Archive pour le Tag 'opposition'

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À quoi sert une opposition Parlement ?

À quoi sert une opposition Parlement ?


Le professeur de philosophie politique Didier Mineur précise, dans un entretien au « Monde », les notions de minorité et d’opposition ainsi que leur rôle dans une démocratie parlementaire.

Didier Mineur est professeur de philosophie politique à Sciences Po Rennes, auteur d’Archéologie de la représentation politique. Structure et fondement d’une crise (Presses de Sciences Po, 2010) et de Le Pouvoir de la majorité. Fondements et limites (Classiques Garnier, 2017).

Si l’on parle de « majorité » parlementaire, on utilise en revanche moins la notion de « minorité » parlementaire que celle d’« opposition ». Qu’est-ce qui distingue la minorité de l’opposition ? Quelles relations les trois notions entretiennent-elles ?

L’opposition est une minorité permanente : de ce point de vue, elle fait signe vers un régime de partis politiques. Certes, il n’est pas impossible d’imaginer une « opposition » dans un régime de démocratie directe, ou dans un régime représentatif sans partis politiques structurés. Il n’en reste pas moins que cette minorité permanente qu’est l’opposition est fortement consolidée par l’existence d’un régime de partis organisés : celui-ci suppose en effet des programmes, et donc le regroupement a priori de questions différentes. L’élection de représentants pour le temps d’une mandature « fixe » donc la majorité et la minorité pour l’ensemble des enjeux abordés par les programmes électoraux.

L’existence d’une opposition peut-elle être considérée comme bénéfique pour la démocratie ?
On considère souvent que le couple majorité et opposition est nécessaire à la bonne santé démocratique d’un régime parlementaire. En effet, cela rend l’alternance possible et donne aux électeurs le choix entre deux (au moins) grandes orientations politiques. Il faut cependant nuancer cette idée.
D’abord parce que, contrairement à la majorité, l’opposition n’est pas nécessairement unie. Certes, la majorité peut être constituée par une coalition hétéroclite (c’est le cas dans plusieurs démocraties voisines), mais elle est au moins unie par un accord de gouvernement. Ce que l’on appelle « l’opposition » peut quelquefois regrouper des oppositions très diverses.

Or, c’est là la seconde nuance, rien ne garantit que l’opposition soit « loyale », c’est-à-dire qu’elle ne remette pas en cause le système de gouvernement. Ainsi certains partis politiques, qui peuvent devenir la principale force d’opposition, sont-ils révolutionnaires (cas des partis communistes dans le passé), antiparlementaires (cas des partis fascistes avant-guerre), séparatistes (comme, à ses débuts, la Ligue du Nord en Italie, le Vlaams Belang en Belgique…).

Ristourne carburant : « honteux, dérisoire et électorale  » (opposition)

Ristourne carburant : « honteux, dérisoire et électorale  » (opposition)

 

À gauche comme à droite, on qualifie la ristourne sur le carburant applicable à quelques jours des élections comme caricaturale et très démagogique

Valérie Pécresse a jugé « la ficelle un peu grosse », les candidats à la présidentielle ont critiqué dimanche une mesure « électoraliste » ou « dérisoire » après l’annonce par le Premier ministre d’une remise à la pompe de 15 centimes par litre à partir du 1er avril.

« L’État rend l’argent de la hausse de l’essence, c’est ce que j’avais demandé, la seule question que je me pose, c’est pourquoi au 1er avril, pourquoi pas dès maintenant puisque c’est dès maintenant que les Français n’arrivent plus à se déplacer? », a réagi sur Europe 1 la présidente de la région Ile-de-France.

« Le 1er avril c’est à dix jours de l’élection, la ficelle est un petit peu grosse », a-t-elle déploré. « Je ne sais pas si ces 15 centimes représentent exactement l’intégralité des gains que l’État a fait, peut-être pas tous les gains, donc j’aurais préféré que le Premier ministre nous dise: je rends tout l’argent aux Français », a-t-elle ajouté.

 

« Jean Castex se réveille un peu tard, cette mesure-là ne va pas être suffisante et surtout pas assez rapide », a regretté sur France 3 la candidate socialiste Anne Hidalgo.

« Et puis pardon, il y a un côté quand même un peu clientéliste et électoraliste puisqu’on nous explique que quand vous allez payer, vous aurez une petite mention vous expliquant combien le gouvernement vous a fait un cadeau. Pourquoi ne pas confondre bulletin de vote et tickets d’essence ? », a déploré la maire de Paris.

« Je la trouve dérisoire, eu égard à la situation puisque la baisse de 15 centimes par litre, ça n’est même pas à la hauteur des augmentations de taxes qui ont été décidées par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie et président de la République », a regretté sur le plateau de BFMTV la candidate du RN Marine Le Pen, qui veut « baisser de manière pérenne la TVA sur l’énergie de 20% à 5,5%, parce c’est un produit de première nécessité ».

« Ces décisions-là auraient pu être prises bien plus tôt », a estimé sur radio J le candidat communiste Fabien Roussel, pour qui « c’est facile de tout mettre sur le dos de la guerre » alors que « les prix étaient déjà élevés avant ».

Selon lui, « il y a d’abord une responsabilité énorme de la part des spéculateurs, les pétroliers, les actionnaires, les fonds d’investissement qui font le pari de la guerre, le pari de la hausse du prix du pétrole et qui spéculent dessus ».

Pour le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, « c’est mieux que pas de réduction du tout, bien sûr, mais c’est très largement insuffisant et ce n’est pas la bonne méthode » car il faut « aller vers une mesure de blocage du prix » et « mettre à contribution les distributeurs de gaz et d’électricité et les distributeurs de carburants ».

Macron sur TFI: un exercice nombrilique et de fausse contrition (opposition)

Macron sur TFI: un exercice nombrilique  et de fausse contrition (opposition)

Globalement l’opposition a considéré que Macron s’était livré un exercice égocentrique sans intérêt politique autre que celui de servir l’ego démesuré d’un président coupé des réalités.

L’écolo Yannick Jadot, a regretté qu’Emmanuel Macron n’ait «parlé que de lui». «Autosatisfaction, émotions surjouées, mensonges… « 

 De son côté, Éric Ciotti a dénoncé «une émission de propagande». «Je voudrais dénoncer l’exercice qui pose un vrai problème démocratique. Pourquoi cette émission a eu lieu ce soir ? C’est parce que l’Élysée a été saisie de panique par rapport à la candidature de Valérie Pécresse qui, aujourd’hui, apparaît comme celle qui peut battre Emmanuel Macron», a accusé le député des Alpes-Maritimes. Il a par ailleurs considéré que «sur le fond» de cette interview, «il n’y avait pas grand-chose : aucune proposition, pas beaucoup de vision».

En déplacement à Mayotte, Marine Le Pen a également vivement réagi à l’interview du chef de l’État. «Le coup du ‘j’ai changé’, on le fait à chaque fois (…). ‘J’ai appris à aimer les Français’, j’ai trouvé cette phrase terrible parce qu’on n’apprend pas à aimer les Français. On les aime, point»,. «Sur la forme, je l’ai trouvée bien léchée, ouatée, séductrice à souhait. Sur le fond, j’ai regretté qu’Emmanuel Macron parle surtout de lui et assez peu de la France», a-t-il expliqué, déplorant «cette espèce de numéro de narcissisme assez marqué» et de «nombrilisme».

Opposition gaz – nucléaire entre la France et l’Allemagne: Une guerre commerciale

Opposition  gaz – nucléaire entre la France et l’Allemagne: Une guerre commerciale

 

Margot de Kerpoisson, chercheuse en relations internationales à l’Ecole de guerre économique (EGE) (*)    explique dans la Tribune  les raisons de l’affrontement entre la France et l’Allemagne concernant le conflit entre le nucléaire et le gaz. Un conflit écolo mais surtout commercial.

 

L’Allemagne souhaite exclure le nucléaire de la taxonomie européenne, l’outil de financement visant à diriger les investissements publics et privés vers des activités vertes et durables. A contrario, Berlin tente de pousser à l’inclusion du gaz naturel dans la finance verte de l’UE, bien que celui-ci émet 40 fois plus de CO2 que le nucléaire selon le GIEC. Quelles sont les motivations derrière ce choix et surtout quels sont les risques pour la France ?

L’Allemagne a fait le pari des énergies renouvelables (EnR) dans le cadre de sa stratégie énergétique. Elle a également fait le choix de renoncer au nucléaire, source d’énergie pourtant pilotable, compétitive et bas carbone.

Système énergétique allemand défaillant

Plusieurs raisons expliquent la tentative allemande d’affaiblir le nucléaire français au sein de l’UE. Le système énergétique allemand étant défaillant, l’exclusion du nucléaire de la taxonomie européenne permettrait à Berlin de continuer à capter plus de subventions tout en en écartant le nucléaire français. L’Allemagne ne nous demanderait-elle pas de financer exclusivement sa transition énergétique ?

Par ailleurs, les EnR comme l’éolien ou le solaire sont par nature intermittentes : elles ne sont pas capables d’assurer une production constante et stable en électricité. Pour éviter tout risque de black-out (panne d’électricité massive), le modèle allemand nécessite une compensation avec une énergie pilotable comme le gaz. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne pousse à l’inclusion de celui-ci dans l’outil de financement européen.

Gaz russe

Dans un troisième temps, l’arrivée du North Stream II place l’Allemagne au cœur du processus de redistribution du gaz russe. C’est un avantage à la fois économique – car générateur de nombreux revenus – et politique, puisque l’Allemagne devient un acteur central de ce nouveau système énergétique.

Renoncer au nucléaire, c’est abattre le pilier de notre souveraineté énergétique

De Gaulle voyait dans le nucléaire civil, le bastion de notre indépendance et de notre souveraineté énergétique. Une conclusion solide car le nucléaire présente deux avantages de taille. D’abord, l’approvisionnement en uranium étant suffisamment diversifié, le risque de dépendance vis-à-vis d’une puissance étrangère est diminué. Et puisque l’uranium ne représente que 5% des coûts totaux de production de l’électricité nucléaire, il nous préserve des différents aléas liés aux marchés mondiaux de l’énergie. Un intérêt non négligeable quand on constate l’explosion du prix du gaz (+500%) sur cette année de reprise économique ! D’autant que les différentes innovations dans la filière, comme les réacteurs de 4e génération, permettront de réduire drastiquement la demande en uranium en optimisant les ressources par un multi-recyclage avancé du combustible.

Risques de dépendances accrus

Les énergies renouvelables et le gaz seraient-ils en capacité d’assurer un tel niveau d’indépendance ? La Chine est le premier exportateur d’éoliennes et de panneaux solaires. Si ces derniers présentent l’avantage d’être décarbonés, ils ne bénéficient ni à notre indépendance énergétique, économique ou stratégique. Bien au contraire, renoncer au nucléaire au profit d’un modèle fondé uniquement sur les énergies renouvelables associées au gaz entraînerait des risques de dépendance accrus. L’Europe est aujourd’hui tributaire à hauteur de 40% du gaz russe. Une dépendance déjà problématique, qui risquerait encore de s’accentuer avec la fermeture des centrales nucléaires en Allemagne, en Belgique et en Suisse.

Notre souveraineté énergétique doit être au cœur de la campagne présidentielle de 2022. Les différentes options proposées doivent être clairement explicitées. Nous devons être conscients que dans le cas où nous renoncerions au nucléaire, alors nous devrions nous replier sur le gaz ou le charbon car les EnR seules ne pourraient répondre à nos besoins énergétiques. L’Allemagne, qui a fait le choix de fermer ses centrales nucléaires, a dû faire marcher à plein régime son industrie du charbon pour lutter contre les défaillances de son système énergétique.

Selon l’Office fédéral allemand de la statistique Destatis, entre 2020 et 2021, la production électrique des éoliennes a baissé de 21%. Quelles en ont été les conséquences ? L’Allemagne a tout simplement rouvert ses centrales à charbon, source d’électricité 68 fois plus émettrice de CO2 que le nucléaire. Le charbon est ainsi devenu la première source d’électricité en Allemagne au premier semestre 2021. Une décision lourde de conséquences en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Alors sommes-nous vraiment disposés à rouvrir nos vieilles centrales à charbon ? Saurons- nous tirer à temps les leçons du cas allemand ?

Tirer à temps les leçons du cas allemand

Renoncer à nos centrales nucléaires (ou ne pas investir dans la filière) c’est également contribuer à accroître durablement l’instabilité de notre réseau, avec des conséquences directes sur notre quotidien. Selon les scénarii de RTE, la consommation d’électricité devrait augmenter d’ici 2050. L’électrification massive des usages dans de nombreux secteurs comme l’industrie ou le transport entraînera une hausse de la demande électrique. Or, si nous faisions le choix du 100% renouvelable comme le préconisent certains candidats à la présidentielle, comment pourrions-nous faire fonctionner nos industries en cas d’intermittence ? Qu’en serait-il de nos voitures électriques ? de nos transports en commun ? Serions-nous prêts à renoncer au chauffage en cas de grand froid ? A nos moyens de communications (smartphone, ordinateurs) ? Finalement, serions-nous prêts à réduire notre consommation d’énergie en cas de risque de panne d’électricité massive ? En ce sens, il est important de rappeler qu’adhérer à de telles propositions politiques, c’est accepter le modèle de décroissance qui en découle.

Pour atteindre notre objectif carbone, consommer différemment et mieux est sans aucun doute la meilleure solution. Mais cela nécessite un véritable consensus et surtout de la transparence : en tant que citoyens français, européens, nous devons être avertis des conséquences de chacune des options proposées. Le choix doit être avant tout démocratique, et pour cela il faut qu’il se fasse en toute connaissance de cause.

Le nucléaire : condition sine qua non de notre réindustrialisation :

Pas de doute, l’heure est à la réindustrialisation. Mais comment pourrions-nous inciter nos industriels à passer le cap du Made in France ? Compte tenu de la lourdeur et de la longueur des cycles d’investissements, les industriels ont besoin de stabilité de visibilité : d’une véritable politique industrielle – grande absente de nos débats depuis trop longtemps. Or, toute réindustrialisation nécessite en premier lieu une politique cohérente en matière énergétique. Et pour cela, le nucléaire, filière d’excellence française, reste à l’heure actuelle notre meilleure alliée. Energie pilotable, compétitive, elle est surtout bas carbone.

Dans une logique industrielle globale, un système basé sur les énergies renouvelables apparait aujourd’hui incohérent, d’abord du fait de leur caractère intermittent, c’est-à-dire de leur incapacité à assurer une production constante et stable en électricité. Devrions nous arrêter les usines en l’absence de vent ou de soleil ? Nos industriels ne sauraient accepter de tels risques dans leur chaine de production. D’un point de vue politique, devrions nous laisser au gaz russe le rôle de garant de la survie de nos industries ? D’un point de vue écologique, devrions-nous rouvrir nos vieilles centrales à charbon ? Et d’un point de vue économique, la flambée historique des prix du gaz ne devrait-elle pas nous interpeller ?

La question est finalement simple : nous, citoyens français, sommes-nous prêts à renoncer à notre indépendance énergétique pour accentuer notre dépendance vis-vis de la Russie, de l’Allemagne ou d’autres puissances étrangères ? Sommes-nous prêts à accepter des coupures de courant à répétition comme ce fut le cas au Texas, des millions de foyers privés d’électricité pendant plusieurs jours ? Sommes-nous prêts à renoncer à notre mode de vie d’une manière aussi radicale ? Enfin, sommes-nous prêts à relever le défi de la réindustrialisation ? Et celui d’une transition écologique rationnelle et pragmatique plutôt qu’une récession déguisée ?

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(*) Margot de Kerpoisson a piloté le rapport EGE « J’Attaque! Comment l’Allemagne tente d’affaiblir durablement la France sur la question de l’énergie »

Opposition entre gaz et nucléaire entre la France et l’Allemagne

Opposition entre  gaz et  nucléaire entre la France et l’Allemagne

 

Margot de Kerpoisson, chercheuse en relations internationales à l’Ecole de guerre économique (EGE) (*)    explique dans la Tribune  les raisons de l’affrontement entre la France et l’Allemagne concernant le conflit entre le nucléaire et le gaz. Un conflit écolo mais surtout commercial.

 

L’Allemagne souhaite exclure le nucléaire de la taxonomie européenne, l’outil de financement visant à diriger les investissements publics et privés vers des activités vertes et durables. A contrario, Berlin tente de pousser à l’inclusion du gaz naturel dans la finance verte de l’UE, bien que celui-ci émet 40 fois plus de CO2 que le nucléaire selon le GIEC. Quelles sont les motivations derrière ce choix et surtout quels sont les risques pour la France ?

L’Allemagne a fait le pari des énergies renouvelables (EnR) dans le cadre de sa stratégie énergétique. Elle a également fait le choix de renoncer au nucléaire, source d’énergie pourtant pilotable, compétitive et bas carbone.

Système énergétique allemand défaillant

Plusieurs raisons expliquent la tentative allemande d’affaiblir le nucléaire français au sein de l’UE. Le système énergétique allemand étant défaillant, l’exclusion du nucléaire de la taxonomie européenne permettrait à Berlin de continuer à capter plus de subventions tout en en écartant le nucléaire français. L’Allemagne ne nous demanderait-elle pas de financer exclusivement sa transition énergétique ?

Par ailleurs, les EnR comme l’éolien ou le solaire sont par nature intermittentes : elles ne sont pas capables d’assurer une production constante et stable en électricité. Pour éviter tout risque de black-out (panne d’électricité massive), le modèle allemand nécessite une compensation avec une énergie pilotable comme le gaz. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne pousse à l’inclusion de celui-ci dans l’outil de financement européen.

Gaz russe

Dans un troisième temps, l’arrivée du North Stream II place l’Allemagne au cœur du processus de redistribution du gaz russe. C’est un avantage à la fois économique – car générateur de nombreux revenus – et politique, puisque l’Allemagne devient un acteur central de ce nouveau système énergétique.

Renoncer au nucléaire, c’est abattre le pilier de notre souveraineté énergétique

De Gaulle voyait dans le nucléaire civil, le bastion de notre indépendance et de notre souveraineté énergétique. Une conclusion solide car le nucléaire présente deux avantages de taille. D’abord, l’approvisionnement en uranium étant suffisamment diversifié, le risque de dépendance vis-à-vis d’une puissance étrangère est diminué. Et puisque l’uranium ne représente que 5% des coûts totaux de production de l’électricité nucléaire, il nous préserve des différents aléas liés aux marchés mondiaux de l’énergie. Un intérêt non négligeable quand on constate l’explosion du prix du gaz (+500%) sur cette année de reprise économique ! D’autant que les différentes innovations dans la filière, comme les réacteurs de 4e génération, permettront de réduire drastiquement la demande en uranium en optimisant les ressources par un multi-recyclage avancé du combustible.

Risques de dépendances accrus

Les énergies renouvelables et le gaz seraient-ils en capacité d’assurer un tel niveau d’indépendance ? La Chine est le premier exportateur d’éoliennes et de panneaux solaires. Si ces derniers présentent l’avantage d’être décarbonés, ils ne bénéficient ni à notre indépendance énergétique, économique ou stratégique. Bien au contraire, renoncer au nucléaire au profit d’un modèle fondé uniquement sur les énergies renouvelables associées au gaz entraînerait des risques de dépendance accrus. L’Europe est aujourd’hui tributaire à hauteur de 40% du gaz russe. Une dépendance déjà problématique, qui risquerait encore de s’accentuer avec la fermeture des centrales nucléaires en Allemagne, en Belgique et en Suisse.

Notre souveraineté énergétique doit être au cœur de la campagne présidentielle de 2022. Les différentes options proposées doivent être clairement explicitées. Nous devons être conscients que dans le cas où nous renoncerions au nucléaire, alors nous devrions nous replier sur le gaz ou le charbon car les EnR seules ne pourraient répondre à nos besoins énergétiques. L’Allemagne, qui a fait le choix de fermer ses centrales nucléaires, a dû faire marcher à plein régime son industrie du charbon pour lutter contre les défaillances de son système énergétique.

Selon l’Office fédéral allemand de la statistique Destatis, entre 2020 et 2021, la production électrique des éoliennes a baissé de 21%. Quelles en ont été les conséquences ? L’Allemagne a tout simplement rouvert ses centrales à charbon, source d’électricité 68 fois plus émettrice de CO2 que le nucléaire. Le charbon est ainsi devenu la première source d’électricité en Allemagne au premier semestre 2021. Une décision lourde de conséquences en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Alors sommes-nous vraiment disposés à rouvrir nos vieilles centrales à charbon ? Saurons- nous tirer à temps les leçons du cas allemand ?

Tirer à temps les leçons du cas allemand

Renoncer à nos centrales nucléaires (ou ne pas investir dans la filière) c’est également contribuer à accroître durablement l’instabilité de notre réseau, avec des conséquences directes sur notre quotidien. Selon les scénarii de RTE, la consommation d’électricité devrait augmenter d’ici 2050. L’électrification massive des usages dans de nombreux secteurs comme l’industrie ou le transport entraînera une hausse de la demande électrique. Or, si nous faisions le choix du 100% renouvelable comme le préconisent certains candidats à la présidentielle, comment pourrions-nous faire fonctionner nos industries en cas d’intermittence ? Qu’en serait-il de nos voitures électriques ? de nos transports en commun ? Serions-nous prêts à renoncer au chauffage en cas de grand froid ? A nos moyens de communications (smartphone, ordinateurs) ? Finalement, serions-nous prêts à réduire notre consommation d’énergie en cas de risque de panne d’électricité massive ? En ce sens, il est important de rappeler qu’adhérer à de telles propositions politiques, c’est accepter le modèle de décroissance qui en découle.

Pour atteindre notre objectif carbone, consommer différemment et mieux est sans aucun doute la meilleure solution. Mais cela nécessite un véritable consensus et surtout de la transparence : en tant que citoyens français, européens, nous devons être avertis des conséquences de chacune des options proposées. Le choix doit être avant tout démocratique, et pour cela il faut qu’il se fasse en toute connaissance de cause.

Le nucléaire : condition sine qua non de notre réindustrialisation :

Pas de doute, l’heure est à la réindustrialisation. Mais comment pourrions-nous inciter nos industriels à passer le cap du Made in France ? Compte tenu de la lourdeur et de la longueur des cycles d’investissements, les industriels ont besoin de stabilité de visibilité : d’une véritable politique industrielle – grande absente de nos débats depuis trop longtemps. Or, toute réindustrialisation nécessite en premier lieu une politique cohérente en matière énergétique. Et pour cela, le nucléaire, filière d’excellence française, reste à l’heure actuelle notre meilleure alliée. Energie pilotable, compétitive, elle est surtout bas carbone.

Dans une logique industrielle globale, un système basé sur les énergies renouvelables apparait aujourd’hui incohérent, d’abord du fait de leur caractère intermittent, c’est-à-dire de leur incapacité à assurer une production constante et stable en électricité. Devrions nous arrêter les usines en l’absence de vent ou de soleil ? Nos industriels ne sauraient accepter de tels risques dans leur chaine de production. D’un point de vue politique, devrions nous laisser au gaz russe le rôle de garant de la survie de nos industries ? D’un point de vue écologique, devrions-nous rouvrir nos vieilles centrales à charbon ? Et d’un point de vue économique, la flambée historique des prix du gaz ne devrait-elle pas nous interpeller ?

La question est finalement simple : nous, citoyens français, sommes-nous prêts à renoncer à notre indépendance énergétique pour accentuer notre dépendance vis-vis de la Russie, de l’Allemagne ou d’autres puissances étrangères ? Sommes-nous prêts à accepter des coupures de courant à répétition comme ce fut le cas au Texas, des millions de foyers privés d’électricité pendant plusieurs jours ? Sommes-nous prêts à renoncer à notre mode de vie d’une manière aussi radicale ? Enfin, sommes-nous prêts à relever le défi de la réindustrialisation ? Et celui d’une transition écologique rationnelle et pragmatique plutôt qu’une récession déguisée ?

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(*) Margot de Kerpoisson a piloté le rapport EGE « J’Attaque! Comment l’Allemagne tente d’affaiblir durablement la France sur la question de l’énergie »

2022–Sondage opposition : Xavier Bertrand en tête

2022–Sondage opposition : Xavier Bertrand en tête

 

D’après un sondage IFOP dans le JDD, Xavier Bertrand figure en tête des opposants à Emmanuel Macron pour 2022.( Notons que le JDD dans ce sondage n’a pas testé Macon par rapport à Bertrand, ce qui se comprend car le président de la région Nord l’emporterait  pour le deuxième tour face à l’actuel président de la république). Ce sondage particulier ( le JDD est un soutien indéfectible du pouvoir vise surtout à discréditer Zemmour pour éviter au second tour un duel Macron Bertrand).

Le président de la Région Hauts-de-France est cependant  le plus cité par les Français comme étant la personnalité la plus crédible pour incarner la fonction présidentielle (32%), devant Marine Le Pen (23%). « Ce qui est assez frappant, d’autant que le candidat se présente pour la première fois à cette élection », décrypte Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. S’agissant de la relance économique comme de la gestion de la crise sanitaire, le nom de Xavier Bertrand est mentionné par 31% des sondés. Pour représenter la France à l’étranger, le candidat arrive également en tête, 28% des sondés lui faisant confiance.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1.502 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 8 au 10 septembre 2021.

Vœux de Macron : un président content de lui-même ( opposition)

Vœux de Macron : un président content de lui-même ( opposition)

Les Français « ont besoin de savoir où Emmanuel Macron veut les emmener, et je n’ai pas entendu d’annonces concrètes », déplore jeudi soir sur franceinfo Annie Genevard, vice-présidente Les Républicains de l’Assemblée nationale, après les voeux télévisés du chef de l’État.

 

« Dans la forme je suis d’accord avec lui sur l’hommage qui a été rendu aux Français, aux Français les plus courageux. Il a voulu exprimer sa confiance en les Français, je suis d’accord avec lui, mais à condition de savoir les entraîner, de leur donner une perspective », juge la députée.

 

La porte-parole du Parti socialiste Gabrielle Siry-Houari fustige « un vide assez complet sur le fond » à propos des voeux d’Emmanuel Macron aux Français ce jeudi soir.

« Il a parlé des jeunes en détresse », a expliqué Gabrielle Siry-Houari. « Le chef de l’Etat a dit ‘nous serons là’ sans annoncer quoi que ce soit de concret. J’appelle solennellement le président à ouvrir d’urgence le RSA aux moins de 26 ans parce qu’on ne peut pas laisser la génération Covid devenir une génération sacrifiée et les mots n’y suffiront pas », lance le responsable socialiste.

 

« En 2021, quoiqu’il arrive, nous saurons faire face aux crises, qui ne s’éteindront pas avec le 1er janvier », a notamment déclaré Emmanuel Macron lors de ses voeux aux Français jeudi 31 décembre depuis l’Elysée.  »Les mots sont choisis pour être fédérateurs, les actes sont ceux d’une politique aveugle », dénonce Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-les Verts, sur franceinfo. « On a besoin d’un cap et c’est ce qui fait défaut à ce quinquennat », critique Julien Bayou.

 

L’élu écologiste a déploré le manque de gestes concrets envers la jeunesse, un des thèmes abordés par le président. « Quand il s’agit de rémunérer décemment [...] on n’agit pas », juge le conseiller régional d’Ile-de-France, évoquant la décision gouvernementale de n’augmenter le Smic que d’une quinzaine d’euros.

 

« Emmanuel Macron est loin des réalités des français », fustige jeudi soir sur franceinfo Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement National après les voeux du chef de l’État. « Le président nous a dit combien il était content de lui-même, c’est un président totalement déconnecté des réalités. Je ne sais pas si Emmanuel Macron se rend compte de l’état du pays », poursuit l’élu d’extrême-droite.

USA: opposition des sénateurs républicains sur la hausse de l’aide aux particuliers….. contre l’avis de Trump

USA: opposition des sénateurs républicains sur la hausse de l’aide aux particuliers….. contre l’avis de Trump

Nouveau rebondissement aux États-Unis alors qu’un accord se profilait sur le plan de relance entre démocrates et républicains contre l’avis initial de l’actuel président des États-Unis, ce sont maintenant les sénateurs républicains qui s’opposent à une partie de ce plan concernant l’aide aux particulier et contre l’avis de Trump  (qui a changé d’opinion).

On se demande si les républicains n’ont pas été contaminés par la folie de Trump .

Le plan budgétaire d’environ 900 milliards de dollars approuvé la semaine dernière par le Congrès pour compenser l’impact de la crise du coronavirus prévoit un chèque de 600 dollars pour les particuliers.

Donald Trump a menacé la semaine dernière de ne pas ratifier ce nouveau plan de relance si le Congrès n’augmentait pas le montant de l’aide directe aux Américains.

Le président sortant a finalement fait marche arrière dimanche, alors que la menace d’une fermeture partielle des administrations (“shutdown”) se faisait de plus en plus précise, le texte voté au Congrès prévoyant aussi 1.400 milliards de dollars de financements fédéraux.

Mais les élus démocrates, qui souhaitaient de longue date une aide directe aux Américains de 2.000 dollars, ont utilisé l’un de leurs rares points de convergence avec Donald Trump pour organiser lundi un vote sur cette proposition.

D’après la commission bipartite des impôts, qui prépare l’estimation des coûts des projets de loi présentés au Congrès, quelque 464 milliards de dollars seront nécessaires pour financer la proposition.

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a fait part de son intention de voter la hausse de l’aide directe. Le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell, n’a pas évoqué de possible vote après avoir salué la ratification du projet de loi par Donald Trump.

En plus de la question du plan de relance, le Sénat doit se prononcer sur le veto opposé par Donald Trump au projet de budget de la Défense pour 2021. Un vote est attendu dans la semaine, après que la Chambre des représentants s’est prononcée lundi pour contourner le veto du président sortant. Bref politiquement, c’est en ce moment une grande confusion qui règne aux États-Unis en attendant la mise en place de Joe Biden.

Haine en ligne : opposition entre l’Europe et la France

Haine en ligne : opposition entre l’Europe et la France

Giuseppe de Martino, entrepreneur de l’Internet, souligne dans une tribune au « Monde » l’inutilité d’introduire des dispositions sur les contenus en ligne dans la loi contre le « séparatisme », alors que la législation européenne sur le sujet doit être annoncée le 15 décembre.

Tribune.

 

Le mercredi 9 décembre, le projet de loi « confortant les principes républicains » présenté en conseil des ministres devrait être l’occasion de voir revenir la proposition de loi de la députée LRM Laetitia Avia contre la haine en ligne, déjà abondamment discutée au cours de l’été. La solution proposée était de frapper d’une amende pouvant dépasser le million d’euros par contenu les réseaux sociaux qui n’auraient pas retiré un contenu illicite sous vingt-quatre heures.

Or, six jours plus tard, le 15 décembre, la Commission européenne, et en particulier la vice-présidente, Margrethe Vestager, et le commissaire français Thierry Breton, présenteront le tant attendu projet de nouvelle réglementation applicable aux divers acteurs de l’Internet : le Digital Services Act (DSA). En préparation depuis de nombreuses années, nourri par plusieurs consultations publiques et des dizaines de milliers de pages de contributions, ce texte veut mettre à jour une vieille directive européenne adoptée en 2000 et destinée à favoriser l’essor du commerce électronique.

 

Même si les contours exacts ne sont pas encore connus, le projet européen envisage d’aborder la question de la lutte contre la haine en ligne d’une manière beaucoup plus innovante. Car à Bruxelles, l’approche se veut différente. Il s’agirait de confier à un régulateur national, comme le Conseil supérieur de l’audiovisuel, la possibilité d’étudier les pratiques et délais de modération des plates-formes ; une approche beaucoup plus pertinente. Cette solution permettrait d’envisager de sanctionner durement les plates-formes qui ne s’engagent pas suffisamment contre les contenus haineux. 

L’approche française n’était à l’évidence ni adaptée, ni nécessaire, et surtout totalement disproportionnée au regard du but poursuivi. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé le Conseil constitutionnel dans sa décision fracassante du 18 juin 2020 censurant la quasi-totalité des articles. Une première sous la Ve République.

La liberté d’expression menacée

Ce texte faisait courir un risque considérable en matière de liberté d’expression en incitant les plates-formes à procéder à une suppression préventive de tous les propos qui leur auraient été signalés, par crainte de devoir payer ces montants exorbitants pour défaut de retrait. Il est particulièrement regrettable qu’il ait fallu deux ans de discussions et une sanction constitutionnelle pour s’en rendre compte.

Réforme Retraites: opposition entre Borne et Lemaire

Réforme Retraites: opposition entre Borne et Lemaire

 

L’opposition entre Lemaire et Borne est nette. Le ministre de l’économie veut profiter de la réforme des retraites  pour rembourser une partie de la dette du Coronavirus.

À l’inverse la ministre du travail estime que «la priorité absolue, c’est de sortir la crise sanitaire économique» finalement les deux positions classiques qui s’affrontent entre ce qui veulent une réforme de nature paramétrique c’est-à-dire de réduction des coûts pour rapprocher les dépenses des recettes et ceux qui veulent limiter pour l’instant la réforme à une évolution systémique de nature universelle passant notamment par le nouveau système à points.

De toute manière, en l’état de la conjoncture et de l’opinion ce débat paraît assez suranné et obsolète. On voit mal le pouvoir créer un nouveau foyer d’opposition non seulement entre la majorité et  l’opposition mais aussi à l’intérieur de la majorité. Une reprise des discussions sur ce sujet devrait en effet s’étaler sur des mois presque jusqu’aux élections présidentielles de 2022.

Un procureur en opposition à Dupond-Moretti démissionne

Un procureur en opposition à Dupond-Moretti démissionne

Jean-Luc Lennon, 55 ans, a évoqué auprès de l’AFP « une décision personnelle qui n’engage que [lui]« , ainsi que sa volonté d’indépendance du parquet. Pourtant sur ce dernier point, le nouveau ministre a indiqué vouloir s’attaquer à la patate chaude de la réforme du parquet dans son discours programmatique mardi dernier lors de la passation de pouvoirs avec Nicole Belloubet.

Alors la « décision personnelle » découlerait-elle d’une incompatibilité philosophique avec Eric Dupond-Moretti? Les avocats du secteur de Lons-le-Saunier se souviennent d’un procureur « strict » : « Avec Monsieur Lennon, évoque Me Bagot, une conduite sous alcool en récidive donnait lieu à une audience de comparution immédiate, alors que d’autres procureurs auraient renvoyé devant le tribunal correctionnel classique. » Lorsqu’il a quitté son poste jurassien pour rejoindre la Guadeloupe en mai 2019, le procureur Lennon, qui avant d’intégrer la magistrature avait été inspecteur de police pendant dix ans dans les Hauts-de-Seine, a fait la promotion dans le journal local Le Progrès de sa politique pénale axée sur des réponses judiciaires rapides par le biais de comparutions immédiates. Près de 200 par an. « Il s’agit de répondre aux demandes des victimes. C’est une procédure rapide mais construite, avait expliqué le magistrat. Le contrôle du parquet sur la procédure est plus efficient car il se fait en temps réel. » Nul doute que ce n’est pas la conception du ténor du Barreau surnommé Acquittator, chantre des droits de la Défense.

 

Castex à Matignon: un changement pour Macron seulement ( opposition)

Castex à Matignon: un changement pour Macron seulement ( opposition)

Jean-Christophe Lagarde (UDI), résume bien les réactions de l’opposition. «la nomination de Jean Castex à Matignon, après qu’Édouard Philippe a refusé de suivre [Emmanuel Macron. NDLR] dans son virage dépensier, est un message clair! Le président veut gouverner seul et en direct pour préparer la présidentielle. Ça ne fait pas trop réinvention, mais plutôt déjà vu.»

Les réactions sont un peu plus contrastées  mais globalement beaucoup pensent que cela ne changera pas grand-chose et qu’il s’agit surtout d’une tentative Macon de récupérer une notoriété partie détournée par Édouard Philippe. Comme l’a fait Bruno Retailleau: «Édouard Philippe est quelqu’un avec qui j’ai eu de bonnes relations personnelles. Il est animé du sens de l’État. Malheureusement, il n’a pas conduit la politique qui permettrait à la France de se relever et je n’oublie pas que sa nomination avait été l’instrument de l’affaiblissement de la droite», souligne le président des Républicains au Sénat.

À l’Assemblée nationale, Damien Abad a reconnu un «certain nombre de désaccords» avec le chef du gouvernement. «Mais c’est un homme dont j’ai apprécié le sérieux, l’esprit de responsabilité et l’élégance. Édouard Philippe mérite le respect même si je pense qu’il a été pris en tenaille par une majorité LREM qui pousse à gauche, alors que lui voulait pousser à droite.»

Chez Les Républicains, il existe des attitudes différentes face à Philippe. Certains se méfient du danger potentiel qu’il représente pour la droite quand d’autres préfèrent ne pas insister sur des critiques trop marquées car, selon eux, elles risqueraient d’éloigner une partie de l’électorat LR, sensible au style d’Édouard Philippe.

En revanche, quand il s’agit de juger les résultats de son action, beaucoup ne font pas de distinction entre la politique menée par le premier ministre de celle dictée par le chef de l’État. Le numéro deux du parti LR, Guillaume Peltier, est sur cette ligne. «Comme chaque Français, je prends acte du départ d’Édouard Philippe. Ses qualités humaines et personnelles sont indéniables mais il porte un bilan terrible : dette, chômage, immigration, insécurité, communautarisme, centralisation technocratique… Il laisse un pays fragmenté, fracturé et divisé dans des proportions monumentales», accuse le parlementaire.

Ce bilan de trois années de pouvoir laisse Olivier Marleix «sans regrets» face au départ de Philippe. D’ailleurs, pour le député d’Eure-et-Loir, l’événement n’est ni une surprise, ni un hasard. «Philippe avait voulu établir un rapport de force avec Macron. Mais c’est ce qu’il ne fallait surtout pas faire puisqu’en Macronie, tout procède de Jupiter. Macron n’est pas comme Sarkozy, il ne cherche pas à composer avec des forces politiques. Il est trop orgueilleux pour admettre ce genre de comportement.»

Au Rassemblement national, Thierry Mariani s’est emparé du départ de Philippe pour cibler le président de la République: «Le problème, ce n’était pas le premier ministre mais Macron lui-même. L’arrivée de Castex ne changera rien… Le seul changement utile ce sera le remplacement de Macron».

À gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste a lui aussi placé le chef de l’État au centre du jeu. En adressant ses salutations républicaines «à l’ancien et au nouveau premier ministre», Olivier Faure a estimé qu’Emmanuel Macron confirmait «sans surprise son cap»«Le jour d’après sera de droite comme le jour d’avant», en a-t-il conclu.

Les écologistes ont également critiqué le changement de locataire de Matignon par la voix de Sandra Regol, la secrétaire nationale adjointe d’EELV. «Les mots, les actes. Déclarer hier dans la presse régionale que tout va bien avec Édouard Philippe, annoncer son départ le lendemain. Souhaiter une femme, ne nommer que des hommes. Vraiment, une parole d’or», a-t-elle ironisé.

Du côté de La France insoumise, le député Alexis Corbière ne voit pas de changement en vue. Pour lui, le gouvernement veut maintenir «la même politique inégalitaire et anti-écologique». Puis d’avertir, sur un ton fataliste : «Ils peuvent entièrement changer l’équipe gouvernementale… Les mêmes causes produiront les mêmes effets.»

Opposition Allemagne- BCE: Merkel calme les débats

Opposition Allemagne- BCE: Merkel calme les débats

On sait que la cour constitutionnelle allemande a mis en cause le rôle de la banque centrale européenne contestant notamment son programme de prêts et de rachat d’actifs. La cour de justice européenne a donné raison à la banque centrale européenne confirmant son indépendance. Une situation délicate pour Merkel qui doit prochainement prendre la présidence de l’union. Dans cette perspective, Angela Merkel tente de minimiser le différend et réaffirme aussi le principe de l’indépendance de la BCE. Le jugement de la Cour constitutionnelle allemande au sujet des achats d’actifs de la Banque centrale européenne peut être résolu si la BCE explique ce programme, a déclaré lundi Angela Merkel, selon des propos rapportés par deux participants à une réunion des instances dirigeantes de la CDU, le parti conservateur de la chancelière allemande.

Les juges de Karlsruhe ont déclaré mardi dernier que l’un des programmes d’achats de titres de la BCE outrepassait son mandat et lui ont donné trois mois pour prouver la nécessité de ce dispositif, sans quoi la Bundesbank, la banque centrale nationale allemande, pourrait cesser de participer à sa mise en œuvre.

Lors de la réunion des dirigeants de l’Union chrétienne démocrate lundi, Angela Merkel a aussi jugé compréhensible que la Commission européenne insiste sur le fait que les juridictions nationales ne pouvaient remettre en cause des décisions de la Cour de justice de l’Union européenne, laquelle a validé les achats d’actifs de la BCE, selon les deux mêmes participants.

 » La crise politique va s’amplifier » (opposition)

 » La crise politique va s’amplifier » (opposition)

Il fallait s’y attendre, les réactions de l’opposition sont assez négatives après la conférence de presse de Macron. Globalement,  l’opposition politique estime que les réponses ne sont pas à la hauteur de l’enjeu et que la crise politique ne pourra que s’amplifier.

« Les Français demandent un changement de politique. Le président répond: je continue et j’accélère », a critiqué Fabien Roussel, premier secrétaire du PCF, dans la même veine que Benoît Hamon qui a fustigé un président qui répond « je radicalise, j’intensifie et j’accélère ma politique ».

« Macron sait-il que son discours était censé conclure la crise politique? », s’est demandé Jean-Luc Mélenchon à l’issue de la conférence de presse. « Il vient de la relancer en se défilant comme il vient de le faire », a estimé le leader de la France insoumise.

Optant plutôt pour le commentaire au fil de l’allocution présidentielle, la tête de liste PCF pour les européennes Ian Brossat a jugé dès le début de la séquence: « Pour le moment, il enfile tellement bien les perles qu’il y a de quoi remplir toutes les vitrines de la Place Vendôme… »

« Bref: rien pour les salaires, pas de retour de l’ISF, un système de retraites par points qui va faire baisser les pensions… Macron misait sur un effet waou. En fait, c’est plutôt l’effet oualou », a-t-il taclé en fin d’intervention, après avoir longuement commenté les déclarations d’Emmanuel Macron sur son fil Twitter.

La tête de liste Raphaël Glucksmann a lui dénoncé une absence de « vision à la hauteur de la crise sociale et de l’apocalypse écologique ». « Rien n’est au niveau du moment du moment que nous traversons », a sermonné l’essayiste.

Du côté des écologistes,  »tout ça pour ça ! », a commenté Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes.  »On attendait un plan Marshall sur le climat (logement et renouvelables), une sanctuarisation des services publics (gares, maternités…) et des infrastructures vitales (aéroports, barrages…) », et à la fin, « rien ! Ou si peu… », a-t-il regretté.

A droite, Laurent Wauquiez a décrit sur France 2 des « annonces (qui) sont de petites corrections ». « Il y a beaucoup d’oubliés », a dénoncé le président des Républicains, dont « une partie des retraités et ceux qui vont travailler en prenant leur voiture ». Il a par ailleurs estimé qu’il n’y avait « aucune piste sérieuse » et que « les cadeaux d’aujourd’hui (seraient) les impôts de demain ». »Baisse des impôts », « justice sociale », « lutte contre l’immigration clandestine et contre l’insécurité »: Emmanuel Macron « n’a rien dit, rien apporté », et « je crains très honnêtement que la colère des Français a de très beaux jours devant elle », a quant à lui averti la tête de liste du parti d’extrême droite pour les européennes, Jordan Bardella, sur notre antenne.

Coup politique : l’opposition veut un référendum anti Macron contre la privatisation d’Aéroports de Paris

Coup politique : l’opposition veut un référendum anti Macron contre la privatisation d’Aéroports de Paris

 

 

Les parlementaires de l’opposition sont en passe de réussir un véritable coup politique en réclamant l’organisation d’un référendum d’initiative partagée prévu par les institutions sur la question de la privatisation de l’aéroport de  Paris. Il faudra cependant que ce référendum soit maintenant soutenu par 10 % au moins du corps électoral, soit 4,5 millions d’électeurs dans le délai de neuf mois. Cependant précisément cette nécessité va ouvrir un large débat sur une question très controversée puisque l’opposition considère que la privatisation d’aéroports de Paris est un véritable cadeau financier pour Vinci et autres investisseurs. Une opération du même type que celle des autoroutes qui rapportaient  pourtant beaucoup à l’Etat. Bref la vente de bijoux de famille pourtant très lucratifs. En fait,  ce référendum pourrait bien se transformer en consultation anti macro, car il se pourrait bien qu’une majorité de Français ne soit pas très favorables  à la privatisation d’un équipement aussi stratégique. En outre ce référendum d’initiative partagée pourrait bien faire concurrence au référendum envisagé par  Emmanuel Macron sans doute sur des modifications d’ordre constitutionnel. Bref l’opposition vient de jeter un sérieux pavé dans la mare de l’agenda présidentiel. Transmise mardi en fin de journée au bureau de l’Assemblée, la proposition de loi référendaire ne contient qu’un article, visant à faire de «l’aménagement, de l’exploitation et du développement» des aérodromes parisiens un «service public national» incessible. «Il s’agit de demander aux Françaises et aux Français s’ils sont d’accord» pour que l’aménagement et la gestion de ces plateformes aériennes «revêtent le caractère de service public national» et reste donc sous la férule de l’État, a précisé l’opposition.

Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité Entré en vigueur en 2015, le référendum d’initiative partagée est lancé par une proposition de loi référendaire signée par un cinquième des parlementaires – députés comme sénateurs -, soit 185 élus au total. Celle-ci ne peut porter que sur certains domaines spécifiques, dont «l’organisation des pouvoirs publics» ou les «réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent». Le projet doit ensuite être validé par le Conseil constitutionnel. En cas d’approbation, il doit par la suite être signé par 10% du corps électoral, soit 4,5 millions de personnes, en neuf mois tout au plus, via internet ou par des «points d’accès» disséminés sur le territoire français. Une fois toutes ces étapes franchies, si le Parlement n’a pas examiné de texte sur le même sujet dans les six mois, le président de la République doit convoquer un référendum sur la proposition de loi.

 

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