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Les données : outils pour la nutrition et l’empreinte carbone

Les  données : outils pour la nutrition et l’empreinte carbone

Par Stéphane Cren, responsable innovation chez GS1 France, et neuf autres signataires* soulignent l’intérêt des données pour permettre à chacun de contrôler la valeur nutritive de l’alimentation et l’empreinte carbone ( chronique la Tribune)

 

La crise sanitaire du coronavirus nous a rappelé aux difficultés et à la fragilité de notre modèle de société. Pour y faire face, nous avons redécouvert l’importance des comportements individuels (gestes barrières, entraide, etc.) et leur nécessaire articulation avec des réponses systémiques (système de santé, de recherche, chaînes d’approvisionnement, etc.).

De la même manière, la transition écologique appelle à un changement macroscopique des comportements individuels: parce qu’ils représentent une part du changement nécessaire, et parce que l’on peut parier sur leur considérable effet d’entraînement. L’éco-geste, en se généralisant, prendra une portée politique.

Mais pour l’heure, et malgré l’idée un peu rebattue de la « prise de conscience du consommateur », il y a cette dure réalité: les choix de consommation évoluent bien moins rapidement que la sensibilité à la question environnementale. Il faut alors s’interroger: de quels leviers disposons-nous pour réduire rapidement l’écart qui subsiste entre notre désir d’agir et nos actes réels ?

Observons le monde alimentaire. Nous sortons d’une longue période d’attentisme qui a vu la confiance dans l’offre alimentaire se dégrader progressivement. Depuis peu, les informations nutritionnelles des produits ont été digitalisées et mises à disposition du grand public sur leurs applications favorites. Et de là, le basculement qui a cours aujourd’hui.

L’accès à la donnée a provoqué ce que nulle loi ou directive n’avait été en mesure d’engendrer: la possibilité concrète pour le consommateur de choisir ses produits en fonction de leurs qualités nutritionnelles. L’effet de dévoilement et d’objectivation de la qualité de l’offre secoue toujours le secteur. Les industriels révisent leurs recettes, les distributeurs modifient leurs assortiments. Et ce n’est qu’un début, car la donnée n’est aujourd’hui accessible qu’à l’échelle du produit. Le vrai bilan nutritionnel à établir, c’est celui du foyer, à l’échelle de sa consommation alimentaire d’ensemble, de la multitude de ses choix.

C’est ce qui arrive! Avec le droit européen à la portabilité (l’article 20 du RGPD), chacun se voit autorisé à récupérer les données relatives à ses actes d’achats pour en confier l’usage à des applications. Ce droit permettra de suivre et de consolider les impacts de nos choix de consommation, quelles que soient les enseignes dont nous sommes les clients. Que deviendront alors les applications de conseils nutritionnels que nous utilisons déjà, une fois « connectées » à nos listes d’achats ? Assurément, des applications augmentées: plus pratiques (plus besoin de scanner), plus pertinentes (dressant un bilan nutritionnel de sa consommation globale) et probablement encore plus…influentes, avec une force prescriptive décuplée.

La Commission européenne, qui a récemment rendu public sa nouvelle stratégie (2020-2024) pour les données, annonce un renforcement de ce droit à la portabilité, pour le rendre accessible à tous, en un clic. Pour ce faire, elle demande des connexions automatiques et temps réels entre opérateurs. C’est à dire entre les distributeurs alimentaires et les applications nutritionnelles dans notre exemple. Bien entendu, toujours sous le contrôle de l’individu. Elle se dit prête à imposer ces nouvelles exigences. Cela ouvre la voie à ce que les données agissent demain comme un facteur de changement comportemental de grande ampleur.

Ce qui vaudra pour la dimension nutrition-santé de notre consommation alimentaire, vaudra assurément pour la dimension écologique de notre consommation globale. La possibilité de suivre et d’agir sur son bilan carbone personnel (ou encore sur sa consommation d’emballages plastiques par exemple), est une perspective qui vient d’être sérieusement crédibilisé.

L’empreinte carbone moyenne des français est estimée aujourd’hui à 12 tonnes équivalent CO2. Elle devra être abaissée à 2 tonnes seulement d’ici 2050. Les mécanismes de portabilité des données personnelles ouvrent des possibilités immenses pour développer les outils de responsabilisation individuelle et d’émulation collective dont nous avons besoin. Un Score Carbone individuel, composé à partir de données détenues par les entreprises de la distribution, des transports et de l’énergie, est possible. Il faut alors s’engouffrer dans la brèche !

Il reste toutefois de nombreux défis à relever. Il sera critique notamment d’accélérer l’effort d’enrichissement et d’ouverture des données relatives aux produits et services. Pour cela, il faut mettre en place cet « espace de données », comme le nomme la Commission européenne, sur des principes de décentralisation et de co-création. Marques et opérateurs de services, agences publiques, certificateurs, associations, innovateurs, citoyens-consommateurs, tous devront pouvoir y contribuer. Il en va de notre responsabilité collective d’y parvenir. La période que nous vivons renforce la disponibilité dans la population, à servir, par des actes personnels, les causes collectives. Le monde d’après doit commencer maintenant.

 

 

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Williams Bertrand-Rihet, co-fondateur de Bill.e

Patrick Cocquet, délégué général, Cap Digital

Stéphane Cren, responsable innovation, GS1 France

Olivier Dion, co-fondateur, OneCub

Chistophe Hurbin, co-fondateur, myLabel

Julien Masanès, entrepreneur, co-fondateur, ProductChain

Sébastien Picardat, directeur général, AgDataHub

Gabriel Plassat, co-fondateur, la Fabrique des Mobilités

Eric Pol, co-fondateur, aNG

Richard Ramos, député du Loiret

Il faut des outils dévaluation pour la biodiversité

Il faut des outils dévaluation pour la  biodiversité

Le  Club des entreprises pour une biodiversité positive (Club B4B+), appellent à la mise en place de métriques quantitatives de la biodiversité, d’outils d’évaluation de l’empreinte biodiversité et d’objectifs scientifiques mesurables à tous niveaux pour faire face au déclin alarmant de la biodiversité.

 

La décennie qui s’achève se sera malheureusement soldée par l’échec tragique de la plupart des Objectifs d’Aichi pour la période 2011-2020 [adoptés par les parties à la Convention sur la diversité biologique en octobre 2010, Ndlr] et le constat sans appel de l’Evaluation mondiale de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services éco systémiques (IPBES), qui révélait en mai 2019 que le déclin de la nature se poursuit à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Le Congrès mondial de la Nature, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille, puis la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB) en Chine -tous deux reportés au premier trimestre 2021-doivent nous permettre d’entrer dans le temps de la biodiversité.

Nous sommes persuadés que le secteur privé peut et doit jouer un rôle clé dans la concrétisation à la fois de la vision 2050 de la CBD pour « vivre en harmonie avec la nature », et des Objectifs de développement durable (ODD) – en particulier des ODD 14 et 15 concernant la biodiversité. Pour ce faire, et afin qu’advienne le « New Deal » pour la nature et les hommes, il est essentiel que nous mesurions notre impact sur la biodiversité et que nos objectifs en matière de biodiversité soient en capacité de rejoindre les scénarios proposés par la communauté scientifique et retenus par la communauté internationale.

La tonne équivalent CO2 a joué un rôle déterminant dans la prise de conscience des enjeux liés au changement climatique. Cette métrique a constitué un levier incontestable dans la mise en œuvre d’actions d’atténuation du changement climatique. Des métriques comparables, autrement dit des métriques quantitatives décrivant l’état de la biodiversité, largement utilisées et accessibles à tous, consensuelles sur le plan scientifique et pouvant être agrégées ou désagrégées à de multiples niveaux de granularité, sont nécessaires pour répondre efficacement à l’enjeu de la perte de biodiversité. Associées à des analyses qualitatives, de telles métriques sont indispensables aux États, aux entreprises et aux institutions financières désirant évaluer leurs impacts, démontrer des gains de biodiversité et piloter leur action opérationnelle.

 

Services de renseignement : nouveaux outils

Services de renseignement : nouveaux outils

la nouvelle loi sur le renseignement  vise à muscler les moyens de la police administrative en donnant un cadre juridique à des pratiques qui existent déjà officieusement afin que les agents du renseignement ne soient plus contraints de flirter avec la légalité.  Pointés du doigt pour ne pas avoir su prévenir le passage à l’acte de Mohamed Merah, des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, les services de renseignement ont à chaque fois évoqué un cadre législatif trop contraignant, les empêchant, par exemple, de placer sur écoute les portables de leurs compagnes, utilisés pour planifier les attaques terroristes. Avec ce texte, les services pourront désormais installer des micros dans des appartements, sonoriser des véhicules et placer des mouchards dans des ordinateurs en dehors de toute enquête judiciaire. En préparation depuis près d’un an, le projet de loi donne de nouveaux moyens d’investigation aux services de renseignements. En plus des traditionnelles écoutes de communications téléphoniques et des demandes d’accès aux données de connexions (les factures détaillées) auprès des opérateurs, ils pourront effectuer des interceptions de sécurité sur les contenus électroniques des mails lorsqu’ils sont en lien direct avec une enquête.  »Pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme », les services pourront également intercepter les données de messageries instantanées comme Skype, Twitter ou Facebook. Les agents de l’ombre pourront aussi installer pendant deux mois des logiciels espions enregistreurs de frappe sur les ordinateurs des personnes soupçonnées. Le « recours à des appareils enregistrant les paroles et les images de personnes », soit la pose de micros et de caméras, sera aussi autorisée. Les services pourront aussi poser des balises pour géolocaliser un véhicule ou un objet en temps réel et recourir à des dispositifs mobiles de proximité comme les IMSI-catchers, des appareils qui permettent d’intercepter les communications dans un périmètre donné, qu’il s’agisse de celles du suspect ou de son entourage. Le projet de loi vise également à responsabiliser davantage les opérateurs du net sur lesquels pèseront de nouvelles obligations. Alors que la loi pour la confiance dans l’économie numérique oblige déjà les fournisseurs d’accès, les moteurs de recherche ou les hébergeurs à conserver pendant un an les données de connexions de leurs utilisateurs, le texte souhaite allonger cette durée à cinq ans. La Cour de justice de l’Union européenne avait pourtant invalidé au mois d’avril une directive européenne en ce sens établissant une durée maximale de deux ans, note LibérationLes acteurs du numérique seront aussi sommés de signaler eux-mêmes toute dérive, en détectant « par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexions sur des pages surveillées », écrit Le Figaro. L’idée est ici d’avertir les services de renseignement lorsqu’un internaute effectue par exemple des recherches ciblées sur des lieux fréquentés par la communauté juive, à l’instar du preneur d’otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, précise Le Monde. Anticipant des critiques sur le caractère liberticide de ces nouveaux moyens, Matignon a précisé mardi que le dispositif sera strictement encadré. Pour garantir le respect des libertés publiques, le texte prévoit la création d’une commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) en remplacement de la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). Composée de neuf personnes, dont quatre magistrats, autant de parlementaires et un expert, cette nouvelle autorité administrative indépendante devra vérifier si les moyens mis en œuvre sont proportionnels à la menace. Ils ne pourront être engagés qu’avec son aval. « En cas d’urgence liée à une menace imminente ou à un risque très élevé de ne pouvoir effectuer l’opération ultérieurement, le dispositif peut être mis en œuvre immédiatement », à la seule condition que le CNCTR et le Premier ministre en soient informés « sans délai », ce dernier pouvant ordonner « sa cessation immédiate ». En cas de contestation, si un citoyen s’estime surveillé par exemple, il sera possible de saisir le Conseil d’État qui vérifiera alors si la loi n’a pas été violée. Le CNCTR pourra également exercer ce droit de recours s’il constate une irrégularité.




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