Elon Musk veut bloquer OpenAI à son profit
Elon Musk traîne une fois de plus OpenAI en justice. En outre, il pourrait utiliser son nouveau statut de membre du gouvernement pour bloquer « Open AI » à son profit. Son nouvel objectif : empêcher l’entreprise d’opérer son changement de statut en entreprise à but lucratif, essentiel à sa survie financière. Le milliardaire, qui veut la peau de la start-up depuis le lancement de ChatGPT en 2022, n’a jamais été aussi influent.
Comme une peine ne vient pas seule pour OpenAI, la pépite de l’IA se trouve à un tournant de son histoire. Elle a le lourd défi de prouver à ses investisseurs qu’elle peut devenir plus qu’une entreprise de recherche qui brûle les liquidités à vitesse grand V. Or, Elon Musk semble bien décidé à tout pour lui mettre des bâtons dans les roues, et faire de sa propre entreprise, xAI, l’incontournable de l’intelligence artificielle.
La plainte déposée en Californie accuse de pratiques anticoncurrentielles OpenAI, mais aussi toute une liste de personnalités et entités qui y sont liées : son président et cofondateur Greg Brockman ; le CEO et cofondateur Sam Altman ; son principal investisseur et partenaire d’affaires Microsoft ; l’ancien membre du conseil d’administration Reid Hoffman, un des plus grands investisseurs de la Silicon Valley ; ou encore un des vice-présidents de Microsoft, Dee Templeton, qui siégeait également au board de la start-up.
Dans le détail, la plainte de 36 pages accuse tout ce beau monde de décourager les investisseurs qui voudraient soutenir des rivaux d’OpenAI comme xAI, et d’user du partenariat avec Microsoft pour accéder à des informations sensibles sur les concurrents. Les avocats estiment par exemple que le choix de Stripe comme plateforme de paiement d’OpenAI nourrit l’intérêt financier de Sam Altman, qui détient encore des parts dans l’entreprise. Les avocats de Musk n’envisagent donc qu’un « seul remède approprié » face à la situation qu’ils dénoncent : empêcher OpenAI de faire son changement de statut. Pour ce faire, Ils demandent même une interdiction administrative en amont du procès.
L’homme d’affaires Sud-africain ne se trompe pas de cible. Le changement de statut est au centre du récent virage d’OpenAI, plus que jamais piloté par Sam Altman. L’entreprise brûlerait 5 milliards de dollars par an, selon le très bien renseigné The Information, ce qui la pousse à chercher de nouveaux canaux de commercialisation pour ses IA.
D’autant qu’en parallèle, le coût d’entraînement des nouvelles générations de modèles ne fait que grimper. Dans ces conditions, elle ne peut se permettre d’avoir à sa tête un conseil d’administration lié à la structure à but non lucratif, sans objectifs financiers.
Ce n’est qu’un épisode de plus dans la croisade d’Elon Musk contre OpenAI. Le milliardaire, visiblement remonté par le succès de la start-up, a tour à tour critiqué son manque d’ouverture ; la progression de ses IA qu’il jugeait trop rapide ; le soi-disant positionnement politique de ChatGPT, qu’il qualifie de « trop woke » [comprendre trop à gauche ou trop progressiste, ndlr] ; ou encore ses liens avec Microsoft.
Le milliardaire a quitté la start-up en 2018, après avoir tenté d’en prendre le contrôle. Il souhaitait un rapprochement avec une de ses autres entreprises, Tesla. Il affirmait que c’était la seule voie possible pour concurrencer Google, numéro 1 de la recherche en IA à l’époque, et partait pour lier la parole aux actes. Au final, il n’a lancé son projet concurrent que cinq ans plus tard, adossé au réseau social X et non à l’entreprise d’automobile électrique.