L’enthousiasme des JO : Un opium du peuple provisoire
En ces temps particulièrement difficiles et complexes, il serait vraiment ridicule de bouder son plaisir après plusieurs victoires retentissantes de la France aux JO. Des victoires qu’il faudra toutefois relativiser après l’épreuve reine de l’athlétisme où la France n’a guère l’habitude de briller sauf exception. En attendant, les Français se gavent du métal jaune qui par parenthèse atteint des sommets pour son cours officiel, ce qui n’est guère encourageant pour la conjoncture mondiale en terme de croissance.
Dans les disciplines sportives relativement techniques comme la natation, l’escrime, le sport hippique , le judo et quelques autres la France tire son épingle du jeu. Ces victoires font du bien au moral d’un peuple plutôt convaincu de son irrémédiable déclassement et de la crise politique qui va paralyser le pays jusqu’aux prochaines élections présidentielles.
L’effet J.O. malheureusement ne pourra pas durer longtemps car la prochaine épreuve olympienne sera celle du budget avec la quasi impossibilité de respecter les critères européens. Un budget qui va donner lieu à de féroces affrontements et sera finalement adopté par le 49–trois. Dès l’adoption de ce budget, l’hypothèse d’une motion de censure n’est pas à écarter. La France souffre de plusieurs maux contradictoires un record de fiscalité, un manque d’efficacité des services publics en même temps qu’une dérive du budget et mécaniquement forcément l’accroissement d’une dette publique qui représente près de 80 000 € par ménage. ( 3100 Milliards, soit 110 % du PIB)
Sur le plan économique, la croissance en 2024 sera encore indigente sans doute autour de 0,7 % pour le PIB. La situation de l’industrie est particulièrement préoccupante et la consommation – qui soutient une grande partie de la croissance-relativement stagnante.
Pour oublier cette conjoncture inquiétante , les Français profitent des jeux pour se saouler de l’or des médailles ( de l’or fictif). Et le président d’en rajouter -comme souvent- en étreignant plus qu’il ne faut nos leaders sportifs devant les caméras. Lui aussi aura un réveil difficile dès la rentrée avec la problématique financière voire la crise institutionnelle.
En attendant, l’opinion à juste titre se gave de l’opium des jeux en mettant entre parenthèses les graves problèmes structurels qui vont revenir dès la rentrée . La joie collective des jeux n’y change rien mais ça fait du bien quand même!