Canicule : la vigilance orange élargie à 45 départements lundi
Les vagues de chaleur à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète. Elles sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier, et les relevés français en sont une illustration: on observait avant 1989 « en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans », alors que « depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle », selon Météo-France.
Mais les années peuvent varier. Alors que l’été 2022 fut exceptionnel avec trois canicules très intenses, dont la première frappa en juin, l’été 2024 n’a enregistré sa première vague de chaleur que fin juillet, et elle fut relativement courte (5 jours) et moins intense que celle d’août 2023, selon les critères de l’organisme météo. La vague de chaleur actuelle est la deuxième de l’année.
L’inquiétant boom des climatiseurs
La perspective d’une augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des vagues de chaleur partout dans le monde, et donc d’une utilisation accrue des climatiseurs dans les années à venir, soulève de vrais enjeux à la fois pour le système électrique et pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), quelque 2 milliards de climatiseurs sont d’ores et déjà utilisés à travers le monde et ce volume pourrait presque tripler à l’horizon 2050 pour atteindre 5,5 milliards. De sorte que, si aucune action n’est prise, la consommation électrique liée à ces installations devrait plus que doubler à l’horizon 2050 pour frôler les 5.300 térawattheures, soit près de 12 fois la consommation électrique annuelle totale de la France !
« Au cours des trois prochaines années, l’utilisation des climatiseurs devrait monter en flèche et devenir l’un des principaux moteurs de la demande mondiale d’électricité », prévient l’AIE. De quoi mettre en péril la sécurité d’approvisionnement des systèmes électriques tandis que le Pakistan, l’Inde ou encore l’Egypte subissent déjà régulièrement des coupures d’électricité dramatiques lors des vagues de chaleur en raison de ces pics de consommation.
Par ailleurs, la climatisation contribue au problème qu’elle est censée résoudre. Une étude de modélisation montre ainsi que « l’utilisation généralisée de la climatisation pourrait augmenter les températures extérieures jusqu’à 2°C à Paris, voire davantage en cas de canicules extrêmes ». De quoi renforcer le niveau d’inconfort encourageant le recours à encore plus de climatisation et ainsi entretenir un cercle vicieux.
(Avec AFP)