Petroplus: reprise ou pas avec une participation « minoritaire » de l’Etat ?
Incertitude sur la reprise de Petroplus, il faudrait d’abord retrouver un repreneur, si c’était le cas, L’Etat est prêt à une participation « minoritaire » dans la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, a affirmé mardi le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ajoutant que la piste d’un repreneur libyen restait sérieuse. Le ministre a assuré sur la radio RTL que le gouvernement attendait « plusieurs offres » de candidats à la reprise du site de Seine-Maritime, qui emploie 470 salariés, à quelques heures de l’expiration du délai fixé à mardi 17H00 pour le dépôt des offres auprès de l’administrateur judiciaire. Au terme lundi soir d’une réunion de conseillers du Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec l’intersyndicale de la raffinerie, Matignon a estimé « limitées » les chances de trouver un acheteur. »Limité n’est pas impossible », a répliqué M. Montebourg, pour qui l’éventuel repreneur « investira certainement aux côtés de l’Etat, car nous sommes disponibles pour accompagner un offreur ». Selon lui, l’Etat est disposé à participer « de façon minoritaire » dans la reprise, « parce qu’il faut des capitaux très importants pour réinvestir et rendre cette raffinerie performante ». Le ministre a fixé deux conditions pour la reprise de la raffinerie: « beaucoup d’argent et du pétrole ». Il souhaite que le repreneur provienne d’un pays producteur de pétrole et n’a pas écarté un groupe libyen. Cette piste a « toujours été sérieuse », a-t-il affirmé. »Les pays producteurs ont intérêt aujourd’hui, alors que la production reprend (…) qu’ils veulent se repositionner sur le marché européen à chercher des lieux de raffinage à proximité de la distribution », a-t-il affirmé. La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, a affirmé de son côté mardi que l’exécutif « se prépare à tous les scénarios en attendant la fin des discussions ». »Attendons donc la fin de la journée pour en savoir plus », a-t-elle déclaré sur France Info, sans écarter une fermeture du site. »Nous aurons à cœur évidemment de veiller à ce que les salariés, s’il devait y avoir un plan social, puissent être accompagnés vers une transition, une reconversion professionnelle et l’employeur lui-même devra prendre un certain nombre d’engagements en la matière », a-t-elle souligné Ouvert en 1929, le site de Petit-Couronne est menacé depuis plus d’un an: dans la foulée de l’effrondrement de sa maison mère Petroplus, la raffinerie a déposé son bilan le 24 janvier 2012. Elle a été placée en liquidation judiciaire le 16 octobre, avec poursuite de l’activité pour deux mois. L’intersyndicale appelle à un rassemblement devant la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne mardi midi.