Réindustrialisation » le plan d’investissement du gouvernement » (Agnès Pannier-Runacher)
,La ministre en charge de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, s’explique notamment sur le plan d’investissement (dans la Tribune, extrait)
Vous avez signé ce lundi à Lyon un nouveau contrat de filière, Solutions industrie du futur (SIF), qui vient rejoindre d’autres filières au sein du Conseil national de l’Industrie (CNI) : un an après la constitution des filières, pourquoi cet ajout et à quels enjeux tentez-vous de répondre plus précisément ?
AGNES PANNIER-RUNACHER - La signature du contrat de filière Solutions Industrie du Futur vise à rendre visible toutes les solutions françaises qui permettent de moderniser et digitaliser les chaînes de production. La France a raté le virage des machines-outils, à la différence de l’Allemagne, la Suisse, ou même de l’Italie du Nord. Nous devons réussir aujourd’hui le virage de ce que l’on appelle l’industrie du futur, et qui comprend toutes ces technologies de machines à commandes numériques, de fabrication numérique, de robots et capteurs qui permettent de gérer en temps réel la production et de réaliser de la maintenance productive.
Il s’agit d’un élément clé pour notre compétitivité, il n’y aura pas d’industrie solide sans ces technologies. Or, il existe un grand nombre d’acteurs très pointus dans ce secteur, mais dont la taille est trop petite pour qu’ils soient connus par les industriels. Tout l’enjeu est donc de les rendre visibles, et de faire en sorte que des partenariats se concrétisent, afin de proposer des solutions plus intégrées.
La relocalisation était à l’ordre du jour de votre déplacement à nouveau, mais comme vous l’introduisiez hier, « ce n’est pas un combat facile ». Bruno Le Maire a affirmé lui-même ce week-end qu’il n’y aurait « pas de souveraineté politique sans souveraineté technologique ». Après des mesures fortes comme la baisse pérenne de 10 milliards d’euros par an des impôts de production, quelles sont les pistes étudiées pour redonner à la France une compétitivité durable ?
Depuis quatre ans, le président de la République a mis ces questions au cœur de notre politique économique. Nous en avons amélioré l’attractivité de la France avec la baisse sur l’impôt sur les sociétés de 33 à 25 %, ce qui est considérable, ou encore avec des mesures sur la fiscalité du capital, qui permettent aux investisseurs qui prennent le risque d’investir dans les entreprises d’avoir un meilleur retour sur investissement.
Nous avons également réformé le code du travail, pour donner plus de prévisibilité aux entreprises, ainsi que la formation et investi 15 milliards d’euros dans les compétences : c’est du jamais vu jusqu’ici.
Nous avons enfin travaillé sur la simplification, à travers trois lois qui rompent avec la tradition de bureaucratie française, dont une loi qui donne le droit à l’erreur aux entreprises et la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (Asap) du 7 décembre 2020 qui accélère et simplifie l’extension des sites industriels. Nous allons continuer grâce à la loi 3Ds ( différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) en cours de discussions, ou à la Loi Climat et Résilience, qui permet de prendre par ordonnance des mesures de simplification l’installation des sites industriels sur d’anciennes friches.
Notre obsession a été sans cesse de simplifier les procédures administratives, sans rien enlever à nos exigences environnementales. Car il ne faut pas confondre les exigences environnementales et les procédures administratives.