Sénat : pas de mixité dans les départements ; un débat surréaliste !
L’inutile sénat a décidé de voter contre la mixité dans les assemblées départementales qui elles-mêmes ne servent à rien ; Pour résumer vulgairement, le conseil des vieux mâles d’une institution inutile ne veut pas de femmes dans les conseils départementaux qui sont tout aussi inutiles. Si on manque de compétitivité en France, on ne manque pas d’institutions politiques. Déjà les régions sont pléthoriques, une dizaine serait suffisante mais il faut y ajouter des départements aux réalités désuètes sans compter les syndicats intercommunaux et les communes ( qui tous votent sans état d’âme dépenses et impôts). Bref, l’armée mexicaine version politique française. Une armée de mecs évidemment ! Nouveau camouflet pour le gouvernement au Sénat: la Haute Assemblée, où la gauche est pourtant majoritaire, a rejeté, dans la nuit de jeudi à vendredi, la disposition clé du projet de loi instituant la parité dans les assemblées départementales. Par 164 voix contre 144, le Sénat a supprimé l’article du texte qui instituait un binôme de deux candidats composé obligatoirement d’un homme et d’une femme. Quelques centristes se sont abstenus. Seuls les socialistes et les radicaux de gauche ont voté pour. Or, les socialistes, à eux seuls, ne disposent pas de la majorité à la Haute Assemblée. Ils ont besoin du renfort des voix communistes, écologistes et des radicaux de gauche. Le Sénat ne s’est pas encore prononcé sur l’ensemble du projet de loi et poursuit son examen aujourd’hui. Sur le fond, François Hollande veut instituer la parité dans les assemblées départementales, qui ne comptent actuellement que 13,5% de femmes. À cette fin, l’Élysée entend diviser par deux le nombre de cantons. Dans les «supercantons» ainsi créés, le président souhaite que les électeurs, au moyen d’un seul bulletin, désignent – au scrutin majoritaire à deux tours – non plus un élu, mais deux. Et un de ces deux élus devra obligatoirement être une femme. Chaque candidat aux cantonales devra donc constituer un binôme avec un candidat du sexe opposé. En cas de victoire, ledit binôme remportera les deux sièges à pourvoir dans le canton. S’il est battu, l’un et l’autre auront perdu. Une fois élus, les deux conseillers départementaux (on ne dira plus «conseillers généraux») seront délivrés de toute solidarité et pourront adopter les positions de leur choix. C’est ce dispositif que le Sénat a rejeté jeudi soir. L’hostilité de la Haute Assemblée à cette réforme ne devrait pas empêcher François Hollande de l’instituer. Jean-Marc Ayrault pourra demander aux députés de rétablir la disposition contestée par les sénateurs. Le débat a été houleux, jeudi, dans l’hémicycle du Sénat. La tension était forte entre plusieurs sénateurs, souvent élus de longue date au scrutin majoritaire, et des sénatrices élues au scrutin proportionnel lors des sénatoriales de 2011. Éric Doligé, sénateur UMP du Loiret, a raconté qu’il venait d’assister à l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de son département. «Il n’y avait que trois hommes sur dix-huit magistrats. Voilà où en est la “parité” dans bien des secteurs de notre société, a déclaré Éric Doligé. À quoi bon l’imposer par la loi au Parlement?»