Croissance Europe : embellie ou intox ?
Nombre d’observateurs ne cessent de clamer la sortie de crise en Europe (Y compris Hollande qui lui est un adepte de la méthode Coué). En fait on se fonde sur une toute petite amélioration des indices loin d’être suffisante pour résorber le chômage ; alors que la réduction du chômage est la variable centrale pour relancer l’activité .Or en 2013, comme en 2014 la croissance sera très faible et il ne faut guère s’attendre à des améliorations sur le front de l’emploi avant 2015 voire au-delà. L’activité des entreprises de la zone euro a augmenté en juillet pour la première fois en 18 mois et même si cette hausse est restée très faible, elle confirme que la région se rapproche de la reprise, montrent lundi les résultats définitifs des enquêtes mensuelles auprès des directeurs d’achats. L’indice PMI composite calculé par Markit, qui regroupe le secteur manufacturier et celui des services, est remonté à 50,5 le mois dernier contre 48,7 en juin, franchissant ainsi pour la première fois depuis janvier 2012 le seuil de 50 au-dessus duquel il traduit une augmentation de l’activité. Cet indicateur, calculé sur la base d’enquêtes auprès de plusieurs milliers d’entreprises et considéré comme un baromètre fiable de l’évolution de la croissance globale de l’économie, a été révisé en légère hausse par rapport à la première estimation de 50,4 publiée il y a une dizaine de jours. Même si les nouvelles commandes ont continué de reculer en juillet, leur baisse a été la plus faible enregistrée depuis août 2011. Les enquêtes PMI suggèrent donc que la zone euro commence à sortir de la récession même si le retour à une croissance soutenue demeure une perspective lointaine. « Certes, la zone euro a déjà fait l’expérience de faux espoirs dans le passé mais cette fois-ci, l’amélioration de la confiance et d’autres indicateurs avancés autorise au moins un certain optimisme », explique Rob Dobson, économiste senior chez Markit. « Le vrai déclencheur qui permettra, nous l’espérons, la reprise, ce sont les signes de plus en plus nombreux d’une stabilisation des marchés intérieurs. Ils n’ont pas seulement favorisé les industriels, ils ont aussi ramené le secteur des services à l’orée de la reprise. » L’activité des entreprises a augmenté en Allemagne le mois dernier et sa baisse s’est atténuée en France, en Italie et en Espagne. Le sous-indice de l’emploi est remonté pour sa part à 48,6 contre 47,4 en juin, traduisant un ralentissement des suppressions d’emploi. Le taux de chômage dans la zone euro a légèrement reculé en juin à 12,1% de la population active contre 12,2% en mai mais plus de 19 millions d’Européens restent sans emploi. « Le marché du travail reste le gros point noir dans la zone euro car la hausse du chômage freine la croissance et alimente les tensions politiques et sociales. Mais même sur ce plan-là, les nouvelles sont meilleures puisque le rythme des suppressions de postes est revenu à son plus bas niveau en 16 mois », note Rob Dobson. L’indice PMI des services de la région ressort à 49,8 pour juillet contre 48,3 en juin. Cette amélioration vient s’ajouter aux autres indicateurs économiques préfigurant une embellie conjoncturelle au cours des prochains mois: l’indice Sentix du moral des ménages dans la zone euro a ainsi atteint en juillet son plus haut niveau depuis près de deux ans et l’indice du sentiment économique est remonté à un pic de 15 mois.