Menaces de mort contre Pierre Liscia de la part d’islamistes
Une interview de Pierre Liscia est élu (non-inscrit) du 18e arrondissement de Paris, et chroniqueur dans l’émission «Terriens du dimanche» qui dénonce les milliers de menaces de mort après son débat avec l’homme politique algérien Rachid Nekkaz. (Le Figaro).
Après un affrontement avec Rachid Nekkaz sur le plateau de l’émission «Terriens du dimanche», vous avez reçu de nombreuses menaces de mort. Pouvez-vous décrire la nature et l’ampleur de ces menaces?
Pierre LISCIA.- Depuis dimanche soir, j’ai reçu près de 20 000 commentaires et messages insultants et menaçants en français et en arabe. Dans la journée de lundi, je recevais en moyenne un à deux messages chaque minute, ainsi que des dizaines d’appels sur Messenger et des messages vocaux en arabe. Tous mes réseaux sociaux sont saturés. C’est un harcèlement de grande ampleur très bien orchestré par des réseaux très bien organisés. J’ai reçu le soutien de Zineb El Rhazoui qui a elle-même dénoncé une opération d’une violence inouïe et totalement inédite. J’ai bien évidemment déposé plainte.
Que cela révèle-t-il sur Rachid Nekkaz, les moyens mis en œuvre et l’idéologie qu’il défend?
Tout cela en dit long sur le personnage de Rachid Nekkaz. Il a à sa disposition une meute de milliers de soutiens acharnés qui se tiennent prêt à passer à l’offensive à sa demande. Leurs références politiques sont très claires puisque j’ai reçu quantité de photos de Dieudonné, d’Hitler et de drapeaux français brûlés associés à des versets du Coran et des drapeaux algériens, ce qui prouve que manifestement, ces individus n’ont, contrairement à moi, aucun respect pour l’Islam et pour l’Algérie. Je le regrette très profondément. Le message est très clair: toute personne qui osera formuler la moindre critique à l’égard de Rachid Nekkaz s’expose à des représailles massives du même type, de la même manière qu’ils ont également saturé les lignes téléphoniques des hôpitaux de Genève et leurs réseaux sociaux vendredi après l’interpellation de Rachid Nekkaz.
Cet épisode a simplement permis de démasquer le système érigé autour de Rachid Nekkaz, tant sur ses affinités politiques et idéologiques que sur ses méthodes, alors que lui cherche à se présenter comme le visage d’une Algérie laïque et moderne.
Nous sommes en République, et je n’ai pas l’intention de me laisser intimider par de telles méthodes qui démontrent le peu d’attachement des soutiens de cet homme à la démocratie et à la liberté d’expression. Cet épisode a simplement permis de démasquer le système érigé autour de Rachid Nekkaz, tant sur ses affinités politiques et idéologiques que sur ses méthodes, alors que lui cherche à se présenter comme le visage d’une Algérie laïque et moderne.
Qui vous a soutenu en France contre ces menaces de morts? En tant qu’élu de la ville de Paris, avez-vous reçu le soutien d’Anne Hidalgo?
J’ai reçu d’innombrables messages d’élus de droite, comme Valérie Pécresse, François-Xavier Bellamy, Agnès Evren, Rachida Dati ou encore Florence Berthout, ainsi que beaucoup de Français anonymes de tout le pays qui sont choqués par cette déferlante de haine. Mounir Mahjoubi m’a également appelé pour me témoigner son soutien. J’ai aussi reçu des centaines de témoignages de reconnaissance d’Algériens, et particulièrement de femmes. Je les remercie. En revanche, je suis sidéré de n’avoir reçu aucun soutien venant de la gauche. Silence radio! Quant à la Maire de Paris, elle ne s’est pour l’heure aucunement émue qu’un élu de Paris puisse faire l’objet de menaces de mort. C’est révélateur de la dérive intellectuelle d’une certaine gauche française, qui a troqué les valeurs fondamentales de la République, et notamment les principes de laïcité et de liberté d’expression, contre une certaine complaisance coupable à l’égard des dérives communautaristes de l’Islamisme radical. C’est très préoccupant.