Migrants Calais : la France et la Grande-Bretagne sermonnées par l’ONU
L’attitude de la France comme de la Grande-Bretagne vis-à-vis des migrants a calais a été fort critiquée par l’ONU. Pour résumer l’ONU considère que les mesures prises actuellement pour gérer cette situation sont à la fois inefficaces et inhumaines. La France comme la Grande-Bretagne ne pouvant se limiter à prendre des mesures de sécurité plus ou moins illusoires. Un rappel à l’ordre sans doute utile vie vis-à-vis des deux pays, aussi de l’Union européenne, qui montrent en la circonstance une belle hypocrisie. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a donc réclamé vendredi à la France une « réponse exceptionnelle d’urgence » à la crise des migrants dans le secteur de Calais. « Le HCR réitère un appel lancé depuis l’été 2014 pour une réponse globale – en premier lieu de la part des autorités françaises – face à la dégradation des conditions d’accueil des réfugiés et des migrants à Calais », a déclaré la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d’un point de presse. « Il est peu probable que les mesures de sécurité seules, même si elles sont compréhensibles, soient efficaces en elles-mêmes », a-t-elle ajouté. D’après l’agence onusienne, quelque 3.000 réfugiés et migrants se trouvent actuellement à Calais et dans le Pas-de-Calais, soit quasiment le même nombre qu’en novembre dernier. Cette situation, a souligné la porte-parole du HCR, n’est « ni nouvelle, ni ingérable ». « En revanche, le nombre croissant de morts parmi les réfugiés et les migrants, au moins dix depuis le début du mois de juin, en tentant de traverser la Manche depuis la ville portuaire de Calais vers le Royaume-Uni constitue un développement inquiétant. » Notant que nombre des migrants du Calais sont des réfugiés ayant fui des conflits ou des persécutions en Syrie, en Afghanistan, ou bien encore en Erythrée, au Soudan et en Somalie, le HCR souligne qu’ils ont besoin d’une protection internationale. Treize ans après la fermeture, en 2002, du centre d’accueil et d’hébergement d’urgence géré par la Croix-Rouge à Sangatte, le HCR s’inquiète des « conditions déplorables » dans lesquelles vivent ces migrants. Les gouvernements français et britannique, a rappelé Vincent Cochetel, directeur du HCR pour l’Europe, « n’étaient pas favorables à la présence d’un centre d’accueil massif comme à Sangatte parce qu’ils pensaient qu’il aimanterait et attirerait davantage de personnes mais alors, quelle est la solution ? Ce n’est une solution ni pour les habitants de Calais ni pour les personnes affectées par ces conditions de vie déplorables ». « Nous sommes en 2015, il y a un grand nombre de casernes militaires vides en France. Traitons cela comme une urgence civile qui ne concerne que très peu de gens, 3.000 personnes », a-t-il poursuivi. « Nous devons dépolitiser la discussion parce que cela n’est pas sain. » Le HCR encourage les autorités françaises à reloger progressivement les clandestins de Calais et « à leur fournir, comme c’est le cas dans la plupart des pays européens, des conditions d’accueil adéquates ». Il juge « également essentiel » de raccourcir les délais d’examen des demandes d’asile déposées en France. « Une réponse exceptionnelle est réclamée d’urgence », a souligné l’agence onusienne, appelant la Grande-Bretagne et d’autres Etats membres de l’Union européenne à coopérer avec les autorités françaises. Vincent Cochetel a souligné que Londres avait rejeté au moins dix requêtes de la France lui demandant de prendre en charge des personnes ayant des liens étroits avec des migrants installés en Grande-Bretagne. « Quand je parle de liens, je n’utilise pas une expression floue, je me réfère aux critères prévus par les règlements (européens) de Dublin qui pourraient être au final pris en considération par les autorités britanniques », a-t-il dit.