Législatives : Les vieilles combines des parachutages des politicards
Les responsables de l’association Tous élus, dont les coprésidents Julien Loyer et Tatiana Mariotto protestent, dans une tribune au « Monde », contre la manière dont, soit des candidats hors-sol, soit des personnalités déjà élues ont été désignés pour représenter la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale.
Nous sommes en 2022, et un accord qualifié d’historique réjouit tous les partisans et militants de la gauche et de l’écologie. Tous ? Non ! Les organisations qui, depuis quelques années, tentent d’insuffler un renouveau dans les institutions ne s’y reconnaissent pas.
Nous désapprouvons les conséquences de cet accord pour les candidatures issues de la société civile. Notre démocratie, qui est aujourd’hui malade, a besoin d’être réoxygénée. Cela commence par un profond besoin de renouvellement.
Ce sont des techniques de l’ancien monde qui viennent de se jouer sous nos yeux. Que l’on se félicite chez les partisans de la gauche et de l’écologie d’avoir réussi à rassembler, sous la même bannière, des opinions que tout semblait séparer il y a quelques mois, nous le comprenons.
Ce que nous dénonçons, ce sont les négociations qui mènent à envoyer des candidatures hors-sol de personnalités souvent déjà élues, parce qu’il est plus stratégique de présenter une étiquette Parti socialiste (PS) qu’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou parce que l’on a des relations dans le parti. Ces accords ont parfois été conclus au mépris d’une candidature citoyenne, portant les mêmes valeurs, qu’on a alors écartée. Ce n’est pas ce que nous attendons d’un renouvellement véritable.
Nous ne pouvons pas attendre demain pour commencer ce renouvellement profond au sein de nos institutions politiques, aujourd’hui décriées, boudées, et dont les représentants, pour beaucoup, ont perdu la confiance de leurs administrés. Cela tombe bien, des citoyens se tiennent prêts à agir. Ils y pensent et sont parfois engagés sur le terrain depuis des années, et prolongent leur engagement militant par un engagement politique. Ils se sont formés rigoureusement, pendant des semaines, et font campagne avec leurs petits moyens, ou cherchent une investiture depuis plusieurs mois.
L’égalité des chances, que vous prônez, s’arrête-t-elle donc aux portes de l’Assemblée nationale ? La promotion et la représentation des femmes, de la jeunesse et de toutes les classes populaires n’ont-elles de sens que portées par des hommes (surtout) et des femmes expérimentées ? Alors que c’est aujourd’hui, plus que jamais, que nous devons rester fermes sur ce que nous attendons de nos élus et des politiques pour la démocratie. Que cela dit-il de notre exercice de la politique ? Qu’il doit être nécessairement professionnel et que les « petites gens » désintéressés n’ont pas voix au chapitre ? Ce n’est pas ce que nous défendons. En agissant ainsi, vous ne réécrivez pas les règles du jeu politique que vous dites combattre,