Hollande annonce un prochain plan d’investissements pour 10 ans ou 4 ans ?
Faute de régler le cours et moyen terme Hollande se lance dans le long terme avec son plan d’investissement sur dix ans qu’il n’a sans doute aucune chance de manager jusqu’au bout. Le président français François Hollande, a annoncé lundi que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault présenterait « dans les prochaines semaines » un plan d’investissements « pour les 10 ans qui viennent ». Ce plan « concernera le numérique, la transition énergétique, la santé, les grandes infrastructures et d’une manière générale, les nouvelles technologies », a-t-il ajouté selon une copie communiquée à la presse de son propos liminaire lors d’un séminaire gouvernemental à l’Elysée. Il a également insisté sur la mobilisation à cette fin des crédits publics, privés, de la Caisse des dépôts et consignations, de la Banque publique d’investissement voire de la mobilisation des crédits de l’assurance-vie. Les échanges lors de ce séminaire ont porté en particulier sur les deux années de sursis accordés par la Commission européenne à la France pour remplir ses engagements budgétaires , le retour attendu à la croissance en 2014, le rappel de l’engagement sur une inversion de la courbe du chômage fin 2013 ou la relance du dialogue social (retraites, égalité hommes femmes…). Fixant au gouvernement trois grandes priorités pour l’année qui vient, le président de la République a cité dans l’ordre « la bataille pour l’emploi », « la jeunesse » et « la préparation de l’avenir », via le soutien à l’activité et à l’investissement. Décrivant, un an jour pour jour après son élection, l’état dans lequel il a trouvé le pays — « rongé par les déficits, alourdi par la dette, affaibli par la perte de compétitivité, mais surtout hanté par l’augmentation continue du chômage depuis cinq ans »–, le chef de l’Etat a rappelé les grandes réformes entreprises sous son autorité et celle de Jean-Marc Ayrault depuis un an, et leurs « quatre choix majeurs »: « sérieux budgétaire », « pacte de compétitivité », « maîtrise de la finance » via la création de la BPI et la réforme bancaire, « réforme du marché du travail ». Et il a insisté : « L’année qui vient doit être celle des résultats. Je dis bien des résultats : sur le chômage, sur le logement, sur l’école, mais aussi le retour de la croissance, sur la maîtrise de la dépense et donc sur le niveau des prélèvements ». « J’avais indiqué que mon quinquennat comporterait deux phases. La première –le redressement, nous y sommes– pendant laquelle des réformes difficiles mais indispensables seraient conduites ; et une phase de dépassement, pour permettre de changer de modèle, et, de vivre mieux », a encore dit François Hollande, toujours selon le même document. « Nous sommes dans le redressement. Mais déjà nous devons entrevoir le dépassement. Nous devons nous concentrer pour l’année qui vient sur trois grandes priorités, celles que je demande au gouvernement de mener à bien ». Au chapitre III des priorités ( « préparation de l’avenir »), il a donc évoqué un futur plan d’investissements sur 10 ans, ainsi que plusieurs réformes, dont celle de la formation professionnelle et celle des retraites. « Malgré les promesses d’hier, le régime général (des retraites) est toujours en déséquilibre. Le déficit atteindra 20 milliards d’ici 2020. C’est donc inacceptable », selon lui. « Des décisions seront donc prises pour assurer immédiatement les régimes de financement des retraites, et sur le moyen terme, les préserver. Cette réforme se fera dans le dialogue, la justice et la responsabilité ».