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Afrique: quels partenaires pour la France

Afrique: quels partenaires pour la France

Le début de la décennie 2020 a été difficile pour la France en Afrique. La pression et l’influence politique et sécuritaire russes ont créé une situation totalement nouvelle au cœur du Sahel. Les étonnants événements récents autour d’Evguéni Prigojine et de la milice Wagner ajoutent un niveau de réflexion. Les alliés européens de la France, la mission de l’Onu prennent également leurs distances vis-à-vis du Sahel. Comment va évoluer la situation ? Sur quels partenaires africains la France va-t-elle pouvoir compter ? Par Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils.( dans la Tribune)

Un article intéressant mais qui fait l’impasse sur le rôle stratégique et historique d’un des pays les plus stables et les mieux gérés à savoir la Côte d’Ivoire NDLR

Les événements nationaux dans les pays possédant une influence mondiale provoquent souvent des réactions et des conséquences au-delà de leurs frontières. Les mouvements importants, et assez inattendus, en Russie de la milice Wagner, et de son emblématique dirigeant, Evguéni Prigojine, attirent le regard. La présence de cette « Société Militaire Privée » agissant au bénéfice du Kremlin sur plusieurs continents, Amérique du Sud et Afrique, et les actions qu’elle mène, provoquent naturellement des interrogations. L’apparent désordre autour d’elle en Russie provoquera-t-il des ondes de choc, en particulier en Afrique ?

Depuis 10 ans, la Russie a méthodiquement mis en place une stratégie globale vis-à-vis du continent africain de façon visible, mais aussi beaucoup plus discrète et d’influence. Le visible s’appelle le Sommet Russie-Afrique organisé depuis 2019, le discret revêt plusieurs aspects: communication, influence politique, opérations sécuritaires. Ces dernières, initiées à partir de fournitures d’armes, et de sécurité rapprochée des dirigeants, se sont élargies avec la mise en place d’instructeurs et de commandos structurés du Groupe Wagner.

Leur apparition en RCA s’est ensuite assez rapidement élargie à une présence en Afrique du Sud, au Soudan et au Mozambique, et plus récemment au Mali et probablement au Burkina Faso. Ces deux derniers pays ont été l’objet d’une véritable opération de déstabilisation globale, reposant à la fois sur les élites de l’armée, et une campagne d’action psychologique et politique auprès des populations. Le cri de ralliement a été clairement ciblé, « Dehors la France », et les conséquences ont été considérables.

Les actions de La France ont été profondément remises en cause par les autorités politiques maliennes. Les répercussions ont rapidement gagné le champ politique, avec l’expulsion de l’ambassadeur de France le 31 janvier 2022. L’effet domino s’est répercuté sur la présence militaire française et le cœur de son dispositif de lutte contre les mouvements djihadistes au Sahel, l’opération Barkhane. Elle a pris officiellement fin l’an dernier, avec la déclaration du Président de la République le 22 novembre.

L’implication militaire de la France dans la région a revêtu très tôt un caractère international, sans que ce dernier soit mis en avant. Dès l’opération Serval, en 2013, des pays européens, les Etats-Unis, et des partenaires du Golfe ont apporté une aide logistique peu visible, mais primordiale. Avec le temps, la présence européenne s’est affirmée dans le domaine de la formation de l’armée malienne, mais également de façon très opérationnelle avec la Task Force Takuba. Organisée autour des éléments des Forces Spéciales, elle a impliqué plus de 10 pays européens. Sa mission s’est officiellement arrêtée en juillet 2022.

L’implication internationale la plus emblématique, celle de l’Onu, à travers la Minusma , se dirige également vers sa fin avec la résolution 2690 du Conseil de Sécurité, voté le 30 juin 2023, qui autorise cette mission a entamé son retrait du Mali.

Le Mali va ainsi se retrouver, dans les prochains mois, dans sa situation de début de crise, à l’exception de la présence politique et militaire russe.

Cette position est très importante pour le Kremlin, vis-à-vis de l’ensemble du continent africain, et pour l’affirmation de son image de puissance. En conséquence, les incertitudes moscovites autour du Groupe Wagner ne devraient pas avoir de répercussion sur la présence de la Russie en Afrique, au moins à court terme.

Les décisions du pouvoir militaro-politique au Mali et au Burkina Faso ont conduit le gouvernement français, et ses alliés européens, à revoir le dispositif militaire mis en place depuis des années pour contrer la poussée djihadiste. La France doit pouvoir compter sur un certain nombre de partenaires fiables dans cette situation nouvelle.

Un de ces partenaires appartient à la zone sahélienne, la Mauritanie, deux autres sont au contact de la zone, le Sénégal, et le Bénin.

La France entretient avec la Mauritanie des relations historiquement privilégiées, dans de nombreux domaines allant de la bonne gouvernance, au domaine sécuritaire, en passant par la coopération culturelle, scientifique et économique. Une accélération semble se préciser.

Le chef d’état-major des armées, le général d’armées Thierry Burkhard s’est rendu à Nouakchott il y a quelques semaines, exactement le 10 mars 2023, pour y rencontrer son homologue, le général de division, Moctar Bellah Chaabane. La coopération française est importante en matière de sécurité et de défense, et vise à renforcer l’expertise mauritanienne dans la lutte contre le terrorisme et les trafics. Cette visite a été l’occasion de se rendre au Collège de Défense G5 Sahel, dans un contexte de transformation des dispositifs de défense de la France sur le continent. Quelques jours plus tôt, un forum économique organisé par Medef International et la BPI s’y était déroulé, avec la participation d’une quarantaine d’entreprises françaises. A la fin de l’an dernier, Total Energies, à travers son activité énergies renouvelables, s’est engagé en Mauritanie dans un projet d’hydrogène vert. Dans le cadre européen, un nouvel accord de pêche UE-Mauritanie a également été signé l’an dernier.

Le hasard n’ayant pas vraiment sa place dans le domaine des relations et des déplacements militaires, le général Burkhard s’est également rendu au Sénégal dans le cadre de ce même voyage en Afrique de l’Ouest…

Cette visite lui a naturellement permis de rencontrer le président de la République Macky Sall, le ministre de la Défense, Sidiki Kaba. Ce fut également l’occasion de visiter la principale base abritant les Eléments Français du Sénégal (EFS) en réaffirmant à la fois les engagements communs, et la diversité des coopérations de la France pour répondre aux priorités de plus de 15 pays de l’Afrique de l’Ouest.

La décision récente du président Macky Sall d’annoncer sa non-candidature à la prochaine élection présidentielle conforte le pays dans sa demande de stabilité. Elle correspond également au besoin de cette même stabilité sur le plan régional.

Le 4 avril 2023, le président du Sénégal avait pris la décision de créer un poste de haut fonctionnaire de défense, en charge de la supervision de la politique de sécurité, et la prévention des crises et des situations d’urgence. Cette décision a été prise en raison du contexte sécuritaire national et régional sahélien. Afin de lutter contre la menace djihadiste qui plane sur la sous-région ouest-africaine, le Sénégal a renforcé sa présence militaire le long de sa frontière avec le Mali. Le retrait de la Minusma du Mali pourrait offrir au Sénégal l’opportunité de réaffecter une partie de son contingent à ce dispositif frontalier.

Un acte symbolique fort a eu lieu entre le Bénin et la France, fin 2021. Paris a en effet pris la décision de rendre à Cotonou, pour le musée historique d’Abomey, une collection de 26 objets dont la France s’était emparée au début de la période coloniale. Cette restitution crée naturellement un cadre très favorable à tout autre projet et coopération.

Le déplacement, l’an dernier, d’Emmanuel Macron s’est déroulé dans un cadre très élargi, avec la présence des ministres français de la Culture, des Affaires étrangères, et de la Défense. Le Bénin a connu une accélération des attaques des GAT (groupes armés terroristes) dans le nord du pays. Il s’y trouve un terreau favorable, avec le cumul des différences ethniques, de la mixité des zones de pâturage et d’élevage, et le croisement de routes de transhumance.

Cette situation sécuritaire difficile a conduit le Bénin a prévoir le doublement des effectifs de son armée, en 5 ans, avec un objectif de 15.000 hommes. La France contribuera naturellement à la formation et à la dotation de matériels adaptés de reconnaissance et de combat, avec la Belgique et les Etats-Unis. Le Bénin a également fait récemment l’acquisition de moyens aériens ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance). Il lui restera à augmenter ses capacités en artillerie légère et en aéromobilité. Il y a une réelle volonté politique, donc financière, de poursuivre cette montée en puissance.

L’armée béninoise a également pu mettre en œuvre ses capacités opérationnelles dans le cadre de ses participations aux opérations internationales sur le continent.

La France a donc raison d’associer pleinement le Bénin dans son partenariat africain en pourtour du Sahel.

Les évolutions nationales dans la zone Sahélienne sont loin d’être terminées. Des mouvements anti-français, savamment orchestrés, sont apparus. Ils peuvent avec le temps refluer. La progression de la présence de la Russie ne peut pas être déconnectée de la situation intérieure russe. A cet égard, des zones d’incertitudes existent, liées aux incertitudes de la situation en Ukraine.

Dans un premier temps, la France a la chance de pouvoir construire des coopérations renforcées avec des pays partenaires dans la région. Dans un deuxième temps, il sera alors possible de revenir d’où nous sommes partis.

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(*) Gérard Vespierre, analyste géopolitique, chercheur associé à la FEMO, fondateur du média web Le Monde Décrypté www.lemonde-decrypte.com

Réforme sociale : D’abord de la responsabilité des partenaires sociaux

Réforme sociale : D’abord de la responsabilité des partenaires sociaux

Il faut arrêter la folie de Macron de vouloir lui-même procéder aux réformes du champ social. Il n’en a ni la légitimité, ni la connaissance. Les réformes sociales (qui touchent aussi au plan économique la plupart du temps) doivent en priorité être débattue entre partenaires sociaux. Ce n’est qu’ensuite que le politique doit prendre le relais s’il y a lieu de légiférer.

Il serait temps que le Medef et les organisations syndicales de salariés tirent la sonnette d’alarme pour rappeler au chef de l’État son rôle et ses limites. Macron est en effet en train de transformer la démocratie française en autocratie où il se prend à la fois pour le syndicaliste en chef, pour le patron de toutes les entreprises, pour les organisations intermédiaires, pour le Parlement, pour le gouvernement et pour le monarque.

De ce point de vue, il y a sans doute une erreur du Medef à adopter une position qui consiste à faire le dos rond en acceptant finalement le transfert de responsabilité sociale sur le gouvernement.

Ce Medef doit aussi changer sa culture trop souvent réactionnaire et bien loin de ce qui se pratique en matière de négociation sociale dans les pays du Nord de l’Europe et en particulier en Allemagne. Le Medef et autres organisations patronales avec les syndicats doivent cogérer le débat sur les questions socioéconomiques.

Et les syndicats de salariés de leur côté ne doivent pas tomber dans le piège de la politisation de la problématique sociale. Il ne faut pas se tourner systématiquement vers les partis politiques, le Parlement, le gouvernement ou le chef de l’État. Il faut se retourner vers les chefs d’entreprises au niveau national et au plan local selon la nature des questions.

Les partenaires sociaux doivent aussi faire leur révolution culturelle et en quelque sorte se dépolitiser à tout point de vue.

Réforme sociale : D’abord de la responsabilité des partenaires sociaux

Réforme sociale : D’abord de la responsabilité des partenaires sociaux

Il faut arrêter la folie de Macron de vouloir lui-même procéder aux réformes du champ social. Il n’en a ni la légitimité, ni la connaissance. Les réformes sociales (qui touchent aussi au plan économique la plupart du temps) doivent en priorité être débattue entre partenaires sociaux. Ce n’est qu’ensuite que le politique doit prendre le relais s’il y a lieu de légiférer.

Il serait temps que le Medef et les organisations syndicales de salariés tirent la sonnette d’alarme pour rappeler au chef de l’État son rôle et ses limites. Macron est en effet en train de transformer la démocratie française en autocratie où il se prend à la fois pour le syndicaliste en chef, pour le patron de toutes les entreprises, pour les organisations intermédiaires, pour le Parlement, pour le gouvernement et pour le monarque.

De ce point de vue, il y a sans doute une erreur du Medef à adopter une position qui consiste à faire le dos rond en acceptant finalement le transfert de responsabilité sociale sur le gouvernement.

Ce Medef doit aussi changer sa culture trop souvent réactionnaire et bien loin de ce qui se pratique en matière de négociation sociale dans les pays du Nord de l’Europe et en particulier en Allemagne. Le Medef et autres organisations patronales avec les syndicats doivent cogérer le débat sur les questions socioéconomiques.

Et les syndicats de salariés de leur côté ne doivent pas tomber dans le piège de la politisation de la problématique sociale. Il ne faut pas se tourner systématiquement vers les partis politiques, le Parlement, le gouvernement ou le chef de l’État. Il faut se retourner vers les chefs d’entreprises au niveau national et au plan local selon la nature des questions.

Les partenaires sociaux doivent aussi faire leur révolution culturelle et en quelque sorte se dépolitiser à tout point de vue.

Réforme sociale : il faut d’abord le débat entre partenaires sociaux

Réforme sociale : il faut d’abord le débat entre partenaires sociaux

Il faut arrêter la folie de Macron de vouloir lui-même procéder aux réformes du champ social. Il n’en a ni la légitimité, ni la connaissance. Les réformes sociales (qui touchent aussi au plan économique la plupart du temps) doivent en priorité être débattue entre partenaires sociaux. Ce n’est qu’ensuite que le politique doit prendre le relais s’il y a lieu de légiférer.

Il serait temps que le Medef et les organisations syndicales de salariés tirent la sonnette d’alarme pour rappeler au chef de l’État son rôle et ses limites. Macron est en effet en train de transformer la démocratie française en autocratie où il se prend à la fois pour le syndicaliste en chef, pour le patron de toutes les entreprises, pour les organisations intermédiaires, pour le Parlement, pour le gouvernement et pour le monarque.

De ce point de vue, il y a sans doute une erreur du Medef à adopter une position qui consiste à faire le dos rond en acceptant finalement le transfert de responsabilité sociale sur le gouvernement.

Ce Medef doit aussi changer sa culture trop souvent réactionnaire et bien loin de ce qui se pratique en matière de négociation sociale dans les pays du Nord de l’Europe et en particulier en Allemagne. Le Medef et autres organisations patronales avec les syndicats doivent cogérer le débat sur les questions socioéconomiques.

Et les syndicats de salariés de leur côté ne doivent pas tomber dans le piège de la politisation de la problématique sociale. Il ne faut pas se tourner systématiquement vers les partis politiques, le Parlement, le gouvernement ou le chef de l’État. Il faut se retourner vers les chefs d’entreprises au niveau national et au plan local selon la nature des questions.

Les partenaires sociaux doivent aussi faire leur révolution culturelle et en quelque sorte se dépolitiser à tout point de vue.

Réforme sociale : le débat doit d’abord intervenir entre partenaires sociaux

Réforme sociale : le débat doit d’abord intervenir entre partenaires sociaux

Il faut arrêter la folie de Macron de vouloir lui-même procéder aux réformes du champ social. Il n’en a ni la légitimité, ni la connaissance. Les réformes sociales (qui touchent aussi au plan économique la plupart du temps) doivent en priorité être débattue entre partenaires sociaux. Ce n’est qu’ensuite que le politique doit prendre le relais s’il y a lieu de légiférer.

Il serait temps que le Medef et les organisations syndicales de salariés tirent la sonnette d’alarme pour rappeler au chef de l’État son rôle et ses limites. Macron est en effet en train de transformer la démocratie française en autocratie où il se prend à la fois pour le syndicaliste en chef, pour le patron de toutes les entreprises, pour les organisations intermédiaires, pour le Parlement, pour le gouvernement et pour le monarque.

De ce point de vue, il y a sans doute une erreur du Medef à adopter une position qui consiste à faire le dos rond en acceptant finalement le transfert de responsabilité sociale sur le gouvernement.

Ce Medef doit aussi changer sa culture trop souvent réactionnaire et bien loin de ce qui se pratique en matière de négociation sociale dans les pays du Nord de l’Europe et en particulier en Allemagne. Le Medef et autres organisations patronales avec les syndicats doivent cogérer le débat sur les questions socioéconomiques.

Et les syndicats de salariés de leur côté ne doivent pas tomber dans le piège de la politisation de la problématique sociale. Il ne faut pas se tourner systématiquement vers les partis politiques, le Parlement, le gouvernement ou le chef de l’État. Il faut se retourner vers les chefs d’entreprises au niveau national et au plan local selon la nature des questions.

Les partenaires sociaux doivent aussi faire leur révolution culturelle et en quelque sorte se dépolitiser à tout point de vue.

L’Otan et l’UE des partenaires ?

L’Otan et l’UE  des partenaires ?

C’est ce qu’affirme en tout cas Hans-Dieter Lucas Hans-Dieter Lucas, ambassadeur d’Allemagne en France.( Une Allemagne pas très favorable à prendre ses distances avec l’OTAN  et a confier la sécurité de l’Europe à une force commune NDLR)

 

Tribune dans l’Opinion

« L’Amérique est de retour », c’est l’un des grands messages des sommets des derniers jours. Il ne sera toutefois pas possible de revenir au monde transatlantique d’avant la présidence de M. Trump. Même avec le président Biden, les Etats-Unis ne renoueront pas avec leur rôle traditionnel de puissance régulatrice mondiale. Les bouleversements politiques mondiaux — montée en puissance de la Chine, concurrence entre grandes puissances, changement climatique et numérisation — imposent de réajuster les relations transatlantiques.

L’Alliance Atlantique jouera un rôle important à cet égard. Elle reste le premier forum institutionnel et multilatéral de coordination de la politique de sécurité entre l’Amérique et l’Europe. Nous avons progressé sur la voie d’une Europe de la défense, notamment grâce aux initiatives franco-allemandes. Mais l’Alliance, avec l’engagement des Etats-Unis et sa garantie de sécurité nucléaire, reste incontournable pour la défense collective de l’Europe.

Il faut donc saluer le signal d’unité et de modernisation que le sommet de l’Otan a donné à travers ses décisions sur l’agenda de réformes « Otan 2030 ». Cela suppose d’améliorer la cohésion politique — mise à mal ces dernières années — de l’Alliance ainsi que ses mécanismes consultatifs. L’Otan doit en outre élaborer un nouveau concept stratégique d’ici au prochain sommet en 2022. L’Alliance doit dire comment, face à des défis inédits, elle entend remplir ses tâches centrales de défense collective, gestion de crise et sécurité coopérative.

Boussole stratégique. Les méthodes et stratégies d’hier ne suffiront pas pour parer aux guerres hybrides, aux menaces cyber, aux avancées dans le domaine spatial, aux technologies de rupture, à l’influence croissante de la Chine dans la zone euro-atlantique, à l’instabilité au sud ou à la politique agressive que continue de mener la Russie. L’Otan se saisira par conséquent aussi des liens entre changement climatique et sécurité.

La modernisation de l’Otan signifie-t-elle que les Européens peuvent à nouveau relâcher leurs efforts ? Certainement pas. Les Etats-Unis attendent à juste titre d’eux qu’ils apportent une contribution politique et militaire plus substantielle à l’Alliance, dans un esprit de partage équitable des charges. Pour mieux défendre nos intérêts et nos valeurs, en particulier dans notre voisinage immédiat, notamment en Afrique, il est aussi urgent de renforcer la souveraineté de l’Europe, c’est-à-dire sa capacité à façonner activement l’ordre mondial et à assumer plus de responsabilité pour sa sécurité.

C’est l’un des principaux objectifs de la boussole stratégique de l’UE qui doit être adoptée sous la présidence française. L’Europe a besoin d’une vision commune des enjeux de politique de sécurité et des capacités nécessaires pour y faire face, sur les plans politique comme militaire. N’oublions pas que 21 Etats européens font partie de l’Otan. C’est pourquoi le concept stratégique de l’Otan et la boussole stratégique de l’UE doivent se compléter. Nous devrions développer des capacités disponibles à la fois pour l’Otan et pour l’UE. Un partenariat Otan/UE efficace est indispensable pour que les Occidentaux puissent s’affirmer dans un monde de plus en plus instable et dangereux.

Hans-Dieter Lucas est ambassadeur d’Allemagne en France.

UE-France Allemagne : rivaux ou partenaires ?

UE-France Allemagne : rivaux ou partenaires ?

 

Il est clair que la France et l’Allemagne sont les piliers de l’Europe. Ils sont souvent partenaires pour faire avancer l’intégration européenne mais aussi rivaux assez souvent quand il s’agit de sauvegarder les intérêts réciproques. De ce point de vue, Merkel  a indiscutablement imposé le poids dominant de l’Allemagne en Europe et Macron a surtout réussi à parler mais rarement à influencer le fond. Par exemple concernant ce projet sur les investissements réciproques entre l’union européenne et la Chine surtout voulu par l’Allemagne et contesté en vain  la France.

 

 

Projections, peurs et fascinations croisées, rien n’a jamais été simple depuis deux siècles entre ces nations voisines, expliquent les historiens Hélène Miard-Delacroix et Andreas Wirsching dans un livre commun.

 

 

Rien ne peut se faire en Europe sans entente entre la France et l’Allemagne ; mais tout peut s’y défaire quand ces deux pays agissent sans tenir compte l’un de l’autre. L’année 2020 a rappelé la vérité de cet adage. Après une première phase dominée par le retour du chacun pour soi, dont le symbole fut la décision de fermer brutalement les frontières dans l’espoir de freiner la circulation du Covid-19, fin mars 2020, l’« initiative franco-allemande » présentée par Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 18 mai 2020, a posé les bases d’un plan de relance européen. Son caractère historique ne doit pas être sous-estimé : pour la première fois, la Commission de Bruxelles va pouvoir emprunter sur les marchés financiers de l’argent qui sera ensuite versé aux Etats membres de l’Union européenne sous forme de subventions et non de prêts.

Comme l’écrivent les historiens Hélène Miard-Delacroix et Andreas Wirsching, « la pandémie de coronavirus a bouleversé bon nombre des données qui semblaient figées ». La suspension brutale de la liberté de circulation des personnes, d’abord : qui aurait cru que même « les gouvernements les plus attachés à cet acquis », comme ceux au pouvoir à Paris et à Berlin, aient « le réflexe ancestral de la fermeture des frontières nationales » ? La défense de la solidarité financière, ensuite : qui aurait imaginé que l’Allemagne, en quelques semaines, se rallie à l’idée d’une dette commune européenne, « véritable virage à 180 degrés » par rapport aux positions défendues par la chancelière allemande ces dernières années ?

Pour comprendre comment de tels revirements ont été possibles, le recours à l’histoire est nécessaire. Et c’est précisément ce que proposent la Française Hélène Miard-Delacroix, professeure à Sorbonne Université, et l’Allemand Andreas Wirsching, professeur à l’université Ludwig-Maximilians de Munich, dans cet ouvrage issu d’un dialogue à bâtons rompus sans prétention à l’exhaustivité mais passionnant quant à la lecture qu’il propose de deux siècles de relations franco-allemandes.

Une question de représentation

Intitulé Ennemis héréditaires ? – le point d’interrogation est ici essentiel –, leur livre rappelle en effet à quel point les relations entre les deux pays sont d’abord une question de représentation. On l’a oublié, mais jusqu’au deuxième tiers du XIXe siècle, c’est la France qui faisait peur à l’Allemagne, et non l’inverse. Marqués par le souvenir de Louis XIV puis de Napoléon, les Allemands, en effet, ont longtemps vu les Français comme un peuple « avide de conquêtes et de pillages ». C’est seulement après la guerre de 1870-1871, racontent les deux historiens, que la France commença à « s’inquiéter de l’agressivité de l’Allemagne ».

Le Monde

Unedic : macron provoque la colère des partenaires sociaux

Unedic : macron provoque la colère des partenaires sociaux

Les responsables syndicaux et patronaux n’ont guère apprécié le persiflage de Macron à propos de l’échec de négociations concernant l’assurance-chômage. Certes les partenaires sociaux ne se sont pas grandis en renvoyant la balle dans le camp du gouvernement justement qui ne rêve que d’étatiser l’Unedic. Ceci étant,  le cadrage de la discussion était-elle que la marge de négociation était très étroite. Comme à son habitude,  Macron ne peut s’empêcher de persifler ou de ridiculiser ceux avec lesquels il n’est pas d’accord. Pas vraiment la posture d’un président qui devrait surtout dans la période unir  les Français. Macro a donc de nouveaux fait dans la caricature en déclarant : “On est dans un drôle de système tout de même où chaque jour dans le pays, on dit ‘corps intermédiaires, démocratie territoriale, démocratie sociale, laissez-nous faire’ et quand on donne la main, on dit ‘pardon Monsieur, c’est dur, reprenez-la”, a dit le président jeudi. Pourtant Macron est mal placé en matière de compétence pour négocier si l’on en juge par une crise des gilets jaunes dont la médiation gouvernementale est catastrophique. Certes des commentateurs peuvent à juste titre considérer  que les partenaires sociaux ont manqué une occasion de valoriser leur rôle dans cette discussion de l’Unedic. Mais ce n’est pas un président de la république de commenter, de critiquer et de diviser. On constate que Macron ne peut se défaire de cet attitude d’arrogance qui a déjà tellement nuit à son image. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a rapidement répliqué que “rechercher des boucs émissaires peut être tentant à court terme mais contreproductif pour l’avenir”. “La démocratie sociale a souvent prouvé son efficacité et sa responsabilité lorsqu’elle n’est pas soumise à des lettres de cadrages impossibles, menant sciemment une négociation dans l’impasse”, a-t-il ajouté sur Twitter. Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, est allé dans le même sens. “La lâcheté, c’est quand l’Etat fixe toutes les règles mais veut faire assumer les décisions par les autres !”, a-t-il écrit vendredi sur Twitter. En cause, les exigences de l’exécutif, qui a pressé les partenaires sociaux de trouver 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies, les forçant à réduire des droits des demandeurs d’emploi et de pénaliser le recours “abusif” aux contrats courts par des mécanismes rejetés par les entreprises.“La main n’a été ni donnée, ni tendue”, a jugé Fabrice Le Saché, vice-président du Medef. Même colère au syndicat CFE-CGC, dont le secrétaire général confédéral Alain Giffard a jugé que “nous avons affaire à des irresponsables !”Le président de l’organisation patronale CPME, François Asselin, souligne lui aussi la responsabilité de l’exécutif, “son immixtion permanente” et ses “messages contradictoires”, dans un entretien au quotidien L’Opinion publié vendredi. Mais il juge aussi que les partenaires sociaux “ont démontré leur incapacité à faire prévaloir l’intérêt général sur leurs propres intérêts”. “La négociation interprofessionnelle, comme on l’a connue, est morte”, ajoute-t-il, en appelant patronat et syndicats à “rebâtir un nouveau contrat social”.L’échec de la négociation place Emmanuel Macron et Edouard Philippe dans une situation délicate en les poussant à clarifier leur politique, au risque d’attiser les tensions et de fragiliser leur programme de réformes

Assurance chômage : la pétaudière renvoyée devant les partenaires sociaux

Assurance chômage : la pétaudière renvoyée devant les partenaires sociaux

 

Plus le temps passe et plus le gouvernement s’aperçoit que la réforme de l’assurance chômage est une véritable pétaudière. Le financement par l’impôt ne va contrarier personne sauf peut-être quelques syndicats gauchistes ;  par contre, des problèmes difficiles sont à résoudre quant à l’équilibre financier de l’Unedic, aux pénalités envisagées pour les contrats de travail court, pour l’indemnisation des indépendants et des démissionnaires- Du coup, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a décidé de renvoyer à la négociation sur  les thèmes clés la réforme d‘assurance chômage, quatrième chantier social du quinquennat d‘Emmanuel Macron après celui du Code du travail, de la formation professionnelle et de l‘apprentissage. Une des reformes  souhaitée par Emmanuel Macon vise à faire bénéficier des allocations Unedic les travailleurs indépendants mais aussi les salariés qui démissionnent. Une réforme d’ampleur qui nécessitera non seulement une réforme quant à la gestion de l’Unedic (qu’en fait Macron souhaite étatiser) mais aussi et surtout des moyens financiers nouveaux. Or la situation financière de l’Unedic est particulièrement calamiteuse puisqu’elle enregistre un déficit annuel de l’ordre de 4 milliards et une dette de plus de 30 milliards. Il faudrait donc augmenter les cotisations, ce que ne veut pas le gouvernement  qui veut au contraire alléger les charges sociales au bénéfice des entreprises mais aussi des salariés. L’autre solution envisagée est celle de l’augmentation de la CSG, une augmentation déjà prévue et qui ne peut qui ne peut servir à toutes les sauces sans entamer de manière significative le pouvoir d’achat des ménages. En clair, la réforme de l’Unedic voulue par Macon ce n’est pas pour demain. Il y a encore du travail. L’Unedic s’inquiète d’ailleurs de la refonte de l’assurance-chômage.  Au cours de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron a proposé l’ouverture des droits à l’assurance-chômage aux indépendants, ainsi qu’aux salariés qui démissionnent une fois tous les cinq ans. Définition incertaine, incertitude sur le financement et craintes d’abus : l’Unedic émet des réserves quant à la pertinence de cette réforme de l’assurance-chômage.  On s’inquiète notamment de « l’absence de définition unique de la notion d’indépendant » dans cette réforme. Les quelque 2,8 millions de travailleurs non-salariés, selon l’Insee, pourront-ils vraiment tous avoir accès à l’assurance-chômage ? A l’heure actuelle, les indépendants peuvent bénéficier de cette assurance uniquement « s’ils justifient d’un contrat de travail et sous certaines conditions », rapporte le site Service-Public.fr.  Dans ses notes, l’Unedic se préoccupe notamment du sort des« indépendants ‘économiquement dépendants’ » des plateformes collaboratives, telles qu’Uber, Foodora ou Deliveroo. Pourront-ils eux aussi avoir accès à ces droits avec cette réforme ? L’organisme se pose la même question pour les « loueurs de locaux d’habitation meublés », les « conjoints collaborateurs du chef d’entreprise » ou encore les « micro-entrepreneurs déclarant un chiffre d’affaires nul ». Pour l’organisme, la définition des indépendants qui pourront bénéficier de l’assurance-chômage reste encore floue.  L’autre inquiétude de l’Unedic concerne l’ouverture des droits à l’assurance-chômage aux salariés démissionnaires, une fois tous les cinq ans. Aujourd’hui, seules les personnes dont la démission est jugée « légitime » par Pôle emploi peuvent prétendre à des allocations-chômage. Le site Service-Public.fr évoque, par exemple, une démission due à la mutation d’un conjoint, ou au non-versement du salaire par l’employeur.  Si l’assurance-chômage est désormais ouverte à tous les démissionnaires, l’Unedic craint une  »augmentation » de la « durée entre la démission et la reprise d’un nouvel emploi », voire la hausse du « nombre de démissions » en France. L’organisme cible notamment les démissions « à l’approche du départ en retraite ». Autant d’effets pervers qui feraient, selon l’organisme, « courir un risque financier à l’assurance-chômage ».  Selon l’Unedic, moins de 55 000 démissionnaires ont reçu des allocations-chômage en 2016. Le nombre de démissions, chaque année, est largement supérieur : il oscille entre 900 000 et 1,1 million, selon le think tank libéral Montaigne. Il ya aussi la difficile question qui fait clivage entre syndicats de salariés et patrons, celle des bonus malus en fonction de la durée des contrats.   Poussé par des organisations syndicales comme Force ouvrière et la CFDT, décrié par le Medef, le bonus malus est un sujet sensible qui avait bloqué les négociations sur le renouvellement de la convention de l‘assurance chômage du printemps 2016.Pierre Gattaz a répété mardi que ce dispositif viendrait pénaliser les PME alors que quelques branches seulement, selon lui, sont concernées. Il a cité le secteur de l‘hôtellerie, de l’événementiel ou encore du nettoyage.

Deuxième chantier social : les partenaires sociaux dubitatifs

Deuxième chantier social : les partenaires sociaux dubitatifs

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Si sur le dossier de la formation permanente les partenaires sociaux ne semblent pas opposés au principe d’une réforme qui d’ailleurs devrait faire l’objet d’une vraie négociation, par contre sur d’autres réformes surtout sur l’assurance-chômage de fortes oppositions pourraient se manifester d’autant que le gouvernement semble décidé, comme pour le code du travail, à procéder par ordonnance.  Certes cette gestion de l’UNEDIC  est loin d’avoir été exemplaire, ceci étant, le déficit assez récurrent de l’Unedic découle largement de l’insuffisance de croissance et de la montée du chômage qui l’accompagne. Pas sûr qu’une gestion par l’État soit plus efficiente. En outre les partenaires sociaux craignent que l’ouverture de droits aux travailleurs indépendants ou  démissionnaire soit de nature à accroître de manière sensible les déséquilibres financiers. Ou alors il faudrait augmenter de manière sensible les cotisations, ce que ne souhaitent  ni les syndicats ni le patronat.  Cette nouvelle vague de réformes, promesses de campagne du chef de l‘Etat, doit déboucher sur un projet de loi qui sera présenté au printemps prochain – en avril – pour une entrée en vigueur des réformes au 1er janvier 2019. En effet, parmi les mesures phares des nouvelles réformes, l‘ouverture de l‘assurance chômage aux indépendants et, une fois tous les cinq ans, aux salariés démissionnaires. Le coût de ce dispositif a été estimé, selon Les Echos, entre 8 et 14 milliards d‘euros la première année puis entre trois à cinq milliards d‘euros les années suivantes, un chiffre que n‘a pas confirmé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Pour le président du Medef, Pierre Gattaz, “cette équation économique est encore compliquée”. “Il y a une répartition à faire. (…) On parle en milliards d‘euros et il n‘est pas question qu‘on augmente le coût du travail”, a-t-il déclaré. Sur la question de la gouvernance de l‘assurance chômage, qui inquiète notamment FO, Emmanuel Macron a indiqué lors de ses entretiens qu‘il souhaitait une “présence renforcée ”de l‘Etat tout en conservant en son sein les organisations patronales et syndicales, a fait savoir l‘Elysée. Par ailleurs Le gouvernement souhaite par ailleurs entreprendre une refonte totale de l‘apprentissage et de la formation professionnelle, un secteur qui a coûté 31,6 milliards d‘euros en 2014, selon le ministère du Travail. Il a annoncé, à cette fin, un investissement massif additionnel de 15 milliards d‘euros sur le quinquennat pour former un million de chômeurs et un million de jeunes. “Il faut faire le tri dans les organismes de formation. Aujourd‘hui, tout le monde peut monter une boite de formation (…) il n‘y a aucun contrôle qui est fait”, a estimé Jean-Claude Mailly à propos des 66.362 organismes de formation qui existaient en 2013. Le président du Medef, Pierre Gattaz réclame, quant à lui, “la main” totale ou en “coresponsabilité” sur la filière de l‘apprentissage.

 

Le gouvernement s’en remet aux partenaires sociaux pour les CDD

Le gouvernement s’en remet aux partenaires sociaux pour les CDD

 

Selon les chiffres officiels, les CDD ont représenté 87% des embauches en 2015, 70% d’entre eux étaient de moins d’un mois et la moitié de ces derniers de moins d’une semaine. Du coup le gouvernement avait déclaré qu’il entendait surtaxer ses contrats de faible durée. Mais devant la réaction du patronat, le gouvernement fait marche arrière et renvoie la discussion dans le cadre de la négociation sur la nouvelle convention Unedic. En clair le gouvernement botte en touche en laissant les partenaires sociaux se débrouiller d’une question sur laquelle ils sont en désaccord complet. Le gouvernement reste déterminé à enrayer l’inflation des contrats de travail de très courte durée mais s’en remettra aux partenaires sociaux pour les modalités, a déclaré mercredi la ministre du Travail, Myriam El Khomri. La question de ces contrats à durée déterminée (CDD) très courts, dont l’utilisation par les entreprises, en alternance avec des périodes de chômage indemnisé, explose en France, est au cœur d’un double bras de fer. Il oppose d’une part le gouvernement et les organisations patronales, que la simple évocation d’une « surtaxation des CDD » fait bouillir, et d’autre part le patronat et les syndicats, qui font du traitement des contrats courts une priorité des négociations sur une nouvelle convention d’assurance chômage. Medef et CGPME menacent de se retirer de ces négociations si le gouvernement impose une telle « surtaxation » dans le cadre du très contesté projet de loi réformant le marché du travail, dont l’examen a débuté mardi à l’Assemblée. Interrogée lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale, Myriam El Khomri a tenté de rassurer ces organisations patronales. « Nous ne parlons pas de surcotisation, nous parlons de modulation », a-t-elle expliqué. Quant aux modalités pratiques, elles « relèvent et relèveront toujours des partenaires sociaux ».  La ministre a ainsi confirmé des propos tenus quelques heures plus tôt sur BFM TV par le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. « Nous ne déciderons pas d’une façon unilatérale cette mesure, ça n’a jamais été notre intention », avait-il dit. Une loi du 14 juin 2013 prévoit déjà que des accords entre les partenaires sociaux sur l’assurance chômage « peuvent majorer ou minorer les taux de contributions (patronales), en fonction de la nature du contrat de travail, de sa durée, de son motif, de l’âge du salarié ou de la taille de l’entreprise ». C’est ce que prévoit de fait la convention Unedic de 2014 pour un nombre limité de catégories de contrats, qui écarte notamment tout ce qui relève de l’intérim. Ce périmètre s’est révélé trop limité pour enrayer un recours croissant aux contrats de très courte durée devenu dans certains secteurs un mode de gestion de la main d’oeuvre, dont le coût pour l’Unedic est estimé à environ six milliards d’euros par an. L’économie « a besoin des CDD », a souligné la ministre du Travail. Mais le gouvernement veut donner un « signal politique » contre cette « hyperprécarité » en rendant obligatoire la modulation des cotisations patronales, a-t-elle ajouté.

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(Avec Reuters)

Formation des chômeurs: un effort ridicule des partenaires sociaux

Formation des chômeurs: un effort ridicule des partenaires sociaux

 

 

L’annonce de l’effort consenti par les partenaires sociaux pour former les chômeurs touche au ridicule. On sait en effet que l’ensemble des crédits de la formation permanente gérés par les partenaires sociaux représente de l’ordre de 34 milliards par an.  Une très petite partie de cet énorme somme  est affecté à la formation des chômeurs en général, l’essentiel étant  approprié par les structures de formation et les partenaires sociaux eux-mêmes. Un véritable gâchis financier qui a souvent dénoncé la Cour des comptes elle-même qui parle pudiquement de manque de transparence. En réalité pour 2016, c’est à peine 100 millions de plus qu’on va lâcher comme une aumône pour la formation des chômeurs peu qualifiés. Avec la somme totale cela va représenter environ 1 milliard, soit de quoi former pendant quelques semaines mais on se demande à quelle qualification ;  à moins qu’il ne s’agisse d’alléger les statistiques de pôle emploi en changeant le statut de chômeur et en le transformant « en salarié en situation de formation en quête d’emploi »  (ce qui fait passer les chômeurs de la catégorie A la catégorie D dont on parle très peu).  Les partenaires sociaux sont donc  prêts à affecter 958 millions d’euros aux différents dispositifs de formation des demandeurs d’emploi (80 millions de plus qu’en 2015) si l’Etat confirme son propre investissement financier. Les partenaires sociaux se sont mis d’accord pour financer davantage les formations des demandeurs d’emploi en 2016, à hauteur de près d’un milliard d’euros, à condition que l’Etat confirme son propre investissement financier, ont souligné samedi 16 janvier des sources syndicales à l’AFP. Les organisations syndicales et patronales sont prêtes à affecter 958 millions d’euros du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) aux différents dispositifs de formation des demandeurs d’emploi, soit un effort supplémentaire de 80 millions d’euros par rapport à 2015, selon « l’annexe financière 2016″ du Fonds, dont l’AFP a obtenu copie.  Une partie de cette somme devrait contribuer au financement du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, que François Hollande doit détailler lundi au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Mais avant de s’engager définitivement, « plusieurs organisations, dont la CFDT, souhaitent entendre le président de la République pour avoir confirmation de l’engagement de l’Etat », a déclaré à l’AFP Philippe Couteux (CFDT). Maxime Dumont, de la CFTC, a posé la même condition. Le FPSPP, géré par les partenaires sociaux, est alimenté par 13% des cotisations formation des entreprises. Tous les ans, les organisations syndicales et patronales négocient avec l’Etat une annexe financière qui détermine l’affectation de ces ressources.

Sondage conférence sociale : les partenaires sociaux pas représentatifs pour 76% des Français

Sondage conférence sociale : les partenaires sociaux pas représentatifs pour 76% des Français

 

Apparemment les Français sont fatigués du simulacre de dialogue social et des dissensions ; ils souhaitent que Hollande décide enfin. Pour les Français, les syndicats ne sont plus représentatifs. « Quitte à mécontenter certains partenaires » sociaux, une majorité de Français souhaite que le gouvernement « tranche » sur l’économique et le social dans le cadre des discussions de la conférence sociale, selon un sondage publié ce samedi.  Une majorité de Français, 53%, souhaite que le gouvernement « tranche quitte à mécontenter certains partenaires » sociaux en matière économique et sociale, selon un sondage BVA pour i-Télé rendu public ce samedi 12 juillet 2014. Au lendemain de la troisième conférence sociale du quinquennat de François Hollande qui s’est achevée sur un goût d’échec avec notamment le boycott de certains syndicats, les Français semblent plébisciter la fermeté et la rapidité de la part de l’exécutif. A l’inverse, ils sont 44% à souhaiter que le gouvernement « continue à réunir les partenaires sociaux afin qu’ils se mettent d’accord ». Pour le reste, 3% ne se prononcent pas. La méthode du « passage en force » séduit toutefois beaucoup moins la base électorale de la gauche. Ils sont 36% à la plébisciter chez les sympathisants de gauche contre 66% parmi les sympathisants de droite. Cet appel à des solutions rapides dans le domaine économique et social n’est sans doute pas étranger à la crise de légitimité dont souffrent les syndicats. Ainsi, une écrasante majorité des sondés, 76%, estiment que les partenaires sociaux présents aux négociations ne les représentent pas. « Cette défiance traverse toutes les catégories de la population : que les Français soient salariés (73%), à leur compte (93%) ou chômeurs (80%), qu’ils soient cadres supérieurs (81%), employés (76%) ou encore ouvriers (68%) », note la directrice de BVA Opinion.

 

 




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