmans au communautarisme voire au radicalisme. Reste que de sérieux problèmes se posent dans la société quand ce communautarisme prend le pas sur les valeurs démocratiques et laïques notamment dans certains quartiers difficiles où la république n’ose même plus pénétrer par peur des agressions. Sans parler du climat général où la vie sociale, économique et culturel est régulée par un communautarisme en plus sur fond de trafic de drogue. Or Macron a toujours voulu ignorer ces réalités. Il est vrai que ce n’est pas son monde. Pire, il compte même récupérer des voix en se montrant laxiste sur le sujet. Il faut se souvenir qu’il a écarté d’un revers de main la question des quartiers difficiles notamment des banlieues quand Borloo lui a remis un rapport particulièrement complet sur cette problématique. Il s’est même permis d’humilier Borloo en public lors de la présentation de ce rapport. Aujourd’hui , on compte environ officiellement 750 quartiers sensibles identifiés comme tels. On pourrait sans doute en compter davantage car il est existe bien au moins une dizaine de quartiers difficiles dans chaque département. Le président très discret sur ces questions revendique «un travail à bas bruit» sur l’islam, dans un entretien à RTL.
Pressé par plusieurs de ses proches de s’exprimer sur la laïcité, alors que la classe politique et la majorité étalent leurs divisions sur le port du voile islamique dans l’espace public, le chef de l’État assume de retarder une éventuelle prise de parole. «On confond les sujets. On ne me demande pas de parler de laïcité, on veut que je parle d’islam», a-t-il confié au micro de RTL dans l’avion présidentiel, vendredi, au terme de sa tournée de quatre jours à Mayotte et à La Réunion. Et macro de citer des évidences : «Pourquoi je ne veux pas céder à la précipitation ou aux injonctions de parole dans ces moments? Parce que je serais moi-même complice d’une espèce de confusion collective», avance-t-il. Face à cette «confusion», une distinction s’impose dans l’esprit du chef de l’État.
Sur la structuration de l’islam de France, d’une part, il revendique un «travail à bas bruit», «parce qu’on a souvent échoué». Objectif, selon lui: permettre aux musulmans de «vivre tranquillement leur religion en respectant absolument toutes les lois de la République». À cet égard, le président indique recevoir lundi matin, à l’Élysée, les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Dans la lutte «contre le communautarisme»,, le président prévoit cependant des annonces «dans les prochaines semaines», notamment des «mesures d’interdiction». «Ce qui veut dire dissoudre parfois certaines associations encore davantage, ce qui veut dire interdire certaines pratiques qui se sont installées et qui ne sont pas conformes aux lois de la République», indique-t-il. «Dans l’éducation, la santé, le travail, les différents services au public», il faut selon lui «tout mettre en place pour lutter contre ce communautarisme». «Ça veut dire là être intraitable avec les lois de la République», conclut-il. Un air de déjà entendu et pas seulement sous la présidence de Macron.