Archive pour le Tag 'panne'

L’industrialisation de la France en panne ?

L’industrialisation de la France en panne ?

Même si les investissements continuent de progresser, les sites industriels diminuent d’après une récente étude. Sans doute aussi la conséquence d’un affaiblissement très net de la croissance que subissent surtout et d’abord les PME en sous- traitance . Selon l’étude dévoilée ce dimanche soir par le cabinet Trendeo qui se concentre sur le premier semestre 2024 le nombre d’ouvertures d’usines baisse, tandis que les fermetures augmentent par rapport à l’année précédente. La  dynamique est négative depuis le mois d’avril. Entre le mois de la fête de Pâques et août, le solde net de l’indicateur de Trendeo se situe à -10 et donc une tendance à la destruction de sites industriels sur l’ensemble de la France plutôt que la création.

Selon les auteurs, la France a créé exactement 9.597 emplois dans la « production industrielle » sur les huit premiers mois de l’année 2024. Cela peut sembler une bonne performance dans un contexte d’incertitudes politiques qui a provoqué un certain attentisme chez les chefs d’entreprises. Seulement, c’est le plus faible solde net entre créations et destructions d’emplois industriels en France depuis la crise sanitaire de la Covid-19 (plus de 15.000 destructions d’emplois cette année-là). À titre de comparaison, l’année 2021 avait permis de créer plus de 17.000 emplois industriels en France, puis près de 27.000 l’année suivante et enfin quasiment 21.000 en 2023.

Mais heureusement, l’investissement n’a été aussi élevé depuis 2009 à en croire Trendeo, qui signale que les montants injectés dans l’économie avoisinent les 50 milliards d’euros sur les huit premiers mois de l’année 2024.

« Ces évolutions en sens contraire s’expliquent par une hausse continue de l’investissement moyen par projet. Cette hausse de l’investissement moyen est principalement un effet de la réindustrialisation. L’industrie, plus capitalistique, représente une part croissante des montants investis : en tendance on passe de 25% de l’ensemble de l’investissement en 2009, année de crise, à près de 50% en 2024 », analyse le cabinet.

 

Quelques jours après la publication du rapport Draghi sur la compétitivité européenne, cette nouvelle étude du cabinet Trendeo démontre encore une fois que les investissements pour refaire de la France une puissance industrielle devront être bien plus importants.

« Nous sommes certes dans une phase de croissance de l’industrie en volume, mais celle-ci est globalement équivalente au reste de notre économie et surtout largement moindre que celle de nos pairs européens. C’est très bien d’avoir, comme l’Europe et comme le souligne la Rapport Draghi, deux piliers « classique » : une politique d’accompagnement de la décarbonation (et plus généralement de la transition écologique) et une politique d’innovation de rupture (…) En sus, nous avons besoin d’un troisième pilier, un pilier qui nous manque et qui réponde à notre singularité : une politique de densification notre tissu productif, pour accompagner tous les projets des PMI et des ETI ancrées dans les territoires », partageait vendredi soir, sur le réseau social Linkedin, Olivier LLuansi, auteur tout récemment du livre « Réindustrialiser, le défi d’une génération », aux éditions Les Déviations.

 

La fusée Boeing pour ramener les astronautes…. en panne !

La fusée Boeing pour ramener les astronautes???? en panne

 

Nouvelle déconvenue pour Boeing qui additionne les problèmes avec ses avions cette fois il s’agit de la capsule Boeing qui a transporté deux astronautes à bord de la station internationale mais qui ne peut les ramener. Les deux astronautes américains « bloqués » vont finalement être intégrés à la rotation d’équipage et ne rentreront qu’en 2025, à bord d’une capsule Dragon de SpaceX, après huit mois passés à bord, au lieu des huit jours prévus initialement !

Cet épilogue est un énorme revers pour Boeing, déjà empêtré depuis des mois dans une série noire avec ses avions de ligne. En dépit de tous leurs efforts, les ingénieurs de l’entreprise n’ont pas réussi à dissiper les doutes de la Nasa concernant la fiabilité du système de propulsion de leur capsule Starliner.

Panne informatique : Le risque de la dépendance aux géants de l’informatique

Panne informatique mondiale  : Le risque de la dépendance aux géants de l’informatique

Le professeur Jean-Gabriel Ganascia souligne, dans une tribune au « Monde », le défi que la dépendance aux géants de l’informatique lance à la souveraineté des Etats.

 

La panne informatique survenue le 19 juillet atteste de notre dépendance au numérique : plus de 22 000 vols retardés ou annulés, hôpitaux désorganisés, perturbations dans la diffusion des journaux télévisés… les dérèglements occasionnés ont été innombrables.

Pourtant les causes ont été connues très tôt, et vite corrigées, en moins d’une heure et demie. II ne s’agit pas d’une attaque informatique conduite par des cybercriminels, mais d’une incompatibilité entre deux logiciels consécutive à une mise à jour hâtive de l’un d’entre eux. Cela a pourtant suffi à désorganiser l’ensemble de la planète. A n’en pas douter, les leçons que l’on en tirera seront multiples et l’événement restera dans les annales.

Dès à présent, trois points cruciaux méritent qu’on y porte attention.

Le premier tient à la fragilité des infrastructures numériques. Une erreur de programmation minime suffit à provoquer des incidents en cascade aux effets tout à la fois catastrophiques et imprévisibles. Aujourd’hui, il n’est plus possible de prouver irréfutablement la solidité de systèmes informatiques, compte tenu de leur complexité. On ne saurait donc assurer une protection absolue !

On peut néanmoins réduire la probabilité de survenues de pannes. A cette fin, on procède à des tests massifs pour détecter des anomalies. On fait même parfois intervenir des « équipes rouges » chargées d’envisager tous les possibles pour déceler des failles potentielles. Mais, là encore, c’est coûteux et cela prend du temps. On doit donc faire des compromis du fait du nombre vertigineux de points de vulnérabilité.

Anticiper l’improbable

A cette fragilité s’ajoute le risque d’attaques adverses destinées à déstabiliser des entreprises, des institutions publiques, voire des ministères ou même des pays entiers, comme ce fut le cas pour les cyberattaques de 2007 en Estonie. A cet égard, il n’est pas anodin de constater que l’origine de l’incident massif du 19 juillet tint à la mise à jour d’un dispositif de protection, le système CrowdStrike, destiné à aider les responsables de la sécurité informatique à repérer des comportements inhabituels potentiellement responsables de malveillances.

Panne informatique mondiale : Les dangers de l’hyper concentration

Panne informatique mondiale : Les dangers de l’hyper concentration

Cette panne informatique mondiale montre que  »les positions dominantes rajoutent toujours une couche de danger », assure le président de l’ONG Internet Society France. « Elle crée une dépendance. » Il pointe « une tendance un peu masochiste en France » en choisissant « un logiciel américain » en se disant que « l’on va être un peu plus protégés, cela pose vraiment la question de notre souveraineté numérique. »« Cela révèle une âme un peu moutonnière de beaucoup d’entreprises », a expliqué vendredi 19 juillet sur franceinfo Nicolas Chagny, président de l’ONG Internet Society France, alors qu’une panne informatique géante a touché de nombreux secteurs à travers le monde, du Japon aux Etats-Unis.

Cette panne, qui a débuté jeudi soir, a été provoquée par une mise à jour défectueuse sur les systèmes Windows (Microsoft) d’une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike. Son PDG assure sur X qu’« il ne s’agissait pas d’un incident de sécurité ou de cyberattaque ». George Kurtz réitère ses excuses qu’il a présentées à la télé américaine, ajoutant que les clients de son entreprise « restent entièrement protégés ».

Pour Nicolas Chagny, CrowdStrike est « une entreprise qui a fait beaucoup de bruit il y a quelques années, en étant sur des sujets de cybersécurité ». Cela a conduit « des milliers d’entreprises » à choisir « ce même logiciel et à faire confiance à cette société »« On a confié une mise à jour à cette société sans la valider avant. On a une entreprise tierce qui peut faire une mise à jour de son propre chef, qui est déployée dans le monde entier sur des postes utilisateurs et qui rendent ces postes totalement inutilisables. » Cette situation révèle  »que les entreprises qui ont fait le choix de ce logiciel ont fait le choix de ne pas mettre de garde-fous et d’autoriser sa mise à jour ».

Nicolas Chagny rappelle la crise du Covid a mis en lumière  »des problématiques de souveraineté sur l’approvisionnement, notamment dans la santé ». Il pointe également « la crise ukrainienne » qui a « révélé des problèmes de souveraineté sur l’énergie, l’alimentation »« Dans le numérique, on doit choisir des logiciels européens, des logiciels français pour nous sécuriser. » L’ONG Internet Society France appelle à « faire confiance à des entreprises françaises. Il y en a plein qui existent et qui parfois ne sont pas choisies »« Sur les données de santé, au lieu d’aller chercher un hébergeur qui aurait pu tout à fait faire l’affaire en France ou en Europe, on est allé chercher un acteur américain pour héberger ces données de santé », regrette Nicolas Chagny. Il faut donc  »aller chercher ces pépites parce qu’elles existent ».

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Panne informatique mondiale : Pourquoi ?

Panne informatique mondiale : Pourquoi ? 

La panne géante qui s’est produite vendredi est liée à une incompatibilité entre une mise à jour effectuée par l’entreprise leader dans le domaine de la cybersécurité et les appareils Windows. François Deruty, en charge des cybermenaces au sein de la société Sekoia.io, apporte son éclairage sur Franceinfo.

De Brisbane à Berlin, en passant par Paris, l’économie mondiale tourne au ralenti, vendredi 19 juillet. Des avions cloués sur le tarmac en Europe, le numéro d’appel d’urgence américain hors service, des services hospitaliers affectés aux Pays-Bas… Plusieurs pays sont touchés par des incidents en cascade. La raison : une panne informatique géante liée à une incompatibilité entre le logiciel de CrowdStrike, une entreprise spécialisée dans la cybersécurité, et les appareils Windows. « Le problème a été identifié, isolé et un correctif a été déployé », a affirmé à la mi-journée George Kurtz, patron de l’entreprise mise en cause, sur le réseau social X. Il a précisé que les systèmes Mac et Linux ne sont pas touchés.

 

Franceinfo : Quelle est l’origine de cette panne informatique ? 

François Deruty : Il semblerait que la société américaine CrowdStrike ait réalisé une mise à jour de l’un de ses équipements qu’on appelle un EDR (Endpoint detection and response). Pour schématiser, un EDR correspond à un antivirus de nouvelle génération. Visiblement, cette mise à jour a un problème de format et fait « planter » les terminaux Windows sur lesquels les EDR sont installés. C’est a priori pour cette raison qu’on voit des écrans bleus [synonymes d'une erreur système] partout à travers la planète.

Microsoft a également signalé une panne de service, est-ce que ces deux bugs sont liés ? 

La situation reste confuse, mais cette panne mondiale est liée à la mise à jour défectueuse de CrowdStrike et non au système d’exploitation [Windows] lui-même, comme on a pu l’entendre à plusieurs reprises. Microsoft a eu une panne ce matin qui a été réglée au bout d’une heure. Elle n’a rien à voir et n’a pas eu le même impact. Autrement dit, c’est avant tout un problème de CrowdStrike sur du [matériel fonctionnant avec un logiciel] Microsoft, pas l’inverse.

De Sydney à Paris en passant par Tokyo, de nombreux pays et villes de la planète sont directement touchés par cette panne informatique. Comment expliquer l’échelle planétaire de cette panne ?

CrowdStrike est une entreprise américaine, leader mondial dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberdétection. Il s’agit d’une entreprise dont les produits sont utilisés par de nombreux clients, et ce, dans tous types de domaines et secteurs économiques. Depuis ce [vendredi] matin, on a vu de nombreux aéroports à l’arrêt, mais en réalité, il n’y a rien de spécifique à l’aviation. Cette panne peut toucher n’importe quelle entreprise cliente de CrowdStrike et n’importe quel secteur économique : le ferroviaire, les activités bancaires, les télécommunications…

Comment expliquer que CrowdStrike ait déployé une mise à jour contenant un bug aussi important ? 

Des mises à jour qui ne se passent pas très bien, c’est assez commun en informatique. Mais de cette ampleur-là, c’est rare. Normalement, on réalise des tests à plusieurs reprises avant de déployer la mise à jour. Il y a des procédures à suivre. La question qui se pose désormais, c’est : comment une entreprise de cette taille a-t-elle procédé et quel a été le processus de validation ? Nous aurons sans doute des réponses et des éclaircissements une fois que CrowdStrike sera parvenu à surmonter cette crise.

Est-il possible d’estimer la durée de cette perturbation et d’envisager un retour à la normale ?

Les équipes techniques de CrowdStrike sont sur le pont, elles ont communiqué très vite, en expliquant les différents moyens techniques disponibles pour réparer les machines ou revenir à des versions antérieures. C’est plus ou moins facile en fonction de l’architecture des différents systèmes. Mais le temps que les clients appliquent cette solution et que tout revienne à la normale, ça va prendre beaucoup de temps.

Que faire si son ordinateur est touché par cette panne ? 

Si vous êtes concerné, il faut contacter le service informatique de votre entreprise – qui a normalement pris les devants – et se renseigner avec les différents communiqués officiels de CrowdStrike qui expliquent comment remettre son système dans un état fonctionnel. Il est vivement recommandé d’appliquer les correctifs, les mises à jour et les recommandations le plus tôt possible

Croissance: la consommation des ménages en panne

Croissance: la consommation des ménages en panne

Malgré une légère progression en 2023 (+0,8%), les dépenses de consommation des ménages français sont restées nettement inférieures à leur tendance d’avant-crise sanitaire, indique ce jeudi une étude de l’Insee. En 2023, « la dépense de consommation finale des ménages est inférieure de 3,1% à sa tendance en volume d’avant-crise sanitaire », explique-t-il. Les dépenses des ménages français se sont ainsi chiffrées à 1.301,3 milliards d’euros, là où elles auraient dû atteindre 1.342,5 milliards si l’indicateur avait continué à progresser à la même vitesse que sur la période 2015-2019.

 

Dans le détail, les dépenses de transport des Français ont été inférieures de 13% à leur tendance pré-Covid en 2023 et leurs dépenses énergétiques (électricité, gaz et « autres combustibles ») se sont inscrites en recul de 7,1%, « en lien avec la hausse des prix de l’énergie ».

« Les dépenses de produits alimentaires et boissons non alcoolisées sont en deçà de 4,2% de leur tendance d’avant-crise, tout comme les boissons alcoolisées (-3,7%) et les dépenses en articles d’habillement et en chaussures (-6,3%) » précise encore l’Insee.

En revanche, les dépenses d’hébergement et de restauration ont dépassé de 3,1% leur tendance pré-crise en 2023, tout comme les dépenses d’information et communication (+4,6%).

L’Insee indique qu’en moyenne, le pouvoir d’achat brut individuel (« par unité de consommation ») a néanmoins progressé de 0,3% en 2023, après un recul de 0,4% l’année précédente. Mais il relève aussi que les dépenses « pré-engagées » (difficilement renégociables à court terme: loyers, factures énergétiques, assurances…) ont augmenté de 1,2% en 2023, un rythme identique à celui constaté entre 2015 et 2019.

 

Il faut dire que l’inflation a renoué en 2022 et 2023 avec des niveaux inédits en France depuis les années 1980. Le point haut de l’inflation dans le pays a été atteint en février 2023, à un peu plus de 7%.

 

Productivité : l’Europe et la France en panne

Productivité : l’Europe et la France en panne

 La productivité horaire a baissé dans la zone euro en 2023 : -1% contre +1,5% aux États-Unis. Cette divergence n’est pas nouvelle ; elle affecte depuis le début de la décennie 2010 plusieurs pays européens alors que les États-Unis (ou la Suisse) affichent des gains de productivité élevés et que la Corée du Sud réalise une performance exceptionnelle. La France est en queue de peloton : sa productivité horaire se situe aujourd’hui à un niveau inférieur à celui de 2015. La Fabrique de l’Industrie vient de produire une courte analyse à laquelle nous faisons ici référence.
Par Louis Gallois et Pierre-André de Chalendar (*). dans la Tribune

Cette situation est préoccupante. L’absence de gains de productivité freine la compétitivité des productions européennes et, bien sûr, françaises ; elle réduit la croissance potentielle des économies concernées. Elle caractérise leur faible dynamisme. Elle explique, au moins pour partie, la divergence des taux de croissance entre les États-Unis et l’Europe.

Ce phénomène touche tous les secteurs d’activité et en particulier l’industrie. Ses causes sont multiples et pas encore totalement élucidées par les économistes qui divergent sur leur pondération. Certaines sont conjoncturelles : en France, la croissance de l’apprentissage ou la réduction du chômage qui se traduit par l’embauche de travailleurs moins « productifs » et moins formés… D’autres causes semblent plus profondes : excès de réglementations, vitesse  insuffisante d’adaptation aux évolutions des marchés et des compétences nécessaires, politiques macroéconomiques peu favorables à la croissance au niveau européen, et surtout sans doute, investissements insuffisants notamment dans les nouvelles technologies porteuses de productivité ainsi que dans la recherche et le développement.

Le prix Nobel Paul Krugman est clair « La productivité n’est pas tout, mais à  long terme,c’est presque tout ». Cela veut dire que la reprise des gains de productivité est un  enjeu majeur pour les économies européennes et, au premier chef , pour la France où la « panne » est, semble-t-il, la plus forte.

Les causes étant multiples, il n’y a pas de remède unique. Mais on sent bien les domaines sur lesquels il faut faire porter l’effort en France : l’éducation (mathématiques, lycées pro, BTS, apprentissage), la formation, notamment pour faire face aux mutations qu’entraine la transition énergétique et écologique, la diffusion des nouvelles technologies avec une attention particulière portée aux PME, l’effort de recherche privé et public qui doit être accru le plus rapidement possible pour atteindre au moins 3% du PIB contre 2,2% actuellement (c’est dire que ce n’est pas le moment de toucher au Crédit d’Impôt Recherche !). La France doit être  présente dans la compétition technologique, aussi bien au niveau de la recherche et du développement que dans la mise en œuvre au sein des processus de production. il y a là un enjeu décisif pour la relance de la productivité, mais aussi pour la croissance et la souveraineté

Le rapport Letta n’aborde pas le sujet directement ; il évoque néanmoins le besoin d’investissement des entreprises européennes et les moyens de le financer. Il est probable que le rapport Draghi sur la compétitivité attendu avant cet été traitera plus directement de l’insuffisance de productivité européenne. L’UE doit se mobiliser sur ce qui apparait être une faiblesse majeure par rapport aux États-Unis et aux pays asiatiques ; cela concerne aussi bien les excès de réglementations,les politiques concernant les aides aux entreprises, le soutien à l’innovation et à la recherche que le réglage macroéconomique qui doit être plus favorable à la croissance.

S’agissant de la France, les pouvoirs publics ne sont pas restés inertes : réforme fructueuse de  l’apprentissage qui doit maintenant concerner plus fortement les niveaux en deçà du bac, réforme très (trop ?) prudente des lycées professionnels, programme France 2030 sur des champs technologiques majeurs… Mais il faut aller plus loin, amplifier ces efforts, en particulier sur les champs scientifiques et technologiques, leur donner une cohérence et une visibilité renforcées, en faire un véritable enjeu national. A contrario, leur remise en cause ou leur étalement dans le temps pour cause de finances publiques dégradées ne pourrait conduire qu’à aggraver le retard pris par notre pays dans une course où se joue sa compétitivité et sa capacité de croissance.

____

(*) Louis Gallois est diplômé de l’Ecole des hautes études commerciales et de l’Ecole nationale d’administration (promotion Charles de Gaulle). Après une carrière dans l’administration publique, il devient successivement PDG de la Snecma (1989), d’Aérospatiale (1992), président de la SNCF (1996), et président exécutif d’EADS N.V. (2007), président du conseil de surveillance de PSA (2014-2021). Il est co-président de La Fabrique de l’industrie depuis sa création en 2011.

Pierre-André de Chalendar est diplômé de l’ESSEC et ancien Inspecteur des Finances. Son aventure industrielle au sein de Saint-Gobain, dont il devient PDG en juin 2010, débute dès 1989. Il est par ailleurs administrateur de BNP Paribas et vice-président d’Entreprises pour l’environnement (EpE), qu’il préside de 2012 à 2015.Il devient co-président de La Fabrique de l’industrie en juillet 2017.

Economie-Productivité : l’Europe et la France en panne

Economie-Productivité : l’Europe et la France en panne

 La productivité horaire a baissé dans la zone euro en 2023 : -1% contre +1,5% aux États-Unis. Cette divergence n’est pas nouvelle ; elle affecte depuis le début de la décennie 2010 plusieurs pays européens alors que les États-Unis (ou la Suisse) affichent des gains de productivité élevés et que la Corée du Sud réalise une performance exceptionnelle. La France est en queue de peloton : sa productivité horaire se situe aujourd’hui à un niveau inférieur à celui de 2015. La Fabrique de l’Industrie vient de produire une courte analyse à laquelle nous faisons ici référence.
Par Louis Gallois et Pierre-André de Chalendar (*). dans la Tribune

Cette situation est préoccupante. L’absence de gains de productivité freine la compétitivité des productions européennes et, bien sûr, françaises ; elle réduit la croissance potentielle des économies concernées. Elle caractérise leur faible dynamisme. Elle explique, au moins pour partie, la divergence des taux de croissance entre les États-Unis et l’Europe.

Ce phénomène touche tous les secteurs d’activité et en particulier l’industrie. Ses causes sont multiples et pas encore totalement élucidées par les économistes qui divergent sur leur pondération. Certaines sont conjoncturelles : en France, la croissance de l’apprentissage ou la réduction du chômage qui se traduit par l’embauche de travailleurs moins « productifs » et moins formés… D’autres causes semblent plus profondes : excès de réglementations, vitesse  insuffisante d’adaptation aux évolutions des marchés et des compétences nécessaires, politiques macroéconomiques peu favorables à la croissance au niveau européen, et surtout sans doute, investissements insuffisants notamment dans les nouvelles technologies porteuses de productivité ainsi que dans la recherche et le développement.

Le prix Nobel Paul Krugman est clair « La productivité n’est pas tout, mais à  long terme,c’est presque tout ». Cela veut dire que la reprise des gains de productivité est un  enjeu majeur pour les économies européennes et, au premier chef , pour la France où la « panne » est, semble-t-il, la plus forte.

Les causes étant multiples, il n’y a pas de remède unique. Mais on sent bien les domaines sur lesquels il faut faire porter l’effort en France : l’éducation (mathématiques, lycées pro, BTS, apprentissage), la formation, notamment pour faire face aux mutations qu’entraine la transition énergétique et écologique, la diffusion des nouvelles technologies avec une attention particulière portée aux PME, l’effort de recherche privé et public qui doit être accru le plus rapidement possible pour atteindre au moins 3% du PIB contre 2,2% actuellement (c’est dire que ce n’est pas le moment de toucher au Crédit d’Impôt Recherche !). La France doit être  présente dans la compétition technologique, aussi bien au niveau de la recherche et du développement que dans la mise en œuvre au sein des processus de production. il y a là un enjeu décisif pour la relance de la productivité, mais aussi pour la croissance et la souveraineté

Le rapport Letta n’aborde pas le sujet directement ; il évoque néanmoins le besoin d’investissement des entreprises européennes et les moyens de le financer. Il est probable que le rapport Draghi sur la compétitivité attendu avant cet été traitera plus directement de l’insuffisance de productivité européenne. L’UE doit se mobiliser sur ce qui apparait être une faiblesse majeure par rapport aux États-Unis et aux pays asiatiques ; cela concerne aussi bien les excès de réglementations,les politiques concernant les aides aux entreprises, le soutien à l’innovation et à la recherche que le réglage macroéconomique qui doit être plus favorable à la croissance.

S’agissant de la France, les pouvoirs publics ne sont pas restés inertes : réforme fructueuse de  l’apprentissage qui doit maintenant concerner plus fortement les niveaux en deçà du bac, réforme très (trop ?) prudente des lycées professionnels, programme France 2030 sur des champs technologiques majeurs… Mais il faut aller plus loin, amplifier ces efforts, en particulier sur les champs scientifiques et technologiques, leur donner une cohérence et une visibilité renforcées, en faire un véritable enjeu national. A contrario, leur remise en cause ou leur étalement dans le temps pour cause de finances publiques dégradées ne pourrait conduire qu’à aggraver le retard pris par notre pays dans une course où se joue sa compétitivité et sa capacité de croissance.

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(*) Louis Gallois est diplômé de l’Ecole des hautes études commerciales et de l’Ecole nationale d’administration (promotion Charles de Gaulle). Après une carrière dans l’administration publique, il devient successivement PDG de la Snecma (1989), d’Aérospatiale (1992), président de la SNCF (1996), et président exécutif d’EADS N.V. (2007), président du conseil de surveillance de PSA (2014-2021). Il est co-président de La Fabrique de l’industrie depuis sa création en 2011.

Pierre-André de Chalendar est diplômé de l’ESSEC et ancien Inspecteur des Finances. Son aventure industrielle au sein de Saint-Gobain, dont il devient PDG en juin 2010, débute dès 1989. Il est par ailleurs administrateur de BNP Paribas et vice-président d’Entreprises pour l’environnement (EpE), qu’il préside de 2012 à 2015.Il devient co-président de La Fabrique de l’industrie en juillet 2017.

Panne de croissance en Allemagne : un handicap pour la France

 

L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe car c’est le moteur de l’union économique qui tourne au ralenti. Les pays européens font du commerce avec l’Allemagne qui est le premier client de la France par exemple. Or l’Allemagne pourrait bien connaître une année nouvelle de récession en 2024

L’Allemagne reste à la fois le premier client et le premier fournisseur de la France. Son poids dans les échanges est en baisse (14% en 2020 contre plus de 17% en 2012), mais il est près de deux fois supérieur à celui des pays qui la suivent dans le classement. Or, après un recul de 0,3 % du PIB alemand l’an dernier, celui-ci ne devrait progresser que de 0,1 % cette année, selon la prévision révisée des cinq grands instituts de conjoncture allemands, publiée mercredi. Une correction drastique par rapport à leur estimation de novembre d’une croissance de 1,3 %, qui se situe juste en dessous de la propre prévision du gouvernement, de 0,2 % pour 2024.

 

L’Allemagne dont le moteur économique repose sur les exportations et surtout victimes du ralentissement chinois. La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.

Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021. L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares.

Les fleurons industriels allemands dépendent également de la demande intérieure chinoise puisqu’ils y réalisent, en moyenne, environ 20% de leurs ventes, et cette part ne cesse de croître. Pour l’Allemagne, le chemin vers une moindre dépendance s’annonce long et complexe. La Chine lui fournit des intrants essentiels et elle est une source de débouchés importante pour l’industrie la plus puissante d’Europe.

Les liens commerciaux noués entre l’Allemagne et la Chine n’ont cessé de se renforcer au cours des deux dernières décennies. Alors qu’ils représentaient à peine 5% des échanges totaux de l’Allemagne au début des années 2000 (ventilé avec 3,5% pour les importations et 1,5% pour les exportations), ils pèsent aujourd’hui près de 20% .

Boeing 737 MAX : encore en panne

Boeing 737 MAX : encore en panne

Les incidents ce multiplient pour le 737 de Boeing. Le dernier est intervenu vendredi dernier avec la perte d’une porte peu après le décollage. Du coup une grande partie des 737 sont cloués au seul pour analyse

Mike Whitaker, administrateur de la FAA ( Aviation civile américaine) , a déclaré dans un communiqué que « la FAA exige des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu’ils ne puissent reprendre le vol ». Il a ajouté : « La sécurité continuera à guider nos décisions alors que nous assistons le NTSB (Conseil national de la sécurité des transports, agence en charge des enquêtes aux Etats-Unis, NDLR) dans son enquête sur le vol 1282 d’Alaska Airlines ».

Une directive de navigabilité d’urgence (EAD) a été émise en conséquence. Elle concerne l’ensemble des 737 MAX 9 équipés d’une porte au centre de la cabine – celle-là même qui s’est arrachée en vol sur l’avion d’Alaska Airlines. La FAA estime que les inspections prendront 4 à 8 heures par avion.

A l’heure actuelle, cette mesure concerne environ 171 appareils à travers le monde selon l’Agence fédérale américaine sur les 218 exemplaires du 737 MAX 9 livrés à ce jour. Le 737 MAX 8, livré à plus de 1.000 exemplaires, n’est pas concerné tout comme les 737 MAX 7 et MAX 10, qui ne sont toujours pas certifiés.

Pour Boeing, c’est un déboire de plus à mettre à l’actif du 737 MAX. Après les deux accidents mortels survenus en 2018 et 2019, l’avion a longtemps été interdit de vol. Depuis, les problèmes de production n’ont cessé de se multiplier. Ce qui ne l’empêche pas de connaître un véritable succès commercial avec 7.500 exemplaires commandés, dont près de 700 en 2023.

Emploi-Une panne de recrutement mais 5 millions de sans-emploi !

Emploi-Une panne de recrutement mais 5 millions de sans-emploi !


La France connaît une très grande crise de recrutement aussi bien dans les services d’intérêt public que dans le secteur privé. Cette situation alimente d’ailleurs le phénomène d’immigration. Or pourtant il y a officiellement 2,5 millions de chômeurs auxquels il faut ajouter autant qui relève du halo du chômage : bénéficiaires du RSA, certains de l’allocation handicapé, certains non-inscrits nulle part. Cette crise touche les activités de services comme les activités industrielles. Partout fleurissent les pancartes devant usine et magasin : « ici on recrute ».

En cause sans doute en priorité, un système de formation complètement décadent d’une part et qui n’a pas été conçu pour répondre aux besoins de l’économie. Les spécialistes de l’enseignement objecteront que l’éducation nationale a surtout pour objet d’éduquer. Malheureusement ce qu’elle ne fait pas quand on regarde la catastrophe de l’enseignement en particulier dans le domaine français ou des mathématiques et plus généralement du niveau culturel.

Presque 100 % des Français obtiennent le bac et beaucoup qui n’ont pas le niveau accèdent ainsi à des études supérieures. Ceux-là iront vers les sciences sociales dont les diplômes trop nombreux conduisent directement à « pôle emploi » dans l’administration. Dans le même temps, on manque d’ouvriers très qualifiés, de techniciens, d’ingénieurs partout.

En cause, l’amollissement général du rapport au travail, aussi les mauvaises conditions sociales dont les salaires. Sans parler évidemment des aides sociales qui font préférer l’inactivité à un travail rémunéré. L’analyse de ce phénomène peut notamment être vérifiée dans tous les centres d’insertion qui mettent en évidence le manque de qualification et la perte d’adhésion au travail.

Des pans entiers de notre économie et des services publics tournent aujourd’hui en mode dégradé, faute de main-d’œuvre et de moyens. Pour faire fonctionner, vaille que vaille, ces services indispensables au quotidien des Français, le système D prévaut désormais. En parallèle de ceux qui promeuvent la légalisation des clandestins pour faire fonctionner divers secteurs sous tension, d’autres rivalisent d’initiatives, plus ou moins heureuses, pour colmater les brèches.

Le domaine des transports est emblématique de cette détérioration, loin d’être un simple sentiment pour nos concitoyens qui subissent de plein fouet la pénurie de conducteurs de bus, cars ou trains. Dans certaines régions, pas forcément les plus isolées, les services sont parfois tout bonnement interrompus, faute de bras. Ce fut le cas l’an passé avec la ligne de bus desservant le campus d’Orsay, dans l’Essonne.

Société-Une panne de recrutement mais 5 millions de sans-emploi !

Société-Une panne de recrutement mais 5 millions de sans-emploi !


La France connaît une très grande crise de recrutement aussi bien dans les services d’intérêt public que dans le secteur privé. Cette situation alimente d’ailleurs le phénomène d’immigration. Or pourtant il y a officiellement 2,5 millions de chômeurs auxquels il faut ajouter autant qui relève du halo du chômage : bénéficiaires du RSA, certains de l’allocation handicapé, certains non-inscrits nulle part. Cette crise touche les activités de services comme les activités industrielles. Partout fleurissent les pancartes devant usine et magasin : « ici on recrute ».

En cause sans doute en priorité, un système de formation complètement décadent d’une part et qui n’a pas été conçu pour répondre aux besoins de l’économie. Les spécialistes de l’enseignement objecteront que l’éducation nationale a surtout pour objet d’éduquer. Malheureusement ce qu’elle ne fait pas quand on regarde la catastrophe de l’enseignement en particulier dans le domaine français ou des mathématiques et plus généralement du niveau culturel.

Presque 100 % des Français obtiennent le bac et beaucoup qui n’ont pas le niveau accèdent ainsi à des études supérieures. Ceux-là iront vers les sciences sociales dont les diplômes trop nombreux conduisent directement à « pôle emploi » dans l’administration. Dans le même temps, on manque d’ouvriers très qualifiés, de techniciens, d’ingénieurs partout.

En cause, l’amollissement général du rapport au travail, aussi les mauvaises conditions sociales dont les salaires. Sans parler évidemment des aides sociales qui font préférer l’inactivité à un travail rémunéré. L’analyse de ce phénomène peut notamment être vérifiée dans tous les centres d’insertion qui mettent en évidence le manque de qualification et la perte d’adhésion au travail.

Des pans entiers de notre économie et des services publics tournent aujourd’hui en mode dégradé, faute de main-d’œuvre et de moyens. Pour faire fonctionner, vaille que vaille, ces services indispensables au quotidien des Français, le système D prévaut désormais. En parallèle de ceux qui promeuvent la légalisation des clandestins pour faire fonctionner divers secteurs sous tension, d’autres rivalisent d’initiatives, plus ou moins heureuses, pour colmater les brèches.

Le domaine des transports est emblématique de cette détérioration, loin d’être un simple sentiment pour nos concitoyens qui subissent de plein fouet la pénurie de conducteurs de bus, cars ou trains. Dans certaines régions, pas forcément les plus isolées, les services sont parfois tout bonnement interrompus, faute de bras. Ce fut le cas l’an passé avec la ligne de bus desservant le campus d’Orsay, dans l’Essonne.

Une panne de recrutement 5 millions de sans-emploi !

Une panne de recrutement 5 millions de sans-emploi !


La France connaît une très grande crise de recrutement aussi bien dans les services d’intérêt public que dans le secteur privé. Cette situation alimente d’ailleurs le phénomène d’immigration. Or pourtant il y a officiellement 2,5 millions de chômeurs auxquels il faut ajouter autant qui relève du halo du chômage : bénéficiaires du RSA, certains de l’allocation handicapé, certains non-inscrits nulle part. Cette crise touche les activités de services comme les activités industrielles. Partout fleurissent les pancartes devant usine et magasin : « ici on recrute ».

En cause sans doute en priorité un système de formation complètement décadent d’une part et qui n’a pas été conçu pour répondre aux besoins de l’économie. Les spécialistes de l’enseignement objecteront que l’éducation nationale a surtout pour objet d’éduquer. Malheureusement ce qu’elle ne fait pas quand on regarde la catastrophe de l’enseignement en particulier dans le domaine français ou des mathématiques et plus généralement du niveau culturel.

Presque 100 % des Français obtiennent le bac et beaucoup qui n’ont pas le niveau accède ainsi à des études supérieures. Ceux-là iront vers les sciences sociales dont les diplômes trop nombreux conduisent directement à « pôle emploi » dans l’administration. Dans le même temps, on manque d’ouvriers très qualifiés, de techniciens, d’ingénieurs partout.
.En cause l’amollissement général du rapport au travail, aussi les mauvaises conditions sociales dans les salaires. Sans parler évidemment des aides sociales qui font préférer l’inactivité à un travail rémunéré. L’analyse de ce phénomène peut notamment être vérifiée dans tous les centres d’insertion qui mettent en évidence le manque de qualification et la perte d’adhésion au travail.

Des pans entiers de notre économie et des services publics tournent aujourd’hui en mode dégradé, faute de main-d’œuvre et de moyens. Pour faire fonctionner, vaille que vaille, ces services indispensables au quotidien des Français, le système D prévaut désormais. En parallèle de ceux qui promeuvent la légalisation des clandestins pour faire fonctionner divers secteurs sous tension, d’autres rivalisent d’initiatives, plus ou moins heureuses, pour colmater les brèches.

Le domaine des transports est emblématique de cette détérioration, loin d’être un simple sentiment pour nos concitoyens qui subissent de plein fouet la pénurie de conducteurs de bus, cars ou trains. Dans certaines régions, pas forcément les plus isolées, les services sont parfois tout bonnement interrompus, faute de bras. Ce fut le cas l’an passé avec la ligne de bus desservant le campus d’Orsay, dans l’Essonne.

Croissance Chine : en panne

Croissance Chine : en panne

D’une certaine manière le niveau d’activité économique en Chine constitue bien sûr un indicateur intérieur mais aussi un indicateur mesurant la santé de l’économie mondiale. De ce point de vue, il se confirme que la croissance mondiale s’inscrit depuis déjà plusieurs mois dans une tendance baissière. L’activité économique chinoise continue d’être relativement en panne notamment le secteur manufacturier. Une panne à l’exportation, mais aussi une panne de la consommation interne avec en plus la crise financière de l’immobilier.

L’indice PMI du secteur manufacturier calculé par Caixin/S&P Global s’est établi à 50,6 en septembre, contre 51,0 le mois précédent, légèrement au-dessus du seuil de 50 qui sépare contraction et expansion de l’activité.

Il s’agit d’un nombre inférieur au consensus, qui ressortait à 51,2.

Selon l’enquête, la production industrielle et les nouvelles commandes ont progressé en septembre, mais la demande extérieure est restée faible, l’indice des commandes à l’exportation se contractant pour le troisième mois consécutif.

Dans une enquête distincte, Caixin/S&P a indiqué que les entreprises du secteur des services avaient souffert de la faiblesse de la demande ainsi que de la hausse des coûts du travail et des carburants.

L’indice PMI des services calculé par Caixin/S&P Global a de son côté progressé le mois dernier à 50,2, contre 51,8 en août, soit le rythme le plus lent cette année.

L’indice PMI composite calculé par Caixin/S&P, qui réunit l’activité du secteur manufacturier et celle du secteur des services, s’est quant à lui replié en septembre à 50,9, contre 51,7 le mois précédent, un plus bas depuis le mois de décembre dernier.

L’école en panne ?

L’école en panne ?

La France aime débattre de l’école. L’institution scolaire s’y est historiquement construite parallèlement à la démocratie et son pilotage soulève des enjeux aussi essentiels que le savoir, l’autorité ou la justice. Il est sain que ces problèmes fassent l’objet d’un actif débat public. Pour conduire une politique éducative, la discussion des projets doit entraîner l’adhésion d’un nombre suffisant de citoyens et offrir aux enseignants un horizon qui donne sens à leur action quotidienne. Pour pratiquer ce métier, mieux vaut croire en effet à ce qu’on fait et savoir pourquoi on le fait : c’est là, une fois encore, affaire de politique.

À l’heure où un nouveau ministre prend ses fonctions, il n’est pas inutile de se demander dans quelle tradition politique il pourrait inscrire son action, et dans quelle mesure le débat public des dernières décennies est parvenu à dessiner des cultures politiques suffisamment stables, identifiables et adaptées aux cadres ordinaires du débat politique institutionnel, notamment à la division droite/gauche.

par Yann Forestier
Chercheur associé au Centre Amiénois de Recherche en Education et Formation (CAREF). Professeur agrégé d’histoire, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)
dans The Conversation.

Pour ce faire, on s’appuiera sur une étude systématique de la façon dont la presse d’information générale a, depuis les années 1960, relayé les débats éducatifs afin d’identifier, à côté des textes officiels produits par les organisations politiques, ce qui résiste au filtre médiatique et se diffuse au-delà des cercles de spécialistes, avec une chance sérieuse de constituer une culture politique. Ce que montre cette étude, c’est qu’il est très difficile de cerner, dans les nombreuses controverses qui ont marqué l’histoire récente des débats éducatifs, des orientations claires et durables.

La gauche, pour sa part, sait se référer à des symboles forts. Ses organisations invoquent très souvent le plan Langevin-Wallon de 1947, qui a imaginé à la Libération l’école de la société nouvelle qu’on voulait alors construire. Mais sa mention dans la presse ne dit jamais rien de son contenu. Jean-Pierre Chevènement s’en réclame même à plusieurs reprises à partir de 1984 pour défendre ce qu’il appelle « l’élitisme républicain », sans que personne ne lui signale que l’illustre texte défend en fait le contraire.

Tout au long des années 1970, la gauche s’est efforcée de s’inscrire dans le sillage d’un autre symbole : Mai-68. Mais c’est en subordonnant à chaque fois, dans ses prises de position médiatisées, les enjeux éducatifs à des préalables plus généraux comme « l’instauration d’une société socialiste » (Charles Josselin, 1973) et la nécessité du « Programme commun de gouvernement ». La communication des syndicats et des partis de gouvernements mettait en fait en scène leur unité dans une opposition systématique au pouvoir. C’est ainsi qu’ils ont bruyamment porté dans la presse, entre 1975 et 1977, leur « union sacrée contre la réforme Haby », sans jamais aborder la question du « collège unique » comme un débat prioritaire.

Présente au pouvoir à partir de 1981, la gauche unie (derrière un Parti socialiste bientôt hégémonique) a abondamment communiqué sur la « priorité à l’éducation », en faisant le premier budget de l’État, mais n’a pas eu beaucoup d’occasions de défendre ses choix concrets les plus forts devant les médias.

Des réformes aussi importantes que les zones d’éducation prioritaire (ZEP), qui relèvent d’un principe, nouveau, de discrimination positive, le baccalauréat professionnel, mis en place à partir de 1985 en vue de mener « 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat » ou le fait de mettre l’élève « au centre du système », ont été peu remarquées par les médias, cette discrétion permettant d’ailleurs au pouvoir d’éviter les controverses porteuses de divisions internes.

Entre 1997 et 2017, Claude Allègre (ministre de 1997 à 2000) ou Vincent Peillon (de 2012 à 2014) ont tenté d’ouvrir des débats de fond, mais la visibilité médiatique de l’agressivité du premier a éclipsé ses projets de réforme tandis que la très forte opposition suscitée par la réforme des rythmes scolaires du second a masqué son travail de « Refondation ».

En fait, les échanges d’idées les plus nourris ont été porteurs de divisions plus qu’ils n’ont contribué à fédérer la gauche autour d’une culture commune. Des ministres Alain Savary à Najat Vallaud-Belkacem, en passant par Lionel Jospin ou Claude Allègre, ceux-ci ont porté sur des projets de réforme favorables aux méthodes pédagogiques alternatives, censées favoriser la prise en charge de publics scolaires devenus plus hétérogènes, grâce au travail en équipe des professeurs et au recours à des techniques plus individualisées.

Or, bien que soutenues par les mouvements pédagogiques, ces réformes ont été perçues par la base enseignante et ses syndicats majoritaires (électorat clé pour la gauche) comme des injonctions brutales méprisant les difficultés qu’ils rencontraient au quotidien. Les grèves, manifestations et polémiques qui ont suivi ont généralement mené à une politique de concessions et/ou à une défaite électorale.

Ces divisions sont d’autant plus profondes qu’à chaque épisode de conflit, l’encadrement idéologique de l’opposition aux réformes, dans la presse et l’édition, a été assuré par un discours créant un clivage supplémentaire. Reformulant des anathèmes récurrents, des personnalités généralement issues du monde universitaire ou médiatique ont su séduire durablement aussi bien à gauche qu’à droite en dénonçant dans les réformes la marque du « pédagogisme », idéologie peu définie qui serait à leur avis responsable des problèmes de l’École. Lorsqu’en 1984, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre socialiste, reprend à son compte ce discours « antipédagogiste » à tonalité conservatrice, il donne naissance à un courant dit « républicain » qui a connu depuis une importante postérité, tout en brouillant un peu plus les pistes à gauche.

La confusion idéologique n’est pas moins grande dans l’expression publique de la droite, écartelée dès les années 1970 entre deux priorités contradictoires. Assumant alors les responsabilités du pouvoir, les ministres successifs ont accepté de répondre aux aspirations à la libéralisation du rapport pédagogique et de parachever la politique de massification du second degré à l’œuvre depuis 1959 à travers l’institution du collège unique en 1975. Dans le même temps, les réseaux conservateurs, des colonnes du Figaro au SNALC, en passant par l’UNI ou le Club de l’Horloge, s’indignaient de cette politique de concessions.

Au-delà de la défense de l’école « libre », victorieuse en 1984, la droite des années 1980 s’est approprié certains marqueurs idéologiques portés par la dynamique antipédagogiste. Pourtant, lors de leur passage au pouvoir, ses principales personnalités n’ont pu mettre en œuvre la suppression du collège unique, la fermeture des IUFM (« institutions pernicieuses aux mains de médiocres ou d’illuminés », selon François Fillon) ou l’abandon du principe selon lequel l’élève devrait être « au centre du système », sur lesquels ils avaient abondamment communiqué. Se construisant dans l’opposition sur le mode polémique, la culture conservatrice s’est une fois encore heurtée aux faits.

L’option libérale a davantage donné lieu à des réalisations concrètes. La décentralisation, pensée avant tout comme une responsabilisation des cadres intermédiaires (particulièrement des chefs d’établissement), a ainsi été un souci prioritaire de Luc Ferry comme de Jean-Michel Blanquer, et se manifeste jusque dans le « Pacte » promu à la rentrée 2023 par Emmanuel Macron.

Mais elle offre peu de prises au monde conservateur pour se distinguer de la gauche, qui s’est longtemps réclamée de valeurs décentralisatrices et qui, dans les années 1980, s’est parfaitement approprié l’idée selon laquelle l’École devait s’adapter aux besoins des entreprises : c’était une autre priorité de la communication de Jean-Pierre Chevènement.

Il faut en fait attendre 2007 pour que la droite adopte sur l’éducation une communication donnant la priorité à la construction d’une identité véritablement conservatrice. Nicolas Sarkozy est alors le premier candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle à accorder une place importante à l’école dans sa campagne, et ce en mettant en avant la question de la discipline et de l’autorité. Dès lors, l’École devient un terrain privilégié pour la refondation idéologique d’une droite qui doit, sur l’autre bord, se mesurer à une extrême droite en pleine ascension.

Dans l’opposition depuis 2012, les parlementaires Les Républicains, à l’instar de ceux du Rassemblement national, et suivis à l’occasion par Jean-Michel Blanquer, saisissent toutes les occasions de manier des marqueurs idéologiques, positifs, comme l’uniforme ou le lever de drapeau, ou négatifs, comme l’écriture inclusive, le « wokisme » ou les tenues religieuses.

Il n’est pas certain que ce travail, essentiellement symbolique, suffise à construire une culture partagée à droite. À gauche, les forces désormais appelées à jouer un rôle moteur, des écologistes à la France Insoumise, ont rarement l’occasion de s’exprimer sur les questions éducatives, de sorte que les perspectives risquent aussi d’y demeurer floues. Encore peu fondées factuellement, les nouvelles oppositions, imaginées par le pouvoir actuel, entre « progressisme » et « populisme » ou entre « arc républicain » et « extrêmes », manquent de contenu.

Historiquement, la question du statut de l’école privée est en fait le seul point qui soit parvenu à unifier durablement des camps et à susciter des oppositions claires, porteuses de véritables identités politiques. Mais depuis que les manifestations monstres de 1984 et de 1994 ont convaincu les uns et les autres de ne plus toucher au statu quo, celles-ci ont perdu de leur consistance.

Or l’école a besoin de politique. On ne redonnera pas aux jeunes l’envie de s’engager dans les métiers de l’éducation sans leur permettre d’inscrire cet engagement dans un projet qui le dépasse. On ne mobilisera pas les enseignants pour une réforme, si nécessaire soit-elle, sans que celle-ci soit sous-tendue par une vision. C’est là affaire de travail programmatique et de mise en débat, d’activation d’un imaginaire et de mise en scène de clivages clairs et durables. Et sur ce point, tout reste à faire.

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