Poutine : un palais de 100 milliards !
Alors que L’économie russe traverse une très grave crise, on découvre que Poutine depuis une quinzaine d’années se fait construire un immense palais personnel–type Versailles- d’un coût de l’ordre de 100 milliards.
Annoncée à la surprise générale en janvier, menée tambour battant et rapidement adoptée par le Parlement, la réforme constitutionnelle voulue par Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 20 ans, a été validée avec près de 78% des suffrages par un scrutin organisé du 25 juin au 1er juillet. L’opposition a dénoncé un « énorme mensonge ». Un des points clefs du texte, rajouté en mars alors qu’il n’avait jamais été évoqué, est la remise à zéro des compteurs présidentiels. En 2024, date de la fin de l’actuel mandat, Vladimir Poutine pourra donc à nouveau être candidat à deux sextennats qui le feraient théoriquement rester au Kremlin jusqu’en 2036, année de ses 84 ans.
La crise économique de 2015 marque un coup d’arrêt dans la progression du niveau de vie des russes. Et depuis la Russie s’enfonce dans la dépression. La forte inflation et les difficultés économiques globales ont fait plonger sur l’année le pouvoir d’achat de 10 % sur un an. Ainsi, à la fin de 2015, un sondage cité dans le Financial Times du 31 décembre que 39 % des ménages russes ont des difficultés pour s’acheter en même temps des vêtements et de la nourriture.
Entre juillet et septembre 2020, le Produit intérieur brut a en effet diminué de façon bien moins importante que lors du deuxième trimestre, marqué par une dégringolade de 8,5% du PIB sur un an. L’estimation de Rosstat du troisième trimestre apparaît légèrement meilleure que celle du ministère de l’Économie, qui avait tablé sur une chute de 3,8% lors de cette période.
Fin octobre, la Banque de Russie a elle revu légèrement à la hausse ses prévisions d’évolution du PIB russe en 2020, estimée désormais à -4,5% annuel (contre une fourchette de -4,50 à -5,50% auparavant). Ces chutes au deuxième et troisième trimestres sont néanmoins brusques par rapport à la croissance du premier (+1,6%).
En 2019, l’économie s’était accélérée en fin d’année après un premier semestre morose, enregistrant une croissance atone de 1,3% pour l’année. L’année 2020 devait être celle de la reprise, le Kremlin ayant lancé des «projets nationaux» — des investissements d’envergure pour raviver l’économie. Mais la crise pétrolière qui a commencé en mars, puis le choc provoqué par l’épidémie de coronavirus ont douché ces espoirs. La Russie a en effet mis en place des mesures de confinement sévères dès fin mars, le mois d’avril ayant été complètement chômé, ainsi que le début du mois de mai.
Selon les statistiques officielles (contestées par d’autres sources), le taux de pauvreté s’élève à 14,3 % en 2019, un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente. Les études sociologiques indiquent que 12 % des citoyens russes n’ont pas les moyens de se payer une alimentation suffisante et que 25 % consacrent tous leurs revenus à ce poste de dépense, sans donc pouvoir s’acheter d’habits. Selon l’institut gouvernemental Rosstat, 35 % des foyers ne peuvent acheter à chaque membre de la famille une paire de chaussures par saison, 25 % ne peuvent pas recevoir d’invités faute de moyens, et 11 % ne peuvent acheter des médicaments vitaux. Selon l’institut indépendant Levada, les deux tiers des familles n’auraient aucune épargne, et 44 % d’entre elles auraient des dettes.
Année |
Salaire moyen mensuel ($)18 |
Année |
Salaire moyen mensuel ($)19 |
Année |
Salaire moyen mensuel ($)20 |
1990 |
2000 |
+82.33 |
2010 |
+711 |
|
1991 |
2001 |
+115 |
2011 |
+797 |
|
1992 |
-23.96 |
2002 |
+139 |
2012 |
+802 |
1993 |
+140.67 |
2003 |
+179 |
2013 |
+931 |
1994 |
-66.85 |
2004 |
+234 |
2014 |
-847 |
1995 |
+130.38 |
2005 |
+297 |
2015 |
-558 |
1996 |
+181.38 |
2006 |
+404 |
2016 |
+600 |
1997 |
-176.58 |
2007 |
+529 |
||
1998 |
-80.22 |
2008 |
+658 |
||
1999 |
-73.69 |
2009 |
+691 |
En 2020, le salaire médian russe s’élève à 34 000 roubles soit 480€
La fondation de l’opposant Navalny , interpellé dimanche à Moscou, dénonce le luxe et les financements de cette extraordinaire propriété de 17.700 m², qui abrite entre autres un héliport, une patinoire pour le hockey, un casino et une aquadiscothèque.
Avant de quitter Berlin, dimanche, et d’être aussitôt interpellé à son arrivée à l’aéroport Cheremetyevo de Moscou, Alexeï Navalny avait réservé à Vladimir Poutine une petite surprise : une vidéo choc de près de deux heures dans laquelle l’opposant s’en prend aux ultimes tabous en Russie, la fortune du maître du Kremlin et les liens avec sa famille.
La vidéo mise en ligne mardi, alors que Navalny achevait sa première journée de détention à la prison moscovite de Matrosskaya Tichina (« Le silence du matelot »), a été visionnée par au moins 50 millions de personnes aujourd’hui essentiellement d’ailleurs des Russes.. La vaste enquête menée par l’équipe de Navalny – rassemblée au sein de sa Fondation contre la corruption (FBK)- tourne autour du « palais de Poutine », un véritable « château de Versailles » de 17 700 mètres carrés édifié près de Gelendjik, dans la région de Krasnodar, sur la côte de la Mer noire.
Ce projet pharaonique, entamé il y a quinze ans et pas encore achevé, aurait coûté 100 milliards de