Palestiniens : la France défavorable à une suspension de l’aide
Paris est défavorable à la suspension de l’aide de l’Union européenne qui bénéficie directement aux populations palestiniennes et l’a fait savoir à la Commission européenne, a indiqué mardi le ministère français des Affaires étrangères. Le problème est cependant qu’on ne sait pas combien de cette aide va directement au palestinien. Une grande partie est souvent détournée par les organisations politiques palestiniennes. (Notons qu’ il s’agit cependant d’un phénomène qui concerne toute l’aide au développement.)
La France s’oppose à la suspension de l’aide européenne directe aux Palestiniens en réponse à l’offensive meurtrière menée par le Hamas en Israël, a déclaré le Quai d’Orsay mardi 10 octobre, indiquant en avoir fait part à la Commission européenne. Cette dernière avait indiqué lundi soir vouloir réexaminer son aide aux Palestiniens, mais Oliver Varhelyi, le commissaire européen chargé du Voisinage et de l’Elargissement, avait auparavant laissé entendre que toutes les nouvelles propositions budgétaires concernant l’aide aux Palestiniens seraient reportées jusqu’à nouvel ordre.
« Nous devons lutter de manière intraitable contre le terrorisme et le terrorisme du Hamas, mais nous ne devons pas confondre la lutte contre le terrorisme avec le droit humanitaire le plus élémentaire et le soutien aux populations civiles », a estimé mardi Emmanuel Macron.
« Procédure de revue ». « Je suis tout à fait en faveur pour qu’il y ait une procédure de revue de toutes les aides européennes qui soient apportées, mais je ne suis pas en faveur pour qu’il y ait une suspension, surtout quand cette revue et les procédures de vérification ont été effectuées, ce qui fut le cas pour notre aide », a indiqué le président de la République. La France a apporté une aide aux Palestiniens qui s’élevait à 95 millions d’euros en 2022, a précisé le Quai d’Orsay dans son communiqué.
Ces aides directes sont concentrées sur le soutien aux populations palestiniennes, dans les domaines de l’eau, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’éducation, a expliqué le ministère français des Affaires étrangères. « Versée notamment par le biais des Nations unies, [cette aide] bénéficie directement à la population palestinienne, à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, à Gaza et dans les camps situés dans les pays voisins », a détaillé le Quai d’Orsay, assurant que « cette aide est pleinement conforme aux engagements de la France ».
L’Espagne s’oppose aussi au projet de suspension de l’aide de l’Union européenne aux territoires palestiniens, a également fait savoir le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. « Cette coopération doit se poursuivre, nous ne pouvons pas confondre le Hamas, qui figure sur la liste des groupes terroristes de l’UE, avec la population palestinienne, ou avec l’Autorité palestinienne ou l’Organisation des Nations unies sur le terrain », a-t-il dit mardi dans une interview à la radio espagnole Cadena SER.