Noyer (BDF) : » taxe sur les dépôts bancaires pas possible en France » et pourquoi pas ?
Les gouverneurs de la Banque de France sont un peu la voie de son maître (surtout depuis que la BCE s’est approprié la plus grande partie des mission de la BDF ). Dans une interview au JDD du 24 mars, le gouverneur de la Banque de France estime qu’une taxe sur les dépôts bancaires des particuliers comme cela devrait se faire à Chypre n’est pas envisageable en France. »La réponse est non! ». C’est de cette manière catégorique que Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, répond dans une interview au JDD de ce dimanche 24 mars, à la question: « une taxe sur les dépôts est-elle possible en France? « . »La situation de Chypre n’est en rien comparable à celle de la France (..) Jamais la France ne pourra connaître une crise de même ampleur. Le système bancaire chypriote représente huit fois le PIB du pays ! », commente-t-il. Pense-t-il possible que les banques françaises puissent être fermées plusieurs jours comme c’est le cas à Chypre depuis une semaine ? « En théorie, c’est possible, mais notre rôle est de faire en sorte que cela n’arrive jamais. En réalité, les banques chypriotes fonctionnent depuis des années avec une prise de risque qui est interdite en France. Ce qui se passe à Chypre plaide pour une mise en place d’un superviseur bancaire européen, sous l’égide de la BCE », estime-t-il. Christian Noyer rappelle enfin que le projet de loi bancaire, actuellement en discussion au parlement, « comporte un volet de résolution des crises bancaires qui demande aux banques de préparer une sorte de plan Orsec en cas de difficultés ». En fait Noyer essaye de rassurer car la France (pas plus que d’autres en Europe( n’est à labri d’une situation de type chypriote. Comment auraient fait les banques si la BCE ‘avaient pas consenti 1000 milliards pratiquement sans intérêt pour sauver le système il y a peu. De la même manière comment aurait fait l’Espagne sans laide européenne pour recapitaliser ses banques. Même pour chose pour l’Italie qui a aussi bénéficié de l’aide européenne, même chose pour d’autres pays (Grèce, Irlande, Portugal). Certes, les situations différente car les structures économiques et les volumes en jeu sont différents. Précisément, il est sans doute beaucoup plus facile de sauver un tout petit pays comme Chypre que de sauver un grand pays comme la France ou l’Italie. L’avenir financier de pays come la France n’est assuré que par sa capacité d’endettement, sa crédibilité. A la fin de 2013, l’endettement atteindra environ 100% du PIB et surtout les perspectives économiques seront tellement sombres (comme les rentrée fiscales) qu’on ne peut écarter une brusque remontée des taux d’intérêt, des taux qui pourraient devenir insupportables tant pour le budget de l’Etat que pour les acteurs économiques. Noyer à tort, si la France était en difficulté, personne ne pourrait la sauver et la situation serait alors pire que celle de Chypre.