Réforme des retraites : opposition totale des syndicats au report à 65 ans
Macron à remis son masque en raison du Covid , un masque qui pourrait être utile pour masquer les reculs successifs en matière de réforme des retraites.
De leur côté, les syndicats- avec de nombreuses nuances- s’opposent en tout cas de façon unanime à la mesure très symbolique et très politique du report à 65 ans.
La réforme du pouvoir est loin de l’orientation initiale. Au départ, on prévoyait une réforme avec un régime universel regroupant la totalité des salariés. Un système à points. De recul en recul, le pouvoir a d’abord dissocié la retraite des fonctionnaires de celle des autres. De la même manière , il va traiter de façon spécifique la réforme concernant le privé de la réforme des régimes spéciaux.,
D’une certaine manière, le pouvoir perpétue devant les inégalités sociales.
En plus, une réforme qui n’a guère d’intérêt malheureusement d’un point de vue financier avec la fameuse clause du grand-père pour les régimes spéciaux et qui donnera totalement des résultats que d’ici une quarantaine d’années (la clause du grand-père permet l’application de la réforme aux seuls entrants) et l’absence de réforme pour les fonctionnaires.
Les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, Laurent Berger et Philippe Martinez, ont promis une mobilisation sociale « déterminée » en cas de report de l’âge de départ à la retraite, à l’issue de leurs rendez-vous ce jeudi matin avec Elisabeth Borne.
« Ils sont obstinés, je pèse mes mots, à dire qu’il faut travailler jusqu’à 65 ans », a déploré à sa sortie de Matignon Philippe Martinez, premier reçu par la Première ministre. « Travaillons d’abord sur les questions essentielles, l’emploi des seniors en étant une, avant de dire « c’est 65 ans ». Parce que sinon c’est du bricolage », a ajouté le numéro 1 de la CGT devant la presse.
Reçu dans la foulée, Laurent Berger a exprimé sa « crainte » que la réforme se concentre sur une « mesure d’âge » (report de l’âge légal de départ ou allongement de la durée de cotisation) « qui ne tiendrait pas compte de deux mois de concertation ». Le dirigeant du premier syndicat français a rappelé ses propositions « sur les travailleurs seniors, les métiers pénibles, les petites retraites », devant une Première ministre « à l’écoute ».
« Mais tout report de l’âge légal de départ en retraite fera que la CFDT sera en intersyndicale pour se mobiliser », a-t-il prévenu. « Je le redis avec force : attention à ne pas avoir une réforme qui va être dure, qui va être vécue très durement par les travailleurs, et la réaction sociale sera tout aussi déterminée ».
« En reculant l’âge de départ, on fait peser la réforme uniquement sur les salariés », a déploré Cyril Chabanier (CFTC), qui regrette l’absence de mesures sur les entreprises. « Les contreparties sur l’emploi des seniors ne sont pas suffisantes pour compenser une mesure profondément injuste », a-t-il poursuivi.
L’ensemble des syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) ont annoncé qu’ils décideraient d’ une « première date de mobilisation unitaire » en janvier « si le gouvernement demeurait arc-bouté sur son projet » de contraindre les salariés à travailler plus longtemps, au motif d’assurer l’équilibre du système des retraites.
Cette journée d’action serait annoncée le soir même de la présentation du projet gouvernemental, qui devrait intervenir autour du 15 décembre.