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Exportations d’armes :L’Allemagne n’est pas un partenaire fiable ?

Exportations d’armes :L’Allemagne n’est pas un partenaire fiable ?

Le groupe Vauban* évoque tous les dangers d’une coopération avec l’Allemagne, qui pourrait se montrer très rétive à l’exportation de matériels militaires vers certains pays. « Si l’Allemagne peut faire, de temps en temps, à son gré et à son rythme, certains compromis, elle n’a aucune intention de se faire forcer la main. Elle le fait quand elle le veut et quand elle le peut. C’est son droit souverain que Paris devrait respecter : on ne peut être pour la souveraineté de l’exportation et la dénier aux autres. Mais cela emporte une conséquence dont il faut tirer immédiatement les leçons : l’Allemagne n’est pas un partenaire fiable » .( groupe Vauban dans la Tribune.)

Lors de l’examen à l’Assemblée Nationale du rapport sur l’exportation, le 26 septembre, le ministre des Armées a estimé que la politique restrictive de l’Allemagne ne serait pas un problème pour la France. L’argument d’autorité peut en effet impressionner une opposition qui ne travaille pas mais il n’a aucune valeur en France et en Allemagne : le ministre le sait parfaitement. Mais nous nous croyons obligés d’écrire ici pourquoi les coups de menton à Paris ne valent rien à Berlin.

Premièrement, jusqu’à ample informé, la fameuse loi de contrôle de l’exportation d’armement (REKG selon son acronyme allemand) n’est toujours pas connue et pour une cause qui devrait inquiéter Paris : la coalition se déchire à pleines dents sur ses dispositions les plus sensibles et de toute façon maintient sa politique d’exportation responsable c’est-à-dire restrictive.
La coalition jamaïcaine est en effet toujours profondément divisée entre realos (réalistes) et fundis (dogmatiques) : les premiers assument une politique un peu plus décomplexée dans le domaine de l’exportation avec deux arguments de poids : ne pas laisser certains pays face au choix obligé d’acheter Russe ou Chinois et demeurer un partenaire fiable au yeux de ses alliés en arrêtant de déchirer des accords qu’elle a pourtant signés ; les seconds ont déjà avalé la couleuvre ukrainienne (vendre à un pays en conflit) et ne veulent plus en avaler d’autres (saoudiennes, émiriennes, qataries, égyptiennes, etc).

Il est bien difficile d’ailleurs de dresser une cartographie des partisans et opposants à l’exportation d’armement, tant les lignes de partage traversent les partis politiques eux-mêmes. C’est bien une coalition dirigée par une CDU (Mme Merkel) qui, par deux fois (2013 et 2018) a accepté un contrat de coalition déjà très restrictif pour gouverner et assumé aussi l’embargo unilatéral décrété en novembre 2018 contre l’Arabie et les EAU pour pouvoir continuer à gouverner ; c’est cependant un Vert (M. Habeck) qui, le premier (fait, totalement oublié) a souhaité armer de manière offensive les Ukrainiens AVANT le début de l’actuel conflit, position qui lui avait valu à l’époque les pires avanies de ses amis politiques…

Si M. Scholz a refusé d’exporter le Typhoon en Arabie saoudite, il n’en a pas moins allégé certaines exportations d’équipements de défense dans le cadre de sa réforme de l’Agrément Général depuis le 1er septembre et a laissé son ministre de la Défense s’exprimer à deux reprises de manière très décomplexée sur le thème de l’exportation d’armement sans être démenti. Bref, le thème de l’exportation d’armement est, pour la scène politique allemande, une dune qui change de forme selon les vents. En un mot : M. Lecornu devrait surveiller de (plus ?) près les débats allemands actuels sur ce sujet avant de juger que la France les a réglés définitivement à son avantage et surtout avant même que la coalition ait tranché elle-même ce dossier explosif. Rien ne serait plus faux et dangereux que de le croire.

Deuxièmement, certaines dispositions (déjà annoncées) de la future loi (en octobre 2022 dans un document énonçant ses principes directeurs) sont extrêmement inquiétantes à terme, notamment la proposition totalement baroque mais (hélas !) bien réelle, de création d’un comité composé des pays partenaires d’un projet d’armement où chacun d’entre d’eux aura un droit de vote proportionnel à son poids dans le programme.
M. Sven Giegold, secrétaire d’État au Ministère de l’Économie, auteur de cette idée loufoque, imagine que ce comité pourra prendre des décisions d’exportation à la majorité qualifiée et, pire, pourra permettre à un de ces membres de demander un nouveau vote sur un cas déjà décidé, s’il estime que les circonstances ont évolué de telle manière à remettre en cause la décision prise précédemment.

Ainsi l’actuelle coalition a-t-elle le projet insensé de proposer la création d’une usine à gaz bureaucratique qui installera l’insécurité juridique pour les industriels et diplomatique pour les États (acheteurs comme vendeurs). C’est, à ne pas en douter, la première étape vers l’européanisation des dispositifs de contrôle-export qui se prépare.
Cet objectif n’a eu de cesse d’être promu par Mme Hannah Neumann, député (verte) européenne (allemande) dans deux rapports fracassants au Parlement européen et a été intégré dans le contrat de coalition du 24 novembre 2021 (page 116 dans la version signée le 7 décembre suivant). La France ferait bien de rassembler ses alliés dès à présent dans cette future bataille où elle a tout à perdre au lieu de considérer le danger conjuré.

Troisièmement et en effet, au-delà du débat propre à la future loi allemande, il est une donnée qui s’imposera toujours à tout partenaire étranger : le contrat de coalition aura une valeur politique supérieure à tout accord bilatéral et pourra amener à une révision totale et unilatérale d’accords internationaux ou européens. C’est déjà la grande erreur des Britanniques que de ne pas l’avoir compris et de penser qu’une forte pression suffit à faire plier une coalition laborieusement constituée et soutenue à bout de bras ; c’est probablement, si l’on en croit les paroles fortes du ministre, une erreur que Paris s’apprête à commettre à son tour.

La France, pourtant, s’est déjà fait piégée en novembre 2018 et n’en est sortie que par le compromis boiteux du de minimis : célébrée pour son déblocage de certains dossiers épineux, cette solution s’apparente pourtant à une restriction sévère de sa souveraineté d’exporter… La vérité toute crue est ainsi bien loin des rodomontades des pays partenaires : Berlin n’agit qu’en fonction de ses intérêts politiques. Ni Londres ni Paris ne devraient oublier que l’exportation d’armement ne pèse que 0,11% des exportations totales de l’Allemagne : son poids ridicule ne justifie en rien la mise en danger d’une coalition politique ou de tout autre enjeu diplomatique ou éthique.

Si l’Allemagne peut faire, de temps en temps, à son gré et à son rythme, certains compromis – des moteurs en Inde, des chars en Ukraine, des avions de transport éventuellement en Arabie, pour prendre des exemples récents -, elle n’a aucune intention de se faire forcer la main. Elle le fait quand elle le veut et quand elle le peut. C’est son droit souverain que Paris devrait respecter : on ne peut être pour la souveraineté de l’exportation et la dénier aux autres. Mais cela emporte une conséquence dont il faut tirer immédiatement les leçons : l’Allemagne n’est pas un partenaire fiable.

Alors que faire ? Le ministre évoque la rupture si l’Allemagne ne respectait pas ses engagements à l’avenir, mais, outre le fait que les garanties nous semblent bien minces et peu fiables après 2025, cette option nécessite d’entretenir en permanence un plan B (sur l’avion et sur le char) pour être prêt à le mettre en œuvre en cas de nécessité, ou, encore plus coûteux, de remplacer les pièces, systèmes et équipements allemands par leurs équivalents français le jour où Berlin décide de bloquer tel ou tel projet d’exportation. Réalisée sur une petite échelle, cette politique de substitution est impossible à mener sur une grande et fera perdre aux armées un temps et un budget considérables, sans ne rien dire du pays-prospect qui aura trouvé ailleurs un produit similaire ou s’approchant chez la concurrence.

Alors ? Alors, c’est dès à présent qu’il convient de rompre avec l’Allemagne, au nom justement de l’insécurité juridique qu’elle entretient en permanence du fait de ses choix politiques ou éthiques, quand ils ne sont pas intéressés. Le ministre a raillé le RN en l’accusant de ne rien faire : on ne prendra pas ici la défense d’un parti politique qui ne travaille assez ses dossiers pour être capable de donner la réplique immédiate au ministre, mais on objectera au plus gaulliste des ministres du gouvernement que « le coup de la chaise vide » a existé par le passé (1er juillet 1965 – 1er janvier 1966) et que surtout « la politique des mains libres » a été menée par le général de Gaulle après la déception – déjà – que lui avait causé le fameux protocole interprétatif du Traité de l’Élysée, imposé par le Bundestag (qui, oui, a de vrais pouvoirs) un fameux jour de juin 1963 et qui en dénaturait totalement l’esprit et la lettre. On croit pouvoir affirmer que l’Allemagne de Mme Merkel et de M. Scholz a autant déçu la France que celle d’Adenauer. Tirons-en donc la même leçon.

En quoi consisterait aujourd’hui cette politique des mains libres ? Simplement à faire coïncider nos exportations avec nos projets de coopérations. La France, si elle a plusieurs clients export, n’a au fond que deux grandes alliées : les EAU et l’Inde qui, c’est heureux, s’entendent bien. Le chantier de modernisation du char Leclerc à Abu Dhabi, projet déjà considérable, pourrait facilement se transformer en une feuille de route dans le char de combat que d’autres pays rejoindraient ; de même, les futurs standards du Rafale pourraient se réaliser en partenariat étroit avec ces deux clients de l’avion de chasse français et dessiner ainsi une feuille de route vers un avion de 6ème génération commun.

Il est regrettable que la loi de programmation militaire n’ait pas conçu et financé cette grande politique-là, dépassant les limites étriquées d’une relation bilatérale épuisée : elle eût été de bien meilleur rapport pour la France, ses armées et son industrie. Il n’est pas trop tard pour l’élaborer, la négocier et la mettre en œuvre : en 2027, il sera encore temps. M. Lecornu se dit gaulliste : aussi croyons-nous bien volontiers qu’il se souviendra qu’envers et contre toutes les facilités et les lâchetés, les abandons et les trahisons, l’essence même du gaullisme est la promotion et l’ambition d’une « nation aux mains libres » et non liée en permanence par une coalition de partis politiques ou un Bundestag aux mains d’intérêts étrangers à ceux de la France.

[*] Le groupe Vauban regroupe une vingtaine de spécialistes des questions de défense.

Chine : pas un partenaire un rival dangereux

Chine : pas un partenaire,  un rival

Les deux économistes Stewart Paterson et Leslie Shaw expliquent, dans une tribune au « Monde », pourquoi il ne faut plus traiter la Chine comme un simple partenaire commercial, mais comme le géant économique et le rival géopolitique qu’elle est devenue pour l’Europe.

Un article intéressant mais qui ne souligne pas suffisamment le faite que les occidentaux et la France  en particulier ont délibérément délocalisé leur production en Chine mais aussi certaines technologies qui reviennent en boomerang NDLR

 

Il a fallu une pandémie pour mettre en évidence, de manière terriblement claire, les risques et les coûts très réels de l’externalisation de la fabrication vers la Chine. Au plus fort de la crise du Covid-19, cette dernière n’a pas hésité à tirer parti de sa position dominante dans la fabrication d’équipements médicaux pour obtenir un avantage géopolitique et être exonérée de toute responsabilité. Cette grave asymétrie dans les relations entre la Chine et l’Occident n’est peut-être devenue apparente que récemment, mais elle se prépare depuis deux décennies.

Les décideurs occidentaux ont vu dans le lancement de relations économiques avec la Chine un moyen de l’éloigner de la planification étatique et de l’orienter vers les principes de l’économie de marché. Le lobby des sociétés multinationales a exercé une forte pression pour faire tomber les barrières commerciales, considérant l’énorme population chinoise comme un marché de consommation à pénétrer et un marché du travail à exploiter.

Cette politique était cependant fort peu judicieuse. La Chine a rejoint le système économique mondial avec des coûts d’investissement attrayants et une population urbanisée d’un milliard de personnes prêtes à travailler pour des salaires représentant en moyenne 1/30 de ceux pratiqués dans les pays développés.

En conséquence, le pays s’est taillé une position dominante en tant que premier exportateur – à hauteur de 2 900 milliards de dollars américains en 2018 (environ 2 785 milliards d’euros) ; – et premier fabricant au monde – 25 % de la fabrication mondiale.

Incapable de rivaliser avec les faibles coûts de main-d’œuvre et les normes environnementales de la Chine, l’Occident a subi des pertes d’emploi et une stagnation des salaires.

En outre, le contrôle strict des capitaux et des importations, par un Parti communiste toujours puissant, a eu un effet désinflationniste qui a rendu la viabilité de la dette plus difficile en Occident. Le renforcement de la puissance de feu économique de la Chine est le principal moteur du déclin de la part de l’Union européenne (UE) dans l’industrie manufacturière mondiale, et son impact est particulièrement marqué dans le cas de la France.

Historiquement, la France a été parmi les premières puissances occidentales à établir des partenariats économiques avec la Chine, avec notamment une coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire. En 2019, elle a cependant enregistré un déficit commercial de 33 milliards d’euros avec la Chine – le plus grand enregistré avec l’un de ses partenaires commerciaux.

 

Corse: de « pays » ami de la France à partenaire

Corse: de « pays » ami de la France à partenaire

 

 

Depuis le retrait du fantaisiste indépendantiste Talamaoni qui refusait le plus souvent de s’exprimer en français (pourtant  né à Saumur et qui a appris le corse par la suite) , il semble bien que le courant indépendantiste qui considère la France seulement comme un amiait  évolué en matière de sémantique. Talamoni  mettait France et la Corse sur le même pied considérant la France comme un pays comme les autres. Beaucoup plus politique Gilles Simeoni a ramassé la mise avec un courant autonomiste conscient que la Corse ne saurait vivre sans la France. (Interview dans le Figaro)

 

Vous êtes réélu avec 40,6 % des voix dans un scrutin où le vote nationaliste, porté par 4 listes, représente 67,98 %. Quelles leçons retenez-vous?

 

Gilles SIMEONI. - Massivement, dans des proportions inédites, les Corses ont validé la vision stratégique de ma liste Fà Populu Inseme (Faire peuple ensemble). C’est la première fois qu’une liste nationaliste obtient la majorité absolue à elle seule. Cette victoire est d’autant plus éclatante compte tenu du taux de participation. La légitimité démocratique de cette victoire est incontestable.

Comment travaillerez-vous avec les courants nationalistes?

Ma ligne est très largement majoritaire au sein d’un mouvement où il y a encore des divergences. Ma responsabilité est de m’adresser aux autres nationalistes pour les convaincre de nous rassembler autour de principes essentiels que je défends depuis 2015, dans le respect du pluralisme.

L’Allemagne partenaire privilégié des États-Unis ?

L’Allemagne partenaire privilégié des États-Unis ?

 

 

Pour l’ancien ambassadeur Michel Duclos, l’Allemagne risque d’être le partenaire privilégié États-Unis ( interview dans l’Opinion)

 

 

Une semaine après la conférence de Munich sur la sécurité, qui a vu la réaffirmation du lien transatlantique, un Conseil européen extraordinaire se tient jeudi et vendredi par visioconférence. Au côté de la lutte contre la pandémie, les questions de sécurité et de défense sont au menu.

Michel Duclos est conseiller spécial géopolitique à l’Institut Montaigne.

Dans une récente note pour l’Institut Montaigne, vous évoquez un « débat entre experts américains » sur le thème « quel partenaire privilégier en Europe ? » De quoi s’agit-il ?

Pour faire « bouger » l’UE, les Américains sont toujours passés par les capitales des Etats membres, d’autant plus qu’ils sont mal à l’aise avec cette institution sui generis qu’est l’Union et que les relations bilatérales restent importantes en diplomatie, y compris pour atteindre des objectifs dans des enceintes multilatérales. Par le passé, ils ont beaucoup compté sur Londres mais ce chapitre est terminé. Sur qui s’appuyer alors ? Les Allemands, très atlantistes mais en retrait sur la Chine ? Les Français, en dehors du mainstream sur la Russie et la défense européenne mais présents sur les théâtres d’opérations et sur les enjeux globaux ? Les Britanniques, décidés à retrouver un rôle global, désireux de se rendre utiles, mais handicapés par l’affaiblissement de leurs liens avec l’UE et dont le crédit international reste incertain ? Alors que la carrière d’Angela Merkel touche en outre à sa fin, les Américains voient bien qu’Emmanuel Macron est celui qui, en Europe, a le plus d’idées, d’énergie, d’ambition, et donc qu’il fait figure de « chef de file » – même s’il est contesté. Mais, se demande-t-on dans les think-tanks outre-Atlantique et probablement désormais au sein de l’Administration, peut-on faire confiance à ce président français qui a constamment à la bouche les mots d’«autonomie stratégique » et de « dialogue avec la Russie » ? Sur le sujet capital de la Chine, le « De Gaulle qui est tapi dans Macron » – formule souvent utilisée chez les experts américains – ne va-t-il pas pousser l’Europe vers une forme d’équidistance entre Pékin et Washington ?

Quel serait le choix naturel de Washington ?

Privilégier la relation avec l’Allemagne. Mais la Chancelière inquiète : elle a poussé à l’accord sur les investissements avec la Chine et ne veut pas entendre parler de l’annulation du gazoduc russe Nord Stream 2. On peut donc imaginer un scénario dans lequel, du point de vue américain, les Français se révèlent les plus fiables. Un autre scénario serait que l’attention des Etats-Unis, revenue vers l’Europe, se détourne d’elle de nouveau.

Existe-t-il, au sein de l’Administration Biden, un « tropisme pro-allemand » comme on l’entend parfois à Paris ?

C’est très probable. L’une des forces de l’Allemagne, vue des Etats-Unis, est d’apparaître plus fédératrice que la France, plus représentative d’un axe moyen des pays européens. De manière générale, l’establishment américain connaît mieux l’Allemagne que la France. Le différentiel de poids économique se traduit aussi par un différentiel d’influence. Ce sont des fonds allemands qui financent les départements d’études européennes dans les universités américaines. Enfin et surtout, les équipes Biden proviennent largement de l’Administration Obama qui travaillait étroitement avec Berlin. Les Français ont cependant des atouts : l’excellence de la coopération politico-militaire, quelques brillants jeunes gens dans les think-tanks washingtoniens, et l’agilité diplomatique aiguisée comme membre permanent du Conseil de Sécurité.

«Compte tenu de l’envergure et de l’expérience de Mario Draghi, y compris son expérience américaine, il faut s’attendre à ce que l’Italie joue de nouveau un rôle, au moins sur les affaires économiques. De surcroît, Rome préside le G20, à un moment où la coordination de la relance mondiale va devenir cruciale»

Vu des Etats-Unis, l’Europe se résume-t-elle à l’E3 (Paris, Londres, Berlin) ?

L’Europe ne s’est jamais résumé à trois pays. Par exemple, sous Trump, la Pologne et la Hongrie comptaient à Washington. Compte tenu de l’envergure et de l’expérience de Mario Draghi, y compris son expérience américaine, il faut s’attendre à ce que l’Italie joue de nouveau un rôle, au moins sur les affaires économiques. De surcroît, Rome préside cette année le G20, à un moment où la coordination de la relance mondiale post-Covid va devenir cruciale.

L’UE, en tant que telle, peut-elle être un partenaire crédible pour Washington ?

Difficile à dire. Si l’on prend les sujets majeurs (changement climatique, numérique, Chine, commerce, voire Russie et Turquie), c’est à Bruxelles que les choses se décident. Le nouveau secrétaire d’Etat, Antony Blinken, ne s’y est pas trompé. Il a participé il y a quelques jours à une réunion virtuelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE. En sens inverse, les affaires européennes sont jusqu’à présent vues à Washington par le prisme de l’Otan. De surcroît, la polyarchie qui dirige Bruxelles se prête mal à un dialogue de haut niveau avec Washington. On voit mal la présidente de la Commission négocier directement dans le Bureau ovale la taxation des Gafa. Il serait donc utile que la France et l’Allemagne jouent un rôle de porte-parole officieux et organisent le dialogue Europe/Etats-Unis, en impliquant des partenaires comme les Italiens, et en prenant garde au fait que le Royaume-Uni pourrait jouer un rôle de nuisance.

Veolia : partenaire de régie ?

Veolia : partenaire de  régie ?

 

Le tapage inconvenant  par le patron de Veolia à propos du rachat éventuel de Suez n’est sans doute pas totalement lié à la décision de la zone Grand Lyon de replacer le service des eaux  en régie . Pour autant, cela a pu renforcer la conviction de certains élus de préférer la régie à une position de monopole que constituerait Veolia Suez. Du coup Veolia voudrait jouer un rôle d’assistant technique. Ce que déclare à la tribune le responsable local de Veolia CYRIL CHASSAGNARD.

Votre division Centre Est couvrait jusqu’à présent près de neuf territoires dont le Grand Lyon,  Que représentait plus précisément ce contrat à l’échelle du groupe ?

CYRIL CHASSAGNARD – Nous avions en effet a mis en place une filiale dédiée à fin d’assurer la gestion du service de l’eau potable à Lyon. Ce dossier représentait tout de même un tiers de notre chiffre d’affaires, et près de 280 salariés sur les 1.400 collaborateurs que compte le groupe à l’échelle régionale.

Nous gérons sinon par exemple les réseaux des villes de Villefranche, Genas, Roanne, ou encore en dehors de notre secteur, de Saint-Chamond, Macôn, ou encore Beaune (Côtes-d’Or). Le contrat avec la métropole lyonnaise date de 2015, mais il avait été négocié dès 2013, conformément aux délais généralement observés dans pour des contrats de cette taille. La première année est généralement passée à négocier les conditions du nouveau contrat, tandis que le nouveau prestataire a ensuite un an pour se mettre en ordre de marche.

Vous aviez obtenu la délégation de service public depuis 2015 avec la Métropole de Lyon, et plus largement depuis 1987 au niveau de l’agglomération de Lyon, qui préfigurait la métropole. La décision actuelle, qui signe une forme de rupture avec l’histoire lyonnaise, peut-elle se lire aussi comme une reprise de terrain progressive de la part des régies publiques, sur le marché de l’eau ?

Lyon est effectivement un lieu emblématique, mais nous observons en France la tendance inverse……. (A voir ! NDLR)

Chine : partenaire ou adversaire ?

Chine : partenaire ou adversaire ?

 

 

Pendant longtemps, la Chine a fondé son modèle économique sur le développement des exportations au détriment de la consommation interne. Ce modèle s’est rééquilibré sous la pression de la demande interne aussi du tassement du commerce international. Du coup, la Chine veut relancer ses exportations en améliorant les réseaux de distribution et les infrastructures. D’où les énormes investissements chinois dans les systèmes de transports internationaux notamment les ports et aéroports étrangers. L’Europe constitue l’une des cibles de ses investissements. La France et la Chine se retrouvent  sur le concept de multilatéralisme qui s’oppose aux accords bilatéraux que veut imposer le président américain pour freiner le déficit commercial. Pour la France, le commerce international avec la Chine est également très déséquilibré puisque grossièrement la France exporte 15 milliards d’euros mais importe pour 45 milliards d’euros (ce qui correspond à peu près au déficit annuel dont la Chine n’est évidemment pas la seule responsable). Du coup, la rencontre entre le  chinois Xi Jinping et Macron se caractérise par quelques convergences mais aussi beaucoup d’opposition. Parmi les oppositions figurent en tête le problème de la démocratie et des droits de l’homme mais dont on parle peu au profit du business. En cause aussi le concept même d’économie de marché en Chine ou en fait l’État joue un rôle fondamental. L’Europe veut réagir à l’envahissement chinois notamment dans le domaine des nouvelles technologies comme par exemple la technologie de la téléphonie mobile 5G où la Chine est en avance et veut imposer sa technique au  monde entier. Autre point de friction : les velléités de la Chine de prendre le contrôle de nombre d’infrastructures pour constituer son système de distribution appelée routes de la soie. Jusque-là la Chine privilégiait les accords avec chaque pays et l’union économique jouait un rôle relativement passif d’où cette volonté naissante de l’union économique d’affronter en commun la question de la Chine, non sans difficulté. . “On a laissé faire une stratégie de concurrence interne et de division qu’il faut maintenant surmonter”, souligne-t-on à l’Elysée pour expliquer la tenue de cette réunion, inédite dans ce format. “Le temps de la concurrence interne entre Européens doit s’achever, c’est ce changement de logiciel qui est aujourd’hui à l’œuvre». Le chemin vers une coordination européenne s’annonce toutefois difficile. Certes, Paris, Berlin et Bruxelles affichent une détermination sans faille. Certes, les dirigeants européens ont durci le ton lors du Conseil européen vendredi à Bruxelles où la Chine est désormais qualifiée de “rival systémique”. Et l’UE est échaudée par la lenteur de l’ouverture de l’économie chinoise et la multiplication d’acquisitions chinoises dans des secteurs stratégiques européens. Mais dans les faits, les pays européens continuent d’agir en ordre dispersé, comme en témoignent les décisions unilatérales prises tant sur les questions des télécoms que sur celle relative aux “nouvelles routes de la soie». Plusieurs pays de l’UE, dont la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Pologne et le Portugal, ont d’ores et déjà conclu des protocoles d’accord avec Pékin dans le cadre de cette initiative, rejointe par Rome, et à laquelle Paris, Berlin et Londres refusent d’adhérer sans garanties de “réciprocité”. Sur la question de Huawei, l’équipementier télécoms chinois soupçonné par des pays occidentaux d’être utilisé par Pékin à des fins d’espionnages, la coordination européenne peine également à se concrétiser. Monaco, où Xi Jinping sera dimanche, a signé un partenariat avec Huawei en septembre dernier.

Les États-Unis désormais premiers partenaire commercial de l’Allemagne

Les États-Unis désormais premiers partenaire commercial de l’Allemagne

Pendant longtemps la France a été le premier partenaire économique de l’Allemagne mais depuis 2015 ce sont  les États-Unis qui ont pris cette première place. Un événement qui peut expliquer les positions de plus ambiguës de l’Allemagne vis-à-vis du traité transatlantique. Au début très critique Merkel fait  aujourd’hui pression pour que ce traité soit signé par la commission économique même si elle émet encore quelques réserves sur certains points.  un traité par ailleurs négocié dans le plus grand secret entre les technocrates européens, les États-Unis et les lobbys qui doit permettre de remettre en question les trois quarts de la réglementation dans le domaine économique, social, environnemental et de la santé ;  en outre les États-Unis veulent que les litiges économiques et commerciaux soient désormais réglés par un tribunal arbitral qui de fait va constituer un abandon de souveraineté pour les Etats et l’union européenne. Concrètement l’agriculture par exemple c’est la porte ouverte aux OGM aux pesticides aux hormones de croissance et autres cocktails vétérinaires et chimiques pour doper les productions. Les Etats-Unis sont devenus les premiers partenaires commerciaux de l’Allemagne, détrônant la France qui tenait cette position depuis le milieu des années 1970, selon des chiffres officiels publiés mercredi 2 mars.  »En 2015, des biens d’une valeur de 173,2 milliards d’euros ont été échangés entre l’Allemagne et les Etats-Unis (exportations et importations) », ce qui fait des Etats-Unis « le partenaire commercial le plus important de l’Allemagne », devant la France (170,1 milliards d’euros) et les Pays-Bas (167,6 milliards d’euros), détaille l’Office fédéral des statistiques Destatis, dans un communiqué. C’est aussi vers les Etats-Unis que l’Allemagne a le plus exporté en 2015, la France, premier pays client des produits allemands depuis 1961, passant au second rang. C’est de Chine que l’Allemagne a le plus importé, la France arrivant en troisième position derrière les Pays-Bas. Une raison supplémentaire pour que l’Allemagne soutienne la libéralisation des échanges.

(Avec AFP)

Marine Le Pen : « Vladimir Poutine un partenaire »

Marine Le Pen : « Vladimir Poutine un partenaire »

Pour Maine Le Pen Poutine doit être un partenaire et la guerre en Ukraine c’est la faute à Merkel et Hollande. Le FN qui se fait fiancer par les banques russes a peut-^ter des raisons de trouver des excuses à Poutine. Au-delà le nationalisme de Poutine converge aussi avec le nationalisme du FN. De toute manière marine le Pen peut ne rien dire ou dire n’importe quoi,  cela n’affectera en rien son statut. Car si le FN monte ce n’est pas du fait de ses idées, de son programme mi surtout du rejet du PS comme de l’UMP, de Hollande comme de Sarkozy. Du coup le discours du café du commerce de Marine Lepen suffit à aire office de perspective politique. Les sondages sont clairs à cet égard, le FN représente aujourd’hui de l’ordre de 30% des lecteurs, c’est le premier parti de France mais il n’est pas considéré comme un parti capable de gouverner pour  près de 70% des lecteurs. D’où ce statut particulier qui lui permet de dire tout, son contraire, mieux de ne rien dire et de progresser quand même. Bref un pari qui est à la politique ce que Sud est au syndicalisme : une organisation défouloir, réceptacle de toutes les frustrations dont certaines sont malheureusement justifiées. . Alors que les combats s’intensifient à l’est de Donetsk notamment, Marine Le Pen est revenue sur la crise ukrainienne qui frappe le pays depuis novembre 2013. La présidente du Front national a vivement critiqué la politique développée par François Hollande et Angela Merkel. « Avant même le référendum en Crimée, j’aurais engagé des négociations diplomatiques avec la Russie vers une fédéralisation de l’Ukraine ».  Marine Le Pen a surtout pointé du doigt la domination américaine. « François Hollande et Angela Merkel écoutent Barack Obama. On se comporte comme les valets des Américains. Mais les Américains veulent faire la guerre en Europe », a-t-elle martelé avant de remettre en cause la situation actuelle entre l’Ukraine et la Russie.  Je ne crois pas en la présence d’une armée russe à l’est de l’Ukraine.  « Aujourd’hui, il y a un gouvernement ukrainien qui bombarde des populations civiles. Cela devrait scandaliser tous les défenseurs des droits de l’Homme. Je ne crois pas en la présence d’une armée russe à l’est de l’Ukraine. Nous sommes en plein crime de guerre et personne ne dit cette réalité pure et simple ».   »Quand on dit que l’on va livrer des armes à l’Ukraine, c’est qu’on veut la guerre. Ils veulent repousser la frontière de l’OTAN à la Russie, a poursuivi la chef de file du Front national rappelant qu’ils avaient « mis le feu au monde avec l’Irak, la Syrie et maintenant l’Ukraine ».  Pour Marine Le Pen, la meilleure solution est le déploiement de casques bleus. « Le problème c’est que cela nécessite l’accord du Conseil de sécurité des Nations Unies donc des Etats-Unis », a-t-elle déclaré.  La présidente du Front national aimerait notamment un rapprochement avec le président russe, Vladimir Poutine. « Il devrait être un partenaire mais il ne l’est pas. On a mené depuis certaines années à une forme de guerre froide contre la Russie. C’est stupide sur le plan économique car nous avons besoin des relations mais aussi géopolitique car nous jetons la Russie aux mains de la Chine. Nous contribuons à un monde bipolaire avec d’un côté le camp américain et l’Union Européenne et de l’autre côté un camp sino-russe », a déploré Marine Le Pen.

 




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