Archive pour le Tag 'Pandémie'

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Pandémie : une opportunité pour un nouveau modèle économique ?

Pandémie : une opportunité pour un nouveau modèle économique ?

 « La pandémie a provoqué un désastre sanitaire, économique et social, mais peut s’avérer être une chance pour développer un modèle économique de rupture » estime dans l’Opinion  William Thay e président du think-tank Le Millénaire, spécialisé en politiques publiques et portant un projet gaulliste et réformateur au service de la grandeur de la Franceet  Olivier Bodo est secrétaire général délégué du Millénaire.

 

La gestion de la crise sanitaire, économique et sociale ne sera considérée comme un échec que si nous ne pouvons pas en tirer les enseignements. Nous devons mettre en place les conditions nécessaires pour répondre aux problèmes conjoncturels hérités de la crise, mais également aux maux structurels français. Nous devons libérer donc les énergies pour faire de la France le paradis du travail grâce à notre cadre de vie.

Notre pays doit se préparer à effectuer une transition de son économie qui est sous perfusion. En effet, mis à part le transport aérien, le tourisme ou la restauration qui ont été immédiatement impactés, les autres secteurs de notre économie se stabilisent grâce aux dispositifs de soutien. De fait, la véritable crise va commencer au moment où ceux-ci vont disparaître. Cet arrêt conduira à une asphyxie des acteurs économiques aussi bien des ménages que des entreprises. C’est pourquoi ces mécanismes doivent être arrêtés progressivement pour permettre une transition en douceur.

Boulet.  erreurs. Pour en sortir renforcé, il est ainsi nécessaire de changer de modèle. La transformation de notre économie ne doit pas répondre uniquement aux problèmes engendrés par la crise sanitaire ; elle doit également répondre aux problèmes structurels qui existaient auparavant. La pandémie a révélé la faiblesse du système économique français fortement dépendant de la consommation des ménages ainsi que la vulnérabilité d’approvisionnement de certains secteurs liés à des structures de production essentiellement basées à l’étranger. De plus, elle a ouvert des perspectives intéressantes en termes d’opportunités : il y aura clairement un avant et un après Covid.

« Il est nécessaire de rompre avec notre politique économique fondée sur la consommation et les dépenses publiques »

Pour faire de la France le paradis du travail, il est nécessaire dans un premier temps de libérer les énergies des acteurs économiques pour leur redonner de l’oxygène tout en leur offrant un avantage comparatif. Tout d’abord, la diminution temporaire du taux de TVA dans les secteurs sinistrés doit encourager la consommation ou la reconstitution de la trésorerie des entreprises. Ensuite, une attention particulière devra être portée au niveau d’endettement des entreprises et au risque de faillite qui en découle. Pour cela, nous pouvons procéder à un allongement de la période de remboursement mais également, en ce qui concerne les PGE, envisager de supprimer le paiement des intérêts et limiter le remboursement au seul principal.

Enfin, la fiscalité française ne doit plus être un boulet, mais un avantage pour nos acteurs économiques. Pour cela, il faudrait aligner progressivement notre fiscalité sur celle du Royaume-Uni pour offrir un avantage comparatif à la France par rapport à ses voisins européens. Cet alignement passerait par une diminution du montant des cotisations sociales patronales, la baisse du montant de l’impôt sur les sociétés (IS) pour l’établir dès cette année à 25 % puis 20 % et la suppression de certains impôts de production qui sont une contre-logique économique.

Pour faire de la France le paradis du travail, il est nécessaire dans un second temps d’entamer des réformes structurelles. Tout d’abord, il est nécessaire de rompre avec notre politique économique fondée sur la consommation et les dépenses publiques. La France doit redevenir une nation d’industriels et de savants en se réindustrialisant et en montant en gamme tant en termes de production que de compétences humaines. Ensuite, nous pouvons renforcer l’attractivité des régions sinistrées grâce, notamment, aux mutations du monde du travail engendrées par la crise sanitaire. Cela nécessite le développement des moyens de communication à travers les réseaux internet et téléphonique ainsi que des infrastructures d’accueil et de transports. Enfin, les réformes fiscales doivent permettre de libérer des marges de manœuvre supplémentaires aux entreprises pour investir sur le capital humain. En effet, en améliorant le bien-être des salariés et en renforçant leurs compétences, les acteurs économiques devraient enregistrer des gains de productivité.

La pandémie a provoqué un désastre sanitaire, économique et social, mais peut s’avérer être une chance pour développer un modèle économique de rupture. En effet, nous pouvons profiter de notre cadre de vie jugé agréable pour favoriser l’attractivité de la France. Il s’agit ainsi de créer un cercle vertueux par une montée en gamme pour rompre avec le perpétuel nivellement par le bas afin de faire de notre pays le paradis du travail.

William Thay est président du think-tank Le Millénaire, spécialisé en politiques publiques et portant un projet gaulliste et réformateur au service de la grandeur de la France. Olivier Bodo est secrétaire général délégué du Millénaire.

La culture et la pandémie

La culture et la pandémie

La pandémie aidant, le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim craint que nous versions dans « une époque dépourvue d’esprit ». Aux responsables politiques, davantage préoccupés par eux-mêmes que par le bien public, il demande, dans une tribune au « Monde », de redonner toute sa place à la culture.

Publié aujourd’hui à 00h39   Temps deLecture 3 min.

Déjà, avant la pandémie du Covid-19, j’avais observé que la culture perdait quotidiennement de sa valeur. De nombreux philosophes se sont penchés sur la notion de « Zeitgeist », l’esprit du temps, et, depuis des années, le fait que nous versons dans une époque dépourvue d’esprit me préoccupe sérieusement. Même si nous essayons toujours de rendre les circonstances responsables d’une grande partie de nos problèmes, nous sommes, malgré tout, les seuls responsables de cette dérive.

Depuis quand observons-nous ce phénomène décourageant ? Il me semble qu’il va de pair avec l’incursion d’Internet dans notre vie. Cette invention est indéniablement un outil qui a amélioré notre quotidien de multiples façons. Mais elle a également entraîné un grand nombre de problèmes.

L’être humain est capable de créer des choses extraordinaires, mais souvent, il se révèle incapable de vivre avec. De maître il devient facilement esclave. Qu’est-ce qu’un couteau ? Un objet qui permet de tuer une personne, ou de couper un bout de pain pour le partager avec quelqu’un qui a faim ? Le couteau est innocent, c’est l’être humain qui décide.

Internet a fait disparaître notre curiosité d’espèce vivante observant minutieusement son environnement. De nombreuses pensées et idées n’ont par conséquent jamais vu le jour, et cette invention nous aveugle à bien des égards. Simultanément, notre sentiment de responsabilité s’est atrophié. Nous parlons de manière grandiloquente de droits, mais nous ne sommes pas en mesure de débattre de notre responsabilité.

Pour inverser ce développement, nous sommes tributaires, comme rarement auparavant, de la politique. Cette dépendance se renforce encore lorsque nous commençons à analyser l’état de la culture. Une conséquence visible de cette époque sans esprit est que les politiciens d’aujourd’hui se préoccupent davantage de ce qu’on pense ou dit d’eux que de l’influence qu’auront leurs décisions sur l’avenir. Autrement dit, leurs valeurs sont superficielles – ni décisives ni centrales. Leurs questions ciblent le court terme.

La culture souffre de nombreuses fermetures, avec leurs effets destructeurs, mais dans le débat actuel, nous confondons les aides liées à cette époque de pandémie avec des solutions de long terme. Dans de nombreux pays par exemple, la musique, l’opéra, le théâtre, la danse, les arts de la scène ont trouvé, grâce aux offres de streaming [diffusion de contenus en ligne], une échappatoire qui ne devra toutefois pas être considérée, au final, comme une solution.

Crise du Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Crise du Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Les deux économistes Jérémie Bastien et Jean-François Brocard et le politiste Jean-Michel De Waele se prononcent, dans une tribune au « Monde », pour une régulation du capital dans le football professionnel européen.

Tribune.

 

La conjoncture actuelle marquée par la crise pandémique du Covid-19 révèle au grand jour les limites structurelles du modèle économique du football professionnel européen. Pourtant, nombreux sont ceux qui alertent depuis plusieurs années sur les conditions de durabilité de ce modèle, de plus en plus financiarisé.

En mars 2020, dans certains championnats, en plein cœur de la crise, des baisses de salaire ont été négociées, appliquées, parfois abandonnées, dans le but de contrer les effets de la crise sanitaire. L’équilibre budgétaire des clubs en Europe, déjà hautement instable, a en effet été mis à l’épreuve d’une contraction de leurs revenus sous l’effet des mesures de restrictions instaurées par les autorités publiques nationales afin de gérer la diffusion de l’épidémie.

Les clubs consacrant plus de 60 % de leurs revenus à la masse salariale, activer le levier salarial semblait une évidence pour les dirigeants, cette solution étant discutée à nouveau en France compte tenu des conséquences liées au désengagement de Mediapro. Parmi l’éventail des dispositifs de régulation pouvant être mobilisés, diminuer les salaires des joueurs est la mesure la plus souvent évoquée pour purger le football professionnel de ses maux et le sauver d’une faillite annoncée depuis plusieurs années.

Inscrire le football dans un modèle plus vertueux

Pour légitimer l’adoption d’une telle disposition, ses tenants s’appuient généralement sur l’efficacité supposée du plafonnement de la masse salariale individuelle des clubs, mis en place depuis plusieurs décennies dans certaines ligues majeures nord-américaines. Si la transposition de cet instrument dans le football européen pose des questions d’opérabilité (harmonisation à l’échelle continentale ou encore contrôle des stratégies de contournement), elle soulève également une interrogation quant au partage de la valeur ajoutée dans une industrie de main-d’œuvre dans laquelle le travail représente l’essentiel des facteurs de production.

Par ailleurs, dans les ligues nord-américaines, le plafond salarial n’est qu’un pan d’une régulation plus large extrêmement contraignante visant essentiellement à équilibrer l’allocation du talent entre les clubs. Enfin, toute volonté se donnant pour objectif d’inscrire le football dans un modèle plus vertueux par le biais d’une baisse des salaires se heurte à un obstacle de taille : le pouvoir de marché des grands clubs, lesquels ne sont pas prêts à accepter un plafond qui les contraindrait fortement.

Pandémie Dunkerque : les élus reculent

Pandémie Dunkerque : les élus reculent

 

La situation à Dunkerque est presque incontrôlable avec notamment un taux de d’incidence de 901 cas pour 100 000 habitants quand la moyenne nationale est de l’ordre de 200 cas. Une situation beaucoup plus grave encore qu’à Nice  et sa région.

 

Pourtant les élus locaux, sans doute préoccupés par des considérations électorales (les prochaines départementale et régionales) reculent  devant l’obstacle. Contrairement à Nice, ils n’ont pas eu le courage de prendre les mesures de confinement qui s’imposaient considérant qu’il valait encore donner une  chance aux mesures de protection classiques. Et de proposer pour l’ensemble de la zone le port du masque notamment ! Comme si cette mesure pratiquée avec une assez grande discipline dans l’espace public partout en France constituait une mesure réellement nouvelle !

Des responsables locaux qui se fondent sur une situation qui serait moins grave dans le département. Cependant avec 293 cas pour 100.000 habitants, il est bien supérieur à la moyenne nationale (201,7 cas pour 100.000 habitants) mais encore très inférieur à celui des Alpes-Maritimes (583,2). Dans le Pas-de-Calais voisin, il a augmenté de plus de 15,5 points pour dépasser les 340 cas pour 100 000 habitants. À juste titre des élus locaux ont réclamé que la gestion des mesures de protection sanitaire puisse être de la responsabilité des élus locaux en lien avec le préfet.

Une perspective soutenue par le gouvernement bien content de se débarrasser de la patate chaude. Mais on mesure à travers les réticences de certains élus locaux combien ce transfert de responsabilité met en lumière les contradictions de la politique sanitaire.

Le déni de la pandémie à l’école

 

Le déni de la pandémie à l’école 

Malgré la convergence des données scientifiques démontrant que les écoles jouent un rôle dans la diffusion du virus, le gouvernement a choisi de les maintenir ouvertes. Or, cette décision ne s’accompagne pas d’une stratégie globale de prévention des risques, déplorent, dans une tribune au « Monde », l’ancien directeur de Santé publique France, François Bourdillon, et la politiste Mélanie Heard.

Les connaissances scientifiques ne laissent aucun doute sur le fait que les enfants sont, autant que les adultes, un vecteur de transmission de l’épidémie de Covid-19 et que l’école est donc impliquée dans sa diffusion.

Les données virologiques établissent, par exemple, que la charge virale excrétée par les enfants, même asymptomatiques, est comparable à ce qui est observé chez les adultes. Les données britanniques tirées d’un échantillon aléatoire montrent que les classes d’âge scolaire ont des taux de prévalence supérieurs à ceux des adultes. En France, à partir des seules données de dépistage cette fois, la réalité de la circulation du virus chez les enfants est désormais soulignée à chaque point hebdomadaire de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France.

Les enfants sont un point d’entrée du virus dans les familles ; les données en ce sens sont désormais nombreuses. Une très grande étude rétrospective chinoise portant sur les chaînes de contaminations au sein de 27 000 foyers de la ville de Wuhan souligne une contagiosité forte chez les enfants dans les foyers. Enfin, une étude parue en novembre 2020 dans Nature visant à établir l’impact sur le taux de reproduction du virus de différentes interventions dans plus de 200 pays montre que « fermer les lieux d’éducation » est la deuxième mesure la plus efficace, quel que soit le niveau concerné.

D’une semaine sur l’autre, le nombre de classes fermées en France est en très nette hausse. La situation actuelle est, en outre, profondément modifiée par la diffusion de nouveaux variants bien plus contagieux, y compris chez les enfants. Et tous les modèles disponibles s’accordent pour les décrire comme capables de provoquer une vague d’infections dramatique à l’échéance de moins d’un mois dans notre pays.

Devant cette convergence d’informations scientifiques, bien des pays européens ont décidé de fermer leurs écoles : le débat porte alors sur la stratégie de prévention qui permettrait de les rouvrir sans alimenter une reprise de l’épidémie. Mais, dans notre pays, il existe un déni de la réalité du risque et l’« arbitrage » en faveur de la continuité scolaire est tenu pour intangible.

Comment comprendre pareille décision ? Il semble qu’il y a là une situation de dilemme : deux objectifs de même valeur sont réputés inconciliables. D’un côté, un risque majeur pour la lutte contre l’épidémie. De l’autre, des motifs d’inquiétude à l’égard de l’enseignement à distance : impact psychologique de la désocialisation, impact pédagogique de la classe à la maison et risque de décrochage ; impact social pour les élèves désavantagés par des conditions de vie difficiles ; impact économique aussi lorsque la classe à distance empiète sur le temps de travail des parents. Ces arguments des deux côtés étant posés, comment comprendre le mode de raisonnement des autorités ?

Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Les deux économistes Jérémie Bastien et Jean-François Brocard et le politiste Jean-Michel De Waele se prononcent, dans une tribune au « Monde », pour une régulation du capital dans le football professionnel européen.

Tribune.

 

La conjoncture actuelle marquée par la crise pandémique du Covid-19 révèle au grand jour les limites structurelles du modèle économique du football professionnel européen. Pourtant, nombreux sont ceux qui alertent depuis plusieurs années sur les conditions de durabilité de ce modèle, de plus en plus financiarisé.

En mars 2020, dans certains championnats, en plein cœur de la crise, des baisses de salaire ont été négociées, appliquées, parfois abandonnées, dans le but de contrer les effets de la crise sanitaire. L’équilibre budgétaire des clubs en Europe, déjà hautement instable, a en effet été mis à l’épreuve d’une contraction de leurs revenus sous l’effet des mesures de restrictions instaurées par les autorités publiques nationales afin de gérer la diffusion de l’épidémie.

Les clubs consacrant plus de 60 % de leurs revenus à la masse salariale, activer le levier salarial semblait une évidence pour les dirigeants, cette solution étant discutée à nouveau en France compte tenu des conséquences liées au désengagement de Mediapro. Parmi l’éventail des dispositifs de régulation pouvant être mobilisés, diminuer les salaires des joueurs est la mesure la plus souvent évoquée pour purger le football professionnel de ses maux et le sauver d’une faillite annoncée depuis plusieurs années.

Inscrire le football dans un modèle plus vertueux

Pour légitimer l’adoption d’une telle disposition, ses tenants s’appuient généralement sur l’efficacité supposée du plafonnement de la masse salariale individuelle des clubs, mis en place depuis plusieurs décennies dans certaines ligues majeures nord-américaines. Si la transposition de cet instrument dans le football européen pose des questions d’opérabilité (harmonisation à l’échelle continentale ou encore contrôle des stratégies de contournement), elle soulève également une interrogation quant au partage de la valeur ajoutée dans une industrie de main-d’œuvre dans laquelle le travail représente l’essentiel des facteurs de production.

Par ailleurs, dans les ligues nord-américaines, le plafond salarial n’est qu’un pan d’une régulation plus large extrêmement contraignante visant essentiellement à équilibrer l’allocation du talent entre les clubs. Enfin, toute volonté se donnant pour objectif d’inscrire le football dans un modèle plus vertueux par le biais d’une baisse des salaires se heurte à un obstacle de taille : le pouvoir de marché des grands clubs, lesquels ne sont pas prêts à accepter un plafond qui les contraindrait fortement.

La « pandémie » de l’argent dans le football

La « pandémie » de l’argent dans le football

Les deux économistes Jérémie Bastien et Jean-François Brocard et le politiste Jean-Michel De Waele se prononcent, dans une tribune au « Monde », pour une régulation du capital dans le football professionnel européen.

Tribune.

 

La conjoncture actuelle marquée par la crise pandémique du Covid-19 révèle au grand jour les limites structurelles du modèle économique du football professionnel européen. Pourtant, nombreux sont ceux qui alertent depuis plusieurs années sur les conditions de durabilité de ce modèle, de plus en plus financiarisé.

En mars 2020, dans certains championnats, en plein cœur de la crise, des baisses de salaire ont été négociées, appliquées, parfois abandonnées, dans le but de contrer les effets de la crise sanitaire. L’équilibre budgétaire des clubs en Europe, déjà hautement instable, a en effet été mis à l’épreuve d’une contraction de leurs revenus sous l’effet des mesures de restrictions instaurées par les autorités publiques nationales afin de gérer la diffusion de l’épidémie.

Les clubs consacrant plus de 60 % de leurs revenus à la masse salariale, activer le levier salarial semblait une évidence pour les dirigeants, cette solution étant discutée à nouveau en France compte tenu des conséquences liées au désengagement de Mediapro. Parmi l’éventail des dispositifs de régulation pouvant être mobilisés, diminuer les salaires des joueurs est la mesure la plus souvent évoquée pour purger le football professionnel de ses maux et le sauver d’une faillite annoncée depuis plusieurs années.

Inscrire le football dans un modèle plus vertueux

Pour légitimer l’adoption d’une telle disposition, ses tenants s’appuient généralement sur l’efficacité supposée du plafonnement de la masse salariale individuelle des clubs, mis en place depuis plusieurs décennies dans certaines ligues majeures nord-américaines. Si la transposition de cet instrument dans le football européen pose des questions d’opérabilité (harmonisation à l’échelle continentale ou encore contrôle des stratégies de contournement), elle soulève également une interrogation quant au partage de la valeur ajoutée dans une industrie de main-d’œuvre dans laquelle le travail représente l’essentiel des facteurs de production.

Par ailleurs, dans les ligues nord-américaines, le plafond salarial n’est qu’un pan d’une régulation plus large extrêmement contraignante visant essentiellement à équilibrer l’allocation du talent entre les clubs. Enfin, toute volonté se donnant pour objectif d’inscrire le football dans un modèle plus vertueux par le biais d’une baisse des salaires se heurte à un obstacle de taille : le pouvoir de marché des grands clubs, lesquels ne sont pas prêts à accepter un plafond qui les contraindrait fortement.

Pandémie : « Les Lois de la contagion »

Pandémie : « Les Lois de la contagion »,

Dans un récent livre, l’épidémiologiste britannique Adam Kucharski décrit les principes régissant tous les types de transmissions virales. ( Analyse du M)onde

Le livre. Quels points communs entre l’épidémie de Covid-19, la crise des subprimes, le virus informatique WannaCry et le succès de défis en ligne comme « boire cul sec dans les situations les plus tordues » ?

 

 

Tous ces phénomènes obéissent à des lois semblables qui font intervenir des concepts désormais très connus de courbe exponentielle, de taux de reproduction ou d’intervalle entre deux générations. Bref, ils sont des manifestations de transmissions épidémiques, que ce soit de virus à ARN, de virus informatique, de vidéos…

Ils sont très bien décrits par un chercheur anglais qui a lui-même touché à bon nombre de ces domaines souvent éloignés. En Angleterre, le livre est sorti en février 2020, juste avant l’épidémie que l’on connaît. Et si le SRAS est évoqué, c’est seulement à travers la première version du virus, celle qui est apparue en 2003. Sa réémergence, en 2020, ne figure donc pas dans l’exposé pédagogique et vivant que livre Adam Kucharski, bien connu outre-Manche avant même le Covid-19. Et ça ne manque pas pour autant.

Moustiques, suicides et contes populaires

Tout commence par le personnage incroyable du médecin Ronald Ross (1857-1932), Prix Nobel de médecine en 1902 pour sa compréhension, après des expériences épiques, de la transmission du paludisme. Il jette aussi les bases de la modélisation des épidémies, avec son « théorème du moustique », ce qui inspirera Kermack et McKendrick, les auteurs des modèles dits « à compartiments », toujours d’actualité pour décrire une pandémie. Enfin, avec la mathématicienne Hilda Hudson, il généralise ses idées dans une « théorie des événements », dont les chapitres de ce livre montreront, en quelque sorte, les réalisations et surtout les limites.

 

Beaucoup de phénomènes sont ainsi décrits en tenant compte de facteurs tels que transmission, contact, incubation, susceptibilité… En finance, avec les subprimes ou les actions en général. En sociologie, avec les suicides, l’obésité, la violence. En informatique, avec les virus et autres vers, ou avec les réseaux sociaux numériques. Evidemment, il est aussi très souvent question de nombreuses épidémies, Ebola, sida, Zika, choléra… Quelques exemples sont inattendus, comme l’étude de la généalogie des contes populaires ou la diffusion parmi les scientifiques de dessins très techniques du physicien Richard Feynman. 

Pandémie : la Chine refuse la transparence

Pandémie : la Chine refuse la transparence

 

 

Le moins que ne plus dire c’est que la délégation de l’OMS qui s’est rendue enfin en Chine pour tenter de trouver des explications à l’origine de la pandémie n’ag guère apportée d’éclairage. En cause, le fait une partie de l’OMS est largement influencée par les Chinois. Surtout la réticence de la Chine à fournir les éléments objectifs permettant aux scientifiques de faire leur travail. Pourtant la délégation avait montré des signes d’allégeance à la Chine en écartant la possibilité d’un virus échappé d’un laboratoire. Une déclaration un peu prématuré. Globalement la délégation est revenue sans beaucoup d’éléments pertinents pour éclairer l’origine de l’épidémie qui s’est répandue dans le monde.

« Nous voulons plus de données. Nous avons demandé plus de données », a déclaré dans un entretien avec l’AFP Peter Ben Embarek, qui a passé avec son équipe un mois à Wuhan, où le coronavirus responsable de l’épidémie a été découvert en décembre 2019.

« Il y a un ensemble de frustrations mais aussi d’attentes réalistes quant à ce qui est faisable dans un délai donné », a-t-il ajouté, avant d’espérer que les données réclamées seraient fournies, permettant d’aller plus loin.

De son côté, la Maison Blanche a fait savoir qu’elle avait « de fortes inquiétudes sur la façon dont les premiers résultats de l’enquête sur le Covid-19 ont été communiqués et des questions sur la procédure utilisée pour y parvenir ».

« Pour mieux comprendre cette pandémie et préparer la prochaine, la Chine doit rendre accessibles ses données sur les premiers jours de l’épidémie », a ajouté dans cette déclaration le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan.

Pandémie : la réponse doit être collective et internationale (Macron)

Pandémie : la réponse doit être collective et internationale (Macron)

Dans une interview au JDD, le président de la république considère qu’il faut mener la guerre contre la pandémie à l’échelle mondiale. Pour Emmanuel Macron, cette « guerre mondiale » ne sera gagnée qu’au prix de la plus grande ­coopération internationale. « Nous sommes désormais engagés dans une lutte contre les variants, qui est une véritable course contre la montre, confie-t‑il au JDD. Sans une action collective internationale rapide, efficace et solidaire, nous prenons le risque que le virus nous échappe. »

 

« Les pays africains nous interpellent à juste titre sur leur accès aux vaccins, indique le chef de l’État. L’initiative ACT-A aura permis de sécuriser plus de 2 milliards de doses de vaccins à bien meilleur prix que si chaque pays les avait négociés séparément, c’est en soi une réussite. Mais nous devons encore accélérer les efforts, car chaque semaine compte. » Au cours des prochains jours, Emmanuel Macron échangera avec ses pairs de l’Union africaine et relaiera leurs messages vendredi lors d’une réunion par visioconférence du G7 organisée par Boris Johnson, qui en assure la présidence cette année.

Comme on l’admet volontiers à l’Élysée, et pour s’en réjouir ouvertement, cette mobilisation accrue n’aurait pas été la même sans le soutien de la nouvelle administration Biden aux États-Unis. Non seulement le président démocrate a rejoint immédiatement l’OMS dès ses premières heures à la ­Maison-Blanche, mais il a également confirmé le déblocage de 4 milliards de dollars pour financer les efforts d’ACT-A. « C’était l’un de mes premiers sujets d’échange avec le président Biden », raconte Emmanuel Macron, tout en se montrant perplexe sur l’absence ou le retard d’autres grandes puissances à rejoindre l’effort collectif. « Nous devons travailler avec les Chinois et les Russes pour que les vaccins développés par leurs scientifiques s’intègrent à ce grand effort multilatéral contre la pandémie – dès lors qu’ils auront fait l’objet des certifications nécessaires par l’OMS », plaide-t‑il.

Le président de la république oublie cependant que les Chinois comme les Russes grâce précisément à leurs vaccins utilisent cet outil pour renforcer leur impact diplomatique dans de nombreux pays en développement notamment en Afrique.

L’offensive pour vacciner toute la planète afin de prendre de vitesse les variants émerge aussi dans la presse scientifique écrit le JDD. Arnaud Fontanet cosigne cette semaine un article dans The Lancet où il insiste sur la « vulnérabilité » paradoxale des pays riches. « La fin de la pandémie », écrivent l’épidémiologiste du conseil scientifique et ses coauteurs (dont Salim Abdool Karim, qui conseille le gouvernement d’Afrique du Sud dans la lutte contre le Covid‑19), ne sera « possible » que lorsque « les vaccins seront distribués de manière équitable à travers le monde ». 

Pandémie : le grand enfermement

 

Pandémie : le grand enfermement 

 

Au nom de la protection de la société, le siècle des Lumières enfermait les personnes contagieuses, les criminels et les déraisonnés. Aujourd’hui, nous sommes tous enfermés pour nous protéger de la contagion, au nom de la sacralité de la santé, analyse le médecin , Mathurin Maillet , dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Le XVIIIe siècle a connu le grand renfermement. Les fous, les criminels, les déviants sexuels, les mendiants, les vagabonds, les malades incurables, tout le ban de la société était enfermé à l’Hôpital général. Le siècle des Lumières possède plus de zones d’ombre qu’on ne voudrait l’imaginer : c’était le siècle de la liberté qui enfermait de façon frénétique. L’âge classique avait donné le mot d’ordre : la Raison, devenue valeur suprême, devait triompher de tous ces « déraisonnés ». Et le siècle des Lumières de suivre les instructions.

 

Si ce traitement d’une partie de la population peut nous sembler injuste et arbitraire, rappelons-nous l’impératif : « Il faut protéger la société. » Le grand renfermement visait à garantir, en contenant les malades au sens large, la vie des autres membres de la société : contagieux, violents, déraisonnés, ils payaient par leur incarcération le prix de la liberté de tous « les autres »

Malade, on était enfermé. Aujourd’hui, tout le monde est enfermé : tout le monde est devenu malade. Malade indolent, malade patent, malade préclinique, malade asymptomatique : tout homme est devenu malade en puissance et, par là même, danger pour la société, dangereux, criminel. Mettez votre masque : vous êtes un malade. Otez-le : vous êtes un criminel. Quoi de plus naturel que de rester enfermé ? Les schèmes mentaux du XVIIIe siècle ne nous ont pas quittés. Formidable atavisme que nous pouvons toucher du doigt, nous autres, hommes modernes, qui aimons à nous croire délivrés de tout passé obscur.

Pour bien saisir cette résurgence psychologique, il faut toutefois remarquer les déplacements qui se sont effectués entre le XVIIIet le XXIsiècle dans ce processus d’enfermement. D’un espace d’emprisonnement bien délimité, régi par une administration publique, dans lequel les détenus étaient enfermés de force sur seul ordre du souverain, nous sommes passés à une claustration sans limites géographiques, dans l’espace privé, où chaque détenu est invité à se faire complice de sa propre séquestration. De l’Hôpital général comme maison de force au foyer domestique comme prison volontaire. Comment est-on passé du grand renferment à ce renfermement total, à ce drôle de renfermement ?

Marqués par la violence de l’incarcération systématique de tous les déraisonnés et autres marginaux, on proposa, au début du XIXe siècle, de délaisser l’exercice d’un pouvoir de coercition forte qui se réalisait essentiellement par le droit d’imposer la mort. On inventa au contraire une coercition plus douce, plus subtile, moins oppressante : le pouvoir se refusait désormais à menacer de mort ; il fallait, pour diriger, encourager la vie.

Pandémie : plaidoyer pour la tech et l’IA

Pandémie : plaidoyer pour la tech et l’IA

 

Ancienne dirigeante de Sanofi et de GE Healthcare, Pascale Witz défend dans son livre* le recours à la tech et à l’intelligence artificielle (IA) dans la santé.(Interview dans l’Opinion)

Quel est l’apport de la tech dans la course aux vaccins ?

Les vaccins à ARN messager sont des exemples criants de l’apport de la tech. Si Moderna et BioNTech ont réussi ce coup de force, c’est qu’ils travaillaient depuis cinq ans sur cette technologie et qu’ils ont fait pivoter leurs équipes vers le vaccin. C’est ce qui leur a permis de gagner la course. Ce n’est pas le cas de Sanofi et je suis sûre que les équipes, que je connais bien et qui n’ont pas ménagé leurs efforts, sont très déçues. Mais, comme je l’expliquais, chaque laboratoire a utilisé la technologie qu’il maîtrisait.

Comparée à nos voisins anglais qui vaccinent à tour de bras, la France est à la traîne. Faut-il repenser notre sacro-saint principe de précaution?

Je ne pense pas que la France a été plus précautionneuse que la Grande-Bretagne. Le démarrage de notre campagne vaccinale a manqué d’audace mais les choses se déroulent bien mieux à présent. Il faut comprendre une chose : Faire un vaccin, ce n’est pas comme faire du Doliprane ! Ce n’est pas parce qu’on est capable de développer le second qu’on peut faire de même avec le premier. Les lignes de production sont tout à fait différentes. Un vaccin va transiter par la ligne dite des grandes molécules ou des produits biologiques innovants. C’était déjà un marché tendu. Lorsqu’un laboratoire veut développer un nouveau produit, il lui faut réserver un créneau pour la capacité de production des années à l’avance. Les limites de la campagne vaccinale se situent davantage à ce niveau-là selon moi.

En dehors du vaccin, pour quelle pathologie la tech a-t-elle fait ses preuves ?

Quand je parle de la tech, c’est au sens large, j’englobe la puissance du calcul, la miniaturisation, la connectivité. Le diabète est un bon exemple. Il y a 5 ou 6 ans, un patient diabétique devait avoir en permanence avec lui sa trousse de bonne taille contenant tous les outils pour se piquer le doigt. Avec les mini-capteurs de mesure du glucose en continu à patcher sur le bras ou sur le ventre une fois par semaine, cette logistique encombrante est derrière nous. Il suffit de regarder sa montre connectée pour vérifier discrètement son taux de glucose dans le sang.

La tech me semble tout à fait pertinente pour la surveillance cardiaque, en particulier celle des femmes. Elles sont davantage sujettes à la survenue d’un décès que les hommes après un premier événement cardiaque. Les médecins urgentistes vous diront leur inquiétude lorsqu’ils renvoient chez elles des patientes dont le tableau clinique est incertain. Des sociétés comme iRhythm Technologies développent déjà des enregistreurs d’ECG connectés, discrets. Il n’y a pas si longtemps, on faisait porter aux patients un holter, dispositif contraignant qui permettait l’enregistrement en continu de l’électrocardiogramme (pendant au moins 24 heures, NDLR). C’était impossible de l’oublier !

Selon vous, l’intégration de l’IA dans les protocoles médicaux va permettre de «  réhumaniser  » la médecine, en particulier à l’hôpital. N’est-ce pas paradoxal ?

La tech démocratise l’innovation médicale, elle pousse vers une santé de plus en plus humaine. Ce n’est pas du tout un paradoxe.

L’IA doit être conçue comme un outil de support à la décision. Elle permet l’analyse d’un plus grand nombre de données et, ce faisant, accorde au médecin davantage de temps pour se recentrer sur le patient. C’est l’autre aspect que je défends, quand je parle du suivi médical «  déporté  » à la maison grâce à la tech. Cette approche contribue au désengorgement des urgences et recentre l’hôpital sur son cœur de métier : la prise en charge des pathologies les plus graves.

Nous avons de grandes exigences vis-à-vis de la médecine. Je ne vois pas d’autres moyens que de faire confiance à la tech et à l’utilisation sécurisée des données

Vous prônez le principe de l’algorithme personnel de santé. De quoi s’agit-il ? Est-ce applicable en France, ou la population se méfie volontiers des GAFAM ?

Prenons l’exemple de l’asthme. La société Propeller Health a développé un inhalateur connecté, qui prend en considération l’environnement immédiat du patient et lui permet d’anticiper des crises d’asthme et d’éviter une fois de plus un recours aux urgences. Il s’agit donc, en somme, d’ajuster au plus près et de façon la plus personnelle le traitement au patient.

Quant à la défiance, je rappelle que nos données sont bien plus souvent enregistrées par des sociétés commerciales qu’à des fins scientifiques. Et, sincèrement, il faut en passer par là pour avancer dans la recherche clinique. Nous avons de grandes exigences vis-à-vis de la médecine. Je ne vois pas d’autres moyens que de faire confiance à la tech et à l’utilisation sécurisée des données. En ce sens, la création du Health data hub (nouvelle banque de données nationale, NDLR) est une très bonne initiative.

Pandémie : tout dépend des variants selon le Pr Fontanet

Pandémie : tout dépend des variants selon le Pr Fontanet

Pour l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique , la pandémie dépend essentiellement des bases des variants notamment britanniques «Si on continue sur cette trajectoire (…), on atteindra 30-35% à la mi-février et le nombre d’admissions à l’hôpital sera alors autour de 2.000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars», indique ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l’exécutif.

 

Comme membre du conseil scientifique, l’intéressé ne veut quand même pas contredire trop fortement la politique sanitaire du gouvernement et déclare prudemment qu’un confinement, «s’il avait été accepté par la population, aurait permis de soulager les hôpitaux et de reprendre le contrôle de l’épidémie».

 

En creux, cela signifie que le gouvernement a commis une grave erreur en ne prenant pas des mesures plus restrictives dès maintenant et notamment à l’occasion des vacances de février en autorisant la mobilité des personnes et donc du virus. Du coup,  l’expert reprend des arguments qui sont ceux du gouvernement et non de la compétence médicale quand il déclare :

«Mais le coût économique, social et scolaire aurait été très élevé», a-t-il souligné. «Du coup, le gouvernement a choisi de laisser une dernière chance au non-reconfinement, au risque de voir la situation sanitaire se dégrader encore et d’être contraint plus tardivement au reconfinement». Une dernière précaution oratoire pour dire quand même que les pouvoirs publics auront comme une grave erreur si les chiffres sont aussi mauvais que ce qu’il prévoit.

Une pandémie hors contrôle d’après la AP-HP

Une pandémie hors contrôle d’après la AP-HP

 

 

 

L’AP HP considère que l’épidémie va devenir hors contrôle car les mesures prises jusqu’à aujourd’hui ne sont pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Pour parler clair, la décision de non confinement constitue une erreur fondamentale, plus on  tarde, plus on augmente les conséquences de la pandémie. Exactement le contraire de ce qu’avait affirmé jeudi Jean Castex qui considérait qu’il n’y avait pas lieu pour le moment de prendre de nouvelles mesures de type confinement.

 

« La France ne connaît pas «de vague épidémique d’ampleur « avait considéré le premier ministre.

Il est vrai que le premier ministre avait pris des précautions oratoires en indiquant en fonction de la situation les mesures pourraient être adaptées en clair être plus restrictives.

 

«On risque d’avoir à faire face à une vague épidémique importante alors que nous sommes déjà à un niveau élevé de l’épidémie. Ça devient une quasi-certitude», a indiqué le Pr Bruno Riou de l’AP HP au cours d’un point de presse, jugeant que la prédominance du variant anglais était «inéluctable». «La situation s’est un peu aggravée par rapport à la semaine dernière et je ne vois pas bien pourquoi elle s’améliorerait», a indiqué le Pr Riou, qui avait appelé fin janvier à «un confinement le plus vite possible».

. «Toutes les décisions de confinement ont été prises relativement tardivement. Je m’attends à ce que le même genre de décision tardive soit prise», a commenté le Pr Riou vendredi. Aujourd’hui, nous avons «700 malades en réanimation avec une activité hors Covid qui reste très élevée, plus élevée qu’elle ne l’était pendant la première vague, plus élevée qu’elle ne l’était pendant la 2ème vague. Elle est aujourd’hui quasiment normale par rapport à la même situation l’année dernière», a détaillé le directeur adjoint de l’AP-HP, François Crémieux.

 

Pandémie : la démocratie en danger ?

Pandémie : la démocratie en danger ?

Dans ce manifeste auquel sont associés 14 chercheurs, soignants et enseignants, la philosophe Barbara Stiegler   pointe le démantèlement des systèmes de santé comme facteur aggravant d’une pandémie qui menace la culture démocratique.

 

Livre. Attention ! Ce « tract » est quasi un collectif ! Avant même de livrer ce manifeste décapant, la philosophe Barbara Stiegler, qui le signe, nomme les 14 soignants, chercheurs et enseignants qui y sont associés ; et leur domaine de compétence, parfaitement explicite, annonce l’ampleur de la charge.

Tout part de la contestation du mot « pandémie » que Richard Horton, le très raisonnable rédacteur en chef du Lancet, prestigieuse revue internationale de médecine, sans nier le virus comme événement biologique funeste à la propagation universelle, remplace par celui, inédit, de « syndémie ». En clair, il s’agirait d’un phénomène d’une gravité exceptionnelle car, par-delà l’attaque virale, la progression de la maladie serait liée aux inégalités sociales et à la crise écologique. L’augmentation continue des maladies chroniques fragilisant les populations face à des risques sanitaires aggravés.

Un « continent aux contours flous »

Dès lors, point de salut face au Covid-19 sans un radical changement de modèle économique, social et politique. Sous peine de voir ce type d’« accidents sanitaires » se multiplier en échappant à toute parade efficace.

Responsable à l’université Bordeaux-Montaigne du master « soin, éthique et santé », Barbara Stiegler pointe le démantèlement des systèmes de santé comme facteur aggravant de la pandémie qui, pour elle, n’est plus tant le mode de manifestation du virus, ni une propagation mondiale d’une affection nouvelle, qu’un « continent aux contours flous et évolutifs, mais qui risque de durer des années, et pourquoi pas des siècles et des siècles ».

La formule peut effrayer mais l’argumentaire qui suit justifie l’alarme puisque, n’étant plus l’objet de la moindre discussion alors même qu’elle bouleverse les modes de vie et la culture démocratique qu’elle menace, la pandémie met en cause la démocratie même.

Suspension de libertés individuelles essentielles, dogmes d’une discipline décrétée impérative sans consultation ni négociation, la règle du jeu change brutalement alors même que la mutation culturelle se préparerait de longue date, la Chine s’opposant au leader tant économique que despotique. Le vocabulaire en est arbitrairement révisé et la « démocratie sanitaire » comme le « consentement éclairé du patient » tenus pour obsolètes.

Irrationalité et incohérence

Le coup est d’autant plus sévère qu’une stricte observation des actes du drame (confinement, déconfinement, reconfinement) met en lumière l’irrationalité et l’incohérence de certaines décisions sur lesquelles aucune évaluation n’est proposée. La peur comme seul moteur et unique justification des renoncements démocratiques exigés : ainsi se détricote une vie collective dont l’humanisme est retoqué comme un idéal désormais dangereux.

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