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Transition écologique : par la démocratie ou la technocratie

Transition écologique :   démocratie ou technocratie 

 

Le possible rejet du pacte vert aux élections européennes doit faire réfléchir à de nouvelles modalités de débattre et de décider du processus de la transition écologique, estime l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran dans sa chronique.

 

Les élections de ce mois de juin, à l’issue desquelles le Parlement européen sera recomposé et la présidence de la Commission européenne renouvelée, vont largement déterminer l’avenir de la transition écologique en Europe. A l’heure où une percée de l’extrême droite menacerait de l’enterrer, peut-on encore espérer une accélération en y insufflant plus de démocratie ?

Après tout, les élections européennes de 2019 avaient amené ce qu’on n’attendait pas : un pacte vert, feuille de route environnementale consacrée à la réalisation des objectifs de neutralité carbone, a en effet vu le jour après que le Parti populaire européen d’Ursula von der Leyen a dû faire alliance avec les socialistes et démocrates pour obtenir la présidence de la Commission. La coalition s’était formée autour d’un pari de « croissance verte », censé concilier développement économique et respect de l’environnement, sans d’ailleurs convaincre le groupe des Verts.

Il a cependant indéniablement pâti de l’approche technocratique de la Commission européenne et du technosolutionnisme qui l’anime. La transition écologique a besoin de démocratie plus que de technocratie.

Mikhaïl Khodorkovski libéré par Poutine ou la guerre des oligarques

Mikhaïl Khodorkovski libéré par  Poutine ou la guerre des oligarques

 

Khodorkovski  est évidemment une victime d’un régime totalitaire, on ne peut que se réjouir de sa libération obtenue en fait par Merkel. V Khodorkovski est aussi victime du système oligarchique. Cet ancien membre de l’appareil communiste a fait sa fortune d’abord grâce à un trafic d’alcool ensuite surtout en rachetant l’entreprise Ioukos privatisée ; Une entreprise où Poutine avait imposé qu’il soit le seul candidat au rachat. Cela pour un prix sous-estimé de 360 millions de dollars alors que cette entreprise est estimée à 75 milliards. Bref, la combine habituelle pour les anciens apparatchiks  qui se partagent les dépouilles des nationalisations et de l’ancien régime politique. Khodorkovski a aussi  fiancé la campagne de Poutine en 1996. C’est lorsqu’il a voulu affronté Poutine sur le terrain politique qu’il a été accusé de malversations et de fraude fiscale. Une accusation sans doute fondée mais qui vaut pour la plupart des responsables économiques russes.   L’ancien oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski, que Vladimir Poutine vient de gracier, est arrivé vendredi en Allemagne, quelques heures après avoir été libéré de la colonie pénitentiaire où il a passé des années dans le Grand Nord russe. « Je peux confirmer que Mikhaïl Khodorkovski est arrivé à l’aéroport (berlinois) de Schönefeld aujourd’hui » a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. L’intéressé a été accueilli à sa descente d’avion par Hans-Dietrich Genscher, l’ancien chef de la diplomatie de la RFA qui a joué un rôle majeur dans les relations Est-Ouest à la fin de la Guerre froide et qui a aidé à organiser son voyage à Berlin. Genscher a déclaré à la chaîne de télévision ARD avoir été reçu deux fois par Poutine pour évoquer l’affaire Khodorkovski. Il a révélé que la chancelière Angela Merkel avait « exhorté à plusieurs reprises » le président russe d’élargir l’ancien oligarque. De source gouvernementale russe, on déclarait vendredi que la grâce présidentielle permettrait d’atténuer, à un moment opportun, les critiques de l’Occident concernant la situation des droits de l’homme en Russie. Les conditions de cette libération paraissent cependant roubles, elles pourraient résulter d’un marchandage à la fois sur l’abandon d’une grande partie de la fortune de Khodorkovski et d’un renoncement à la vie politique.

Où Hollande recrute ses ministres ou la sociologie du PS en cause

Où Hollande recrute ses ministres ou la sociologie du PS en cause

 

L’affaire Cahuzac n’est pas seulement un accident mais un révélateur de la sociologie de la classe politique y compris au PS. Parmi les dirigeants du PS, aucun ouvrier, aucun agriculteur, aucun chef d’entreprise, aucun syndicaliste, aucun employé du privé ; pour l’essentiel des fonctionnaires et des élus proches des milieux d’affaires (Strauss-Kahn par exemple). Du coup,  une coupure totale avec les réalités économiques et sociales qui explique une grande partie de l’inefficacité de la politique économique mais aussi l’injustice sociale. Exemple le plus significatif, la fameuse taxe à 75% inventée le matin d’un meeting de Hollande qui techniquement ne tient pas la route ; elle n’existe  que pour justifier l’austérité imposée à tous les français non concernés par l’imposition bidon sur le riches. Une taxe qui doit rapporter 500 millions en théorie mais que les entreprises vont s’efforcer de contourner grâce à la complexité perverse de l’appareil fiscal. En fait, c’est peut être 100 ou 200 millions que produira cette taxe quand ce sont des dizaines de milliards que paieront la plupart des contribuables et des consommateurs. Non seulement Hollande (et son équipe)  ne comprend rien à l’économie mais il est de fait complice avec les grands intérêts financiers. Un seul exemple, Hollande a plié devant Mittal ;  à Florange, on sait très bien que l’usine est condamnée à fermer définitivement. Hollande suit bêtement la ligne politique de Bruxelles même s’il s’en défend, son pacte européen de croissance est une escroquerie, sa boite à outils pour redresser la croissance une illusion. Le PS ne se redressera pas après cette affaire d’autant qu’il risque d’y en avoir d’autres si la presse enfin décomplexée fait enfin son travail (ce qui n’a pas été le cas avec Cahuzac soupçonné depuis plusieurs mois). Le séisme politique est inévitable, les extrêmes seront les grands bénéficiaires mais ce sera encore davantage le chaos politique avec une impossibilité de gouverner comme en  Italie. Le président de la république « exemplaire » a recruté ses amis dans la superstructure du PS sorte de syndicat corporatiste des oligarques avides de pouvoir et parfois malheureusement aussi d’argent. La crise est bien entendu d’abord économique et sociale mais tout autant politique et culturelle.

Fret : libéralisation du cabotage routier en 2014 ou la fin du ferroviaire

Fret : libéralisation du cabotage routier en 2014 ou la fin du ferroviaire

 

 

Jusque là, le cabotage demeurait encadré mais la commission européenne entend le libéraliser entièrement à  partir de 2014. De quoi s’agit-il ? De l’opération qui consiste à effectuer pour un transporteur routier un trafic intérieur dans l’un des pays de l’union consécutivement à un transport international. La libéralisation totale du cabotage signifierait donc l’obsolescence de toute réglementation nationale spécifique au transport. L’autorisation du cabotage a été progressivement étendue aux nouveaux entrants afin théoriquement de tenir compte de l’harmonisation des règles. Ainsi en mai 2009, le cabotage a été autorisé aux pays de l’Europe centrale et orientale. Depuis le premier janvier 2012, le cabotage est ouvert à la Bulgarie et à la Roumanie ; à partir de 2014, la commission européenne veut libéraliser totalement le cabotage, c’est-à-dire ne plus le soumettre à des restrictions donc en fait confondre le marchés nationaux et le marché européen. Si l’ouverture s’est faite progressivement, c’était précisément pour permettre l’harmonisation des règles de concurrence (sociales, fiscales, de sécurité etc.) ; dans les faits, cette harmonisation n’a pu être réalisée et il  demeure de nombreuses inégalités entre les pays, ce qui permet notamment à certains pavillons  d’offrir des prix de 40 ou 50% inférieurs à ceux des pays de l’ouest ,  sans parler des fraudes  fiscales notamment à la TVA°.  Le désencadrement du cabotage s’effectuera dans le cadre de la révision de la réglementation européenne 1072/2009 relative à l’accès au marché. Il faut observer que cette orientation est surtout soutenue par la très libéral Siim kallas * qui s’est déjà illustré pour libéraliser le fer dans ce que doit être le très prochain 4 ème paquet ferroviaire.

 

Un objectif des prix plus bas

 

Théoriquement, l’enjeu de cette libéralisation est d’améliorer encore la compétitivité du transport routier ; donc  de faire encore diminuer les prix du fait de la concurrence et d’un meilleur taux de remplissage des camions. En fait, les prix du transport routier sont déjà dérisoires au regard de la valeur ajoutée des marchandises transportées. Mais  pour la commission européenne, les transports n’ont jamais été une priorité ; certes,  dans les livres blancs on affirme la nécessité de l’intermodalité – ou comodalité-, c’est à dire sur la nécessité de rationaliser l’utilisation du système des transports mais ensuite la régulation s’effectue mode par mode sans tenir compte des conséquences sur les autres techniques. Une grande part du déclin du ferroviaire en Europe provient précisément de ces coûts routiers trop bas que le fer ne peut concurrencer’. Cependant, on ne peut exonérer le ferroviaire de ses  propres responsabilités, de ses lourdeurs notamment en matière commercial ou de gestion.  Pour autant, le transport par rail est inexorablement condamné à la marginalité en raison  des ces prix trop  bas. Des prix bas qui nuisent aussi aux transporteurs routiers dont le taux de marge est extrêmement faible et qui provoque un turnover important d’entreprises. Les défaillances y sont très nombreuses surtout dans un pays comme la France où la fiscalité générale et les couts sociaux sont déjà très défavorables. Témoin, l’évolution du pavillon international qui dans les années 80  était à peu près équilibré (50% du trafic international était assuré par le pavillon français et 50% par les pavillons étrangers. Aujourd’hui le pavillon français a presque disparu de l’international (moins de 10%°de part de marché). En outre et surtout, le cabotage vient concurrencer les pavillons sur leur territoire d’origine. Certes certains  considèrent  que le cabotage est encore marginal par rapport au volume de transport national. Première observation, on ne dispose pas d’outil fiable pour le mesurer et nombre de transport sont  effectuées de manière illégale. On voit même actuellement des camions ukrainiens ou Biélorusses effectuer des opérations en trafic national alors qu’ils n’appartiennent même pas à l’union européenne !

 

La régression du pavillon français  en trafic intérieur

 

 

La libéralisation totale du cabotage, c’est la régression assurée pour le pavillon français en trafic intérieur et pour le fer la disparition progressive. En clair,  on s’oriente vers le tout routier au détriment des autres modes de transport terrestres et en particulier du fer. Une contradiction totale avec les livres blancs européens et les discours prônant le recours à des modes alternatifs plus respectueux de l’environnement.  Les organisations patronales et de salariés sont opposés à cette libéralisation. Pour la première fois l’IRU (union internationale de la route regroupant les grandes organisations patronales du transport routier) et l’ETF (association des salariés du transport européen) ont publié un communiqué commun. Une déclaration historique qui notamment considère que les conditions économiques, sociales et techniques ne sont pas réunies pour l’ouverture totale du marché européen. En vérité,  Siim kallas veut précipiter les choses en raison du calendrier. Normalement, une étude d’impact devait être faite pour analyser les conséquences de la libéralisation du cabotage. Mais  on a demandé que l’étude soit bouclée (et bâclée)  en avril 2013 afin de décider rapidement de la libéralisation. A noter que pour anticiper cette évaluation des conséquences du cabotage ; le commissaire kallas avait chargé un comité de 8 experts (dont Michel Savy pour la France) de lui donner un premier éclairage sur la question. Un rapport a été remis le 19 juin au commissaire. Ce  groupe d’experts (pas spécialement tous  très compétents en matière de transport routier) a tenté de ménager la chèvre et le chou en proposant des formules alambiquées plus ou moins applicables. Dans un premier temps, il s’agirait de remplacer la règle des trois opérations consécutives à un transport international dans un délai de 7 jours par une libéralisation illimitée des flux dans un délai de 4 jours ; Au-delà de 4 jours, les experts ont suggéré d’appliquer la directive «  détachement des salariés » avec un plafond de 50 jours par an et par conducteur de véhicule à la norme euro 5 ( et 30 jours pour les conducteurs de véhicules sous la normes euro 5) ; Un  dispositif complexe, incontrôlable et inapplicable comme la directive actuelle «  détachement de salariés.  Michel Savy résume bien la problématique «  pas de libéralisation brutale du cabotage car on mettrait en concurrence des entreprises qui versent des salaires de 300 euros et d’autres qui rémunèrent à hauteur de 1800 euros », reste cependant au delà du constat à réguler réellement ; mais Il y a urgence pour le commissaire kallas compte tenu du calendrier. Le mandat de la commission européenne prend en effet fin en 2014, Siim kallas ne sera sans doute pas reconduit à son poste, il veut donc mettre en pratique sa philosophie de concurrence notamment en matière de fiscalité ; faute harmoniser, on régule par le marché les distorsions de concurrence.  On a vu que les organisations patronales et de salariés pour une fois unies s’opposaient à cette volonté de désencadrement du cabotage ; les grands pays de transit y sont aussi opposés notamment la France, le pays le plus caboté d’Europe. Le ministre des transports a clairement indiqué que la France s’opposerait aux vue de la commission européenne en l’absence d’avancées sur l’harmonisation sociale.

 

 Des conséquences mortelles pour le transport ferroviaire

 

La  libéralisation brutale du cabotage sans réelle harmonisation notamment fiscale et sociale, c’est l’orientation vers le tout routier ; le cabotage a pour effet d’abaisser encore les prix et le rail structurellement ne peut lutter avec ce niveau de prix. Ce choix du tout routier est évidemment en contradiction totale avec les orientations des livres blancs transport et les préoccupations environnementales ; encore une fois, les responsabilités du déclin du fer en fret sont largement partagées entre des pouvoirs publics incohérents en matière de politique de transport et certaines sociétés ferroviaires trop peu performantes en matière commerciale et de gestion. Il est clair qu’avec un environnement réglementaire qui laisse au seul marché le soin de réguler sans harmonisation préalable, les modes alternatifs à la route notamment le fer seront  les grands perdants. Ce qui est en jeu, c’est tout simplement l’existence même du fer dans le fret. Un seul exemple dans les anciens pays de l’Est le fer assurait près de 80% de parts de marché dans les années 70, aujourd’hui on est tombé en moyenne à moins de 20 % du fait de l’ouverture  brutale du marché du fret.

 

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OMC prudemment pessimiste pour l’économie mondiale ou la dialectique revisitée

OMC prudemment pessimiste pour l’économie mondiale ou la dialectique revisitée

 

D’ordinaire on est prudemment optimiste, là l’OMC est prudemment pessimiste. La crainte n’évite pas le danger, la prudence peut l’atténuer mais pas le supprimer ; En clair, l’OMC prévoit une mauvaise année 2013 et la rénovation de la dialectique n’y changera rien. Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy s’est dit samedi « prudemment pessimiste » pour 2013, qui se « présente moyennement bien », et a estimé que la France devait « accélérer » le rythme des réformes pour améliorer sa compétitivité.   »2013 se présente moyennement bien, je suis prudemment pessimiste, l’économie mondiale ne va pas très bien et nous ne sommes pas sortis de la vaste crise qui a débuté en 2008. 2013 ne sera pas une bonne année pour l’économie mondiale par rapport à ces 10 ou 15 dernière années », a-t-il résumé sur France Inter.  Concernant la croissance des échanges commerciaux mondiaux pour 2013, « notre prévision actuelle est une augmentation de l’ordre de +4% en volume », a-t-il indiqué.   »C’est mieux que 2012 qui aura été très bas, mais encore très en-dessous de la tendance moyen-long terme de croissance des échanges mondiaux qui étaient de l’ordre de 5 à 6% », a commenté M. Lamy.  Il est également revenu sur « les tentations protectionnistes », qui peuvent être « normales » selon lui en cas de crise.  depuis 2008 de l’ordre de 2 à 3% du commerce mondial a été endommagé par des mesures qui restreignent les échanges », a souligné M. Lamy, pour lequel « par rapport à la violence de la crise, c’est modeste, mais c’est pas pour autant que ce n’est pas inquiétant ».  Il a également évoqué la situation de la France, où selon lui « l’opinion commence à comprendre que la France a un vrai problème avec la compétitivité ».   »On a commencé à s’y attaquer, donc la direction est la bonne, cela s’amplifie, maintenant est-ce que le quantum de réformes est suffisant ? Je ne suis pas sûr, je pense qu’il va falloir amplifier cela, c’est une question de rythme, il va falloir l’accélérer », a résumé Pascal Lamy.   »Si un pays comme la France veut continuer à développer son économie et son système de protection sociale, alors il faut se demander +où dois-je investir pour que mon pays crée des emplois+ », a-t-il souligné.  Selon lui, « la France a intérêt à davantage pénétrer les marchés internationaux » et « à savoir bien placer ses billes », notamment dans les secteurs des technologies, de la chimie ou encore de la pharmacie.

 




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