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L’enjeu économique de la formation en mathématiques

L’enjeu économique de la formation en mathématiques

Patrice Caine, PDG du groupe Thales, spécialisé dans l’aéronautique et la défense, explique les enjeux cruciaux d’une formation scientifique plus solide. dans  » La Tribune »

Avez-vous été surpris par les résultats de la dernière étude Pisa ?

PATRICE CAINE- Malheureusement non. Il est indéniable que la situation s’est dégradée dans le domaine des connaissances en mathématiques. Au sein des grandes écoles d’ingénieurs françaises, de nombreux observateurs constatent depuis plusieurs années que le niveau des étudiants baisse dans les matières scientifiques. Les résultats de l’étude Pisa se reflètent aussi dans la vie, comme en témoignent différents indicateurs.

Lesquels ?

Le nombre de doctorants en France, entre autres. Tous domaines confondus, ce dernier a diminué de 17 % entre 2010 et 2020 alors qu’il a augmenté de 7 % aux États-Unis et de 19 % en Inde. Tous les clignotants sont au rouge. Il faut prendre le sujet à bras-le-corps.

Comment ?

En s’attaquant au problème dès le collège. Au lycée, il est déjà presque trop tard. Ce n’est pas en seconde qu’un élève apprendra à aimer les maths. Je ne suis pas enseignant. Ce n’est pas mon rôle de trancher sur les méthodes pédagogiques. Mais selon mon expérience personnelle, en tant qu’ancien étudiant comme en tant que parent, les mathématiques ne sont pas une matière rébarbative. Au contraire. En les reliant au concret, l’apprentissage devient plus facile, bien plus attractif et même ludique.

Grâce à quels outils ?

La méthode de Singapour, souvent évoquée ces derniers jours, est fondée sur le concret. S’en tenir au champ conceptuel rend l’acquisition des notions plus aride alors qu’illustrer les fractions par les parts de tarte ou de pizza, c’est tout bête et cela fonctionne très bien. On peut vraiment s’amuser en faisant des maths ! Il devient essentiel de considérer l’apprentissage du langage informatique et du « code » au même titre que l’enseignement des langues vivantes. Initier dès leur jeune âge les élèves à la programmation, savoir parler le langage du Scratch puis celui du Python est indispensable pour mieux comprendre les nouvelles technologies comme l’IA.

Quels sont les atouts des pays qui se classent au sommet de l’étude Pisa ?

En Inde ou à Singapour, la culture repose sur les études scientifiques. Elles sont jugées comme l’une des voies privilégiées pour progresser, y compris socialement. À Singapour, les élites ont pour la plupart une formation scientifique. Ce n’est pas neutre : la réussite économique de ce pays est spectaculaire. À l’inverse, quand ces matières sont négligées, l’irrationalité gagne du terrain. Et c’est nocif pour la société. Redonner ses lettres de noblesse à la science permet de lutter contre des discours très éloignés de la réalité, tels que ceux qui se sont propagés pendant la crise sanitaire.

Quand les matières scientifiques sont négligées, l’irrationalité gagne du terrain

Cette baisse de niveau en mathématiques a-t‑elle des conséquences pour un groupe comme Thales ?

La « marque » Thales est suffisamment attractive pour que des jeunes issus de cursus variés aient envie de rejoindre l’entreprise. Nous sommes néanmoins confrontés, comme d’autres entreprises industrielles, à un manque d’ingénieurs. Il en faudrait 80.000 en France ; seulement 40.000 sortent diplômés chaque année dans notre pays. Cet écart se creusera davantage avec l’évolution très rapide des technologies : il faudra 120.000 à 150.000 ingénieurs dans un avenir proche. Ce problème de volume touche toute l’industrie française : PME, ETI et grands groupes, de l’aéronautique à l’agroalimentaire. Dans ce contexte de rareté, si le niveau moyen se tasse progressivement, la qualité des candidats s’en ressentira. La troisième conséquence, moins perceptible mais nuisible à l’économie dans son ensemble, porte sur les salaires.

Pourquoi ?

L’industrie paie mieux que bien d’autres secteurs. Si les embauches augmentent dans l’industrie, le salaire moyen en France s’élèvera parallèlement. C’est un cercle vertueux. En outre, le poids moyen de la recherche et développement étant plus important dans l’industrie qu’ailleurs, plus l’industrie se renforcera, et plus le poids de la R&D augmentera dans le PIB français, alors qu’aujourd’hui sa proportion reste inférieure à celle affichée dans d’autres pays. Pour financer notre modèle social, plus généreux que la plupart et auquel nous sommes tous attachés, il est impératif d’accroître la valeur ajoutée industrielle. Il faut viser le « premium », comme dans l’aéronautique, le spatial ou la défense. 

Combien de temps faudra-t‑il pour redresser le niveau global ?

Une dizaine d’années. Il n’est pas trop tard pour redresser la barre, à condition de s’attaquer tout de suite au problème. Les mesures annoncées par le ministre de l’Éducation nationale vont dans le bon sens.

Les entreprises ont-elles elles aussi un rôle à jouer ?

Bien sûr. Il faut multiplier les possibilités de stages. Détacher des ingénieurs pour donner des cours, en fonction de leurs spécialités. Montrer comment on construit des fusées, des robots, ou comment on crée des jeux informatiques… Favoriser les actions concertées avec les associations et l’Éducation nationale, dont le rôle est d’orchestrer toutes les initiatives. Il faut aussi convaincre plus de jeunes filles que les carrières scientifiques s’adressent autant à elles qu’aux garçons. Et démontrer que les mathématiques ouvrent la porte à des parcours formidables pour répondre aux grands enjeux : changement climatique, fracture numérique, santé, sécurité, réduction des inégalités…

Coût de formation d’un énarque: 167.000 euros ; pour quoi faire ?

Coût de formation d’un  énarque: 167.000 euros ; pour quoi faire ?

 

C’est bien connu on n’apprend rien à l’ENA, un peu de droit administratif et surtout la manière de ne pas répondre aux questions posées par les administrés et citoyens. D’où ce langage ésotérique et insipide  à prétention scientifique très spécifique à la France et qui contaminé toute la classe politique. Deux mots résument cette dialectique « être prudent » et « l’affaire est complexe ». « Complexe » donc écarter tous les curieux pour réserver la gestion aux « vrais experts » de l’ENA, « prudence «  parce que cela permet de justifier le temps et l’enterrement des dossiers qui va avec. 167 000 euros pour ça, ce n’est pas seulement du gâchis mais du détournement de richesse nationale.   Les énarques passant deux années à l’ENA, la formation totale d’un futur haut fonctionnaire revient donc à près de 167.000 euros. Par comparaison, un élève d’un Institut régional d’administration (IRA), école chargée de former des fonctionnaires d’encadrement, reviendra à 60.425 euros l’an prochain.  La promotion 2014 de l’ENA est composée de 90 élèves (hors élèves étrangers). Son coût total atteindra donc 15 millions d’euros pour la collectivité.  Ce coût total prend non seulement en compte l’organisation des concours d’entrée, la formation proprement dite, la rémunération des enseignants, mais aussi les salaires et charges sociales des élèves. Ceux-ci sont en effet payés puisqu’ils sont considérés comme des fonctionnaires en cours de formation et non de simples élèves. Comme les autres administrations, l’ENA, qui est désormais installée à Strasbourg, est soumise à une cure d’austérité. La dotation de l’Etat à son fonctionnement (31 millions d’euros) a ainsi été réduite de 8,5% en trois ans. Pour 2014, cette dotation a baissé de 2,4%. Elle devrait encore être un peu réduite en 2015.  Depuis 2009, l’ENA a perdu 25 emplois permanents, soit plus de 10% de ses effectifs. Pour équilibrer ses comptes, l’école développe ses ressources propres, comme la formation continue ou les missions d’expertise à l’étranger, qui font rentrer 9 millions d’euros par an dans la caisse. 

L’ENA en chiffres:

> 90 élèves par promotion 

> 1.624 candidats en 2014 

> 48 millions d’euros de budget

> 514 employés dont 204 permanents

 




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